Ok, je comprends mieux ce qui a fait que tu as perçu le personnage d'Allegra comme trop artificiel. Merci beaucoup d'avoir pris la peine de relire encore une fois et d'avoir autant disséqué
En plus de ce que tu dis, il y a un autre point sur lequel j'aurais dû mieux insister : Allegra se noye volontairement derrière ses différents masques pour ne pas trop avoir à penser à qui elle est ni à ce qu'elle a dû faire, la seule chose qui lui importe, c'est d'assurer une vie confortable à sa mère et à sa soeur. Elle s'efforce d'oublier ce qu'elle ressent lorsqu'elle pense pouvoir rendre heureux des gens auxquels elle tient. Elle fait l'impasse devant les autres mais aussi face à elle-même (autant qu'elle le peut, parce que faire volontairement l'impasse, c'est avoir pleinement conscience de ce sur quoi on fait l'impasse) sur tout ce qui a pu la blesser. J'ai essayé de le marquer dans sa façon de commencer à dire quelque chose de personnel, puis d'enchaîner sur ''peu importe'' ou qqc dans le genre (ex : dans le dernier chapitre, lorsqu'elle évoque la mort de Clément). Mais c'était insuffisant^^

Ne me remercie pas : j'ai trouvé très intéressant de découvrir en quelque sorte une deuxième fiction derrière la première.

Arlène a écrit:

Allegra se noye volontairement derrière ses différents masques pour ne pas trop avoir à penser à qui elle est ni à ce qu'elle a dû faire... (...) Elle s'efforce d'oublier ce qu'elle ressent... (...) Elle fait l'impasse devant les autres mais aussi face à elle-même...

C'est sans doute aussi une chose qui m'a gênée pour accrocher avec ce personnage. J'ai du mal à admettre qu'Allegra se présente toujours de façon identique à la fin de ta fiction car je pense très sincèrement qu'on ne porte pas impunément ainsi le masque pendant des années, que l'on ne peut pas fuir la réalité, encore moins soi-même, indéfiniment. D'une manière ou d'une autre, la vérité se dévoile. Ou l'on se dessèche et se rigidifie à l'intérieur, et cela transparaît.
Quoique, dans des milieux aussi conventionnels que ceux de la société du XVIIIème siècle et de la Cour, qui se préoccupaient fort peu de la vérité des êtres, peut-être les masques pouvaient-ils se porter ad vitam aeternam...

Allez, je t'avoue tout : a peu de choses près, Allegra est un personnage que j'ai commencé dans un texte qui se passe à l'époque actuelle, avec un avant le ''jeu des masques'', un pendant, un pourquoi, et surtout un ''comment ses masques'' fondent : en gros toute l'intrigue se passe pratiquement à l'intérieur du personnage. Ce sont quelques morceaux de ce personnage que l'on retrouve dans cette fic. Entre le temps, je me suis aperçu que je ne pouvais pas écrire ce texte parce qu'il touchait à des choses trop personnelles. En écrivant certains passages, je me mets à pleurer. Donc on va dire que ce n'est pas le moment^^ (j'ai autre chose à faire qu'à me regarder le nombril, y compris par texte interposé). Parfois, je me demande si ça le sera un jour ça, c'est entre moi et moi^^ disons que j'y arriverai certainement plus tard, avec du recul...

Pour revenir à Allegra, pour bien développer le personnage, il aurait fallu que je lui accorde plus de place, mais ce n'était pas le personnage principal. Avec ta réponse, je comprends encore mieux ce qui a pu te déranger. C'est bien une autre histoire derrière l'histoire.
Oui, la question de l'absence d'évolution du personnage au cours des années est un problème. Disons que je ne pouvais pas faire ''l'évolution d'Allegra'' au cours des ans : ce n'était pas le sujet, et d'un autre côté, je la voyais évoluer dans son rapport avec elle-même mais pas dans le personnage qu'elle joue pour les autres (mais en fait plus dans ma tête que dans ce que j'ai écrit dans cette fic, donc forcément... non pas taper lol). A un moment, j'avais même pensé prolongé la fic en développant une amitié Allegra/Louise, j'aurais bien fait aussi une scène d'Allegra face à son miroir, et puis je me suis dit que ce n'était pas le sujet.

