Lady Oscar - André Forum site Lady Oscar - La Rose de Versailles - Versailles no Bara - Berusaiyu no Bara - The Rose of Versailles - ベルサイユのばら |
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| Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène | |
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Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 15 Juil 2009 - 19:38 | |
| Oui, oui, je me souviens de ton commentaire. En fait, je pensais que tu n'avais pas accroché du tout : le style n'est pas tout, il faut aussi apprécié un minimum l'intrigue, sinon Donc ton dernier commentaire est une bonne surprise ! J'espère que la suite te plaira. Prend ton temps, les textes sont là, ils t'attendent. :flower: La fic est quasiment terminée : le chapitre 33 sera l'épilogue. Si ça ne te plaît pas, ne t'inquiète pas, je ne me vexerais pas. On écrit, après les lecteurs aiment ou non. C'est leur liberté |
| | | maria La rose de l'ombre
Age : 37 Nombre de messages : 2003 Date d'inscription : 27/04/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Jeu 6 Aoû 2009 - 20:36 | |
| j'ai beaucoup aimé cette deuxième partie de la vie d'Oscar. Que son amour pour André se révèle après l'incident des Menus plaisirs me semble plus logique que ce qui a été fait dans l'animé. Tu nous donnes les sentiments d'Oscar sur l'événement mais j'aurais quand même lu volontiers la scène entière de son point de vue.
L'intrigue concernant l'opposition entre Hortense et son père est vraiment très intéressante. J'avais un peu l'impression de relire les trois mousquetaires avec ces histoires d'agents assassins !! ça demande beaucoup de travail à l'auteur mais j'aime beaucoup quand les histoires personnelles des protagonistes s'entremêlent dans le récit principal. Donc j'ai pris beaucoup de plaisir à te lire, Arlène !
Les pensées d'Oscar sur la mort et sa séparation d'avec l'être aimé sont très émouvantes, c'est un très beau passage. Dommage que le conflit Général/Hortense soit résolu ainsi ( une mort aurait crée une tragédie, très appréciable ) mais ton épilogue sur Hortense ne manque pas d'attrait.
Conclusion : bonne histoire, très mélancolique ( mais j'aime ça ) avec ses touches de couleurs tendres ou violentes défilant lentement sur un ruban de poésie. Une lecture bien plaisante le soir avant de se coucher ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Ven 7 Aoû 2009 - 15:53 | |
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| | | AngelsQueen Rose éclose
Age : 34 Nombre de messages : 1080 Date d'inscription : 01/12/2008
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mar 20 Oct 2009 - 22:10 | |
| J'ai tout lu d'une traite, Arlène, et j'aime toujours autant... je regrette simplement de ne pas être venue plus tôt... Yeah ! Bravo ! C'est toujours mieux de lire une Fic finie plutôt que d'attendre les suites ! C'est frustrant de lire des bouts de Fics... lol *** Lady Oscar Lady Oscar ***L'amour, ça tue. La haine, ça maintient en vie... J'ai le DVD Collector de Lady Oscar ! Bien ma vie, non ? “Personne n'a jamais tout à fait tord. Même une horloge arrêtée donne l'heure juste deux fois par jour.” |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 21 Oct 2009 - 12:51 | |
| Je suis contente que ça t'ait plu Je suis un peu comme toi, je préfère lire une fic quand elle est finie que de la lire chapitre par chapitre parce que parfois on perd le fil de l'intrigue. En même temps, quand j'écris une fic, je préfère la poster chapitre par chapitre pour avoir des réactions sur ce que j'ai écrit. Parfois, ça m'inspire et ça fait que je donne à l'intrigue une autre tournure que celle que j'avais imaginée à l'origine. Donc j'ai une position en tant que lectrice et une position en tant qu'auteure Mais qui a dit que j'étais schizo ? Heu... je crois bien que c'est moi Allez, j'arrête de dire des âneries, et je te remercie de ton commentaire |
| | | AngelsQueen Rose éclose
Age : 34 Nombre de messages : 1080 Date d'inscription : 01/12/2008
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 21 Oct 2009 - 20:58 | |
| Dis, tu comptes refaire des Fics de ce genre ? Tu excelles vraiment dans ce domaine, tu sais... J'espère que tu continueras de nous faire rêver ! *** Lady Oscar Lady Oscar ***L'amour, ça tue. La haine, ça maintient en vie... J'ai le DVD Collector de Lady Oscar ! Bien ma vie, non ? “Personne n'a jamais tout à fait tord. Même une horloge arrêtée donne l'heure juste deux fois par jour.” |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Jeu 22 Oct 2009 - 10:39 | |
| Merci beaucoup Actuellement, j'ai deux fics en cours de rédaction. L'une s'intitule ''Père, pardonnez-moi...''. J'ai commencé à l'écrire mais je l'ai interrompue parce que je me suis aperçu que mon inspiration se dispersait quand j'écrivais deux fics en parallèle. En plus, je n'ai pas non plus trop de temps, donc deux c'était trop. La seconde n'est pas postée sur le forum. J'attends de l'avoir écrite en entier pour savoir si je la posterai ou non parce qu'elle est essentiellement axée sur des relations affectives entre femmes, même s'il ne s'y passe pas que ça. Autrement dit, si je l'estime trop dérangeante, je ne la poste pas. Il n'y a aucune description crues, mais j'hésite quand même, même pour la section ''public averti''. J'en parlerai à Nicole. Donc en ce moment, j'ai deux fics en chantier, dans des registres très différents. Sur ce, je file ^^ |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Ven 23 Oct 2009 - 17:10 | |
| Finalement, après réflexion, suggestion de certaines et accord de Nicole, j'ai posté la fic que je suis en train d'écrire dans ma section ''public averti''. Elle s'intitule ''valse à trois coeurs, valse à trois temps''. |
| | | triste fée Soldat Alain
Age : 54 Nombre de messages : 3655 Date d'inscription : 03/04/2010
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Ven 23 Avr 2010 - 11:58 | |
| Quel talent ! Franchement, tu as su mettre en valeur toute la sensibilité d'Oscar et traduit ses silences avec brio ! L'idée du journal intime est superbe ! Tu as su trouver les mots et les images pour émouvoir les lecteurs (je suis encore en émoi, même si cela est triste dans le fond). Bien des personnes souffrent en silence, de peur d'être incomprises et tu as su le traduire ici dans cette fic. Cette histoire est très émouvante et touchante, mais magnifique. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Ven 23 Avr 2010 - 13:36 | |
| Merci beaucoup d'avoir compris ce que j'ai voulu faire et d'avoir aimé Des différentes fics que j'ai écrites, "Ma Chère Poupée..." fait partie de mes préférées. Je crois même que c'est ma préférée. Je suis toujours particulièrement touchée quand on me dit que l'on a aimé ce texte. C'est un autre personnage d'Ikéda dans un autre manga qui m'a donné l'idée de cette fic : Rei avec sa poupée dans "Très Cher Frère''. Oui, l'histoire est triste : LO ne m'inspire que très peu de textes gais, probablement parce que l'intrigue d'origine est triste. Parce que comme tu le dis il y a beaucoup de silences, beaucoup de non-dits entre les personnages qui leur compliquent la vie. Parce que la fin est tragique. Mais je crois que l'histoire (je pense à celle d'origine) ne serait pas aussi belle si elle n'était pas tragique. Encore merci |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 28 Juil 2010 - 13:31 | |
| Chapitre 1« son ange blond au caractère d’adorable démon » : jolie description d’Oscar enfant. J’adore la faconde, le bon sens et l’humanité de ta marchande de poupées, qui va jusqu’à emballer le jouet dans du papier pour les légumes afin de leurrer le papa indigne qui interdit à sa fille de posséder une poupée. Bravo pour Grand-mère, sa joie pour Oscar et son bon sens pour féliciter son petit-fils au lieu de le gronder (ce qu’il mériterait tout de même un tantinet). Il ne s’agit pas d’une fiction sur l’enfance d’Oscar et d’André ? C’est en effet ce que j’avais commencé à penser. Juste un détail : je n’aime pas beaucoup ces dialogues construits comme dans une pièce de théâtre. J’avoue que cela me gâche une partie du plaisir et je suis ravie que tu ne le fasses plus dans tes fictions plus récentes. Chapitre 2Comme sont tristes ces considérations d’Oscar autour de ce jour d’anniversaire, des cadeaux qu’elle reçoit et du manque d’affection qu’ils reflètent. Surtout lorsque l’on songe que c’est une petite fille de huit ans qui se les fait. « Il en profita pour rappeler à son enfant qu’elle devait maintenir une certaine distance avec son compagnon de jeu, noblesse oblige... » : voici le Général de Jarjayes qui tient le discours habituel de Grand-mère. Décidément, non seulement, il oblige sa fille à mener une vie peu naturelle mais en plus il l’empêche de voir son compagnon et l’isole affectivement. Je sens que je ne vais pas du tout aimer ce papa Jarjayes-là ! Oscar a elle aussi, de son côté, pensé à acheter un cadeau à André : c’est trop mignon ! Toutes les marques de cette affection réciproque sont vraiment touchantes. Ils sont si seuls l’un et l’autre que je trouve rassurant de penser qu’ils peuvent tout de même s’appuyer l’un sur l’autre (dans la mesure où on le leur permet). Non seulement, elle lui offre un cadeau mais un vêtement. Je dirais que c’est assez féminin comme style de cadeau. En même temps, il prouve qu’elle a été attentive aux remarques et aux désirs d’André. Autrement dit, qu’elle a du cœur sous ses dehors « militarisés ». « Elle ressemble au portrait de Mère qui se trouve dans ma chambre... » Très intéressante remarque. Cette courte scène de l’épisode un où l’on voit Oscar contempler le portrait de sa mère, et s’en cacher, même à André auquel elle ne cache pas grand-chose, est pour moi une scène clef de l’animé. Et la scène dans l’écurie, près de vingt ans plus tard, quand André et elle contemplent les marques de leur croissance, avec les réflexions que fait alors la jeune femme, en est pour moi comme une sorte d’écho. Je trouve délicieux les raisonnements spécieux tant d’André que d’Oscar pour garder la poupée et trouver un prétexte afin de jouer avec elle. Et le prénom choisi, Rose. Je ne sais s’il évoque la couleur de ses joues, mais comment ne pas penser à la Rose de Versailles, et aussi à Rosalie, la « petite soeur » que se choisira Oscar dans quelques années ? « Le jour où la jeune fille devint capitaine de la garde, Oscar et André cessèrent de jouer avec Rose à jamais. Ils venaient d’entrer dans le monde des adultes... » Une très jolie manière de détourner la phrase de fin du premier épisode, en lui conférant pourtant un sens similaire. C’est une excellente idée que ces lettres qui vont parler d’Oscar au jour le jour à son père, de ses interrogations, de ses peurs, de ses sentiments. De tout ce qu’il a refusé de voir au long des années. Je suis curieuse de savoir ce qu’elles raconteront et comment il réagira. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 28 Juil 2010 - 16:51 | |
| Tu as entamé le pavé Ma Chère Poupée... à ce que je vois ^^ J'en suis contente et j'espère que le texte te plaira Oui, à l'époque je faisais comme des dialogues de théâtre et puis Carmilla m'avait dit la même chose que toi : ça gêne la lecture, donc j'ai changé de présentation pour les fics suivantes, en me grattant un peu la tête pour trouver une présentation acceptable Ce type de dialogue montre généralement que l'on a affaire à quelqu'un qui n'est pas encore très expérimentée en fanfics : on copie ce que l'on a vu dans d'autres fanfics . Pour te répondre, je suis allée relire les deux premiers chapitres. Oui, la marchande qui est à la fois humaine et réalise une bonne affaire (elle n'arrivait pas à fourguer la poupée xD). Je crois me souvenir que je m'étais un peu casser pour que ça soit à peu près plausible tout en étant sympathique. Pour Grand-Mère, ouh là, je l'ai déjà rendue bien plus complice des bêtises d'Oscar et d'André dans "Sur les chemins de l'amitié" qui pour le coup est bien une fic sur l'enfance d'Oscar et d'André, et pleine des bêtises des deux enfants^^ GM est tellement contente qu'Oscar ait une poupée qu'elle en oublie sa louche ^^ C'est curieux, je n'arrive jamais à imaginer l'anniversaire d'Oscar comme un jour vraiment agréable pour la petite fille. Là, les deux enfants unissent leurs deux solitudes pour faire quelque chose d'attendrissant. Si j'avais bien voulu marquer le côté humain d'Oscar par le cadeau qu'elle fait à André, je n'avais jamais pensé que ce cadeau avait quelque chose de féminin. Mais c'est tout à fait vrai ! Je n'avais jamais pensé à mettre en parallèle la scène dans laquelle Oscar contemple le portrait de sa mère dans l'épisode 1 (d'ailleurs par la suite, j'ai l'impression qu'il disparaît) et celle qui se passe dans l'épisode 28 dans l'écurie. Tu peux développer un peu ce qui te fais penser cela ? Le général apparaîtra plus humain par la suite, du moins vis-à-vis d'Oscar... Je n'en dis pas plus. Oui, Rose est un clin d'oeil au titre du manga et évoque aussi Rosalie, la petite soeur de coeur d'Oscar qui arrivera par la suite. Le père d'Oscar découvrira certaines choses de sa fille, mais il ne sera pas le seul... et ... non, je n'en dis pas plus Le début te plaît donc . J'espère qu'il en sera de même pour la suite : bonne lecture |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 28 Juil 2010 - 18:23 | |
| - Arlène a écrit:
- Je n'avais jamais pensé à mettre en parallèle la scène dans laquelle Oscar contemple le portrait de sa mère dans l'épisode 1 (d'ailleurs par la suite, j'ai l'impression qu'il disparaît) et celle qui se passe dans l'épisode 28 dans l'écurie. Tu peux développer un peu ce qui te fais penser cela ?
