Lady Oscar - André
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 Un amour condamné

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triste fée
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MessageSujet: Un amour condamné   Un amour condamné EmptySam 29 Mai 2010 - 12:47

Je me lance : voici une fanfic sur les personnage de Kyoko Mizuki "Candy". Disons que je suis restée un peu sur la faim car le dernier épisode me semblait non fini et a laissé les fans un peu "déçus".
Donc, là, je reprends a l'épisode où Candy rejoint son seul amour à New York pour le voir jouer. Il ne lui a envoyé qu'un aller simple.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptySam 29 Mai 2010 - 12:48

APITRE 1

Les répétitions se succédaient pour Terry mais il voulait être le meilleur pour la pièce « Roméo et Juliette ». Il avait envoyé une invitation à sa chère Candy et il voulait qu’elle soit fière de lui. Il était conscient de lui avoir envoyé qu’un aller simple. Allait-elle en comprendre la raison ? Qu’importe, il avait l’intention de la garder avec lui à New York. Il n’aurait jamais dû l’abandonner à Londres. Il avait besoin d’elle. Il voulait qu’elle reste avec lui. Il voulait l’épouser. Les sentiments qui l’unissaient à Candy étaient si forts qu’il souffrait de son absence. Il voulait lui avouer ses sentiments. Elle, seule, avait su lui rendre le sourire et l’impression d’exister. Elle, seule, avait permis à son cœur de battre et d’éprouver ces sentiments qu’ils avaient si longtemps combattus, se protégeant derrière une carapace orgueilleuse.
La retrouver en Amérique l’avait libéré. Dorénavant, l’avoir près de lui était essentiel et vital. Il ne vivait que pour elle. Elle l’inspirait. Elle l’aidait à être meilleur. Elle avait réussi à faire ressortir le meilleur de lui-même.
Il fallait qu’elle reçoive les messages qu’il lui enverrait durant la pièce. Les vers qu’il disait à Juliette étaient destinés à Candy. Il y mettait tout son cœur et son amour.
Il oubliait le problème de Suzanne. Elle lui avait déclaré son amour. Un amour qu’elle ne voulait pas partager. Il l’aimait comme il pouvait aimer une collègue mais son véritable amour était Candy. Il verrait l’histoire de Suzanne plus tard. Le plus important était la pièce et Candy. L’un n’allait pas sans l’autre.
°°°°°

Candy était sur son petit nuage. L’invitation de Terry à sa première pièce et sa lettre l’avaient émue. Terry… Le seul vers qui ses pensées ne cessaient d’aller. Elle avait demandé des jours de congé afin de se rendre à New York pour le voir. Elle décomptait les jours. Elle avait été faire les magasins avec Annie afin de trouver une robe pour l’occasion. Elle voulait lui faire honneur. Elle voulait qu’il soit fier d’elle. Elle avait été surprise qu’il ne lui ai envoyé qu’un aller simple mais il avait sûrement ses raisons.
Elle allait devoir laisser Albert seul pendant ce temps et cela la tracassait. Son amnésie était toujours présente. Pouvait-elle le laisser seul durant quelques jours ?
°°°°°
C’était insupportable ! Comment avait-il pu rester aussi insensible alors qu’elle lui avait avoué ses sentiments ? Elle ne supportait pas que Terry aime cette Candy qu’elle avait vue à Chicago. Oui, elle avait remarqué son impatience le jour du départ alors qu’il l’attendait et qu’elle n’était pas venue mais quand elle était apparue en courant après le train et que Terry était à la porte espérant désespérément la voir. Elle avait vu son visage à sa vue, elle avait ressenti une jalousie sans pareil. Elle avait compris à quel point Terry aimait Candy et ça elle ne pouvait le supporter. C’était elle, Suzanne, qu’il lui fallait et non pas cette petite mijaurée !
Il fallait qu’elle arrête toute cette histoire ! Avant que cela n’aille trop loin ! Elle savait qu’il lui avait envoyé une place de choix ! Qu’avait-elle de plus qu’elle ??? Depuis la première fois où elle l’avait vu, elle n’avait cessé de l’aimer de plus en plus.
°°°°°
La répétition de la pièce avait lieu comme chaque jour. Le jour de la première approchait. Tout le monde était à cran.
La scène suivante avait besoin de Terry et Suzanne. Suzanne n’était pas prête. Terry commença un peu énervé par les caprices de Suzanne qui avait toujours besoin de quelque chose à la dernière minute. Cette répétition devait se faire en costume.
Terry avait donc commencé. Un bruit se fit entendre mais personne n’y fit attention tant la prestation de Terry était bonne. Il devenait meilleur de jour en jour. Jeune homme taciturne et ténébreux, il était peu apprécié par ses collègues, surtout masculins qui lui enviaient non seulement son talent mais également son charme.
Soudain, au milieu de sa tirade, l’acteur fut interrompu par des cris et un bruit inconnu pour eux siffla.
- Attention !!! Terryyyyyyyyyyy ! cria Suzanne en essayant de se lancer entre Terry et le projecteur qui filait sur ce jeune acteur talentueux à une vitesse fulgurante.
Mais, malgré la réaction de Terry face à cette intrusion, il ne put éviter le choc. Après un silence morbide, les cris s’élevèrent et l’agitation naquit. Terrence Grandchester était inconscient sous le poids du projecteur tombé sur lui.
Il fut emmené dans les minutes qui suivirent à l’hôpital St Jacob et y subit des interventions chirurgicales pour le sauver d’une mort certaine.
Suzanne était dans tous ses états. Le directeur de la troupe, Robert Hattaway, devait trouver une solution. Oh bien sûr, il avait toujours une doublure pour les premiers rôles au cas où… Mais, celle-ci ne pouvait rivaliser avec Terry !
°°°°°
Candy fit ses préparatifs et fit ses dernières recommandations à Albert avant de partir pour la gare. Durant le trajet, son cœur s’affolait. La veille, elle avait ressenti une douleur au cœur très violente mais elle travaillait tellement pour compenser ses jours de congés qu’elle n’y prêta pas attention.
Comment allaient se passer ses retrouvailles avec Terry ? Pensait-il à elle comme elle pensait à lui ?
Ressentait-il les mêmes sentiments ? Il était si difficile à comprendre parfois ! Mais il lui avait envoyé une invitation pour la première pièce dans laquelle il jouait le premier rôle ! Elle était fière de lui, même sans l’avoir vu jouer cette pièce au niveau professionnel. S’il avait obtenu le rôle principal, cela signifiait qu’il était très fort. Mais de cela, elle n’en avait jamais douté.
Arrivée à la gare de New York, elle le chercha du regard. Mais elle ne le trouva pas. Elle crut le reconnaître mais quelle erreur !! L’homme qu’elle avait pris pour Terry était finalement horrible et antipathique !!
Finalement, elle se dit que Terry avait dû avoir un empêchement au théâtre. D’autant que la première était pour demain !! Ils devaient être sur les nerfs !!
Elle prit donc un taxi et se fit conduire à l’hôtel. Elle se rendit à l’appartement de Terry et la concierge la reçut très brutalement.
- Bonjour, Madame, je cherche Terry, euh Terrence Grandchester
- Pff, encore une fan !! Je ne peux rien pour vous. Mon immeuble est correct mademoiselle. Alors vous pouvez partir.
- Non je ne suis pas une fan, je m’appelle Candy Neige André
- Ah c’est vous ! Oui, je vois vos courriers arriver. Ca lui faisait toujours plaisir d’avoir vos lettres à monsieur Grandchester. Mais quel caractère il a, celui-là !!
- Où puis-je le trouver, madame ?
- Oh, vous n’êtes pas au courant ?!
- Au courant de quoi ? s’inquiéta Candy, et une sensation désagréable lui parcourut l’échine.
- Mais monsieur Grandchester est à l’hôpital, mademoiselle. Cela fait bien une semaine qu’il y est. Il est toujours inconscient depuis l’accident. Si jeune et plein de talent !!
- Comment ?! Mais… balbutia Candy. Elle avait blêmi sous la nouvelle.
Candy avait l’impression que le sol s’ouvrait sous ses pas. Elle n’entendait plus rien. Elle ne pouvait pas croire. Que lui avait dit cette dame ?
- Excusez-moi, madame, dit-elle incrédule, ne pouvant croire l’impossible. « Je n’ai pas bien compris ce que vous m’avez dit. Il doit s’agir d’une erreur de ma part. »
- Monsieur Grandchester est à l’hôpital après son accident, répondit la concierge, inquiète devant la pâleur soudaine de la jeune fille devant elle.
Non, il devait s’agir d’une erreur. Cette dame devait se tromper. Cela ne pouvait être vrai.
- Je… commença-t-elle, comment avez-vous dit ?
- Ca va, mademoiselle ? s’inquiéta la concierge.
Candy commença à trembler sous le choc mais ne parvenait pas à croire que Terry était entre la vie et la mort. Elle semblait perdue.
- Mademoiselle ? répéta la concierge en s’approchant de plus en plus inquiète.
- Je… Oui… Je…
Puis elle sembla se reprendre mais son regard était toujours perdu et demanda : « A quel hôpital puis-je le trouver ?
- A l’hôpital st Jacob. Mais je suis incapable de vous donner plus de renseignements, mademoiselle. Ca n’a pas l’air d’aller. Vous vous sentez bien ?
- Oh, oui, bien sûr. A l’hôpital. Bien sûr. Je…
Elle tremblait et ne semblait plus tenir sur ses jambes ce qui inquiéta fortement la concierge.
- Venez, mademoiselle. Venez vous asseoir. Cela ira mieux, dit la concierge en l’entrainant chez elle.
Mais Candy continuait à trembler et être dans un autre monde.
- Il faut que je le vois. Il a besoin de moi. Où est-il ?
- A l’hôpital St Jacob.
- Je dois aller le voir. Je…
Mais devant son air hagard, la concierge jugea plus préférable d’appeler un fiacre pour l’y conduire.
Et Candy partit en urgence laissant la concierge à ses pensées. « Pauvre petite, va ! J’espère qu’il n’est pas trop tard. »
°°°°°
Durant tout le trajet, Candy était dans un état second, elle ne pouvait pas croire une telle chose. Cela ne pouvait être possible. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi celui qu’elle aimait plus que tout ? Elle devait se réveiller. Oui, elle devait sans aucun doute faire un cauchemar. Ces derniers avaient été éprouvants avec la joie qu’elle avait eu en recevant le billet pour aller voir Terry, la joie de le revoir enfin, le travail à l’hôpital, le tracas de laisser Albert seul alors qu’il n’avait toujours pas retrouvé la mémoire. Oui, c’était sûrement ça. Jamais le destin ne pouvait leur faire autant de mal ! C’était impossible, après tout ce qu’ils avaient déjà dû endurer ! Elle allait se réveiller et voir que tout allait bien et que rien de tout de cela n’avait eu lieu.
Quand Candy arriva à l’hôpital, son cœur battait vite d’inquiétude pour Terry. Elle se dirigea vers l’accueil.
- Bonjour, je souhaiterais voir Terrence Grandchester, s’il vous plait.
- Bonjour mademoiselle. Je suis désolée mais il est interdit de lui rendre visite. Seule sa famille est autorisée.
- Mais… Il faut que je le vois… supplia-t-elle. Je…
- Candy !
Candy se retourna et fut soulagée de voir Eleonore Baker s’avançant vers elle.
- Candy, je suis si contente de vous voir ». Elle se tourna vers l’infirmière et dit : « Mademoiselle est la fiancée de Terrence et de plus, elle est infirmière. « 
- Bien madame. Je ne savais pas.
- Allez, venez, dit-elle en prenant le bras de Candy. « Il a besoin de vous. »
- Comment va-t-il ?
- Il est toujours inconscient, malheureusement. Mais, je pense que votre présence pourra l’aider. Le lien qui vous unit tous les deux peut l’aider, je pense. Il vous sentira.
Quand elles arrivèrent dans la chambre, Candy eu un choc. Il était si pâle. Elle se tourna vers Eleonore et vit les larmes briller dans ses yeux. Elle s’approcha de Terry et lui prit la main, les larmes perlaient à ses yeux également.
- Oh Terry ! Reste avec nous. Nous avons besoin de toi. Je sais que tu m’entends, Terry. Je vais rester près de toi jusqu’à temps que tu ailles mieux. Mais ne pars pas.
Elle se tourna vers Eleonore et demanda :
- Comment est-ce arrivé ?
- Lors d’une répétition, le projecteur est tombé sur lui. Et depuis, il est inconscient. Je n’autorise personne à venir. Il va sans doute m’en vouloir car comme tu l’as sans doute compris, je suis venue dès que j’ai appris la nouvelle et l’hôpital sait désormais que je suis sa mère. Mais quelle importance. Je préfère qu’il soit vivant et qu’il m’en veuille que rester dans l’ombre et espérer.
- Je comprends, madame. Je pense qu’il ne vous en voudra pas.
Et Candy resta près de Terry, lui parlant doucement, lui tenant la main en silence, et priait pour sa survie. Les jours se succédaient. Eleonore prenait la place de Candy pour que celle-ci se repose un peu. Elles ne voulaient pas abandonner l’idée qu’il puisse se réveiller.
°°°°°
Un jour, finalement, le miracle se produisit. Terry ouvrit les yeux. Il n’avait aucun souvenir et il ne reconnaissait pas l’endroit qui l’entourait. Il tourna la tête et vit sa mère.
- Mère ? dit-il d’une petite voix
Le cœur d’Eleonore fit un bond. Elle le regarda, des larmes de bonheur coulant sur son visage.
- Terry ! Oh mon chéri ! Tu es réveillé ! Ne t’inquiète pas, nous sommes là.
- Mais…
- Ne fais pas d’efforts. C’est trop tôt.
Elle se leva et se dirigea vers la porte qui s’ouvrit sur Candy. Quand celle-ci fit le visage heureux d’Eleonore, elle regarda Terry.
- Candy ! Il est réveillé ! Je suis si heureuse ! Oh mon Dieu ! je vais prévenir le médecin.
Elle sortit laissant Candy. Celle-ci s’avança vers Terry.
- Alors, c’est ainsi que tu cherches à attirer mon attention ?
- Candy… Est-ce vraiment toi ?
- Oui.
- Oh, je suis désolé. Tu as dû m’attendre.
- Ce n’est rien. Le plus important est que tu sois là. Reposes-toi.
- Tu ne pars pas, n’est-ce pas ?
- Non, je reste avec toi.
Terry ferma les yeux, rassuré. Elle était là.

A suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 31 Mai 2010 - 10:41

CHAPITRE 2

Le médecin avait fini de l’ausculter. Il se tourna vers Terry, l’air grave.
- Monsieur Grandchester, vous êtes sur la bonne voie.
- Mais… ?
- Vous avez eu beaucoup de chance. Votre accident aurait pu vous coûté la vie.
- J’en suis conscient, docteur. Mais, allez droit au but. Quelque chose ne va pas mais vous hésitez à me le dire. Je préfère le savoir plutôt que de rester dans l’ignorance.
- Oui, je m’en doute. Je vais être franc avec vous. Je ne sais comment vous l’annoncer.
Il le regarda dans les yeux cherchant la manière la moins brutale pour lui annoncer. Il était si jeune et au seuil de la gloire…
- Le projecteur en tombant sur vous aurait pu vous tuer s’il était tombé sur votre tête. Ce qui n’est pas le cas. Vous êtes hors de danger. Néanmoins, le projecteur a touché votre colonne.
- Ce qui veut dire ? demanda Terry d’un air sombre.
- Que vous ne marcherez plus, je suis désolé.
- J’ai peur de ne pas comprendre, docteur. Vous me dites que je vais finir ma vie dans un fauteuil roulant ?
- Je suis désolé. Je comprends que ce soit un choc pour vous mais je ne peux vous dire le contraire. Vous devez être fort. Vous savez, d’autres personnes vivent ainsi et ont appris à l’accepter.
- Je voudrais rester seul, docteur.
- Bien sûr.
Après que le médecin soit partit, Terry se prit la tête entre les mains et ne pouvait croire ce qu’il venait d’apprendre. Les images se bousculaient dans sa tête. Les larmes de colère et de désespoir coulaient sans qu’il puisse les contrôler.
- Mon Dieu ! Mais que vais-je faire ? Je ne suis plus rien.
*****
Quand Eleonore et Candy arrivèrent, elles le trouvèrent allongé à terre. Elles voulurent le relever.
- Laissez-moi ! Cria-t-il. Laissez-moi ! Partez ! Je ne veux pas vous voir ! Je ne veux voir personne ! Vous m’entendez ??
Elles comprirent son désarroi mais connaissant la vérité depuis peu, elles comprenaient ce qu’il pouvait ressentir. Les infirmières vinrent le relever alors qu’il colèrait. Mais elles le remirent au lit. Dès qu’il fut dans son lit, il se tourna de l’autre côté pour ne plus voir les femmes de sa vie. Il ne parla plus. Il se renfermait sur lui-même. Malgré leurs efforts à toutes les deux, elles se résignèrent à le laisser seul à ses réflexions.
Il lui fallait du temps pour accepter la réalité. Elles ne parlèrent pas. Elles essayaient de se mettre à sa place pour pouvoir mieux le comprendre pour ainsi mieux l’aider. Terrence ayant son caractère fier et orgueilleux, toujours indépendant, il était facilement compréhensible que cette nouvelle l’avait anéanti.
Les jours suivants, elles vinrent le voir sans changer d’attitude. Mais, Terry continuait à les bouder en se tournant vers le mur et refusant de leur parler. Il s’emmurait dans un mutisme alarmant. Mais pour le moment rien ni personne ne parvenait à franchir cette barrière qu’il avait dressée et derrière laquelle il se protégeait.
Le médecin leur avait expliqué qu’il avait besoin d’un certain temps pour qu’il accepte de nouveau de vivre comme avant. Sa carrière était son centre dans la vie et désormais son rêve était brisé. Mais pour Terry, c’était pire encore. Non seulement, il avait perdu son rêve sur scène, il refusait Candy. Pour lui, il était désormais inconcevable de l’épouser. Que lui restait-il dans la vie ? Pour tenir à la vie ? Tous ses espoirs, ses rêves étaient partis à jamais.
°°°°°
Bien qu’Eleonore Baker et Candy viennent le voir chaque jour, l’attitude de Terry à leur égard ne changeait point. Elles parlaient et ne recevaient point de réponse ni de réaction. Elles ne savaient plus que faire. Son mutisme devenait très alarmant.
Terry refusait son état, c’était indéniable. Lui l’indépendant, le révolté, lui qui avait toujours refusé de suivre les règles et les ordres… ! Il avait tout perdu !
« Oh Candy ! pensa-t-il. Je ne suis plus rien. Je n’ai plus rien. Je vais devoir dépendre des autres pour vivre maintenant. Je voulais tant vivre avec toi, t’épouser et te rendre heureuse, que tu sois fière de moi. Je t’aime tant, ma Juliette ! Tu prends soin de moi alors que c’est mon rôle et mon plus cher désir est de m’occuper de toi et te protéger ! Pourquoi ???!!! Ma vie est fichue ! Je ne supporterai pas ton regard et ta pitié ! Toi si noble, au cœur si généreux ! Toi, ma douce, je ne peux pas gâcher ta vie déjà si dure avec toi, je ne peux pas t’infliger cela ! Pourquoi ne suis-je pas mort dans cet accident ? Cela aurait mieux valu ! Et te voir près de moi me rend fou. Si tu savais comme je souffre, Candy, ma douce Candy, de te voir et d’admettre mon incapacité à te rendre heureuse ! »
Et il pleura. Des larmes de désespoir et de douleur. Alors qu’il était si proche de réaliser ses rêves et d’être enfin heureux avec celle qui faisait battre son cœur, le destin en avait décidé autrement et lui avait tout retiré. Que la vie était injuste !
Il haïssait la vie et le destin de lui avoir fait connaître toutes ces émotions si pures et si troublantes pour lui reprendre. Désormais, il connaissait les affres de l’amour. IL devait rendre la liberté à Candy sinon il ne se le pardonnerait pas. Elle méritait d’être heureuse. Il préférait la voir heureuse même avec quelqu’un d’autre plutôt que de voir dans son regard pitié et reproche au fil de la vie. Un jour, elle finirait par lui reprocher son incapacité de la satisfaire comme les hommes savent le faire, comme elle méritait d’être aimée entièrement sans contrainte. Il ne pourrait supporter de vivre ainsi.
°°°°°
Candy arriva comme à son habitude, avec sa joie de vivre habituelle. Elle vit que Terry était assis dans son fauteuil roulant en face de la fenêtre. Peut-être allait-il mieux… Avait-il fini par accepter son état ? Le principal était qu’il soit vivant. Elle se doutait que ce ne serait pas facile pour lui mais elle allait l’y aider. Elle l’aimait trop pour le perdre.
- Bonjour, Terry, dit-elle timidement
Il tourna la tête et la regarda. Elle se demanda s’il allait lui répondre.
- Bonjour
Il se détourna et ne parla pas. Il la sentit s’approcher de lui. Son parfum lui avait manqué. Elle lui avait tant manqué et voilà qu’il devait la perdre. Pour elle…
- Comment te sens-tu ?
- Comme quelqu’un qui ne marche plus, répondit-il sarcastique
- Terry… Tu ne devrais pas parler ainsi. Tu es vivant.
- Comment devrais-je parler ? Comme si tout allait bien ? Pour le mieux du monde ? Oui, tu as raison je suis vivant ! J’aurais préféré le contraire ! répondit-il sèchement. Si tu es venue ici pour me faire la leçon tu peux retourner d’où tu viens. Je n’ai pas besoin de toi.
- Je ne suis pas venue pour te faire la morale, Terry. Je suis là car je voulais te voir.
- Je n’ai pas besoin de ta pitié.
- Qu’est-ce que tu racontes ? Qui te parle de pitié ? Si je suis là, ce n’est pas par pitié et tu me connais suffisamment pour savoir que je ne serais pas là pour cela surtout envers toi. Et puis, je viens surtout car j’ai besoin de toi
- Ahaha ! rit-il sarcastique. Allons bon ! Tu te moques de moi, maintenant ! Tu as besoin de moi ! Un paralysé ??!! C’est la meilleure ! Que veux-tu que je fasse pour t’aider ?? Dis-moi ! te porter dans mes bras, peut-être ? T’emmener danser ? Oui, sans aucun doute. Ou alors, te faire l’amour ??
Candy était choquée par ces paroles amères. Elle s’était mal exprimée lui semblait-il. Elle voulait lui dire à quel point elle tenait à lui, même ainsi. Mais, il avait mal interprété ses paroles. Il avait été blessé dans son amour-propre. Bien sûr, il était plus susceptible qu’avant, ce qui était normal. Le seul bon point qu’il y avait en ce moment est qu’il lui parlait, ce qui signifiait un mieux. Mais il avait de nouveau érigé une barrière plus épaisse qu’avant.
- Terry, ce n’est pas ce que je voulais dire et tu le sais bien au fond de toi-même. Si tu savais comme tu nous as fait peur, nous croyons ne plus jamais te revoir. Je n’aurais pas supporté de te perdre Terry.
- Et pourtant, cela aurait mieux valu, je t’assure, lui répondit-il le regard sombre.
- Non, ne dis pas cela.
- Pourquoi ? ! Tu n’es pas à ma place, Candy, heureusement. Mais, regarde-moi. Honnêtement. Je ne suis plus rien. Ma carrière est finie. Ma vie est finie.
- Non, tout n’est pas fini. Tu te trompes. Tu dois te battre, Terry. Tu as tout quitté pour vivre tes rêves, les réaliser et à la première difficulté tu baisses les bras.
- La première difficulté ?? rit-il. Dis, tu en as de bonnes, toi !!
Il se tourna vers elle, les yeux lançant des éclairs de colère.
- Tu crois que c’est une petite difficulté ? Je ne suis pas d’accord. Je ne me suis pas cassé le bras ni la jambe. Non. Je suis paralysé. Tu comprends ce que cela signifie ?? Tu es infirmière, non ? Je ne marcherai plus. Le comprends-tu ??
- Oui, je comprends mais cela ne veut pas dire que tout est fini
- Tu n’es pas moi. De toute façon, je ne comprends pas la raison qui te pousse à rester ici.
Voilà qu’il la rejetait maintenant ! Il repoussait Candy ! Mais elle ne voulait pas le laisser faire.
- Si je reste c’est parce que j’en ai envie et que je tiens à toi. Tout simplement. Personne ne me force à rester ici. Je le fais car les sentiments que j’éprouve pour toi sont si forts que je ne peux m’éloigner de toi. Je ne veux plus te quitter maintenant que je t’ai retrouvé.
Ses paroles allaient droit au cœur de Terry. En d’autres circonstances, il aurait bondit de joie et l’aurait prise dans ses bras pour l’embrasser. Mais, tout était différent maintenant. Même si les paroles de Candy lui firent comprendre que ses sentiments étaient partagés, elles le firent souffrir. Il avait pris une décision et il allait faire en sorte de la respecter pour le bonheur de Candy. Même s’il devait pour cela être dur avec elle. Elle comprendrait ses raisons plus tard.
- Je te répète que je n’ai pas besoin de toi, Candy. Tu as ton métier, ta vie et ceux-ci sont à Chicago. Nous nous sommes perdus depuis un bon moment, maintenant. Je ne pensais pas te revoir et pour tout te dire, je n’allais pas attendre quelque chose qui n’arriverait sans doute pas. J’ai fait ma vie ici. Tu as été franche avec moi et il est normal que je sois honnête avec toi. Tu as apporté beaucoup dans ma vie, je l’avoue, bien plus que je ne le pensais. Mais, nos vies ont pris un cours différent. Je ne peux pas te demander d’abandonner ta vie pour moi. Nous étions des enfants quasiment. C’était un amour de jeunesse. Depuis tout a changé. Si j’ai besoin que quelqu’un m’aide ou si j’ai besoin d’un petit plaisir, sait-on jamais, il y a des femmes que je connais bien et que j’ai satisfait ; Ce serait normal qu’elles me rendent la pareille de temps en temps. Après tout, je pense que je ne suis pas si mal que ça à part mon fauteuil.
Il savait que ses mots allaient lui faire du mal. C’était son but pour qu’elle le quitte sans trop d’histoires.
Candy reçut les dernières phrases comme une douche froide. Elle ne pouvait le croire. Il lui mentait sûrement.
- Je ne comprends pas Terry.
- Tu ne comprends pas ? Tu veux que je te fasse un dessin ? Je suis un homme, Candy. Enfin, j’en étais un.
- Oui, bien sûr. Mais tes lettres… je croyais… Tous les mots, les moments que nous avons passé ensemble…
- C’était avant. Tout a changé. Je te croyais à Londres. Ma vie prenait forme. Qui savait que je te reverrais ?
- Mais alors pourquoi m’avoir envoyé un billet pour venir ?
- Nous sommes de vieux amis, non ? Comme tu l’as dit toi-même, nous avons partagé de bons moments. Il était normal de t’envoyer une invitation.
- Mais pourquoi un aller simple ?
« Oh, Candy, pourquoi poses-tu cette question, mon amour ? Que puis-je te dire ? Je voulais te garder, ne plus te laisser repartir, t’épouser… Mais tu ne le sauras jamais. »
- Je ne savais pas quand tu aurais voulu repartir, tout simplement. Que croyais-tu ?
- Rien. Mais j’avais cru que… Non rien.
- Je ne vais pas te retarder, Candy, je sais que tu es restée près de moi pendant ces jours-ci plus que tu ne l’aurais dû et je ne veux pas te poser de problèmes à l’hôpital dans lequel tu travailles. Comme tu le vois, je suis sorti d’affaires. Tu n’as plus à t’inquiéter. Je te remercie encore une fois de tout ce que tu as fait pour moi.
Candy n’en croyait pas ses oreilles. Il lui parlait comme s’ils étaient des étrangers. Pourtant elle savait, elle sentait qu’il l’aimait même s’il ne le lui avait jamais dit.
- Bien, Terry. Je ne vais pas m’imposer puisque tu me repousses. Mais avant, je dois te dire quelque chose. Tu as voulu me blesser par tes paroles et tu as réussi. Mais, je sais au fond de moi que tu éprouves de sentiments bien plus forts que l’amitié. Même si tu ne l’as jamais dit, tu me l’as montré de différentes manières. Je t’aime, Terry et je ne cesserai jamais de t’aimer. Je ne peux être heureuse sans toi. Tu ne veux pas de moi, je ne m’impose pas. Tu as besoin de temps. Mais je serais là, toujours pour toi. Je t’attendrais. Toute la vie s’il le faut. U revoir, Terry.
Les larmes coulaient sur son visage. Des larmes que Terry aurait voulu boire pour les effacer car c’était sa faute si elle pleurait. Il aurait voulu retenir la main qui venait de le lâcher pour prendre son manteau et se diriger vers la porte. Il aurait voulu la rattraper et la prendre dans ses bras et lui dire de ne pas partir. Il voulait lui dire qu’il ne pouvait vivre sans elle. Elle se retourna une dernière vers lui, lui offrant son visage baigné de larmes et il put lire dans ses yeux l’amour qu’elle lui portait. Oui, elle l’aimait et ce n’était pas de la pitié qu’il voyait dans ses yeux mais de l’amour pur.
- Au revoir, Terry. Prends bien soin de toi. Je ne cesserais jamais de penser à toi. Jamais je ne t’oublierai.
Et elle sortit en silence. Quand elle fut sortie, le cœur de Terry fut soudain ouvert en deux, saignant comme jamais il n’avait souffert. Mais il était trop tard. Il avait été jusqu’au bout de sa décision.
- Au revoir, Candy, mon amour. Mon aimée. Moi non plus, je ne cesserais jamais de penser à toi. Jamais je ne t’oublierai. Je t’aimerais toujours. Même la mort ne m’empêcherait pas de t’aimer. Pardonne-moi, mon amour. Je t’aime, Candy. Sois heureuse.
Il regarda par la fenêtre, les larmes coulant sur son visage. Il la vit courir de l’hôpital, fuyant le lieu où il l’avait fait souffrir. Il savait que désormais sa vie ne serait que souffrance face à cet amour partagé mais sacrifié.
°°°°°
Eleonore Baker arrivait quand elle vit Candy courir en pleurant mais elle n’eut pas le temps de la rattraper pour savoir quelle était la raison pour laquelle elle pleurait. En montant à la chambre de Terry, elle pensa que Terry était toujours muré dans son mutisme et que Candy n’avait pu le supporter. Elle avait passé tant de temps à son chevet qu’elle était fatiguée.
Elle frappa à la porte de la chambre mais personne ne répondit ce qui la conforta dans son hypothèse. Elle devait parler à Terry. Il fallait que cela cesse même si elle comprenait dans quel état d’esprit le jeune acteur pouvait se trouver.
Elle entra donc et vit Terry à la fenêtre, les yeux perdus, les larmes séchant et le chagrin se lisait sur son visage. Elle comprit alors qu’il ne l’avait pas entendue et se laissait aller à son chagrin. Son cœur se serra à cette idée.
- Terry ? demanda-t-elle doucement, inquiète
Celui-ci se détourna avant de répondre. Mais quand il releva son visage, il avait de nouveau repris son masque de façade sur lequel aucune émotion ne transparaissait.
- Oui. Comme tu le vois je suis là. Où voudrais-tu que je sois ?? dit-il sèchement.
- Je viens de croiser Candy. Elle semblait bouleversée et ne m’a même pas vue. Pourquoi pleurait-elle en s’enfuyant comme si elle avait vu le diable ? Vous vous êtes disputés ?
- Non, nous ne nous sommes pas disputés. Elle doit repartir à Chicago, son travail l’attend.
- C’est elle qui t’a dit cela ? demanda-t-elle, suspecte
- Enfin, mère, je suis hors de danger maintenant et Candy a besoin de travailler pour vivre. Elle est restée suffisamment et maintenant il est temps pour elle de retourner à sa vie et à ses occupations.
- Mais… Je ne comprends pas.
- Comment ça ? Tu ne comprends pas ? Tu ne peux pas comprendre que certaines personnes ont besoin de travailler pour vivre ??
- Si bien sûr, je le sais. Mais, Candy a laissé toute affaire cessante pour rester auprès de toi. Je ne comprends pas qu’elle soit partie aussi soudainement sans m’en avoir parlé.
- Tu n’es pas le centre du Monde, mère, je suis désolé.
- Pourquoi faut-il que tu sois aussi sec ?
- Je suis hors de danger maintenant. Je commence à en avoir assez que tout le monde soit toujours en train de me traiter comme un enfant. J’en ai marre !
- Nous voulons t’aider !
- Je ne veux pas de votre aide ! Je me débrouillerais. Je veux être seul, maintenant.
- Terry ! Je veux juste t’aider. Nous avons eu si peur.
- Ca va ! Je ne peux pas partir comme je voudrais comme tu peux le voir alors, je vous demanderais mère, de bien vouloir me laisser seul.
Et il se retourna signifiant ainsi la fin de la conversation. Eleonore se résigna et sortit malgré son hésitation.
Dès qu’elle fut partit, Terry lança le vase contre les murs en criant de rage. Il voulait tout casser pour se calmer. Pour hurler son désespoir. Il se sentait si vide à l’intérieur depuis que Candy était partie.
°°°°°
Eleonore Baker décida d’aller voir Candy à son hôtel pour comprendre les raisons véritables de ce chaos. Elle sentait que Terry ne lui avait pas tout dit. Et l’état dans lequel ils étaient tous les deux ne lui disait rien qui aille.
Quand elle arriva à l’hôtel dans lequel Candy était descendue, elle fut surprise d’apprendre que celle-ci venait de quitter l’hôtel pour retourner à Chicago. L’affaire était plus grave qu’il n’y paraissait au premier abord. Candy ne serait pas partie ainsi sans lui en parler. Elle avait dû prendre sa décision très rapidement et sans vraiment réfléchir.
Elle demanda à son chauffeur de la conduire à la gare mais le train pour Chicago venait de partir, à son plus grand regret. Pourtant, elle sentait qu’elle devait faire quelque chose. Car il était évident que Candy et Terry avaient eu une altercation ou une discussion qui avait bouleversé Candy et l’avait contrainte à repartir chez elle soudainement. Elle connaissait bien la jeune fille maintenant. Elle était certaine des sentiments de celle-ci pour son fils. Elle savait depuis longtemps que ses sentiments étaient partagés mais leur réaction à tous les deux n’était pas celle qu’elle aurait espérée.
Le caractère de Terry était toujours délicat à manier et seule Candy avait été à même de le faire, jusqu’à maintenant. Dans sa nouvelle situation, il avait sans aucun doute blessé la jeune fille pour crier son désarroi. Candy lui avait dit que Terry ne lui avait envoyé qu’un aller simple. Pourquoi ? Et voilà qu’il la rejetait !! Oui, son accident était responsable de son changement d’humeur mais il semblait possible qu’il ait voulu la garder avec lui et que la tragédie l’ait fait douter. A cette idée, Eleonore prit peur. Et s’il tentait de mettre fin à ses jours ?? Il rejetait les personnes qui l’aimaient le plus et se conduisait très durement. Il comprenait que sa carrière était finie alors que ses débuts étaient prometteurs. Elle devait le surveiller sans qu’il s’en rende compte sinon elle redoutait sa colère.
Elle décida de le reprendre chez elle dès qu’il sortirait de l’hôpital. Elle n’avait pas d’autre alternative. Avec son fauteuil, il était peu envisageable qu’il retourne à son appartement. Tandis qu’elle pouvait faire aménager une chambre au rez-de-chaussée dans sa grande maison. Il aurait ainsi un peu d’intimité et elle pourrait le surveiller de loin.

A suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 31 Mai 2010 - 11:15

CHAPITRE 3

Le train file vers Chicago. Candy repense à son dernier entretien avec Terry. Une larme coule sur sa joue.
« Pourquoi suis-je allée à New York ? J’ai mal à la tête, se dit-elle en se frottant le front. Un peu de fièvre sans doute. J’ai trop longtemps marché dans la neige. J’ai très froid ».
Candy intervient pour calmer un bébé qui pleure en lui montrant la boîte à bonheur qu’Alistair lui a offert avant son départ.
En partant dans un autre wagon, Candy se retourne pour regarder le couple. « Le spectacle d’un couple heureux est toujours réconfortant. Voilà comment j’aurais voulu vivre avec Terry. Main dans la main. Côte à côte. Pour la vie. Mais… Ce n’était qu’un rêve ». Elle sortit du wagon et s’appuya contre la paroi pour pleurer avant d’ouvrir la porte extérieure pour prendre l’air : « Oh Terry… soupira-t-elle. Tu m’avais dit « un jour ici ou ailleurs, nous nous retrouverons » C’est le rêve que je faisais et qui m’aidait à vivre, mais aujourd’hui, à quoi bon ? Oh Terry » et elle s’effondra. C’est ainsi que les employés de la gare de Chicago la retrouvèrent, brûlante de fièvre. En découvrant une lettre dans sa valise, ils contactent Archibald qui vient la chercher toujours inconsciente.
Quand elle s'éveille enfin, elle est installée à la résidence André et aperçoit Annie à ses côtés à qui elle n'ose confier son chagrin et la vraie raison de sa fièvre. Archibald et Patty arrivent et lui apprend s'est engagé dans l'armée et est parti en France. Candy en est encore plus choquée mais fait bonne figure devant Patricia en larmes et la réconforte du mieux qu'elle peut. La tante Elroy entre dans la chambre et rendant à nouveau responsable Candy des désordres de la famille dont la mort d'Anthony et l'engagement d'Alistair, elle la chasse de la maison.

Candy ne se laisse pas atteindre par la mauvaise humeur de la vieille femme, est ramenée chez elle où elle vit avec Albert par Archie, Annie et Patty.

Enfin chez elle avec son ami de toujours, elle peut enfin confier son chagrin et expliquer la séparation d'avec Terry à Albert qui sort lui chercher à manger pour qu'elle reprenne des forces et du moral. C'est alors qu'il est renversé par un chauffard.
°°°°°
Candy est prévenue par une voisine qu'Albert a été transporté dans une petite clinique et Candy se précipite, affolée, pour lui rendre visite. Elle est accueillie par le docteur Martin, docteur un peu bourru, qui s'est occupé d'Albert. Celui ci est encore inconscient mais le médecin dit à Candy que ce n'est pas très grave.

Albert reprend conscience et Candy décide de lui faire un bon diner quand il rentrera.

Albert est convaincu que Candy reprendra vite le dessus de sa séparation d'avec Terry mais Candy y pense encore tellement. Elle tombe sur un article au sujet de Terry et son accident. Mais Candy ne cesse d'y penser même si elle se répète qu'elle doit l'oublier.

Elle est perdue dans ses pensées et ne cesse de redouter qu'Albert ne retrouve la mémoire et ne la laisse seule. Mais elle se dit qu'elle s'y fera.

Mais bon, même à l'hôpital où elle n'a de cesse de chercher plus d'occupation, ses sombres pensées l'envahissent.
°°°°°

Aujourd’hui, en revenant chez elle, elle songe à tous ces évènements qui se sont succédés depuis sa rupture avec Terry. Tant de choses se sont passées.

Elle se souvint de la proposition du docteur Léonard pour aller à l'hôpital volant soigner les cheminots. En y réfléchissant maintenant, elle comprit qu’Albert avait raison : elle avait accepté pour tenter d’oublier Terry. En chemin, Tom avait tenté de la dissuader également de se rendre à la mine. D’ailleurs, elle sourit en repensant au stratagème imaginé par celui-ci pour la retenir : elle avait eu si peur pour Mademoiselle Pony. Finalement, ce « piège » lui a permis de se faire un nouvel ami : Bob. Et encore une fois, ses deux mères tentent de la dissuader de se rendre dans cet hôpital volant.

Elle se souvint de l’accueil froid du chef de chantier, Monsieur Nelson. Celui-ci a finalement changé d’attitude lorsque son chien est sauvé par Candy et le frère du docteur Kerry. Que d’aventures avec les Kerry !! En y repensant, Candy ne peut que rire doucement : sa crainte quand elle avait rencontré le docteur Kerry qui n’était autre que la sœur d’Arthur, recherché à tort par la police ! D’ailleurs, ils éprouvé une grande peur quand ils découvrent le docteur dans un ravin, inconsciente. Tous ces incidents simplement causé par la méchanceté d’Eliza ! Décidément, elle aura toujours fait en sorte de porter préjudice à Candy quitte à y blesser d’autres personnes ! Mais, heureusement que monsieur Nelson a pu aider les Kerry à fuir à la police.

Malheureusement, le commissaire ne se sera pas déplacé pour rien : il emmène avec lui Margaux, la cuisinière du chantier en laissant avec Candy sa fille, Belle, qui est encore toute petite. D’ailleurs, Candy a bien failli la perdre en voyant que Belle s’échappait pour retrouver sa mère. Que d’émotions ! Oui, mais elle ne pouvait en vouloir à cette enfant. Comment le pourrait-elle ? Elle aurait tout fait pour retrouver sa mère si elle avait eu une.

Elle rie en revoyant en pensée Annie et Archibald faisant la cuisine pour les mineurs ! Si la tante Elroy les avait vu, elle ne s’en serait sans doute par remise !! Il faudrait qu’elle raconte cela à Albert, elle est sûre qu’il rirait de bon cœur.
Cette période s’est bien terminée, finalement, à la plus grande satisfaction de Candy : monsieur Nelson ne pouvant se résoudre à l’envoyer en Alaska la renvoie à Chicago et Belle retrouve sa mère, innocentée.

°°°°°
Après son retour à Chicago, Candy soigne Daniel Legrand après son accident de voiture. Contre toute attente, celui-ci s’attendrit devant son dévouement et commence à la regarder différemment. Un jour, quelle ne fut pas la surprise de Candy de voir Daniel l’attendre à la sortie de l’hôpital Ste Joanna avec un bouquet de fleurs ! Candy ne peut que le repousser brutalement à chacune de ses tentatives de séduction. Elisa qui a repéré toute la scène entre Daniel et Candy, est furieuse contre son frère et contre la jeune fille. Finalement, excédée, elle tente de convaincre Daniel de jeter son dévolu plutôt sur une de ses amies mais celui-ci ne veut rien entendre.

Pendant ce temps, Candy, quand elle rentre chez elle n'a de cesse de penser à Anthony et à son prince de la colline mais surtout à Terry qui lui manque cruellement.

Elisa, quant à elle, confie à sa mère les sentiments de Daniel, et celle-ci sachant le poids de son mari à l'hôpital Ste Joanna s'y rend et oblige le directeur à mettre Candy à la porte et veille à lui fermer les portes de tous les hôpitaux de la région.

Pauvre Candy, le ciel lui tombe sur la tête lorsque son patron l'informe de son renvoi ! Monsieur Léonard, le directeur de l'hôpital, laisse clairement entendre à Candy qu'elle doit son soudain renvoi à un caprice de Madame Legrand. Résignée, Candy quitte la clinique le coeur gros mais elle décide de ne pas en informer Albert immédiatement pour ne pas le perturber. Quand un jour, elle croise Daniel en train d’étrenner sa nouvelle automobile, et pensant qu’il est directement responsable de son renvoi de l’hôpital à cause de son rejet, ne peut se retenir et passe ses nerfs sur lui. Surpris, Daniel, ayant espéré faire pencher le cœur de Candy en sa faveur, décide de s’expliquer avec sa sœur.

Candy se met à chercher activement un autre emploi dans tous les autres hôpitaux de la ville mais comprend vite que c'est sans espoir et que Madame Legrand a donné le mot d'ordre.
°°°°°

Pendant ce temps, Albert qui travaille au restaurant Pop est victime d'un violent mal de tête soudain ... Il se réveille dans un endroit inconnu et sa mémoire lui revient. Après avoir fait le rapprochement entre tous éléments, il se demande s’il peut continuer à vivre avec Candy dans ses conditions.