J'étais repassé par ici pour éditer mon post précédent. Lorsque je l'ai rédigé, j'ai hésité à le développer sur le statut d'Allegra. Effectivement, à la base, c'est bien dans un personnage de courtisane que j'avais plus ou moins transposé l'autre. Et puis, je me suis ravisée en me disant que ça pouvait déplaire que je mette le parent de Girodelle, et le grand amour de Rainier auprès d'un personnage de courtisane, idem pour son influence sur le dénouement, donc j'ai replâtré en essayant de faire coller à peu près, tout en faisant une incohérence historique flagrante. Disons que je tenais à ce personnage, au prix de la cohérence historique, mais c'est vrai que parfois trop c'est trop. Il y a des limites à la suspension de l'incrédulité^^

Je ne vais pas faire une réponse fleuve non plus, parce que je suis on ne peut plus d'accord avec toi. Là, je sens vraiment bien ce qui peut faire obstacle

Allez, je vais voir si je ne peux pas écrire une petite suite aux histoires de Charlotte et d'Oscar^^

Arlène a écrit:

Donc on va dire que ce n'est pas le moment...

Tu as bien raison de savoir attendre. On est souvent impatient de mettre au jour une oeuvre que l'on sent en soi. Mais son lent mûrissement est parfois indispensable et il faut apprendre à respecter ce processus, quoi qu'on en ait.

Arlène a écrit:

Pour revenir à Allegra, pour bien développer le personnage, il aurait fallu que je lui accorde plus de place, mais ce n'était pas le personnage principal.

Cette dichotomie s'est peut-être un peu glissée dans tes pages : ce tiraillement entre ce que ton coeur aurait souhaité faire d'Allegra et ce que ta raison t'a dicté d'en faire. Toutes ces petites choses se sont additionnées et ont fait d'Allegra un personnage difficile à saisir dans sa complexité.

Arlène a écrit:

Allez, je vais voir si je ne peux pas écrire une petite suite aux histoires de Charlotte et d'Oscar.

Oh, oui ! Oh, oui, la suite de Sur les toits de Versailles ! C'est que nous attendons impatiemment de savoir ce qu'il est advenu de Cha'.

Heu... pour les toits de Versailles, je fais un petit spoiler pour la suite du chpaitre 3 : ça va s'arranger ^^

:ytvbcx: gracias por esta linda historia me cautivo por completo y muchas gracias por compartirla

Merci à toi !    

J'ai eu envie d'inventer l'histoire du père d'Oscar, notamment de lui inventer un frère, et de trouver une raison qui fait qu'il pense que sa fille pourra se comporter comme un homme. Il en a un : La Chevalière.

Falbala a écrit:

Lénie,


Je voulais te témoigner mon admiration plus particulièrement pour cette FIC « Père, pardonnez-moi ». Parmi tous les auteurs LO que j’ai lu, tu es l’une des rares qui sort du contexte de l’histoire originale pour explorer d’autres chemins que les seuls tourments amoureux. Cette histoire en particulier explique l’enfance du Général, de ses parents et de ses grands-parents. Encore une fois, tout ce que tu as inventé est si plausible et s’imbrique si bien à l’histoire « officielle » qu’on ne peut qu’y adhérer. D’autant plus que cela permet de mieux comprendre le caractère et le parcours de Rainier, et explique (voir légitime) les choix qu’il a fait pour la destinée d’Oscar… A lire absolument pour tous ceux qui ne connaissent pas cette histoire.


Falbala

Un immense merci 
Je suis très heureuse que tu aies aimé cette fic qui explore ce qui s'est passé avant l'histoire que nous connaissons. Comme je te le disais hier, j'aime bien m'amuser à combler en imagination ce qui a pu se passer à tel ou tel moment que l'on ne voit pas. Là, c'était l'histoire du père d'Oscar. Effectivement, je me suis souvent demandé ce qui avait fait qu'un homme comme le Général de Jarjayes a pu imaginer que sa fille pouvait devenir son fils, je veux dire qu'une femme pouvait être capable de tenir le rôle d'un homme. A l'époque, ce n'était pas trop gagné... Et donc j'ai imaginé La Chevalière, et puis cette histoire de frère etc. 
 Je suis heureuse que ma façon d'imaginer et de présenter les choses dans ce texte te semble plausible au point de pouvoir l'intégrer à l'histoire officielle. Et merci pour ta recommandation