Lady Oscar - André
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 Aveux (OS - City Hunter)

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macema
Le serviteur de la rose
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MessageSujet: Aveux (OS - City Hunter)   Aveux (OS - City Hunter) EmptySam 12 Juin 2010 - 15:27

Quand Ryo ouvre les yeux....

Les personnages sont la propriétés de Hojo Tsubaka. Ceci est la version soft d'une de mes fics réservée aux plus de 18 ans, j'espère qu'elle vous plaira...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Aveux (OS - City Hunter) Cma_si10


Dernière édition par macema le Lun 14 Juin 2010 - 17:44, édité 2 fois
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macema
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MessageSujet: Re: Aveux (OS - City Hunter)   Aveux (OS - City Hunter) EmptySam 12 Juin 2010 - 15:30

Ce fut un soir comme tous les autres. Un soir où je rentrais comme à l’accoutumée tard, ou plutôt tôt dans les dernières heures de la nuit. Cette nuit, je l’avais passée avec Mick à errer de bars à hôtesses en boites de nuit, m’amusant à prendre autant de râteaux que mon compère en draguant les filles soit disant libres qui sévissaient dans ces endroits, attendant patiemment qu‘on veuille bien commander la bouteille qu‘elles voulaient pour toucher leur commission et pourquoi pas, un bonus en plaisir physique, si elles arrivaient à leur fin en nous entrainant dans leur chambre.

Qui mieux que Mick aurait pu m’accompagner dans ces lieux de perdition ? Chacun était la bouée de l’autre l’empêchant de se noyer dans l’alcool et le corps des femmes qui passaient à notre portée. Mais comment expliquer aux autres que nous étions pour chacun le meilleur moyen de ne pas sombrer dans les tentations si grandes du Kabuchikô : alcool qui coulait à flot avant de finir sur nos ardoises, bagarres interminables avec des types pas sympathiques du tout pour nous donner un peu d‘action, et filles faciles qui n’attendaient qu’un geste pour céder dans nos bras. Il aurait été si simple de se laisser aller, d’en faire l’excès, mais ça aurait été un risque supplémentaire de se faire descendre par un ennemi ou celles qui partageaient nos vies. Alors pour mieux calmer nos ardeurs mieux valait boire un seul verre, rembarrer d’office celui qui jouait au mariole devant nous et laisser les filles nous tourner autour sans jamais les toucher.

Il fallait voir ces dernières dans leurs mini-jupes, trémousser leurs fessiers, les tables et les banquettes des discothèques installées suffisamment bas-de-terre pour que leurs hanches soient à la bonne hauteur. Il aurait suffi de tendre la main pour attraper celles qui venaient nous aguicher, s’agitant juste devant notre nez. Alors heureusement que Mick était là pour me rappeler que l’amour que je te porte devait être plus fort que les gémissements de mon mokkori qui s’éveillait à l’appel de ses sirènes, ces filles dont le corps était à peine couvert et qui ne demandaient que ça. Mais quel soulagement m’apporterait ces demoiselles de toute façon ? A peine une sensation fugace de jouissance de quelques minutes alors qu’un seul de tes sourires me transportait immédiatement au paradis pour toute la journée.

Tes sourires... T’étais-tu rendue compte à quel point ces derniers temps tu pouvais sourire et rougir ? A quel point tu semblais heureuse ? Alors je multipliais les petites choses qui pourraient en déclencher un sans que tu saches que j’en étais l’auteur : un papillon entré par inadvertance dans l’appartement, la visite surprise de Miki, Eriko qui venait t’enlever pour te faire essayer la robe que je lui avais commander pour toi, une fleur tombée à tes pieds dans la rue comme sortie d’on-ne-sait-où, un t-shirt de Makimura faisant son apparition sur le canapé... Toutes ces choses qui faisaient réagir ta candeur pour que je puisse apercevoir enfin ton sourire, illuminant à la fois ton visage et ma journée. Je passais des heures à tenter de trouver la prochaine chose qui te ferait sourire, t’envoyant ainsi autant de petits cadeaux secrets, moi qui ne t’en avait jamais offert un seul depuis que nous étions partenaires.