Candy décide d’avouer à Albert et au docteur Martin la perte de son emploi ainsi que les raisons de celle-ci. Le Docteur Martin lui propose alors de devenir son assistante. Ravie elle accepte, soulagée. Candy commence donc sa nouvelle activité en tentant avec succès de maitriser le penchant pour la boisson du Docteur Martin.
A sa pause-déjeuner, elle rencontre une fois encore Daniel, toujours épris : celui-ci, désirant réparer les méchancetés de sa sœur et de sa mère, lui propose en nouvel emploi ce qu'elle refuse. Elle le repousse à nouveau et Daniel, furieux, lui reproche d'être toujours amoureuse de Terry et insulte ce dernier, le traitant de comédien raté.

Le seul fait de citer le nom de l’homme qu’elle aime, Candy est bouleversée, elle comprend alors que leur rupture a encore été plus pénible pour Terry que pour elle et elle s'inquiète. Elle est interrompue dans ses pensées par Albert qui vient la rejoindre au volant d'une belle voiture. Il l'emmène déjeuner au bord de la mer et lui dit qu'elle peut lui confier toutes ses joies et ses peines. Comme il l’a toujours fait.
°°°°°
Bouleversée encore par les paroles de Daniel vis-à-vis de Terry, Candy sent le chagrin la gagner de nouveau. D’ailleurs, Daniel n’a toujours pas abandonné son idée de séduire Candy et lui tend un piège en se faisant passer pour Terry. Mais Candy ne se laisse pas impressionnée par la déclaration enflammée de Daniel. Après sa fuite, elle retrouve Albert tout en ignorant qu’il a retrouvé la mémoire.

Candy dort encore à poings fermés quand Albert quitte l'appartement avec Bup, le putois. Il n'a pas osé pas avouer à Candy qu'il avait retrouvé la mémoire et préfère la quitter. A son réveil, Candy découvre sa lettre et part à sa recherche en vain. Le Docteur Martin lui dit qu'Albert est venu lui dire au revoir le matin et qu'il est parti en automobile avec deux hommes.

En découvrant Patty dans une chapelle, Candy lui offre la boîte à bonheur d’Alistair pour l’aider à supporter sa crainte de perdre celui-ci. Malheureusement, en désirant venger son ami abattu par les allemands, Alistair perd la vie, au grand désespoir des personnes qui l’aimaient. Patty retourna en Floride avec sa grand-mère pour tenter d'oublier emportant avec elle la petite boite à bonheur de celui qu'elle a tellement aimé.
°°°°°
Candy est rentrée chez elle après les funérailles d'Alistair. Elle se morfond sur la disparition d'Albert et de ses amis les plus chers quand débarque Daniel avec un bouquet de fleurs. Il demande encore une fois Candy en mariage qui refuse bien sûr et le repousse.
Il s'en va mais jurant qu'il insistera !!! Elle reçoit alors la visite du docteur Martin surpris qu'elle ne soit pas venue travailler. Elle se rend à la clinique avec lui ...
Pendant ce temps, Elisa et sa mère, qui ont envie de faire plaisir à Daniel, parviennent à convaincre la tante Elroy de faire marier Candy avec lui. Disons que ce sera un ordre de l'Oncle William.
Une belle voiture vient chercher alors Candy à la clinique sous le regard stupéfait du vieux médecin qui apprend que Candy est une André. Le chauffeur lui dit que l'oncle William veut la voir. Confiante elle le suit mais arrivée au manoir des André, elle est de nouveau accueillie par les Legrand et par une horde de journalistes venue immortaliser la future Madame Daniel Legrand.
Candy est horrifiée mais Elisa lui dit quels sont les ordres de l'Oncle William. Candy profite d'être seule dans une chambre un moment pour s'échapper et elle se rend à la banque de Chicago où elle a lu dans un journal qu'elle pouvait voir Mr William. Mais elle n'y trouve que Georges, qui est stupéfait des projets des Legrand.
Avec son aide, Candy sera immédiatement conduite à Lakewood où elle pourra rencontrer Monsieur William. Arrivée là bas, Candy est assaillie par ses souvenirs mais rencontre enfin son vieil oncle William qui n'est autre qu'Albert, son ami de toujours. Celui-ci lui explique qu'il est devenu "le grand oncle William" quand ses parents sont morts. Il était trop jeune et aimait vivre auprès de la nature alors la grand tante Elroy a monté cette histoire de vieil oncle William jusqu'à ce qu'Albert soit assez mûr pour remplir ses obligations familiales. Très peu de personnes étaient informées de son subterfuge.

Candy comprend alors tout ce qui lui est arrivé depuis sa rencontre avec Albert : les apparitions et disparitions du jeune homme, son adoption par les André, son envoi à Londres pour ses études, la venue à Londres d'Albert, les costumes du festival de mai.

Albert lui explique aussi qu'il a pu partir en Afrique après avoir fait la connaissance de Terry. Il avait deviné que Terry était très amoureux d'elle et qu'il pourrait veiller sur sa protégée le temps de son voyage sur un autre continent. Il est encore reconnaissant envers Candy qui l'a soigné et l'a aidé à retrouver la mémoire.

Il l'emmène dans la vieille demeure où elle avait fait sa connaissance et celle de tous les petits animaux d'Albert et il lui confirme qu'il n'a jamais souhaité qu'elle épouse Daniel Legrand. Soulagée, Candy retourne ensuite vers la maison de Pony pour se ressourcer. Là bas, elle a une pensée émue pour Anthony, Alistair et Terry ...
Elle découvre également enfin l'identité du Prince des Collines qui n'est autre qu'Albert. Elle est heureuse de retrouver enfin ce mystérieux prince.

Arrivent Annie et Archie qui lui montre un article de journal expliquant que Terry écrit des pièces de théâtre à New York et Candy est contente de voir qu'il a enfin retrouvé le droit chemin. Peut-être un jour se retrouveront-ils ...

Une immense fête suit ces retrouvailles à la maison de Pony où chacun est présent (sauf Anthony, Terry et Alistair qui manquent cruellement à nos héros) et où Candy trouvera la force de regarder vers le futur en souriant.
A suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 31 Mai 2010 - 11:17

CHAPITRE 4

Pendant que Candy vivait ses aventures, un jeune homme continuait de désespérer. Sa vie était désormais inutile et tous ses rêves s’étaient envolés. Sa mère, Eleonore Baker l’hébergeait et tentait malgré tout de lui rendre son sourire. Mais il était évident que cela était une mission impossible et la seule personne qui aurait pu lui rendre, était partie. Dès qu’elle tentait de lancer la conversation au sujet de Candy pour en savoir plus, Terry se mettait dans une colère noire. D’ailleurs, son humeur était depuis son accident très difficilement vivable pour les autres. Soit il s’enfermait dans un mutisme persistant ou restait enfermé des jours entiers dans sa chambre sans dire un mot, soit il agressait tout le monde.
Le médecin avait parlé d’une dépression. Seulement, Terry n’avait pas l’intention de se soigner et Eleonore ne savait que faire. Elle regardait son unique fils se détruire de l’intérieur. Il ne voulait plus voir personne et refusait de sortir.
°°°°°
Terry vivait les pires moments de sa vie. Il était anéanti. La seule chose qui l’avait tenu en vie et l’avait poussé à se battre avait été Candy et il l’avait rejetée, soucieux de son bonheur.
Au bout de quelques mois, elle était toujours aussi présente sinon plus dans ses pensées et ses nuits. Il avait cru devenir fou. Finalement, il avait appris à vivre ainsi. Le matin, il avait pris l’habitude d’écrire à Candy, des lettres qu’elle ne lirait jamais. Il y couchait ses pensées, ses émotions, ses souffrances, ses doutes, ses larmes, ses souvenirs. Il lui disait tout ce qu’il aurait voulu lui dire de vive voix, tous ces mots qui lui martelaient le cœur. Il écrivait des poèmes pour Candy dans ses meilleurs moments. Il lui arrivait parfois de jouer de l’harmonica mais moins qu’avant car désormais, cet harmonica lui rappelait ce qu’il avait perdu volontairement.
Candy avait été sa joie de vivre, sa volonté de vivre. Ne plus avoir de ses nouvelles le rendait fou. Avait-elle rencontré un autre homme ? L’aimait-elle plus qu’elle ne l’avait aimé ? Même si c’est ce qu’il lui avait demandé, cela le rongeait. Etait-elle heureuse ? Comment le savoir ? Elle lui manquait tellement. Il maudissait chaque jour le destin. Juste avant cet accident, il était le plus heureux : la gloire lui souriait, et la seule femme qu’il ait aimée venait le rejoindre et ils allaient vivre heureux tous les deux.
Oui, il s’était montré dur avec elle, la souffrance qu’il lui avait infligée le tenaillait encore aujourd’hui. Elle ne le méritait pas. Mais il voulait tant son bonheur, il l’aimait tant ! Il n’était plus rien. Quelle ironie du sort, finalement ! Il s’était moqué de cet « Anthony » qui occupait l’esprit de Candy et voilà qu’il se retrouvait infirme !
Il fallait qu’il sache ! Où était-elle ? Que faisait-elle ? Avec qui était-elle ? Il était conscient qu’il n’avait aucun droit surtout après lui avoir fait si mal. Il revoyait sans cesse son regard ce fameux soir. Il avait choisi sciemment ses paroles car il la connaissait si bien. Il regrettait tant d’avoir menti à celle que son cœur avait choisie !
°°°°°
- Bonjour, je souhaiterais voir monsieur Grandchester Terrence, s’il vous plait, dit l’homme dès que la porte s’ouvrit.
La domestique regarda cet homme sobre, d’allure stricte et finalement le fit entrer dans le vestibule. Après cela, elle alla frapper à la porte de la chambre de Terrence. Comme d’habitude, celui-ci émit un grognement.
- Monsieur, permettez-moi de vous déranger, mais un homme souhaite vous rencontrer, dit-elle avec courage, redoutant une fois encore les colères du jeune maître.
- Qui cela ? demanda Terry sèchement
- Monsieur Harrington, monsieur, dit-elle en s’attendant à un refus.
- Mais faites-le entrer, Rachel. Je vais le recevoir.
La domestique alla donc conduire le visiteur, en restant stupéfaite du revirement de l’humeur de Terrence.
- Si monsieur veut bien, monsieur Grandchester va vous recevoir, dit-elle en s’effaçant.
Terry arriva rapidement.
- Bonjour monsieur Grandchester, comment allez-vous ? demanda poliment Harrington
- Bonjour. Je ne vous ai pas demandé de venir pour vous donner de mes nouvelles. Vouez-vous un verre ? demanda-t-il en allant se servir lui-même.
- Oui, merci, répondit son interlocuteur, décontenancé par l’attitude de l’acteur. Il avait entendu dire que celui-ci avait un caractère assez obscur et coléreux mais il se trouvait devant le fait accompli.
- Bien, dit Terry en se tournant vers Harrington et lui donnant son verre. Je vous ai demandé de venir pour une affaire qui me tient à cœur. On m’a dit que vous étiez l’homme de la situation.
- Bien sûr, monsieur.
- Cela doit rester confidentiel, c’est important. Sinon, j’annule notre affaire.
- Bien sûr, monsieur. Jusqu’à maintenant, ma clientèle n’a jamais eu à se plaindre de mon travail, bien au contraire.
- Je voudrais juste que vous me fassiez un compte-rendu régulier sur une personne.
- Je vois. Dites-moi seulement son nom et où je peux la joindre si vous le savez. Dans le cas contraire, je retrouverai cette personne, soyez-en certain, monsieur. Je serai discret comme d’habitude.
- Cette personne s’appelle Candice Neige André et vit à Chicago dans les dernières nouvelles. Elle est infirmière à l’hôpital Ste Joanna. Voilà. Le reste, c’est à vous de me le dire.
- Ce sera suffisant.
- Autre chose aussi. Evitez également de venir trop souvent dans cette maison. Ma mère ne doit pas être au courant. Si vous devez m’entretenir de quelque chose d’important, faites-le moi savoir et je m’arrangerai. Vous m’enverrez les rapports ici, discrètement, et je vous ferai parvenir le règlement régulièrement comme convenu.
- Bien, monsieur.
- Autre chose ?
- Non, monsieur.
- Bien. Je ne vous retiens pas. J’attends de vos nouvelles. Au revoir, Harrington.
- Au revoir, monsieur.
Et Terry sortit de la même manière qu’il était entré. Laissant Harrington encore éberlué par la complexité du personnage. Il était évident que cet homme avait un charisme et un charme certains et que sur scène il devait être impressionnant mais il était bien obligé de reconnaître que le caractère de celui-ci était particulier. Enfin, le travail demandé était assez facile. Et il prit son chapeau et sortit pour commencer son enquête.
°°°°°
Quand Harrington fut parti, Terry était retourné dans sa chambre. Même s’il se sentait coupable de violer la vie de Candy, il avait besoin de savoir si elle était heureuse et que son sacrifice n’avait été vain. Il avait besoin de savoir. Et en même temps, il savait qu’il allait en souffrir davantage, de connaître sa vie sans pouvoir la partager avec elle… Cela risquait d’être pire encore.
°°°°°
Le premier rapport d’Harrington fut reçu avec beaucoup d’impatience. Harrington expliquait que la jeune fille en question avait quitté Chicago quand il était parti à sa recherche. IL avait fini par apprendre qu’elle était partie travailler dans une mine. Il avait donc suivi sa trace, ce qui expliquait son retard dans le rapport. Il mentionnait d’ailleurs dans son rapport une affaire dans laquelle la jeune fille aurait semble-t-il intervenu. Terry y trouva les documents relatifs à cette histoire qu’il put étudier.
« Eh bien, mademoiselle Tâche de Son, toujours en quête d’aventures, à ce que je vois ! Tu ne changeras jamais ! pensa-t-il en souriant. Si seulement je pouvais veiller sur toi ! »
Harrington disait également qu’il avait retrouvé les traces de la jeune fille à Chicago et précisait à son client qu’il la suivait régulièrement. Il envoyait à partir de ce moment un rapport hebdomadaire sur les faits et gestes de Candy qui ne se doutait de rien.
Terry apprit ainsi que Daniel Legrand tentait de séduire Candy et que celle-ci avait été renvoyée de l’hôpital Ste Joanna et qu’elle travaille désormais dans une petite clinique « la joyeuse clinique » avec un certain docteur Martin.
Quand il reçut le rapport de Harrington mentionnant l’aventure de Candy avec Daniel Legrand, il serra les poings et sa violence jusque-là rendormie, au grand soulagement des habitants de la maison, se réveilla. Il avait réagi violemment face à cet incident, d’une part parce qu’il ne supportait pas Daniel Legrand et d’autre part, parce qu’il était impuissant face à ce danger.
Les cris et les bruits qui venaient de sa chambre alertèrent Eleonore Baker qui s’était finalement rassérénée face au changement d’humeur de son fils. Il semblait moins virulent, moins agressif et discutait parfois avec elle. Il semblait sur la bonne voie. Elle pensait que le mauvais moment était passé et qu’il avait accepté la réalité. Mais ce jour-là, tout fut remis en cause.
Quand elle alla jusqu’à la porte de sa chambre, elle entendit ses cris, ses mots de colère et baissa la tête, impuissante. Oui, il souffrait encore, même s’il semblait aller mieux depuis quelque temps. Elle hésitait. Elle voulait entrer et lui parler mais elle risquait de déclencher une colère plus grande encore. Seule Candy aurait pu l’aider. « Où êtes-vous, Candy ? Pourquoi êtes-vous partie ? ». Elle repartit en soupirant d’impuissance face à l’épreuve que traversait Terry.
°°°°°
Un soir que Terry avait accepté de dîner avec Eleonore, celle-ci entreprit de lui parler de ce qui la tracassait au risque de le faire sortir de ses gonds. Ils ne pouvaient pas continuer ainsi. Les domestiques ne savaient jamais quand une colère exploserait et elle, continuait à se poser trop de questions. Quant à Terry, il était évident qu’il souffrait toujours.
- Terry, je voudrais te parler sérieusement, demanda-t-elle avec précaution
- Oui, mère. De quoi s’agit-il ?
- Eh bien, je sais que ce n’est pas facile pour toi depuis un moment. J’ai compris que tu ne voulais pas en parler. Soit. Si tu changeais d’avis, je suis là, n’hésite pas. Mais je me demandais si tu serais prêt à écrire une pièce peut-être. Je sais que le théâtre te passionnait et cela pourrait t’aider. Je me trompe peut-être. Mais c’est une idée que j’ai eu. Si cela t’intéresse, je peux t’aider. Bien sûr, tu as le temps d’y réfléchir.
Terry fut surpris par cette proposition. Elle le surprenait car il n’avait pas repensé au théâtre de cette manière. Depuis son accident, il ne regardait plus les journaux, refusait tout contact avec ce milieu. Même si, au premier abord, il pensait que c’était une mauvaise idée du fait qu’il ne pourrait plus jamais jouer, il devait quand même convenir que cette idée n’était pas si mauvaise.
- Je vais y réfléchir, mère, bien que je préfère jouer bien sûr. Sinon, autre chose ?
- Je te remercie. Le médecin m’a dit qu’il était possible de suivre une rééducation.
- Allons bon ! Qu’est-ce que cette rééducation pourrait m’apporter ? dit-il cyniquement.
- Cela ne pourrait te faire que du bien. C’est mon opinion mais tu es libre de tes choix.
Il ne répondit pas, plongeant ainsi la conversation dans le silence.

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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 31 Mai 2010 - 17:57

cette fic est vraiment pas mal, en plus elle me fait penser a un film que j'ai vu récemment^^

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Un mauvais dieu dort dans les catacombes de mon cœur et si par malheur ma chérie ou la nature souffre alors l'enfer viendra bruler les corps, les ombres prendrons le cœur et ce mauvais dieu prendra les âmes des responsables de ces malheurs
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 31 Mai 2010 - 18:06

CHAPITRE 5

Terry apprend les fiançailles de Candy et Daniel Legrand par les journaux en même temps qu’il reçoit le rapport de Harrington. Il est fou de colère ! Sa chambre est sens dessous dessus.
Eleonore intervient finalement. Elle entre dans la chambre dévastée et regarde son fils, fulminant de colère, les larmes séchées sur ses joues. Elle ne comprenait plus. Il avait commencé à écrire comme elle le lui avait proposé et il avait changé. Mais aujourd’hui !!
- Terry !! Mais qu’est-ce qui ne va pas ?
Celui-ci ne l’ayant pas entendu entrée, se retourna brusquement et son regard perturba Eleonore. Pendant un instant, elle y vit tant de souffrances !
- Terry ? Que se passe-t-il ? Que t’arrive-t-il ?
- SORS D’ICI ! JE NE VEUX VOIR PERSONNE ! rugit-il
- Non, je ne sortirai pas tant que je ne saurais pas ce qui te met dans cet état. Je suis ta mère et je veux savoir !
- Il n’y a rien à savoir !
En baissant la tête, elle vit le journal roulé en boule, complètement chiffonné. Elle le prit et le déroula.
- Oh mon Dieu ! gémit-elle. Terry, je suis désolée ! Il doit y avoir une erreur !
- Pas autant que moi ! Laisse-moi !
- Non, nous devons en parler. Cela fait trop longtemps que ca dure. Que s’est-il passé à l’hôpital quand Candy est partie en pleurant ? Je ne suis pas aveugle, j’ai bien remarqué que vous étiez tous les deux bouleversés.
- Elle a fait son choix, dit Terry platement
- Non, elle t’aime autant que toi tu l’aimes et jamais tu ne me feras croire qu’elle t’a quitté ainsi. Dis-moi la vérité maintenant.
Il baissa la tête, hésita, serra les poings. Il semblait en proie à un dilemme cruel.
- Terry, je t’en prie. Que s’est-il passé ?
- Si tu savais ! Ce stupide accident ! Si seulement, j’étais mort à la place ! Oh, maman ! J’étais si proche du bonheur ! Je voulais l’épouser ! Et puis, cet accident a tout remis en cause.
- Terry, Candy t’aime malgré tout. Cela ne changeait rien pour elle. Nous parlions ensemble et quand elle parlait de toi, je sentais à quel point elle tenait à toi.
- Mais je ne suis plus rien, mère. Je ne peux plus la rendre heureuse ! Même si elle était restée, elle aurait fini par éprouver de la compassion et ensuite de la pitié pour enfin m’en vouloir de lui avoir gâché sa vie. Elle mérite d’être heureuse ! C’est pour cela…
Tout prenait forme dans l’esprit d’Eleonore. Tout se mettait en place. Terry avait sacrifié son amour !
- Non… Tu n’as pas fait ça ? Tu as rejeté son amour ? Mais Terry ! dit-elle, ne sachant que dire d’autre.
- Si, je l’ai fait, mère. Je lui ai rendu sa liberté. Mais si tu savais à quel point je m’en veux des paroles que je lui ai dites pour lui rendre sa liberté… ! dit-il en se prenant la tête entre les mains.
- Je comprends maintenant ! Oh la pauvre enfant ! Je ne comprenais pas sa réaction et son silence.
- Ne revenons pas là-dessus, mère. Je souffre suffisamment. Je savais qu’en faisant cela, je prenais le risque de souffrir un jour en apprenant son mariage mais là ! C’est au-dessus de mes forces ! Avec cet hypocrite ! J’aurais préféré qu’elle épouse Albert, sincèrement !
- Mais il n’est pas trop tard ! Tu peux empêcher tout cela, Terry. Elle t’aime, j’en suis sûre.
- Non, mère, je ne peux pas. Je ne suis plus rien. Même si elle voudrait encore de moi, moi, je ne pourrais accepter un tel sacrifice ! Maintenant, laisse-moi, s’il te plait.
Eleonore le regarda encore et se résigna à sortir pour le laisser avec son chagrin. Mais pourquoi étaient-ils condamnés à être séparés ainsi ? Ils avaient assez soufferts l’un et l’autre pour subir une telle épreuve en plus. Elle allait tirer ça au clair ne serait-ce que pour Candy.
°°°°°
Les jours suivants furent délicats pour Terry qui refusait de sortir de sa chambre. Quelques jours plus tard, un matin, il se décida à prendre son petit-déjeuner avec sa mère à la grande surprise de celle-ci. Eleonore lisait le journal et se retourna pour voir son fils entrer.
En s’installant en face d’elle, il posa les yeux sur le journal sans y faire attention mais son regard fut attiré par une photo. Il prit le journal et ouvrit la bouche de surprise. Sa mère avait lu l’article et regardait le visage de Terry exprimant la surprise au fur et à mesure qu’il lisait.

« Le MILLIARDAIRE WILLIAM ALBERT ANDRE A REPRIS LES RENES DE L ENTREPRISE FAMILIALE »
La famille André, l’une des plus riches familles de notre pays, a annoncé hier lors d’une réunion publique la prise de pouvoir des entreprises André par Monsieur William Albert André, qui jusqu’à maintenant était resté dans l’ombre.
Lors de cette annonce publique, Monsieur William Albert André a présenté sa fille adoptive Candice Neige André. L’héritière, a démenti la rumeur de ses fiançailles avec Monsieur Daniel Legrand, son cousin. Et elle a assuré qu’aucun mariage n’était envisageable à ses yeux. D’autre part, interrogée sur son rôle dans les affaires familiales, elle a décrété qu’elle travaillait en tant qu’infirmière et le bien-être des autres était son objectif.

Terry regarda longuement la photo montrant Albert, vêtu d’un costume élégant et coûteux et surtout la jeune fille blonde, reconnaissable entre mille, à ses côtés. Elle était toujours aussi belle. Son cœur se serra à l’envie de la prendre dans ses bras, de lui caresser le visage.
Il leva les yeux vers sa mère, avec un sourire qui ne laissait transparaître que sa satisfaction.
- Eh bien, pour une nouvelle ! Albert n’est autre que le père adoptif de Candy !
- Oui, et il a démenti les fiançailles de Candy, ajouta Eleonore.
- Bien sûr, Albert n’aurait pu laisser faire une chose pareille d’autant qu’étant donné ses droits, il a dû prendre un sacré plaisir à remettre Daniel Legrand à sa place. J’aurais voulu être là pour voir sa tête !
- Elle est donc libre.
- Je sais à quoi tu penses, mère mais regarde comme elle est belle. En plus, maintenant, elle est l’héritière André et les soupirants ne vont pas manquer. Sa famille va choisir pour elle. Et je ne pense pas qu’elle ait le droit d’épouser le premier venu !
- Apparemment, elle n’a pas l’intention de se marier, souligna Eleonore
- Eh bien, Candy, te voilà fille de bonne famille et tu vas devoir être quelqu’un d’autre. Quoique je doute que tu te laisses changer.
Après son repas, il repartit dans sa chambre avec le journal. Eleonore sourit discrètement de l’attitude de son fils. Oui, il l’aimait toujours.
°°°°°
Albert fut surpris de recevoir une lettre de Terry.
« Cher Albert,
Ou devrais-je dire Monsieur William André ? Tout d’abord, je te félicite.
Ensuite, je dois t’avouer ma grande surprise en apprenant cette nouvelle. Dire que tu m’as sauvé d’une bagarre à Londres et que tu m’as ramené au collège St Paul dans un état peu louable. Je pense que je ne suis pas le seul à avoir été surpris, n’est-ce pas ? Je pense que Candy a dû être surprise mais aussi soulagée que ce soit toi, son père.
Jamais je ne m’étais pas douté un seul instant que mon ami était un membre d’une des plus grandes familles du pays !
Je suis heureux que ce soit toi le père de Candy, elle est entre de bonnes mains. Prends bien soin d’elle. Mais je ne m’inquiète pas à ce sujet. Tu as toujours été près d’elle pour la protéger et dans les mauvais moments.
Amicalement
Terrence »

Albert resta songeur après la lecture de la lettre. Devait-il en parler à Candy ? Elle avait tant souffert après son retour de New York et il savait qu’elle souffrait encore. Même si elle se montrait enjouée et gaie, son sourire n’était plus aussi épanoui, aussi heureux qu’avant. Elle tentait toujours de l’oublier. Mais y arriverait-elle un jour ? Albert en doutait. Quand il était parti en Afrique, il l’avait laissée aux bons soins de Terry car il avait reconnu les vrais sentiments. Il n’avait pas compris la véritable raison de leur rupture. Et Candy esquivait la discussion. Elle en avait parlé le jour de son retour mais tout était tellement confus alors…
Parfois, alors qu’elle pensait être seule, il voyait un voile de tristesse passer dans son regard et savait qu’à ces moments-là, elle pensait à Terry.
Il décida de répondre à Terry et que peut-être cela relancerait la relation entre les deux jeunes gens.
°°°°°
« Cher Terrence,
Je te remercie de tes félicitations. Oui, j’avoue que j’ai surpris beaucoup de monde et bien plus que tu ne peux l’imaginer. Surtout Candy. Mais je ne pouvais lui dire. Son cœur est si bon et si généreux qu’elle m’a pardonné.
J’ai lu dans les journaux que tu écrivais pour le théâtre maintenant. J’en suis heureux pour toi. Je sais que le théâtre te passionne depuis toujours.
Candy reste elle-même et je ne veux pas qu’elle change. Je pense que tu seras d’accord avec moi. Mais elle n’est plus la même depuis son retour de New York. Elle se montre forte et nous faisons tout pour qu’elle soit heureuse.
Si, je passe à New York, je serai heureux de te revoir, si tu le veux bien.
Prends soin de toi, mon ami.
Amicalement
Albert »
Terry sourit en lisant cette lettre. Oui, Candy ne changerait jamais et c’était aussi bien comme ça. Un ange ne peut changer.
Il n’avait jamais répondu aux lettres de Candy et elle avait arrêté de lui écrire. Il gardait précieusement ses lettres comme toutes celles qu’il avait d’elle et qu’il lisait régulièrement connaissant chaque mot par cœur.
°°°°°
Candy était repartie à la Maison Pony afin de réfléchir à sa voie. Tant d’évènements s’étaient produit dans sa vie !! Terry, malgré tous ses efforts occupait toujours ses pensées. Et elle en souffrait toujours autant comme une blessure qui ne cicatrise pas et qui saigne doucement.
Alistair, son cher Alistair était parti et n’était pas revenu ! Il laissait derrière lui chagrin et une perte inestimable.
Candy pouvait passer des heures sur sa colline à repenser à son passé. Elle aidait Mademoiselle Pony et Sœur Maria mais elle ne pouvait s’empêcher d’aller se recueillir et de réfléchir à sa vie.
Albert était occupé maintenant, bien qu’il venait parfois la voir comme avant. Il restait le même. Annie venait aussi à la Maison Pony à la grande déception de Madame Brighton. Mais Annie avait réussi à se redresser et à aller à l’encontre des désirs de sa mère. Elle avait failli perdre sa meilleure amie, sa sœur.
Finalement, Candy prit une décision. Il lui fallait juste en parler à ses amis. Elle comprenait qu’ils n’accepteraient pas sa décision si facilement. Mais, elle sentait qu’elle en avait besoin. Elle alla donc en parler à Mademoiselle Pony et Sœur Maria.
Mademoiselle Pony regardait souvent Candy à la dérobée et remarquait cette mélancolie qui frappait son regard. Son sourire bien qu’il fut toujours présent n’avait plus la même intensité. Sa petite avait perdu plus que son cœur à New York. Candy n’en avait jamais parlé.
- Mademoiselle Pony ? Je peux vous parler un instant, demanda Candy
- Mais bien sûr, mon enfant. Entre et nous allons faire une tasse de chocolat.
Après quelques minutes, elles s’assirent.
- Alors, Candy, que souhaitais-tu me dire ?
- J’ai beaucoup réfléchi depuis que je suis ici et j’ai pris une décision.
- Oui, tu as dû vivre beaucoup d’épreuves. Mais je n’ai jamais douté de toi et de ton cœur.
- J’ai décidé d’aller en France, mademoiselle Pony.
- Mais, il y a la guerre ! commenta-t-elle, surprise. Et elle commença à comprendre la vision de Candy même si elle redoutait la finalité de cette décision.
- Je sais et c’est la raison pour laquelle je souhaite m’y engager comme infirmière volontaire. Ils ont besoin d’aide et j’aurais voulu être là pour Alistair. Ici, je ne puis être aussi utile qu’en France.
- Je comprends mais cela risque d’être difficile, tu sais ?
- Je le sais, mademoiselle Pony.
- Dis-moi, Candy, sincèrement, n’y aurait-il pas une autre raison à un départ si loin et dangereux ?
Les yeux de Candy brillèrent de larmes contenues durant un court instant. Elle baissa la tête et dit :
- Si, il y a une autre raison mais elle est secondaire. Ma rupture avec Terry me fait encore souffrir et combler la souffrance des autres qui en ont besoin pourrait m’aider à oublier la mienne. Mais, le désir d’être utile là-bas est prioritaire et ce n’est pas une excuse pour oublier mon chagrin.
- Je le sais, Candy. Je te connais. Qu’en dit Albert ?
- Il ne le sait pas encore. Vous êtes la première à l’apprendre. Cela m’étonnerait qu’Albert me laisse faire étant donné qu’Alistair n’est pas revenu.
- Que comptes-tu faire alors ?
- Je ne sais pas comment leur annoncer.
- Tu trouveras le moyen, Candy.
Après cette conversation, Candy décida finalement d’écrire une lettre à ses amis pour leur annoncer sa décision et son départ. Durant ce temps, elle organisa son départ.
Un jour, Annie était venue la voir et Candy voulait lui dire de vive voix pour qu’elle comprenne ses raisons.
- Annie, Je voudrais te parler
- Oh moi aussi Candy. J’ai une grande nouvelle, répondit Annie excitée
- Bon alors, vas-y, tu en meurs d’envie.
- Je suis si heureuse, si tu savais Candy ! Archibald m’a demandé en mariage ! Enfin ! Nous sommes fiancés !
- Il a mis le temps ! Je suis heureuse pour vous !
- Oui mais avec le décès d’Alistair, Archibald avait besoin de temps et je n’ai pas voulu le précipiter. Tu es ma demoiselle d’honneur, Candy, c’est obligatoire, tu ne peux me le refuser.
- D’accord, c’est entendu.
Et Candy ne put évidemment pas parler de son projet ne voulant pas briser la joie d’Annie qui faisant tant plaisir à voir.
- Et toi, Candy, qu’avais-tu à me dire ?
- Oh, rien d’intéressant. Ca peut attendre.

a suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyMar 1 Juin 2010 - 9:23

CHAPITRE 6

« Cher Albert,
Pardonne-moi de t’écrire ainsi, toi qui as toujours près de moi dans les moments les plus durs. J’ai pris le temps de beaucoup réfléchir sur ma vie pendant que j’étais à la Maison Pony. J’ai pu prendre conscience de mes erreurs et aussi de ce que je voulais vraiment faire de ma vie.
J’aurais aimé t’en parler mais je te connais suffisamment pour savoir que tu ne seras pas d’accord sur ma décision. Pardonne-moi mon manque de courage de ne pas t’affronter de vive voix pour t’expliquer. Je m’étonne moi-même.
A l’heure où tu lis cette lettre, je suis sur le bateau qui m’emmène en France. J’ai décidé de m’engager comme infirmière volontaire. La disparition d’Alistair m’a fait comprendre qu’il est possible de se battre pour des idéaux et de sauver des vies humaines. Je suis infirmière et mon rôle est de sauver des vies. La France a besoin de mon aide, les soldats ont besoin de mon aide. Bon nombre d’entre eux ont une famille et je ferais mon possible pour qu’ils la retrouve.
Je m’en suis toujours reproché de ne pas être partie la première fois. Flanny est partie et elle avait une famille alors que moi non. J’avais hésité à cause de Terry. Aujourd’hui, comme tu le sais, je suis seule dans mon cœur. Je vous ai, vous, tous mes amis, toi, mon ami et ma famille, mais j’ai besoin d’être utile pour les autres.
J’espère que vous comprendrez ma démarche et que vous me pardonnerez. Ne vous inquiétez pas, je ferais très attention et je vous écrirais dès que j’en aurais la possibilité.
Je pense très fort à vous,
Ta fille Candy. »

A la fin de la lecture de la lettre, Albert ne pouvait croire ce qu’il lisait. Candy le surprenait toujours même s’il la connaissait bien. Oui, il savait qu’elle faisait toujours passer le bien des autres avant le sien mais dans le cas présent, il n’appréciait pas sa décision. Ils avaient perdu Alistair et voilà que Candy prenait la même décision !! Il n’arrivait à comprendre la manière dont Candy leur avait annoncé sa décision : elle les mettait au pied du mur.
« Oh Candy ! Pourquoi une telle épreuve encore ? Ne serait-ce pas pour oublier Terry ? »
Il fallait qu’il annonce cela à la famille mais il fallait d’abord qu’il l’accepte lui-même. Georges arriva.
- Quelque chose ne va pas, monsieur William ?
- Non, Georges. Ca ne va pas du tout.
- Puis-je vous aider ?
- Je ne crains que non, hélas. Candy est partie en France.
- Comment ?! mais pourquoi ? A-t-elle été envoyée ?
- Non, elle a pris sa décision elle-même. Tenez. Lisez.
Georges était sous le choc comme Albert. Il l’avait vu grandir et s’était pris d’affection pour la petite Candy.
- Maintenant, Georges, il me faut l’annoncer aux autres mais avant je vais contacter un ami à moi qui se trouve en France à un haut poste de commandement. Contactez la famille, s’il vous plait.
- Bien, monsieur William.
Certes, Albert ne pouvait faire revenir Candy contre son gré mais au moins il avait la possibilité de l’éloigner du front et la tenir en sécurité.
°°°°°
- Je vous l’avais bien dit que cette fille nous amenait des ennuis : d’abord l’accident d’Anthony, ensuite la mort d’Alistair et voilà qu’elle continue de trainer notre nom dans la catastrophe ! se plaignit tante Elroy après l’annonce de William.
- Vous parlez de ma fille, je vous le rappelle. De plus, son engagement est un geste noble. Candy a toujours montré beaucoup de courage contrairement à certains membres ici présents.
- Je vois qu’elle vous a également tourné la tête, William. Vous acceptez sans sourciller toutes ses lubies !
- Vous ne l’avez jamais aimé, ma tante, vous ne lui avez jamais laissé une chance de vous montrer qui elle était ! s’écria Archibald, encore sous le choc de la nouvelle.
- Qui elle est ? Mais ce n’est qu’une fille d’écurie, une orpheline ! Il n’y a rien d’autre à savoir sur elle ! lança Eliza, jalouse depuis toujours.
- Tais-toi, Eliza ! Tu es loin d’arriver à la cheville de Candy ! répliqua Archibald. Tu as toujours été jalouse d’elle depuis le premier jour où elle est arrivée !
- Cela suffit ! tonna William. Maintenant, si vous le permettez, je voudrais discuter avec Archibald et Annie.
- Oncle William ? demanda Daniel
- Oui ?
- Ne peux-tu pas la faire revenir ?
- Je crains que non, Daniel. Candy avait ses raisons que j’ai accepté et vous savez comme moi qu’il est difficile de la contraindre à faire contre son gré.
- Mais tu aurais dû l’en empêcher ! C’est ta fille ! Elle risque de se faire tuer là-bas ! Elle n’est donc rien pour toi ?? s’emporta Daniel
- Candy compte bien plus à mes yeux que tu ne le crois et je suis au courant du climat qu’il règne en Europe. Si j’avais pu l’en dissuader, crois-moi je l’aurais fait. Et maintenant, je te demanderai Daniel de sortir avec les autres.
Dès qu’ils furent sortis, William se tourna vers Annie qui sanglotait et Archibald qui semblait perdu.
- Annie, reprenez-vous. Cela ne sert à rien. Candy a pris sa décision.
- Oh si vous saviez comme je m’en veux. Je ne l’ai pas senti tant j’étais heureuse pour moi-même. Elle a tenté de me le dire, je crois mais je n’ai pas insisté. Une fois encore, je l’ai abandonnée ! sanglota Annie.
- Non, vous vous trompez, Annie. Personne n’est lâche dans cette histoire. Même si Candy avait tenté de vous le dire, elle a préféré vous protéger en vous évitant des contrariétés.
- Elle a toujours veillé sur moi, depuis que nous sommes petites ! Mais qui veille sur elle, là-bas ? Et si elle ne revenait pas ? Oh, je ne m’en remettrai pas.
- Assez ! s’interposa Archibald. Elle reviendra. Tu n’as pas le droit de dire cela, Annie. J’ai confiance en elle-même si j’ai peur pour elle. Nous devons nous montrer forts comme elle l’est elle-même.
- Oui, vous avez raison, Archibald.
- Oncle William, puis-je vous parler ? demanda-t-il
- Bien sûr.
- Je vous laisse, j’ai besoin de me reprendre, dit Annie en sortant.
- Je vous écoute.
- Pourquoi a-t-elle fait ça ? Vous en avez bien une idée.
- Eh bien, Candy a toujours fait passer les autres avant elle et c’est pour cela qu’on l’aime. Elle a choisi sa vocation en ce sens.
- Oui, sans doute. Mais de là à partir là-bas ! Je suis sûr que c’est à cause de ce Grandchester et je pense que vous le savez aussi.
William baissa la tête en soupirant. Archibald avait raison, il le savait. Il relava la tête et dit :
- Sa rupture avec Terry l’a beaucoup affecté. Elle ne s’en est pas remise même si elle nous fait croire le contraire. Mais, elle lutte. Le lien qui les unit est très fort et je ne crains que celui-ci ne les fasse plus souffrir qu’ils ne l’imaginent. Je ne connais pas vraiment la raison qui les a poussé à se séparer mais à mon avis ce n’en était pas une bonne. Espérons seulement que leur douleur s’estompera au fil du temps. Mais de là à ce qu’elle disparaisse, je n’y crois pas.
- Je m’en doutais. Qu’en pense-t-il ?
- Je ne le sais pas. Je ne pense pas qu’il le sache sinon il aurait tenté de la retenir, croyez-moi. Il était le seul à pouvoir le faire.
°°°°°
Eliza était folle de joie depuis l’annonce de l’oncle William ! Enfin, elle allait être débarrassée de cette intrigante. Mais, elle voulait se venger d’un évènement qui l’avait marquée. C’était le moment idéal !
C’est ainsi qu’elle alla à New York et se présenta chez Eleonore Baker en tant que membre de la famille André. Eleonore était persuadée qu’il s’agissait de Candy et accepta de la recevoir avec une grande joie. Quelle ne fut pas sa déception en voyant une jeune femme rousse, habillée de manière très voyante et affichant un air hypocrite. Du premier coup d’œil, cette fille ne l’inspirait pas mais elle l’avait fait entrer.
- Bonjour, Madame Baker. Je suis enchantée de vous rencontrer enfin. Votre fils m’a tellement parlé de vous au collège St Paul.
- Ah, vous étiez une camarade de Terry ? demanda Eleonore, surprise
- Oui, nous étions assez proches. J’ai appris son accident mais j’ai voulu lui donner un peu de temps afin de ne pas trop le bousculer.
- Oui, vous avez eu raison. Que me vaut cette visite, mademoiselle ? demanda Eleonore, intriguée
- Je voulais simplement prendre de ses nouvelles. Nous sommes venus à New York et il y avait si longtemps que je n’ai vu Terry… Avant je le voyais sur scène mais maintenant il se fait plus rare encore. Serait-il là, peut-être ?
- Euh… oui. Mais, je ne peux vous garantir qu’il accepte de vous recevoir. Il écrit en ce moment.
- Je comprends. Mais j’aimerais tellement lui dire bonjour, s’il vous plait. Je ne resterai pas longtemps, je vous l’assure, dit Eliza avec un sourire.
- Je vais le prévenir.
Eleonore appela une domestique et lui indiqua le motif. Celle-ci partit prévenir Terrence. Comme sa mère avant lui, il crut qu’il s’agissait de Candy. Et se dirigea vers le salon pour la recevoir. En entendant son fils arriver, Eleonore s’excusa et sortit.
Eliza savourait cet instant. Enfin, elle allait se venger.
La porte s’ouvrit laissant apparaître un Terry plus que surpris.
- Eliza ? Mais que fais-tu ici ?
- Oh bonjour Terry. Tu n’as pas changé toujours aussi surprenant. Je venais prendre de tes nouvelles.
- C’est fait. Tu peux repartir, je ne te retiens pas.
- Je vois. Tu es déçu ! tu pensais qu’il s’agissait de Candy ! Mon pauvre ! cela ne risque pas d’arriver ! dit-elle en riant
- Et pourquoi cela ? dit-il sachant pertinemment qu’elle attendait cette question.
- Tu n’es donc pas au courant ?
- Si tu as quelque chose à me dire, dis le tout de suite avant que je ne te fasse mettre dehors.
- Je doute que tu puisses le faire dans ton état. Mais bon, comme j’ai d’autres choses à faire de toute façon, je ne vais pas te laisser ainsi. Candy n’est plus ici. Tu n’es pas prêt de la revoir.
- Qu’as-tu donc encore fait ?
- Moi ? Rien, voyons. Cette écervelée a pris, pour une fois dans sa vie, la meilleure décision qui soit. Elle s’est engagée sur le front en France.
Et elle jubila intérieurement en voyant le visage de Terry qui blêmi sous le choc et le doute s’insinuer dans ses yeux. Cela ne dura que peu de temps, mais cela lui avait suffit pour satisfaire sa vengeance.
- Que dis-tu ? Qu’as-tu encore inventé ?
- Je n’ai rien inventé du tout. Si je suis venue c’est simplement pour te l’annoncer de vive voix plutôt que tu ne l’apprennes par hasard. Nous nous connaissons tous les deux et je sais comment te le dire sans te faire de la peine. Si tu ne me crois pas, demandes à l’oncle William.
- J’ai besoin d’être seul.
- Bien sûr, je comprends. Nous avons perdu Alistair là-bas. Tu sais, peu de personnes en reviennent. Bien, je vais te laisser, bonne journée, Terry. Et j’espère à bientôt.
Et elle partit un sourire satisfait sur les lèvres après avoir jeté son venin. Après son départ, Terry était effondré. Il ne pouvait le croire. Comment était-ce possible ? Pourquoi avait-elle fait cela ?
Eleonore revint et n’eut pas le temps de lui parler qu’il partit s’enfermer de nouveau dans sa chambre, le regard sombre. Son cœur avait cessé de battre. La vie ne lui valait plus d’être vécue. Il ne pouvait même pas aller la rechercher, la protéger. Le chagrin le ravagea de nouveau.
Eleonore se douta que quelque chose s’était passé qui avait bouleversé Terry et cela avait à voir avec cette fille rousse. Qui était-elle ? Qu’était-elle venue faire ici ? Qu’avait-elle dit à Terry pour le mettre dans cet état ? Elle supposa qu’il s’agissait de Candy car rien d’autre ne le mettait dans cet état depuis leur rupture. Que s’était-il passé ? Etait-elle mariée ? Etait-elle malade ?
a suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyMer 2 Juin 2010 - 12:04

