L’échange de Paul Claudel, au Théâtre de l’Athénée



Une superbe mise en scène par Bernard Lévy qui dégage une intense émotion. Le choix de celui-ci s’est porté sur la version de 1951, la pièce ayant été initialement composée à Boston en 1893-1894.

Trois actes, un vieux mobil home sur une plage sous le vaste ciel changeant de l’Amérique (décor de Giulo Lichtner), deux couples.
Louis Laine (joué par Pierric Plathier), un jeune métis d’Indien et Marthe (Audrey Bonnet), la Française, un peu plus âgée que lui, qu’il a enlevée et épousée. Un financier de Wall Street, Thomas Pollock Nageoire (Pierre-Alain Chapuis) et une comédienne qui aime séduire et boit sans fin, Lechy Elbernon (Aline Le Berre).
Trahisons, jeux dangereux, une mort à la fin : une tragédie. Mais avec des cocasseries, un arrière-goût grinçant. Et la langue, cette langue si belle, si captivante, si étonnante parfois.

La mise en scène, parfaitement maîtrisée, met en valeur certains éléments. Le texte est au premier plan, très bien dit par des comédiens unis et personnels à la fois. Pierre-Alain Chapais a la maturité, la profondeur et ce qu’il faut de blessé. Aline le Berre, fantasque, cassée et cassante, sort son personnage des sentiers battus. Le jeune Pierric Plathier a la nonchalance de Louis, ses faiblesses… et son charme. Audrey Bonnet donne à Marthe une profondeur, une lumière, une sensibilité qui bouleversent. Elle est remarquable.



Un très beau spectacle, tenu, tendu, qui m’a fait redécouvrir l’audace de Claudel et la modernité de cette pièce qui porte allègrement ses plus de cent ans !

"Little women", le téléfilm de David Lowell Rich (1978) adapté du roman de Louisa May Alcott du même nom ( " les 4 filles du Dr March").
Je parle du téléfilm ( celui qui est passé durant des années sur France 3 au moment des fêtes de Noel) et pas du film de 1995 que je n'aime pas du tout !!

Je suis trop contente car je l'ai enfin !!! Bon, en anglais car le dvd n'existe pas en France donc j'ai dû le faire venir des Etats-unis donc c'est vrai que j'ai un petit pincement au coeur de ne pas entendre ces doublures qui sont gravées dans ma mémoire mais j'ai la bande-vidéo au moins, que je peux regarder à volonté !

voilà, mon petit moment de joie quand j'ai ouvert ma boite aux lettres dernièrement !!

Depuis quelques jours je me suis replongé dans le bonheur des films de Jacques Tati. Bien que j'apprécie comparativement moins les deux derniers (Trafic et Parade) que je trouve moins personnels et moins "riches", ils n'en demeurent pas moins des oeuvres d'art...

J'aime tout dans ces films: le propos, l'humour, les plans, les musiques, les bruitages, la mise en scène, les personnages... Je les vois presque comme une saga: le passage du monde rural au monde urbain où un trait dominant reste: le bonheur ne passe que par le contact humain... Il y a le film sur le monde rural ( Jour de fête, réalisé en 1947), le passage d'un monde à l'autre (Mon Oncle, réalisé en 1958) et enfin l'urbanité moderne (Play Time, 1967). Au milieu de cette saga se trouve la poésie sociologique des Vacances de mr Hulot (1953) comme toujours débordant de finesse et de tendresse. Quel dommage que ce réalisateur et ses films, couronnés par la critique et récompensés partoût dans le monde, ne soit plus désormais connus et reconnus à leur juste valeur, en particulier en France!.. Pour illustrer mes propos, je vous propose la musique de Mon Oncle (j'ai trouvé le montage habile), son film le plus connu:



et je ne résiste pas au plaisir de mettre également la scène de la maison (quelle poésie, mais quelle poésie!) :