En réalité, ce parallèle que je fais est plus instinctif que vraiment réfléchi. Dans l'épisode un, le dialogue muet d'Oscar avec le portrait de sa mère symbolise pour moi le dialogue entre son moi masculin et son moi féminin. J'y vois un peu le style d'interrogation d'Oscar au miroir dans ta fiction Le Talisman du coeur. Cette interrogation est d'autant plus aiguë qu'il lui faut prendre la décision de franchir un pas de plus, d'embrasser une carrière typiquement masculine, celle de militaire. Même si elle a été élevée dans ce but, devenir un officier appartenait à l'avenir. Là, elle au pied du mur : accepter de jouer le jeu de son père jusqu'au bout ou refuser... et en payer les conséquences. On imagine la colère du général ! Dans ma tête, je ne sais pas bien pourquoi d'ailleurs, c'est à ce moment-là, devant le portrait de sa mère, qu'elle prend sa décision. Je vois aussi dans ce dialogue un adieu à sa féminité et à sa propre maternité. Dans l'épisode vingt-huit, c'est devant les marques du passé qu'Oscar s'arrête. Est-ce vraiment par hasard, alors qu'elle est en plein dans sa souffrance d'amour pour Fersen, qu'elle se rappelle qu'à l'époque, elle avait "le coeur plus dur que de la pierre", un coeur qui ne la faisait pas souffrir ? Et même si elle a déjà pris sa décision de quitter la Garde royale et le palais de Versailles, c'est à ce moment-là qu’elle prend la décision d’enterrer définitivement sa féminité et de devenir "le plus impitoyable" des hommes. La version originale est à ce sujet beaucoup plus explicite que la version française. Ce sont pour moi deux moments clefs qui soulignent des décisions et des choix d’Oscar dans la conduite de son destin ; deux moments où elle tourne le dos à sa vie de femme ; deux moments qui verrouillent le destin d’Oscar. P.S. : je n'ai même pas pensé à t'expliquer pourquoi j'ai choisi de commenter chapitre par chapitre. J'ai préféré lire cette fiction dans les conditions de lecture pour laquelle elle a été écrite. Cela me paraissait plus judicieux. Ceci dit, je n'aurais pas vraiment le suspense de l'attente puisque j'ai tout le texte sous la main et que je peux le lire à la vitesse que je désire. |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Jeu 29 Juil 2010 - 13:19 | |
| Chapitre troisMasculin - féminin. La part de l’inné, la part de l’acquis. Le physique, le culturel, le social, le psychologique. Toutes les grandes interrogations sont présentes dans celles d’Oscar. « ...une véritable dualité chez sa fille, un questionnement qui semblait incessant et dont il supposa qu’il avait été son cancer identitaire tout au long de son existence. » Et que pensait-il quand il l’a condamnée à un devenir un homme ? Et pas n’importe quel homme en plus, son héritier. S’est-il posé une seconde la question de ce qu’elle pourrait ressentir, vivre ; de ce dont il allait la priver ? Certes son émotion est touchante mais un peu tardive. Ceci dit, tant dans le manga que dans l’animé, on voit bien que le Général de Jarjayes, à la naissance d’Oscar, agit sur une véritable impulsion, sans aucune réflexion. Mais on pourrait supposer qu’il a un tout petit peu réfléchi ensuite. A te lire, ce n’est pas si évident. Intéressants et très évocateurs ces bégaiements de plumes d’Oscar, à propos d’André : « Il est était est ( ?) mon ami... » ou d’elle-même : « la loterie de la nature m’a rangé rangée du côté féminin ». « Je voudrais tant être certaine que la suite des événements comblera les espoirs de Père. Si j’en étais certaine, j’accepterais sans hésiter ! » : je vois que tu cautionnes plutôt la version originale, dans laquelle Oscar proclame, à la fin de l’épisode un, qu’elle ne devient Capitaine de la Garde que pour son père. Je suis d’accord avec toi. Je ne vois pas ce qui, en dehors de ce souhait, pourrait la pousser à accepter ce rôle. A travers le temps, c’est une très belle lettre d’amour filial que reçoit le général. Je trouve intéressant qu’il se pose la question de savoir si ces sentiments de sa fille pour lui se sont maintenus jusqu'à la fin. Lui qui l’a jugée tout au long de sa vie, voici qu’il est maintenant jugé par elle. Et de façon posthume donc définitive. Plutôt terrifiant. Chapitre quatre« Mais peut-être est-elle naturelle entre femmes ? Jusqu’ici je n’ai jamais côtoyé que des hommes, Marie-Antoinette est la première femme dont je sois si proche. » : intéressante interrogation. Il est vrai qu’Oscar a été privée de toute compagnie féminine de son âge durant son enfance et son adolescence. Evidemment, le général de Jarjayes devait redouter leur influence. Et voici qu’elle s’attache à Marie-Antoinette : premiers troubles, premiers émois, que tu décris très joliment. Et tout ce qui préoccupe Oscar, du moins dans sa lettre, c’est qu’elle manque à l’honneur et à son devoir... de militaire. Alors qu’on aurait pu croire qu’elle se sente indigne à cause de son attirance pour une personne du même sexe qu’elle. C’est d’ailleurs la question immédiate que se pose son père. Oscar est-elle si innocente qu’elle ne sait mettre un nom sur ce qu’elle vit ? Ou enfouit-elle si profondément en elle ce sentiment interdit qu’elle ne le confie même pas à sa poupée ? « Mais enfin, il est strictement interdit à une femme de revêtir des atours masculins ! » : j’adore. Et je comprends qu’Angeline rit au nez d’Oscar. « Sitôt les paroles prononcées, je les avais regrettées et j’avais expliqué à André le désir d’Angeline. » : j’aime qu’Oscar soit sensible à la position difficile d’André et qu’elle n’oublie pas qu’il est son ami, qu’elle tienne compte de ses sentiments. « En dépit de ma nature que la plupart des courtisans ignorent... » : petite contradiction avec le chapitre précédent où Oscar exprime la peur que les courtisans se régalent d’un combat homme contre femme et n’aillent jusqu’à parier. « Pour la première fois de ma vie, je ressens la morsure du désir qui est une épine venimeuse dardée dans la chair de mon honneur de femme et d’homme. » : complexe, tout cela. Je ne suis pas bien sûre de comprendre. Est-ce parce qu’elle pense Angeline la sollicite car elle n’est ni homme ni femme et que cette demande insulte donc autant l’homme que la femme en elle ? Est-ce que la femme est honteuse car c’est une femme qui la sollicite et l’homme car il ne peut répondre à cette sollicitation ? Ou tout autre chose ? Un aspect positif tout de même dans cette lettre : la prise de conscience de la réalité de la condition féminine. Son sort n’est pas parfait, sa vie est difficile mais elle ne regrette pas son choix (pour le moment) : le Général de Jarjayes doit être satisfait. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Jeu 29 Juil 2010 - 15:54 | |
| Je comprends que tu préfères lire et commenter au fur et à mesure parce que ça correspond mieux au genre fanfic. C’est amusant parce que tes commentaires précis m’obligent à aller relire ce que j’ai écrit, ce qui m’amène à nuancer ce que je t’ai dit sur cette fic. J’avais dit que c’était sans doute la plus réussie. Je l’ai écrite il y a un peu plus d’un an et y ai jeté un œil en diagonal hier. Et à la relecture, toutes les imperfections me sautent aux yeux. On va donc dire que c’est une des fics que j’ai préférées écrire, qui a été bien suivie du point de vue du nombre de lectures, et qui a reçu de bons commentaires à l’époque sur les différents sites où je l’ai postée. Ceci dit, comme toujours après coup, j’ai envie de reprendre. Ça, c’est une véritable manie chez moi, quoi que j’écrive. D’ailleurs à part en fanfics, j’ai pour habitude d’écrire et de laisser un temps de pause avant la relecture, et je reprends souvent pas mal de choses. Donc on va dire que c’est une fic qui, dans l’ensemble, est plutôt agréable à lire « 'Je voudrais tant être certaine que la suite des événements comblera les espoirs de Père. Si j’en étais certaine, j’accepterais sans hésiter !' : je vois que tu cautionnes plutôt la version originale, dans laquelle Oscar proclame, à la fin de l’épisode un, qu’elle ne devient Capitaine de la Garde que pour son père. Je suis d’accord avec toi. Je ne vois pas ce qui, en dehors de ce souhait, pourrait la pousser à accepter ce rôle» Peut-être le fait de ne pas savoir qui elle est et qui elle peut être en dehors de ce que son père a voulu faire d’elle. Mais là, j’ai bien opté pour la VO. « ‘ Mais peut-être est-elle naturelle entre femmes ? Jusqu’ici je n’ai jamais côtoyé que des hommes, Marie-Antoinette est la première femme dont je sois si proche : intéressante interrogation. Il est vrai qu’Oscar a été privée de toute compagnie féminine de son âge durant son enfance et son adolescence. Evidemment, le général de Jarjayes devait redouter leur influence. Et voici qu’elle s’attache à Marie-Antoinette : premiers troubles, premiers émois, que tu décris très joliment. Et tout ce qui préoccupe Oscar, du moins dans sa lettre, c’est qu’elle manque à l’honneur et à son devoir... de militaire. Alors qu’on aurait pu croire qu’elle se sente indigne à cause de son attirance pour une personne du même sexe qu’elle. C’est d’ailleurs la question immédiate que se pose son père. Oscar est-elle si innocente qu’elle ne sait mettre un nom sur ce qu’elle vit ? Ou enfouit-elle si profondément en elle ce sentiment interdit qu’elle ne le confie même pas à sa poupée ?»En fait, ce que j’essaie de montrer dans ce chapitre c’est qu’Oscar ne sait pas réellement se situer. Oui, elle sait que par nature elle est femme et homme par éducation, mais concrètement, elle patauge un peu à un âge où on se pose déjà pas mal de question ‘’normalement’’ alors dans le cas d’Oscar on ne peut que se prendre les pieds dans le tapis, y compris dans ce qu’elle écrit, pense et ressent. Comme tu le dis, Oscar ne sait pas mettre un nom sur ce qu’elle vit. On peut y voir de l’innocence ou le fait d’être perdu. Je m’explique : Oscar se sent bien indigne parce qu’elle est attirée par une personne du même sexe qu’elle, mais dans sa tête elle n’est ni homme ni femme, donc elle ne peut pas vraiment réagir comme une femme qui se sentirait attirée par une autre femme pour la première fois. Et, elle a peur de le perdre. Elle pourrait se dire que si elle est un homme, être attiré par une femme c’est normal, mais elle ne le pense pas non plus parce qu’elle ne se sait pas totalement homme. Elle n’a qu’un repère : son rôle de militaire (qui souvent pour elle = être un homme, mais pas là, puisqu’on est sur un autre plan). Et, elle a peur de le perdre. Qui serait-elle si elle n’était plus militaire ? A ce moment-là, elle répondrait : personne (du moins dans ce que j’ai écrit, et pour autant que je m’en souvienne xD). « ‘Mais enfin, il est strictement interdit à une femme de revêtir des atours masculins !’ : j’adore. Et je comprends qu’Angeline rit au nez d’Oscar »Moi aussi ! En fait, c’est fait pour insister sur le fait qu’Oscar se sent hybride» « ‘En dépit de ma nature que la plupart des courtisans ignorent... ‘ : petite contradiction avec le chapitre précédent où Oscar exprime la peur que les courtisans se régalent d’un combat homme contre femme et n’aillent jusqu’à parier » En effet ^^ Je ne sais plus si c’est une incohérence voulue ou non. Je m’explique. La plupart du temps, j’écrivais deux chapitres le week-end, donc je me souvenais de ce que j’avais écrit avant (du moins sur les premiers chapitres). Il me semble avoir voulu insister sur la crainte d’Oscar qui vient renforcer son trouble identitaire (homme/femme), de sorte qu’elle oublie que seuls certains membres de la Cour savent qu’elle est de sexe féminin. Je me rappelle y avoir pensé, et je crois avoir coupé quelque chose dans ce style. Mais, là, j’ai un trou, mais quoi qu’il en soit, comme je n’ai rien ajouté d’autre, quand on lit, ça donne une incohérence, donc c’en est bien une^^ « 'Pour la première fois de ma vie, je ressens la morsure du désir qui est une épine venimeuse dardée dans la chair de mon honneur de femme et d’homme'. : complexe, tout cela. Je ne suis pas bien sûre de comprendre. Est-ce parce qu’elle pense Angeline la sollicite car elle n’est ni homme ni femme et que cette demande insulte donc autant l’homme que la femme en elle ? Est-ce que la femme est honteuse car c’est une femme qui la sollicite et l’homme car il ne peut répondre à cette sollicitation ? Ou tout autre chose ? »Ce passage est fait pour être confus (tu en trouveras quelques autres du même style) : Oscar écrit d’un trait, elle est troublée et n’arrive pas bien à distinguer ce qui la dérange. Dans ce que tu dis, c’est les deux à la fois, plus une chose : elle n’aime pas Angeline et si elle acceptait de faire l’amour avec elle sans amour (sorry pour le cliché xD), elle aurait le sentiment de se rapprocher de ce qui lui semble épouvantable chez certains hommes. Dans le chapitre 4, Oscar prend conscience (enfin oui et non, tu verras par la suite pourquoi j’écris ça) des difficultés de la condition féminine. Sinon, en ce qui concerne le père d’Oscar, je te laisse lire la suite ^^ Je ne peux pas trop t’en dire |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Ven 30 Juil 2010 - 7:35 | |
| - Arlène a écrit:
- En fait, ce que j’essaie de montrer dans ce chapitre c’est qu’Oscar ne sait pas réellement se situer. Oui, elle sait que par nature elle est femme et homme par éducation, mais concrètement, elle patauge un peu à un âge où on se pose déjà pas mal de question ‘’normalement’’ alors dans le cas d’Oscar on ne peut que se prendre les pieds dans le tapis, y compris dans ce qu’elle écrit, pense et ressent.
Merci de tes explications. Il est vrai qu'à cet âge où l'on est déjà naturellement en pleine interrogation sur son identité sexuelle, voire son orientation sexuelle, à cet âge des "amitiés particulières" et des premiers émois amoureux, il est naturel qu'Oscar, avec l'éducation qu'elle a reçue, s'y retrouve encore moins que les autres. Entre la femme qu'elle est en train de devenir physiquement, l'avenir strictement masculin auquel la voue son père, son attirance pour Marie-Antoinette et la demande d'Angeline, je comprends qu'elle perde un peu le nord. |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Sam 31 Juil 2010 - 13:44 | |
| Chapitre 5
J’ai été un peu surprise de la délicatesse du Général de Jarjayes, et je l’ai appréciée, quand il prend conscience que ces lettres ne lui sont pas destinées et qu’il ne doit pas continuer à les lire. « Dites-moi seulement si Oscar a été heureuse... » J’ai aimé aussi son anxiété devant cette interrogation, et qu’elle soit celle qui lui importe vraiment.
Même si elle me révolte aujourd’hui que l’on se montre plus ouvert sur les diverses orientations sexuelles, l’attitude que tu as fait adopter par Louise de Jarjayes est très logique, au vu du personnage très traditionnel et conventionnel qu’elle est. Sa condamnation de la conduite d’Oscar est tout de même très catégorique et entière. J'aurais aimé y distinguer un soupçon d’indulgence, eu égard à la vie que son mari, et elle-même par sa résignation, elle l’oublie un peu vite, ont obligé Oscar à mener.
Par contre, la manière dont Hortense décide de lire les lettres, ce qu’elle exprime d’amour pour sa sœur et son joli geste envers la poupée, me plaisent infiniment.
« Sommes-nous tous des pantins de la royauté ? » Ainsi, c’est à l’occasion de la condamnation inique d’André par Louis XV qu’Oscar se pose pour la première fois des questions sur la royauté de droit divin ? Même si elle fait marche arrière immédiatement, effrayée devant cette interrogation qui frôle le lèse-majesté, elle se la pose tout de même. Je trouve judicieux de montrer les racines de cette décision qui l’a amenée à mourir, et très logique d’en poser les prémisses à ce jugement. Et je trouve passionnant que ce soit aussi à cette occasion qu’Oscar regarde différemment Axel de Fersen. Alors que, jusqu’à présent, elle ne l’a quasiment vu qu’à travers sa relation avec Marie-Antoinette, maintenant elle le voit comme une personne à part entière. Intéressant aussi ce parallèle qu’elle établit entre son sentiment pour celui-ci et celui pour André.
Chapitre 6
« Non seulement je ne comprends pas, mais en plus je tremble. Et si à force d’évoluer dans ce marigot, j’en venais à leur ressembler... » Il me paraît intéressant qu’Oscar se pose la question. Tant dans le manga que dans l’animé, elle se tient tellement au-dessus de la mêlée qu’elle en devient par moment quelque peu irréelle. Il me semble très humain d’être effleuré par la tentation. On voit ce que le système moderne fait le plus souvent des très jeunes stars. Or on peut dire qu’à la Cour de Versailles, Oscar en est une. De par sa beauté, sa position, elle est un point de mire quasi constant, et sa proximité avec le couple princier puis royal lui confère un grand pouvoir. Or le pouvoir corrompt, n’est-ce pas ? Cette interrogation et cette peur à la pensée de ressembler aux courtisans me semblent normales, judicieuses (alors qu’Oscar n’est pas toujours lucide par ailleurs) et ce recul participe pour moi à son futur goût pour les "idées nouvelles".
Tu confirmes ce que je pressentais en continuant par les questions qu’Oscar se pose déjà sur la noblesse et son utilité. « Je me demande ce qu’André pense des nobles. » : petite touche complémentaire. Quoique, dans leur jeunesse, c’est Oscar qui a l’air de se poser plus de questions qu’André sur la société féodale. « Je le sais souvent si éclairé, si calme, si pondéré... » : joli compliment, bien mérité.
« Plus je grandis, moins les évidences me semblent évidentes... » : ce devrait être le lot commun, assorti des interrogations inhérentes, mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
Et tout cela complétée par le commentaire sur les paroles de la du Barry propos de la misère, la prise de conscience de sa place de privilégié. « Un refus sans appel et bien arrogant avec ses accents de sentence moraliste. » : elle porte un jugement bien sévère sur elle-même et toute cette lettre est marquée par une grande lucidité qui me plaît beaucoup. D’ailleurs, psychologiquement, il est logique que la mort qu’elle approche pour la première fois, l’amène à se poser des questions sur la vie en génaral, et sur sa vie en particulier.
La conclusion de toutes ses interrogations est intéressante, surtout si l’on considère les choix que fera Oscar plus tard. Même si elle se raidit pour accomplir son "devoir", les graines du doute sont bien semées. Pour moi, derrière sa carapace et son masque, Oscar n’a jamais cessé de se questionner. Peut-être parce que, de par la vie qu’elle mène, ses interrogations sur elle-même sont permanentes, a-t-elle pris l’habitude d’interroger aussi la société et le monde extérieur ? Comme si sa position à part lui conférait une regard à part.