J’avais cessé mes sempiternels reproches sur ta cuisine, goûtant un à un les plats au lieu de m’empiffrer comme autrefois. Je retenais encore et toujours les compliments qui trottaient dans la tête sur les mets que tu me préparais avec amour et brio, mais maintenant je les dégustais, me contentant de t’observer du coin des yeux, partageant un vrai repas avec toi. Après tout, nous ne passions pas beaucoup de temps ensemble, alors c’était un moyen supplémentaire de profiter de ta présence, au lieu de me gaver le temps que tu te serves, me levant de table dès que toi, tu t‘y asseyais enfin. Et même si je ne lâchais toujours pas un mot pour te complimenter, alors que le parfum des plats me faisait déjà saliver, alors que leur texture et les goûts qui se dégageaient des délices que tu me préparais satisfaisaient amplement mes papilles de gourmet, je prenais parfois le relai pour t‘en cuisiner moi-même, et rendre ainsi hommage à tes efforts pour moi. Quel délice de voir ton visage se détendre après une journée harassante en voyant que celle-ci et tes corvées étaient finies pour ce jour là. Quand tu me surprenais devant les fourneaux alors que tu rentrais encore chargée des courses ou d’un défilé pour Eriko, ton visage s’illuminait d’un coup en sachant que tu pourrais enfin profiter d’un peu de temps pour toi.

T’étais-tu aperçue que je m’installais régulièrement dans le canapé, un playboy à la main lorsque tu t’organisais ta soirée de vidéos fleur bleue ? Je me positionnais de sorte à ce que le premier de nous deux qui s’endorme finisse dans les bras de l’autre. Je savais pertinemment que tu m’accueillerais dans la chaleur de tes bras, me berçant tel un enfant, me laissant reposer contre toi pour la nuit plutôt que de m‘envoyer coucher dans mon lit. Et je passais là, dans tes bras, les meilleures nuits de toute ma vie. Et lorsque c’était toi qui prenais la route des songes la première, je te posais contre mon cœur, t’installant au plus près de lui pour qu’il puisse dans ton sommeil te dire à chaque battement tout l’amour que je te porte mais que je devais taire. Je t’observais silencieusement pendant de longues heures, me rassasiant de l’image de ton corps blotti contre le mien tel un loup affamé par ces nuits passées sans toi contre moi. Et ces matins là, où je m’éveillais enlacé contre toi, je profitais toujours de frôler la douceur de ta joue en y déposant un baiser du bout des lèvres avant que tu ne t’éveilles à ton tour.

T’aimer en secret, me repaitre de ta beauté, de la vision de ton corps dans l’entrebâillement des portes de ta chambre ou de la salle de bain lorsque tu te changeais, te douchais. Voir tes courbes que je rabrouais sans arrêt devant toi, même si cela aussi ça avait fini par me passer au fil du temps. Cela me suffisait amplement au départ, mais j’en demandais plus. Ma faim, ma soif de ta présence, de tes sourires, du contact avec ta peau, ton corps n’avaient fait que grandir jusqu’à devenir incontrôlables. Alors les pics que je pouvais t’envoyer autrefois s’étaient tus peu à peu, mes lèvres n’arrivant plus à les formuler puisque mon cœur comme ma tête n’arrivaient plus eux-mêmes à se le cacher. Je ne pouvais plus me mentir.