Waow! Je viens de voir ce soir (enfin!) "Sweeney Tood" de Tim Burton. Quel film! Burton ne m'a presque jamais déçu (seulement dans Mars Attack) et la collaboration avec Johnny Depp a toujours été merveilleuse (et je n'ai toujours pas vu Edward aux mains d'argent [c'est le seul qui me manque de la collaboration antre les deux]!..): ici l'acteur _qui chante très bien!_ nous donne un personnage à cent lieues de Jack Sparrow: sombre, fou, sanguinaire, obnubilé par l'idée de vengeance, mais auquel on s'attache réellement: Burton a le don de rende chaque personnage touchant mais ceux de Depp sont un ton au-dessus (le dramatiquement banal Ed Wood, le méga-complexe Ichabod Crame, le fragile génie Willy Wonka, le tendrissime chapelier fou...), de plus la réflexion sur la société, accentuée je trouve par les chants et l'humour (omniprésents), est portée au summum de sa complexité macabre avec des deuxièmes degrés extrèmement "gênants" et très préoccupants... L'ambiance est gothique à souhait: nous sommes clairement dans l'ambiance de Sleepy Hollow: la principale différence (outre le genre comédie musicale) est que Sweeney Todd est beaucoup plus pessimiste et que l'amour y tue, alors qu'il sauve dans Sleepy Hollow.

C'est curieux mais j'ai eu l'étrange sensation que si "Lady Oscar" était adapté par Tim Burton, on aurait peu ou prou droit au même genre de truc: la scène finale est poignante au-possible et l'union posthume des deux amours au milieu du chaos sont très semblables je trouve (j'ai peut-être l'esprit un peu tordu )...

Je n'ai pas vu Sweeney Tood. C'est l'un des rares Tim Burton que je n'ai pas vu. J'ai adoré Les Noces funèbres (je suis une fan de jazz classique) et beaucoup apprécié Sleepy Hollow.
Ce que tu dis de Sweeney Tood me donne tout à fait envie de découvrir ce film. En plus, je trouve que Johnny Depp est un fabuleux acteur.

Au niveau graphique et du synopsis généal, Les Noces Funèbres m'ont très légèrement déçues (les musiques et le fond rattrappent bien je trouve) car elles m'ont parues trop proches de Mr Jack et je me suis dit que Burton voulait prendre sa revanche sur ce film marveilleux qu'il n'avait pas pu réaliser lui-même (quoique sa pate y ait été omniprésente)...

Et je suis d'accord avec toi: Johnny Depp est un acteur merveilleux: il peut tout faire avec autant de brio: du martyr au burlesque, en passant par la banalité: on s'attache toujours à ses personnages...

J'ai vu Les Noces funèbres avant Le Noël de Mr Jack. C'est sans doute pour cela que je l'ai autant aimé.

Tiens Maïlys, pour te mettre "en apétit", j'ai trouvé cette vidéo et ce défilé d'images "parlant" (la musique est celle du générique):

Merci, Sudena.
Je me rappelle avoir lu d'excellentes critiques de ce film à sa sortie. Mais comme je donne toujours la priorité à la lecture et aux expositions, je vais assez peu au cinéma. Il faut toujours faire des choix cornéliens dans la vie.
C'est pas juuuuuuuste ! :aaqzaq:

Ah, je voulais le voir, ce film !! ( je parle de Sweeny todd) et puis, jamais eu l'occasion. J'aime pas tous les Burton mais je ne les ai pas tous vus non plus ( je n'ai pas accroché à Edward aux mains d'argent ni Big Fish par exemple, mais j'ai adoré Sleepy hollow , les Batman et L'étrange noel de M. Jack, en revanche).

je vais peut-être visiter un château demain, j'aimerais bien que ce soit confirmé :silent: ... "la nuit porte conseil", dit-on... c'est nul ! on ne peut pas dire " la nuit porte chance" ( ça m'arrangerait, voyez-vous !)

maria a écrit:

Ah, je voulais le voir, ce film !! ( je parle de Sweeny todd) et puis, jamais eu l'occasion. J'aime pas tous les Burton mais je ne les ai pas tous vus non plus ( je n'ai pas accroché à Edward aux mains d'argent ni Big Fish par exemple, mais j'ai adoré Sleepy hollow , les Batman et L'étrange noel de M. Jack, en revanche).

je vais peut-être visiter un château demain, j'aimerais bien que ce soit confirmé :silent: ... "la nuit porte conseil", dit-on... c'est nul ! on ne peut pas dire " la nuit porte chance" ( ça m'arrangerait, voyez-vous !)

ça te fais un post supplémentaire ; allez Maria continue , tu tiens le bon bout lol

nanou a écrit:

ça te fais un post supplémentaire ; allez Maria continue , tu tiens le bon bout lol

youpi merci Nanou :flower: !!!! plus que 522 messages avant de récupérer mon ancienne place !! je me décourage pas !!!