« A mes yeux, tu étais un petit soldat, gouverné par l’idée du devoir que Père t’avait inculquée... Pardonne-moi Oscar. » : très émouvantes, cette confession et cette prière de la grande sœur à la petite.
C’est une lettre que je trouve très intéressante, moins tournée vers les sentiments, plus vers les grandes interrogations politiques du temps, et donc touchante quand on sait où ces interrogations ont mené Oscar.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Dim 1 Aoû 2010 - 15:31 | |
| Je viens de relire les chapitres 5 et 6 pour cause de mémoire défaillante^^ Lorsque j'ai commencé à écrire cette fic, je ne m'étais pas aperçu qu'il y avait un côté voyeur à faire lire ces lettres par le père d'Oscar, d'où le jeu de la patate chaude qui suit et dans lequel je donne le rôle moralisateur à Louise (si ma mémoire est bonne, sur la suite, elle est plus clémente envers sa fille, disons que c'est plus un artifice de ma part pour faire passer les lettres dans les mains d'Hortense : faire lire ces lettres par la mère d'Oscar me posait aussi un problème...). En effet, Oscar se pose effleure beaucoup de questions politiques auxquelles elle ne trouvera des réponses que bien plus tard. ça me semblait un point intéressant à développer. Oscar est quelqu'un qui lit beaucoup et donc j'ai tendance à lui imaginer une cervelle dont sa vie ne lui donne pas vraiment l'occasion de se servir, sauf pour se poser des questions à elle-même. Concrètement, on ne lui demande pas trop de penser, mais plus de servir et d'obéir. Sur Fersen, il me semble avoir développé dans cette fic l'idée selon laquelle au moment où Fersen fait un geste envers André, Oscar trasnfère les sentiments qu'elle éprouve pour André (sans s'en apercevoir parce qu'ils lui semblent totalement évidents, vu qu'ils ont toujours été ensemble) sur Fersen (plus facile à aimer et aussi plus difficile d'accès). Tu liras ça par la suite Sur le rapport d'Oscar au pouvoir et la crainte d'une éventuelle corruption. Comme tu le dis, elle semble parfois tellement au-dessus de la mêlée qu'elle semble irréelle ou inhumaine, j'ai voulu la rendre plus humaine, comme dans toute cette fic d'ailleurs^^ Je n'avais jamais pensé à voir Oscar comme une star , mais en effet, c'est tout à fait juste ! Moi aussi j'aime le moment où Hortense s'adresse à Rose pour lui demander l'autorisation de lire les lettres, tout comme celui où Hortense s'adresse à Oscar à travers la poupée (je ne pense pas trop te dévoiler de choses en te disant que ce ne sera pas la seule fois xD). Mais non, je ne suis pas en mode vantardise , j'aime bien l'idée que la poupée ''accepte'' de donner à Hortense les clés qu'Oscar l'avait chargé de garder, et après qu'elle serve de substitue à la défunte. Merci de ta lecture et de tes commentaires qui (me) permettent de redécouvrir cette fic |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Lun 2 Aoû 2010 - 5:26 | |
| Chapitre 7« Elles se ressemblaient tant par certains côtés qu’Hortense fut saisie d’un flot d’un amer regret, ressac inutile d’une incapacité à s’être comprises lorsque cela était encore possible. » Compréhension doublement difficile parce que l’autre est autre, d’une part, et parce que, dans le cas d’Oscar, une autre "a-normale" de par son éducation et la vie qu’elle mène. N’oublions pas les conventions excessivement strictes concernant les rôles sexuels à l’époque. Ceci dit, je pense que ce sentiment d’avoir raté une rencontre et des possibles est un sentiment fréquent devant la mort d’un proche. C’est l’un des aspect du "jamais plus". « Elle avait tenté de déplaire à son futur époux en paraissant stupide. Il ne l’en avait trouvée que plus charmante ! » Bien sûr : sois belle et tais-toi : le rêve pour certains ! J’apprécie que tu développes le personnage d’Hortense et que tu montres combien Oscar, en fin de compte, n’était pas vraiment une personnalité à part dans la maison. D’autres avaient du caractère dans la famille. Mais elles ont été moins libres de l’exprimer. Le parallèle aussi avec ce que nous connaissons de la vie d’Oscar nous permet de mieux apprécier ce qu’elle a tout de même gagné dans ce travestissement de sa nature auquel l'a contrainte son père. Où l’on s’aperçoit que le Général de Jarjayes n’était pas brutal uniquement avec Oscar. Sa violence est peut-être encore pire envers Hortense car il ne lui accorde même pas l’intérêt qu’il prête à sa sœur cadette. Oscar peut au moins se dire qu’elle a une certaine importance aux yeux de son père. Ce n’est visiblement pas le cas d’Hortense. J’aime cet entrecroisement des destins des deux sœurs. Hortense s’intéressant, comme Oscar, aux idées nouvelles. Hortense croisant la route d’Angeline de Morangelle et devenant son amante. J’aime le clin d’œil sur Oscar aux prises avec Loulou. Eh ! Mais c’est qu’Hortense, et Angeline avec elle, est allée beaucoup plus loin qu’Oscar dans ses actions révolutionnaires. Jusqu’au crime ! C’est Hortense qui poignarde le marquis de Marianne. En fin de compte, il est peut-être heureux que les Gardes-françaises aient refusé d’obéir à Oscar et de la suivre à l’Opéra. On se demande ce qui se serait passé si les deux sœurs s’étaient retrouvées face-à-face à ce moment-là ! J’aime bien ce chapitre en quelque sorte intermédiaire, sans lettre, mais qui nous permet de mieux comprendre, et l’émotion d’Hortense à la lecture des dites lettres, et le fait qu’elle en est digne plus que tout autre. Tu as vraiment le chic pour mettre en scène des fictions profondément originales, de par leurs protagonistes, les situations que tu crées et les pistes que tu explores. Je pense que tu possèdes un vrai talent de plume, au-delà des articles de sociologie que tu écris. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Lun 2 Aoû 2010 - 13:22 | |
| Merci Me voilà bien embarrassée pour répondre ... Allez, j'y vais. ça me fait plaisir parce que ça veut dire que si je m'y mets vraiment (en faisant un vrai boulot à partir de mes premiers jets), je peux faire un texte correct. Et comme j'en ai un que j'aimerais bien écrire, ça m'encourage . Je me dis que quand ce sera le bon moment, j'aurais les moyens de le faire Quant à Isaure, elle est au comble de la modestie et me proclame : "Tu vois, quand je te dis que tu sous-estimes mon talent ! Pfff...". Et pourtant, elle n'est pas faite en plume de paon, pourtant elle pourrait bien faire la roue à elle seule Hortense fait vraiment connaissance avec sa soeur alors qu'elle est morte, donc le sentiment du ''jamais plus'' est encore plus fort, même si effectivement leurs vies respectives ne leur permettaient pas de se connaître vraiment. J'ai imaginé toute une histoire autour d'Hortense en la faisant aller plus loin qu'Oscar. Tu verras à un moment, il y a des passages rocambolesques à souhait (j'ai fait un peu mumuse en faisant une petite variation sur le thème de la botte de Nevers, ben quoi, j'avais envie de m'amuser ). Hortense n'est pas un ange, et Angeline encore moins, et ... non je te laisse découvrir Tu as raison, les Gardes Françaises ont été bien inspirés, sinon ça aurait donné une scène déroutante J'ai relu : vi, Oscar était une privilégiée par rapport à ses soeurs... Qui l'eut cru ? Si ma mémoire est bonne, je développe encore un peu par la suite. Oui, parfois dans le style épistolaire, il faut faire des passages de narration : ça fait une respiration au lecteur, sinon, ça peut être indigeste^^ |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Dim 8 Aoû 2010 - 7:25 | |
| Enfin un peu de temps pour continuer ma lecture et mes commentaires. Chapitre 8« Je possède deux sceaux : un officiel, celui qui porte les armoiries des Jarjayes ; et un qui demeure secret, intime, que je n’utilise que pour sceller d'une rose mes confidences. » J’aime beaucoup la double idée de la fidélité au cadeau d’André et de la rose, tellement plus symbolique de ce qu’est Oscar que ce blason officiel qui résume le Nom à cause duquel son père a fait d’elle ce qu’elle doit paraître. « Je ne cherche qu’à te protéger autant que possible, mon ami ! » Ce désir de protéger André que manifeste Oscar depuis le début de cette lettre signe très joliment les profonds sentiments (amour fraternel ou prémices d’un amour tout simplement ?) qu’elle éprouve pour André. « A toi, je peux l’avouer, mes intentions n’étaient pas aussi pures, je souhaitais également que Fersen s’éloigne de moi. Je ne sais ce que j’éprouve envers lui, je ne parviens pas à le définir, mais je sais ce sentiment dangereux. » Ton Oscar semble plus lucide que celle de l’animé. Même si elle ne sait mettre un nom pour ce qu’elle éprouve pour Fersen, ce trouble la dérange et l’interroge au point de désirer le voir s’éloigner. Personnellement, j’ai tendance à penser que cette attirance pour Fersen n’est qu’une forme de leurre. Je veux dire que ce sentiment pour Fersen lui permet d’explorer les rivages de l’amour sans risquer de s’y engager puisque Fersen ne la voit que comme une amie (et peut-être même pas comme une femme) et aime passionnément Marie-Antoinette. « Comme je maudis ce stupide devoir de réserve qui me contraint au silence sur des choses aussi cruciales ! » Il me semble qu’Oscar a une bien étonnante conception du devoir de réserve. Que celui-ci lui impose de ne pas divulguer une confidence de Marie-Antoinette, bien sûr. Mais je ne comprends pas en quoi il l’empêcherait de parler à la reine de la réalité de la vie et de la misère du peuple. Il m’apparaît que ce genre d’attitude est plutôt une convention, selon laquelle rien de triste ou de dérangeant ne doit parvenir aux oreilles de Marie-Antoinette. Pour moi, en entrant dans ce jeu, Oscar se fait plus ou moins complice de ceux qui font tout pour que perdure cet état de fait. Par cette attitude, elle se rapprocherait donc de ce Duc de Germain qu’elle va combattre et se ses semblables. « Soyons lucides ! Mon silence ne sert que les nobles comme le duc de Germain... » Elle en est d’ailleurs consciente sous ta plume, mais ne fait tout de même rien pour changer les choses ! « Ne devons-nous pas avoir le courage d’accepter notre part de responsabilité ?! Si de telles choses se produisent, ne devons-nous pas être considérés comme les seuls fautifs puisque nous sommes censés veiller sur la France ? » J’aime que tu parsèmes ces lettres d’interrogations qui nous font mieux percevoir et comprendre l’évolution d’Oscar d’un service exemplaire de la royauté jusqu’à la rupture avec celle-ci et l’attitude révolutionnaire qu’elle adoptera quelques années plus tard. Peu de fictions évoquent l’évolution politique d’Oscar et ses interrogations sur la noblesse et la monarchie. La forme que prend ta fiction, avec ces lettres qui tiennent plutôt du journal intime, permet justement de pénétrer dans les interrogations d’Oscar tout au long des grands événements de sa vie, non seulement ses interrogations personnelles, mais aussi ses interrogations sociales et politiques. Cela me plaît beaucoup. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Dim 8 Aoû 2010 - 9:48 | |
| « ‘A toi, je peux l’avouer, mes intentions n’étaient pas aussi pures, je souhaitais également que Fersen s’éloigne de moi. Je ne sais ce que j’éprouve envers lui, je ne parviens pas à le définir, mais je sais ce sentiment dangereux’. Ton Oscar semble plus lucide que celle de l’animé. Même si elle ne sait mettre un nom pour ce qu’elle éprouve pour Fersen, ce trouble la dérange et l’interroge au point de désirer le voir s’éloigner. Personnellement, j’ai tendance à penser que cette attirance pour Fersen n’est qu’une forme de leurre. Je veux dire que ce sentiment pour Fersen lui permet d’explorer les rivages de l’amour sans risquer de s’y engager puisque Fersen ne la voit que comme une amie (et peut-être même pas comme une femme) et aime passionnément Marie-Antoinette » Moi aussi, j’ai tendance à y voir un leurre. Je développe un peu plus loin, si ma mémoire est bonne^^ Oui, Oscar ici est plus lucide que dans l'animé. Disons que je préfère la penser de cette façon parce que sinon je la trouve parfois un peu plate... [non, pas taper les filles ]. C'est d'ailleurs parce que je la trouve trop lisse que j'ai eu envie de faire cette fic où on découvre une partie plus complexe d'Oscar. « ‘ Comme je maudis ce stupide devoir de réserve qui me contraint au silence sur des choses aussi cruciales !’ Il me semble qu’Oscar a une bien étonnante conception du devoir de réserve. Que celui-ci lui impose de ne pas divulguer une confidence de Marie-Antoinette, bien sûr. Mais je ne comprends pas en quoi il l’empêcherait de parler à la reine de la réalité de la vie et de la misère du peuple. Il m’apparaît que ce genre d’attitude est plutôt une convention, selon laquelle rien de triste ou de dérangeant ne doit parvenir aux oreilles de Marie-Antoinette. Pour moi, en entrant dans ce jeu, Oscar se fait plus ou moins complice de ceux qui font tout pour que perdure cet état de fait. Par cette attitude, elle se rapprocherait donc de ce Duc de Germain qu’elle va combattre et se ses semblables» « Soyons lucides ! Mon silence ne sert que les nobles comme le duc de Germain... ‘ Elle en est d’ailleurs consciente sous ta plume, mais ne fait tout de même rien pour changer les choses !» Là, c’est vive le paradoxe selon Oscar ! Elle en est consciente mais c’est encore une poupée qui n’a pas encore appris à marcher pour reprendre le titre d’un épisode qui se situe beaucoup plus tard. « ‘Ne devons-nous pas avoir le courage d’accepter notre part de responsabilité ?! Si de telles choses se produisent, ne devons-nous pas être considérés comme les seuls fautifs puisque nous sommes censés veiller sur la France ?’ J’aime que tu parsèmes ces lettres d’interrogations qui nous font mieux percevoir et comprendre l’évolution d’Oscar d’un service exemplaire de la royauté jusqu’à la rupture avec celle-ci et l’attitude révolutionnaire qu’elle adoptera quelques années plus tard.