Alors cette nuit, quelques heures avant l’aube, alors que je me trouvais avec Mick en charmante compagnie, au moment où j’allais céder à la demande de luxure d’une de ses filles désireuse de connaitre enfin le grand frisson avec l’étalon de Shinjuku, à l’instant où Mick allait sortir son numéro de guignol pour m’empêcher de commettre l’irréparable... En un dixième de seconde, tout m’est apparu plus clair... Ce dont j’avais besoin à cet instant, c’était toi... Ce que je réclamais de tout mon être, c’était toi... La seule à qui je voulais faire l’amour, c’était toi... La seule qui me comblerait plus que tout, c’était toi... La seule qui me sauverait de cette vie sans âme dans laquelle je m’enfermais tous les jours pour ne pas sombrer dans la noirceur de mon métier, de mon passé, c’était toi... Ma source de lumière, c’était toi.

Je me levais d’un bond de la banquette sur laquelle j’étais assis, bousculant au passage la sangsue qui se pendait à mon cou, abandonnant Mick seul, au milieu de ces succubes, pour me précipiter à l’appartement. Et même si le chemin pour te rejoindre ne me prit que quelques minutes tant je courrais vite, il me sembla une éternité et semé d’embuches. Quel idiot aussi de me rendre enfin compte que tu m’étais indispensable le jour où le quartier avait sorti ses poubelles pour les éboueurs qui les ramasseraient aux prémices du petit jour. De toute façon, je ne pouvais être qu’un crétin pour ne pas m’être décidé bien plus tôt à te rejoindre. Après tout nous avions eu tant d’occasions où j’aurais pu t’accueillir et t’accepter pour de bon dans mon cœur. Mais non il avait fallu que je joue les butés alors qu’il aurait été si facile de t’aimer.

J’avais fini par comprendre que près ou loin de moi, nos ennemis n’hésiteraient pas à s’en prendre quand même à toi, alors il valait mieux que je te garde près de moi. Oui cela je l’avais compris longtemps auparavant lorsque l’Union Teope avait déjà annoncé qu’elle te traquerait pour le simple fait d’être la sœur de Hide. Et même si je réfutais régulièrement cette certitude devant les autres, j’avais fini par y céder pour de bon lorsque je t’avais rendu l’arme de ton frère complètement fonctionnelle. Déjà à ce moment je savais que je ne pouvais plus me passer de toi, mais n’arrivais toujours pas à me l’avouer franchement.

Comprends-tu que tu bouleversais toutes mes habitudes, toutes mes idées jusqu’à ma façon d’agir dans mon métier ? Comment un petit bout de femme au caractère bien trempé pouvait-il sans rien me demander remettre en cause mon mode de vie si bien rodé jusqu’à présent ? T’accepter en mon cœur, c’était renoncé pour de bon à ma façon d’être et de gérer ma vie. C’était faire une croix sur mes sorties, mes pitreries, et je n’étais pas sûr de réussir à le faire. Je n’arrivais déjà pas à prendre des décisions pour moi-même, alors pour nous deux. Et puis l’évidence... Rien que ton premier regard sur moi m’avait changé sans que je m’en rende compte... Un seul de tes regards et je ressortais K.O. de nos combats avant même que la cloche ne sonne le début du combat quand nous étions en désaccord. Ce soir-là, j’ai perdu le dernier et ultime combat contre moi-même.

Lorsque je suis rentré dans l’appartement, essoufflé par ma course dans les rues de Shinjuku, je paniquais un instant en constatant que tu ne m’attendais pas, assise, les yeux remplis de sommeil, sur le canapé, regardant avec impatience l’horloge du lecteur-dvd toutes les cinq minutes. Oui, j’ai paniqué une minute en ne te trouvant pas là où j’étais certain que tu serais, puis enfin calmé, je tentais de sentir ta présence en ces lieux. Fallait-il que je sois stupide au point de ne pas réfléchir qu’à 5h27 du matin, tu te trouvais tout bonnement dans ton lit, épuisée par l’attente que je t’avais faite subir. Je glissais tout de même un œil dans ta chambre pour mieux me rassurer encore.