Haut les coeurs, Maria !

Ah j'ai vu Edward aux mains d'argent il y a deux jours: j'ai énormément apprécié, tant l'histoire que les plans, sans parler de la prestation de Johnny Depp ou de la musique de Danny Elfman: à faire battre le coeur d'émotion car le parallèle avec les artistes maudits (Rimbaud, Morrison, Artaud, Van Gogh, etc...) m'a sauté aux yeux, sans parler de la poésie de nombre de scènes... Juste un détail qui m'a chagriné: ce film manque je trouve d'humour, qui est pourtant généralement caractéristique de Tim Burton...

Maria, si tu as déprécié Edward et adoré Sleepy Hollow, je ne sais trop quoi te dire quand à Sweeney Todd... Car ce film est le total contraire d'Edward: son négatif tant dans la forme que le fond, mais il lui ressemble conséquemment. Il est beaucoup plus proche de Sleepy Hollow: gothique, utilisant beaucoup d'humour, extrèmement sanglant; mais le fond, je le répète, est totalement différent et autrement plus inquiétant... Je parle peut-être pour ne rien dire mais je te conseille vivement de le voir si tu en as l'occasion (c'est une comédie musicale je rappelle, mais ne te laisse pas dégoûter d'emblée par le genre...).

J'ai en tous cas très envie d'aller voir la version de Sweeney Todd donnée en ce moment au Chatelet. Les critiques sont excellentes.

Il y a quelques semaines passait à la télé le dernier "grand" Leone que je n'avais pas vu (Pour une poignée de dollars); depuis j'ai eu le temps de réfléchir et de faire un petit poit sur la filmographie et l'union de Sergio Leone et d'Ennio Morricine... On aurait tort je pense de différencier strictement la trilogie des "dollars" et celle des "il était une fois": Leone reste Leone et tous ses films ont des liens entre eux. Pour autant selon moi le meilleur (tout du moins le plus important) n'est pas le plus connu...



Et pour quelques dollars de plus est le premier western du réalisateur et Leone innove beaucoup dans ce genre qui déclinait nettement: le héros est un homme taciturne, cynique et mal rasé: loin du héros américain tout gentil typique... L'histoire est violente, des règlements de comptes y sont monnaie courante, et un humour certain s'en dégage... Pour illustrer le tout Morricone nous donne sa première musique culte. Mais pour autant Leone n'est pas encore totalement Leone: le manichéisme est énorme, le rythme reste rapide, es plans demeurent "classiques". Le film dure moins de deux heures (rétrospectivement c'est très court) et a reçu un énorme succès populaire: le genre a été dépoussiéré et deux acteurs très marquants jouent les rôles principaux: le "héros" Clint Eastwood avec pour la première fois son célèbre poncho et le "méchant" Gian Maria Volonte. Pourtant si l'histoire inspirera beaucoup son prochain film, Pour une poignée de dollars demeure un film d'essai qui n'aura pas d'influence réelle dans la suite de la carrière du réalisateur (peut-être plus du compositeur).

Le même scénario global, les deux mêmes acteurs principaux dans des rôles très semblables, le même poncho pour l'un d'eux, le même genre et le même compositeur sont les éléments d'Et pour quelques dollars de plus...: un copié-collé en sorte... non! Pas du toût braves gens! Loin d'être ce "copié-collé" que les critiques ignares ont tant dénoncé à l'époque (sans tenir compte de son succès phénoménal), ce film est tout simplement le plus important de toute la filmographie de Leone et certainement l'un de ses tout meilleurs! Les éléments du western-spaghetti sont tous en place: un anti-héros comme personnage principal, de l'humour souvent cynique, un rythme lent avec des plans qui vont du large au zoom, un duel final en plein soleil dans un grand espace (et non plus dans une rue engoncée)... Mais Leone va plus loin, beaucoup plus loin! Il invente le duel à trois; il utilise pour la première fois des personnages au lourd passé et conséquemment les flash-backs qui auront une importance extrème dans les "Il était une fois" ainsi que le souvenir tragique d'une femme brune, il divise aussi pour la première fois son film en deux parties distinctes; enfin, et même si cet élément ne sera utilisé que dans un seul autre film, il utilise SON objet symbole: la montre à gousset. Morricone orchestre donc un western qui, s'il reste dans la tradition de légèreté des "dollars", est le précurseur des tragiques "il était une fois": sa musique en devient plus profonde, ses termes plus marquants. Et c'est le seul Leone où nous avons droit à un tel "méchant": toujours ses héros sont ambigüs mais cette fois c'est le "méchant" qui tient le rôle le plus touchant (surtoût rétrospectivement, au vu de tout le film): Gian Maria Volonte nous donne un récital et contribue à faire de ce film le premier "vrai" Leone: celui qui marquera toute leur carrière le réalisateur et le compositeur...