Peu de fictions évoquent l’évolution politique d’Oscar et ses interrogations sur la noblesse et la monarchie. La forme que prend ta fiction, avec ces lettres qui tiennent plutôt du journal intime, permet justement de pénétrer dans les interrogations d’Oscar tout au long des grands événements de sa vie, non seulement ses interrogations personnelles, mais aussi ses interrogations sociales et politiques. Cela me plaît beaucoup » Merci ! :hyret: Oui, ces lettres mises ensemble forment bien un journal intime, mais je le la voyais pas écrire un journal intime et puis les lettres ont quelques avantages (certaines peuvent avoir été perdues ou endommagées, et surtout elles sont restituées telles qu'Hortense les lit, autrement dit, on peut faire l'impasse sur certaines événements et mettre l'accent sur d'autres). Disons que j’aime bien mêler les interrogations d’Oscar sur la noblesse et la monarchie à ses interrogations sentimentales et identitaires, parce que je trouve que si on ne considère pas que le changement de cap que va effectuer Oscar sur la fin n’a pas des racines profondes et qui remonte à loin, ce changement est un peu trop brusque. Et puis, ça donne plus de relief au personnage. Contente que ça continue à te plaire ! |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Dim 8 Aoû 2010 - 14:09 | |
| Chapitre 9
« Poussée par une honte aiguillonnée par la colère, j’ai pris la fuite ! » Ces sentiments que tu prêtes à Oscar me paraissent fort justes. Je ne sais pas comment ton personnage va évoluer mais, personnellement, j’ai été plutôt déçue de m’apercevoir, qu’à part sa tentative de dialogue sur le sujet avec son père, elle ne l’aborde pas, malgré toutes ses résolutions, avec Marie-Antoinette. Elle reprend finalement plutôt vite la routine de sa vie de colonel de la Garde, sans chercher davantage à faire bouger les choses. Je ne dis pas que cela aurait été facile, mais elle n’essaie même pas.
Très original, ce séjour dans la forêt, où André retrouve, et apprend à Oscar, des gestes appris enfant. Intéressant, ce contact avec Coralie et sa mère, qui approfondit encore les vérités qu’Oscar a découvertes avec le père Sugan et Gilbert. Puisqu’elle va plus loin dans ses découvertes, je suis curieuse de savoir ce qu’elle va en faire dans ta fiction. « Seule une action des souverains sera vraiment efficace. Je m’y emploierai en temps utile ! » Nous verrons bien si cette belle résolution sera suivie d’effet !
Je suis un peu comme Hortense : qu’Oscar ne comprenne pas où André l’a emmenée m’a plutôt fait sourire. Connaît-elle si peu de choses de lui pour ignorer les circonstances qui l’ont amenées à vivre au château de Jarjayes ? S’est-elle si peu intéressée à lui pour tout ignorer de son existence antérieure, de ses parents et de la façon dont ils sont morts ?
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| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Dim 8 Aoû 2010 - 18:11 | |
| Chapitre 10
« Je suis triste, si triste, déçue, tellement déçue par la conduite de Père. » Ainsi Oscar juge son père, peut-être pour la première fois. Cela me rappelle la réplique de l’Antigone d’Anouilh qui dit (je ne suis pas sûre du mot à mot et je n’ai pas le courage d’aller regarder le texte de la pièce) : « C’est cela devenir un homme, voir le visage de son père en face, un jour. »
« Je suis la seule à pouvoir changer quelque chose en parlant à Marie... » Je me pose toujours la question de savoir si Oscar va le faire. En tout cas, sa résolution est réaffirmée et elle a l’air de vouloir réellement entretenir Marie-Antoinette de la misère du peuple.
« Je souhaite que vous lisiez ces deux dernières lettres. Vous vouliez connaître Oscar, savoir si elle était heureuse, si elle vous avait vu comme un bon père, si vous aviez fait votre devoir. Et bien jugez par vous-même ! » Hortense a un petit côté vindicatif ! Venge-t-elle Oscar du refus du général de l’écouter et de sa détresse d’alors ? Se venge-t-elle de lui, qui l’a livrée à un homme qu’elle ne voulait pas ? Se venge-t-elle, à travers lui, de l’ensemble des hommes et de sa condition féminine ? En tout cas, elle ne peut pas ignorer la souffrance que ressentira son père en lisant ces lignes d’Oscar.
Ceci dit, à la lecture du paragraphe suivant et à la relation de la scène qui a eu lieu entre le père et la fille le lendemain de sa nuit de noces, je comprends mieux la vindicte d’Hortense.
Je trouve très émouvante la scène où le Général de Jarjayes vient faire amende honorable au lit de mort de sa fille et reconnaît qu’elle avait raison. J’ai constaté avec amusement qu’il se pose un peu le même genre d’interrogations que moi : « Pourtant, vous avez finir par vous taire aussi Oscar. Quelles ont été vos motivations ? Pourquoi ? Aviez-vous abandonné l’espoir de parvenir à vous faire entendre ? »
Je peux comprendre le désir d’Hortense de faire souffrir son père mais je n’aime pas qu’elle l’épie au chevet d’Oscar. Elle estime peut-être qu’elle se fait le champion de sa sœur mais, à ce moment précis, il me semble surtout qu’elle se venge, peut-être d’ailleurs d’Oscar elle-même dont elle a visiblement été jalouse. Je pense qu’Oscar n’aurait pas du tout apprécié que ce qu’elle avait écrit en secret soit ainsi divulgué. Je crois sincèrement qu’Oscar aimait son père, même si elle avait appris à le juger, et qu’elle n’a jamais voulu le faire souffrir. Je suis persuadée que certains choix ont été difficiles pour elle car elle savait qu’ils feraient souffrir son père. Elle pouvait s’accommoder de sa colère, beaucoup moins de sa souffrance.