Ton corps de déesse à peine caché sous les draps me fit frémir. La tentation de te rejoindre dans ton lit, de m’installer à tes cotés, pour t’éveiller sous mes baisers s’accentua encore lorsque te retournant, une de tes jambes nues vint à passer par dessus les couvertures me donnant une vision sur une hanche, une cuisse à caresser sous mes doigts. Fallait-il que je sois damné pour te voler ces images de toi, avoir tellement envie de toi au point de vouloir de réveiller, alors que toi-même, tu dormais d’un sommeil réparateur ? J’arrachais mon regard posé sur ton corps si tentateur, si troublant et me dirigeait vers le toit pour me calmer les nerfs en fumant une cigarette.

Le vent frais de cette fin de janvier me frappait le visage et je ne réagis même pas lorsque la neige se mit à tomber. J’avais oublié ma veste dans la boite de nuit et espérais que Mick prendrait le temps de s'en souvenir et de la récupérer au vestiaire de la boite de nuit après s’être débarrassé des sangsues qui devaient l’avoir happé et de rentrer chez lui. Je fut un instant tenté de retourner sur mes pas et de reprendre notre soirée entre hommes là où je l’avais laissée, courant au secours de mon meilleur ami que j’avais abandonné dans les bras aguicheurs de deux jolies jeunes femmes.

Je souris en imaginant les images d’un Mick au prise avec les deux filles en chaleur, s’évertuant à s’en dépêtrer après que nous les ayons appelée auprès de nous, puis un Mick devant la table, l’air nigaud, expliquant à ces demoiselles qu’il devait les abandonner sous un prétexte tout aussi inimaginable qu’incongru, les deux jeunes femmes se rendant compte rapidement qu‘il se fichait d‘elles. J’imaginais bien un Mick goguenard prendre la poudre d’escampette sur un dernier sourire étiré jusqu’à ses oreilles, s’enfuyant avant qu’elles aient le temps de réagir et de faire abattre leur fureur sur lui. Je le vis déjà rentrant chez lui à son appartement en face du mien, couvert de marques de rouge-à-lèvres, se sortant péniblement de dessous la massue de Kazue, essayant vainement de lui expliquer ce qu’il s’était passé avec un air larmoyant avant de lui ressortir son numéro de charme auquel elle ne savait pas résister. Oui, je savais que mon ami allait finir sa nuit de la plus belle des façons, ses bras autour du corps de la femme qu’il aimait alors que j'irais, seul, rejoindre bientôt mon lit froid et que mes bras n’enlaceraient que le vide, mimant des rêves où tu tenais le rôle principal.

Je soupirais en constatant que ma cigarette était déjà finie et me décida enfin à rentrer. Ayant descendu les escaliers, j’aperçu la lumière qui émanait de la cuisine et un bruit de vaisselle indiquant que quelqu’un s’y affairait. Je sus d’embler que c’était toi et me mis à trembler. T’aurais-je réveillée lorsque j’étais venu dans ta chambre pour vérifier ta présence et te regarder dormir ? En tout cas, tu étais éveillée à présent. Et maintenant que je pouvais enfin agir, que ces pensées qui m’avaient fait quitter la soirée avec Mick pouvaient se réaliser, je me mis à trembler. Pourquoi avais-je tellement peur d’un coup de réaliser enfin mes rêves alors que vingt minutes plus tôt, je n’aurais pas hésité si tu t’étais trouvée dans le salon au moment où j’étais entré ?

Tu m’apparus finalement un plateau dans les mains, l’air surprise de me trouver planté dans le noir au milieu du salon. Que tu étais belle ! Ta fine robe de chambre restée ouverte me dévoilait une chemise de nuit en coton couleur vert d’eau et la lumière de la cuisine me renvoyait en contre-jour la totalité des courbes de ton corps. Je parcourus des yeux ton visage ébahi, le rouge de tes joues, ta bouche où tes dents venaient mordiller ta lèvre inférieure en un geste si délicieux, la ligne de ton cou. Je descendis encore mon regard pour le porter vers le haut du tissu, l’échancrure close par quatre boutons nacrés. Mes yeux suivirent tes courbes gracieuses sous ton vêtement de nuit. Si le haut de ton vêtement de nuit me sembla bien sage, la vision à mi-cuisse de tes longues jambes dénudées me fit bouillir le sang.

