Petite Loulou
Louison de la Rolancy était née un 14 février. Seule fille de Augustin et d’Hortense de la Rolancy, on veillait sur elle en espérant qu’un jour on puisse la jeter dans le bouillon du mariage où elle s’épanouirait, tendre et consommable.
Mais voilà Louison défiait toutes les lois du mariage de raison et même les critères les plus ridicules !
Petite rousse frisée toute mignonne, on aurait pu lui trouver un mari dès l’âge de 5 ans. Seulement Louison était une petite ingénue. Elle aimait rire, plaisanter et parmi toutes ses tantes, c’était Oscar qu’elle préférait. Avec Oscar, elle pouvait monter à cheval, elle pouvait rire avec les domestiques, elle pouvait blaguer…Avec Oscar, elle était libre !
Aussi avait-elle du mal à comprendre sa cousine Marina, la fille d’Oscar.
Autant la mère était fière, déterminée et adepte du franc-parler, autant la fille respectait la religion et paraissait soumise.
Mais il n’empêchait pas que Louison l’aimait, sa cousine. C’était d’ailleurs elle depuis sa naissance qui lui avait donné le surnom de Loulou. Cela lui allait si bien que tous l’appelaient ainsi. Marina était un peu la sœur qu’elle n’avait jamais eue.
Un jour, Loulou se rendit compte à quel point elle s’était trompée sur sa cousine. Sous la glace couvait le feu. Marina était avec elle à Versailles, Loulou avait treize ans. Elles croisèrent le duc de Germain qui, toisant la petite miss, lançât :
- Tiens, la petite rousse à qui il manque juste un sexe masculin tant elle n’a rien d’une femme !
-Tiens, le petit duc de pacotille à qui il manque juste une paire de testicules pour prouver qu’il est un homme, à tel point que même moi j’en ai plus que lui !Loulou et le duc la regardèrent médusés. Le dauphin Louis-Joseph ayant vu la scène put raconter plus tard à ses parents la vérité quand le duc vint se plaindre.
Plus tard, Marina se maria à Edward d’Amestris. Elle eut le droit d’emmener avec elle trois dames d’honneurs françaises. Loulou voulut partir avec elle. Ses parents refusèrent mais elle argumenta, préférant partir vers un pays moins conservateur au niveau des femmes plutôt que de se marier. Elle leur imposa ce choix : soit elle partait soit elle devenait nonne.
Au final, Hortense et Augustin n’eurent de choix que d’accepter. Même si elle n’était plus en France, Loulou aurait toujours la possibilité de se marier à Amestris.
C’est donc ainsi que Loulou devint dame d’honneur de sa cousine, au côté de Charlotte de Polignac et Diane de Soissons.
Comme elle se sentait libre à Amestris ! Jamais elle ne regretta d’avoir quitté la France auprès d’une seconde Oscar en puissance.
Tout était bien.
FIN