Les poèmes de Rosalie [TERMINEE]

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Le vide

J'ai fais le vide dans ma tête,
J'ai fais le vide dans mon cœur.
Je suis partie, quelle forte tête,
D'une riche et belle demeure.

Je ne voulais pas me marier
Avec cet homme qui ne voulait
Que de moi, mariage et corps
Sans se soucier de mon accord.

J'erre dans les rues de Paris,
Sans plus d'espoir pour avancer,
Sans plus de futur, de fierté,
Dois-je dans la Seine, me jeter ?

Dois-je partir, dois-je mourir ?
Pour qu'ils soient heureux en finir ?
Que d'autres choix envisager ?
Je ne peux même me marier.

J'avance seule dans Paris,
J'erre, sans but, et sans attache,
Comme toujours j'ai raté une marche.
Mais quand pour moi finit la nuit ?

T'aimer

Je te regarde et me sens bien
Lorsque tu dors, tu es si belle
Mon cœur se brise quand tu es loin
Je crains que tu te brûles les ailes.

Je ne veux pas que tu aies mal
Alors je soigne tes blessures
J'ai peur, ta peau devient si pâle
Sans plus défense ni armure.

Veux-tu de moi comme un mari
Comme un amant, comme un ami
Veux-tu de moi auprès de toi
Veux-tu m'aimer et être à moi ?

Je veux devenir ton aimée
Ta femme, Rosalie Châtelet.
Dans mon cœur toujours tu seras
Car mon premier bonheur c'est toi.

Ta chère Oscar t'a protégée
Elle t'a donné son amitié
Je crois même que tu l'as aimée
Mais je resterai le premier.

Dès ce soir, je pars avec toi
Malgré ce qui arrivera
Cette nuit je serai à toi
Je vivrai toujours dans tes bras.

Un ange blond

J'ai rencontré un ange blond.
Je me battais contre la mort,
Elle m'a donné un louis d'or.
Je ne connais même pas son nom

J'ai rencontré une femme soldat.
Je voulais lui vendre mon corps,
Et elle m'a donné un trésor,
Sans rien attendre de moi.

J'ai rencontré un peu d'espoir.
Ce soir, je ne dors pas dehors.
C'est grâce à elle que je m'en sors.
Et que vers chez moi, je repars.

J'ai croisé Oscar de Jarjaye.
Son coeur est bon son esprit fort.
Le reverrai-je une fois encore,
Cet ange blond qui m'a sauvée ?

Vous, une reine !

Lorsque je vous ai vue pour la première fois,
Vous veniez d'arriver, vous charmante dauphine,
L'espoir du peuple qui croyait le futur roi,
Prêt à baisser le coût de la vie citadine.

Mais vous avez préféré les frivolités,
Utilisant les impôts que nous, l'on payait.
Le côut de notre vie a encore augmenté.
J'ai même failli me vendre pour pouvoir payer.

Je vous haïssais quand à la Cour, je vous vis.
Je fus très étonnée, on aurait dit un ange,
Même si à vos côtés, il y avait mon ennemie,
Je ne pus vous haïr ou faire vos louanges.

Après mon mariage, je vécus très heureuse
Sans revoir le visage de mon ennemie odieuse.
Je ne pensais à vous qu'à travers une femme,
Ce beau colonel vous étais fidèle, madame.

Oui, la Révolution, j'y ai participé.
La Prise de la Bastille, oui, c'estvrai, j'y étais.
Contre vous, comme les autres, j'ai eu le poing levé,
Mais contre le système, pas votre Majesté.

Je vous ai retrouvée seule, sans votre famille
Bolquée à la prison de la Conciergerie.
J'ai voulu vous donner un peu de réconfort
En vous parlant du grand colonel au coeur d'or.

Majesté, vous que la vie a manipulé,
Si j'avais le pouvoir de changer le passé,
J'empécherais que Louis XVI, vous épousiez,
Devenant ainsi jouet de la société.

Amoureux transi

Tu la regardes avec des yeux doux, protecteurs.
Tu n’oses pas mon ami, lui ouvrir ton cœur.
Elle te considère comme un fidèle ami.
Et elle serait prête à te confier sa vie.

Evidemment, vous n’êtes pas du même monde,
Mais tu l’aimes, la protèges lorsque le tonnerre gronde.
Tu la suis comme son ombre, oui, tu veilles sur elle,
Quand tu t’approches d’elle, tu te brûles les ailes.

Comme toi je l’ai aimée, mais j’ai eu plus de chance.
La vie m’a fait un cadeau aux pouvoirs immenses.
Aimer un homme pour la première fois de ma vie,
Ce fut aussi un terme à ma vie de folie.

Je fus enfin heureuse et tu peux l’être aussi.
Ouvre-lui donc ton cœur, dis-lui tout mon ami,
Elle tient à toi c’est vrai, personne ne peut le nier.
Et elle te répondra pour ne pas te blesser.

Toi amoureux transi, d’une rose piquante,
Sois prudent quand tu frôles cet être qui te tente.
Les épines te piqueront, si tu respires
De trop près ce parfum qui rappelle son rire.

Une Grand-Mère

Tu n'es que celle d'André, mais on t'appelle Grand-mère,
Notre Oscar de Jarjaye, moi, son père et sa mère.
Tu es dans la famille depuis bien des années.
Tu peux être gentille ou bien très énervée.