On en arrive maintenant au plus célèbre: Le bon, la brute et le truand!.. Ce film offre une sorte de préquelle aux autres car c'est dans celui-là que Eastwood trouve son fameux poncho. On sent ausi une volonté de "contrer" malicieusement Autant en emporte le vent en plaçant l'action selon la vision nordiste de la guerre de sécession... Ce film conclut la trilogie des dollars et une certaine idée du "type" Leone: c'est en-effet son plus lent film et son plus long western (plus de trois heures). Parallèlement il est aussi son plus léger et son plus comique: finis les personnages torturés en quête de vengeance: voici trois bons cupides qui veulent une seule chose: des dollars! Eastwood, van Cleef et Wallach se lâchent et nous font mourir de rire...et d'impatience, ce que Leone a manifestement beaucoup calculé. Morricone, dans le ton, livre sa musique la plus légère. Le duel à trois reste un duel à trois "typique" (pas l'étrange ballet du désespoir arbitré par un tiers de son précédent film). Le cycle est conclu avec brio mais ce film manque d'un peu de profondeur globale...et qui abandonne linnovation du film coupé en deux parties Un western-comédie en quelque sorte.


De la profondeur, de la musique, le retour des flash-backs, une fin ambigüe, l'absolu des plans sont les éléments principaux du culte absolu de tous les fans de western: Il était une fois dans l'Ouest! Un quatuor d'acteurs dans une vision dramatique de la conquête de l'Ouest avec des flingues, une obsession de vengeance, un amour très ambigü (charnel ou filial?..) et surtoût un harmonica! THE harmonica avec la musique la plus célèbre de Morricone... Leone ose maintenant sortir de la comédie et exploiter le côté tragique qu'il avait déja largement essayé dans Et pour quelques dollars de plus...: cela donne une mise en scène hors du commun (sa meilleure et sa plus complète), l'utilisation de quelques ralentis (pas beaucoup cependant) et un essai qui ne demande qu'à être transformé sur les relations entre les hommes... Que retenir de ce film?.. La beauté sculpturale de Claudia Cardinale? L'espèce d'homme-chef-enfant de Jason Robards? L'extraordinaire personnage que joue Charles Bronson? Le regard glaçant et glaçé de Henri Fonda? Le jeu d'ombre, de flou et de regards dans les flash-backs? Le duel? On pourrait écrire des thèses sur ce film: je me suis contenté de savourer ces deux heures et demie et de me repasser en rêve de centaines de fois cette musique sensationelle. Unique!

Et Leone va plus loin encore et fait encore mieux (pour moi) dans son dernier western: Il était une fois la Révolution. Cette fois-ci on en revient au film divisé en deux parties distinctes (équilibrées contrairement à tous ses autres oeuvres), aux flash-backs déchirants (mais là ils sont multiples et très divers), au souvenir d'une femme aux cheveux sombres, on décline totalement la trame de l'amitié tragique... L'action se passe cette fois-ci au vingtième siècle, pendant la Révolution mexicaine, aves des personnages entrainés malgré eux (du moins pour l'un d'eux) dans un combat qui n'est pas le leur mais dont ils vont devenir des héros... Le film utlise deux aspects de mise en scène qu'il exploite à fond: le ralenti et le zoom. Asscié à cela il y a la plus belle et la plus touchante musique qu'Ennio Morricone ait jamais composé! Plus on avance, plus la légèreté du début fait place au drame qui se joue sous les yeux des personnages: les charniers, les enfants morts, les trahisons présentes et passées (autre coup de chapeau: la profondeur donnée aux personnages secondaires...): rien ne nous est épargné! Ce film rentre dans une catégorie à part: personne n'avait jamais osé utiliser ce genre pour aller si loin dans le drame et la violence et le terme "western-noir" n'est pas usurpé. Le bad end est aussi une première (il est ambigü là encore mais à mon sens incontestable). C'est un film génial! et totalement bouleversant! Et l'anecdote veut que les deux acteurs jouant les rôles principaux (Rod Steiger et James Coburn) soient morts la même année l'un et l'autre, à quelques moins d'intervalle...