CHAPITRE 7


Candy se retrouva avec d’autres infirmières dans des voitures en direction de l’hôpital auquel elle était affectée. Certaines d’entre elles ne feraient que transiter dans celui-ci avant de rejoindre le leur.
Elle se présenta et fut conduite au médecin de l’hôpital, le docteur Durand. Celui-ci la regarda gravement, la jugeant intérieurement.
- Bonjour, mademoiselle André. Bienvenue chez nous. Ce n’est pas l’hôpital de Chicago comme vous pouvez le constater. Ce bâtiment a été transformé en hôpital militaire d’une part par manque de bâtiments et d’autre part, pour recueillir les soldats du front, s’ils arrivent jusqu’ici. Les cas que vous pourrez voir ici sont très différents et si vous êtes sensible autant le dire tout de suite car nous ne pourrons pas nous occuper d’un éventuel malaise du personnel.
- Bonjour, docteur. N’ayez crainte, j’ai suivi une formation afin d’être préparée à ce genre de travail.
- Oui, sans doute mais entre la théorie et la pratique, il y a une marge.
- Je peux vous assurer de ma résistance. J’aime mon travail et j’ai pris la décision de venir ici de mon plein gré et en connaissance de cause.
- Bien. Alors, je vais vous laisser regagner vos locaux que vous partagerez avec d’autres collègues et je vous attends demain matin.
- D’accord. Je vous remercie.
Quand elle fut partie, le docteur Durand réfléchit quelques minutes. Il savait qui elle était, on lui avait dit de faire son possible pour ne pas l’exposer à un trop grand danger. Elle venait d’une famille importante et il se demandait comment elle réagirait demain. Elle aura tôt fait de regretter son petit caprice. Mais elle semblait sûre d’elle et déterminée.
°°°°°
Le lendemain matin, une infirmière avait fait la visite de l’hôpital à Candy avant de l’emmener dans son service. Quand Candy commença à déambuler avec son chariot pour prodiguer les soins aux soldats avec sa collègue, elle dut se retenir parfois de montrer son choc. Certains de ces hommes avaient été très touchés. Certains étaient jeunes. Certains gémissaient, ou criaient. Mais, Candy s’approchait d’eux avec un doux sourire en essayant de les réconforter et les soulager comme elle le pouvait. Dans son esprit, elle s’imaginait qu’il s’agissait d’Alistair et c’est, forte de cette image qu’elle surmontait le choc.
Les soldats commençaient à s’habituer à cette jolie infirmière au doux sourire. Certains finissaient par oublier durant un instant l’horreur de cette guerre. Candy travaillait sans relâche, alternant les soins aux soldats et l’assistance durant les opérations avec le docteur Durand.
Le docteur Durand était satisfait d’elle et la considérait avec beaucoup de chaleur. Parfois, il se surprenait à se demander les véritables raisons qui avaient poussé une si jolie jeune fille à s’engager. Elle ne manquait de rien matériellement, il s’en doutait. Elle ne portait pas de bague ni d’alliance, ce qui excluait un fiancé sur le front. Un chagrin d’amour en serait-il la raison ? Mais, elle exécutait son travail avec beaucoup de courage même quand le cas était plus difficilement supportable.
°°°°°
Un jour, un convoi arriva emmenant avec lui, Flanny. Quand elle vit Candy, elle fut stupéfaite.
- Flanny ! s’écria avec joie Candy.
- Candy, mais que faites-vous ici ? s’étonna Flanny.
- Je me suis engagée comme volontaire.
- Quel geste noble !! Espérons que vous êtes moins tête de linotte qu’à Chicago, sinon nous courons au désastre !
- Je vois que vous n’avez pas perdu votre sens de l’humour, Flanny, plaisanta Candy.
Leurs rapports n’avaient pas changé.
- Ecoutez Flanny, je ne comprends pas votre attitude envers moi. Du premier jour où vous m’avez vue, vous m’avez jugée. Ne peut-on pas trouver un terrain d’entente surtout si nous sommes appelées à travailler ensemble dans ce climat. Les malades n’ont pas besoin de tensions supplémentaires, je pense.
- Oui, vous avez sans doute raison, Candy. Veuillez m’excuser. Mais je ne comprends pas votre obstination à continuer sur cette voie. Mais, ce sont vos raisons et elles ne me regardent pas. Rassurez-vous, je m’efforcerais de maintenir un bon climat entre vous et moi.
- Merci, Flanny.
Flanny put au fil du temps remarquer que Candy effectuait son travail avec ferveur. Le soir, comme elles partageaient la même chambre, elle entendait parfois les gémissements de Candy qui sanglotait doucement. Mais elle n’osait interroger sa compagne. Un soir pourtant, alors que Flanny arriva dans la chambre, elle vit que Candy avait les yeux rouges et son entrain n’était pas à l’ordre du jour. Elle qui l’avait toujours vu gaie et insouciante ! Elle la regarda sans savoir s’y prendre.
- Que se passe-t-il, Candy ? demanda-t-elle abruptement
- Oh, ca va aller, Flanny. Je suis juste un peu fatiguée, je pense et de voir certains d’entre eux partir sans avoir revu leur famille m’attriste.
- Votre famille vous manque ?
- Mes amis, oui. Je n’ai pas vraiment de famille.
- Je vois.
- Non, je ne pense pas. Contrairement à ce que vous croyez Flanny, je ne suis pas née dans un milieu aisé. J’ai vécu dans un orphelinat avant d’être adoptée par la famille André.
- Je ne savais pas, Candy. Jamais je n’aurais imaginé cela, vous êtes toujours si gaie, si pleine de vie !
- Je n’ai pas l’habitude de m’apitoyer sur mon sort.
- Excusez-moi, Candy, je vous ai mal jugée.
- Ce n’est rien.
- Au fait, je voulais vous demander quelque chose. Vous allez me trouver indiscrète mais…
- Allez-y, Flanny, je ne mords pas.
- Avez-vous réussi à voir ce beau jeune homme qui était venu vous voir à Chicago ? Il semblait si heureux à l’idée de vous revoir, et je vous ai enviée. Oui, Candy, je vous ai enviée car il était si épris de vous, cela se voyait comme le nez au milieu de la figure.
- Oui nous nous sommes croisés à son départ, répondit Candy avec un voile de tristesse dans les yeux.
- Et c’est tout ? J’aurais pensé que vous seriez ensemble par la suite. C’était bien pour lui que vous aviez pris autant de risque ?
- Oui, souffla-t-elle. Mais nous avons rompu par la suite.
- Il doit s’agir d’un malentendu.
- Non, je suis désolée.
- Et c’est pour lui que vous pleurez le soir, Candy ? demanda Flanny, compatissante
- Oh…
- Oui, je vous entends. Dites-moi, Candy, c’est pour lui que vous pleurez, n’est-ce pas ?
- Oui, je… je l’aime encore. Je n’arrive pas à l’oublier, dit-elle dans un sanglot.
- Je vois. C’est une des raisons pour lesquelles vous êtes ici ?
- Aussi.
- S’est-il engagé ?
- Non, oh non. Il… a eu un accident et est paralysé. Il n’a pas voulu de moi mais je ne peux m’empêcher de continuer de l’aimer.
- Je comprends. Il vous aime aussi encore, j’en suis sûre. Mais, vous savez c’est très difficile pour un homme de se retrouver dans cette situation. Déjà, en général, ce n’est pas facile.
- Je sais, Flanny. Mais…
- Reposez-vous, Candy. Nous en reparlerons une autre fois, vous êtes trop fatiguée.
- Merci Flanny.
°°°°°
- Candy ! Venez vite ! cria Flanny en courant vers les urgences.
Candy lui emboîta le pas et elles se précipitèrent vers le nouveau convoi qui venait d’arriver.
- Candy, préparez ceux-là, et Flanny, ceux-ci. Ce sont les plus urgents, ordonna docteur Durand. Ensuite, vous m’aiderez pour les opérations.
- Bien, docteur, répondirent-elles.
Après avoir effectué leurs tâches, elles se rendirent compte que l’après-midi avait commencé. Elles avaient passé la matinée à aider le docteur Durand. Candy ferma les yeux et offrit son visage à l’air frais du jardin du couvent. Elle repensa aux dernières heures : un jeune homme d’environ 25 ans avait dû être amputé de la jambe droite ; certains avaient été sauvés et s’en sortaient plus ou moins bien mais 2 d’entre eux étaient décédés. Candy pensa à leurs familles.
- Quand donc finira cette guerre ridicule ? dit-elle tout haut
- Quand les hommes seront raisonnables, s’ils le sont un jour, Candy, lui répondit le docteur Durand
- Mais ne voient-ils pas le nombre de victimes innocentes ?
- La guerre n’a pas le même prix à leurs yeux.
- Ces hommes avaient une famille, docteur.
- Oui, je le sais, Candy. La vôtre vous manque ? Je comprendrais, vous savez.
- Ce n’est pas la même chose, docteur. Et puis, je souffre pour eux car nous avons perdu un cousin ici. Il a été abattu lors d’une bataille aérienne.
- Je vois. Vous savez, Candy, je dois vous avouer que la première fois où je vous ai vue, je ne pensais pas que vous tiendrez le coup. De plus, je me demandais s’il s’agissait d’un caprice d’une jeune fille qui tentait d’occuper ses journées ou de faire enrager sa famille mais j’ai pu me rendre compte que vous aimiez votre travail et que je m’étais trompé sur vous. J’ai vu le changement depuis que vous êtes arrivée. Même si nous ne voyons que des soldats blessés et parfois très gravement, vous avez su leur donner un petit rayon de soleil, une lumière alors qu’ils n’y voyaient plus.
- Ils sont si seuls et semblent perdus et une présence leur permet de garder le moral même s’ils sont loin de chez eux.
- Oui vous avez raison, Candy. Même s’ils font la guerre, ils restent humains.
- Et vous, docteur, je ne vous ai jamais vu aller voir votre famille même quand vous avez quelques jours de repos.
- J’ai perdu ma femme et ma fille lors des premiers bombardements. Et je suis resté pour elles.
- Oh, je suis désolée.
- Ce n’est rien. On a tous plus ou moins une raison d’être ici, vous savez. Et la vôtre, quelle est-elle ?
- La mort d’Alistair, mon cousin, m’a fait réfléchir.
- Et c’est tout ?
- Oui, docteur. Pourquoi ?
- Comme ça. Enfin, bon. Je vais retourner à mes malades.
- Je vous suis, docteur.
°°°°°
Une semaine plus tard, la bataille d’Arras fit des ravages et l’hôpital fut rapidement envahi par les blessés qui arrivaient en très grand nombre. Les infirmières travaillèrent sans relâche pour sauver leurs vies. Certains ne survécurent pas malgré leurs efforts. Et certains médicaments commençaient à manquer. Les infirmières soignaient au fur et à mesure, mécaniquement, leurs réflexes professionnels prenant le dessus. Candy soignait un jeune homme blessé à la baïonnette. Sa plaie était importante et perdait beaucoup de sang. Quand elle leva les yeux vers son visage, elle eut un sursaut.
- Charly ?
- Candy… Je croyais rêver… Un ange… Terry a…vait raison… Tu es… ange…
- Repose-toi, Charly, je m’occupe de toi. Nous parlerons plus tard.
Candy s’occupa de Charly avec le docteur Durand.
- Vous le connaissez, Candy ?
- Oui, docteur.
- Alors, soignez-le bien. Il va s’en sortir. Mais il aura une forte fièvre durant quelques jours. A surveiller.
- Bien docteur.
Quelques jours plus tard, Charly était hors de danger. Il regarda arriver Candy qui s’arrêtait près des autres soldats. Quand elle arriva à lui, elle lui sourit.
- Candy, tu n’as pas changé.
- Toi non plus Charly. Je suis contente de voir que tu es sain et sauf.
- Peux-tu m’expliquer, Candy, pourquoi Terry t’a laissé venir ici ?
La mention de Terry la prit au dépourvu. Elle ne savait que répondre.
- Il doit être tombé sur la tête ! Et cela ne lui ressemble pas. A moins que tu ne l’aies suivi. Il est en France ?
- Non, il est à New York aux dernières nouvelles.
- Je vois, tu as été plus forte que lui. Il va venir te rechercher. Je le connais et j’ai compris à quel point vous vous aimiez tous les deux, il ne va pas te laisser ici en plein danger. Il tient trop à toi.
- Nous… avons rompu, Charly.
- Comment ? demanda Charly, stupéfait. Il n’arrivait pas à le croire. Elle devait sans doute le taquiner.
- Terry a eu un accident et est paralysé. Il m’a chassé.
- Quoi ?! dit-il en se redressant, oubliant la douleur de sa blessure durant un court instant. Mais ce n’est pas possible ! Et tu l’as laissé ?
- Il a été on ne peut plus clair à ce sujet.
- Quel idiot !! Quand je rentrerai, j’irai le voir et nous parlerons.
- Mais toi, Charly, que fais-tu ici ?
- Je me suis engagé pour éviter la prison. Mais à la fin de la guerre, si celle-ci se termine un jour, j’ai pris la décision de me ranger et de ne plus faire de conneries.
- Je suis contente pour toi.
Après le départ de Candy, Charly réfléchissait. Il essayait de comprendre toute cette histoire. Il connaissait leurs sentiments à l’un et à l’autre et ne pouvait croire cette rupture. Il fallait faire quelque chose. De plus, ils devaient souffrir l’un et l’autre. Il se souvenait du retour de Terry de Londres et la tristesse qu’il avait senti surtout quand il lui avait parlé de Candy. Comment pouvait-il agir si loin ?
°°°°°
- Candy, tu sais, j’ai beaucoup réfléchi. Tu ne devrais pas abandonner.
Candy le regarda sans comprendre.
- Je parle de Terry. Tu l’aimes toujours ?
- Oui, Charly.
- C’est pour ça que tu es venue ici ? Pour l’oublier ?
- En partie oui.
- Quel crétin ! s’emporta Charly. Non seulement il chasse la femme de sa vie et ensuite, il risque de te perdre définitivement. Il n’a pas réagi quand tu lui as dit que tu venais ici ?
- Ben, en fait, je ne lui ai pas dit. Je ne sais même pas s’il est au courant.
- Mais vous êtes deux idiots, ma parole !
- Charly, calme-toi. Tu dois te reposer encore. Tu n’es pas encore tout à fait rétabli.
- Candy, promets-moi que dès que nous serons rentrés, tu iras le voir et tu essaieras de lui faire entendre raison ?
- Tu sais comme moi qu’il peut se montrer têtu.
- Oui, c’est ce qui fait son charme, non ? Si tu l’aimes vraiment autant que je le pense, tu devrais écouter ton cœur et agir. C’est une question de temps. Il finira par se rendre. De toute façon, je suis certain qu’il souffre le martyre depuis que tu es partie.
- Mais il a dit qu’il connaissait d’autres femmes et que…
- Pff… Ca m’étonnerait ! Il n’a que toi en tête !
- Mais…
- Il n’y a pas de mais ! Pour une fois que je peux faire quelque chose de bien dans ma vie alors je ne vais pas la manquer. Vous êtes mes amis tous les deux et je ne permettrais pas que vous gâchiez votre vie.
Candy continua son travail bouleversée par les paroles de Charly. Il avait sans doute raison. Elle n’avait pas assez insisté.
°°°°°
Pendant ce temps, à New York, Terry consultait régulièrement la liste des victimes. Son cœur cessait de battre chaque jour jusqu’au moment où il ne voyait pas son nom.
« Oh Candy, qu’ai-je donc fait ? Pourquoi as-tu fait cela ? Je me suis effacé pour que tu sois heureuse et tu pars affronter le danger ! Si tu savais comme tu me manques. On sourire, ton parfum me manquent. Est-ce à cause de moi que tu es partie là-bas ? Je ne me le pardonnerais pas s’il t’arrivait quelque chose ! »
°°°°°
- La guerre est finie !!
Les infirmières se retournèrent et se regardèrent. La même phrase se répéta. Le docteur Durand arriva.
- C’est vrai, docteur ?
- Attendez que le traité soit signé avant de vous réjouir.
- Vous pensez que c’est une ruse ?
- Je ne suis pas politicien ni chef d’une armée, je suis médecin mais depuis le temps que j’entends dire que la guerre est bientôt finie, je suis devenu plus stoïque.
Plusieurs jours plus tard, l’évènement fut confirmé. L’ambiance changea dans l’hôpital. Certains parlaient de leurs projets, d’autres de joie de retrouver les leurs.
- Alors, Candy ? Tu vas écouter mon conseil ? demanda Charly
- J’irai le voir. Tu as raison, je n’ai pas assez insisté. Je voulais lui laisser du temps afin qu’il accepte sa situation mais nous avons souffert tous les deux. Je tenterai le tout et on verra bien. Sinon, je devrais m’attendre à un nouveau refus et je ne sais pas comment je le vivrais.
- Aies confiance.
°°°°°
Les blessés furent rapatriés rapidement ainsi que le personnel médical. Candy avait écrit à ses amis comme d’habitude et leur avait annoncé son retour à leur grand soulagement.
Albert, Archibald et Annie l’attendaient sur le quai impatiemment. Daniel Legrand se tenait plus loin, un bouquet à la main. Il allait tout tenter pour la reconquérir puisqu’il avait failli la perdre à tout jamais. Durant tout ce temps, il avait souffert le martyre.
Ils la virent arriver. Elle semblait avoir maigri depuis la dernière fois mais ils étaient si heureux de la retrouver.
- Oh Candy ! s’écria Annie en l’étreignant et en pleurant de joie. Tu nous as fait si peur ! Que je suis contente ! Pardonne-moi !
- Annie ! Je n’ai rien à te pardonner. Et je suis heureuse de vous retrouver tous.
- La prochaine fois, promets-moi de m’en parler avant, la prévint doucement Albert, les larmes aux yeux.
- Pour que tu m’en empêches ?
- Du tout j’essaierai, dit-il en grimaçant.
- Allez, rentrons. Candy doit être fatiguée et nous serons mieux pour nous retrouver.
En se dirigeant vers la voiture, ils tombèrent sur Daniel et son bouquet qu’il tendit à Candy.
- Bonjour Candy. Je suis si heureux de te revoir. Mais ces fleurs sont loin d’être belles que toi. Je n’ai pas cessé de penser à toi, j’ai prié pour toi.
- Bonjour Niel. Merci.
- Tu es toujours aussi belle.
- Merci, Niel.
- On se reverra bientôt, je te le promets.
Et il partit après un dernier regard.
- Qu’est-ce qu’il peut être agaçant celui-là ! soupira Archibald
- Apparemment, il n’a pas changé.
- Ne t’inquiète pas, Candy, je vais faire en sorte qu’il ne t’importune pas, promit Albert.
Le retour à la résidence André fut chargé d’émotions. Candy se reposa durant quelques jours auprès de ses amis. Elle leur raconta certains épisodes de sa vie en France.
- Maintenant que tu es revenue, nous allons pouvoir nous marier, dit Archibald.
- Vous m’avez attendue ?
- Bien sûr, Annie n’aurait pas voulu se marier sans toi ! En plus, tu es sa demoiselle d’honneur.
- Et si je n’étais pas revenue ?
- Oh Candy ! Tu n’as pas honte ? s’indigna Annie. Je serais allée te rechercher et tu aurais regretté ton acte, je te le garantis.
Annie avait changé depuis son départ. Elle, si timide, s’affirmait et n’avait pas peur de faire front. Candy était fière d’elle.

a suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyDim 6 Juin 2010 - 20:30

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CHAPITRE 8


Un jour, la domestique vint lui dire qu’une jeune femme désirait le voir. Il fut très surpris se demandant de qui cela pouvait s’agir. Il lui demanda son identité, craignant une admiratrice qui n’aurait pas abandonné.
- Elle m’a dit qu’elle s’appelait Mademoiselle André, monsieur.
Terry reçut un coup au cœur en attendant son nom. Il voulait tant la revoir et elle était ici pour le voir. Mais, cela risquait de les faire souffrir encore.
- Monsieur ? Dois-je lui dire d’entrer ? demanda timidement la domestique
- Euh… Bien… Oui, faites-là entrer.
Terry ne s’était pas préparé à cette entrevue. Il risquait de revenir sur sa décision prise trois ans plus tôt. Quand elle entra, il la regarda et grava son image dans sa mémoire.
- Bonjour Candy
- Bonjour Terry
- Que me vaut ta visite ?
- Le plaisir de te voir. Je suis venue avec Albert à New York et je voulais prendre de tes nouvelles puisque tu ne réponds pas à mes lettres.
- Oui excuse-moi mais j’ai eu quelques moments difficiles et ensuite, je me suis lancé dans l’écriture. C’est plus prenant que l’on ne le croit.
- Je suis au courant.
- Bien.
- Tu me manques, Terry, dit-elle doucement, comme dans un souffle.
Cette petite phrase fit mal à Terry mais il ne pouvait fléchir.
- Pourtant, maintenant que tu es l’héritière André, tu ne devrais plus t’ennuyer ! dit-il en plaisantant. Mais, cela doit être difficile pour toi de cesser de grimper aux arbres et de n’en faire qu’à ta tête, non ? Je sais ce que c’est, rassures-toi. Mais reste toi-même.
- Oh, eh bien, je grimpe toujours aux arbres et Albert m’accompagne parfois. J’ai été très surprise en apprenant qu’il était l’oncle William.
- Oui, moi aussi.
- Comment l’as-tu appris ?
- Par les journaux. Il y avait une photo. J’ai cru halluciner. Jamais je n’aurais imaginé cela. En tout cas, je suis content qu’il soit ton père. Vous avez toujours été très proches tous les deux.
- Oui, c’est vrai.
Le silence était pesant. Ils ne savaient pas quoi dire sans évoquer de douloureux souvenirs.
- Terry, je…
- Non, Candy, ne dis rien. C’est suffisamment difficile ainsi et cela ne changerait rien.
- Mais pourquoi ?
- Sois heureuse comme tu le mérites.
- Je ne peux pas être heureuse sans toi, et tu le sais, dit-elle doucement.
Terry souffrait autant qu’elle mais il ne voulait pas qu’elle le voie et qu’elle s’en rende compte.
- Ecoute, nous en avons déjà discuté, il me semble… Désormais, nous pouvons nous voir comme de vieux amis. Nous avons été proches tous les deux, Candy. Personne n’a jamais été aussi proche de moi. Mais, nous sommes adultes maintenant et nous avons notre vie chacun de notre côté. Pourquoi ne m’as-tu pas dit que tu partais en France ?
- Comment l’as-tu su ?
- Notre chère Eliza est venue me l’annoncer elle-même ! dit-il sarcastique. Je dois avouer que l’effet de surprise qu’elle comptait faire a fort bien fonctionné ! Dans aucune de tes lettres tu ne m’en as parlé.
- Comme tu viens de le dire toi-même, nous avons chacun notre vie.
- Oui, tu as raison.
- J’ai rencontré Charly là-bas.
- Il est revenu ?
- Oui et il a décidé de suivre la bonne voie cette fois.
- J’en suis content.
Le silence s’installa de nouveau.
- Terry… Je voudrais…
- Candy, je crois qu’il est temps pour toi de partir. J’ai du travail et je suis heureux de t’avoir revu. Prends soin de toi.
Et il sortit de la pièce pour aller dans sa chambre, signifiant ainsi la fin de la conversation.
Il resta un moment, la tête baissée. Encore un au revoir douloureux. Il ne l’entendit pas entrer.
- Oh pardonnes-moi, Candy. Je t’aime tant, murmura-t-il
Les mots chantèrent aux oreilles de Candy, silencieuse. Il l’avait enfin dit, même s’il ignorait qu’elle était présente. Elle s’approcha doucement et posa sa main sur son épaule.
- Terry…
Il tourna la tête vers elle, n’y croyant pas. Elle se pencha vers lui et doucement posa ses lèvres sur les siennes, craignant qu’il ne la repousse.
°°°°°
Ses lèvres étaient douces… Terry ferma les yeux et répondit à son baiser. Elle mit ses mains à son cou et se rapprocha encore. Il voulait l’arrêter mais il en avait rêvé tant qu’il ne pouvait la repousser maintenant.
- Candy, souffla-t-il, non, il ne faut pas.
- Terry, je t’aime, dit-elle en le regardant dans les yeux.
Pour toute réponse, il l’embrassa. Le baiser était bien différent de celui qu’il lui avait volé en Ecosse. Il était chaud, humide et doux. Il l’approcha de lui et l’assis sur ses genoux. Il lui enserra la taille. Ses mains caressaient son dos, sa taille et remontaient jusqu’à son visage. Il la regarda avec amour.
- Candy, que veux-tu ? Nous faire souffrir davantage ? dit-il d’une voix enrouée
- Je ne veux que toi. J’ai besoin de toi. Aimes-moi, Terry.
Il dirigea son fauteuil jusqu’au lit. Elle se leva et attendit qu’il s’installe sur le lit. Dès qu’il fut assis sur le lit, elle s’approcha et lui tendit les mains. Il les prit, les embrassa sans la quitter des yeux. Les mains de Terry remontaient le long des bras de Candy et la rapprochaient. Quand elle fut près de lui, il enfouit son visage sur son ventre tout en caressant son dos. Elle lui caressa les cheveux. Il releva la tête et ils s’embrassèrent. Leur baiser fut plus profond et de plus en plus passionné. Ils avaient franchi la dernière barrière. Ils le savaient l’un et l’autre. IL l’allongea près de lui et tout en l’embrassant, la caressait. Ses mains la parcouraient sans relâche. Il dégrafa son chemisier doucement et plongea dans son cou pour s’y enivrer. Sa bouche descendit doucement, jusqu’à la naissance de sa poitrine. Candy frémissait sous ses caresses. Elle déboutonna sa chemise. Les mains de Candy sur sa poitrine électrisaient Terry.
Ses yeux, ses mains, sa bouche, ses oreilles enregistraient chaque détail et chaque seconde passée avec Candy. Sa peau était si douce.
Ils se déshabillèrent l’un l’autre, s’embrassant, se caressant, soupirant. Quand ils furent nus, Terry regarda longuement Candy allongée, ses cheveux étalés, les yeux brillants et les lèvres entrouvertes. Il ne pouvait se rassasier de la contempler. Elle était devenue une superbe jeune femme, très désirable. Elle tendit la main vers lui et la posa sur son cœur. Elle en sentit les battements rapides. Il se pencha vers elle pour l’enlacer et l’embrasser. Où cela allait-il les mener ? Ils faisaient confiance en leur amour.
Candy s’offrait à celui qu’elle aimait par-dessus tout. Les caresses de Terry alternant les mains et la langue faisaient naître des sensations nouvelles. Elle avait l’impression que sa tête tournait. Elle sentait son souffle, les battements de leurs deux cœurs, son désir contre sa jambe. Il murmurait son nom, et les mots dont elle avait rêvé si longtemps.
Il embrassa son cou, le suça, le mordilla doucement et descendit à sa poitrine. Il prit un sein dans sa main ce qui arracha un doux gémissement à sa belle. Sa langue décrivait une ligne de feu sur sa peau. Sa bouche finalement s’empara du sein et y déposa des baisers avant de le prendre le mamelon avec sa langue. Il le suçota et le mordilla arrachant des gémissements de plaisir à sa compagne. Candy s’arqua contre lui, elle était entrée dans un tourbillon de plaisir. Il fit la même chose avec l’autre sein. Sa main caressait son ventre plat. Son désir était à son comble. Elle gémissait, soupirait son nom, disait des mots incompréhensibles étouffés par le désir et le plaisir. Ses mains descendirent le long de ses hanches et prirent ses fesses rondes si fermes la plaquant ainsi contre son corps. Elle le serrait contre elle, s’offrant sans retenue. Leur baiser était passionné. Elle se pressa contre lui, frottant ses seins contre sa poitrine. Il sentait sa légère toison du pubis contre sa cuisse. Terry était de feu. Il était consumé de désir. Il ne pensait qu’à une seule chose : la combler autant qu’il le pouvait.
Quand il glissa sa main vers sa féminité, elle frémit. Il la caressa doucement et sa main s’immisça entre ses cuisses. Elle se détendit et écarta les jambes. Il caressa le bouton de sa féminité encore inviolé. A ce contact, elle gémit et rejeta la tête en arrière. Terry dévora sa gorge de baisers, buvant les gémissements de Candy à la source. Ses doigts s’insinuèrent à l’intérieur d’elle, avec douceur. Il descendit jusqu’à sa toison et alla embrasser cette partie intime. Sa langue jouait avec son bouton de rose, mettant Candy au plus doux des supplices. Il prenait son temps, la laissant savourer chaque instant, chaque sensation. Et enfin, le nectar tant attendu arriva que Terry but avec plaisir. Elle était si belle, si désirable. Ses joues étaient rosies de plaisir, ses yeux brillaient, ses lèvres entrouvertes gémissaient, et ses seins durcis le provoquaient. Elle était prête. Elle s’offrait à lui, lui donnait tout.
Il s’installa pour pouvoir lui faire l’amour et elle le suivit. Il craignait de lui faire mal. Mais elle le rassura du regard et en l’embrassant lui montrant ainsi sa confiance. Il pénétra doucement en elle. Elle gémit. Il lui parlait tout bas, tentant de la rassurer. Et il franchit la barrière et la sentit se crisper. Il l’embrassa, lui déclarant son amour. Elle se laissa entraîner ensuite dans ce chemin inconnu pour elle. Elle se laissait guider par son amant. Il lui donnait le rythme, il maîtrisait son corps. Le rythme s’accélérant jusqu’au moment où la délivrance arriva dans une explosion de plaisir que Candy crut en mourir. Ils restèrent enlacés. Elle sentait son front le souffle de Terry qui reprenait doucement sa respiration. Il la tenait contre lui comme un trésor. Il lui faisait pleuvoir une pluie de baisers sur son front.
- Pardon, mon amour, je ne voulais pas te faire mal.
- Ce n’est rien. Ca va. C’était merveilleux.
- Je voulais tant te donner mais sans ce maudit accident, je…
- Chut… ne dis rien.
Il resserra son étreinte. Elle se releva à demi, lui offrant une vision des plus désirables sur sa poitrine. Elle plongea son regard dans les yeux bleus de Terry.
- Je t’aime, Terry. Je n’aime que toi.
- Je t’aime Candy, lui dit-il gravement en caressant une mèche de cheveux blonds. Je n’ai jamais aimé autant.
Ils s’endormirent ensemble. A son réveil, Candy était partie. Une feuille de papier l’attendait.
°°°°°
« Mon amour,
Pardonne-moi. Je t’aime. Mais tu me refuses le bonheur. Car mon bonheur c’est toi, uniquement. Pour moi, tu es toujours le Terry que j’ai connu. Rien ne changera jamais.
Quand tu seras prêt, je serais là. Je t’attendrais. Toujours.
Je t’aime,
Candy. »


Il mit sa tête entre les mains et pleura. Il sentait encore son odeur sous sa peau, sur ses lèvres et sur les draps.
« Oh, Tâche de Son, je ne peux faire ton bonheur alors que je le voudrais tant. Je n’aimerais plus personne. Tu es la seule que j’aime. Prends soin de toi, mon amour. »
°°°°°
Quand Candy retrouva Albert, elle ne dit rien. Il lui demanda des nouvelles de Terry et comprit que leur relation était toujours en attente. Candy partit dans sa chambre. Elle était partie comme une voleuse mais elle ne pouvait supporter un autre au revoir. Elle voulait qu’il vienne à elle de lui-même quand il serait prêt. Elle attendrait le temps qu’il faudra.
Les jours défilèrent et Candy attendait des nouvelles de Terry. Il fallait qu’elle semble comme avant. Elle sentait qu’Albert l’observait parfois. Un jour, pourtant, elle reçut une lettre de Terry.

« Ma Tâche de Son,
Je me décide enfin à t’écrire depuis la dernière fois. Ne m’en veux pas, ma Juliette.
Mon état de santé va mieux mais je suis toujours sous surveillance. Ma lettre doit s’en ressentir un peu.
Cependant, je tiens à t’écrire pour te dire certaines choses que je n’ai pu jusqu’alors te dire. Les occasions et les situations ne m’en laissaient guère la possibilité. Et ma raison ne m’aidait pas beaucoup, je l’avoue.
C’est un peu comme une confession, un aveu. Mais saches seulement que je suis sincère.
Tu sais que nous avons été proches. Tu m’as apporté beaucoup durant ce temps.
Ce que je veux te dire, je ne le fais pas pour me libérer la conscience mais seulement pour toi. Oui, pour toi. La dernière fois tu m’as fait comprendre tes sentiments vis-à-vis de moi. Je t’ai laissé faire cette fois. Je n’ai pas dit un mot mais j’aurais voulu te dire aussi. J’ai préféré me taire et te laisser réfléchir à tout ça. Tu m’en veux peut-être encore aujourd’hui.
J’ai peut-être gâché notre chance à tous les deux bien avant cet accident. Mais ne m’en veux pas pour ne pas l’avoir rattrapé ce jour-là.
Quelle vie aurais-tu eu avec moi ?
Tu penses que je me fais des idées mais regardes la vérité. Je ne suis plus rien.
Non, je ne vais pas te faire la leçon de morale, tu es assez grande aujourd’hui pour savoir ce que tu as à faire.
Mais si tu m’aimes vraiment, fais-moi plaisir (seulement pour notre histoire), continues ta vie sans te soucier de moi. Je serais toujours là, derrière toi jusqu’au jour où tu trouveras ton bonheur. Alors, à ce moment, je partirais sans bruit.
Tu ne dois pas regarder derrière toi. Ton chemin continue ailleurs. Ta vie ne s’arrête pas avec moi. Seulement, réfléchis bien avant de prendre une décision. Sois réaliste. Analyse tes sentiments vis-à-vis de celui que tu auras choisi d’aimer. Mais surtout fais attention de ne pas confondre les sentiments que tu éprouves vraiment et ceux que tu souhaiterais éprouvé.
Ne cherches plus à me revoir, ce serait douloureux pour toi comme pour moi. Aujourd’hui, je fais désormais partie des souvenirs de ton passé.
N’aies pas peur d’aimer. Celui qui t’aimera comprendra ce que tu ressens. Je suis sûr qu’il saura t’aimer comme tu le mérites.
Tu as été mon ange gardien pendant un certain temps et as guidé ma conscience. Aujourd’hui, tu es seule capitaine de ta vie.
Tu n’as pas aimé seule. Car je t’ai aimé en retour mais plus discrètement et bien plus que tu ne peux imaginer. Je ne retourne pas le couteau dans la plaie, seulement, je te dois la vérité comme toi tu sais la faire.
C’est vrai que j’avais fait des projets pour nous mais j’attendais que tu comprennes mes sentiments. Peut-être cela vaut-il mieux ainsi ?
Ne pleure pas car ce n’est pas un adieu. On se reverra ailleurs, mais je te reconnaîtrais et je ne gâcherais plus ma chance.
Suis ton cœur et il te conduira au bonheur. Poursuis tes rêves et tu oublieras tes peines et tes chagrins.
Ceux qui t’aimeront mériteront ton amour et ta présence, ne les déçois pas, ils ont autant besoin de toi, que toi d’eux. Leur amour te fera vivre, et te permettra avec le temps d’oublier.
Durant ce temps, je t’ai observé, aimé en secret, souffrant de ton absence, sans jamais rien te dire. J’étais toujours derrière toi, te protégeant de tout danger. Car je t’aimais. Je t’aimerais toujours.
Je ne devrais pas te dire tout cela, tu as ta vie dorénavant et qui t’appartient.
Nous avons toujours gardé nos promesses faites l’un à l’autre et celle-ci est la dernière.
Affronte la vie telle qu’elle s’offre à toi. Saches qu’il n’existe pas d’amour sans souffrance. Quel qu’il soit, un jour il fera souffrir. Plus il sera fort, plus la souffrance et la douleur seront lourdes. Mais cela existera toujours.
Cette lettre est peut-être douloureuse mais je n’y peux rien. Me pardonneras-tu jamais ?
Je t’aime et t’aimerais toujours.
Ne fais pas en sorte que je sois ton ombre dans ta vie. Beaucoup en souffriront.
Je t’embrasse et resterait en pensée avec toi.
Terry. »
Les larmes de Candy n’avaient cessé de couler bien malgré elle. A la fin de la lecture, elle s’effondra, inconsolable. Elle l’avait perdu. Ce soir-là, elle refusa de sortir de sa chambre et de manger. Elle ne mangea que le lendemain soir et très peu. Toute vie l’avait quittée. Plus rien n’avait d’importance. Cela inquiéta beaucoup Albert ainsi que ses amis. Mais il semblait difficile de la faire sortir de son chagrin.
Cette lettre avait été également pénible pour Terry surtout depuis la dernière fois où il avait vu Candy. Il savait qu’il allait lui faire mal mais il devait le faire. Et il savait qu’il souffrira autant qu’elle, sinon plus.

a suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyMar 8 Juin 2010 - 8:59

CHAPITRE 9

Candy entra dans la chambre d’Annie et la trouva magnifique. C’était le grand jour pour elle et Archibald. Annie était nerveuse.
- Tu es magnifique, Annie.
- Merci. Toi aussi.
Candy avait revêtu une robe de mousseline mauve, assez simple, qui mettait en valeur sa silhouette de sirène. La robe s’évasait doucement à partir de la taille. Les fines bretelles étaient soulignées de petites perles. Les chaussures étaient assorties à la robe. Candy portait un collier de perles ras du cou ainsi que des pendants aux oreilles. Ses cheveux étaient relevés en un chignon soulignant son cou gracile. La couleur de la robe rehaussait ses yeux verts. Patricia portait une robe similaire coupée différemment. Mais il était évident que Candy attirerait les regards. Pourtant, Annie voyait bien que le sourire de Candy était quasi forcé. Elle la trouvait très pâle. Trop peut-être.
- Candy, ca va ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu es blanche !
- J’ai peut-être attrapé un rhume des foins. Mais, rassures-toi, je ferais en sorte de ne pas te contaminer. Cela aurait été plus raisonnable que je reste à la maison mais je pense que tu ne me l’aurais pas pardonné et puis, je n’aurais voulu manquer ton mariage pour rien au monde.
- Oui, je t’en aurais voulu. Mais va voir un médecin, tu m’inquiète.
- Promis, maman, répondit Candy en la taquinant.
- Sois sage. Et surtout, Candy amuse-toi.
- Il n’y a pas de danger, depuis le temps que j’attends votre mariage. Allez dépêche-toi sinon le marié va partir sans toi.
Après le départ de Candy, Annie resta perplexe. Candy l’inquiétait. Même si elle semblait s’être remise, elle avait beaucoup maigri et était très blanche. Elle savait qu’elle avait revu Terry à New York et depuis elle avait changé. Pour le moment, elle ne semblait pas vouloir en discuter.
°°°°°
Le mariage fut très réussi. Annie était aux anges. Enfin, elle avait épousé Archibald, son amour de jeunesse. Si seulement Candy pouvait faire la même chose. Elle avait observé Candy et avait remarqué qu’elle avait dansé avec certains des jeunes hommes qu’ils avaient invité à cette occasion. Archibald et Annie avaient fait en sorte d’inviter des amis voulant forcer le destin. Ils espéraient ainsi que Candy puisse éventuellement être séduite par l’un d’eux même s’ils n’y croyaient pas vraiment. L’un d’eux, d’ailleurs, un ami d’université d’Archibald avait dansé et accompagné Candy plusieurs fois.
Dès qu’il l’avait vu, Franck Gibson était tombé sous le charme de Candy. Il l’avait invité à danser à la première occasion. Ils avaient dansé ensemble plusieurs fois et elle semblait apprécier sa compagnie.
En partant, il alla la saluer.
- Candy, je vais prendre congé. J’ai passé une excellente journée avec vous et j’espère que vous également.
- Oui, bien sûr, Franck.
- Me permettez-vous de vous rendre visite ? Je vous semble peut-être un peu trop empressé mais je dois vous avouer que j’aime votre compagnie.
- Euh… Oui, bien sûr si vous le désirez.
- Bien, je vous remercie.
Albert avait remarqué l’empressement du jeune homme et les avait observé à plusieurs reprises. Il espérait que celui-ci puisse dissiper le chagrin de Candy et surtout lui faire oublier Terry.
- Il semble très sympathique, dit-il à Candy après que Franck soit parti.
- Oui, très. En tout cas, il n’est pas aussi strict et impersonnel que les autres.
- Un bon point déjà.
- Oh Albert !
- Quoi ? Un jeune homme s’intéresse à ma fille et je voudrais savoir de quoi il retourne. C’est on ne peut plus naturel.
- Nous avons sympathisé mais c’est tout, Albert, ce n’est pas la peine d’imaginer l’inimaginable.
- Oui, je m’emballe un peu trop. Mais je te taquine. As-tu passé une bonne journée ?
- Oui. Et de voir mes meilleurs amis enfin mariés ne peut que me rendre heureuse pour eux. As-tu vu comme ils sont amoureux ?
- Oui. Cela ne date pas d’hier.
- Tu as raison. Au moins, ils ont réussi à faire durer leur amour.
- Candy, tu penses à lui, n’est-ce pas ?
- Je te mentirais si je te disais le contraire. Il a toujours été dans mes pensées depuis le premier soir où je l’ai vu. C’est un peu comme une habitude.
- Les habitudes doivent être changées parfois sinon ce n’est plus marrant
- Tu as sans doute raison. Je vais aller me reposer, je me sens fatiguée et j’ai l’impression d’avoir attrapé un rhume. Je ne me sens pas très bien.
- Tu iras voir un médecin demain, Candy. Cela fait un moment que tu n’es pas très en forme. Tu ne manges quasiment plus.
- D’accord, chef !
Et elle partit laissant Albert songeur.
°°°°°
Candy se rhabillait et attendait le verdict du médecin.
- Bien, mademoiselle André, vous allez bien. Mais vous devriez manger plus et réduire un peu vos activités.
- Pourquoi docteur ? Je suis malade ?
- Non, vous n’êtes pas malade, mademoiselle.
Elle le regarda sans comprendre. Il lui sourit et espérait que cette nouvelle soit une bonne nouvelle.
- Vous êtes enceinte, mademoiselle. Tout simplement.
- Comment ça ? Tout simplement ?
- Comme vous avez perdu du poids, vous ne l’avez sans doute pas remarqué. Mais vous l’êtes. De 6 semaines.
- …
- Donc pour le bien de l’enfant, il serait raisonnable que vous changiez vos habitudes.
- Enceinte…
- Vous ne l’aviez pas compris ? Pourtant vous êtes infirmière, dit-il en souriant.
- Oui mais…
- Je vois. J’espérais que ce soit une bonne nouvelle même si vous n’êtes pas mariée. Peut-être êtes-vous fiancée. Mais, vous portez une vie en vous.
- Oui. Merci docteur. Je suis un peu surprise. Je… Au revoir, docteur, j’ai besoin de réfléchir.
- Oui, je comprends. Au revoir, mademoiselle et bonne journée.
Elle n’arrivait pas à le croire. Elle portait l’enfant de Terry ! Ils n’avaient fait l’amour qu’une fois et elle le portait. Elle avait rêvé d’avoir des enfants de lui mais là, elle était seule. Il n’était plus là.
Fallait-elle qu’elle lui en parle ? Non, il avait été on ne peut plus clair là-dessus. Et elle ne voulait pas le forcer avec ce moyen. Elle l’élèverait seule. Oh mon Dieu, comment le dire à Albert ? Qu’allait-il penser d’elle ? Et tante Elroy ? Déjà qu’elle ne la portait pas dans son cœur, elle risquait d’avoir une attaque !! Elle ne voulait pas porter préjudice au nom des André mais elle se refusait à quitter cet enfant né de l’amour. Un miracle. Oui, il était le miracle. Même s’il n’avait pas de père, elle l’aimerait autant qu’elle aimait Terry.
°°°°°
Après plusieurs jours de réflexions, Candy décida de tout avouer à Albert. Elle alla donc le voir dans son bureau.
- Eh bien, Candy, je suis content que tu aies repris de la vitalité. Tu m’inquiétais.
- Ca va mieux, Albert. Je voulais te parler si tu as quelques minutes à m’accorder.
- Bien sûr. J’ai toujours du temps à consacrer à ma fille.
Il vint s’asseoir à côté d’elle. Oui, elle semblait aller mieux. La visite de Franck Gibson y était-elle pour quelque chose ?
- Je t’écoute.
- Je ne sais comment te le dire. D’ailleurs, je n’y crois pas moi-même.
Pour Albert, cela confirmait sa théorie sur le prétendant. Mais, se pouvait-il qu’elle l’apprécie à ce point et si vite ?
- Il n’y a qu’une solution, dis-le-moi comme les mots viennent. On se connait suffisamment, dit-il avec un sourire encourageant.
- Mais c’est assez délicat. De plus, je ne sais comment commencer…
- J’ai confiance en toi, Candy, vas-y, n’aies pas peur. Tu sais que tu peux tout me dire.
- Eh bien, voilà, j’attends un enfant, dit-elle doucement.
Albert ne comprit pas tout de suite. En fait, il s’attendait à toute autre chose. Et les mots étaient bien différents. Il resta silencieux un court instant, le temps de comprendre le sens des paroles et de la réalité.
- Mais, comment ? Je ne comprends pas.
- Je sais. Je te déçois. Tu m’as envoyée dans un collège pour faire de moi, une jeune fille de bonne famille et bien élevée. ET je… Comment pourrais-je réparer cette déception vis-à-vis de toi ?
- Candy… Tu es enceinte ? Mais, comment ? Franck ?
- Non, ce n’est pas Franck. Je suis enceinte de 2 mois.
- 2 mois ? Mais… ?
- Oui, je sais. Mais je le sais depuis peu de temps.
Albert se passa la main sur le visage, essayant de reprendre pied dans la réalité. Il ne parvenait pas à accuser le choc. Jamais il n’aurait imaginé ce genre de conversation à ce moment précis. Il essaya de chercher les éléments manquants.
- Candy, je ne comprends pas. Qui est le père ? Qu’en pense-t-il ? Est-il prêt à endosser cette responsabilité ?
- Il ne le sait pas et je ne veux pas qu’il le sache.
- Je ne te comprends pas. Mais qui est-ce ?
- Cela me concerne. Il ne veut pas de moi et maintenant je ne veux pas le reprendre à cause du bébé. J’ai décidé de garder le bébé malgré tout. Je sais bien que cela n’entre pas dans le cadre de la famille. Si tu le désires, je partirai et ne vous gênerai plus.
- Candy, nous avons besoin d’y réfléchir. C’est si… soudain et inattendu. Mais pour quelle raison le père n’aurait pas le droit d’être au courant ? Cet enfant a le droit de connaître son père. Tu es mieux placée que moi pour le comprendre.
- C’est délicat. C’est ma décision et s’il te plait, Albert, même si tu ne peux me comprendre, je souhaiterais si possible que celui-ci ne l’apprenne jamais.
- Dis-moi au moins qui est-ce ?
- Non. Pardonne-moi.
- Est-il marié ?
- Non, rassures-toi mais il a choisi sa voie et moi la mienne. Il m’a fait comprendre que cela n’irai pas plus loin et c’est aussi bien comme ça.
- Alors il profite de ton innocence et te rejettes ensuite sans penser aux conséquences ?
- Je suis responsable autant que lui, sinon plus.
- Je ne te comprends pas.
- Je te déçois, Albert ?
- Tu avais sans doute une bonne raison mais ta décision…
- Entre le père et moi, c’est impossible et je préfère l’élever seule plutôt que d’avoir un père contraint et forcé. Si tu le demandes, je partirai. Je suppose que la tante Elroy ne verra pas ça d’un très bon œil et cela n’arrangera pas mes relations avec elle. Je ne veux pas vous porter préjudice.
- Candy, ce n’est pas ça. Ce qui est fait est fait. Je t’aiderai comme je l’ai toujours fait, tu peux en être sûre. Mais j’essaie de comprendre. Je suis un peu surpris. Je m’attendais à autre chose pour tout avouer.
- Bien sûr. Je ne te dis pas ça Albert car je suis perdue. Non. Je sais ce que je fais. Je te respecte et c’est la raison pour laquelle je te l’ai dit. C’est à moi de prendre mes responsabilités.
- D’accord. Mais ne peux-tu pas me donner le nom du père au moins ?
- Non, je suis désolée.
- Bien, je ferai avec.
°°°°°
La conversation avec Candy avait plongé Albert dans la perplexité. Pourquoi tenait-elle tant à préserver l’identité du père ? Qui était-il ? Avait-elle cédé par dépit ? Candy, plus que personne savait ce que l’absence d’un ou des parents pouvait faire. Alors pourquoi ? Que lui était-il passé par la tête ? L’avait-elle fait consciemment ?
Il en était encore dans ses réflexions quand Annie arriva.
- Bonjour William. Vous semblez préoccupé.
- Bonjour Annie. Ce n’est rien. Puis-je vous aider ?
- Eh bien, oui ; je suis inquiète pour Candy. Elle ne semble pas en forme. Depuis quelques temps, je l’observe et elle a maigri, elle est très pâle. Je lui en ai parlé mais vous la connaissez aussi bien que moi, elle esquive les réponses. J’ai l’impression qu’elle nous cache quelque chose. Depuis sa rupture avec Terry, elle est différente mais j’ai cru, et Archibald également, qu’elle avait besoin de temps et qu’elle finirait par reprendre le dessus. Elle a toujours été si forte. Mais, j’ai l’impression que cela ne fait qu’empirer avec le temps.
- Vous n’êtes pas la seule mais rassurez-vous, je prends soin d’elle. Je pense qu’elle se relève de sa séparation.
- Oui, j’ai remarqué que Franck Gibson ne l’avait pas laissée indifférente et j’espérais que vous pourriez me dire que je ne me trompe pas, dit-elle avec un sourire
- Oui, Franck est venu lui rendre visite depuis votre mariage. Ils sont allés se promener et ils semblent s’entendre très bien.
- Tant mieux. Peut-être qu’avec un peu de chance, elle en oubliera Terry.
- J’en doute bien que je le souhaite autant que vous.
La visite d’Annie confirmait l’idée d’Albert que Candy n’allait pas bien que malgré ses efforts pour le dissimuler, ses amis l’avaient bien remarqué.
Il fallait qu’il réfléchisse d’abord à trouver une solution à la grossesse de Candy. Comment lui était-il possible de connaître le père ? Il respectait la décision de Candy mais il voulait savoir où était l’erreur. Candy étant orpheline, elle savait mieux que personne ce que l’on pouvait ressentir en vivant sans parents, alors pourquoi ne voulait-elle pas du père ?
°°°°°
Albert reçut la visite de Franck Gibson à sa grande surprise.
- Bonjour Monsieur André, veuillez m’excuser de vous déranger ;
- Bonjour Franck. Non, non allez-y. Je vous avoue que je suis surpris de votre visite. D’habitude, vous voyez Candy et non moi.
- Oui. Justement c’est le sujet de ma visite.
- Oh, un problème ?
- Eh bien, non. En fait, nous nous entendons très bien.
- Oui, c’est ce que j’ai pu remarquer.
- Je la respecte beaucoup mais je vois qu’elle n’est pas si heureuse qu’elle veut le faire croire, Monsieur avec tout le respect que je vous dois. Si je suis venu vous voir, Monsieur André, ce n’est pas seulement pour cela. En réalité, je suis venu vous voir pour vous demander l’autorisation de courtiser votre fille Candy. Je suis conscient que cela fait peu de temps que nous nous sommes rencontrés mais je suis tombé sous son charme, je l’avoue. Il serait difficile de résister.
- Je comprends. Vous voulez que j’en parle à Candy ? Je voudrais savoir ce qu’il en est pour elle, même si je sais qu’elle vous apprécie.
- Bien sûr, Monsieur, je ne voudrais en aucune manière obliger Candy. Mais je voulais avant tout avoir votre accord.
- Je vous remercie de votre démarche et je vous tiens au courant.
- Merci de m’avoir reçu, Monsieur André.
Décidément, les visites donnaient à réfléchir pour William Albert. Bien sûr, cela aurait été l’idéal si Franck Gibson avait été le père de l’enfant de Candy. Mais c’était à elle de décider. La situation était très gênante et sans aucun doute, plus pénible pour Candy. Il devait lui parler.
°°°°°
- Candy ? demanda Albert en la rejoignant.
- Oui, Albert. Qu’y a-t-il ?
- Franck est venu me rendre visite tout à l’heure, dit-il simplement
- Que voulait-il ?
- Il est venu me demander l’autorisation de te courtiser. Il est très épris de toi.
- Je m’entends bien avec lui, c’est vrai mais la situation est différente maintenant. Tu lui as donné ton autorisation ?
- Non, je voulais t’en parler.
- Ce serait malhonnête de le laisser espérer, surtout dans ma situation.
- Oui tu as raison mais je pense qu’il comprendrait
- Tu as raison je dois lui parler. Il est reparti ?
- Je ne pense pas. Je crois qu’il t’attend dans le jardin.
- J’y vais alors.
Il la regarda partir. Elle était courageuse sa petite Candy, comme toujours. Si seulement elle pouvait trouver le bonheur.
°°°°°
Candy trouva Franck dans le jardin de roses d’Anthony. Quand il l’aperçut, un sourire éclaira son visage.
- Bonjour Candy. Comment allez-vous ?
- Bonjour Franck. Ca va. Albert, euh, William m’a dit que je vous trouverai ici.
- Oui, je suis allé le voir. Vous en a-t-il parlé ?
- Oui.
- Si vous êtes venue me retrouver, j’en conclus que vous n’êtes pas contre.
- Franck, je vous apprécie beaucoup et d’ailleurs, j’aime vous voir et discuter avec vous. Seulement, je ne peux accepter votre proposition.
La déception se lut sur son visage mais il se reprit.
- Oh, je vois. Vous aimez quelqu’un d’autre. Je comprends. Il a bien de la chance.
- C’est plus compliqué que cela.
- Si vous étiez promise à un autre homme comme dans certaines grandes familles, votre père m’en aurait fait part. Ou n’est-il pas au courant de vos sentiments vis-à-vis de cet homme ?
- Ne vous méprenez pas, Franck. J’ai aimé cet homme et j’aurais toujours des sentiments pour lui mais il a fait un autre choix.
- Faut-il qu’il soit bête pour avoir fait cela !! Il ne vous méritait pas. Excusez-moi, mais je ne comprends pas son acte. Je ne veux pas me montrer indiscret. Voulez-vous que je vous donne le temps de me connaître mieux ? Je reconnais avoir été un peu rapide. Mais les sentiments que j’éprouve pour sont si forts que je ne voulais pas vous perdre, Candy.
- Je ne vous en veux pas, Franck. Mais je ne peux accepter, malheureusement. Vous méritez mieux.
- Cela ne me dérange pas, je vous assure, Candy. J’attendrai le temps qu’il faudra.
- Comment vous dire ? soupira Candy. Franck, je ne veux pas gâcher votre vie. Je ne vous mérite pas. Si seulement tout avait été différent…
- Vous ne me gâcherez pas ma vie en acceptant de nous connaître mieux.
Candy laissa couler une larme sans s’en rendre compte. Il était tellement gentil avec elle. Mais sa situation était bien plus délicate qu’elle ne le pensait finalement et ne voulait pas jeter ombrage à sa réputation.
- Candy ? demanda-t-il doucement, alarmé par cette tristesse. Que puis-je pour vous ? Dites moi et je le ferais.
- Non, vous ne pouvez rien faire pour moi.
- Je peux vous le faire oublier. Faites-moi confiance.
- Franck, vos paroles me touchent mais sincèrement je ne peux pas.
- Que vous a-t-il fait ? Il a fait souffrir, c’est indéniable mais laissez-moi panser vos blessures.
- Franck, dit-elle en tournant de grands yeux tristes vers lui, j’attends un enfant. Je le sais depuis peu et vous comprendrez ma position vis-à-vis de vous. Je ne peux pas continuer.
Après quelques secondes de réflexions, Franck se tourna vers elle.
- Tout le monde fait des erreurs. Vous l’aimiez et il en a profité. Moi, je suis un gentleman et je tiens à vous, bien plus que vous ne le pensez. Je peux vous aider. Je suis prêt à vous aider, Candy.
- Franck, non, je dois assumer mes responsabilités seule. Vous n’avez rien à voir avec ceci. Je vous remercie de votre sollicitude à mon égard et votre désir de m’aider mais personne ne peut m’aider. Au revoir, Franck. Et bonne chance. Je suis sûre que vous trouverez une jeune femme convenable et que vous serez heureux.
Et elle partit rapidement laissant Franck interdit. Elle avait été sincère avec lui, il ne l’en aimait que plus. D’autres auraient profité de l’occasion mais Candy était différente, et ses sentiments envers elle ne faiblissaient pas.
°°°°°
Albert fut de nouveau surpris quand Georges lui dit que Franck Gibson voulait le voir. Il savait que Candy était allée lui parler mais il ignorait ce qu’ils s’étaient dit.
- Excusez-moi, Monsieur André, mais c’est important.
- Asseyez-vous, je vous en prie et dites-moi.
- J’ai parlé avec Candy, Monsieur.
- Oui, je vois.
- Je suis au courant de tout.
- De tout ?
- Oui, des difficultés de Candy actuellement. Comme vous l’avez sans doute compris, je suis amoureux de Candy. Il est vrai que cela fait peu de temps que nous nous sommes rencontrés. Je suis moi-même surpris mais plus je la connais et plus mon cœur me dit que mes sentiments sont réels. Elle veut assumer ses erreurs elle-même. Monsieur André, je vous parais sans doute trop insistant mais je peux l’aider. Si cet homme l’a rejetée, il ne la mérite pas. Mais moi, je sais que Candy n’est pas ainsi. Je suis prêt si vous le permettez à l’épouser pour lui éviter des problèmes supplémentaires. Sachez, Monsieur, que mes intentions sont sincères.
- C’est très généreux de votre part. Votre intérêt pour Candy me touche. En avez-vous parlé avec Candy ? Je doute qu’elle accepte de vous faire du tort.
- Oui, j’ai essayé mais je voulais vous en parler avant. Je ne voulais pas qu’elle le prenne mal. Si je vous le propose ce n’est pas par intérêt ou par pitié. Si je me propose de l’épouser et de reconnaître son enfant, c’est uniquement parce que je l’aime. Je sais qu’elle ne m’aime pas comment je le désirerais mais avec le temps, elle apprendra à me connaître et sachez Monsieur que je ferai tout mon possible pour la rendre heureuse.
- C’est une proposition très noble de votre part, Franck. Mais je ne peux forcer ma fille, voyez-vous. Comme vous le savez, Candy s’est toujours battue pour les autres et malgré les nombreuses épreuves qui ont jalonné sa vie, elle a survécu. Son bonheur me tient à cœur, et je vais en discuter avec elle mais je ne peux vous donner une réponse tout de suite, malheureusement.
- Je comprends. Mais je suis sérieux. J’attendrais.
- Bien.
- Au revoir, monsieur, et je vous remercie de m’accorder un peu de votre temps.
- Au revoir, Franck et bonne journée. Je vous tiens au courant.
Albert se tourna vers la fenêtre, pensif. Il était évident que si Candy épousait Franck Gibson, cela rendrait les choses plus faciles pour la famille. Il imaginait sans peine la réaction de tante Elroy face à l’annonce de la grossesse de Candy sans qu’elle ait quelqu’un !! De plus, ce Gibson venait d’une bonne famille sans prétention et sans histoire. Il semblait très amoureux de Candy.
Il allait en discuter avec Candy. Il voulait qu’elle soit heureuse. Et avec un peu de chance, elle trouverait le bonheur avec Franck. Il allait quand même enquêter sur ce jeune homme pour être sûr.
°°°°°
Albert trouva Candy près d’un arbre, assise à terre, pensive. Elle ne l’entendit pas arriver derrière elle.
Il s’assit près d’elle, et elle tourna la tête vers lui. Il y lut de la tristesse.
- Candy. Dis-moi ce qui ne va pas.
- Oh Albert, sanglota-t-elle en se mettant dans le creux de son épaule. Il passa un bras autour de ses épaules.
- Je suis là.
- Je ne voulais pas vous causer du tort, je vous le jure.
- Je le sais bien, Candy. Ce n’est rien.
- Je suis heureuse de porter cet enfant et en même temps, je m’en veux d’être si différente de celle que vous auriez voulu avoir comme fille. Vous m’envoyer dans une école pour devenir une jeune fille du monde et je vous déshonore, pleura-t-elle. Comment pourrez-vous me pardonner ?
- Candy, qui est-ce ? Etais-tu consentante ?
- Oui, j’étais consentante. Je… C‘est moi qui l’ai voulu. Il ne voulait pas.
- Qui est-ce ? demanda-t-il tout en devinant la réponse. Une seule personne pouvait mettre Candy dans cet état.
- Oh Albert, s’il vous plait, je… je vous déçois, n’est-ce pas ?
- Non, vous avez écouté votre cœur. Bien sûr, puisque vous l’aimiez, cela aurait plus juste que vous soyez ensemble mais le destin en a décider autrement, semble-t-il. Mais pourquoi ne voulez-vous pas lui dire ? Il a le droit de savoir.
- Oui, sans doute avez-vous raison mais je ne peux m’y résoudre. Il m’en voudrait.
- Je ne crois pas, non. Qui pourrait vous en vouloir d’avoir aimé et d’en récolter les fruits ? Je suis sûr qu’il vous aime aussi.
Elle releva la tête, le visage ravagée par les larmes.
- Vous savez qui est le père du bébé ? demanda-t-elle timidement
- Une seule personne peut vous mettre dans cet état, Candy. Vous vous déchirez l’un l’autre. Le destin vous fait souffrir alors que vous êtes faits l’un pour l’autre. Je pense que cela pourrait l’aider aussi.
- Non, je ne peux pas. Il a été très clair et je ne veux pas qu’il change d’avis à cause de cela.
- Je comprends. Mais tu es plus jolie quand tu souris.
Cette petite phrase la fit sourire et oublier durant quelques minutes son chagrin et ses sombres pensées.
- Candy, ce que tu as fait, tu l’as fait avec amour et générosité. Comme tout ce que tu fais. Je respecte ta décision. Et puis, si tu veux mon avis, Eliza a fait pire que toi sauf qu’elle n’en supporte pas les conséquences. C’est vrai que je ne pensais que cela t’arriverai ainsi mais bon, c’est ainsi. Cela restera un secret entre toi et moi, je te le promets.
- Merci Albert.
- D’autre part, je voulais te faire part de la requête de Franck. Il m’a demandé ta main.
Elle le regarda surprise.
- Mais, comment ? Je lui ai avoué la vérité.
- Oui mais il t’aime et il est prêt à te couvrir. C’est un geste très noble. Personne ne l’oblige. Cela lui tient à cœur. Comme moi, il veut ton bonheur.
- Qu’en penses-tu Albert ? Tu veux que je l’épouse.
- Je n’ai rien dit. Je t’expose les faits. Le choix te revient. Si tu ne veux pas l’épouser, je ne t’en voudrais pas.
- Mais si je l’épouse, l’affaire est étouffée, n’est-ce pas ?
- Il n’y a aucune obligation, Candy, tu es libre de choisir. Je serai là si tu as besoin de moi. Je veux seulement que tu sois heureuse.
- Je vais y réfléchir. Mais je ne l’aime pas autant que…
- Je sais et il le sait mais il pense qu’avec le temps, vous apprendrez à vous connaître et que, peut-être, tu l’aimeras. Ce sera différent, bien sûr, car on ne peut pas aimer deux fois de la même façon des hommes surtout si différents.
Ils restèrent là, durant un moment sans rien dire. Elle avait toujours pu compter sur le soutien d’Albert, son confident, son ami, son père.
°°°°°
A New York, Terry essayait depuis la dernière fois qu’il avait vue Candy de la faire disparaître de son esprit. Mais les moments qu’ils avaient partagé ensemble restaient gravés dans sa mémoire et lui avaient valu bon nombre de nuits blanches. Qu’avait-il fait ? Pourquoi n’était-il pas resté maître de la situation ?
Il avait rêvé de ces moments durant des années et depuis que son rêve était devenu réalité, il ne dormait plus car il prenait conscience de ce qu’il avait perdu. Oui, il l’avait perdue définitivement et la lettre qu’il lui avait envoyée devait l’aider à tourner la page. Mais il n’en était rien. Il pensait à elle sans arrêt. Il n’avait aucun répit. Il avait cru vivre l’enfer lors de leur séparation mais désormais, il comprenait qu’il en était loin à cette époque. Il n’avait jamais autant souffert depuis qu’elle avait quitté ses bras après lui avoir tout donné. Il savait qu’elle attendait un signe de lui mais il ne le pouvait même s’il le voulait plus que sa propre vie.
Un matin, il trouva sa mère qui prenait son petit-déjeuner.
- Bonjour, mère
- Bonjour, Terry, as-tu bien dormi ?
- Oui, marmonna-t-il. En fait, sa nuit avait été horrible, parsemée de rêves où Candy l’embrassait, lui souriait et partait, lui échappant pour toujours.
- Terry, il faudrait que nous parlions.
- Je vous écoute.
- Je comprends que ce ne soit pas facile pour toi mais serait-il possible de faire quelques efforts quant à ton humeur ? Les domestiques craignent sans cesse une colère soudaine. Et tu pourrais les traiter différemment.
- Ce sera tout, mère.
- Feras-tu un effort ?
- Oui.
- Bien. Je dois m’absenter durant 2 ou 3 jours et… dit-elle, mais elle vit que Terry plongé dans le journal qui ne l’écoutait plus.
- Terry ?
Pas de réponse. Il semblait comme hypnotisé.
- Terry ? Tu m’écoutes ?
- Ce n’est pas possible, murmura-t-il pour lui-même, les yeux agrandis par la surprise.
- Terry ?
- Mmm ? Oui oui bien sûr. On verra ça, quand tu voudras, mère.
- Terry !
Il releva la tête.
- Vous disiez ?
- Que se passe-t-il, Terry ?
- Rien. Je vais écrire un peu. A tout à l’heure, mère. Mais, si je ne mange pas ce midi à table, cela voudra dire que je suis en plein travail.
Et il sortit, ayant à peine touché son petit déjeuner. Eleonore Baker prit le journal à la page qui avait perturbé Terry. Et elle comprit le changement d’humeur de ce dernier.
« UNE ALLIANCE ANDRE-GIBSON »

Nous venons d’apprendre les fiançailles de l’héritière des entreprises André, Candice Neige André, avec le fils de Monsieur Henry GIBSON, des industries GIBSON, Franck Gibson.
L’alliance des deux familles ferait de ce couple l’un des plus fortunés du pays.
Monsieur Franck Gibson suit déjà le chemin de sa famille en secondant son père dans les affaires familiales. Mademoiselle Candice Neige André se consacrant à son métier d’infirmière, il semblerait que Monsieur Franck Gibson puisse être appelé à gérer les affaires de sa fiancée après leur mariage.
Les affaires auraient-elles rapprochées les deux jeunes personnes ? En tout cas, les deux familles semblent satisfaites de leur décision.


A chaque nouvelle de Candy, Terry replongeait dans un climat d’humeur massacrante, à tel point que la tension était perceptible dans la maison et que les domestiques eux-mêmes ne savaient plus comment agir vis-à-vis de Terry. Comment pouvait-elle intervenir ? D’autant que cette fois, tout semblait compromis. Elle restait pourtant persuadée que Candy et Terry s’aimaient vraiment. Elle avait vécu la même passion, le même amour avec le duc de Grandchester et savait le voir quand elle le voyait. En repensant au duc, une idée germa. Peut-être que celui-ci pouvait agir mieux qu’elle ne pouvait le faire.


a suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptySam 12 Juin 2010 - 11:19

CHAPITRE 10


Franck était toujours prévenant envers Candy. Elle avait repris son travail à l’hôpital à Chicago. Régulièrement, il venait la rechercher. Mais elle ne fixait toujours pas de date pour le mariage au grand dam d’Albert et de Franck. L’accouchement était prévu pour fin décembre. On entrait dans l’automne et Candy restait évasive sur la date. Pour le moment, sa grossesse se voyait à peine. Et même si certains y voyaient un léger arrondi, elle mangeait tant que cela passait inaperçu. Etant donné sa période de déprime durant laquelle elle ne mangeait pas, le fait qu’elle mange pour deux surprenait au début et ensuite les personnes ne se posaient plus de questions.
Albert s’inquiétait pour elle. Elle ne semblait pas décidée à épouser Franck même si elle l’avait accepté au début. Terry était-il toujours dans ses pensées ? Le fait qu’elle porte son enfant ne ferait qu’aggraver la situation. Elle aurait toujours la preuve vivante devant elle qu’elle avait aimé son père et qu’elle l’avait perdu. Comment le vivrait-elle alors ?
Annie, Archibald et Patty avaient surpris et heureux d’apprendre ses fiançailles. Pour eux, cela signifiait que Candy avait décidé d’oublier définitivement Terry et que sa période dépressive était passée. D’ailleurs, Franck était toujours aux petits soins pour elle. Il était indéniable qu’il l’aimait réellement. Cependant, ils remarquaient que Candy et Franck ne connaissaient pas la même alchimie que Candy et Terry. Elle avait beaucoup souffert et si cela pouvait l’aider à être heureuse alors, c’était le principal.
°°°°°
Un jour, Candy était avec Annie à Chicago. Elles étaient assises dans le salon de Candy et buvaient un thé.
- Tu resplendis de bonheur, Annie.
- C’est merveilleux, Candy. Archie est si gentil, si amoureux. Tu sais que je l’aimais depuis de longues années. J’ai eu peur qu’il me rejette ensuite.
- Pourquoi aurait-il fait une chose pareille, Annie ? Il t’aime sinon il ne t’aurait pas épousé.
- Oui mais il était amoureux de toi.
- Nous étions jeunes, répondit Candy en riant. C’est ridicule. A cet âge on confond les sentiments. Il s’en est rendu compte tout seul. De toute façon, Archie est pour moi un ami, et je n’ai jamais vu autre chose en lui.
- Je sais, Candy. Mais c’est merveilleux d’épouser l’homme que l’on aime depuis toujours et de savoir que nous finirons nos jours ensemble.
Candy fut troublée quelques secondes, repensant à Terry mais le chassant de suite. Annie avait néanmoins eut le temps de remarquer ce voile de tristesse qui était passé dans le regard de Candy.
- Oh Candy, excuse-moi, je ne voulais pas te faire de la peine, dit-elle en lui touchant la main.
- Ce n’est rien. Cela fait partie du passé, maintenant et j’ai tourné la page.
- Oui, et Franck est très amoureux de toi. Inutile de le dire, cela se voit sur son visage et dès qu’il te regarde, il oublie le reste, dit Annie en souriant. Mais pourquoi tardez-vous à fixer une date ?
- Eh bien, tout cela a été tellement précipité ! Et puis, je n’ai jamais vraiment réfléchi dans ma vie et parfois, j’ai du payer mes erreurs. Cette fois, je veux être sûre d’autant que je ne suis pas seule en jeu. Je ne veux blesser personne.
- Je ne crois pas que tu le blesseras en fixant une date. Je crois même que si tu lui proposais de l’épouser demain, il sauterait sur l’occasion et ferait fi des coutumes. Ce n’est pas une bonne excuse.
- Pourtant c’est la mienne.
A ce moment-là, le bébé donnant un coup faisant sursauter Candy. Annie la regarda intriguée. Candy rougit un peu mais ne dit rien et tenta de changer de conversation.
- Et avez-vous décidé de fonder une famille ? Ou préférez-vous attendre ?
- Si cela ne tenait qu’à moi, ce serait déjà fait ! Mais Archie pense qu’il faut attendre un peu qu’il ait fait sa place. Il termine juste ses études de droit et ensuite, nous pourrons. Même si nous n’avons pas de soucis financiers, il veut que nous soyons indépendants. Il a raison. Et puis, nous sommes encore jeunes.
- Oui, tu as raison.
- Et Franck ? Veut-il des enfants ?
- Euh… Oui… Bien sûr, bafouilla Candy.
- Et tu es prête à en avoir ? Tu n’as que 19 ans !
- Oh tu sais, il suffit d’être prêt à devenir parent. Je ne pense qu’il y ait un âge pour cela.
Le bébé redonna un coup et instinctivement, Candy posa sa main sur son ventre. Cela n’échappa pas à Annie.
- Candy, quelque chose ne va pas ? Tu as mal quelque part ? Je peux appeler un médecin si tu veux.
- Non, non, ca va. Ne t’inquiète pas.
- Oui, c’est vrai que tu as l’air d’aller mieux. Tu nous as inquiéter durant une période. ET j’ai dû mal à croire que tu aies fini par oublier Terry en si peu de temps. Cela ne te ressemble pas. D’autant que vous étiez très proches tous les deux.
- Annie ! Je te rappelle que je vais épouser Franck !
- Je n’arrive pas à le croire, excuse-moi. Un mois avant de le rencontrer, tu pleurais encore Terry et tu le rencontres et 3 semaines plus tard, vous vous fiancer. Ne crois-tu pas que cela peut sembler suspect ?
- Ce fut le coup de foudre, tout simplement.
- Oui, je l’espère. En tout cas, il t’a permit de revivre, c’est un fait. Tu ne mangeais plus rien, ne parlais quasiment plus, tu restais prostrée dans ta chambre… Et d’un coup, tu récupères un appétit d’ogre, d’ailleurs, je trouve que tu as pris du poids. Toi, qui étais si mince ! Il faudrait que tu fasses un peu attention. Sinon tu risques d’avoir du mal à mettre ta robe de mariée !
- Franck m’aime comme je suis.
- Ce n’est pas une raison pour se laisser aller ainsi.
- C’est promis, je ferais attention.
°°°°°
- Terry ? demanda Eleonore

- Hmm ? répondit-il, le nez plongé dans sa lecture

- Je voudrais te parler.

Il leva son nez du livre dans lequel il était plongé.
- Voilà, ton père nous invite pour la St Sylvestre. Je pense qu’il veut faire la paix.
- Il ne s’est jamais soucié de moi avant, je ne vois pas pour quelle raison valable j’irai.
- Ecoute, il veut se réconcilier avec toi. De plus, il y aura beaucoup de personnalités, cela pourrait peut-être t’aider pour ta pièce. Je sais que Richard connait beaucoup de monde.
- Enfin, mère, je ne lui dois rien que je sache.
- Tu refuses la paix que ton père te propose ?
- Je vois que toi tu l’as déjà accepté en tout cas. De plus, comment est-il au courant que je vive avec toi ?
- Je l’ai mis au courant après ton accident. Il voulait venir tout de suite mais je lui ai conseillé de te laisser à ce moment-là.
- Ah je vois ! Maintenant, ce n’est plus du mépris et de l’indifférence mais de la pitié que je lui inspire ! C’est le bouquet !
- Terry ! Accepte au moins la main qu’il te tend ! Si cela ne marche pas, tu n’auras rien à te reprocher.
- Je ne supporte pas les mondanités. C’est pire qu’avant.
- Peut-être que d’ici là, tu pourras te tenir debout. Après tout, tu fais beaucoup de progrès pour ta rééducation.
- Tu crois aux miracles, maintenant ?
- Mais enfin, le médecin m’a dit qu’il pourrait peut-être t’opérer et espérer une amélioration.
- Je vois ! Je suis devenu un cobaye maintenant ! De mieux en mieux !
- Tu n’as rien à perdre, voyons ! Tout ce que tu peux avoir c’est la chance de pouvoir te tenir debout à nouveau.
- Tu as raison sur un point, je n’ai plus rien car j’ai déjà tout perdu !
Elle avait compris ce que Terry signifiait. Elle savait qu’il aimait toujours Candy et qu’il en souffrait. Il ne sortait jamais et restait parfois des heures dans le noir en silence, les yeux dans le vague et parfois des larmes coulaient sur ses joues silencieuses. Elle l’avait vu à son insu. Elle l’avait vu dans ces moments-là, se prendre la tête dans les mains mais elle ne comprenait pas ce qu’il disait. Elle aurait voulu l’aider mais il avait lui-même tiré son destin et les nouvelles qu’il avait de son aimée le plongeaient un peu plus dans le chagrin. Peut-être qu’en Angleterre, il pourrait oublier ne serait-ce qu’un moment cette douleur.
°°°°°
Le 13 décembre, à 16h, Candy mit au monde un petit garçon à la grande surprise de certains. Elle l’appela Tristan, en pensant à Terry.
Quand ses amis vinrent les voir, ils n’en crurent pas leurs yeux. Ce fut une surprise pour eux d’apprendre que Candy avait eu un bébé, sans être mariée avec Franck. Mais ils eurent un choc en voyant le bébé. Ce bébé avait les yeux bleus-verts. Il était châtain.
Franck prenait son rôle de père au sérieux. Il considérait Tristan comme son propre fils.
- Il est magnifique, Candy ! s’écria Annie. Mais tu es une cachottière !
- J’ai créé la surprise alors ?!
- Tu peux le dire, oui ! intervint Archibald. Je n’ose imaginer ce que la tante Elroy dira quand elle l’apprendra !! Mais vous êtes inconscients tous les deux ? dit-il en regardant férocement Franck.
- Archibald ! ne t’en prend pas à Franck ! Je suis coupable !
- Alors pourquoi ne vous être mariés en l’apprenant ?
En faisant le décompte, il comprit que si le père était effectivement Franck, il n’avait pas perdu de temps et ca il ne pourrait l’accepter. Il lui avait fait confiance et à la première occasion, il séduisait Candy !! Puis il regarda Tristan et une image lui sauta au visage !
« Non, ce n’est pas possible !? pensa-t-il, effrayé. Cela ne peut être ! Ils n’auraient pas fait cela ! » Il regarda Franck, qui était naturel avec les autres. Rien ne dénotait qu’il ne fut pas le père et pourtant à bien y regarder, l’enfant ressemblait plus à Terry. Ou était-ce un effet de son imagination ? Personne ne semblait le remarquer ou alors personne n’osait en parler ! Il verrait cela plus tard.
- Oh Archibald, tu fais toujours des histoires pour rien ! dit Candy.
- Nous allons nous mariés en janvier. Nous attendions que Candy se sente mieux.
- Mais personne ne l’a remarqué ! C’est vrai que tu avais pris du poids mais pas tant que cela ! Tu as de la chance ! s’exclama Annie.
- En tout cas, Annie, je voudrais te demander si tu accepterais d’être la marraine de Tristan.
- Avec joie ! Comment voudrais-tu que je refuse en le voyant ? Il est si beau !
Candy regarda son amie prendre Tristan. Elle ferait une bonne mère aussi. Elle regarda Albert qui ne disait rien mais avait le regard posé sur eux et étudiait la situation.
Quand il avait vu le bébé, il avait un choc en voyant qu’il avait une ressemblance avec Terry. Il craignait que les autres ne s’en rendent compte mais apparemment, Tristan avait déjà conquis son monde et avait ainsi effacé les éventuelles questions.
Depuis qu’il avait appris la grossesse de Candy, il s’était longtemps interrogé sur la conduite à tenir. Il ne doutait pas un seul instant que si Terry était au courant, il épouserait Candy et tout serait revenu dans l’ordre. Leur amour ne faisait aucun doute. Mais il respectait le désir de Candy. Il comprenait sa décision, elle ne voulait pas qu’il l’épouse pour son enfant et non pour elle. Il avait pesé le pour et le contre. Terry était son ami, il savait qu’il aimait Candy. Il pouvait jouer les bons samaritains mais Candy lui en voudrait et il risquait de tout gâcher. Il le savait. La proposition de Franck avait amené Albert à penser que Terry allait réagir en apprenant les fiançailles. Mais il fut déçu. Avait-il tiré un trait définitif sur Candy ? Il ne pouvait le croire.
Il regarda Candy. Elle avait fait trainer les fiançailles au risque d’être critiquée par la tante Elroy surtout et par la mauvaise langue d’Eliza. Mais pour le moment, ils n’étaient pas au courant. Pendant combien de temps encore ? Pourquoi Candy avait-elle repoussé la date de cette manière ? L’attendait-elle encore ?
Il en était là dans ses réflexions quand Candy lui demanda :
- Et toi, Albert, qu’en penses-tu ?
- Il est magnifique. Mais c’est normal, quand on voit sa mère.
- Merci, dit-elle en rougissant.
- Où allez-vous vivre en attendant ? Lakewood est toujours ta maison, Candy et Franck est le bienvenu.
- Merci, Monsieur. Candy, qu’en penses-tu ? En attendant le mariage, ce serait peut-être plus sage. Ainsi, tu pourrais t’occuper du bébé sans problème.
- Oui, tu as raison, Franck. Mais nous allons te gêner, Albert.
- La maison est assez grande pour que nous ne nous gênions pas, je t’assure.
- Alors c’est d’accord.
- Je vais tout organiser pour votre arrivée.
°°°°°
Après leur mariage, Candy et Franck s’installèrent à Chicago. Bien que les amis de Candy s’interrogeaient quant à Tristan, ils comprirent que Franck le considérait comme son fils. Pourtant, Tristan avaient les boucles châtaigne de son père et ses yeux outremer. Quand Candy le regardait, elle ne pouvait éviter d’avoir un pincement au cœur et donnait à Tristan tout l’amour qu’elle possédait. Elle ne rechercha à revoir Terry. Franck ne demanda jamais l’identité du père de Tristan. Il semblait évident que Candy voulait l’oublier et ne parlait jamais de lui.
Un jour, quand il rentra à la maison, il fut surpris de voir Candy avec un sourire étincelant et une lumière étrange dans le regard. Elle était si belle. Ils s’embrassèrent. Après s’être débarrassé, il jeta un coup d’œil à son épouse et vit que son excitation était toujours la même.
- Eh bien, ma chérie, que se passe-t-il ?
- Une surprise !
Et elle le regarda malicieusement. Pour Franck qu’importait la surprise, il aurait voulu voir cette lueur dans ses yeux durant des années.
- Nous allons avoir un bébé ! lui dit-elle avec un sourire
- Un… bébé ? répéta-t-il, incrédule.
- Oui.
Le temps qu’il assimile cette nouvelle, il attrapa Candy dans ses bras et l’embrassa en riant de bonheur.
- Oh ma chérie ! Je t’aime tant ! Tu fais de moi l’homme le plus heureux ! Tristan aura un petit frère ainsi !
- Oui, ou une petite sœur, le reprit-elle.
- Oui.
Le lendemain, Franck flottait toujours sur son petit nuage.
Candy était heureuse mais il ne se passait pas un jour sans que la pensée de Terry n’effleure son esprit. Désormais, elle attendait un enfant de Franck et cela l’emplissait de joie, bien qu’elle aurait préféré porter celui de Terry une fois encore. Elle ne pouvait s’empêcher de songer à la vie qu’elle aurait vécue avec lui.
Sa grossesse se passait bien. A l’annonce de la grossesse de Candy, ses amis furent contents pour eux. Ils étaient conscients de l’amour que Franck lui portait bien qu’ils sentaient que Candy ne puisse l’aimer autant. Une partie appartenait à Terry. Le fait qu’elle porte un enfant de Franck les rassuraient.
°°°°°
Morgan arriva le 2 avril à 10h du matin. Le fils de Franck avait les cheveux bruns et le regard vert. Il ne ressemblait pas à Tristan de 18 mois son aîné. Franck était aux anges mais ne fit jamais aucune différence entre les 2 garçons. Ceux-ci étaient très différents au niveau du caractère.
°°°°°
Chicago, mai 1922
La famille André avait organisé une réception afin de récolter des fonds pour les œuvres charitables comme chaque année. Toutes les grandes personnalités étaient invitées.
Candy avait revêtu une robe couleur vert d’eau d’une coupe assez simple mais mettant en valeur ses douces formes ainsi que son visage. Franck était à ses côtés, fier de sa femme et de la soirée. Le charme de Candy faisait effet comme à chaque fois qu’elle était présente. Son sourire et son naturel faisaient l’élément essentiel pour les donations.
Candy se sentait bien. Elle avait repris sa vie en main même si parfois, le passé la rattrapait. A un moment de la soirée, elle sentit comme un picotement sur sa nuque alors qu’elle conversait avec un grand nom de la finance. Candy n’aimait pas beaucoup ce genre de soirée car elle devait être à la hauteur des André et oncle William comptait beaucoup sur sa présence. Ce soir, néanmoins, elle avait hésité à venir. Elle avait un pressentiment. Elle chercha du regard Franck et le vit en conversation avec Lord et Lady Hamilton. Ils semblaient en grande discussion. Elle regarda Albert qui tentait d’être intéressé par la conversation semblait-il ennuyeuse d’une jeune femme brune gesticulant beaucoup pendant qu’elle parlait. Candy sourit. Elle avait besoin de prendre l’air. Elle s’excusa auprès de ses interlocuteurs et se dirigea vers le jardin.
L’air frais lui caressa le visage et elle marcha doucement humant le doux parfum des fleurs. Le picotement était toujours présent. Elle alla s’appuyer contre un arbre. Elle ferma les yeux et respira doucement, écoutant les bruits de la réception lui parvenant de loin.
- Oh mon Dieu ! soupira-t-elle. Donnez-moi la force de continuer. Pardonnez-moi.
Une larme roula sur sa joue et elle mit son visage dans ses mains.
Elle sentit une présence à ses côtés mais elle ne reconnaissait pas le parfum de Franck. Elle leva son visage et ouvrit la bouche sans pouvoir dire un mot. L’homme qui la regardait de ses yeux profonds ne parlait pas. Etait-ce un mirage ? Oui, sans doute. Il était debout et ne disait mot. Il la fixait intensément.
- Oh mon Dieu ! souffla-t-elle
- C’est bien la première fois que l’on me confond avec Dieu ! dit-il avec cet air hautain. Mais bien que je sois loin de me considérer comme tel, j’apprécie le compliment.
Cette voix, elle l’aurait reconnue n’importe où. Comment était-il là ?
- Terry ? Mais, qu’est-ce…
- Désolé, Candy, mais je fais partie des personnalités du moment et j’ai été convié. Veux-tu que je reparte ?
- Euh…non, dit-elle en essayant de se ressaisir. Bien sûr.
Elle se leva, bouleversée. Il ne la lâchait pas des yeux.
- Je t’ai vue sortir et je me suis permis de te suivre. Cela te dérange-t-il ?
- Euh…non. Tu as l’air d’aller mieux. J’en suis heureuse, dit-elle pour se donner une contenance.
- Oui comme tu peux le remarquer. Tu n’as pas changé, dit-il d’une voix grave.
- Toi non plus.
Mais, si. Elle le voyait bien. Ses épaules étaient plus larges, il semblait plus grand. C’était un homme. Ses traits s’étaient durcis. Il avait toujours cet air aristocratique qui lui donnait du charme. Il était plus beau que dans son souvenir et rester avec lui dans cette atmosphère, cela risquait d’être dangereux. Il fallait qu’elle se ressaisisse.
- J’avais besoin d’air et je vais rentrer maintenant, dit-elle incertaine.
- J’espère ne pas te faire fuir, dit-il malicieusement.
- Non, loin de là, répondit-elle piquée au vif.
- En tout cas, je te souhaite un joyeux anniversaire, Candy.
- Merci, répondit-elle en rougissant un peu. Elle était flattée qu’il s’en souvienne. « Tu t’en souviens ? »
- Oui, je me souviens de beaucoup de choses. Tu sais, les acteurs doivent avoir une excellente mémoire.
- Oui, bien sûr.
- Je t’inviterai bien à danser mais tu voudras bien m’excuser, j’ai encore des progrès à faire depuis mes opérations.
- Ce n’est rien, je comprends. Mais je dois avouer que je suis surprise de te voir ainsi bien que j’en sois heureuse.
- Je vois en tout cas que tu m’as remplacé, dit-il, blessé
- Comment oses-tu ? Tu m’as rejetée ! J’ai très bien compris. Franck m’aime énormément et nous sommes heureux ensemble. Il m’a beaucoup aidée. C’est un merveilleux père en plus d’être un bon époux.
Ces phrases transpercèrent le cœur de Terry de plein fouet. Non seulement, un autre homme la possédait mais en plus il lui avait fait des enfants ! Alors que cela aurait dû être lui ! Il ne pouvait n’en vouloir qu’à lui-même mais en même temps, il ne pouvait supporter qu’un autre la touche et l’embrasse. Sa jalousie revenait malgré lui.
- Je vois. Il n’a pas trainé !
- Comment ?! Comment peux-tu juger quelqu’un que tu ne connais pas ? Franck est un homme très attentionné et affectueux. Il s’est montré très patient avec moi.
- Et toi ? Tu l’aimes ? Autant que lui t’aime ?
- Je ne l’aurais pas épousé si je ne l’aimais pas !
- Je vois. Alors bonne soirée et sois heureuse, Candy, dit-il en s’éloignant.
Son cœur était en sang. Il pensait en la suivant lui dire tout ce qu’il n’avait pu lui dire et voilà qu’elle lui apprenait son mariage et son amour pour cet « avorton » ainsi qu’elle était mère de celui-ci !! Son orgueil avait été effrité ! Il souffrait mais ne pouvait le montrer. Elle l’avait oublié si rapidement alors qu’elle était toujours dans son cœur et dans sa vie. Il souffrait de son absence. Durant ces années, il avait compris son erreur et sa maladresse. Une occasion venait de lui être donnée et il avait voulu la saisir mais il était trop tard. Une fois encore, son orgueil lui avait joué un tour et avait gâché sa vie. Cette fois-ci pour toujours !
Pour Candy, la conversation avec Terry l’avait bouleversée bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. D’une part, elle avait été surprise de le voir et surtout debout. En le voyant ainsi, elle avait regretté son mariage avec Franck sans pouvoir le contrôler. Elle avait eu beaucoup de difficultés à réfréner ses émotions face à Terry. Elle mourrait d’envie de se blottir dans ses bras, de se lover son épaule ! Mais il l’avait blessée, fier qu’il était ! Il l’avait touchée là où elle était fragile. Il lui en voulait de ne pas l’avoir attendu mais il l’avait rejetée si brutalement ! Elle en avait tant souffert ! Elle l’aimait encore elle le savait et l’avoir revu n’avait fait que ranimer cet amour.
°°°°°
En rentrant dans la salle de réception, Terry croisa Albert. Albert fut agréablement surpris de la guérison de Terry.
- Je suis content que tu sois redevenu toi-même, dit-il
Mais pour Terry, il venait de perdre plus que lui-même.
- Oui, cela a pris du temps et des efforts mais le principal est que je sois mieux. En tout cas, je dois dire que j’ai été très surpris que tu sois Monsieur William André et le père de Candy.
- Oui, c’est une longue histoire. Je te la raconterai dès que nous aurons plus de temps. Et…
A ce moment-là, ils furent interrompus par Franck Gibson. Terry le regarda froidement. Albert sentit la tension monter.
- Oui Franck ?
- Excusez William mais je cherche ma femme, l’auriez-vous vue par hasard. Cela fait un moment qu’elle n’est plus là et d’habitude elle ne part si longtemps prendre l’air. Je ne la vois pas non plus à l’extérieur.
- Elle ne doit pas être loin, rassurez-vous, Candy va revenir d’un moment à l’autre. Peut-être est-elle en conversation.
- Candy a toujours été un peu sauvage, ce n’est pas nouveau ! ajouta Terry en regardant Franck.
- Franck, je te présente Terrence Grandchester, présenta Albert
- Enchanté, Monsieur. J’ai beaucoup entendu parler de vous. Vous êtes acteur, je ne me trompe pas ?
- C’est exact.
- Et c’est mon ami, ajouta Albert. Nous nous connaissons depuis des années et Terry m’a aidé alors que je n’étais qu’un vagabond.
- Je vois. Et comment connaissez-vous Candy ?
- Nous avons fréquenté le même collège et nous avons lié amitié.
- Ah, je comprends. C’est vrai que nous ne pouvons pas parler de tout.
Albert étudiait la conversation entre les deux hommes. Franck semblait soudainement méfiant, peut-être avait-il un soupçon. Mais Terry avait un regard froid et agressif.
- Bien, je vais chercher ma femme.
- Je vous aiderai bien mais comme vous pouvez le constater, dit Terry en montrant sa canne, je ne peux pas encore m’aventurer sur un terrain plus accidenté.
- Je comprends. Ravi de vous avoir rencontré.
Terry le suivit des yeux. Que lui trouvait-elle ? Il semblait si fade et mou !! Durant ce temps, Terry était étudié par Albert sans s’en rendre compte.
- Il en est très amoureux, dit-il à Terry
- Qui pourrait ne pas l’être ? répondit Terry, désabusé.
- Et toi, Terry, où en es-tu ?
- Moi ? Eh bien, j’ai passé beaucoup de temps à me consacrer à retrouver l’usage de mes jambes et je me lancé dans l’écriture de pièces de théâtre.
- Et il n’y a pas de place pour l’amour dans ta vie ?
Et Albert suivit le regard de Terry. Il vit Candy au bras de Franck. Elle semblait préoccupée et lointaine. Terry regardait le couple et son regard s’était durci. Il dut faire un effort sur lui-même pour ne pas se jeter sur ce Franck et lui défoncer le crâne.
- Oh L’amour ? non, Albert. Il n’y a plus de place ; de toute façon, je ne suis pas très chanceux dans ce domaine et je gagne très rarement. Bien, je te prie de m’excuser, Albert, mais je dois y aller. La fatigue se fait sentir.
- Oui, bien sûr. Tu veux saluer Candy ? demanda-t-il, sachant très bien que Terry refuserait.
- Non, je ne vais pas la déranger. Elle semble heureuse. C’est l’essentiel, dit-il en baissant la tête.
Dès que Terry fut parti, Albert se reprocha sa conduite. Cela ne lui ressemblait pas de faire souffrir les gens inutilement, pourquoi avait-il provoqué Terry, son ami ? Le fait qu’il voit Candy avait ranimé sa douleur, cela il l’avait senti. ET Candy, comment aurait-elle réagi ? En la regardant mieux, il sut qu’elle avait parlé à Terry. Il était évident que ces deux-là s’aimaient toujours.
°°°°°
Entretemps, en sortant Terry tomba sur une charmante connaissance : Eliza Legrand ! Il aurait bien voulu l’éviter mais elle semblait décidée à finir de lui gâcher la soirée. Elle s’approcha de lui avec un sourire carnassier.
- Terry ! Que je suis heureuse !
- Bonsoir Eliza, répondit-il en faisant mine de partir.
- Quelle surprise ! Toujours aussi séduisant ! susurra-t-elle en s’approchant
- Tu es en manque Eliza ? dit-il sarcastique
Bien que blessée, elle continua plus décidée.
- Moi, non mais toi je suppose que oui d’autant que ta chère « soubrette » est vite passée à d’autres bras. Ce qui ne m’étonne pas ! D’ailleurs, tu dois bien le savoir aussi. Peut-être l’as-tu essayée aussi ! le pauvre Franck ! Décidément, je ne comprendrais jamais comment vous pouvez vous laisser ensorceler par cette arriviste !
- Parle pour toi, Eliza. Personne ne t’arrive à la cheville quand il s’agit de cracher son venin !
- Ahahah ! C’est une façon de voir, effectivement ! Quand je pense que Daniel a failli épouser cette trainée ! Franck n’y a vu que du feu et a reconnu son bâtard !
- De quoi parles-tu ? dit-il exaspéré
- Oh tu n’es pas au courant ? Oui, j’oubliais que vous étiez séparés et que l’oncle William tenait à tenir cela secret. D’ailleurs, je me demande bien si Franck n’aurait reçu une somme en contrepartie pour l’épouser car il n’est pas si bête que cela !
- Ecoute, je suis fatigué et je dois partir, dit-il en essayant de partir.
- Tu ne veux pas entendre la vérité sur notre « chère » Candy ? Je voulais juste dire que Franck a été bien naïf d’épouser une fille d’écurie comme elle et reconnaître son bâtard. Toi, tu as vu clair dans son jeu avant qu’il ne soit trop tard. Il t’a fallu le temps.
La surprise se peignit sur le visage de Terry.
- De quoi parles-tu, Eliza ?
- De Candy ! Elle était enceinte quand elle a connu Franck et elle a su le charmer comme d’habitude et finalement il l’a épousé. Les hommes sont tellement bêtes. Si j’étais lui, je me demanderai si le deuxième est bien de lui. On ne sait jamais avec ce genre de fille.
- Au revoir Eliza, dit-il sèchement.
Eliza le regarda partir avec un mauvais sourire sur les lèvres. Elle avait réussi son projet.
Durant le trajet, Terry repensait aux paroles de cette peste d’Eliza. Il était clair que celle-ci avait toujours été jalouse de Candy et avait toujours tout mis en œuvre afin de lui nuire. Il devait prendre ses paroles avec circonspection. Mais était-il possible que Candy se soit mariée alors qu’elle était enceinte d’un autre ? Et de qui ? Il n’arrivait pas à joindre les deux. Il avait été le premier mais ensuite est-ce que par dépit ou chagrin se serait-elle allée à la séduction d’un autre qui ne cherchait que le plaisir physique ? Non, il ne pouvait le croire. Il connaissait Candy et suffisamment pour savoir qu’elle était loin d’être ainsi. Cela ressemblait plus à Eliza, pensa-t-il avec un sourire.