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| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Lun 9 Aoû 2010 - 7:55 | |
| Chapitre 11, 1ère et 2nde parties« Comment lui expliquer qu’elle doit réduire ses dépenses pour pouvoir abaisser les impôts sans présenter ces dernières comme inconsidérées ? » Il est vrai que l’art de la diplomatie n’a jamais été le fort d’Oscar… ni des militaires, en règle générale. « C’était parfois si fort, si brûlant et si doux que j’en étais effrayée. » Tomber amoureuse peut en effet se révéler un peu effrayant alors quand, comme Oscar, rien ne vous y a préparée et qu’en plus, cet amour est totalement impossible à vivre et à exprimer… sinon à sa chère poupée. Une des choses que j’apprécie dans cette forme épistolaire, c’est qu’elle souligne l’extrême solitude d’Oscar. Elle ne peut tout confier à André, en tout cas certainement pas ses premiers émois amoureux. J’aime beaucoup tout le passage où Oscar parle de sa mère et regrette qu’elles ne soient pas plus proche. Encore un moment qui montre son dramatique isolement. « En acceptant ma charge de militaire, j’ai renoncé à ma vie de femme, et je savais à quoi je m’engageais. » Non. A l’âge qu’elle avait, alors qu’aucune interrogation du genre de celles qu’elle est en train de se poser ne l’avait encore effleurée, alors qu’elle n’avait jamais ressenti aucune attirance pour un homme, Oscar n’avait aucune idée de ce à quoi elle renonçait. Ou du moins son engagement était tout théorique et basé sur aucune réalité concrète. Et Hortense n’est pas plus tendre envers sa mère qu’envers son père. Oscar avait bien raison quand elle écrivait qu’Angeline et elle « sont devenues si dures… Je sais que je donne également une impression de dureté, mais mon cœur ne l’est pas. Le leur semble aussi tendre qu’une pierre et aussi chaleureux qu’un morceau de glace. » « Oscar jouant du piano dans la solitude de la nuit et de ses appartements, sans chaleur humaine auprès d’elle, sans oreille pour recueillir ses confidences de femme si mûre intellectuellement et si candide sentimentalement. » Tu uses là d’une très jolie image. J’ai toujours pensé qu’Oscar laissait parler ses sentiments sur son clavier. Et il est vrai qu’on la voit plus souvent jouer alors qu’elle est seule. Tu fais de son piano son unique confident, accentuant encore sa solitude. Le fait que père et mère s’aperçoivent trop tard de la détresse de leur fille et, peut-être de la force de son amour pour eux, de son besoin d’eux, est tragique. Il est vrai que, tout au long de sa vie, elle a renvoyé l’image d’un être sûr de lui et n’ayant besoin de personne. Ils n’ont pas répondu mais elle n’a jamais appelé non plus. Elle n’a jamais demandé d’aide. Orgueil ? Ou peur de se voir rejetée ? Un peu des deux sans doute. Le très humble mea culpa de Louise de Jarjayes est d’autant plus poignant que, malgré tout, malgré la solitude évidente de sa fille, elle ne peut s’empêcher d’envier sa position qui en a fait un être humain beaucoup plus indépendant que ne pouvait l’être une femme à cette époque. Quoique, en tant que fils, elle reste sous l'autorité de son père et, en tant que noble et militaire, doublement inféodée à la couronne. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Lun 9 Aoû 2010 - 9:30 | |
| Chapitre 9« ‘ Poussée par une honte aiguillonnée par la colère, j’ai pris la fuite ! ‘ Ces sentiments que tu prêtes à Oscar me paraissent fort justes. Je ne sais pas comment ton personnage va évoluer mais, personnellement, j’ai été plutôt déçue de m’apercevoir, qu’à part sa tentative de dialogue sur le sujet avec son père, elle ne l’aborde pas, malgré toutes ses résolutions, avec Marie-Antoinette. Elle reprend finalement plutôt vite la routine de sa vie de colonel de la Garde, sans chercher davantage à faire bouger les choses. Je ne dis pas que cela aurait été facile, mais elle n’essaie même pas » Moi aussi. Je te réponds sur l’intrigue initiale. Je crois qu’en ce qui concerne son père, elle s’aperçoit qu’il n’est pas prêt en entendre plus. Donc elle se tait mais peste toute seule (si je me souviens bien : «les ducs, les nobles, et puis quoi encore ?!!!»). André l’entend et lui dit juste « Oscar », mais sur un ton qui veut plus ou moins dire tu ne devrais pas t’emporter comme ça. Oscar écoute toujours André… Après, le contexte n’est pas favorable à la résolution qu’a pris Oscar. Lorsqu’elle revient à la Cour, les choses ont changé : le plus urgent est d’arrêter les jeux d’argent de la reine. Autrement dit, la résolution d’Oscar se perd dans les intrigues de Cour. Je pense qu’elle s’aperçoit qu’elle n’y peut pas grand-chose. Elle essaie de se rattraper un peu avec Rosalie. « Je suis un peu comme Hortense : qu’Oscar ne comprenne pas où André l’a emmenée m’a plutôt fait sourire. Connaît-elle si peu de choses de lui pour ignorer les circonstances qui l’ont amenées à vivre au château de Jarjayes ? S’est-elle si peu intéressée à lui pour tout ignorer de son existence antérieure, de ses parents et de la façon dont ils sont morts ? » Alors là, il y a plusieurs choses dans mon choix de faire qu’Oscar ne se rende pas compte de l’endroit où elle se trouve. Le premier est qu’en ce qui concerne Oscar, j’ai décidé de ne pas changer l’intrigue initiale, juste d’imaginer ce qu’auraient pu être les coulisses. Donc si Oscar avait séjourné chez André, elle l’aurait forcément mentionné à un moment ou à un autre. D’où mon choix. Après, il y a aussi le fait que si Oscar se livre peu, il en est de même pour André : il est en réalité très secret. Donc on peut imaginer qu’étant enfant il n’ait pas eu envie de s’étendre sur ce qui l’avait emmené à Jarjayes ou sur sa vie d’avant, et qu’ensuite il ait pris l’habitude de ne pas en parler. Si André ne faisait pas la démarche de lui en parler, je ne pense pas qu’Oscar l’aurait questionné : ça aurait vraiment été déplacé. Voili, voilou, le méli-mélo qui a fait que j’ai fait ce choix^^ Chapitre 10Sur Hortense (et accessoirement Angeline), ce sont des personnages qui ont une face sombre, et dont la vengeance est un des principaux moteurs. Parfois, elle est parfaitement épouvantable. Je ne réponds pas plus parce que je développe ensuite là-dessus. Je te dis juste une chose : les motivations d'Hortense sont ambiguës. Comme toi, je pense qu’Oscar aimait vraiment son père et qu’elle n’aurait pas voulu qu’il souffre. Mais là, ce n’est plus elle qui a la main, mais Hortense. Je dois dire qu’en écrivant, je n’ai pas pensé à ce que tu me dis : Oscar aurait-elle approuvé certains comportements d’Hortense ? Chapitre 11Effectivement, Oscar n’a jamais appelé. Du moins dans ce qu’on voit, elle n’appelle jamais. On peut imaginer assez facilement qu’on lui a appris très tôt à se taire. D’où l’habitude de se taire, probablement par crainte de montrer ce qu’elle estime une faiblesse, et aussi d’être rejetée. Oui, j’ai voulu souligné la grande solitude d’Oscar par divers moyens, parce que je pense réellement que c’était quelqu’un de très seul. Au départ, je pensais uniquement utiliser les lettres, et puis j’ai découvert les AMVs de Marina qui m’ont inspirée, j’y ai donc ajouté le piano. Tu comprendras par la suite^^ Merci de ta lecture et de tes commentaires . J’espère que la suite continuera à te plaire |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Lun 9 Aoû 2010 - 13:56 | |
| Chapitre 12
Intéressante la manière dont tous les membres de la famille présents au château de Jarjayes, Hortense, le général et la comtesse, cherchent, chacun de leur côté, à établir un contact quasi physique avec Oscar, à l’aide d’un objet qui la rappelle. Eux qui ont si peu chercher à entrer en relation avec elle de son vivant. Culpabilité ? Besoin et manière de lui dire adieu ?
Petite diversion avec l’histoire de Louise, une jolie histoire, un peu nostalgique, mais qui donne plutôt l’occasion d’un souriant souvenir. Une histoire que la réalité n’a pas fanée, qui est restée aussi fraîche et merveilleuse dans le cœur des amoureux qu’à ses débuts puisqu’elle ne s’est jamais frottée à la réalité. Je trouve également qu’elle met en valeur le côté positif du sens de l’honneur du Comte de Jarjayes. Souvent, les fictions se braquent sur le côté rigide, négatif avec cette vie imposée à Oscar au nom du Nom. Tu lui donnes un aspect tout à fait sympathique dans sa relation à sa femme et le respect dont il fait montre pour elle.
Chapitre 13
« Oui, ma chère sœur, j’ai le sentiment d’être une poupée... » Pauvre Oscar qui perd une à une ses illusions et qui se voit cantonner dans un rôle quasi décoratif et inintéressant. Quelle amertume dans le début de ce chapitre.
« André me considèrerait-il réellement comme sa propriété ? A l’entendre, on croirait que je suis sa poupée, une poupée vivante qu’il épie en permanence pour donner un sens à sa vie... » Etonnante, l’interprétation que donne Oscar à la scène et aux paroles d’André qu’elle a surprises. Est-elle si innocente ? Pourtant, la fréquentation de la Cour et des intrigues qui s’y mènent aurait dû la dégourdir un peu ! Ou l’idée de désir, d’amour, appliquée à André sont-elles si impossibles pour elle ? Si oui, il serait intéressant de savoir pourquoi. Après tout, si Oscar avait pris conscience beaucoup plus tôt de l’amour d’André pour elle, peut-être se serait-elle cru obligée de s’en séparer. Il est évident, au travers de ses lettres, qu’elle n’est pour l’instant absolument pas mûre pour accepter ni d’aimer, ni d’être aimée. Sa vie ne l’y a pas préparée et elle se pose beaucoup trop de questions.
« Je lui apparais sans doute comme je parais à toutes les très jeunes filles : un homme qui ne les blessera jamais par sa virilité... et pour cause. » Oscar fait là une remarque tout à fait intéressante et juste, très fine. Une remarque qui ne s’applique qu’aux jeunes filles sachant qu’elle est une femme, cette différence entre version originale et version française de l’animé permettant des variantes intéressantes. Et Rosalie le sait bien sûr.
« Je leur semble l’objet le plus adéquat parce que je leur permets de se donner l’illusion d’aimer mais sans en prendre vraiment le risque... » C’est amusant : c’est exactement l’analyse que je fais de sa propre attirance pour Axel de Fersen.
« La vision de Rosalie dansant avec mon uniforme m’a donné à cet instant le sentiment d’être entre ses mains une poupée masculine qu’elle pouvait cajoler à sa guise, avec laquelle elle pouvait danser... » Ainsi, tout l’entourage d’Oscar la transforme, dans son esprit, en poupée, de façon plus ou moins subtile. Mais est-ce que l’ambiguïté des regards portés sur Oscar et des sentiments qu’elle inspire n’est pas aussi le reflet de sa propre ambiguïté ? Elle ne se sent elle-même, ni chair ni poisson, ni homme ni femme. Elle projette sûrement une image telle que chacun/chacune peut y voir ce qu’il/elle a envie d’y voir, ce dont il a besoin. Phénomène qui ne fait qu’accentuer la confusion d’Oscar à propos d’elle-même et de ses aspirations. J’exclurai pourtant André de cette assertion. Il me semble le seul à porter sur Oscar un regard lucide et à la voir telle qu’elle pourrait être en réalité, telle qu’elle est sans doute.
« Une bouteille constitue parfois le meilleur tombeau pour la vérité lorsque l’on souhaite l’enterrer... » Je trouve personnellement très logique et très bien observée la propension d’Oscar à boire, encore plus dans le manga que dans l’animé. Et tu en donnes l’explication la plus claire, rendant Oscar très lucide devant cette conduite à laquelle on donne souvent de multiples raisons, plus fausses les unes que les autres.
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| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Lun 9 Aoû 2010 - 17:49 | |
| « Oscar semblait bien ne pas savoir vivre pour elle-même et par elle-même… A la lire, la vie de sa soeur se résumait à tenir le rôle de la spectatrice ou de la bienfaitrice dans la vie des autres. Oscar exigeait en réalité beaucoup d’elle-même et si peu des autres, si prompte à pardonner, si avide de donner, si craintive qu’ on lui refuse ce qu’elle offrait... » C’est en effet un portrait étonnant, et fort original qui se dessine à travers les lettres d’Oscar. Peut-être parce que, dans ses lettres, elle a osé être elle-même, loin des masques que la vie l’a obligée à porter. On a l’impression qu’il lui faudra beaucoup de temps pour réagir enfin, vivre par elle-même et prendre des décisions en accord avec ses sentiments et ses idées. Je trouve intéressant que tu la fasses vivre en quelque sorte par procuration, comme si elle avait accepté qu’il n’y avait rien à faire pour elle-même, qu’elle n’avait rien à attendre de la vie que ce qu’on lui avait imposé, et que ce n’était qu’à travers les autres qu’elle se sentait vivre un peu.