On en termine avec Il était une fois en Amérique. Le plus long de tous (presque quatre heures). Leone sort du western pour faire un drame en trois parties entremêlées, avec des personnages sans gloire: des truands issus du quartier juif de New-York qui vont monter puis décroître et finir soit tués soit dans les souvenirs et la tristesse... C'est une sorte de méga-Leone: tout le réalisateur est résumé (enfin "résumé"... façon de parler) dans ce film. Mais pour autant ce film m'a déçu venant du réalisateur car je trouve qu'il n'innove que dans une chose: la question qu'on se pose au final sur la réalité ou non de cette aventure (n'est-elle pas un délire dû à l'opium?..). Sinon nous retrouvons l'amitié tragique, la longueur et la lenteur générales, le même genre de plans et de lieux (eh oui! un bar ou un saloon ça se ressemble!..), une montre à gousset, une femme aux cheveux sombres surgie du passé (même la scène du viol est la même que dans Et pour quelques dollars de plus...), des anti-héros ne pensant qu'à eux même s'ils sont utiles aux opprimés. De plus je n'aime pas beaucoup (ou plutôt "n'ai pas aimé la première fois que je l'ai vu") l'initiative du réalisateur de nous laisser mariner sans qu'on y comprenne rien pendant presque trois quarts d'heure: on a vraiment l'impression d'être pris pour des idiots! Heureusement la musique et la suite rattrappent le tout, aidés par le duo Robert de Niro/James Wood, absolument grandioses!.. C'est bien simple: si je veux voir "Leone" je regarde ce film, si je veux voir "un Leone", j'en préfèrerais un autre de loin...

Voilà: c'était mon heure "réflexion inutile"... Je vous en demande pardon mais j'avais besoin de l'écrire :bouleeeeeeeett :coneriequantun ...

Quel travail d'analyse, Sudena ! :hytuty:

Je constate que je ne suis pas la seule à aimer le duo Leone/Morricone. De tous les films, le seul que je n'ai pas vu est le dernier que tu évoques. Je ne sais pas pourquoi, il ne m'a jamais tentée.
J'ai personnellement un faible pour Et pour quelques dollars de plus et Il était une fois dans l'Ouest. Je les ai vus plusieurs fois, ce qui ne m'arrive pas souvent. Autant je suis une infatigable relectrice de livres, autant je revois rarement un film, même s'il m'a plu.

Pour ceux qui aime Ennio Morricone, je signale l'existence d'un disque regroupant les musiques qu'il a composées pour le cinéma : Movie masterpieces Ennio Morricone, un régal.

Les places sont retenues !
Je vous raconterai...

J'attends que vous me racontiez, l'une comme l'autre ...

Rhinocéros, d’Eugène Ionesco au Théâtre de la Ville



Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu cela : une salle debout, trépignant, applaudissant à s’en écorcher les mains, sifflant, criant. Une salle comble, au public très jeune, beaucoup de moins de 20-25 ans, ce qui est bien au-dessous de la moyenne d’âge d’une salle parisienne habituelle.
Bref, un triomphe. Un triomphe mérité pour le metteur en scène Emmanuel Demarcy-Mota et son équipe, comédiens en tête.

La pièce d’Eugène Ionesco, écrite en 1959, est une fable très étrange, sombre comme l’était ce grand écrivain de l’universel et de l’angoisse pascalienne devant le monde. Elle parle de l’irruption, dans un monde raisonnable, de figures monstrueuses et terrifiantes ; elle parle de la métamorphose de certaines personnes en cet animal étrange qu’est le rhinocéros. Elle parle du mal.
Demarcy-Mota éclaire son propos en introduisant un prologue. Serge Maggiani (qui joue Bérenger), aristocratie fiévreuse, voix d’où sourd une légère inquiétude, dit des pages du Solitaire, le seul roman de Ionesco. Ce prologue ne dénature en rien, au contraire, la pièce qui vient ensuite, tendue, avec cette peur qui envahit la petite ville, le monde du bureau, toute cette quotidienneté que le génie de Ionesco transforme.