A suivre...
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 14 Juin 2010 - 15:37

CHAPITRE 11


Depuis sa rencontre avec Terry, Candy ne cessait de repenser à leurs moments. Franck sentait qu’elle semblait plus lointaine depuis un moment. Mais il ne comprenait pas pour quelle raison Candy semblait plus lointaine et moins enjouée. En fait, après y avoir réfléchi, elle était comme lorsqu’il l’avait connu. Avait-elle revu celui qui l’avait fait souffrir ? Repensait-elle à lui ? Ou regrettait-elle d’être avec lui et non avec le père de Tristan ?
Il la regarda à travers la table, elle ne s’en rendait pas compte. Elle parlait à Morgan.
- Ma chérie, mardi je dois aller à Philadelphie pour les affaires, tu n’as pas oublié ?
- Ah oui, c’est vrai. Tu as raison, cela m’était complètement sorti de la tête. Combien de temps comptes-tu rester là-bas ?
- Tout dépend de la tournure des évènements. Au maximum, je dirais une dizaine de jours. Cela ira ?
- Oui, ne t’inquiète pas pour cela.
- Mais je peux reculer la date de mon départ si tu préfères. J’ai l’impression que quelque chose te préoccupe. Veux-tu en parler ? Je peux peut-être t’aider.
- Franck, tout va bien, je t’assure. Je suis juste un peu fatiguée. Je crois que j’en fais trop.
- Sinon, je peux rester encore un peu plus.
- Non, ca ira, Franck. Ne t’inquiète pas. J’ai survécu jusqu’à maintenant.
- C’était différent. Maintenant il y a les garçons.
- Tu peux partir tranquille.
- Je reviendrais dès que je pourrais ou s’il y a un problème n’hésites pas à me contacter, je viendrais à la seconde.
- Quel amour tu fais ! dit-elle en riant.
Au moins, lui avait-il rendu son sourire durant un court instant.
°°°°°
- Bonjour Candy, comment vas-tu ? dit Annie
- Bonjour la future maman, c’est surtout à toi qu’il faut le demander, répondit Candy en souriant devant le gros ventre d’Annie. Celle-ci attendait des jumeaux et se désespérait de sa taille
- Je suis pressée d’arriver au bout. Si tu savais, soupira-t-elle avant de s’asseoir lourdement. « J’espère seulement que je retrouverais ma taille par la suite car étant donné mon état actuel, je n’y crois pas vraiment », ajouta-t-elle dépitée
- Ne dis pas cela, Annie. C’est merveilleux d’attendre un enfant et puis, cela ne dure qu’un moment. Tu verras quand les bébés seront là, tu n’y penseras plus, la rassura-t-elle.
- Oh c’est facile pour toi, on le voyait à peine. Surtout à Tristan. Personne ne savait que tu étais enceinte.
- Chaque personne est différente, Annie.
- Oui, sans doute.
- Vous avez choisi les prénoms ?
- Ne m’en parle pas ! Nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord !
- Vous n’avez qu’à choisir chacun un prénom de fille et un prénom de garçon.
- Et s’il n’y a qu’une fille et un garçon ?
- Je n’ai pas eu ce problème.
- Oui, Franck est un amour avec toi.
- Pourquoi ? Archie aurait-il changé à ce point ? la taquina Candy
- Candy ! Non, bien sûr, comment serait-ce possible ! Mais Franck t’aime plus que sa propre vie apparemment et je suis sûre qu’il t’a laissée choisir les deux prénoms. Avoue
- J’ai choisi Tristan seule, je l’avoue mais Morgan, nous l’avons choisi en commun.
- Mais qui a eu l’idée en premier ?
- Je crois que c’est moi.
- Voilà ! Je le savais bien ! Il te passe tous tes caprices !
- Tu insinues que je suis capricieuse ?
- Non, bien sûr. Et puis, si tu l’étais, comment ferait Eliza pour montrer qu’elle existe ? dit Annie en riant.
- Effectivement.
Elles rirent un moment en pensant aux caprices et critiques d’Eliza quand elle était dans la maison.
- En tout cas, moins je la vois mieux je me porte, ajouta Candy en riant
- Et moi donc !
- Mais au moins Niel m’a un peu oubliée, c’est déjà ça !
- Oui. Au fait, où est Franck ?
- Il est parti à Philadelphie pour affaires pour quelques jours.
- Il ne te manque pas ?
- Avec les enfants, j’ai de quoi m’occuper
- Oui mais dis-moi, Candy, tu l’aimes vraiment ?
- Franck ? Bien sûr. Pourquoi cette question ?
- Eh bien, hésita Annie, je pensais que… enfin… tu me comprends… tu aimais tant Terry… que je me demandais si tu aimais Franck autant.
Candy hésita avant de répondre. Annie ne pensait pas à mal en le lui demandant. Cela semblait même logique.
- J’aime Franck mais différemment. L’amour que je portais à Terry était entier et m’a fait beaucoup souffrir. Franck m’a permis de renaître et de cela je ne peux que l’en remercier. Comme tu l’as remarqué tout à l’heure, il est toujours préoccupé de mon bien-être.
- Oui, je comprends. Je peux te demander quelque chose de personnel, Candy ? cela me perturbe depuis un bon moment déjà et toi seule peut me répondre mais je comprendrais si tu ne veux pas me répondre. Je ne t’en voudrais pas.
- Bien sûr, Annie.
- Voilà, je ne sais comment te le demander. C’est assez délicat mais, plus je regarde Tristan, plus je trouve qu’il ne ressemble pas à Franck mais à quelqu’un d’autre, dit-elle gênée.
- Oh, eh bien, tu sais un enfant est un mélange de deux personnes qui s’aiment
- Oui, justement. Plus il grandit, plus je ne peux m’empêcher d’y penser tant la ressemblance est frappante. Tu me comprends n’est-ce pas ?
- Oui, je te comprends. Mais quoi que tu penses, Franck a deux fils. Au fait, tu as des nouvelles de Patty ?
- Non et toi ?
- Elle m’a écrit la semaine dernière. Je pense qu’ils devraient se retrouver Tom et elle car leurs 4 fils les accaparent trop et je sais qu’elle voulait être institutrice. Elle a dû s’arrêter pour élever ses enfants. Je devrais aller les voir pour les aider peut-être. Qu’en penses-tu ?
Annie était un peu déstabilisée par le changement de conversation mais ceci signifiait que Candy désirait changer la discussion qui devenait trop embarrassante.
°°°°°
Franck avait beaucoup réfléchi durant les derniers jours avant de partir pour Philadelphie. Ses réflexions l’avaient amené à comprendre une partie de l’histoire qui le tracassait. Candy ne lui avait jamais parlé de cet homme qui l’avait tant souffrir. Cependant, elle avait réappris à sourire avec lui. Or, il avait remarqué que depuis cette réception à Chicago elle s’était replongée dans la mélancolie. Mais où était le chaînon manquant ?
Par ailleurs, il avait tenté de se souvenir des personnes qu’ils avaient côtoyés ce soir-là. Cela n’avait pas été facile. Et à un moment il s’était souvenu d’une discussion qu’il avait interrompue et qui semblait avoir embêté cet homme auquel William parlait. C’était la première fois qu’il lui parlait mais il lui avait semblé que cet acteur ne l’aimait pas d’emblée. Il s’était montré courtois, bien sûr mais celui-ci lui parlait sèchement. De plus, il se souvenait qu’il avait expliqué qu’il connaissait Candy depuis les bancs du collège et la façon dont il l’avait regardé même fugacement indiquait maintenant à Franck qu’il cachait autre chose. Mais Franck n’avait aucune preuve.
Et il ne pouvait demander à Candy si cet homme était bien celui qui lui avait donné Tristan. En y repensant, il se dit que cet acteur était bien trop hautain et fier pour que Candy ait pu s’intéresser à lui. D’après les critiques qu’il avait lu sur lui de temps à autre, l’acteur était un homme particulièrement obscur, caractériel et peu amène.
°°°°°
Franck arriva à Philadelphie en fin d’après-midi. Il alla s’installer à son hôtel et se reposa un moment en attendant l’heure de son premier rendez-vous. Candy lui manquait déjà ainsi que les enfants.
Il se prépara ensuite pour se rendre au restaurant de l’hôtel où son interlocuteur l’attendait peut-être déjà.
- Bonsoir monsieur Gibson, avez-vous fait bon voyage ?
- Bonsoir monsieur Butler. Oui, sans problème. Je vous remercie.
- Connaissez-vous la ville de Philadelphie ?
- Un peu. Mais je ne suis pas venu pour faire du tourisme.
- Oui, je comprends. Prenez place, je vous en prie.
Au fil de la conversation, Franck en oublia un peu ses préoccupations personnelles. Et soudain, un brouhaha se fit entendre qui interrompit les discussions. Terrence Grandchester fit son entrée dans le restaurant de l’hôtel, vêtu d’un costume noir et d’une chemise blanche sous un long manteau noir. Son allure aristocratique suscita bientôt les commentaires de part et d’autres du restaurant. Franck le regarda. Il avait une telle prestance malgré sa canne, un charisme indiscutable.
- Terrence ! invita soudain son interlocuteur. Et l’acteur tourna la tête vers eux, sans expression, alors que Butler se levait pour accueillir la vedette.
Terrence le salua avec un sourire toujours sans chaleur.
- Terrence, nous ferez-vous l’honneur de manger à notre table ? A moins que vous ne soyez déjà invité, bien sûr.
Terrence regarda Franck d’un air froid qui se durcit à sa vue. Et finalement, un mince sourire effleura ses lèvres.
- Avec plaisir, John.
- Je vous présente Monsieur Franck Gibson qui nous vient de…
- Nous nous déjà rencontrés, John, répondit Terry, mettant ainsi fin aux présentations.
- Oui, bonsoir, monsieur Grandchester, dit Franck en le saluant.
Terrence s’assit, se débarrassant au passage.
- Que nous vaut votre présence, Terrence ?
- Je suis là pour promouvoir une de mes pièces, tout simplement. Vous savez que je suis très casanier, John.
- Oui, je suis au courant. Donc, vous resterez un moment parmi nous, je suppose ?
- Bien sûr, le temps qu’il faudra, dit Terry en regardant Franck dans les yeux sans ciller.
- Eh bien, me permettrais-je de vous convier à un dîner, oh, je vous rassure assez simple. Je sais combien vous détestez les mondanités.
Terrence le regarda et acquiesça :
- Puis-je me dérober ?
- Vous me décevriez, je vous l’avoue.
- Alors, dans ce cas, vous pouvez compter sur ma présence, je vous fais confiance.
- Très bien. D’avance, je vous remercie de votre présence, Terrence.
- Laissons cela, John. Et vous, Gibson, serez-vous parmi nous ?
- Mais bien entendu, voyons, n’est-ce pas Franck ? interrompit Butler
- Eh bien, cela dépend de la date de votre dîner, John ? ironisa Franck
- Que pensez-vous de vendredi soir ? proposa John Butler
- Parfait, répondit Terry
- Cela me va également, répondit Franck.
L’étrange impression de Franck que Terrence ne l’aimait pas revenait. Il le regarda à la dérobée. Oui, il avait un charme certain, il ne pouvait le nier.
- Etes-vous venu seul à Philadelphie ? lui demanda soudainement Terry
- Oui, bien sûr.
- Votre famille ne vous manque-t-elle pas ?
- Pour tout avouer, si. Même si je ne suis pas arrivé depuis longtemps, ma femme et mes fils me manquent déjà.
- J’imagine, oui.
- Vous êtes marié ? interrogea Franck, l’air de rien
- Non.
- Et pourtant, je pense que vous feriez une heureuse ! plaisanta John
- Pensez-vous vraiment cela ? demanda laconiquement Terry. Moi, non.
- Vous avez bien une Juliette quelque part, non ? plaisanta John
Durant quelques secondes, Franck crut voir dans les yeux de Terry une étincelle remplacée rapidement par un voile de tristesse et d’amertume. Mais l’acteur reprit aussi rapidement maitrise de lui-même et de ses sentiments.
- Je ne m’appelle pas Roméo que je sache, répondit-il froidement.
- Mais, Terrence si je me souviens bien, vous aviez une fiancée à laquelle vous teniez, non ? demanda John.
- Ce n’était pas officiel et vous savez, chacun suit sa route telle qu’elle est tracée. Ma voie est le théâtre en ce qui me concerne, répliqua-t-il
- N’avez-vous pas envie de fonder un foyer ? demanda poliment Franck
- Un foyer ? Je n’ai que 25 ans ! J’ai tout le temps ! répondit Terry en riant
- De toute façon, vous n’avez que l’embarras du choix, me semble-t-il, plaisanta John
Les yeux de Terry se firent lointains quelques secondes avant de revenir impersonnels.
- Justement, c’est loin d’être facile pour moi, encore moins que pour vous ! dit-il en regardant Franck.
- Pourtant… commença John
Terry regarda John Butler d’un air sérieux.
- Dites vous que les femmes qui m’approchent ne pensent pas à moi tel que je suis. Je ne suis qu’un nom pour elles. Alors que pour vous, même si votre argent vous permet de les mettre à l’abri, elles ne réfléchissent pas de la même manière, sauf votre respect bien sûr, John. Je sais que votre épouse vous aime depuis toujours et que vous lui rendez bien.
- Terrence, vous êtes un homme plein de ressources et de promesses. Je n’arrive pas à comprendre ce qui a pu pousser cette jeune fille à vous quitté dans un moment si difficile. Vraiment.
- Ceci ne vous regarde en rien, John et d’autre part, nous nous sommes quittés d’un commun accord. Nous étions jeunes et si vous me connaissez si bien, vous devez savoir que je ne supporterais jamais d’être une charge pour qui que ce soit, et encore moins pour une personne qui compte énormément pour moi. Si vous le permettez, je désirerais changer de sujet. Le mariage n’est aucunement dans mes projets.
Le repas fut basé sur des rapports impersonnels et Franck ne pouvait s’empêcher d’étudier Terrence. Il l’étudiait à la dérobée. Il parlait peu mais bien. Il restait poli et répondait avec tact aux questions sans s’étendre sur la question. Il possédait une grâce qui l’intriguait. Mais aucun moment, les deux hommes ne s’adressèrent la parole directement.
A son retour dans sa chambre, Franck revisionna mentalement la soirée. Terrence Grandchester restait une énigme pour lui.
°°°°°
La soirée organisée par John Butler était arrivée. Franck n’avait pas revu l’acteur. Quand celui-ci arriva à la demeure des Butler, il fut accueilli par les quelques femmes présentes de manière un peu envahissante. Mais il leur répondit avec politesse, leur adressant des sourires qui enthousiasmaient ces dames. Il rit un peu avec elles, et finit par s’excuser pour rejoindre les autres convives. Quand il parvint à la hauteur de Franck, celui-ci se rendit compte qu’il le dépassait de quelques centimètres et le regardait sans ciller. Ils se saluèrent poliment mais avec une certaine tension à peine perceptible pour les autres.
John Butler vint rejoindre Franck.
- Tout se passe bien, Franck ?
- Oui, très bien, je vous remercie, John. C’est une soirée réussie.
- Mais je sens à votre regard que votre femme vous manque. Vous auriez aimé qu’elle soit avec vous. Je me trompe ?
- Non, j’avoue. Mais, mon retour ne devrait tarder désormais. Par contre, je compte sur votre présence si vous passez par Chicago.
- Je n’y manquerais pas. Surtout pour faire sa connaissance car elle semble particulière.
- Oui, elle est unique, sourit Franck.
- Alors, ne la perdez pas. C’est un conseil.
- Ce n’est pas mon intention, rassurez-vous.
- Tant mieux. Vous savez, entre nous, regardez Terrence. Il aimait une jeune fille à la folie. D’ailleurs, on peut remarquer quand on le connait suffisamment qu’il joue pour elle. Oui, il s’adresse à elle.
- Elle est partie ?
- Après ce fameux accident où il s’est retrouvé paralysé, elle a disparu. Je ne crois pas qu’elle soit partie de son plein gré, si vous voulez mon avis. Leurs sentiments étaient réciproques.
- Vous l’avez déjà rencontrée ?
- Oui, je l’ai aperçue une fois. Nous n’avons pas parlé très longtemps mais cela a suffit à comprendre que ces deux-là s’aimaient d’un amour profond et sincère. Rien que la façon qu’ils avaient à se regarder suffisait à comprendre.
- Mais alors je ne comprends pas pour quelle raison ils se sont quittés.
- Terrence est un jeune homme particulier comme vous l’avez sans doute remarqué. Je suppose qu’il l’aimait tellement qu’il n’aurait supporté de lui imposé son infirmité.
- Mais il remarche apparemment. Il pourrait la retrouver.
- Oui, c’est ce qui m’intrigue, justement. D’ailleurs, il n’est plus le même depuis son accident. Il a eu des périodes très difficiles. Sa mère Eléonore Baker…
- L’actrice ? s’étonna Franck
- Oui, elle-même. Sa mère l’a pris chez elle afin de pouvoir veiller à sa sécurité. Elle craignait que sa rupture avec cette jeune fille ne lui fasse faire des erreurs irréparables. Je pense qu’il a souffert plus de sa rupture que de son infirmité bien que les deux soient liés, bien sûr.
- Elle devait être très belle, dit Franck d’un ton plus bas, comme pour lui-même.
- Oh oui, elle avait du charme ! Elle avait des yeux d’un vert !! Je vous avoue que si j’avais été plus jeune, j’aurais tout abandonné pour me noyer dans ses yeux ! Deux émeraudes ! Voilà ce que c’était. Et un sourire avec ça !! Franchement, quand on l’a vu une fois, on comprend facilement que cette petite blonde ait pu faire tourner la tête à notre cher Terrence. Il l’avait rencontrée semble-t-il à l’école.
Candy !! Trop de coïncidences ! Il parlait de Candy. Franck ne pouvait réaliser. Candy et Terrence ! Bien sûr. Tout se rassemblait comme les pièces d’un puzzle dont il lui manquait les pièces quelques minutes auparavant. Tout s’expliquait.
John Butler continuait sans remarquer le changement à l’intérieur de Franck.
- Pauvre Terrence ! Un jeune homme si séduisant ! Aucune autre n’a pu remplacer cette jeune fille. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
- Il finira par retrouver l’amour. Il a peut-être besoin d’un peu de temps, se hasarda Franck
- Oh si vous l’aviez vue vous ne diriez pas cela.
Un autre convive vint interrompre leur dialogue et Franck s’excusa pour rejoindre Terrence qu’il avait vu sortir. Quand il arriva à l’extérieur, il vit l’acteur appuyé contre le mur, les yeux fermés. A quoi pouvait-il penser ? A Candy ? Franck s’approcha. Terrence leva les yeux et le regarda.
- Soirée agréable, n’est-ce pas ? tenta Franck
- Comme toutes les soirées organisées par John.
- Vous le connaissez bien ?
- Disons que nous nous connaissons à force de nous côtoyer lors de soirées comme celle-ci. Vous vouliez me parler ?
- Heu… oui, se reprit Franck, surpris par la question directe de Terrence.
- A quel propos ?
- De ma femme.
Le visage de Terry ne bougea ni ne laissa voir aucune émotion.
- Je sais que vous vous êtes aimés tous les deux.
- Nous étions jeunes. Vous êtes mariés ensemble, non ? En quoi cette histoire peut-elle vous intéresser ?
- Je voudrais comprendre.
- Comprendre quoi ? Il n’y a rien à comprendre. C’était un amour de jeunesse, d’adolescents.
- Vous appelez ça comme ça, vous ?
- Comme l’appeleriez-vous ? demanda Terry ironiquement
- Enfin, monsieur Grandchester ! Cessez de me considérer comme le dernier des imbéciles, je vous prie ! Vous avez aimé ma femme, vous avez bafoué son honneur et l’avez abandonné avec son enfant simplement pour votre amour-propre blessé par votre accident !
Les mots frappèrent Terry de plein fouet, ce qui l’empêcha de réagir.
- Et vous disiez l’aimer ! Laissez-moi rire ! Si vous l’aimiez, vous avez remarqué ses sentiments à votre égard et vous êtes mieux placé que moi pour savoir que Candy ne changerait pas de regard à cause de votre accident. Son cœur est généreux, vous le savez. Ou est-ce la paternité qui vous a fait peur ?
Terry le regardait, ébahi d’apprendre que Candy avait eu un enfant de lui. Il ne pouvait le croire. Jamais elle ne lui avait dit. S’il était le père, cela datait de cette unique fois où elle s’était donnée à lui entièrement. Il était père ! Et Candy avait porté son enfant ! Mon Dieu, comment était-ce possible ? Ses rêves !
- Vous ne répondez pas ? Jamais je ne pourrais comprendre pour quelle raison Candy vous a aimé !
- Effectivement, vous ne comprendrez jamais ! Personne ne peut l’aimer davantage que moi ! Si elle vous a épousé, c’est parce que je lui ai rendu sa liberté. Savez-vous ce qu’est l’amour ? Quand vous aimez quelqu’un, vous devez être prêt à sacrifier votre vie pour cette personne même si cela signifie de la perdre pour son propre bonheur. Pensez-vous un instant que je lui ai donné sa liberté en pensant uniquement à moi ? J’ai pensé uniquement à elle, à son bonheur. Son bonheur me tient à cœur. Et j’ai payé pour cela. J’ose espérer qu’elle est heureuse avec vous, monsieur Gibson. En ce qui concerne la paternité, si j’avais été au courant que Candy attendait mon enfant, vous pouvez être certain que jamais je ne l’aurais abandonné dans cette situation. Comme vous le remarquez, Candy a, elle aussi sacrifié par amour.
Tout en parlant, Terry s’était levé et Franck était stupéfait du charisme de Terrence. Ses yeux étincelaient. Il parlait de Candy avec force et ferveur. Franck comprit que celui-ci aimait toujours Candy mais qu’il avait commis une erreur en mentionnant Tristan.
- Ce que nous avons partagé, Candy et moi, ne vous regarde en rien. Vous en a-t-elle parlé ? Non, je ne le pense pas. Vous avez mené votre enquête tout seul. La preuve est qu’elle ne m’a jamais parlé de mon enfant. Jamais je ne l’aurais déshonorée, je la respecte trop pour cela. Certes, je suis responsable et j’en suis conscient. Je vous remercie pour elle de l’avoir sauvée du déshonneur. Mais soyez certain que si je l’avais su, vous n’auriez pas été obligé de vous sacrifier.
- Je l’ai fait de moi-même. J’aime Candy contrairement à ce que vous pouvez penser. J’élève Tristan comme mon fils. Il est mon fils. C’est vrai que Candy ne parle jamais de vous. J’ai compris qu’il s’agissait de vous en vous voyant et je pensais que vous n’aviez pas voulu assumer vos responsabilités. D’ailleurs, excusez-moi si je vous choque mais je ne comprends pas pour quelle raison Candy s’est amouraché de vous. Votre attitude me confortait dans l’opinion que j’avais de vous. Cependant, maintenant que tout est éclairci, je vous demanderai d’éviter de revoir Candy à l’avenir.
- Avez-vous peur qu’elle ne vous quitte pour moi ? demanda Terry, ironiquement
- Je ne pense pas, non. Mais je ne veux pas qu’elle souffre encore. Comme vous l’avez dit vous-même, elle mérite d’être heureuse et son bonheur est ma préoccupation ainsi que celui de nos fils.
- Là-dessus, nous sommes d’accord. Néanmoins, l’un d’eux est le mien.
- Pas aux yeux de la loi, je suis désolé. Pour leur bonheur, n’essayez pas de les perturber, si vous les aimez comme vous le dites. Pour Tristan, je suis son père et il est trop jeune pour comprendre autrement. Pensez à eux. Sur ce, excusez-moi, je dois y aller. Bonne soirée, monsieur.
Et Franck rentra, encore sous l’effet de la discussion qui lui avait échappé. Il n’avait plus qu’à espérer que Terrence n’intervienne pas dans leur vie ou qu’il essaie de voir Tristan.
Pour Terrence, apprendre l’existence de son fils avec Candy le plongeait dans un dilemme sans nom. Il était père et devait l’oublier. Il ne pouvait le croire. Lui, le bâtard de Grandchester avait commis presque la même erreur que son père ! Et avec la seule femme qu’il aimerait jamais ! Il ferma les yeux. Il réfléchit à la discussion et même s’il ne l’acceptait pas, il voyait bien que Franck avait accepté Tristan malgré tout simplement par amour pour Candy. Oui, il l’avait vu à Chicago. Etant amoureux de Candy, il avait pu se rendre compte que Franck aimait Candy. Mais l’attitude de Candy était plus complexe.

a suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyMer 16 Juin 2010 - 14:35

