Le jeu de la bouteille



Versailles, par une froide nuit d’hiver. On frappa à la porte des Jarjayes. La calèche de la Dauphine, accompagnée par son mari , revenant de l’Opéra avait brisé un essieu ! Aussi demanda-t-elle si elle pouvait jouir de l’hospitalité de son cher capitaine des Gardes. Bien sûr, on l’accepta. Il se trouvait que Fersen avait été invité à dîner. Aussi se retrouva réunis un joli quintette.

- Mon dieu, le couple royal chez moi ! S’exclamait le Général
- Surtout Monsieur de Jarjayes, ne changez point vos habitudes ni votre dîner pour nous !

Grand-Mère s’affairait, voulant faire honneur à la famille Jarjayes. Mais Marie-Antoinette et Louis-Auguste ne voulaient gêner personne, elle partirait une fois l’essieu réparé. Mais la neige tombait fort et tout fut vite recouvert par un manteau blanc. Les routes ne pouvaient être déblayées de nuit par mesure de sécurité et c’est contrainte et forcée que la Dauphine passerait la nuit à Jarjayes.
Le dîner fut simple mais excellent. Marie-Antoinette et son mari tint à féliciter elle-même Grand-Mère pour son repas et tant d’émotions, ça fit pleurer la pauvre vielle femme !
Dans la chambre d’Oscar, les quatre adolescents s’ennuyaient.

-J’ai une idée mes amis ! J’ai entendu parler d’un jeu qui semble amusant ! Le jeu de la bouteille. Lança la jeune princesse.
- Quel en est le principe Votre Altesse ? demanda Oscar
- On doit faire tourner une bouteille vide et embrasser sur les lèvres la personne désignée par le goulot de la bouteille.
-C’est un jeu qui me semble assez libertin mon épouse…dit Louis
-Allez mon ami, je suis sûre que nous rirons bien, il n’y a là aucun mal, nous sommes entre amis et nous voulons juste passer le temps.
-Soit, jouons.

André partit chercher une bouteille vide et le petit groupe commença le jeu. On laissa l’honneur à la dauphine, elle dut embrasser André. Puis se fut Louis qui dut embrasser Marie-Antoinette. André dut embrasser Oscar, Oscar dut embrasser Fersen. Fersen fit tourner la bouteille et le goulot désigna André ! Gêné, Fersen ne voulut pourtant pas déroger aux règles et timidement, avec tendresse, embrassa les lèvres du jeune roturier.
Voulant le taquiner un peu, André lui dit après ce baiser :

-Prenez le comme vous le voudrez Monsieur de Fersen, mais vous embrassez bien.
- Si vous aviez été femme André, croyez-moi, je vous aurais prise tout de suite pour épouse.

Le groupe éclata de rire. Innocence de la jeunesse, tout était bien.


FIN