Acrobates dans un décor qui s’effondre, se plie, secoués comme dans une tempête, les comédiens sont précis, fascinants dans leur rythme. Ils sont tous excellents et leur ensemble est prodigieux. Dans le rôle de Dudard, l’un des employés de bureau, Philippe Demarie, fragile et inquiétant, est celui qui est tenté. Belle, dotée d’une forte personnalité, Valérie Dashwood est Daisy, qu’aime Bérenger. D’abord résistante, elle ira à la fin du côté des rhinocéros. L’ami de Bérenger, Jean, devient lui aussi rhinocéros. Hugues Quester, qui l’interprète, est impressionnant dans la scène de la métamorphose. Quant à Serge Maggiani, Bérenger qui ne bascule pas, peut-être parce qu’il est déchiré par l’angoisse, il est magistral… et tellement humain.

Je vous donne l’impression d’une pièce noire ? Oh que oui ! Et pourtant on ne cesse de rire. Car Ionesco sait faire rire des peurs de notre temps. Chacun peut entendre, voir ce qu’il veut derrière la figure du rhinocéros, dans la tentation du rhinocéros. Il s’agit d’embrigadement... Politique, intellectuel, moral, spirituel..., il en est tant de formes !

Tu m'as fait baver avec ce compte rendu si vivant !..

J'ai plusieurs fois lu cette pièce, on s'en est très souvent servi pour des exercices de jeu ou de lecture active, mais la mise en scène dont tu parles a manifestement décuplé ces qualités et effectivement, une salle deboût et trépignante c'est rare! Merci de nous l'avoir fait partager: c'est très généreux de ta part et ça m'a en tout cas permis de la revivre un peu, quoique j'eusse évidemment aimé la voir...

une expo,sur la mode au 18 siècle,des tissus exposés des robes mises ne situation ,robe de cour,robe pour être devant le métier à tisser où robe de sortie en chaise à porteur,sans compter les vestes et gilets brodés pour homme,ils expliquent aussi que seuls les dessous sont changés fréquemment ,les dessus souvent en soie brodée sont trop fragile,c'est très chouette ,mais vive,les jeans et les jupes quand aux chaussures vite les baskets,mais ça fat rêver quand même.

agnes a écrit:

une expo,sur la mode au 18 siècle,des tissus exposés des robes mises ne situation ,robe de cour,robe pour être devant le métier à tisser où robe de sortie en chaise à porteur,sans compter les vestes et gilets brodés pour homme,ils expliquent aussi que seuls les dessous sont changés fréquemment ,les dessus souvent en soie brodée sont trop fragile,c'est très chouette ,mais vive,les jeans et les jupes quand aux chaussures vite les baskets,mais ça fat rêver quand même.

Cette exposition a l'air bien tentante !
Où se déroule-t-elle, s'il te plaît, Agnès ?

Sudena a écrit:

J'attends que vous me racontiez, l'une comme l'autre ...

J'ai bien aimé le film.
Mélange de comédie musicale et de guore Génial quoi ^^
J'te mets le lien si tu veux : Ici

Rhinocéros de Ionesco j'ai lu la pièce l'an dernier en français.
c'est assez spéciale quans même mais j'avais bien aimé

L'expo sur la mode au 18 ieme siècle a lieu aux musée des tissus et arts décoratifs à Lyon.

Merci pour le renseignement, Agnès !

J'ai vu Sweeney Todd !

j'ai vraiment beaucoup aimé :lkioujy: :lkioujy:
Le seul hic c'est le genre comédie musicale qui retardait beaucoup l'action, je trouve. Leurs chansons étaient sympas, bien chantées, agréables à écouter... mais trop longues !!!!!!!

je ne suis pas sûre que le registre de l'histoire racontée se prêtait bien au style ( mais c'était sans doute l'intérêt de la chose, je suppose ? relever le défi ?), du coup, fallait pas être pressé(e) pour voir l'histoire avancer ( et donc, ça m'a agacée car on a souvent l'impression de stagner dans l'intrigue) mais sans ça, je ne regrette pas ! :hyret:

C'est sûr que le côté comédie musicale peut gêner mais il se trouve qu'il s'agit à la base d'une comédie musicale (d'ailleurs la musique n'est pas de Danny Elfman)... Le défi de Burton était donc de la faire coller à son style de mise en scène et... de faire chanter ses acteurs. C'est vrai que c'est relativement long pour un Burton (presque deux heures), mais le réalisateur a voulu respecter la base du script et donc tenter le gore-musical: tant mieux si tu as aimé (je me répète mais la dernière image est je trouve grandiose: l'une des plus romantiques que j'aie jamais vues...)!