Tu as élevé Oscar ainsi que toutes ses soeurs.
Elles t'aimaient bien car tu faisais leur bonheur.
Maintenant, grâce à toi, nul n'ose les toucher.
Aux yeux elles n'ont pas froid, tes petites protégées.

Quand tu m'as accueillie, ce fut avec ton coeur.
Comme ta petite fille, tu soignais ma douleur.
Comme la soeur d'Oscar, tu as veillé sur moi,
Et jusqu'à mon départ, j'ai eu confiance en toi.

Jusqu'à ton dernier jour, tu avais peur pour elle.
Celle qui, à la cour, était bien la plus belle.
Tu tapais sur André, si il n'avait pas vu,
Qu'elle était en danger, sans être secourue.

Grand-Mère, au fond de lui, Général t'aimait bien.
Il t'a confié ses filles et mises entre tes mains,
Il en fut satisfait, elles ont bien grandi.
Tu les a bien élevées, tu lui a obéi.

Maint'nant, tu n'es plus là et partie à jamais.
Là-haut, tu veilles sur moi, tu peux te reposer.
On n'oubliera pas tout, oui, je te le promets :
Mes enfants sauront tout de la grand-mère d'André

Ma soeur de lait

e me souviens de notre enfance,
Notre maman nous élevait.
Je me disais : j'ai de la chance,
De t'avoir toi, ma soeur de lait.

Tu es devenue une jeune fille.
Ton petit coeur s'est endurci.
Pauvre maman, toujours gentille !
Quelles choses odieuses tu lui a dit.

Un jour tu es partie là-bas.
Tu nous a quitté pour toujours.
Dans tes jolis habits de soie,
As-tu oublié notre amour ?

Lorsque je suis venue vers toi,
En froids sabots et en haillons,
Tu t'es débarassé de moi,
A l'aide de de coups de bâtons.

Notre chère maman est morte.
J'ai même su te l'anoncer.
Froidement tu as pris la porte.
Mais je sais que ça t'a touchée.

La justice t'a fait payer
Toutes tes intrigues, ton jeu.
Mais le jour où l'on ta jugée,
a ton doigt j'ai vu un aveu.

Il n'y a qu'à moi que tu l'aies dit,
Cet endroit où tu te cachais.
Mais ton protecteur t'a trahie.
J'ai su que tu t'étais tuée.

Je suis sûre que tu m'as aimée.
Mais tes soucis sont les plus forts.
On dira pendant des années,
Son seul amour a été l'or.

Un grand homme

Je vous croyais un homme froid,
Elevant sa fille en garçon.
J'ai découvert un homme droit,
Intelligent, de grand renom.

Vous m'avez accueillie chez vous,
Et parlé comme à une égale.
Je ne craignis votre courroux,
Pas une fois, ce fut notable.

Auprès d'Oscar, dur vous étiez,
Un soldat il fallait qu'elle soit.
Mais je sais qu'au fond vous l'aimez,
Inquiiet quand elle ne va pas.

Un général puissant et fort,
Un maître honnête et toujours droit,
Un père sévère mais au cœur d'or,
Un homme fidèle à son roi.

Avez-vous un jour regretté,
D'avoir donné Oscar aux armes,
Quand vous voulûtes la marier,
Pour ne jamais versé de larmes ?

Avez-vous un jour regretté,
D'être le père d'une riche enfant,
Quand vous avez dit à André,
Je te la donne, elle de mon sang.

Avez-vous un jour regretté,
Général des armées du roi,
D'avoir forgé sa destinée,
Ainsi qu'un éternel combat.

Un général jusqu'à la mort,
Un maître au cœur toujours puissant,
Un père soucieux d'Oscar le sort,
Un homme fier de son enfant.

Jeune noble

Dites-moi, jeune comte fort et droit,
Méprisant tous ceux de ma condition,
Quels points communs avons-nous, vous et moi,
Outre cet être que nous deux aimons ?

Nous aurions pu être fort bons amis,
Si j'avais vécu près de ma vraie mère.
En me rencontrant, vous m'auriez souri,
Baisant ma main de demoiselle fière.

Nous aurions pu partager cet amour,
Et les souffrances que nous en retirions;
Aimer un enfant de Mars est bien lourd,
Et je crois que nous nous comprendrions.

Le sort l'a décidé, je n'ai de vous,
Que mépris et pitié, ainsi qu'André.
Mais je crois pourtant qu'il y a en vous,
Une partie de bon que vous ignorez.

Du comte de Girodelle, je sais,
Que son coeur fut touché comme le mien.
Je n'en sais pas plus mais s'il le voulait...
Je peux comprendre même si je n'ai rien.

J'aurais voulu en savoir un peu plus,
Sur le lieutenant d'Oscar, son ami,
Donc avec qui, je crois que j'aurais pu,
S'il ne me méprisait pas, être amie.

Petite fleur des champs

Petite fleur des champs,
Dans la rue, j'ai grandi,
Au milieu d'autres enfants,
Comme moi mal nourris.

Tant d'épreuves à passer,
Et Franchies une à une,
La fleur des champs se vêt
D'un habit de fortune.

Une noble m'a pris
Celle qui n'avait pas
Pu me donner la vie
Mais qui suivait mes pas.

Me venger, je le veux,
Par une rose aidée,
La fleur des champs se meut
En fleur de royauté.

La main de cette rose
Sort la fleur des abysses,
Transformant par cette cause
La fleur des champs en lys.

Symbôle de royauté,
Si belle à une reine.
Symbôle de pureté,
Innocente et sereine.