Je suis la seule qui ait jamais commenté ! Je n'arrive pas à y croire !
Au-delà du sujet, ce qui m’a frappé dès l’abord, c’est la sophistication de la construction de ta fiction. Cette spirale recommencée qui enfonce Rei dans une mort que je dirais non voulue en soi mais qui est la résultante de la forme d’oubli qu’elle a adoptée.
Comme toujours, ta langue et ton vocabulaire sont très riches. On s’y noie presque et ils contribuent à cette impression d’enfoncement dans un gouffre.
J’ai aimé aussi l’opposition que tu soulignes entre la cruauté de Fukiko et la bonté de Nanako ainsi que le désir de Rei de ne pas abîmer cette bonté par la lourdeur de sa souffrance et de ses névroses.
La manière dont tu montres la pérennité du lien avec Nanako dans le futur par le biais de l’océan est très belle. La prégnance de l’eau et de l’océan m’avait particulièrement frappée dans l’animé et t’en servir est une excellente idée. Elle rappelle, bien sûr, le suicide de la mère de Rei, mais aussi, plus profondément et inconsciemment, le ventre maternel, le refuge et la sécurité primitifs auxquels aspire Rei (et sans doute, tout être humain).
Je trouve que tu as bien rendu l’inévitable et l’horreur de ce suicide du point de vue de Rei, cette fuite en avant devant une souffrance insupportable qui ne trouve d’autre apaisement et d’autre échappatoire qu’en la mort. Comme tu rends palpable qu’il n’aurait peut-être pas fallu grand-chose pour que cette spirale s’arrête et que Rei vive. Ce qui rend sa mort particulièrement insoutenable.
Et l'amv souligne à merveille ton propos.
C'est la première fiction que je lis autour de Très cher frère et elle me donne vraiment envie d'en lire d'autres. Sur le forum du même nom ?