Je me permet d'ajouter quelque commentaires sur Sweeny Todd.. (I Tim Burton AND Johnny Depp)

Personnellement, c'est un des Tim Burton que j'ai le moins apprécié. Je pense que c'est du aux chansons... Il est vrai qu'elles sont longues, ça fait butter la fluidité du film (je trouve).... Mais bon, le film est quand même réussit. Johnny Depp me bluffe toujours, c'est un acteur qui sait pratiquement tout jouer. La performance de Helena Bonham Carter est aussi a souligner...


Bon je vous dit ce que j'ai vu moi hier? Very Bad Trip 2 !!! (quelle bandes de tarés...)

Une suite donc, forcément moins bonne que le premier... Cependant, pour ceux qui ont aimé le premier, ils devraient apprécier le second, on passe quand même un bon moment au cinéma. Les blagues ne sont plus surprenantes, mais assurent quand même un sourire. Je vous rassure sur un point, Bradley Cooper (Phil) est toujours aussi beau.

dans Sweeny tood,ce qui m'a surpris c'est d'entendre chanter Alan Rickman,il a le rôle du juge,il a joli brin de voix,quand je pense qu'il n'a que des rôles de méchants comme dans H.Potter.

Raoul et Jean Dufy : complicité et rupture, au Musée Marmottan



Personnellement, si je connaissais assez bien l’œuvre de Raoul Dufy, j’ignorais qu’il avait un frère, de onze ans son cadet, peintre lui aussi.

On appelait Raoul Dufy le peintre du bonheur et je trouve que ce qualificatif s’applique également très bien à son frère Jean. Tous leurs tableaux respirent l’harmonie et la joie de vivre. Ils se rejoignent à la fois dans les thèmes qu’ils travaillent et dans utilisation qu’ils font de la couleur, ardente et pure.

Leur style est allègre, enlevé ; leur pinceau danse ; la lumière irradie ; les tonalités joyeuses éclaboussent les toiles. Leur manière de peindre mêle de grandes tâches de couleurs à un graphisme précis, soulignant une multitude de petits détails humains ou décoratifs.


Intérieur à la fenêtre ouverte, 1928, Raoul Dufy (1877-1953)


Assiette de fruits et bouquet de roses à l’atelier, 1927, Jean Dufy (1888-1964)

Ils ne peignent bien sûr pas exactement de la même manière. Jean est plus ordonné et plus construit dans sa manière d’aborder les espaces. Ses couleurs sont plus volontiers stridentes et il utilise moins les effets de transparence que Raoul. Mais, chez l’un comme chez l’autre, les toiles dégagent un charme éblouissant.

Derrière ce charme se cache parfois une mélancolie, une solitude, celle de l’homme, implacablement petit dans sa condition. Je pense en particulier aux immenses masses sombres et pesantes des cargos noirs du port du Havre peints par Raoul, à certains paysages presque inquiétants de Jean. Peut-être pour nous rappeler que le bonheur est fragile et menacé, qu’il faut en savourer chaque instant.

En tout cas, je peux vous dire que j’ai savouré chaque seconde de cette exposition. Quand je pense au pessimisme dégagé par l’exposition d’art contemporain que j’ai vue cet été. Certains œuvres étaient belles mais je ne les aurais accrochées pour rien au monde chez moi. Tandis que je serais bien repartie de cette exposition lumineuse avec quelques toiles sous le bras !

The Three of life de Terence Malick. C'est un film poétique et mystique sur le sens de la vie. Sa plus grande force n'est pas ce qu'il raconte (le seul sens de la vie au final est d'aimer les êtres, les choses qui environnent) mais sa façon de raconter assez décalée, peu linéraire. Certains passeront un excellent moment de grâce, d'autres un moment d'ennui profond.

En ce qui me concerne, ça a été un moment de grâce et je suis sortie du cinéma avec l'impression que tout ce qui m'entourait été irréel et me dérangeait. Il faut un peu de temps pour aterrir après un tel film, quand on l'a apprécié. C'est assez hypnotique en fait.


Je ne vous dis pas exactement ce que raconte le film, me direz-vous. C'est vrai. C'est parce que je trouve que dire ce que raconte le film platement, c'est le faire tomber dans la banalité, et il est tout sauf banal.