CHAPITRE 12
Franck était rentré à Chicago. Par moment, il regardait Candy sans qu’elle s’en rende compte et pensait à Terrence. Devait-elle l’aimer encore pour ne pas lui en parler ? Peut-être qu’un jour, elle finirait par se confier à lui. Il saurait attendre.
- Alors, ton séjour s’est bien passé ? lui demanda-t-elle
- Oui mais vous m’avez manqué, lui répondit-il en la prenant dans ses bras.
Le fait qu’un autre l’aimait toujours et que surtout cet homme savait désormais qu’il était le père de Tristan l’inquiétait mais il ne voulait pas que Candy s’en aperçoive.
- Toi aussi. Mais je dois bien avouer que je n’ai pas vraiment eu de minute à moi avec nos deux chenapans ! dit-elle en riant.
- Parce que tu t’obstines à ne pas vouloir prendre une personne pour s’en occuper de temps en temps. Cela te permettrait de souffler un peu et que nous soyons un peu plus rien que tous les deux. Nous avons les moyens de prendre quelqu’un et tu le sais.
- Oui, je le sais mais je ne peux pas. J’aurais tant voulu avoir des parents que je veux que mes enfants profitent de notre présence et notre amour.
- Je comprends très bien. Mais tu sais, nous sommes là et ils le savent.
- Oui, bien sûr mais je veux les accompagner à chaque minute de leur vie tant que je le peux.
- Candy, tu es ainsi car tu as appris à survivre seule malgré toutes les épreuves. Si tu les couves trop, cela ne leur rendra pas service.
- Tu penses que mon attitude envers eux n’est pas bonne ?
- Si. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire.
- Ils sont si jeunes.
- Oui mais n’oublies pas qu’un jour ils vont devoir voler de leurs propres ailes et il faut qu’ils soient préparés. Tu me comprends ?
- Oui. Mais être mère est si merveilleux.
- Je me doute oui car depuis le jour où Tristan est né, quelque chose en moi a changé.
Candy le regarda doucement. Franck était si bon avec elle. Il considérait Tristan comme son fils et en parlait comme s’il l’avait conçu. L’aimait-il à ce point ? Elle en était émue.
- Oh Franck ! C’est grâce à toi si nous sommes heureux ensemble. Jamais je ne pourrais te remercier.
- Tu m’as remercié en devenant ma femme. Je suis fier de t’avoir à mes côtés. D’ailleurs, j’ai invité John Butler ainsi que sa femme à venir nous rendre visite. Je veux que tout le monde sache la chance que j’ai d’avoir une telle femme. Ceci dit, je me rends compte que je risque de faire des jaloux mais j’ai confiance en toi.
- Je suis fière aussi d’avoir un mari si attentionné et si bon.
Bien que le compliment de Candy était sincère, Franck aurait préféré entendre autre chose en plus. Il savait qu’elle ne l’aimait pas autant que lui malgré ses efforts. A croire que son cœur était resté avec ce Terrence pour toujours. Mais Franck était patient.
- John avait organisé un repas chez lui et je dois t’avouer que j’aurais voulu que tu sois près de moi.
- Tu étais dans ton monde, Franck. Cela n’aurait rien changé. Les repas d’affaires sont ennuyeux en ce qui me concerne. D’ailleurs, tu sais très bien que je ne vais aux réceptions uniquement parce qu’Albert me le demande. Si un jour, il se marie, cela incombera à son épouse et je ne serais plus obligée d’assister à ces mondanités.
- Tu es étonnante ! Tu es superbe dans ces réceptions ! les hommes m’envient, les femmes te jalousent mais ta présence et ton sourire font des ravages. C’est ta place.
En lui-même, il préférait que Candy n’ait pas été là au repas de Butler uniquement à cause de Terrence.
°°°°°
Terrence repensait sans cesse à la conversation qu’il avait eue avec Franck Gibson. Reprendre son fils était hors de question bien sûr. Il risquait de perturber l’enfant et Candy. Mais, il voulait faire quelque chose pour son fils. Il avait trop souffert d’être l’enfant illégitime de ses parents. Candy le savait et avait préféré lui cacher. Au début, il lui en voulut. Mais, au fil des jours, il finissait par comprendre qu’elle avait été blessée et qu’il était le seul responsable de ce gâchis. Il l’avait chassée d’une manière fort peu cavalière. Mais Candy n’était pas du genre à se venger. Non, si elle l’avait fait, elle l’avait fait en ne voulant pas l’accabler davantage.
« Oh, ma Juliette, toujours à penser aux autres ! Je ne parviens jamais à t’en vouloir bien longtemps ! Comment peux-tu me trouver des qualités là où je n’en ai pas ? Comment as-tu pu m’aimer tel que je suis ? »
Finalement, une idée lui vint. Il décida d’aller consulter son avocat.
- Bonjour, monsieur Grandchester. C’est un honneur de vous revoir. Allez-y, prenez place, je vous en prie, dit l’avocat.
- Bonjour, Cartrell. Merci.
- Que me vaut cette visite ? J’espère qu’il n’y a rien de grave, s’enquit l’homme de loi.
- Non, rassurez-vous. Je voudrais juste organiser mes biens.
- Ce sera avec plaisir. Expliquez-moi.
- Voilà. Je désirerais faire profiter quelqu’un de mes biens et de ma fortune sans qu’il le sache.
- Oui, c’est possible. A votre mort, c’est cela ?
- Oui, vous comprenez bien.
- Bien. Vous désirez tout lui laisser ou nous gardons une clause au cas où vous auriez des changements entre temps. Quoique nous pouvons le faire ensuite, rassurez-vous.
- Oui, la totalité. Je voudrais léguer mes biens à Monsieur Tristan Gibson.
- Pour le moment, il n’y aucun problème. Cependant, si vous veniez à avoir une famille, il faut que vous sachiez que vos descendants pourraient annuler votre requête. Le sang prévaut dans ce cas.
- Il n’y a aucun problème, Cartrell. D’une part, je n’ai pas l’intention de fonder une famille.
- Mais vous êtes jeune, cela viendra, vous verrez.
- D’autre part, Tristan Gibson est de mon sang. Je vous demanderais à ce propos de le garder pour vous.
Devant l’air surpris de l’homme de loi, Terry sourit intérieurement.
- Il est très important que personne ne connaisse mes liens avec cet enfant.
- Mais êtes-vous sûr de vous ? je veux dire que…
- Oui. Je n’ai qu’un détail que je dois vérifier mais sinon j’en suis sûr. Pouvez-vous préparer les papiers pendant que je vérifie par moi-même. En fait, il ne s’agit que d’un détail.
- Bien, ce sera fait comme vous le souhaitez. Nous allons consulter votre dossier afin de l’établir au plus vite.
- Bien, je vous remercie, dit Terry en se levant, signifiant ainsi la fin de la conversation.
Ils se serrèrent les mains et Me Cartrell accompagna son client à la porte. Après son départ, il se dit que finalement, les Grandchester étaient pleins de surprise. Tel père, tel fils.
Pendant ce temps, Terry se prépara à partir pour Chicago élucider le détail qui lui manquait.
°°°°°
Candy discutait avec Annie dans le parc de Chicago pendant que les enfants jouaient.
- Alors, Annie, avez-vous choisi les prénoms, finalement ? demanda Candy
- Oui et non, en vérité. Nous ne parvenons pas à choisir.
- Ce n’est pas grave, peut-être que le jour où les petits naîtront vous aurez une idée soudaine. Tu sais, parfois, quand on voit le bébé on change d’avis sur le prénom prévu. Ce n’est pas plus mal, d’ailleurs, ainsi le prénom est peut-être mieux adapté.
- C’est ainsi que tu as fait ?
- Pour Morgan, oui. C’est en le voyant que nous avons décidé de l’appeler ainsi.
- Et Tristan ?
- C’était différent.
Et Candy regarda ses fils s’amuser au ballon.
Elles poursuivirent leur conversation quant aux jumeaux d’Annie. Elles ne virent pas que Tristan allai rechercher le ballon qui avait atterri aux pieds d’un homme vêtu de noir qui le regardait discrètement. Celui-ci lui tendit le ballon.
- Merci monsieur.
- Comment t’appelles-tu ? demanda l’homme, surpris par sa ressemblance avec lui-même au même âge.
- Tristan.
- C’est un très joli prénom.
- Merci monsieur.
- Tu as quel âge, petit ? Tu es grand par ta taille.
- J’aurai 5 ans en décembre.
- Tu es un chanceux, toi. Tu dois être gâté pour Noël !
- Oui, mais mon anniversaire est le 13.
- Le 13 ?… Hum, oui, c’est bien aussi. Allez vas jouer, ton ami t’attend.
- Au revoir, monsieur.
- Au revoir, Tristan.
Sans le savoir, Tristan lui avait donné un indice qui lui permettait de recouper ses hypothèses. Tout coïncidait. Satisfait et heureux d’avoir parlé à son fils, Terry sourit tristement et s’éloigna, non sans avoir jeté un coup d’œil à la femme que son cœur avait choisi. Il s’était sacrifié pour le bonheur de Candy et il en payait le prix.
°°°°°
Durant son retour à New York, Terry ne pouvait s’empêcher de penser et de revoir son fils. Tristan était sans aucun doute son fils et il s’appuyait sur des preuves qui lui serraient le cœur : sa date de naissance coïncidait avec leur acte d’amour et la ressemblance physique était frappante. D’autant qu’il avait vu Franck Gibson. Celui-ci avec les cheveux d’un noir jais et le visage bronzé. Ses yeux étaient très clairs. Le deuxième fils de Candy, d’après ce qu’il en avait vu ressemblait davantage à ses parents : cheveux noir jais et des yeux verts. Alors que Tristan était châtain avec les yeux bleus outremer et son visage avait les traits délicats de son père. Oui, il ne faisait aucun doute que le destin avait joué en sa faveur.
Mais pourrait-il garder ce secret toute sa vie ? Il aurait tant voulu mieux connaître cet enfant ! Lui qui avait à peine connu sa mère et eu des rapports houleux avec son père, il aurait voulu tenir son rôle de père comme son père devait le faire vis-à-vis de lui. Il ne pouvait en vouloir qu’à lui-même d’avoir été si arrogant et fier. Il avait tout perdu.
°°°°°
- Bonjour Candy, salua Archibald
- Bonjour Archie, répondit-elle en se retournant. Cela me fait plaisir de te voir. Depuis que tu travailles avec Albert, tu te fais rare, dit-elle sur un ton de reproche.
- Oui, je m’en rends compte. Mais j’ai l’impression que l’oncle William cherche à m’apprendre tout le plus rapidement possible pour repartir. Ce n’est pas ton avis ?
- Oui, je pense que cela lui manque, lui qui a toujours voyager librement. Maintenant, il se retrouve coincé avec de lourdes responsabilités. Il a peut-être trouvé la personne en qui il pourrait avoir toute confiance après tout.
- Sympa pour moi !
- Je plaisante ! Quoi que…
- Mais rassures-toi, je ne t’oublie pas pour autant.
- Comment va Annie ? Ce n’est pas trop dur ?
- Tu la connais ?! De plus, nous avons reçu des invitations pour assister à une pièce de théâtre et elle veut absolument y aller. Je pense que ce n’est pas une bonne idée.
- Je suis d’accord avec toi, répondit Candy, un peu intriguée.
- C’est une des raisons pour laquelle je suis venu te voir. J’aurais aimé, et Annie m’approuve, que tu nous accompagnes. Tu ne sors pas très souvent. Franck est souvent occupé et en ce moment, il est absent. Tu pourrais profiter pour sortir un peu.
- Je ne sais pas.
- Je ne crois pas qu’il t’en tienne rigueur. Au contraire. De plus, nous serons là.
- Quand est-ce ?
- Demain soir.
- Cela fait court ! Je ne sais pas si…
- Candy, Annie tient à y aller et en même temps, elle voudrait que tu viennes. Cela lui ferait tant plaisir. J’avoue d’un autre côté que je serais plus rassuré si tu venais avec nous s’il y avait le moindre souci.
- Ai-je le choix ?
- Effectivement, de la manière dont je te le présente, cela peut te paraître un peu forcé. Mais… cela nous rappellerait tant de bons souvenirs.
- Quelle est la pièce ?
- « Hamlet ».
- Oh.
Candy semblait suspicieuse. Elle n’osait demander s’il s’agissait de la troupe Strafford. L’idée de revoir Terry la perturbait. Archibald lu dans ses pensées.
- Comme tu peux le deviner, c’est la troupe Strafford qui sera là. Mais tu ne peux pas toute ta vie, fuir.
- Oui, tu as sans doute raison. Et il est peu probable que je lui parle.
- Effectivement.
Candy hésita encore un peu et finalement, devant l’air inquiet d’Archibald, elle finit par accepter.
- J’en suis heureux. Je passerai te prendre demain soir.
Il laissa Candy songeuse et nerveuse à la fois. Elle se souvenait la dernière fois où elle avait vu Terry et depuis, elle ne parvenait plus à le chasser de son esprit. Elle finit par se dire que c’était peut-être le moyen de l’exorciser de sa mémoire.
°°°°°
Terry était nerveux. Il savait qu’avec un peu de chance, Candy viendrait le voir. Il s’était arranger pour envoyer des invitations tout en espérant l’inespéré.
Il la vit arriver avec les Cornwell. Elle était magnifique dans sa robe de soie verte. Un ruban se mélangeait dans ses cheveux blonds mettant son cou en valeur. Elle regardait à terre jusqu’au lever de rideau où il senti son regard sur lui. Il mit toute son ardeur et son talent dans son rôle pour elle. Il jouait pour elle comme toujours. Mais là, elle était là, il sentait son regard.
Candy ne pouvait détacher ses yeux de Terry. Il était magnifique et le rôle d’Hamlet était rehaussé par son talent. Elle en avait les larmes aux yeux tant certaines scènes l’émouvaient. Il ne faisait aucun doute que le théâtre était plus qu’une passion pour lui, c’était sa vie. Elle ne sortit pas à l’entracte, craignant de le croiser. Et Terry, lui, espérait qu’elle viendrait le voir durant l’entracte. Mais la déception vint quand il dut reprendre la scène. Il se jura de la voir à la fin de la représentation, même si pour cela il risquait d’être déçu. Il était conscient qu’elle le rejèterait mais il était prêt à tout essayer pour lui parler.
A la fin de la représentation, les acteurs furent ovationnés deux fois. Et étant donné l’état d’Annie, ils préférèrent attendre que le plus gros de la foule fut sortie pour pouvoir partir. Candy se sentait nerveuse. Annie s’en rendait compte mais en même temps, elle espérait résoudre cette histoire. Elle savait que Candy souffrait encore de sa rupture avec Terry malgré son mariage avec Franck mais elle pensait que Candy devait affronter le passé. Et pour cela, il semblait nécessaire de confronter les deux personnes principales.
Soudain, Annie s’arrêta, un peu essouflée. Candy et Archibald s’inquiétèrent. Elle demanda à s’asseoir un peu. Candy regardait autour d’elle, très nerveuse. Elle ne se sentait pas prête à revoir Terry et la situation ne l’aidait guère.
- Annie, peut-être vaut-il mieux repartir pour que tu te reposes, dit-elle doucement.
- Attends un peu, Candy. Ils pèsent lourds et cela me fatigue.
- Mais pourquoi a-t-il fallu que tu veuilles venir dans ton état ? se lamenta Candy.
- Oh Candy, je ne suis pas malade mais enceinte. J’ai le droit de sortir aussi.
- Je ne dis pas le contraire mais tu es proche du terme et ce genre de soirée n’est pas vraiment l’idéal.
- Bonsoir, dit soudain une voix que Candy aurait reconnu entre mille. Son cœur s’affola.
- Bonsoir Terry, salua Archibald.
- Bonsoir Terry. Tu as été sensationnel ! dit Annie, les yeux brillants.
- Merci. Je suis content que vous ayez aimé. Bonjour Candy, dit-il doucement en se tournant vers elle et en plongeant son regard dans le sien.
- Bonsoir Terry. Oui, tu as été magnifique. Ton rôle t’allait bien et tu as réussi à le montrer sous un autre regard.
- Je te remercie, dit-il en soutenant son regard. Vous venez à la réception ?
- Je ne crois pas, non. Annie ne se sent pas très bien et je pense qu’il serait plus raisonnable de rentrer. Elle est presque à terme.
Et à ce moment-là, Annie se plia en deux de douleur. Candy reconnut les premières contractions.
- Il faut absolument t’emmener dans l’hôpital le plus proche, Annie, s’écria-t-elle. Archie va chercher la voiture. Terry, y a-t-il un téléphone ici ?
- Oui, je préviens de votre arrivée, répondit-il en s’éloignant rapidement.
Tout se passa très vite. Annie fut emmenée dans la voiture d’Archibald avec l’aide de Candy. Quand ils arrivèrent à l’hôpital, Archibald était très nerveux, bien sûr, d’autant qu’elle était en avance d’un mois. Mais Candy lui assurait que c’était très courant pour les grossesses multiples. Terry les rejoignit et admira le calme apparent de Candy. L’attente dura quelques heures. Finalement, une infirmière entra dans la salle et demanda Archibald qui se leva rapidement.
- Monsieur Cornwell, vous êtes l’heureux papa d’un petit garçon
- Mais je pensais que… dit-il dépité
- Et d’une ravissante petite fille
- Oh Archie, que je suis heureuse pour vous, dit Candy en l’étreignant.
- Félicitations, dit Terry en lui tapant amicalement l’épaule.
Archibald n’arrivait pas à réaliser. L’infirmière l’emmena voir Annie et les bébés. Candy et Terry restèrent seuls.
- Bien, je crois que je vais rentrer et les laisser tranquilles, dit Candy.
- Attends, je te raccompagne, proposa Terry.
- Oh non, ce n’est pas la peine, je te remercie. Je vais prendre un taxi, répondit-elle, affolée à l’idée de se retrouver si proche de lui
- Voyons, Candy, à cette heure-ci ! Je peux très bien te ramener, cela ne me gêne pas du tout.
Et il l’entraîna avec lui. Elle ne put résister et le suivit. Mais à l’intérieur d’elle, elle sentait la main de Terry lui brûler la peau. Elle sentait sa chaleur, son parfum. Cela risquait d’être très difficile. Mais le trajet ne serait pas si long, elle pourrait y arriver avec un peu de bonne volonté. Il lui suffisait de penser à autre chose. Tout en se dirigeant vers la voiture de Terry, elle devait bien s’avouer qu’il était très difficile de penser à autre chose qu’à l’homme qui l’accompagnait. Il lui ouvrit la portière et l’invita à s’installer. Pendant qu’il contournait le véhicule, Candy tentait de mettre de l’ordre dans ses émotions.
Le voyage fut pire que tout pour Candy. Etre si près de Terry dans un espace si restreint où son parfum était imprégné rendait les choses pénibles et elle ne put que répondre par monosyllabes aux rares questions ou remarques qu’il énonçait.
Pour Terry, il luttait intérieurement au même titre que Candy. Il voyait les efforts que sa compagne tentait de faire, mais lui, était habitué à se cacher sous un masque impassible où aucune émotion ne transparaissait. Cependant, il luttait désespérément contre l’envie irrépressible de prendre Candy contre lui et de l’embrasser. Mais l’important est qu’elle était près de lui-même si cela était court.

A suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyVen 18 Juin 2010 - 17:23

ATTENTION PASSAGE LEMON ! CERTAINES SCENES A CARACTERE SEXUEL PEUVENT CHOQUER LES AMES SENSIBLES
CHAPITRE 13


Quand ils arrivèrent à destination, il descendit pour lui ouvrir la portière et lui tendit la main afin de l’aider à sortir. Le simple fait de sentir sa main sur la sienne le fit frémir et faillit faire basculer toutes ses bonnes résolutions. Il l’accompagna jusqu’à la porte. Et le moment devint délicat.
Il plongea son regard dans les eaux émeraudes.
- Annie sait se faire remarquer. Je pense même qu’elle m’a volé la vedette, plaisanta-t-il afin de détendre l’atmosphère.
- Oui, elle si timide. Je n’arrive pas à le croire, ria Candy. Je ne comprends toujours pas pour quelle raison, elle tenait à sortir en cette période. Mais, l’essentiel est que tout aille bien. Et puis, elle va être soulagée, elle se sentait tellement énorme, elle qui a toujours été si élégante.
- Oui, c’est vrai. Elle a eu de la chance de ne pas payer le prix de deux places, ria-t-il. Mais promets-moi de ne pas le lui répéter.
- Pourquoi le ferais-je ? répondit-elle, malicieuse
- Mais, pour plusieurs raisons, voyons : la première est que tu lui ferais beaucoup de mal ; la deuxième est que son mari de dandy ne l’accepterait pas et je serais dans l’obligation de défendre mon honneur, cela m’ennuierait de détruire une jeune famille ; et la troisième est que je ne le pensais pas.
- Tu ne changeras jamais !
- Si j’ai changé. Peut-être pas totalement, il est vrai mais depuis que je t’ai rencontrée j’ai changé et tu le sais bien.
Candy sentit que la conversation glissait et qu’il fallait l’éviter.
- Oui. Bien, je ne vais pas te retenir plus longtemps, cette soirée a été plus longue et plus mouvementée que prévu.
- Je comprends. Beaucoup d’émotions ce soir.
Et il baissa la tête sans la quitter des yeux et lui déposa un baiser sur sa main galamment. Il lut la réaction de Candy dans ses yeux et dans le tressaillement de sa main. Il vit la veine de sa gorge battre plus vite, le rythme de sa poitrine s’accélérer. Il ne lâcha pas sa main et s’approcha d’elle sans que Candy ne puisse bouger. Elle le regarda approcher son visage près du sien. Elle sentait, elle savait qu’il allait l’embrasser et ne pouvait bouger. Ses yeux se posèrent sur les lèvres de Terry et ouvrit légèrement ses lèvres sans qu’elle s’en rende compte.
Quand il vit les lèvres entrouvertes de Candy et son regard abandonné, il oublia tout. Il enserra sa taille et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser fut tendre et fort à la fois. Le baiser de l’amour. Ils oublièrent le temps, le lieu. Candy répondait à son baiser.
Sentant son abandon, il ouvrit la porte et entrèrent en s’embrassant. La porte fut refermée et Candy avait noué ses mains autour du cou de Terry, offrant sa bouche, répondant sans retenue à cet homme pour lequel son cœur battait.
Les lèvres de Terry étaient chaudes, humides, exigeantes mais douces à la fois. Malgré son désir, il essayait vainement de ne pas effaroucher Candy. Il savait que l’instant était fragile. Mais sentir sous ses mains, la soie de la robe qui mettait en valeur les formes harmonieuses de Candy, de sentir ses frémissements, le rendait fou. Il déposa des baisers sur tout son visage, alla mordiller son oreille et Candy gémit. Elle s’arqua contre lui, ce qui lui permit de dévorer son cou gracile.
Les jambes tremblantes, Candy ne tenait que grâce aux bras de Terry qui la soutenaient. Elle sentait les baisers de Terry auxquels succédaient la langue et ensuite les mordillements, dans son cou, le long de sa gorge jusqu’à la naissance de sa poitrine. Elle sentait ses mains errer sur son corps. Cet homme avait le don de mettre en éveil des émotions qu’elle ne pensait pas ressentir. Elle ne se rendait pas compte que les gémissements qu’elle entendait parfois étaient les siens, provoqués par les caresses de Terry. Leurs souffles se mélangeaient, leurs lèvres se rejoignaient et Candy se cramponnait à Terry, s’arquant contre lui.
Sentir son corps frémissant contre lui, entendre les gémissements de plaisir de Candy mettaient Terry au supplice. Il avait tellement rêvé d’elle, de ce moment, son corps entier était tendu de passion et de désir pour elle. Il délaça le bustier et sa main atteignit le sein tant convoité, sa bouche remplaça bientôt la main et le sein se durcit de désir et de plaisir. Il entendit Candy dire son prénom plusieurs fois dans ses gémissements ce qui attisa son désir. Elle l’appelait, la tête rejetée en arrière, les yeux brillants, la bouche entrouverte ; elle était si belle ! Il souleva les jupons et souleva Candy dans ses bras. Celle-ci s’agrippa à son cou comme à un trésor qu’elle ne voulait perdre. Terry la tint par ses fesses fermes. Quand elle sentit la masculinité de Terry, elle l’encercla sa taille de ses jambes. Il entra en elle, doucement mais fermement, Candy gémit de plaisir. Terry lui fit l’amour contre le mur, accélérant le rythme au fur et à mesure, l’embrassant en même temps. Et Candy rejetait la tête en arrière à chaque vague de plaisir qui déferlait en elle. Quand ils atteignirent ensemble le sommet du plaisir, ils nichèrent leurs visages dans leurs cous respectifs, le souffle court, le cœur battant encore à un rythme effréné. Candy ne pouvait tenir sur ses jambes. Il l’a porta jusqu’à son lit et s’étendit près d’elle ne la lâchant pas.
°°°°°
Quand elle tourna son visage vers lui, il lui caressa la joue si doucement qu’elle ferma les yeux en savourant toute la tendresse du moment. Il déposa sur ses lèvres le doux baiser de l’amour.
- Oh Terry… soupira-t-elle.
Elle ouvrit les yeux et les plongea dans le regard bleu outremer qui lui faisait face.
- Je t’aime tant.
Et elle baissa la tête et les larmes coulèrent. Emu par cet instant, Terry lui caressa les cheveux et souleva son visage.
- Candy, je t’aime et je n’ai aimé et n’aimerai que toi à tout jamais.
Il but les larmes de Candy ce qui eut pour effet de rallumer la flamme de leur amour. Mais cette fois, ils firent l’amour moins violemment. Ce fut un acte empreint d’amour véritable. Terry lui fit découvrir des terres inconnues du plaisir. Jamais elle n’aurait pu imaginer éprouver autant de plaisir. Chaque fois qu’elle pensait avoir atteint le sommet, il poursuivait plus loin et elle son corps tremblait plus fort encore.
Chaque seconde, chaque souffle étaient inscrits dans la mémoire de Terry comme la première fois qu’elle lui avait offerte. Il connaissait chaque grain de sa peau, chaque zone sensible à ses caresses. Les gémissements se mêlaient aux cris de plaisir, parsemés de mots parfois inintelligibles. Elle disait son prénom entre deux gémissements, ses mains s’accrochaient désespérément à lui. Mais il ne lui laissait aucun répit. Il voulait lui montrer tout l’amour qu’il éprouvait pour elle car les mots étaient trop faibles pour l’exprimer.
Ils atteignirent l’orgasme en même temps, comme un seul souffle, leurs corps luisants de sueur, le souffle effréné. Le poids de Terry sur le sien ne la gênait pas. Mais il bascula sur le côté pour la laisser respirer et ne pas lui faire mal.
Candy avait encore la tête qui lui tournait tant le plaisir avait été intense. Mais elle gardait les yeux fermés. Elle sentit la main de Terry déplacer une mèche de ses cheveux avec délicatesse.
°°°°°
Soudain, Candy prit conscience de la réalité. Qu’avait-elle fait ? Quelle femme était-elle pour avoir trompé Franck de cette manière ? Elle se tourna et enfouit son visage dans ses mains.
Terry comprit la situation. Ce fut comme un couteau qui se plantait dans son cœur. La seule femme qu’il aimait regrettait de s’être donnée à lui. Il était autant responsable qu’elle sinon plus. Il savait dans quel état elle se trouvait, qu’elle ne lutterait pas. Il l’avait senti mais il avait fallu qu’il l’embrasse. Il avait tout gâché ! Encore une fois ! Il ne pouvait pas s’empêcher de tout gâcher et faire souffrir la femme qu’il aimait le plus au monde. Il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir et de se détester pour cela. Et surtout, le simple fait qu’il ne regrettait pas ce qui s’était passé, le rendait encore plus coupable. Il tendit la main vers Candy mais n’osa la toucher.
- Candy, dit-il doucement.
- Qu’avons-nous fait ? Non, qu’ai-je fait ? Oh mon Dieu ! sanglota-t-elle.
- Je suis responsable de tout ceci. Excuse-moi, je n’aurais pas dû. Mais, je t’aime tellement que je ne peux lutter contre l’envie de te toucher, Candy. Pardonnes-moi, si tu le peux.
Et sa main retomba.
- Je suis responsable ! pleura-t-elle. Je suis mariée avec un autre et je l’ai trompé ! je ne suis qu’une…
- Non, la coupa-t-il. Tu es la femme la plus extraordinaire que je connaisse, Candy. C’est moi le monstre. Je suis incapable de faire autre chose que le mal autour de moi. Si je ne t’avais pas rejetée la première fois, nous n’en serions pas là. Je t’ai fait souffrir alors que tu es la personne que j’aime le plus au monde. Je t’ai déshonorée alors que tu es la personne que je respecte le plus au monde. Pourras-tu jamais me pardonner ? Oh Candy. Comment ai-je pu mériter qu’une femme telle que toi puisse s’intéresser à moi ? Et surtout, comment as-tu pu m’aimer ? Si je pouvais faire quelque chose pour tout réparer, je le ferais. Dis-moi, mon amour.
- Pars. Va-t-en.
Il s’attendait à un rejet mais ces simples mots lui firent l’effet d’une douche froide. Il se rhabilla rapidement. La regarda une dernière fois, les yeux remplis de chagrin.
- Pardonnes-moi, Candy. Je t’aime. Je ne cesserai jamais de t’aimer.
Et il sortit, laissant Candy seule avec son chagrin. Elle pleura tout le reste de la nuit. A aucun moment, elle ne l’avait arrêté. Il était libre mais pas elle. Franck avait tant fait pour elle. Mais, jamais elle n’avait ressenti avec Franck ce qu’elle ressentait pour Terry. La nuit qu’ils avaient passé ensemble dépassait toutes celles passées avec Franck. Oui, elle pardonnait à Terry car il n’avait fait que suivre son cœur. Il le pouvait. Mais pas elle. Elle ne le pouvait plus. Et cela la désespéra. Elle avait été consciente du danger de le revoir mais elle avait affronté le risque et avait perdu.
°°°°°
Terry repartit à sa voiture. Il avait tout gâché et avait tout perdu. Il ne se le pardonnerait jamais. Il avait définitivement perdu l’âme de sa vie, le seul être auquel il tenait le plus dans sa vie, plus que sa vie elle-même. Quand il arriva à sa voiture, il frappa le volant de colère et de dépit. Il démarra en trombe et roula à tombeau ouvert, essayant d’oublier son chagrin. Les larmes coulaient malgré lui mais il s’en moquait éperdument. Que lui avait-il pris ?! Il l’avait prise comme un hussard, ne maîtrisant plus ses sens et ses ardeurs. Comme un animal alors que Candy méritait tant d’attentions ! Il l’aimait de tout son être. Tout de lui n’appartenait qu’à elle. Il n’existait pas sans elle. Et le simple fait de la toucher avait réveillé l’animal qui sommeillait en lui. Même si elle l’avait accueillit volontairement, cela restait sa faute à lui. Il connaissait sa droiture, sa générosité, son cœur noble et il avait tout saccagé sur son passage. Il se sentait méprisable.
Il l’avait toujours considéré comme sa femme même quand il avait appris qu’elle appartenait à un autre. C’était l’une des raisons qui l’avait conduit à ne pas se marier. Il ne pourrait jamais épouser une autre femme que Candy.
Pourquoi la vie était-elle ainsi ? Pourquoi devait-il supporter toutes ces épreuves ? Il ressemblait à son père, finalement. Et cela le fit se sentir encore plus méprisable.
Il ne pourrait plus jamais la revoir, il le sentait. Elle le fuirait aussi certain que la fleur a besoin de soleil. C’était pire que tout. Il ne voulait que son bonheur et il la faisait souffrir encore et toujours.
Il n’arriva à l’hôtel où la troupe se trouvait qu’au petit matin, épuisé, dégoûté et l’alcool qu’il avait bu en sortant de chez Candy n’avait pu le calmer. C’est donc avec une humeur des plus massacrantes qu’il alla dans sa chambre, ne grognant qu’aux collègues qui le saluaient au passage.
°°°°°
Annie vit arriver Candy avec une mine épouvantable bien que celle-ci fasse beaucoup d’efforts pour paraître joyeuse.
- Alors, la maman, comment vas-tu ?
- Fatiguée mais mieux. Je me sens plus légère, plaisanta Annie.
- Oui, ce n’est pas trop difficile à comprendre. En tout cas, les petits sont superbes. Je suis allée les voir à la nursery.
- Avant de venir me voir ? s’indigna Annie, en plaisantant.
- Je voulais les voir. Toi, je te connais.
- Candy, qu’est-ce qui ne va pas ? s’inquiéta Annie
- Tout va bien. Pourquoi dis-tu ca ?
- Je te connais depuis longtemps et je suis quand même capable de voir que tu as une mine épouvantable. Que s’est-il passé ?
- Rien d’important. Le plus important pour le moment est de t’occuper de toi et des petits.
- Que s’est-il passé avec Terry ?
- Rien d’important, répondit Candy avec un petit instant d’hésitation. Nous avons parlé du passé. Nous n’aurions pas dû remuer toutes ces mauvaises choses. Mais c’est réglé. Tout va bien maintenant.
- Ce n’est pas mon impression. Tu as pleuré ?
- Oh Annie. Un heureux évènement vient de se produire et toi, tu parles de pleurs ! Tu es incorrigible !
- Tu l’aimes encore, n’est-ce pas ?
- Que vas-tu chercher là ?! Tu oublies que je suis mariée, que nous avons 2 magnifiques garçons espiègles. Terry fait partie du passé. Bien sûr, je ne peux te mentir, il a été mon premier amour. Mais c’était un amour de jeunesse, d’adolescents. Ca finit par passer.
- Mais en vous voyant hier soir, j’ai bien vu que vos sentiments sont toujours aussi forts. Il t’aime toujours, d’ailleurs, je pense que c’est pour cela qu’il n’est toujours pas engagé. Et bien que tu dises le contraire, je sais que tu l’aimes encore comme avant. Je l’ai vu hier soir. Cela ne trompe pas. Vous tentez tous les deux de vous combattre mais ce lien existe et tant qu’il existera, vous ne serez jamais heureux l’un sans l’autre.
- La maternité t’a bouleversée, ma pauvre Annie. Je te répète que je suis mariée à un homme merveilleux qui m’aime et avec lequel j’ai deux enfants superbes et heureux de vivre. Je n’ai pas l’intention de tout gâcher pour un amour de jeunesse. Cette histoire est close. Il est vrai que jusqu’à hier soir, elle était restée en suspens. Nous… Nous avons discuté cette nuit et désormais, nous avons nos vies respectives et nous les suivrons. Je t’avoue que cela n’a pas été facile. Mais c’est ainsi.
- Mais s’il n’y avait pas eu Franck ?
- Franck est là et je suis heureuse d’être avec lui. Même s’il n’avait pas été là, Terry et moi ne serions plus ensemble. Nous avons changé. Nous ne nous reverrons plus. Il fait partie du passé. Et je dois regarder devant moi. Ma vie est avec Franck.
A ce moment, Archibald arriva mettant fin à la conversation. Il sentit qu’il avait interrompu quelque chose en regardant les deux jeunes femmes mais il semblait évident que Candy désirait changer de sujet.
- Bonjour Candy. Franck ? Il arrive, je l’ai croisé tout à l’heure.
Cette nouvelle surprit Candy car elle avait complètement oublié le retour de Franck. Mon Dieu à quelques heures de… !! Elle blêmit.
- Quelque chose ne va pas, Candy ? Tu es toute pâle ! s’affola Archibald
- Non, tout va bien ; Avec tout ça, j’avais complètement oublié l’heure d’arrivée de Franck.
- Il voulait te faire une surprise, je crois. Il a pris le train plus tôt que prévu car il voulait être avec toi, m’a-t-il dit.
- Cela me rassure. J’ai cru que je m’étais trompé d’horaire ! tu me connais ? Je suis une vraie tête de linotte ! dit-elle avec un clin d’œil. Bon, je vous laisse. Je vais accueillir mon mari. Au revoir. Je reviendrais te voir, Annie. Reposes-toi.
°°°°°
Sur le chemin qui la menait chez elle, Candy ne pouvait s’empêcher de penser aux conséquences de ses actes. Si Franck était revenu plus tôt encore, cela aurait pu être dramatique ou au contraire, cela aurait pu empêcher les évènements de la nuit avec Terry d’arriver. Mais elle ne pouvait blâmer qu’elle-même. Et désormais, elle se demandait comment elle allait se comporter face à Franck. Elle se sentait indigne de lui maintenant. Elle ne pouvait en vouloir à Terry d’autant qu’elle était consciente qu’elle aurait pu l’en empêcher. Le problème est qu’elle perdait tous ses moyens face à lui.
Devait-elle le dire à Franck ? Comprendrait-il ? Oui, il était compréhensif mais il y avait des limites à la compréhension ! Elle était coupable ! Comment pourrait-elle réparer sa faute ? La première fois qu’elle avait fait l’amour avec Terry, c’était elle l’instigatrice, elle pensait qu’elle le retiendrait ainsi mais cela n’avait rien changé et comble de tout, elle en avait porté les fruits. Franck n’avait jamais rien dit à ce sujet ni posé de questions mais il l’avait sorti de l’embarras, simplement par amour. Elle le savait. Durant des années, elle avait tenté de lui rendre cet amour. Mais, elle n’aimait qu’un homme avec lequel elle avait une nouvelle fois trahi Franck. Que se passerait-il ensuite ?
Elle ne savait pas mentir. De plus, mentir à Franck, un homme si aimant et auquel elle devait tout, était au-dessus de ses propres limites. Elle en était là dans ses réflexions quand elle atteignit la maison. Elle hésita. Puis d’un pas décidé, elle entra dans la maison.
- Bonjour, ma chérie
Candy eut à peine le temps de lui répondre qu’il l’avait prise dans ses bras et l’embrassait. Elle dut faire un effort terrible pour ne pas le repousser. Elle ne put s’empêcher de resonger aux baisers de Terry ce qui eut pour effet de repousser gentiment Franck.
- Quel accueil ! Je ne savais pas que tu rentrais si tôt sinon je t’aurais attendu.
- Je voulais te faire la surprise mais je crois qu’Archie a tout gâché ! dit-il dépité.
- Ce n’est pas de sa faute. Je crois qu’il voulait être seul avec sa petite famille, s’excusa-t-elle.
- Oui, je comprends. Et tu sais, tout cela me donne des idées. Aurais-tu envie de donner une petite sœur à nos deux garnements ?
- Euh, eh bien… Tu es plein de surprises !
- De surprise ?! je voudrais tant te surprendre, ma chérie. Mais c’est uniquement l’amour que j’éprouve pour toi qui me rend ainsi.
Cette phrase rendit Candy un peu nerveuse mais elle ne pouvait s’expliquer maintenant. Il semblait si content.
- Alors, es-tu d’accord ?
- Pour ?
- Agrandir la famille ?
- Oh, euh, c’est une question inattendue. Je n’y ai pas beaucoup réfléchi, à vrai dire.
- Moi si.
- Je vois. Est-ce si urgent ? Nous sommes encore jeunes, mon chéri. Nous avons encore du temps devant nous.
- Tu ne m’aimes plus ? Tu as rencontré quelqu’un ? dit-il d’un ton taquin.
Seulement, Candy ne le perçut pas de la même manière.
- Pourquoi dis-tu cela ? dit-elle sur la défensive.
- Tu refuses ma proposition, dit-il en souriant. Il la taquinait. Il l’avait piqué au vif mais ne savait pas l’impact que cela avait eu réellement sur Candy.
- On ne fait pas un enfant comme ça sur un coup de tête, Franck.
- Ok. Je te taquine. Mais songes-y. néanmoins, étant seuls, toi et moi, je propose que nous pourrions nous entraîner un peu en attendant.
Il l’embrassa et commença à la caresser. Mais, Candy ne parvenait pas à se laisser aller. Dès qu’elle fermait les yeux elle revoyait Terry lui faire l’amour. C’était plus fort qu’elle. Elle ne pouvait pas faire ça à Franck.
- Oh, Franck, dit-elle en tentant de le repousser, je suis désolée. Je suis fatiguée car avec la soirée d’hier, je n’ai pas beaucoup dormi et je…
- Oui, je suis au courant.
Et il la libéra de ses bras. Il l’embrassa sur la joue et Candy se dirigea vers le salon. Elle aperçut le magnifique bouquet de roses.
- Oh Franck ! Tu n’aurais pas dû ! Elles sont magnifiques !
Et elle lui sourit et s’approcha de lui pour l’embrasser. Il sembla surpris.
- Oh eh bien, cela aurait avec plaisir vois-tu, mais, malheureusement, ces fleurs ne sont pas de moi. Elles étaient arrivées ce matin. Mais je t’assure que je n’en suis pas l’expéditeur. Aurais-tu un admirateur, ma belle ? dit-il avec le sourire.
Mais Candy restait figée sur place. Le sourire avait laissé place à la stupéfaction. Non, il n’aurait pas fait cela !!
- Tu ne regardes pas qui te les a envoyées ?
- Oh si, bien sûr.
Et elle prit d’une main tremblante la carte qui accompagnait les fleurs. Elle n’osait l’ouvrir. Finalement, elle prit son courage à deux mains pour ne pas intriguer Franck.
« Pardon. »
La signature était inutile. Franck vint l’entourer de ses bras et embrassa sa nuque.
- Alors, me diras-tu quel est cet admirateur plein d’attentions pour ma femme ?
- Il n’y a pas de signature mais je pense qu’il s’agit d’un de mes patients qui est un peu difficile. Il se repent de ses actes.
- Bonne initiative. Il sait que tu es mariée au moins ?
- Oui bien sûr.
- Alors tant mieux, je ne voudrais pas te perdre surtout pour quelqu’un qui te fait souffrir.
- Souffrir ?
- Oui, un bien grand mot. Il ne doit pas être commode à mon avis sinon il n’aurait pas éprouvé le besoin de se faire pardonner par un geste si grand. Cela a dû lui coûter de le faire. Tu vas lui pardonner ?
- Je crois que c’est déjà fait.
- Je m’en doutais, dit-il en riant. Tu es la seule personne que je connaisse qui puisse pardonner aussi facilement.
Les jours suivirent sans que Candy puisse trouver un moment ni même le moyen de parler à Franck et plus le temps passait, plus cela devenait difficile. Il risquait d’être furieux s’il l’apprenait plus tard. Il ne lui pardonnerait sans doute pas. Le bonheur est parfois si fragile ! Candy en savait quelque chose. Mais quel est le prix du bonheur ?
Durant les nuits, Candy revivait la nuit avec Terry et cela la bouleversait. De plus, elle ne pouvait en parler à personne. Qui pourrait comprendre sa folie ? Qui pourrait l’écouter sans la juger ? Elle prétextait souvent une excuse pour ne pas faire l’amour avec Franck. Elle ne parvenait pas à le faire. Elle s’en sentait indigne. Elle n’avait pas le droit.
- Chérie, je dois partir cet après-midi d’urgence à San Diego. Je ne sais pas pour combien de temps je serais absent, dit Franck, un jour.
- Mais…
- Oui, je sais excuse-moi. Je ne peux pas faire autrement et je dois partir dès que possible.
- D’accord, je comprends. Je vais préparer tes affaires.
- Mon train part dans 30 mn.
- Comment ?! Si vite ?!
- Oui, désolé. Je veux partir rapidement pour revenir plus vite. Dès que je serais revenu nous étudierons cette idée d’agrandir la famille. Tu es d’accord ?
- D’accord, je vais y réfléchir.
Franck était sur le point de partir.
- Non, Candy, je préfère te dire au revoir ici. Sur le quai, j’ai toujours l’impression que je ne vais pas te revoir.
- D’accord.
- Je t’aime.
Et il l’embrassa en la serrant tendrement. Après un dernier regard, il rejoignit le taxi. Il se retourna pour la regarder encore avec un pressentiment.
°°°°°
Candy tenta de mettre de l’ordre dans ses pensées durant l’absence de Franck. Terry ne quittait pas ses pensées. Elle se sentait affreusement coupable. Bien qu’au fond d’elle-même, elle savourait chaque instant passé avec lui. Elle s’en voulait de cela aussi.
Elle devait se ressaisir avant le retour de Franck. Mais plus le temps passait, plus il lui devenait difficile d’avouer sa faute. Devait-elle soulager sa conscience ? Ou poursuivre pour le bien de tous, tout en risquant de tout perdre si un jour Franck apprenait toute la vérité ?
Pourquoi le bonheur était-il si cher à payer ?

A suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyVen 25 Juin 2010 - 13:01

Voilà ma petite surprise pour le WE Laughing


----------------------

CHAPITRE 14

En sortant de la clinique où elle travaillait, Candy fut accueillie par Albert et Annie qui l’attendaient dans la voiture.
- Bonjour Candy, dit Annie et Albert en l’embrassant
- Viens, nous te raccompagnons chez toi, proposa Albert.
- Merci c’est gentil.
Ils s’installèrent à l’intérieur.
- Je suis surprise de vous voir aujourd’hui.
Candy trouva que ses deux amis étaient étranges. Annie fuyait presque son regard et avait des larmes dans les yeux. Quant à Albert, il avait un air sérieux et semblait hésiter. Cela intrigua Candy.
- Oui, nous nous inquiétions pour toi, Candy.
- Ca va, je vais bien rassurez-vous. Je suis juste un peu fatiguée.
Elle ne pouvait leur avouer les tourments qui la harcelaient.
- Candy, je ne sais pas de quelle manière te le dire… hésita Albert
- Me dire quoi ? Enfin, Albert, que se passe-t-il ? Vous avez une mine qui commence à m’inquiéter.
Annie poussa un sanglot avant de se tordre les mains.
- Que se passe-t-il ? Est-il arrivé quelque chose à Archie ? s’inquiéta Candy
- Non, il va bien. Non, ce n’est pas lui le problème.
- Oh Candy, sanglota Annie.
- Candy, il y a un accident. Deux trains sont entrés en collision et ils se sont retournés.
- Ici, à Chicago ? Nous ne sommes pas au courant. Mais alors, il faut que j’y retourne ils vont avoir besoin d’aide, s’alarma Candy.
- Non, Candy, pas à Chicago. Je… Ma petite Candy… Je suis désolé… Franck fait partie des victimes, lâcha Albert.
- Franck ?!... Co… Comment ?! demanda Candy d’une petite voix. Je ne comprends pas. Pourquoi me parlez-vous de Franck ? Il n’est pas ici. Il est en déplacement. Il… Oh… Oh, mon Dieu… comprit-elle soudain. Oh, ce n’est pas vrai. Où est-il ?
- Candy, j’ai préféré venir te le dire car nous savions à quel point vous vous aimiez et nous voulions t’éviter un tel choc, bien sûr. Franck a péri lors de cet accident. Je suis désolé.
- Comment pouvez-vous en être sûrs ? Il n’est peut-être que blessé ! Vous devez vous tromper !
- Non, Candy. Je suis désolé.
Candy regarda Albert et vit dans ses yeux la vérité, elle se tourna vers Annie dont les larmes coulaient, et mit ses mains contre ses oreilles. Albert et Annie la regardèrent inquiets.
- Puis-je le voir ? demanda Candy
- Nous t’accompagnons.
Et Albert lui serra la main pour la réconforter.
- Ne t’inquiète pas, nous nous sommes occupés de tout. Les enfants sont partis à Lakewood et on veille sur eux.
Le trajet fut lourd et silencieux, chacun essayant de comprendre la dure réalité de l’évènement. Quand ils arrivèrent à la morgue pour reconnaître Franck, ils virent Candy réagir avec calme. Elle sortit après avoir signé les documents afin de le rapatrier chez eux. Elle ne parlait pas. Aucune émotion ne transparaissait sur son visage. Elle semblait en état de choc. Ils repartirent en silence le lendemain. Albert et Annie virent que Candy n’avaient pas les yeux rougis par les pleurs. Ils s’inquiétèrent sérieusement et décidèrent de ne pas la laisser seule.
Pour Candy, tout se fit dans un brouillard d’irréalité. Elle ne dit pas un mot. Les larmes ne venaient pas. Elle se sentait étrangère à elle-même.
Quand ils arrivèrent à Lakewood, elle alla voir ses deux fils et les pris dans ses bras. Elle les serra très fort. Ils étaient son seul trésor, son seul bonheur. Les restes d’un bonheur qu’elle avait tant essayé de construire. Et les larmes vinrent. Silencieuses. Albert la prit et l’emmena dans sa chambre pendant qu’Annie s’occupait des enfants plongés dans l’incompréhension de la situation.
°°°°°
Candy sentait que quelqu’un l’emmenait dans sa chambre. Elle sentait la chaleur de ses bras la soutenant. Elle entendait qu’il parlait à quelqu’un mais elle ne comprenait pas ses mots.
Ils entrèrent dans la chambre et il la mena à son lit, l’allongea et s’assit près d’elle, l’a tenant dans ses bras.
- Pleures, mon enfant. Tu as le droit de pleurer. Je suis là. Nous sommes là.
Et Candy pleura longtemps. Ses pleurs firent mal à Albert. Il la sentait trembler dans ses bras. Mais il ne desserra pas son étreinte. Il serait là pour elle tant qu’elle aurait besoin de lui comme il l’avait toujours fait.
- Pourquoi ? sanglota-t-elle. C’est ma faute ! oh mon Dieu, pardonnez-moi. Pourquoi Franck ? C’est ma faute !
Et elle récitait cela comme une litanie. Albert tentait de la consoler mais ne comprenait pas le sens de ses paroles.
- Non, Candy, tu es innocente. C’est le destin qui a frappé. Tu n’y es pour rien. Tu n’as rien fait.
Mais elle continuait à répéter la même chose. Inlassablement. Elle ne l’entendait pas. Il avait beau lui dire qu’elle n’y était pour rien dans la tragédie, rien n’y faisait.
Le médecin arriva et donna un calmant à Candy. Elle finit par s’endormir au milieu de ses pleurs. Albert la regardait et souffrait pour elle. Il songeait à tous ses malheurs. Elle ne méritait pas ce destin. Elle s’agitait dans son sommeil.
- Pardonnez-moi… Mon Dieu… murmura-t-elle… Terry… Pourquoi ?... Je t’aime… C’est ma faute… Tout est… de ma faute… Terry… Pardonnez-moi… Aidez-moi… Je t’en supplie… Franck… Non… Pardonne-moi… Ma faute…
Albert ne savait que faire. Il était évident que Candy était en état de choc mais il ne comprenait pas de quoi elle parlait. Et que venait faire Terry dans tout ça ? Oui, il savait qu’elle aimait toujours Terry, elle n’avait jamais cessé de l’aimer. Il avait remarqué que ses yeux ne brillaient pas autant pour Franck. Elle avait fait de son mieux pour Franck mais Albert n’était pas dupe. Il savait à quel point Candy souffrait encore de sa rupture avec Terry mais il avait pensé que Franck aurait pu estomper sa douleur et lui apprendre à aimer à nouveau.
- Ma pauvre enfant ! soupira-t-il. Pourquoi le destin s’acharne-t-il autant sur toi ?
°°°°°
Il partit quand elle fut apaisée et Dorothée alla à son chevet. Annie vint le rejoindre dans le petit salon, les yeux rougis.
- Comment va-t-elle, Albert ?
- Elle est en état de choc, Annie. Elle ne m’entend pas. Elle répète toujours la même chose. Elle parle dans son sommeil. Elle se sent coupable alors qu’elle n’y est pour rien. Je crois que c’est plus grave qu’on ne le croit.
- Ma pauvre Candy. Elle a toujours été si forte. Elle était toujours là pour moi, pour me défendre. Elle a dû supporter tant d’épreuves, mais là… Oh mon Dieu ! Que pouvons-nous faire, Albert ?
- Je vais m’occuper d’elle pendant qu’Archibald me remplacera. Cela durera le temps qu’il faudra. Mais elle besoin d’aide. Jamais je n’aurais pensé qu’elle aimait autant Franck. Je pense qu’il y a autre chose.
- Elle revit la mort d’Anthony ?
- Sans doute. La tante Elroy la toujours rendu coupable de la mort d’Anthony et je pense qu’elle se sent responsable de la mort de Franck maintenant.
- Je m’occuperais des enfants.
- Non, Annie, je te remercie. Tu as ta famille. Dans le cas contraire, j’aurais accepté ton aide mais tes bébés ont besoin de toi. Ici, on va s’occuper d’eux, rassures-toi.
- Peut-être que Patricia pourrait t’aider ?
- Penses-tu qu’elle accepterait ?
- Oui, sans aucun doute. Je vais lui demander.
- Je te remercie.
- Tu t’inquiètes pour Candy. Elle est si mal que cela ?
- J’espère que cela est passager. Cela est dû au choc. Mais, ses mots me perturbent et je ne l’ai jamais vu ainsi. Mais, nous prendrons soin d’elle.
- Je sais. Je te fais confiance.
°°°°°
- Oh mon Dieu ! s’écria Eleonore Baker en lisant le journal ce matin-là.