« J’avais tant espérer en pensant tendre vers une chimère que je n’avais pas osé confier cet espoir, même à toi, ma chère soeur... » Mais, en fin de compte, elle n’est pas tout à fait sincère, même dans ces lettres si intimes. Elle y cache le plus secret de son cœur. Il y faut la déferlante provoquée par le retour d’Axel de Fersen pour qu’elle se confie au papier et à sa poupée.
« Ma chère sœur, cette faim tenaille tant mes entrailles que je ne peux résister au besoin de la satisfaire... seule... Je me sais coupable, et pourtant... C’est si bon, si doux... » Comme Hortense, je trouve à la fois triste qu’Oscar en soit réduite à cette forme quasi imaginaire de plaisir, et réconfortant tout de même qu’elle ait connu au moins cette forme-là de plaisir, basé sur une douce imagination.
Je suis curieuse de voir ce qu’Oscar va continuer à écrire sur Fersen. Ses sentiments envers lui sont très ambivalents, pas de la même manière d’ailleurs dans le manga et dans l’animé. Il me semble même me souvenir que la traduction française diffère un peu du texte original japonais et lui confère un sens légèrement différent. Savoir quelle lecture tu auras choisie ?
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mar 10 Aoû 2010 - 11:20 | |
| Chapitre 12Disons que c’est entre culpabilité et besoin de lui dire adieu^^ De temps en temps, je fais une petite diversion parce que sinon l’histoire deviendrait étouffante : c’est déjà un curieux huis-clos... Et puis j'aime bien inventer des histoires sur les personnages dont on parle peu Chapitre 13Pourquoi Oscar interprète-t-elle de travers les propos d’André alors que, fréquentant la cour, elle devrait avoir compris deux ou trois choses quand même ? D’abord, parce que comme je colle plus ou moins à l’animé, il ne fallait pas qu’il en soit ainsi. Ça c’est la mauvaise raison^^ L’autre, c’est que je pense qu’elle distingue la cour de sa relation avec André. Et elle ne fait pas le lien entre les deux, ça ne lui vient même pas à l’esprit, pas plus qu’il ne lui vient à l’esprit de questionner ce qu’elle éprouve pour André. Parce qu’elle est mais est à un stade où elle ne peut (veut ?) pas le comprendre, alors que plusieurs signes l’indiquent déjà (par ex sa réaction quand elle apprend qu’André risque sa tête dans ‘’Oscar de mon cœur’’ et la suite : ce sont ses souvenirs avec André qui la ramènent vers la vie et rien d’autre). Pour les mêmes raisons, elle ne comprend pas qu’André l’aime. « 'La vision de Rosalie dansant avec mon uniforme m’a donné à cet instant le sentiment d’être entre ses mains une poupée masculine qu’elle pouvait cajoler à sa guise, avec laquelle elle pouvait danser...' Ainsi, tout l’entourage d’Oscar la transforme, dans son esprit, en poupée, de façon plus ou moins subtile. Mais est-ce que l’ambiguïté des regards portés sur Oscar et des sentiments qu’elle inspire n’est pas aussi le reflet de sa propre ambiguïté ? Elle ne se sent elle-même, ni chair ni poisson, ni homme ni femme. Elle projette sûrement une image telle que chacun/chacune peut y voir ce qu’il/elle a envie d’y voir, ce dont il a besoin. ». Je n'y avais pas pensé, mais oui, je suis d'accord. Chapitre 14«’ Oscar semblait bien ne pas savoir vivre pour elle-même et par elle-même… A la lire, la vie de sa soeur se résumait à tenir le rôle de la spectatrice ou de la bienfaitrice dans la vie des autres. Oscar exigeait en réalité beaucoup d’elle-même et si peu des autres, si prompte à pardonner, si avide de donner, si craintive qu’ on lui refuse ce qu’elle offrait...’ C’est en effet un portrait étonnant, et fort original qui se dessine à travers les lettres d’Oscar. Peut-être parce que, dans ses lettres, elle a osé être elle-même, loin des masques que la vie l’a obligée à porter. On a l’impression qu’il lui faudra beaucoup de temps pour réagir enfin, vivre par elle-même et prendre des décisions en accord avec ses sentiments et ses idées. Je trouve intéressant que tu la fasses vivre en quelque sorte par procuration, comme si elle avait accepté qu’il n’y avait rien à faire pour elle-même, qu’elle n’avait rien à attendre de la vie que ce qu’on lui avait imposé, et que ce n’était qu’à travers les autres qu’elle se sentait vivre un peu ». C’est parfois comme ça que je la vois. « ‘J’avais tant espérer en pensant tendre vers une chimère que je n’avais pas osé confier cet espoir, même à toi, ma chère soeur...’ Mais, en fin de compte, elle n’est pas tout à fait sincère, même dans ces lettres si intimes. Elle y cache le plus secret de son cœur. Il y faut la déferlante provoquée par le retour d’Axel de Fersen pour qu’elle se confie au papier et à sa poupée» Disons qu’elle préfère faire semblant d’ignorer certaines choses sans vraiment s'avouer son comportement parce que tout regarder en face en même temps serait dévastateur. « Je suis curieuse de voir ce qu’Oscar va continuer à écrire sur Fersen. Ses sentiments envers lui sont très ambivalents, pas de la même manière d’ailleurs dans le manga et dans l’animé. Il me semble même me souvenir que la traduction française diffère un peu du texte original japonais et lui confère un sens légèrement différent. Savoir quelle lecture tu auras choisie ? » Je me le demande aussi |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mar 10 Aoû 2010 - 13:18 | |
| Chapitre 15
« J’ai donc choisi de savourer sa présence auprès de moi, j’aime tant le sentir si proche, parfois il me parle, et je n’écoute pas. J’imagine que je suis dans ses bras... » C’est un peu triste, cette attitude si "raisonnable" qu’adopte Oscar. L’amour ne devrait jamais avoir à l’être ainsi. Cela rejoint ce que tu soulignais dans les derniers chapitres, qu’Oscar vit par procuration… et en imagination. C’est peut-être ce qui lui donne la force de tenir son rôle dans le présent mais je pense que c’est une attitude vouée à l’échec à long terme. La réalité et la vie finissent toujours par surgir et par reprendre le contrôle.
« Toutefois, je connais les morsures de la solitude, ce monstre froid aux mille visages qui a été ma compagne de route bien souvent…parfois tellement familière qu’elle en devient presque rassurante... » Je trouve cette remarque très intéressante. On oublie trop souvent qu’aller vers les autres et tenter de nouer des relations comportent des risques. Je veux dire qu’à se découvrir ainsi, on s’expose à souffrir. Alors, en effet, la solitude peut devenir refuge, douce habitude qui sert d’armure. Les conditions d’existence d’Oscar sont si particulières qu’elle a peu de choix devant elle, la vérité des relations qu’elle pourrait nouer étant obérée par le secret et le mensonge dans lesquels elle vit. Sinon, j’aurais tendance à dire qu’un tel repli dans la solitude frôle la lâcheté.
« Lorsque je suis entrée à la Garde Royale, il y a bien des années maintenant, j’avais le stupide orgueil de penser être la seule à être un acteur entrant chaque jour sur la scène de son existence pour y jouer le rôle de ce que les autres attendent de lui… Aujourd’hui, je sais que c’est le cas de bon nombre de nobles... » N’est-ce pas le cas de bon nombres d’êtres humains, quelle que soit leur condition sociale, maintenant comme au XVIIIème siècle ? Quand sommes-nous réellement nous-mêmes ? Quelquefois même pas dans le face-à-face de la solitude. Les conventions modernes sont différentes ; sont-elles moins prégnantes pour autant ? Je dirais même que l’omniprésence et la toute puissance des médias leur donne un poids rarement atteint sous des dehors faussement libérés. Cet assujettissement à l’image sociale est l’un de mes chevaux de bataille. Et il est, pour mon mari et moi-même, fondamental que, dans l’éducation que nous donnons à nos fils, nous leur apprenions à prendre de la distance par rapport aux différents groupes sociaux auxquels ils appartiennent et à ne pas se conformer machinalement à tous les ukases qui cherchent à s’imposer à eux.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mar 10 Aoû 2010 - 15:55 | |
| - Oui, la vie et la réalité finissent toujours par reprendre le dessus, c'est un peu ce qui se passe avec Oscar : au final, elle finit par vivre, ce qui est tragique c'est qu'elle naît (symboliquement parlant) à peine qu'elle meurt - D'accord avec toi : si les conditions de la vie d'Oscar n'étaient pas ce qu'elles sont, elle serait lâche en effet. - D'accord avec toi (bis xD) : Quand sommes-nous réellement nous-mêmes ? Bonne question, surtout à une époque où une des normes peut se résumer ainsi : "faites comme tout le monde, soyez vous-même" ... Il y a une sorte de dictature de l'authenticité que j'ai un peu de mal à avaler personnellement, parce qu'en réalité, il ne s'agit pas de s'auto-définir vraiment mais de se conformer à une certaine idée de l'authenticité. Donc l'éducation pour laquelle ton mari et toi optez me semble très salutaire. |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mar 10 Aoû 2010 - 17:37 | |
| Chapitre 16 (1ère et 2nde parties)« Je n’ose imaginer la souffrance actuelle de cette rose qui n’est encore qu’en bouton, et préfère ne pas songer à celle que cette union non désirée avec un tel homme lui apportera. Hélas, je ne peux rien pour préserver ce bouton de rose de la tempête qui l’attend et qui la brisera avant son éclosion. » Difficile de ne pas évoquer, en lisant ce très joli passage, Sur les toits de Versailles. « Oscar, tu as servi d’engrais à l’éclosion de deux roses sombres, deux roses de haine contre un ordre qui les opprime. » Heureusement qu’Oscar n’a rien su de cette déviation de son enseignement par Angeline. Je crois que celle que tu décris à travers ses lettres en aurait profondément souffert. Il y a en elle une véritable bonté, avec sa propension à comprendre l’autre, à chercher des explications à ses agissements et, en fin de compte, à lui pardonner la plupart du temps. « Oui, il est préférable que tu aies tout ignoré de nos activités : je gage qu’elles t’auraient valu bien des écartèlements moraux... ». Et je constate qu’Hortense a la même opinion que moi ! « Ne suis-je pas la preuve incarnée qu’il n’y a aucune infériorité des femmes vis-à-vis des hommes ? » La preuve éclatante, même ! J’ai toujours trouvé étonnant que le Général de Jarjayes, qui a les avis très conventionnels de son époque sur les rôles sexuels des hommes et des femmes, ait pu imaginer donner à une fille le rôle primordial de fils et d’héritier. C’était faire preuve d’une confiance innée envers la nature féminine que de penser qu’Oscar pourrait égaler un garçon dans des disciplines qui leur étaient réservées. « Par peur de céder à l’envie de me donner