Je ressentis bientôt le besoin impérieux de ressentir ces même jambes s’enrouler autour de ma taille, s’accrochant à moi pendant que je t’emporterai dans mes bras vers ma chambre, mes lèvres fixées aux tiennes. Vers mon lit, où je caresserai tes jambes, remontant avec ma bouche du plus petit de tes orteils, caressant de ma langue la plante de tes pieds, tes chevilles, tes mollets, remontant toujours et encore sur tes jambes pour atteindre le haut de ton corps, goûtant chaque parcelle de ta peau avant de dévorer ta gorge, ton cou, tes lèvres....

Mon regard s’attardait toujours sur tes jambes lorsque je te vis avancer vers moi. Tremblant, je ne pouvais plus que fixer les mouvements de tes pieds qui m’hypnotisaient. Je finis par fermer les yeux et entendis que tu posais ton plateau sur la table basse. Je ressentis bientôt ton souffle près de moi, tes mains qui effleurèrent mes joues sur mon visage toujours baissé. Tes mains qui m’invitaient à me redresser. Je les laissais faire et n’ouvris finalement mes paupières que lorsque tu cessas de me relever la tête. Mes yeux s’ouvrirent directement sur les tiens. Tu avais compris...

Alors malgré toutes mes bonnes intentions de la soirée, je t’ai laissée faire le premier pas. Malgré les hurlements d’amour de mon cœur pour toi, je n’arrivais plus à bouger, à franchir la dernière barrière qui existait entre nous. Ton souffle s’est encore approché de mon visage. Je pouvais sentir ta respiration qui revenait par vagues réchauffer mon visage glacé par le froid quand j’étais monté sur le toit. Tu m’as regardé une dernière fois dans les yeux, et j’ai vu dans tes prunelles disparaitre la dernière interrogation qui y dansait avant que tu ne les fermes. Et doucement, délicatement, tu as posé tes lèvres sur les miennes.

J’ai cédé sous ton baiser, mes lèvres attrapant finalement les tiennes, mes bras enlaçant enfin ton buste, passant entre ta robe de chambre et ta chemise de nuit. Tes mains ont quitté mes joues pour s’accrocher à mes épaules. Mon ardeur se fit croissante sur tes lèvres, mais je ne m’en aperçut que lorsque je compris que tu avais reculé sous mes baisers de plus en plus fougueux au point d’être acculée contre le mur du salon qui jouxte l’entrée de la cuisine. J’étais tellement assoiffé du contact de ta bouche contre la mienne que la pression que j’y exerçait t’avais amenée jusqu’ici manquant de faire tomber à chaque pas, brisant ton équilibre. Je resserrais encore mes bras autour de ta taille pour t’aider à te maintenir contre moi

Tes lèvres me donnaient un avant-goût du paradis. Un fruit ferme et pulpeux, gorgé de délice était appliqué contre ma bouche. Je n’avais qu’une envie, mordre dedans et c’est ce que je fis, remplaçant un instant l’endroit où s’étaient posées tes dents par les miennes. Ce geste te fit ouvrir les lèvres et j’en profitais pour investir de ma langue ce château-fort enfin ouvert à mon assaut. Le siège m’en avait paru interminable mais je gagnais enfin le droit d’accéder au donjon, au parfum suave de nos salives se mélangeant doucement. Ta langue était timide contre la mienne, mais elle finit par s’accoutumer à la valse que lui faisait danser la mienne, l’entourant, la berçant, pour bientôt la devancer parfois. Je te sentis enfin te laisser aller comme moi à ce baiser, te libérant bientôt de ta timidité. Tes lèvres étaient aussi affamées que les miennes, me dévorant autant que je te dévorais. Tes mains et les miennes partirent bientôt à leur tour à l’exploration de nos corps.