Terry releva la tête. Il vit la réaction de sa mère.
- Que se passe-t-il, maman ?
- Oh, euh, une mauvaise nouvelle. Ce n’est rien.
Elle se leva et appela la domestique.
- Oui, madame
- Pouvez-vous faire envoyer des fleurs à cette adresse, s’il vous plaît ? dit-elle en écrivant une adresse sur une feuille et en joignant ce mot. C’est très important et urgent.
- Tout de suite, madame.
Terry vit le front soucieux de sa mère. Elle semblait avoir oublié sa présence.
- Que se passe-t-il, maman ? Quelle mauvaise nouvelle ? Tu sembles bouleversée.
Elle tourna le visage vers lui, ne sachant que répondre. Mais, il lirait la nouvelle de toute façon.
- Je dois me rendre à des obsèques. C’est important pour moi, Terry. Tu peux rester encore ici, si tu le désires.
Elle sortit pour organiser son départ. Intrigué, Terry prit le journal et regarda la page qui avait tant bouleversé sa mère.
- Oh Mon Dieu ! Candy ! dit-il en lisant l’annonce du décès de Franck Gibson.
Il imaginait la peine de Candy qui subissait encore une épreuve ! Il allait accompagner sa mère ! Dans son élan, il s’arrêta. Non, Candy refuserait de le voir. Leur dernière conversation avait fait comprendre à Terry qu’elle ne voulait plus le voir. Et la revoir dans de telles conditions n’arrangeraient rien même si son intention était de l’aider. Que pouvait-il faire ? Il ne pouvait pas rester sans faire un geste envers elle. Il en était là dans ses réflexions quand sa mère revint.
- Maman, j’aurais voulu t’accompagner mais je pense que c’est une mauvaise idée. Cela risquerait de bouleverser Candy et elle n’a pas besoin de cela. Cependant, j’aimerais faire quelque chose.
- Je comprends mais il s’agit de son mari, Terry et comme tu l’as remarqué, ta venue serait mal interprêtée. Je sais que tu as toujours des sentiments pour Candy. Mais c’est une situation délicate.
- Oui. Lui envoyer des fleurs serait mal perçu et pas de très bon goût venant de moi. D’autant que la dernière fois que nous nous sommes vu, elle m’a clairement fait comprendre qu’elle ne voulait plus me voir. Seulement, de savoir qu’elle doit encore endurer une épreuve, me rend fou.
- Je comprends.
Le départ d’Eléonore plongea Terry dans de sombres pensées. Il ne pouvait s’empêcher de penser à elle. Il n’avait cessé d’y penser mais elle avait besoin de lui et il savait qu’elle n’accepterait pas son aide. Il décida d’écrire à Albert.
°°°°°
Les funérailles furent émouvantes. Franck était très apprécié. Candy était toujours en état de choc. Albert était à ses côtés et la soutenait.
Vint le moment des condoléances. Candy serrait les mains et recevait les condoléances sans voir les personnes. Certains avaient des mots gentils à la mémoire de Franck. Un homme fut stupéfait de reconnaître Candy en tant que veuve de Franck. Il crut à une hallucination. Il était persuadé qu’il s’agissait de l’ancienne fiancée de Terence Grandchester. Il l’aurait reconnu n’importe où. Des yeux tels que les siens étaient inoubliables.
- Bonjour Madame Gibson, je tiens à vous présenter mes sincères condoléances dans ce moment si tragique. Franck était un homme sur lequel on pouvait compter et un homme d’affaires remarquable.
- Merci, monsieur… ?
- John Butler.
- Merci monsieur Butler. C’est gentil.
- Oui, il m’a bien souvent parlé de vous. Gardez courage.
- Merci, monsieur Butler.
Il continua son chemin. Oui, il était sûr qu’il s’agissait de la même femme. Comment était-ce possible ? Franck était-il au courant ? Et Terrence ? Quelle coïncidence.
Après la cérémonie, la famille André revint à la demeure où les enfants étaient restés. Candy avait perdu vie aux yeux des autres. Elle parlait peu. Mais il allait falloir qu’elle parle aux enfants.
Albert s’inquiétait beaucoup de son état. Il l’observait. Soit elle pleurait soudainement, et cela il l’entendait aussi la nuit quand elle était dans sa chambre, soit elle restait silencieuse, le regard plongé dans le vide, perdu dans ses pensées.
Eleonore Baker était venue assister aux funérailles. Il lui avait parlé car il ignorait que Franck la connaissait. Il apprit ainsi qu’elle était venue pour Candy qu’elle appréciait beaucoup et s’inquiétait pour elle.
- Je vous remercie pour elle. Elle reste en état de choc. Mais nous espérons que ce ne sera que passager. Je suis surpris néanmoins, si vous le permettez. Comment avez-vous connue Candy ?
- Je l’ai rencontrée en Ecosse un été et elle m’a réconciliée avec mon fils, Terry.
- Vous êtes la mère de Terry ? s’étonna Albert
- Oui. Il aurait voulu venir mais il a pensé, à juste titre, que cela pourrait affecter Candy plus qu’elle n’en a besoin. Cependant, il a tenu à vous écrire une lettre que je vous remets.
- Merci. Comment va-t-il ? Terry fait partie de mes amis. Je l’ai connu à Londres.
- Oh je vois. Eh bien, comment vous dire ? Je ne pense pas qu’il s’agisse du moment idéal pour dire qu’il aime toujours Candy. Mais il la respecte suffisamment pour ne pas la bouleverser dans un tel drame.
- Oui, cela lui ressemble beaucoup.

°°°°°

Candy vécut les jours qui suivirent le décès de Franck dans une sensation d’irréalité. Albert vint lui parler car il ne pouvait supporter de la voir souffrir ainsi.
- Candy
Elle le regarda sans répondre.
- Candy, tu es bien plus jolie quand tu souris… lui dit-il doucement.
Il vit une lueur briller dans ses yeux.
- Je sais ce que tu peux ressentir mais Franck aurait aimé que tu vives. Regardes devant toi. Tes enfants ont besoin de toi. Nous avons besoin de toi, de ton sourire.
Elle réagit à ses paroles. Des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues.
- Oh Albert ! Comment pourrais-je continuer à vivre alors que Franck n’est plus là ? C’est à cause de moi qu’il est mort. Je ne peux pas continuer à vivre avec ce crime sur la conscience. C’est trop dur. Je ne peux plus.
- Candy, tu n’y es pour rien dans ce drame. Il s’agit d’un accident. D’autres personnes sont mortes également dans cette tragédie. Comment pourrais-tu être responsable d’un accident de chemin de fer ?
- Si, je t’assure, oh Albert ! Je me sens si mal ! Tout est de ma faute !
- Mais enfin, Candy ! Tu te sens coupable parce que la tante Elroy t’a rendu responsable de la mort d’Anthony et maintenant tu reproduis la même chose alors que tu es innocente dans les deux cas. Ces deux tragédies sont dictées pas le destin, uniquement et personne n’est responsable de cela. Alors, arrête de te sentir coupable, Candy, s’il te plait.
- Tu ne comprends pas, Albert. Je porterai ma faute toute ma vie. Mais Franck était innocent, il était si gentil. Pourquoi a-t-il payé pour mes fautes ? Ce n’est pas juste.
- Candy, c’était son heure. Tout simplement. Avec des « si », tout peut changer mais on ne le saura jamais.
Il finit par la laisser. Mais elle pleurait encore. Au moins, avait-elle discuté avec lui. C’était déjà un pas en avant. Elle était sortie de son mutisme.



[i]a suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 28 Juin 2010 - 18:28

CHAPITRE 15


Candy se trouvait sur le pont du navire qui l’emmenait en Ecosse avec les enfants, Annie et sa petite famille. Les semaines qui avaient précédé ce voyage s’étaient écoulées sans qu’elle change d’avis sur sa culpabilité quant au décès de Franck. A ses yeux, Franck était mort parce qu’elle avait le crime d’adultère avec Terry. Elle ne parvenait pas à se pardonner elle-même car elle était responsable de l’acte. A aucun moment elle n’avait repoussé Terry parce qu’elle le désirait autant que lui. Elle n’avait jamais cessé de l’aimer et bien qu’elle fut consciente qu’être avec Terry risquait d’avoir des conséquences désastreuses sur sa vie, elle ne l’avait pas fui. Elle s’était offerte à lui une nouvelle fois et elle ne pouvait blâmer Terry d’avoir pris ce qu’elle lui offrait.
Oui, partir quelque temps lui ferait du bien. Mais en Ecosse, dans la demeure des André ? Etait-ce le lieu idéal ? C’est vrai qu’elle y avait passé de bons moments. Non, il fallait qu’elle oublie le passé et qu’elle se concentre sur l’avenir. Elle ferma les yeux, appuyée sur le bastingage du bateau. L’air lui caressait le visage et faisait voler doucement ses boucles blondes. Son esprit ne put s’empêcher de vagabonder. Elle revoyait ce jeune homme aux cheveux châtains, à l’air triste qui avait changé sa vie. Que ce moment était loin ! Avec un soupir, elle retourna dans sa cabine lentement.
°°°°°
Des voitures les attendaient au débarcadère et les emmenèrent à Londres. Ils repartiraient pour l’Ecosse le lendemain. Les enfants étaient excités par le voyage et ne tenaient pas en place. Il fallut faire preuve de beaucoup de patience durant le voyage qui les amena en Ecosse.
Ils s’installèrent dans leurs chambres respectives. Candy ouvrit sa fenêtre et respira un grand coup. Elle se sentait mieux. Elle descendit aux cuisines et retrouva les domestiques qui la saluèrent chaleureusement. Elle leur dit qu’elle allait faire une promenade jusqu’au village.
- Mais, madame, je ne crois pas que ce soit raisonnable, dit timidement Mary
- Pour quelle raison ne le serait-ce pas ?
- Mais parce que vous êtes une André, madame et que, partir à pied au village ne ferait pas plaisir à Madame Elroy, si je puis me permettre de le faire remarquer à madame.
- Oh, si ce n’est que ça, alors ne vous inquiétez pas. Je ne rentrerais pas tard. A tout à l’heure.
Et Candy partit.
- Décidément, elle ne changera jamais ! marmonna Mary
- Oui, mais c’est pour ça qu’on l’aime tant, ajouta Doris, la cuisinière.
- Oui tu as raison. Mais si madame Elroy l’apprend, je n’ose imaginer ce qui risque d’arriver.
- Ne t’en fais pas, voyons, mademoiselle Candy s’en sort toujours.
- Madame Candy, corrigea Mary.
- Oui, j’oubliais. Mais tu ne penses pas que cela risque de lui rappeler de mauvais moments ?
- Elle n’a pas l’air de souffrir beaucoup.
- Mary, tu es injuste. Madame Candy est très sensible et toujours à l’écoute des autres. Je pense qu’elle souffre plus qu’elle ne le montre, moi. Elle est tellement gentille que je ne voudrais pas la froisser accidentellement.
- De toute façon, tu es en cuisine donc cela ne risque pas d’arriver.
- Je ne suis pas d’accord avec toi. Il n’y a que madame Candy qui vienne ici et nous aide parfois quand elle le peut.
- Oui, je sais. Oh, on m’appelle. J’y vais.
Doris continua sa cuisine tout en réfléchissant à Candy. Elle avait de l’affection pour cette drôle de fille. Elle était différente des autres membres de la famille et cette dernière ne l’avait pas épargné de critiques.
°°°°°
Candy redécouvrait la région avec bonheur. Les gens qu’elle croisa la reconnaissait et la saluait, lui demandait des nouvelles.
- Mais c’est Candy ! Candy ! Candy !
Candy se retourna pour voir un jeune homme qui l’appelait.
- Candy ! dit-il en s’approchant. Dis donc ca fait longtemps ! Je suis bien content de te voir !
- Marc ! Je ne t’avais pas reconnu ! répondit Candy avec un grand sourire.
- Oui, je comprends. Mais moi je t’aurais reconnu n’importe où. Même si tu en as moins, tu as toujours des tâches de son, dit-il en plaisantant.
- Quoi ?! Mais ce n’est pas vrai !! s’emporta Candy.
Puis, elle repensa à Terry et abandonna la plaisanterie.
- Tu es revenue à ce que je vois ! Pour combien de temps ? demanda-t-il
- Je ne sais pas encore. Mais pour un bon moment, à mon avis. Tout dépendra.
- De quoi ?
- Du temps qu’il faudra, dit-elle en restant évasive.
Marc ne releva pas.
- Tu es venue seule ?
- Non, avec des amis et mes enfants.
- Tes enfants ?! Tu as des enfants ?! s’étonna-t-il
- Oui, 2 garçons.
- Ben, je savais pas. J’étais pas au courant.
On l’appela et il dut prendre congé de Candy.
- J’espère qu’on se reverra bientôt, Candy. On a plein de choses à se dire, je crois.
- Oui, quand tu voudras, Marc. A bientôt. Prie le bonjour à ta maman de ma part.
- Sans problème. Elle va être surprise.
Quand elle rentra à la maison, elle se sentait mieux même si certains souvenirs avec Terry étaient remontés à la surface. Mais, elle s’y attendait un peu en venant ici. Albert avait tellement insisté qu’elle avait cédé.
- Ah Candy, nous commencions à nous inquiéter, dit Annie, soulagée de la voir revenir.
- Vous inquiéter ? Mais il n’y a pas de raison. Je suis juste sortie me promener dans le village.
- A pied ? s’étonna Archibald
- Oui. Cela fait du bien.
- Tu ne changeras jamais, répondit-il.
°°°°°
Au bout de quelques jours, Candy commençait déjà à se sentir mieux. Annie et Archibald se rendaient compte de sa progression et s’en réjouissaient. Elle souriait plus et reprenait goût en la vie. Chaque jour, elle partait seule se promener et personne ne savait exactement où elle se rendait mais cela l’aidait à aller mieux et personne ne posa de questions à ce sujet.
Elle rentra un jour de sa promenade quotidienne et eut la surprise de trouver Albert. Elle se jeta dans ses bras tant elle était heureuse de le voir.
- Si j’avais su de quelle manière je serais accueilli je serais venu plus tôt, dit-il en souriant.
- Oh Albert, que je suis heureuse de te voir, répondit Candy les larmes de joie brillant dans ses yeux.
- Moi aussi. Je voulais voir comment tu allais.
Ils sortirent ensemble pour discuter le plus naturellement du monde, comme si les semaines qui s’étaient écoulées, entre le départ de Candy et le retour d’Albert, ne comptaient pas.
- Je vais mieux, Albert. Tu avais raison, une fois encore. Le changement d’air me fait le plus grand bien même si je peux t’avouer qu’au début j’étais dubitative quant à cette décision. Je craignais que cet endroit ne me rappelle de mauvais souvenirs et n’ait l’effet inverse.
- Je croyais que tu y avais passé tes meilleurs moments !
- Oui, c’est vrai mais avec… Terry. Et depuis notre séparation, même si j’ai fait ma vie, j’en souffre encore, dit-elle tristement.
Albert la regarda tendrement. C’était bien la première fois que Candy se confiait ainsi sur cette histoire.
- Je comprends tout à fait. Les liens qui vous unissaient étaient très forts et il est normal que vous en souffriez tous les deux, même encore aujourd’hui. Et quoi que vous ayez fait entre temps, le cœur ne peut pas oublier si facilement.
- Tu as raison, Albert. Mais je souffre tant. Pas seulement pour Terry. Car je sais que je souffrirais toujours mais je souffre également du départ de Franck.
Albert vit les larmes qui brillaient au fond des yeux de Candy. Il lui prit la main et se dirigèrent vers le lac tout en discutant comme deux personnes proches peuvent le faire, en se comprenant à demi-mot.
- Tu l’aimais donc à ce point ? s’étonna Albert.
Bien sûr, il avait souhaité que Candy puisse aimer à nouveau aussi fort qu’elle avait aimé Terry et qu’elle l’oublie mais il n’y avait pas vraiment cru. Comme il savait que Terry l’aimait toujours.
- Comment t’expliquer ? J’aimais Franck différemment. C’était un homme généreux et attentionné. Il faisait tout pour me rendre heureuse ainsi que les enfants. Tu sais comme moi que Tristan n’est pas son fils mais il n’a jamais fait aucune différence entre les deux et pour cela, je ne peux que l’admirer. Je n’aurais rêvé d’un meilleur père que lui pour mes enfants. Il n’était pas obligé de se sacrifier ainsi.
- Il t’aimait vraiment. C’était sa manière de te le dire.
- Oui. Mais comment parvenait-il à m’aimer autant alors que je l’aimais moins que Terry ?
- Je pense qu’il t’aimait tellement qu’il était prêt à ce sacrifice, Candy. D’ailleurs, tu es bien placée pour comprendre ce geste. Tu t’es toujours sacrifiée pour les autres. C’est un peu la même chose.
- Oui, tu as sans doute raison. Mais je me sens coupable envers lui. C’est plus fort que moi.
- Tu n’as aucune raison de te sentir coupable, Candy. Il t’avait acceptée telle que tu es et c’est la meilleure des preuves d’amour.
- Et moi, je n’ai pas pu en faire autant pour lui, dit-elle tristement en baissant la tête.
- Candy, comment peux-tu dire cela ? Tu viens de me dire que tu l’aimais, peut-être pas autant que tu aimais Terry, c’est vrai mais tu ne dois pas t’en vouloir pour cela. C’étaient deux hommes différents et par conséquent, tu ne pouvais pas les aimer de la même manière, de la même intensité. De plus, Terry a été ton premier amour et il est difficile d’oublier le premier que l’on a aimé. La meilleure preuve d’amour que tu lui a s donné est Morgan.
- Oui, c’est vrai mais… oh, Albert, si tu savais…
Et les larmes de Candy coulèrent sur ses joues sans qu’elle les arrête. Albert ne comprenait pas ce qui la chagrinait à ce point. Quand il l’avait vu arrivée tout à l’heure, il avait été content d’avoir vu que Candy s’était reprise en main. Mais il ne comprenait toujours pas pour quelle raison elle continuait à se sentir coupable d’un acte accidentel auquel elle n’avait pas participé. De par cette conversation, il sentait qu’elle culpabilisait de ses sentiments envers Franck mais il sentait que la douleur était plus profonde.
- Candy, dit-il en s’arrêtant.
Il souleva son visage et regarda ses yeux tristes. La lueur qui brillait autrefois dans ses yeux s’était éteinte avec Terry et il ne l’avait plus jamais revue depuis. Il voulait l’aider mais ne connaissant pas tout le désarroi de Candy, il ne savait de quelle manière s’y prendre.
- Candy, dis-moi ce qui ne va pas. Il y a autre chose, je le sens. Ne veux-tu pas m’en parler ? Tu sais que tu peux te confier à moi. Je ne recherche que ton bonheur et te voir ainsi me rend fou d’inquiétude.
- Je ne peux pas, Albert. Je ne suis pas prête. Je dois d’abord faire la paix avec moi-même et je ne suis pas sûre d’y parvenir. J’ai tant d’erreurs à me pardonner.
- D’accord. Mais sache que je suis là pour toi si tu as besoin de parler.
- Albert, tu as toujours été près de moi à chaque fois que j’en avais besoin et je ne sais comment je pourrais un jour te remercier, dit-elle en levant son visage vers lui. Je suis heureuse de t’avoir pour père, même si je t’ai toujours considéré comme un frère.
Il la regarda avec un tendre sourire. Et elle lui sourit en retour.
- Tu es bien plus jolie quand tu souris… dit-il
- Oh Albert.
Et ils repartirent en silence vers la maison. Durant le trajet, Albert réfléchissait beaucoup à la conversation.
°°°°°
Le lendemain, Albert devait régler des affaires et Candy ne le revit qu’au soir. Mais son arrivée était comme un baume au cœur pour Candy. Il y avait toujours eu une complicité muette entre Albert et elle. Oui, sa présence allait l’aider à se remettre.
Elle regarda le paysage qui s’offrait à ses yeux, alors qu’elle était assise sur la colline face au lac. Oui, cet endroit lui avait beaucoup de bien malgré ses inquiétudes. Lakewood ne l’avait pas aidé et pour la première fois, la maison Pony n’avait pu l’aider non plus. Elle était bien surprise de constater que l’Ecosse avait réussi un tel miracle. Ici, elle se sentait libre. Elle portait un poids sur ses épaules, qui lui pesait énormément. Elle porterait le poids de sa responsabilité toute sa vie. Mais elle devait se reprendre pour Tristan et Morgan.
°°°°°
Albert arriva à son rendez-vous à l’heure prévue. Il détestait arriver en retard autant qu’il détestait les personnes en retard. Il attendait que le majordome prévienne son hôte de son arrivée. Il étudiait l’endroit quand le majordome revint et l’invita à le suivre dans le bureau.
- Veuillez me suivre, Monsieur André, Monsieur le Duc va vous recevoir.
- Bien.
Et Albert lui emboîta le pas. Le majordome ouvrit la porte du bureau et laissa entrer Albert. Celui-ci se retrouva face au duc de Grandchester.
- Monsieur André, je suis ravi de vous rencontrer enfin. Asseyez-vous, je vous prie.
- Merci, Vôtre Grâce.
- Non, appelez-moi Richard, depuis les années que je fais des affaires avec votre famille, ce serait plus normal.
- A condition que vous m’appeliez William
- Entendu. Désirez-vous boire quelque chose ?
- Non merci.
- Bien. Entrons dans le vif du sujet, si vous le voulez bien. Dans l’affaire qui nous intéresse, je suis d’accord sur le fond mais nous devrions discuter des formalités. La loi anglaise est différente et rend parfois les choses plus lourdes.
- Je suis d’accord avec vous, Richard.
Et les deux hommes discutèrent affaires durant toute la matinée.
- Je vais voir de mon côté, si je peux faire accélérer les choses, dit le duc en se levant.
- Oui, maintenant que nous sommes tombés d’accord, il ne me reste qu’à modifier certains détails et je vous revois dès que tout est réglé.
- Acceptez-vous de partager ma table, William ? Cela me ferait plaisir.
- Je suis désolé, mais ma fille m’attend.
- Oh vous avez une fille ! J’ignorais que vous étiez marié, s’étonna le duc
- C’est plus compliqué que cela ! dit Albert en riant. J’ai adopté Candy il y a des années et je ne suis pas marié mais cela ne m’a pas empêché de l’adopter.
Le duc parut réfléchir un moment.
- Candy ? Avez-vous dit ? cela me rappelle une jeune fille à Londres. Une jeune fille blonde avec de grands yeux verts inoubliables et une personnalité unique. Serait-ce votre fille ?
- La description correspond, oui. Vous la connaissez ? dit Albert, surpris.
- Oui. Je ne l’ai rencontré qu’une seule fois mais elle m’a fait une forte impression. C’était au sujet de mon fils aîné. Ils étaient amis au collège et Terrence a eu la folie de tout quitter pour s’enfuir aux Etats-Unis. Candy a réussi à me faire changer d’avis et j’ai respecté la décision de Terrence.
- Cela ne m’étonne pas d’elle, répondit Albert en riant.
- Quelle curieuse coïncidence ! Excusez-moi mais je n’avais pas fait la relation entre vous deux. Et elle est ici, en Ecosse ?
- Oui, elle a vécu de mauvais moments et elle a besoin de se remettre de tout cela.
- Je vois. Mais rassurez-moi, Terrence y est-il pour quelque chose ?
- Pourquoi me posez-vous cette question ?
- Eh bien, comment vous expliquer. Terrence était venu pour me supplier d’aider une de ses amies, en l’occurrence il s’agissait de votre fille mais je l’ignorais. Et surtout j’ignorais à quel il tenait à elle. Il s’est sacrifié pour elle. Il est jeune et impétueux comme tous ceux de son âge. Votre fille est venue ensuite me faire changer d’avis à son sujet et j’ajouterai que ces deux jeunes personnes s’aimaient vraiment. J’ai appris par la suite que votre fille s’était également enfuie et j’ai supposé qu’ils s’étaient retrouvés. Etant donné ce que j’avais ressenti, je priai pour que Terrence ne fasse pas la même erreur que moi et qu’il épouserait la femme qu’il aime.
- Oui vous avez raison mais ils ne se sont pas mariés ensemble. Après l’accident de Terry, ils ont rompu. Candy en a beaucoup souffert. Finalement, elle s’est mariée avec un homme qui l’a rendu heureuse mais malheureusement, il est décédé il y a quelques mois dans un accident de chemin de fer. J’ai donc envoyé Candy ici, en Ecosse pour la sortir de sa dépression.
- Je vois. Je compatis pour elle. Mais je serais heureux de la revoir si l’occasion se présente.
- J’en prends note.
Ils prirent congé et Albert partit pour un autre rendez-vous. Il ne rentra qu’en fin d’après-midi.
°°°°°
Pendant ce temps, le duc de Grandchester réfléchissait. Il était attristé pour les malheurs que la jeune femme avait rencontré. Mais il était persuadé que son fils était avec Candy et qu’il l’épouserait malgré tout ce qui pourrait les en empêcher.
Finalement, son fils lui ressemblait plus qu’il ne le pensait. Il décida d’aider le destin. Il avait regretté toute sa vie, d’avoir obéi aux obligations et d’avoir épousé une femme qu’il n’aimait pas. Il avait sacrifié la femme qu’il aimait par souci du devoir. Et il avait espéré que son fils ne ferait pas la même erreur. Il fallait qu’il en sache plus. Il eut une idée et la mit tout de suite en œuvre.
°°°°°
Terry rentra chez lui et prit le courrier. Il regardait les enveloppes, les faisant défiler les unes après les autres sans les ouvrir. Une lettre attira son attention. Il enleva sa veste et déposa les autres sur la table avant de se décider à l’ouvrir, intrigué. Assis dans son fauteuil, il se demanda ce que lui voulait son père. Cela faisait des années qu’il n’avait eu de ses nouvelles. Il l’ouvrit.

« Terrence,
Bien que je sache que ma lettre te surprend, j’espère que tu la liras malgré nos différends.
Depuis toutes ces années, j’ai beaucoup réfléchi et je me rends compte que je n’ai pas toujours été pour toi comme tu en avais besoin. Nous ne pouvons pas retourné en arrière mais je souhaiterais faire la paix avec toi, si tu le veux bien. Je comprendrais fort bien que tu refuses ma proposition et je l’accepterais.
J’ai suivi ta carrière de loin. Je sais que tu côtoies ta mère et que tu as suivi la voix qui t’était destinée. Tu as du talent, mon fils. Même si j’aurais souhaité que tu reprennes ma suite. Tu m’as prouvé à quel point je me suis trompé sur certaines de mes erreurs.
Je sais aussi que ta troupe fait relâche durant un moment. Peut-être pourrais-tu en profiter pour venir me rejoindre en Ecosse pour que nous discutions ensemble, comme j’aurais dû le faire il y a longtemps.
Je serais heureux de t’accueillir et apprendre à te connaître.
Bien à toi,
Ton père
Richard »

Terry n’en revenait pas. Son père s’excusait et reconnaissait ses torts ! Quelle surprise ! Il ne doutait pas un seul instant ce que cela avait dû lui coûter, fier comme il l’était ! Que devait-il faire ? N’était-il pas trop tard ? Et puis, au fond de lui-même, il lui en voulait encore. Pas seulement de l’avoir renié mais surtout pour ne pas avoir daigné l’aider quand il l’avait supplié pour Candy. S’il l’avait accepté, sa vie aurait été différente. Il serait resté à Londres et n’aurait pas perdu la seule femme qu’il aimait. Comment pourrait-il lui pardonner cela ?
Si Candy avait été là, elle lui aurait dit d’accepter son invitation, telle qu’il la connaissait. Il sourit à cette idée. Oui, il pouvait le rejoindre et repartir sur d’autres bases avec son père. Mais avait-il jamais été son père ? Tant d’années avaient passé. Il devait y réfléchir.
°°°°°
Terry se trouvait chez sa mère, silencieux. Eleonore Baker sentait que son fils était soucieux.
- Que se passe-t-il, Terry ? Tu sembles soucieux.
- Je ne sais pas quoi faire. Père m’a écrit.
- Richard ? s’étonna-t-elle. Pourquoi ? Est-il arrivé quelque chose ?
- Oui. Il veut se réconcilier avec moi. C’est un évènement, non ? Il reconnait ses erreurs. Il doit être souffrant pour en être arrivé là, dit-il ironique.
- Terry, ne juges pas ton père ainsi. Il n’est pas si méchant que tu sembles le croire.
- Tu le défends toujours malgré tout ce qu’il t’a fait !
- Oui, j’ai souffert à cause de lui mais il avait ses raisons.
- Tu parles ! Abandonner la femme qu’il aimait et avec laquelle il avait eu un enfant pour aller épouser un monstre qui me déstestait. Il ne m’a jamais défendu face à elle. Dans sa maison, je sentais bien que j’étais le bâtard de la maison et que l’on me méprisait. Comment pourrais-je pardonner cela ?
- Cela a dû lui coûter de le faire. Fais au moins un geste en ce sens. Si cela ne fonctionne pas, eh bien, vous aurez au moins tenté quelque chose. Donne-lui une chance.
- Une chance… En a-t-il donné une à Candy ? dit-il en serrant les poings. Te rends-tu compte, maman, que s’il avait accepté d’aider Candy nous ne nous serions jamais quittés et je ne l’aurais pas perdu ?
- Je ne suis pas au courant de cela. Qu’est-ce que cela à voir avec Candy ?
Et Terry lui raconta l’incident, sa supplique auprès de son père et finalement son départ.
- Oh mon Dieu. Terry. Tu l’aimais tant. Tu as même abandonné ton orgueil et ta fierté pour aider la femme que tu aimais.
- Que j’aime encore. Alors comment puis-je lui pardonner ?
- S’il te plaît, donne-lui une chance. Il avait sûrement ses raisons. Il te les donnera.
- Ouais, ses raisons ! Il a toujours de bonnes raisons !
- Fais-le pour moi, au moins, Terry. Cela me ferait plaisir que tu t’entendes mieux avec ton père. S’il lui arrivait quelque chose tu t’en voudrais et il serait trop tard, crois-moi.
Terry réfléchit aux paroles de sa mère. Son père avait ravalé sa fierté pour demander une trêve. L’Ecosse ! Ses meilleurs souvenirs se trouvaient là-bas. Il regarda sa mère qui le regardait anxieusement.
- Bon d’accord, je vais faire ce que je peux. Mais je ne peux rien te promettre, maman.
- Oui, vous vous ressemblez tellement tous les deux.
- Ne dis pas cela ; Je ne suis pas comme lui. J’ai un cœur et jamais je n’aurais épousé une autre femme que celle que j’aime, tout cela pour des convenances.
- Je comprends.
Le soir même, Terry réfléchissait à tout cela. Même si rien ne changerait, au moins, il pourrait lui dire tout ce qu’il avait sur le cœur et cela le soulagerait sans aucun doute.
Il prévint son père par télégramme qu’il arrivait.

a suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyVen 2 Juil 2010 - 17:04