l’illusion d’être aimée, je me suis enfuie... » J’aime beaucoup tout ce passage où Oscar est partagée entre sa compréhension de Marie-Antoinette et son amour pour Fersen. On sent très bien qu’elle est en train de se faire déborder par la force de ses sentiments. Je me suis toujours demandé ce qui se serait passé entre Oscar et Fersen si celui-ci n’était pas parti aux Amériques. « Son geste était si doux, si inattendu qu’il m’a abrité de la tempête de mon âme, de sorte que j’ai perçu les gouttes que nous recevions comme autant d’étincelles d’amitié. » Que voici une belle manière de décrire ce joli moment de l’animé, que j’aime beaucoup. « Un tel amour lui a-t-il déjà agité, déchiré le cœur ? Jamais il ne parle de lui... » Il est rare que, dans ses lettres, Oscar s’interroge sur André, ses sentiments, sa vie. C’est étonnant comme peut devenir transparent l’être que l’on est habitué à voir toujours près de soi. La routine est une catastrophe. Elle aveugle et étouffe. « Mon cœur est-il réellement habité par l’amour ou ais-je besoin de m’en donner l’illusion ? Je ne le sais moi-même... » Belle lucidité de la part d’Oscar que de seulement se poser la question. « Pour la toute première, et sans doute la dernière fois, je m’apprête à danser, soit avec Marie, soit avec Fersen, à leur convenance. » Avec Fersen ? En grand uniforme de colonel de la Garde ? Alors que tout le monde ignore qu’elle est une femme ? Je m’imagine mal la scène ! « J’ai fait mon devoir, même si je ne me suis jamais sentie autant clivée que ce soir... homme et femme... » Quand on y pense, danser avec une femme est une attitude masculine qu’elle adopte pour la première fois. Il est assez logique que cela réactive ses problèmes vis-à-vis de la dualité de sa condition. D’autant qu’elle ne rêve que de tenir ce rôle inversé dans les bras de Fersen. |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mar 10 Aoû 2010 - 22:04 | |
| Chapitre 17« Ton amitié est précieuse à mon cœur, crois-moi. Me séparer de toi reviendrais à me couper d’une partie de moi-même. Je te demande de me pardonner, je t’ai blessé, je le vois. » André devait être à la fois au supplice et aux anges à entendre cette déclaration d’amitié, lui qui rêve d’amour. C’est étonnant, mais je n’ai jamais réellement pensé à ce parallèle entre la situation d’André vis-à-vis d’Oscar et celle d’Oscar vis-à-vis de Fersen. Peut-être parce qu’André est beaucoup plus présent aux côtés d’Oscar et dans sa vie qu’Oscar dans celle d’Axel de Fersen. « André s’est mis en tête de m’apprendre à jongler avec des pommes ! » « Au fil du temps, André parvient à faire de son amitié le soleil qui réchauffe peu à peu mon cœur. » J’espère pour André qu’il s’est aperçu de ce que sa présence a de bénéfique pour Oscar. C’est une belle réussite de son amour désintéressé. « Petite sœur, ne me dis pas que ton cœur s’est épuisé avec le leurre qu’était Axel de Fersen, alors que tu aimais ailleurs depuis des années sans le savoir, sans le voir. » Nous nous posons toutes la question de savoir ce qui se serait passé si Oscar avait ouvert les yeux plus tôt sur ce sentiment qui existait entre elle et André. Aurait-elle eux la liberté et le choix de le vivre ? Rien n’est moins sûr. Chapitre 18« Je me sens sereine et apaisée auprès d’André si bien que c’est moins cet exercice dont je perçois sans mal l’inutilité que la chaleur de la présence de mon ami que je recherche, enfin seuls. » Etonnant comme Oscar peut décrire clairement ses sentiments pour André sans parvenir à leur donner leur véritable nom. « J’aime être avec lui et pourrais difficilement concevoir ma vie sans lui. » Même remarque, encore plus appuyée. J’ai beaucoup apprécié les paroles de la chanson qui, en effet, conviennent parfaitement à Rosalie. Cette lettre est un peu différente, en demi-teinte, plus près du quotidien, et d’un quotidien somme toute un peu routinier et assez agréable à vivre. Elle reflète une sorte de pause dans la vie agitée d’Oscar mais aussi, à mes yeux, une sorte d’équivalent de la période de latence freudienne. Une plage de calme avant qu’Oscar n’affronte sa réelle accession au monde adulte avec ses choix de vie et d’amour. |
| | | Maïlys Soldat André
Age : 48 Nombre de messages : 4568 Date d'inscription : 12/11/2009
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 11 Aoû 2010 - 7:45 | |
| Chapitre 19« Or, je crains que tous ces torrents bouillonnant de colère, bruissant de revanche ne se rejoignent pour former un gigantesque raz-de-marée qui déstabiliserait la couronne de France. » Cette remarque est prémonitoire. Je trouve que l'on oublie trop souvent le rôle fondamental que la noblesse, et la plus haute, a joué dans le déclenchement de la Révolution française. « Peut-être aspire-t-il lui aussi à la paix, après le tumulte qui nous a agité tous trois il y a quelques années ? » Il est vrai qu’on a l’impression, tant dans le manga que dans l’animé, que toute cette période qui se résume en quelques images mais dure en réalité plusieurs années (Fersen a été absent sept ans, il me semble) est une sorte de respiration pour tous nos héros avant le grand chambardement. Et que, pendant cette période de calme, Oscar se rapproche d’André au quotidien me paraît très significatif. Mais apparemment, elle ne comprend toujours pas la profondeur de ses sentiments pour lui. « A ma façon, j’ai ajouté à la colère contre la noblesse, et je ne peux me le pardonner ! » C’est une lecture originale et intéressante de la scène de la bagarre. Elle me paraît tout à fait convenir à la droiture et aux sens des responsabilités d’Oscar. J’ai beaucoup aimé toute la scène du retour à Jarjayes, les soins donnés réciproquement et cette nuit "à la Tristan et Yseult". Tu sais montrer par mille détails combien ils tiennent l’un à l’autre, combien l’amour d’André pour Oscar s’ancre dans la réalité quotidienne, et combien Oscar, malgré son persistant aveuglement, éprouve elle aussi de l’amour pour André, dont la pensée et le bien-être sont en permanence dans son esprit. J’apprécie ces lettres un peu moins tourmentées et plus douces. Je me répète, mais elles sont un joli répit avant les épreuves multiples qui s’annoncent. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Commentaires de "Ma Chère Poupée..." d'Arlène Mer 11 Aoû 2010 - 10:27 | |
| Chapitre 16 (1ère et 2nde parties)« ‘Je n’ose imaginer la souffrance actuelle de cette rose qui n’est encore qu’en bouton, et préfère ne pas songer à celle que cette union non désirée avec un tel homme lui apportera. Hélas, je ne peux rien pour préserver ce bouton de rose de la tempête qui l’attend et qui la brisera avant son éclosion’. Difficile de ne pas évoquer, en lisant ce très joli passage, Sur les toits de Versailles " Une façon de me rappeler qu’il serait bon que j’écrive la suite ? J’ai été un peu chahutée ces derniers temps, je comptais essayer d’écrire la suite aujourd’hui^^ Sinon, oui, ça y fait penser, mais c’est involontaire ^^ Il faut croire que ça me tournait déjà plus ou moins dans la tête « ‘Oscar, tu as servi d’engrais à l’éclosion de deux roses sombres, deux roses de haine contre un ordre qui les opprime’ Heureusement qu’Oscar n’a rien su de cette déviation de son enseignement par Angeline. Je crois que celle que tu décris à travers ses lettres en aurait profondément souffert. Il y a en elle une véritable bonté, avec sa propension à comprendre l’autre, à chercher des explications à ses agissements et, en fin de compte, à lui pardonner la plupart du temps » Je crois aussi qu’elle aurait détesté. « ‘Pour la toute première, et sans doute la dernière fois, je m’apprête à danser, soit avec Marie, soit avec Fersen, à leur convenance’. Avec Fersen ? En grand uniforme de colonel de la Garde ? Alors que tout le monde ignore qu’elle est une femme ? Je m’imagine mal la scène ! » Je ne sais plus si c’est une erreur de ma part ou si j’ai fait volontairement écrire une bêtise à Oscar. Quoi qu’il en soit, a posteriori, l'image est en effet... Chapitre 17« ‘André s’est mis en tête de m’apprendre à jongler avec des pommes ! ‘ » Je plussoie « ’ Petite sœur, ne me dis pas que ton cœur s’est épuisé avec le leurre qu’était Axel de Fersen, alors que tu aimais ailleurs depuis des années sans le savoir, sans le voir.’ Nous nous posons toutes la question de savoir ce qui se serait passé si Oscar avait ouvert les yeux plus tôt sur ce sentiment qui existait entre elle et André. Aurait-elle eux la liberté et le choix de le vivre ? Rien n’est moins sûr » Je ne pense pas non plus. Chapitre 18Sur le fait qu’Oscar ne sache pas mettre un nom sur ce qu’elle exprime, en fait j’avais en tête le fait qu’Oscar ne sait pas vraiment ce qu’est l’amour et la force que pouvait avoir l’amitié au XVIIIème, et aussi le fait qu’Oscar et André ont vécu proches l’un de l’autre pendant très longtemps, donc la routine n’aide pas forcément au questionnement. Elle est lucide sur bien des points mais totalement aveugle en ce qui concerne ses sentiments pour André. Chapitre 19« 'Peut-être aspire-t-il lui aussi à la paix, après le tumulte qui nous a agité tous trois il y a quelques années ?' Il est vrai qu’on a l’impression, tant dans le manga que dans l’animé, que toute cette période qui se résume en quelques images mais dure en réalité plusieurs années (Fersen a été absent sept ans, il me semble) est une sorte de respiration pour tous nos héros avant le grand chambardement. Et que, pendant cette période de calme, Oscar se rapproche d’André au quotidien me paraît très significatif. Mais apparemment, elle ne comprend toujours pas la profondeur de ses sentiments pour lui […]J’ai beaucoup aimé toute la scène du retour à Jarjayes, les soins donnés réciproquement et cette nuit "à la Tristan et Yseult". Tu sais montrer par mille détails combien ils tiennent l’un à l’autre, combien l’amour d’André pour Oscar s’ancre dans la réalité quotidienne, et combien Oscar, malgré son persistant aveuglement, éprouve elle aussi de l’amour pour André, dont la pensée et le bien-être sont en permanence dans son esprit». Je crois qu’Oscar confond amour et passion. Elle imagine l’amour comme quelque chose de torturé et c’est très éloigné de ce qu’elle éprouve pour André. Donc la miss ne comprend rien^^ J’ai aimé écrire la scène du retour à Jarjayes, je la trouvais jolie. *Arlène en mode ''je me jette des fleurs toute seule'' * « J’apprécie ces lettres un peu moins tourmentées et plus douces » Je comprends : j’ai aimé les écrire et une petite respiration dans cette tempête fait du bien |
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