Les fêtes de Pâques comportent beaucoup moins de coutumes que celles de Noël, en tout cas dans notre famille, celle de mon mari comme la mienne. Elles sont d’ailleurs très semblables dans les deux familles.
L’une de celles que je respecte est la décoration des œufs, dans les jours précédant Pâques. Enfant, nous faisions cela avec ma grand-mère si Pâques tombait dans les vacances, sinon avec ma mère. Et je fais de même avec mes enfants. Tout est permis et ces œufs sont éparpillés dans le salon et sur la table de Pâques.
Les fêtes de Pâques sont chez nous avant tout religieuses. Catholiques, très exactement.
Nous assistons aux offices de la semaine sainte : jeudi saint, vendredi saint avec la lecture de la passion et le chemin de croix. Le vendredi saint est maigre (pas de viande ni de sucreries), comme tous les vendredis du carême. Ce soir, veillée pascale, célébration du passage de l’ombre à la lumière, de la mort à la vie, la résurrection. La joie de Pâques.
C’est cette joie que nous célébrons le dimanche, d’une façon plus « païenne » et davantage pour les enfants. Nous n’avons pas d’habitudes spéciales pour le repas. C’est un repas soigné avec un bon dessert, aimé des enfants.
Ma mère a l’habitude, que je garde dans la mesure du possible (en région parisienne ce n’est pas très simple) de décorer la maison avec des branches fleuries : forsythia, prunellier, pommier…
Chez ma belle-mère, où nous serons cette année, il y a toujours un grand pot de jacinthes, cultivées pour l’occasion.
J’allais oublier ! Ma belle-mère a une autre habitude. Elle sort pour cette occasion les « services de grand-mère » de ses armoires. Nous tremblons à l’idée de voir les petits manipuler porcelaine ancienne et cristal mais elle déclare que ces choses mourraient tout à fait si elles n’étaient jamais utilisées et que leur destin est de se casser un jour.
Il est vrai que la casse est très rare. Les enfants sont fiers d’être traités comme les grandes personnes et impressionnés que ces objets aient servi à leur grand-mère « quand elle était une petite fille ! ». Ils apprécient, plus que je ne l’aurait jamais imaginé, la blancheur glacée des nappes damassées, les belles assiettes à filet doré et la cristallerie étincelante.
Autre tradition : les quatre chandeliers qui sont d’habitude dans le salon, ornent la table et ce sont les enfants qui en allument les bougies.
Après le déjeuner et le café des grandes personnes (moment sacré que l’on ne trouble pas !), on attend le réveil des tout petits qui font la sieste pour la grande chasse aux œufs. Chez mes beaux-parents, il y a un jardin, ce qui rend la chose beaucoup plus drôle que dans un appartement. Ceci dit, avec le temps que nous prédit la météo, nous serons peut-être obligés de cacher les œufs dans la maison !
Chez ma belle-mère une autre tradition, découlant de la première, intervient alors. La vaisselle ancienne est très jolie mais ne supporte pas le lave-vaisselle ! Nous faisons donc la vaisselle à la main… et entre femmes ! Au début, j’étais mitigée sur le « entre femmes » mais je me suis vite rendu compte que c’était un vrai moment de bonheur.
La cuisine de mes beaux-parents est, elle aussi, à l’ancienne, immense. Il y a de la place pour toutes les générations. L’arrière-grand-mère de mon mari, une vénérable centenaire, vient s’asseoir parmi nous, les plus jeunes essuient les couverts et tout le monde rit et papote à qui mieux mieux.
Pour tout dire, ces messieurs meurent de curiosité et seraient prêts à essuyer quelques verres pour avoir le privilège d’entrer dans la cuisine à ce moment-là !
Au-delà de sa signification religieuse, Pâques est surtout une occasion de se retrouver en famille et de passer un bon moment ensemble.
Joyeuses Pâques à tous !