Tes doigts parcourent mes épaules, le haut de mon corps, mon cou. Tu y décrivais des cercles, t’attardant un instant dans le creux de ma nuque. Je sentis l’un de tes pouces le malaxer délicatement tandis mes mains se faisaient fiévreuses sur tes hanches, tes flancs. Je délaissais un instant tes lèvres pour que tu reprennes ton souffle et descendis vers ton cou que je me mis à dévorer. Je défis prestement les quatre boutons qui m’empêchaient d’accéder à ta gorge. Puis de mes lèvres, je partis à l’assaut de tes épaules, faisant glisser au passage ta robe de chambre. Le vêtement tomba à tes pieds sans un bruit.

Je fut saisi un instant en constatant que tes doigts ne se posaient sur moi qu’à certains endroits stratégiques. Et je me mis un instant à penser que si pour moi mes rêves se réalisaient enfin, j’eut l’impression que les tiens aussi. L’idée que toutes ces années, seule dans ton lit, tes pensées et tes rêves sur moi avaient été bien moins chastes que ce que j’avais pu imaginer me donna des frissons. Que tu aies pu rêver de moi de ton côté d’une façon si ardente me fit réaliser que malgré l’image que tu me donnais chaque matin en t’offusquant sur l’état de mon mokkori au réveil, ce n’était pas une si candide jeune femme qui se trouvait à ce moment dans mes bras.

Il me fallait tout de même trouver un autre endroit que le mur pour rendre hommage à ta beauté et même si mes rêves t’emmenaient chaque nuit sur mon lit, il me parut soudain inaccessible tant la distance qui nous séparait de lui me sembla longue. Je ramenais finalement tes poignets autour de mon cou, t’incitant à m’enlacer pendant que je te plaçais un bras sous tes genoux et l’autre sur ta taille pour te soulever et t’emporter vers le sofa qui n’attendait que nous...

...Nos deux corps repus reposaient bientôt l’un contre l’autre et j’entrepris de fêter ma victoire de mon cœur sur ma raison en te donnant un long et doux baiser. Je me sentais si léger, comme libéré d’un poids... Peut-être celui de ma culpabilité envers toi. Du mensonge que je m’étais fait à moi-même, oubliant de t’aimer pendant toutes ces années. Je t’avais enfin attrapée dans le cocon de mes bras. Jamais plus je ne te lâcherai. Cet instant mit fin à la vie de l’ancien Ryo Saeba, pour en démarrer une nouvelle sous tes baisers, tes caresses, le nectar que je voulais gouter encore et encore à chaque jour de ma vie près de toi. Tu étais devenue ma femme, la seule et unique, celle qui avait entre toutes réussi à dompter le plus fougueux et le plus sauvage des étalons du Japon. La seule et unique à en être maîtresse. Je te soulevais de nouveau pour t’emporter enfin dans ma chambre et profiter pour une fois d’un sommeil réparateur. Un sommeil dont les rêves avaient pu enfin se réaliser au petit matin quand tu t’étais réveillée dans le creux de mes bras...

Et ce matin sera encore un autre jour... Celui de notre mariage. Tu deviendras enfin Madame Kaori Saeba aux yeux de tous, de nos amis, de nos connaissances, de tous les quidams du monde. Je ne sais pourquoi finalement je t’écris ce mail alors que tu es chez ta sœur pour la nuit. J’avais besoin de te confier tout ce que cette nuit avait apporté pour moi, pour t’expliquer les mots que je ne t’ai toujours pas dits, ces mots que j’ai toujours tus malgré les nuits que nous partageons encore, ces mots que tu as devinés ce soir là, où tu m’as surpris dans le salon de notre appartement. Ces mots, je te les dirai enfin ce soir, et encore et encore tout le long de notre vie...



Ryo.
___________________________________

Mail from : Baby Face
To : Sugar Boy
xx / xx / xxxx - 02 : 42

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