Commentaire sur la fic:ici







Le château était calme, paisible. Il faisait nuit. La pleine lune transperçait le ciel sans nuages et traversait les vitres de la demeure, comme si elle cherchait à veiller sur ses occupants.
Et pour cause ! Ces derniers n’étaient que ses enfants : des vampires, êtres obscurs où seule la clarté du rouge sang venait éclaircir leur sombre destin.


Une porte s’entrebâillât, grinçant légèrement. L’individu rentra dans la pièce, cette chambre, qui lui était pourtant étrangère. Il semblait ne plus être maître de lui-même, comme guidé par un instinct… animal. Ses iris semblaient s’être éteints d’une luminosité qui lui était pourtant vitale. Un manque était présent, indéniablement, et s’emparait de son cœur, glissant un abime au fond de lui tel qu’il n’avait jamais connu.

Haletant, il s’avança vers son but, celui qui le délivrerait et qui mettrait un terme à cette souffrance, aussi lente était-elle.

Son « but » s’éveilla brusquement, pratiquement sûr d’avoir entendu du bruit dans sa chambre. Mais la cible n’eut pas le temps de se redresser car son prédateur eut le réflexe d’emprisonner fermement ses poignets de par et d’autre du lit. Sa proie, qui ne cessait de se démener pour s’échapper, vit avec effroi son agresseur se pencher tout doucement. Il était si près que sa victime pouvait sentir le souffle chaud de sa respiration saccadée sur sa nuque qui tremblait d’émoi.

L’individu ferma les yeux, tentant de contrôler les rythmes de son cœur qui s’emballait, heureux de pouvoir enfin assouvir ses pulsions vitales… Enfin il pourra goûter au nectar tant désiré qui peuplait depuis un certain temps ses imaginations oniriques.

Il s’approcha de ce visage, refermant ainsi les quelques centimètres qui le séparait de son objectif… Ses lèvres s’entrouvrirent puis se posèrent sur…

Les lèvres de son Désir.

Bien que cela ne dura que quelques secondes, le temps semblait s’être arrêté.

Une chaleur traversa ces deux êtres, liés par ce baiser irréel. L’initiateur se détacha à regret et s’humecta les lèvres comme si il cherchait à profiter pleinement de ce doux nectar. Qu’il était étonnant de ressentir un tel bien être identique au sang qui se déverse dans son gosier.

-« J’ai toujours cru que c’était la haine, que j’éprouvais envers toi, qui faisait battre mon cœur ainsi. Je bouillonnais à chaque fois que ton regard croisait le mien, mettant mon sang-froid à rude épreuve… Mais ces temps-ci, j’ai ressenti un manque… idem à celui de l’appel du sang.
Vois-tu, cette nuit, la Lune a éclaircit mon esprit aveuglé par ma haine… amoureuse. Ah, si tu savais comme je te hais à chaque fois que tu poses ton regard bienveillant sur elle, la protégeant et l’aimant… Que ne donnerai-je pour être à sa place et devenir le sujet de tes pensées ! Ah s’il-te-plaît ne me hais pas… je ne pourrais le supporter… »

Et il se tut et se détourna, ne trouvant la force de supporter le regard argenté qui le dévisageait, incrédule. Après un soupir qui en disait long, il relâcha la pression qu’il exerçait sur les poignets de son Elixir Impossible.
Au moment où il commença à se redresser pour s’en aller, une main s’était agrippée fiévreusement à sa manche et l’autre s’était posé sur sa nuque, l’obligeant à Lui faire face.
-« Ne pars pas… Je souffre du même mal »
Un doux sourire éclaira les traits du torturé passionné. Il se rapprocha inexorablement, ne pouvant encore croire ce qu’il venait d’entendre.
Seul le baiser échangé vint le conforter. Ses doutes s’évanouirent, laissant place à une félicité sans pareil. Submergé, il échappa d’une voix rauque :
-« Oh Zero… Comme je te hais… »

-« Pas plus que moi Kaname… »










« KIAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA »

Yuuki se réveilla brusquement, les yeux écarquillés, le cœur battant à la chamade. Elle avait beaucoup de mal à reprendre un rythme cardiaque normal.
-« Non mais qu’est-ce que c’était que ce…ce… rêêêêêve ? », pensa t-elle. « Ou alors, est-ce que j’ai assisté à cette scène ? Cette nuit ? Rahhhh c’était si bizarre… Mais qu’est-ce qu’ils étaient beaux tous les deux, baignés sous cette lumière lunaire ! Ils formaient une si belle harmonie ; l’Esthétisme vampirique même. Grrrr Mais qu’est-ce que je dis là ?! Faut que je me remette les idées en place ! Allez zou ! »

Et c’est ainsi que Yuuki passa sa semaine à observer et épier Zero et Kaname, sans avoir élucider le mystère : était-ce imaginaire… ou réel ?