Un petit clain d'oeil à La Lionne pour Albert Wink

CHAPITRE 16



Candy était nerveuse. Le duc de Grandchester les avait invité pour une réception chez lui. Candy avait tenté d’échapper à l’invitation mais Albert avait refusé. Elle se préparait dans sa chambre, sans grande joie. La dernière fois où elle avait rencontré le duc, elle lui avait couru après pour lui demander de laisser Terry vivre sa vie telle qu’il l’entendait.
On frappa à la porte de sa chambre. Après avoir répondu, Annie entra, prête à partir. Elle fut étonnée de voir que Candy n’était pas encore prête.
- Mais Candy, qu’attends-tu ? William n’aime pas être en retard.
- Je n’ai pas envie d’y aller, répondit Candy en boudant.
- Je vois. Mais ce serait bien le diable si Terry était là. Et puis, c’est son père qui nous a invité. Il traite des affaires avec l’entreprise André. Tu sais à quel point, William tient à t’avoir près de lui lors de ces réceptions.
- Oui, je le sais. D’ailleurs, à ce sujet, j’aimerais qu’il se marie, ainsi ce sera le rôle de sa femme et je pourrais l’éviter.
- Tu es sa fille !
- Oui. Tu as raison. Les rapports entre Terry et son père étaient tendues et cela m’étonnerait que cela ait changé. Et puis, comme tu le dis, il n’y aura que des personnes concernant les affaires en somme.
- Oui, William nous l’a bien spécifié. Il aimerait tant que tu sortes comme avant.
- Bon, tu as gagné ! Peux-tu m’aider pour m’éviter les critiques sur mon retard ? demanda-t-elle avec un sourire.
- Bien sûr. C’est avec plaisir.
Candy mit donc la robe qu’Albert lui avait apporté : bleue ciel. Le bustier de dentelle blanche était recouvert de voile bleu en V. La taille était mise en valeur par un ruban de satin de même ton qui ceinturait son corps. Elle laissa pendre ses cheveux librement (surtout par manque de temps) et mit des bijoux discrets : un collier de perles blanches tout de cou avec des pendants assortis.
- Tu es magnifique, Candy.
- Merci. J’ai hâte d’être revenue.
Candy ne dit rien durant le trajet. Albert sentait la nervosité de Candy mais il avait décidé d’accélérer les choses en la poussant à sortir et l’invitation du duc était venue à point nommé.
°°°°°
Quand ils arrivèrent à la demeure du duc, ils furent accueillis par le majordome qui les introduisit dans le grand salon où les autres invités étaient arrivés. Albert sentait Candy se crisper en entrant, il posa une main sur son bras pour la rassurer. Le duc vint à leur rencontre.
- Bonsoir William, je suis heureux que vous soyez venu, dit-il en le saluant
- Bonsoir Richard. Je vous remercie pour votre invitation. Je vous présente ma fille, Candice
- Bonsoir Monsieur le Duc, dit Candy en s’inclinant
- Bonsoir Mademoiselle, répondit-il en la regardant avec une lueur dans le regard. Nous nous connaissons déjà mais je suis heureux de vous revoir. Et je suis content de vous voir dans de meilleures circonstances.
- Oui, Monsieur le duc, je suis désolée pour ma conduite. J’étais jeune et je ne voulais aucunement vous obliger.
- Néanmoins, vous vous êtes accrochée à mon fiacre pour me parler, dit-il en riant.
- Oh euh, oui, c’est vrai, bredouilla Candy
- Vous m’avez ouvert les yeux, Mademoiselle. Soyez la bienvenue chez moi. Je garde un bon souvenir de vous et je me suis longtemps demandé ce que vous deveniez.
- Eh bien, Candy, j’ignorais cet épisode, coupa Albert, en souriant
- C’était pour la bonne cause, essaya-t-elle de s’excuser.
Le duc était amusé par l’attitude de la jeune femme. Il comprenait mieux l’attirance de son fils pour cette jeune femme, elle était splendide en plus de son caractère fougueux. Il se tourna vers les autres.
- Je vous présente mon neveu Archibald Cornwell et son épouse, Annie, les présenta Albert
- Nos hommages, Monsieur le Duc, dit Archibald pendant qu’Annie s’inclinait
- Je suis enchanté de vous rencontré et de vous recevoir, répondit le Duc en les saluant. Bien, je vous laisse vous rafraîchir et faire connaissance. Je viendrais vous voir tout à l’heure, William. Je dois continuer mon rôle. Veuillez m’excuser.
Le duc partit donc accueillir d’autres invités et les André prirent un verre et se mêlèrent aux autres convives.
La soirée se déroulait sans problème et Candy se détendait. Cependant, elle commençait à avoir la tête qui lui tournait. Le champagne mêlé à la chaleur de la pièce ainsi que les conversations multiples lui tournaient la tête. Elle avait besoin de prendre l’air. Elle sortit donc dans le jardin. Cela lui faisait du bien. Les conversations tournaient essentiellement sur les affaires et les conversations mondaines. Aucun des deux sujets ne l’intéressaient suffisamment.
°°°°°
Pendant ce temps, deux nouveaux invités arrivèrent au château, ignorant la réception. Quand ils entrèrent dans l’entrée, ils furent accueillis par le majordome qui les reconnut immédiatement.
- Monsieur Terrence, quelle joie de vous revoir. Mes hommages, Madame Baker.
- Bonsoir Hutton, je vous remercie, répondit Eleonore
- Bonsoir Hutton. J’ignorais que mon père recevait ce soir. J’aurais dû prévenir de notre arrivée aujourd’hui et venir demain.
- Rassurez-vous, Monsieur Terrence, je ne pense pas que cela gêne Monsieur le Duc, au contraire, il sera très heureux de vous revoir. Vous lui avez manqué, si je puis me permettre.
Richard Grandchester vit son fils dans l’entrée et interrompit sa discussion pour l’accueillir.
- Terrence ! Enfin, te voilà !
Terry vit son père s’avancer vers lui. Cela faisait des années qu’ils ne s’étaient vus et il le trouva vieilli. Il savait qu’il s’était séparé de sa femme. Etait-elle la cause de son état ? Il se ressaisit.
- Bonsoir, père. J’ignorais que vous receviez sinon je serais venu demain.
- Non, tu as bien fait de venir. Si tu n’es pas trop fatigué, tu peux aller te rafraîchir un peu, ta chambre est prête et venir nous rejoindre.
- Je ne voudrais pas m’imposer, Père. Ce sont vos invités.
- Mais un ami à toi est présent, semble-t-il.
- Un ami ? s’étonna Terry. Il avait très peu d’amis et il voyait mal Charly dans les fréquentations du duc.
- Oui, William André, dit-il en souriant.
Il vit la surprise se figer sur le visage de Terry et remarqua le regard de celui-ci chercher un visage dans la salle. Il se sentait fier de son effet. Mais il se doutait bien que son fils recherchait une autre personne que William André, il en aurait donné sa main à couper.
- Dans ce cas, père, me permettez-vous de me changer et de vous rejoindre, cela fait très longtemps que je ne l’ai vu.
- Bien sûr. Hutton, montez les affaires de Terrence dans ses appartements.
- Bien, Monsieur le Duc. Quelle chambre dois-je préparer pour Madame Baker ?
- Eleonore ? demanda Richard, surpris. Eleonore t’a accompagné ?
- Oui. C’est moi qui lui ai demandé. C’est ici que nous nous sommes réconciliés. D’autre part, je dois avouer qu’elle a tellement insisté pour que je vienne sur votre invitation que je ne pouvais que l’emmener.
Terry monta à la suite de Hutton, son esprit fonctionnant sans relâche. Si Albert était là, il était possible que Candy soit là aussi. Que devait-il faire ? La sachant ici, il ne pouvait s’empêcher de la revoir même s’il savait qu’elle le repousserait.
C’est donc, tout en émoi qu’il descendit quelques minutes plus tard, revêtu d’un smoking noir sur sa chemise blanche. Son père le rejoignit et le présenta à certains invités. Terry vit soudain Archibald et Annie. Ceux-ci ne l’avaient pas encore remarqué. Il vit également Albert et s’excusa auprès de ses interlocuteurs pour aller le rejoindre.
- Bonsoir, Albert
William Albert se retourna, surpris.
- Terry ? J’ignorais que tu étais ici.
- Et moi j’ignorais que mon père organisait une fête. Je viens d’arriver.
- Je ne savais pas que vos relations s’étaient améliorées. J’en suis content pour toi.
- Ce n’est pas encore fait. Mon père m’a demandé de venir pour enterrer la hache de guerre. Je suppose que le départ de ma « chère » belle-mère y est pour quelque chose. Nous verrons si nous trouvons un terrain d’entente. Je doute que quelques mots puissent effacer toutes ces années.
- Il avait surement de bonnes raisons. Tu sais, parfois, nous les parents nous prenons des décisions pour le bien de nos enfants mais ils ne sont pas forcément pris de la même manière. Et puis, parfois aussi nous commettons des erreurs. Personne n’est parfait.
- Sans doute, oui. J’ai appris que tu étais le père adoptif de Candy, donc tu parles en connaissance de cause.
- Oui.
Mais Terry tentait de comprendre le sens caché des paroles d’Albert car il était persuadé que celui-ci voulait lui dire quelque chose.
Cependant, il ne voyait aucune trace de Candy. Où était-elle ?
- Comment va-t-elle ? demanda-t-il, la question lui brûlant les lèvres.
- Eh bien, elle se remet doucement. Cela l’a un peu perturbée, bien plus que je ne le pensais.
- J’ai vu Archibald et son épouse. Candy est restée en Amérique ?
Albert attendait la question depuis le début, et ne put s’empêcher de sourire en lui répondant.
- Non, elle est avec nous. Nous sommes venus en Ecosse pour qu’elle oublie toute cette tragédie. Elle se sent coupable de cela et j’ai l’impression que l’accident de Franck a ravivé les souvenirs d’Anthony. A cette époque, la tante Elroy la considérait comme responsable de la mort d’Anthony et elle doit faire un transfert ici. Par conséquent, je l’ai envoyée ici et j’ai pu remarquer qu’elle allait mieux. Cependant, elle n’est pas entièrement guérie.
- Oui, j’imagine ce qu’elle a enduré. Elle ne mérite pas tous ces malheurs. Elle en a déjà vu assez.
- Tu as raison, Terry.
Albert regarda son ami. Oui, il semblait encore amoureux de Candy. Mais était-ce le bon moment ?
- Je suis peut-être indiscret, mais tu es venu seul ?
- Non. Mais rassures-toi, il s’agit de ma mère.
- Je croyais…
- Albert, tu sais très bien que je n’épouserais personne d’autre que Candy. Elle a volé mon cœur et mon âme au premier regard. Je n’existe pas sans elle. Mais je la respecte.
- Tes sentiments n’ont pas changé ?
- Non et ils ne changeront jamais. Mais bon, c’est ainsi la vie, que peut-on y faire ?
Le duc arriva, interrompant leur discussion.
- Alors, messieurs, je vois que vous vous êtes retrouvés. Au fait, William, où se trouve votre fille ? Elle serait peut-être heureuse de revoir ce voyou pour lequel elle m’a couru après.
Terry le regarda, surpris.
- Je ne comprends pas, père.
- Ah oui. Quand tu es parti en Amérique, je suis venu te chercher à Londres. Personne ne savait où tu étais. J’ai donc interrogé Candy. Mais elle l’ignorait. Ensuite, elle m’a couru après, s’accrochant à mon fiacre pour me parler. Elle m’a fait comprendre que je devais te laisser mener ta vie comme tu la voyais et que je me devais de te laisser réaliser tes rêves. Je dois dire qu’elle m’a impressionné. J’ai compris pour quelle raison tu m’avais demandé de l’aide pour elle. Vos sentiments respectifs ne laissaient planer aucun doute. Cependant, j’ai pensé que vous vous étiez retrouvés quand j’ai appris qu’elle s’était enfuie également.
- J’ignorais tout cela père.
Terry était ému d’apprendre que Candy avait réussi à atteindre son père.
- En tout cas, j’ai du mal à croire que vous n’êtes pas ensemble. Je te croyais plus intelligent que cela.
- Père, si vous m’avez venir ici pour me critiquer, je peux repartir.
- Non, ce n’est pas mon intention. Mais je cherche à comprendre. Une fille comme ça, on la garde.
- Les circonstances en ont décidé autrement, père. Si vous le permettez, je vais aller prendre quelque chose à boire.
Les deux hommes le regardèrent partir tout en pensant la même chose.
°°°°°
A ce moment-là, Eleonore Baker fit son entrée. Le duc et Albert tournèrent les yeux vers elle, saisis tous les deux par un trouble sans équivoque possible. Celle-ci, ne trouvant pas Terry des yeux, se dirigea vers les deux hommes pour les saluer.
- Bonsoir, monsieur André. Je suis heureuse de vous revoir, dit-elle avec un sourire.
- Bonsoir, Madame Baker. Mais appelez-moi Albert, ce sera plus simple.
- Ce sera d’accord si vous m’appelez Eleonore.
- Avec plaisir.
- Bonsoir Richard. Je suis désolée de t’importuner de la sorte. A l’origine, je pensais résider à l’hôtel mais Terry a tenu à me conduire ici étant donné l’heure tardive. Ne t’inquiète pas, dès demain, je prendrais une chambre à l’hôtel pour ne pas te déranger. Loin de moi l’idée de m’incrustée.
- Ma chère Eleonore, ne te fais aucun soucis. Tu es la bienvenue dans cette demeure. Et permets-moi de te dire que je suis heureux de te revoir. En aucun cas, je ne te permettrais d’aller ailleurs. J’insiste. Sans ton intervention, Terrence ne serait jamais venu, je crois.
- Richard, il te ressemble mais il a un cœur. Sois patient avec lui. C’est tout ce dont il a besoin.
- Je suivrai tes conseils à la lettre. Je ne pense pas avoir une autre chance de me réconcilier avec mon fils.
Eleonore le regarda, le regard interrogatif. Mais elle n’eut pas le temps d’approfondir la question qu’Hutton les interrompit. Et le duc dut s’excuser et laissa Albert et Eleonore seuls.
- Eh bien, mons… commença Eleonore, mais voyant le regard d’Albert, se corrigea. « Albert, je suis agréablement surprise de vous voir ici. »
- Pas autant que moi. En réalité, j’ai rejoint Candy qui récupérait. C’était un prétexte pour régler certaines affaires dont certaines avec Richard.
- Oh Candy est ici, alors ? demanda-t-elle intéressée.
- Oui.
- Comment va-t-elle ?
- Elle se reprend. Elle n’a pas m’habitude de se laisser aller. Mais j’avoue que j’étais inquiet pour elle.
- Je comprends.
- Qu’est-ce qui vous amène en Ecosse ? Une pièce de théâtre ? Ou suis-je indiscret ?
- Pas du tout. J’accompagne Terry. Richard cherche à se réconcilier avec lui. Ils se ressemblent tant ces deux-là…, soupira-t-elle. Terry était assez réticent.
- Il est assez fier. Mais, je pense qu’il s’agit d’une manière de se protéger.
- Vous avez tout à fait raison.
- Donc, si je comprends bien, votre séjour risque d’être aussi intéressant que le mien à ce que je vois, dit Albert en souriant.
- C’est aussi mon avis, répondit Eleonore en lui rendant son sourire.
- Je serai heureux de vous recevoir à notre résidence si vous le voulez bien.
- Ce sera avec plaisir, Albert.
°°°°°
Au bout d’un moment, Terry quitta la pièce et sortit dans le jardin. Il la trouva assise sur un banc en pierre. Elle était si belle. Il n’osait lui parler. Elle semblait si triste. Il aurait voulu la consoler, la prendre dans ses bras et lui enlever son chagrin. L’aimait-elle à ce point ? Pourtant, elle s’était donnée à lui la dernière fois sans songer une seconde à Franck. Ce n’est qu’après qu’elle s’était souvenue de lui. Si elle l’aimait à ce point, elle n’aurait pu aller plus loin avec Terry.
Il se contenta de la regarder, de graver à jamais l’image qu’il avait devant lui.
Candy sentit les fourmillements qu’elle sentait quand Terry la regardait. Elle le sentait mais n’osait se retourner. Si elle le voyait, elle serait perdue. Elle ne pouvait pas le voir, elle avait payé le prix fort à chaque fois qu’elle avait cédé devant lui. Mais son esprit et son cœur ne pouvaient oublier les émois. Elle leva les yeux et croisa son regard. Leurs regards s’accrochèrent l’un à l’autre sans que quiconque n’ose parler. Quelques pas les séparaient. Mais aucun n’osait faire un pas ou un geste. Jamais il n’avait autant de détresse dans les yeux de Candy.
- Oh Terry… soupira-t-elle
- Bonsoir Candy, dit-il doucement en s’approchant
- Non, ne m’approche pas, s’il te plait, le supplia-t-elle
Il resta interdit par ses paroles
- Je t’en prie, Terry
- Je ne veux pas te faire du mal, dit-il doucement, comme pour s’excuser
- Il trop tard pour cela.
Et les larmes coulèrent sur ses joues. Il aurait voulu les effacer. Il l’avait rarement vu pleurer et cela le faisait souffrir car il sentait que ces larmes étaient causées par lui.
- Je suis désolé. Sincèrement.
Il restait là, débout, les bras ballants le long du corps, ne sachant que faire face à la femme qu’il aimait et qu’il faisait souffrir sans le vouloir. Il la regarda partir sans oser la rattraper. Quand elle rentra, cachant ses pleurs dans ses mains, il baissa la tête, serrant les poings d’incapacité à consoler le seul être qui lui importait au monde. Il se sentait impuissant. Pour la rare fois de sa vie, il se sentait incapable de faire quoi que ce soit. Que lui avait-il fait à part la faire souffrir alors qu’elle avait eu son lot de souffrances ? Il ne valait pas mieux que son père finalement, pensa-t-il.
°°°°°
Le lendemain, Terry vint voir son père dès que celui-ci eut un moment. Il ne pouvait s’éterniser ici même si l’envie de rester était devenue intenable depuis qu’il savait que Candy était en Ecosse. Mais la façon dont leurs retrouvailles avaient lieu, avaient anéanti ses espoirs à jamais.
- Bonjour, père, dit-il en entrant dans le bureau.
- Bonjour, Terrence. As-tu bien dormi ? demanda-t-il tout en remarquant les cernes sous les yeux de son fils.
- Courte mais ca va. Je vous écoute, dit-il en s’installant dans le fauteuil faisant face à son père
- Tu es pressé ? demanda le duc, une lueur dans les yeux
- Pas nécessairement, non. Mais, vous m’avez demandé de venir et je suis là. Autant en profité, non ?
Le duc le regarda directement dans les yeux. Il s’y vit quelques années plus tôt. Il avait appris les leçons. Mais Terrence ?
- Oui, je voulais renouer avec toi. Je suis conscient de ma conduite envers toi durant toutes ces années et j’ai compris que tu ne méritais pas cela. Mais je me demande si tu pourrais un jour me comprendre… dit-il en soupirant
- Vous comprendre ? … Non, je ne pense pas, non. Savez-vous pourquoi ?
- Explique-moi alors ?
- D’abord, jamais je n’épouserais une femme dont je ne suis pas amoureux. Jamais je ne sacrifierai l’amour contre les devoirs. Ensuite, jamais je ne permettrais qu’une femme pour laquelle je n’ai aucun respect me dirige et m’oblige. Et enfin, jamais je ne permettrais à personne d’interférer dans mes relations avec mes enfants quelle qu’elle soit.
- Pourtant, j’ai cru comprendre que tu avais été assez idiot pour perdre la femme que tu aimais. Et qu’elle ait eu des enfants de cet homme.
Le coup que son père lui porta eut des répercussions.
- Je tiens à vous faire remarquer, père, que je ne suis pas venu ici pour me faire critiquer. D’autre part, je ne savais pas que ma vie privée vous intéressait à ce point.
- Tu as raison. Mais pour ma défense, j’ai fait la connaissance de Candy il y a quelques années et la manière dont elle t’a défendu m’a fait comprendre les sentiments qu’elle a pour toi. D’autre part, ton sacrifice était pour elle et je le comprends maintenant. J’ai fait la bêtise de perdre la seule femme que j’aimais, ta mère et depuis je souffre. Te voir tous les jours était très dur pour moi, tu as ses yeux et en te regardant, je la voyais. Je ne pouvais m’empêcher de regretter mon geste. J’aurais cru que tu n’aurais pas commis cette erreur, du moins je l’espérais.
- Ce n’était pas mon intention mais les circonstances et les évènements en ont décidé autrement, à mon plus grand regret.
L’aveu de son père sur ses erreurs lui fit comprendre toute la situation.
- Tu l’aimes toujours ?
Terry ne répondit pas tout de suite. Que pouvait-il dire ? Qu’il l’aimait comme un fou mais qu’elle le fuyait, qu’elle le rejetait ?
- Oui, père. Mais c’est de l’histoire ancienne. Nous avons tourné la page.
- Le crois-tu vraiment ?
- Oh père, dit-il en se levant sentant la colère monter, je commence à croire que de me voir souffrir vous fait plaisir.
Il se dirigea vers la cheminée, tournant le dos à son père toujours assis dans son fauteuil. Celui-ci le regardait gravement.
- Non, Terrence, te voir souffrir me rappelle ma souffrance. Je ne souhaite à personne de vivre ce que j’ai vécu par absurdité. Et, je voudrais savoir s’il est possible de faire quelque chose pour que tu évites cela.
- Il est trop tard, père. J’ai vraiment essayé de la reconquérir mais Candy m’a définitivement écarté de sa vie.
- Que s’est-il passé, Terrence ? Pour le peu que je connaisse Candy, elle me semble une jeune fille au cœur généreux. Lui aurais-tu brisé le cœur ?
- Comme vous dites, je suis le mal, je ne fais que le mal même et surtout aux personnes que j’aime le plus au monde. Elle m’a offert son amour et je l’ai repoussée car je ne voulais pas qu’elle se sacrifie pour moi. Je ne marchais plus à cette époque. Et je voulais qu’elle me regarde toujours de cette façon et non avec de la pitié ou de la haine.
- J’ai du mal à croire qu’elle t’ait abandonné quand même. Elle me semble le genre de femme prête à attendre l’homme de sa vie le temps qu’il faut. Et je vois mal William André la marier de force.
- Ecoutez, père, est-il possible de changer de sujet ? Je ne pensais pas être venu pour cela mais pour faire la paix avec vous. Je ne suis pas chanceux dans ma vie amoureuse et pour moi elle est inexistante. Je me consacre au reste.
- Je comprends.
°°°°°
Candy était à son endroit préféré et tentait de se calmer. L’arrivée de Terry la perturbait. Savait-il qu’elle était en Ecosse ? Pourquoi était-il là ? Ses rapports avec son père s’étaient-ils améliorés ? Ou était-ce une excuse ? Elle ne pouvait pas rester s’il était là. Mais Albert n’accepterait sans doute pas qu’elle reparte seule avec ses enfants tant qu’il n’aurait pas terminé ses transactions. Depuis son arrivée, elle allait mieux, elle le sentait elle-même. Elle retrouvait la paix intérieure mais revoir Terry remettait tout en cause. Oui, elle reconnaissait qu’elle le fuyait. Mais elle avait de sérieuses raisons de le faire. A chaque fois qu’elle l’avait revu, elle avait cédé à son charme et elle avait payé le prix : son déshonneur et ensuite la mort de Franck. Elle avait commis trop de fautes impardonnables. Terry n’y pouvait rien, elle savait qu’il l’aimait et qu’il ne cherchait pas à lui nuire. Il lui avait démontré et c’est justement le problème.
Elle sentit une présence et tourna la tête. Terry était appuyé contre l’arbre et la regardait. Depuis combien de temps ? Dieu qu’il était attirant ! Candy s’assit mais se détourna. Elle ne voulait pas lui parler. Partir signifiait passer près de lui et s’il faisait un geste, elle ne savait pas si elle tiendrait.
Les minutes s’écoulèrent sans qu’ils ne parlent. Le silence était lourd. Finalement, Terry parla :
- J’avais oublié à quel point l’Ecosse me manquait.
- Pourquoi es-tu venu ?
- Mon père m’a proposé de faire la paix. J’ignorais que tu l’avais vu à Londres et que tu l’avais prié de me laisser. Je te remercie, Candy.
- C’était la moindre des choses. Tu es parti pour que je reste au collège et il était normal que je fasse quelque chose pour toi en contrepartie. Nous sommes quittes.
- Je ne voyais pas mon geste comme une dette que tu devais acquittée. Je suis parti pour toi, Candy. Parce que je t’aimais.
Voilà, il l’avait dit même s’il savait que la discussion précaire risquait de basculer.
- Ce n’était pas nécessaire. D’ailleurs, je ne suis pas restée.
- C’était important pour moi. On m’avait fait comprendre que si tu étais renvoyée, ton père adoptif te renierait. J’ignorais qu’il s’agissait d’Albert.
- Je l’ignorais aussi.
- Je suis désolé pour tout le mal que je t’ai fait, Candy. Ce n’était pas mon intention. Au contraire, je ne voulais que ton bonheur.
Soudain, elle se leva et alla se planter devant lui, les yeux remplis de colère et de chagrin.
- Mon bonheur ??!! Tu rigoles ! Tu voulais mon bonheur !! Laisse-moi rire !! Tu m’as repoussé, tu m’as fait mal. Je t’aimais, Terry. Je n’ai jamais aimé personne à ce point. Mon bonheur !! Je n’aurais pu être heureuse qu’à tes côtés. Tu m’as déshonorée ! Tu m’as détruite ! Non seulement ça, mais, il a fallu que tu continues de me courtiser alors que j’étais mariée. Tu connais mes faiblesses, tu sais le pouvoir que tu as sur moi et j’ai commis l’ultime pêché. Et Franck est mort à cause de mes fautes, de mes pêchés ! Jamais je ne me le pardonnerai !
Les paroles de Candy perçaient le cœur de Terry, il voyait son désespoir, ses larmes coulant sur son visage. Elle était en colère, elle souffrait mais elle lui disait qu’elle l’aimait. Il la trouvait belle quand elle était en colère. Quand il comprit qu’elle culpabilisait sur la mort de Franck à cause de lui, il ne put le supporter. Il l’attrapa par les épaules.
- Non, Candy, tu n’y es pour rien. Ce qui s’est passé est ma faute. Tu as raison, dès que je te vois, j’ai besoin de te prendre dans mes bras, j’ai besoin de t’aimer. Tu es le meilleur de moi. Mais tu n’es en rien responsable de ce qu’il s’est passé. S’il doit y avoir un coupable, c’est moi parce que je suis incapable de me contrôler.
Il pleurait également. Candy le regardait.
- Non, tu n’es pas marié, Terry ; mais moi je l’étais et je devais respecter mes engagements.
- Candy, je savais que tu l’étais et en tant que gentleman, j’aurais du te respecter pour cela et te laisser tranquille. Je comprends que tu ne veuilles pas me pardonner. Tu l’aimais et j’ai tout gâché.
Candy s’appuya sur son torse et pleura. Il ne bougea pas. Il continuait de la maintenir dans ses bras. Elle souffrait à cause de lui, encore une fois. Mais il ignorait jusqu’à maintenant la cause de son refus de le voir. Maintenant, il comprenait. Elle avait aimé un autre homme que lui. Que cela faisait mal !
- Oh Terry, je te pardonne. Mais je t’en supplie, ne me fais pas mal.
- Candy, jamais. Jamais plus.
- Terry, je t’en prie, ne cherche plus à me revoir.
- Ne me demande pas cela, Candy.
- S’il te plait. Promets-moi.
- Je te promets.
Elle leva son visage baigné de larmes vers lui et se sépara de lui.
- Merci. Adieu, Terry. Sois heureux.
Et Candy partit en courant et pleurant. Terry la regarda une fois encore partir. Son cœur mourait. Il ne pouvait bouger. Cela lui avait coûté de promettre ce qu’elle lui demandait. Il ne vivait plus depuis qu’il n’était plus avec elle, mais de ne plus jamais la revoir le condamnait pour toujours. Elle lui avait demandé d’être heureux, mais il n’était heureux qu’avec elle. Il ne vivait que pour elle. Elle était sa vie. Pourquoi continuer sans elle ? La vie n’en valait pas la peine. Il baissa la tête et les larmes coulaient doucement. Il se tourna vers l’arbre et se mit à le taper en hurlant le prénom de sa bien-aimée qu’il avait perdue à jamais.
°°°°°
Le duc de Grandchester ne vit pas Terry durant plusieurs jours. Celui-ci restait prostré dans sa chambre. Il interrogea les domestiques qui n’eurent aucune réponse à lui fournir. Finalement, il alla rendre visite à William André.
Quand il arriva chez William, celui-ci l’accueillit chaleureusement quoique étonné par sa visite. Ils discutèrent dans le jardin et le duc de Grandchester fut muet de stupeur en voyant Tristan. William suivit son regard et vit l’enfant. Celui-ci s’avança vers eux. Le duc ne disait toujours rien, les yeux rivés sur l’enfant. L’insistance avec laquelle le duc regardait le fils de Candy confirma son hypothèse quant à la paternité du petit.
- Tristan, que fais-tu sans ton frère ? demanda Albert
L’enfant, regarda l’homme qui accompagnait Albert. Il lui sourit et le salua.
- Albert, Morgan est avec tante Annie. Et je voudrais faire plaisir à maman, elle est si triste. Je n’aime pas la voir triste.
- Oui, je sais mais ta maman a besoin de dire au revoir à Franck tu sais et elle a du chagrin parfois. Mais elle vous aime toujours.
- Je sais qu’elle nous aime mais elle est si triste ! Pourquoi elle pleure encore ? Elle allait mieux.
- Je sais. Ecoute, je discute avec monsieur le duc et ensuite je viens pour que nous trouvions une solution pour ta maman. D’accord ?
- D’accord. Au revoir monsieur le duc.
- Au revoir, petit.
Tristan fila et Albert regarda le duc.
- Est-ce le fils de Candy ? demanda le duc
- Oui son fils aîné.
- Incroyable !
- Oui, n’est-ce pas ? répondit Albert en le regardant
- Oh excusez-moi, William, je ne voulais pas vous gêner. Je cherche à comprendre. Enfin, j’ai… Je ne connaissais pas le mari de Candy mais rassurez-moi, William.
- Vous rassurez ? Je n’en sais pas plus que vous. Candy n’a jamais voulu en parler. Franck l’a épousé par amour mais Tristan est différent. Il vous a rappelé quelque chose ou quelqu’un ?
- Oui. Mais comment est-ce possible ?
- L’affaire a été réglée. Mais j’ai toujours pensé en le voyant à une personne. Candy n’en parlant pas, je n’ai rien dit. Mais votre comportement m’a conforté dans mes hypothèses.
- Terrence le sait-il ?
- Je ne pense pas, non.
- Oui je suis d’accord avec vous, sinon il aurait tout fait pour récupérer la femme qu’il aime et son enfant. Justement, William, savez-vous ce qu’il se passe entre eux ? Terrence reste prostré dans sa chambre depuis quelques jours.
- J’ai le même problème avec Candy. Elle allait mieux mais depuis l’arrivée de Terry, elle est bouleversée.
- Pauvre enfant. Je ne pense pas qu’il lui ait fait du mal, il tient beaucoup à elle. Mais j’ignore ce qu’il s’est passé. J’espérais que vous en sauriez plus que moi.
- Pour le moment, non, malheureusement. Mais je vais tenter de lui parler.

a suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 5 Juil 2010 - 11:33

CHAPITRE 17


Albert put parler à Candy quelques jours plus tard. Elle sortait enfin de sa chambre pour être auprès de ses enfants, ce qui réjouit Albert. Quand elle fut seule, il s’approcha et s’assit auprès d’elle.
- Candy, je voudrais te parler
- Albert, je vais mieux. J’ai eu un choc en revoyant Terry, je l’avoue mais cela va mieux. J’ai décidé de prendre sur moi-même et d’aller de l’avant. Les enfants ont besoin de moi et Terry fait partie du passé. Je pense que le décès de Franck m’a fragilisé bien plus que je ne le pensais mais je vais mieux, je t’assure.
Et elle lui sourit en retour.
- J’en suis heureux. Je ne savais pas que Terry viendrait sinon je n’aurais pas tant insisté pour que tu nous accompagnes. Je sais que tu as toujours des sentiments pour lui. Tu as raison, poursuis ta route et sois heureuse avec les enfants. Tristan était chagriné de te voir ainsi. Il voulait connaître la raison de ton chagrin. C’est un garçon très sensible.
- Oui, je sais. Et il arrive à un âge où il perçoit et veut comprendre.
- Le duc était là quand Tristan est venu me parler.
- Oh. Je suis désolée. Tu sais, je pense qu’il ne se rend pas compte quand il dérange vraiment. De plus, s’il était chagriné, il a fait abstraction des autres.
- Ce n’est rien. Nous avons compris. Mais ce que je voulais te dire, Candy est que le duc a été impressionné par Tristan.
- Impressionné ? Je ne comprends pas.
- Candy, nous n’en avons jamais discuté. Jusque-là, je n’avais que des soupçons mais le duc a trouvé que cet enfant ressemblait étrangement à Terry. Nous savons tous les deux que ce n’est pas Franck le père et que Terry et toi étiez séparés. Es-tu prête à m’en parler ?
Candy baissa la tête, hésitante. Que devait-elle faire ? Si le père de Terry avait des soupçons aussi et qu’il en parlait à son fils, que se passerait-il ? Les conséquences risquaient d’être plus difficiles à gérer. Elle avait confiance en Albert et savait qu’elle pouvait tout lui dire.
- Oui, Albert, c’est Terry son père. Mais il ne le sait pas. Oh Albert, excuse-moi. Tout est de ma faute. Tout était fini entre nous et après mon retour de France, je suis allée le voir pour tenter de le reconquérir. Je n’ai jamais pu l’oublier. Mes sentiments n’avaient pas changé et je ne voyais pas ma vie sans lui. C’est moi qui ai pris les initiatives. Je sais que tu voulais que je me conduise comme une jeune fille du monde et je me suis conduite comme une fille facile. Je lui ai fait l’amour et je croyais qu’il reviendrait ensuite. Mais il ne m’a donné aucun signe et ensuite j’ai appris que je portais son enfant. Je n’avais pas songé aux conséquences. Je l’aimais tellement. Oh Albert !
- Je comprends, Candy. Et je t’ai fait épouser Franck.
- Oui, il a été un père et un mari merveilleux, je t’assure. Tu n’as pas à t’en vouloir. Il m’aimait vraiment et savait que je ne l’aimerais jamais autant que lui. Mais il ne m’a jamais posé de questions quant au père de Tristan. Le plus difficile était de voir son portrait chaque jour en face de moi mais j’ai reporté l’amour que j’éprouvais pour Terry sur son enfant.
- Cela n’a pas été facile. Mais ils sont heureux avec toi et Franck l’était également.
- Oui jusque…
Et Candy commença à pleurer. Albert la prit dans ses bras et la consola comme il le pouvait mais il sentait qu’elle n’avait fini. Elle ressentait encore le besoin de parler.
- Albert, dit-elle en sanglotant, si tu savais comme je m’en veux. A cause de moi, Franck est mort.
- Non, Candy, tu n’y es pour rien. Tu étais à des centaines de kilomètres du lieu de l’accident.
- J’ai revu Terry. Et je… J’ai… Enfin… Je veux dire que… Oh mon Dieu… Albert… Qu’ai-je fait ?
Et ses pleurs redoublèrent. Albert ne savait que penser. Pourquoi s’en voulait-elle tant ?
- La veille que Franck revienne… Oh Albert, je l’ai trompé avec Terry…
- Le soir où les enfants d’Annie sont nés ?!
- Oui… Je n’ai même pas pensé à Franck… Je m’en veux… J’aurais pu lutter mais je ne voyais que Terry et…
- Ce n’est rien Candy. C’est fini. Et tu crois que c’est à cause de ce que vous avez fait que Franck est mort ?
- Oui. Pour mon pêché.
- Non, tu te trompes. Ecoute, dit-il en soulevant son menton avec ses doigts. Il plongea son regard dans celui de Candy noyé de larmes. « Ce qui est arrivé à Franck est un accident. D’autres personnes sont mortes également en même temps. Tu n’y es pour rien. Je te le jure.
- Mais je l’ai trahi. Je lui ai juré fidélité et il a fallu que Terry apparaisse pour que je lui tombe dessus.
- Candy, on ne peut pas lutter contre ses sentiments, dit-il doucement. « Je comprends ta position. Les liens qui vous unissent, Terry et toi, sont bien plus forts que le reste. Je le savais depuis toujours mais je pensais que la vie vous avais fait suffisamment souffrir et tu semblais vouloir tourner la page. Si Tristan n’avait pas été là, peut-être que le temps aurait tout changé. Mais cet enfant est le fruit de votre amour. Cet amour existe depuis le jour de votre rencontre et ne s’est jamais terni malgré vos épreuves. Vous semblez différents mais vous vous ressemblez tant. Votre amour-propre est fort et à cause de lui vous perdez l’occasion de vous aimer librement. Je ne veux pas te culpabiliser, loin de moi cette idée. Et ce qui est fait est fait et ne peut être défait. Tu as su assumer tes actes bien mieux que quiconque. Tu n’as rien à te reprocher, ma petite Candy. Tu te rends malheureuse pour une chose qui n’a rien à voir. Terry m’a toujours demandé de tes nouvelles. Je ne t’en ai jamais parlé car je savais que cela te ferait mal. Il t’aime toujours ce qui explique qu’il ne soit pas marié, j’en suis sûr.
- Mais il est trop tard, Albert, je ne peux plus. Je n’en peux plus.
- Peut-être. Peut-être pas. Laissons le temps en décider. Mais ne t’enfermes pas dans ton chagrin de cette manière, ne culpabilise pas pour avoir écouté ton cœur. Franck savait que tu avais aimé un homme très fort avant lui et je pense qu’il sentait que tu l’aimais encore. Il s’en est contenté. Il t’aimait assez pour l’accepter mais il était conscient qu’il ne pourrait pas lutter toute sa vie contre votre amour et qu’un jour, il devrait peut-être te perdre pour lui.
- C’est si horrible !
- Je sais que tu fuis Terry. Il ne sort plus de sa chambre non plus. Son père me l’a dit.
- Je lui ai demandé de ne plus me revoir, c’est trop difficile. Quand il est là, je veux me jeter dans ses bras, je ne pense à rien d’autre. C’est insupportable !
- Je vois. Tu as fait ton choix. Je le respecte, Candy et je serai là si tu as besoin de moi.
- Je sais, Albert. Merci.
- Tu es bien plus jolie quand tu souris…
Et Candy sourit à cette phrase ce qui réchauffa le cœur d’Albert.
°°°°°
Le soir, dans sa chambre, Albert repensait à la conversation qu’il avait eue dans l’après-midi avec Candy. Il était clair que Terry et Candy ne pouvaient lutter contre leurs sentiments. De plus, leur caractère passionné à l’un et à l’autre n’aidait en rien. Ils souffraient autant l’un que l’autre, c’était évident. Il ne pouvait rien faire à son plus grand regret. Candy se sentait tellement coupable qu’elle refusait de revoir Terry et ce dernier acceptait sa décision comme punition. Pourquoi la vie leur en voulait tant pour les faire souffrir autant ?
Il décida de laisser faire le temps. Le temps panse les blessures. Mais les blessures du cœur ? Peuvent-elles disparaître un jour totalement ? Il en doutait.
Ce qui l’inquiétait pour le moment, était qu’il devait retourner à Londres quelques jours pour ses affaires et devait donc laisser Candy continuer à panser ses blessures seule. Devait-il reporter ses rendez-vous ? Ou valait-il mieux qu’elle soit seule pour y voir plus clair ?
°°°°°
Le lendemain, Candy rassura Albert et lui dit de partir tranquille. Leur conversation lui avait fait du bien.
- Monsieur, une dame désirerait vous voir, annonça Georges
- Une dame ? dit Albert relevant la tête.
- Mademoiselle Baker.
- Oh. Très bien. Faites-la entrer, Georges. Je viens de suite.
Cette visite surprise amena un sourire sur le visage d’Albert. En se dirigeant vers le salon, il repensa aux deus fois où il avait rencontré l’actrice. Non seulement il avait été impressionné par sa grâce et sa beauté mais il devait bien reconnaître que sa compagnie lui était agréable.
- Bonjour Eleonore, je suis très heureux que vous soyez venue, la salua-t-il
- Bonjour Albert, dit-elle avec un sourire.
Comment pouvait-on résister à ce sourire si naturel et si charmant ? se demanda Albert.
- Le voyage n’a pas été trop fatiguant ?
- Ca va, je vous remercie. Ce sont un peu mes vacances, répondit-elle. Bien que vivre entre Terry et Richard ne soit pas réellement de tout repos.
- J’imagine assez bien. D’après ce j’ai pu remarquer, leurs caractères sont tellement semblables que cela risque d’être un peu mouvementé. Mais, Terry est un ami que j’apprécie énormément. Quand je l’ai rencontré, je cachais ma véritable identité pour des raisons personnelles et il s’est montré généreux avec moi sans en savoir plus.
- Comment vous êtes-vous rencontré ?
- A Londres. Des voyous l’avaient attaqué et je suis venu l’aider et l’ai ramené à St Paul. Seulement, je me suis trompé de dortoir et c’est ainsi qu’il a atterri dans la chambre de Candy.
- Et ils sont tombés amoureux à ce moment-là ?
- Je ne crois pas. Ils se connaissaient depuis un moment.
Eleonore se leva et soupira.
- Oh Albert, si je pouvais les aider… Je ne sais que faire… Terry a vécu chez moi après son accident. Je l’’ai vu souffrir. Vous savez, cela est très pénible pour une mère de voir souffrir son enfant sans pouvoir l’aider.
- Je comprends. J’ai également tenté d’aider Candy mais, une décision en entraînant une autre, j’espère que leurs cœurs pourront se rouvrir l’un à l’autre. Le temps peut défaire bien des choses mais également en renouer. Je pense qu’ils doivent apprendre à panser leurs blessures avant de retrouver la sérénité et le bonheur. Trop d’épreuves les ont meurtris et séparés.
- Peut-être avez-vous raison. Je l’espère de tout mon cœur. Vous savez, Terry a toujours été seul. Il a eu du mal à trouver sa place. Et si Candy n’était intervenu pour nous réconcilier, je n’aurais jamais eu la chance de connaître Terry comme aujourd’hui. Si seulement, ils pouvaient oublier tout cela, soupira-t-elle.
- Je pense, Eleonore, qu’ils ont besoin de temps.
- Ne pouvons-nous rien faire pour les aider ? En êtes-vous sûr ?
- Pour le moment, je pense qu’il est préférable qu’ils apaisent leur cœur. Ils ne sont pas prêts.
Et devant le regard triste d’Eleonore, Albert songea qu’ils avaient besoin aussi de changer de sujet ou du moins d’essayer.
- Je vais devoir retourner à Londres pour régler qq affaires, pour qq jours. Peut-être qu’à mon retour, certaines choses auront évoluées.
- Peut-être oui.
- Je serai heureux de vous revoir à mon retour si vous êtes toujours là et si vous le désirez, bien entendu.
- Ce sera avec joie. Cela peut vous sembler étrange mais votre présence m’apaise. J’apprécie votre compagnie et pourtant, nous ne nous connaissons pas.
- Cela est réciproque. Voulez-vous visiter notre domaine ?
- Avec plaisir.
Ils sortirent ensemble. A son retour à la demeure Grandchester, Eleonore songea aux discussions qu’elle avait eu avec Albert et sourit à cette idée. Albert était vraiment un compagnon parfait, ainsi qu’un ami sur lequel on pouvait compter. Il était bien différent des autres de par ses attentions, sa manière de voir les choses. Au moins, son séjour ne serait pas si ardu qu’elle l’avait imaginé surtout depuis qu’elle logeait chez le duc.
Bien des pensées voltigeaient chez Eleonore. Oui, elle devait bien s’avouer que le duc avait toujours du charme et un charisme qui l’avait séduite. Mais l’aimait-elle encore ? Et Albert ? Pourquoi pensait-elle à lui alors qu’elle le connaissait à peine ? Etait-ce un moyen pour elle de se protéger de Richard ? Albert avait une personnalité forte également mais différente de celle du duc. Etait-ce son soucis vis-à-vis de Terry qui la rendait plus sensible au charme d’Albert ? Tant de questions. Tant d’interrogations. Et, qu’avait-elle comme réponse ? Pour le moment, aucune. Peut-être que le départ d’Albert lui permettrait d’y voir plus clair.
°°°°°
Peu de temps plus tard, Albert dut repartir à Londres.
Annie et Archibald virent avec plaisir la Candy qu’ils aimaient tant. Elle redevint enjouée et regardait la vie avec joie. Les enfants étaient heureux de jouer avec Candy. Elle avait toujours son âme d’enfant. Son espièglerie faisait parfois enragée Annie mais celle-ci riait malgré tout, heureuse de revoir son amie plus gaie.
Elle ne revit plus Terry sur la colline. Il respectait leur accord et l’en remercia intérieurement pour sa délicatesse. Néanmoins, son cœur voulait le revoir. Elle décida de ne plus l’écouter pour leur bien à tous.
Elle allait au village régulièrement et tout le monde la connaissait bien. Parfois, les enfants l’accompagnaient. Elle se sentait si bien. Elle avait libéré ses démons. Elle voulait profiter de la vie. Dès que son esprit s’échappait pour songer au passé, elle le chassait en s’occupant. Même Capucin sentit le changement de sa maîtresse. Il l’accompagnait partout comme par le passé, avant la tragédie.
Les semaines s’écoulèrent. Albert était revenu et avait perçu le changement. Finalement, il repartit pour Lakewood, confiant.
°°°°°
Le seul désagrément auquel Candy et ses amis durent s’accommoder fut l’arrivée d’Eliza et de Daniel. Archibald ne cacha pas son déplaisir de les voir.
- Tiens, je remarque que tu as vite oublié ce cher Franck ! nota Eliza à Candy
- Je ne l’ai pas oublié, mais la vie continue !
- C’est toujours ce qu’on dit ! railla-t-elle. Mais en tout cas, je vois que ton chagrin est vite passé.
- Eliza ! Cela m’étonnerait que tu saches ce qu’est le chagrin, toi qui n’as pas de cœur, je te plains ! répondit Archibald
- Ah tu as toujours le béguin pour elle, alors ?
- Eliza ! Tais-toi ! s’écria Daniel, furieux. Tu ne sais pas ce que tu dis !
- Ah je vois ! Tu penses que maintenant elle va aller dans ton lit ? Vraiment, je ne te comprends pas ! Quel manque de goût !
- Il n’empêche que tu étais d’accord pour qu’il l’épouse ! ajouta Archibald
- Heureusement que cela ne s’est pas fait finalement. Il serait mort à la place de ce pauvre Franck !
Candy se leva de table et monta dans sa chambre sans un mot.
- Eliza, je te prierai de faire preuve de plus de tact sinon je ne répondrais plus de moi ! la menaça Archibald, qui ne supportait plus la méchanceté de sa cousine.
Il était tellement content que Candy ait retrouvé le sourire, il n’allait pas laisser cette peste d’Eliza anéantir tous les efforts accomplis.
- Si tu continues ainsi à importuner Candy, je te renvoie chez toi.
- Et de quel droit ? Tu n’as pas plus de droit que moi ici. Je ne m’en irai que lorsque je le déciderai.
- De quel droit ? Je vais te le dire, ma chère cousine. Du droit qu’oncle William m’autorise en ta présence. Dès qu’il saura ce que tu fais endurer à Candy, il te chassera définitivement de la famille.
- Je voudrais bien voir ça ! Je vous laisse, je ne suis pas venue ici pour me faire insulter !
Et elle partit, hautaine. Archibald avait envie de l’étranger. Daniel ne supportait plus les méchancetés de sa sœur. Oui, bien sûr, il espérait toujours que Candy succombe à son charme d’autant que maintenant elle était libre et il se sentait prêt à la consoler si besoin était.
°°°°°
Les jours qui suivirent commencèrent à peser pour Candy. La présence d’Eliza était très pénible et insupportable. Celle-ci ne ratait pas une occasion de lui lancer quelques phrases perfides. Candy ressentait de plus en plus le besoin de s’échapper.
Ses promenades étaient plus longues. Au début, cela inquiéta Archibald et Annie mais ceux-ci finirent par comprendre que Candy préférait la nature plutôt que d’entendre les jérémiades d’Eliza sur tout et rien. Même pour eux, cela devenait difficile à supporter.
Candy était allongée sur le dos, sur la colline, les yeux fermés. Son esprit vagabondait. C’était si bon la liberté ! Depuis que cette peste d’Eliza était arrivée, elle ne supportait de rester à la maison. Elle avait besoin de se retrouver. Elle allait de mieux en mieux et ne permettrait pas à Eliza de tout gâcher.
Elle dut s’endormir car elle fut réveillée par des gouttes de pluie sur son visage. Elle ouvrit les yeux pour voir de gros nuages noirs arriver. Elle était restée trop longtemps et l’orage arrivait rapidement. Il fallait qu’elle se dépêche de rentrer en espérant que l’orage ne serait pas aussi rapide qu’il semblait l’être.
Elle parcourait la forêt quand les premiers éclairs commencèrent à apparaître et le ciel devint noir. Il devint difficile pour elle d’avancer rapidement et elle fut trempée en quelques minutes. Elle chuta plusieurs fois sur les racines et décida de se trouver un abri en attendant que l’orage finisse de passer.
°°°°°
L’orage avait éclaté. Annie s’inquiéta. Candy n’était toujours pas rentrée. Cela ne lui ressemblait pas surtout avec ce temps. Lui était-il arrivé quelque chose ? Elle alla voir Archibald pour lui en parler.
- Elle a dû être surprise par l’orage ! Mais nous ne savons même pas où elle va ! ragea-t-il
- Et s’il lui était arrivé quelque chose, Archie ? Si elle avait eu un accident et qu’elle n’ait pu rentrer avant l’orage ?
- Annie, il ne faut pas penser à ce genre de chose ! Il doit y avoir une explication.
Une heure plus tard, toujours aucune nouvelle.
- Archie, peut-être qu’elle s’est abritée chez Terry !
- Cela m’étonnerait beaucoup ! Ils ne se voient plus.
- Oui mais pour le moment, c’était plutôt une question de survie et puis je doute que Terry soit encore là. Nous ne l’avons pas revu depuis la réception. Le duc a dû l’héberger.
- D’accord, je vais aller voir si elle est là-bas.
°°°°°
Le majordome frappa à la porte du salon.
- Monsieur le Duc, monsieur Cornwell voudrait vous voir. Il recherche Mademoiselle André.
- Faites-le entrer.
Le duc et Terry se regardèrent rapidement, la même tension dans le sang. Archibald entra, trempé et essoufflé.
- Excusez-moi, Monsieur le Duc mais je recherche Candy. Elle n’est pas rentrée et avec l’orage, nous sommes inquiets.
- Où est-elle allée ? demanda Terry, et Archie tourna la tête vers lui, surpris de le voir.
- Je ne sais pas où elle va quand elle part. D’habitude, elle rentre à heures régulières. Mais depuis qu’Eliza est là, Candy a rallongé ses promenades. Terry, l’as-tu vu dernièrement ?
- Non, je ne l’ai pas revu depuis la réception à peu près.
Archibald fut dépité par la réponse. Où était Candy ? Que lui était-il arrivé ?
- Je vais la rechercher également, je connais bien la région et ensemble nous irons plus vite, dit Terry.
- Je ne pense pas que…
- On ne te demande pas de penser mais de secourir Candy, le coupa Terry.
Celui-ci se leva et partit se préparer. Pendant qu’il se préparait, il était inquiet et ne pouvait s’en empêcher. Il revint dans le salon, habillé pour lutter contre la pluie.
- Je vais faire les recherches à cheval. J’irai du côté de la forêt et où seul le cheval peut aller. Archibald, je pense que mon père pourrait te prêter la voiture si tu le désires et ainsi tu chercherais au village et aux alentours. J’ai pris des affaires pour Candy au cas où. Tu devrais en faire autant. Si l’un ou l’autre la retrouve on envoie un messager. D’accord ?
- D’accord, répondit Archibald, satisfait de l’esprit d’organisation rapide de Terry.
- Espérons qu’il ne lui soit rien arrivé, dit-il en sortant.
°°°°°
Le soir était tombé et la pluie continuait de tomber. Le cheval de Terry peinait par endroit. Il avançait et Terry criait le nom de Candy. S’il ne la retrouvait pas, il n’aurait plus de voix pendant plusieurs jours. Mais du moment qu’il la retrouvait, c’était le principal. Il espérait qu’elle ne soit pas allée vers la falaise. Car dans l’obscurité et le vent, il craignait qu’elle ne fut tombée en bas. Rien que d’y penser, il eut mal.
« Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ! Mon Dieu faites qu’elle soit saine et sauve ! Oh Candy, excuse-moi, je ne peux pas te laisser ainsi. Je romps ma promesse mais je ne supporte pas de te perdre ainsi ! Où es-tu ? »
°°°°°
Candy tremblait de froid. Elle était perdue. Elle avait trouvé un abri entre des rochers mais il ne la couvrait pas entièrement comme elle l’aurait voulu. Elle était trempée. Et cet orage qui ne cessait pas ! Ils allaient s’inquiéter et elle n’avait aucun moyen de les rassurer ! Les rassurer ? Sur quoi ? Elle avait froid, était mouillée jusqu’aux os, et tremblait. Il y avait de fortes chances pour qu’elle soit malade pour quelques jours. Elle se rappela le jour où elle était partie avec le jeune Jimmy et avaient dû s’abriter dans une souche d’arbre. Elle avait fait preuve d’irresponsabilité ce jour-là et elle se retrouvait dans la même situation mis à part le fait qu’elle n’ait entraîné personne avec elle cette fois. C’était déjà ça.
La nuit était là et elle doutait de retrouver son chemin. Tout cela ne s’annonçait pas très bien. Il fallait qu’elle trouve un autre abri. Mais elle n’arrivait pas à se diriger avec l’obscurité et la pluie battante.
Elle crut entendre une voix mais elle devait rêver car personne ne sortait par un temps pareil et elle se sentait tellement mal qu’elle pensait avoir des effets secondaires. Quelques minutes plus tard, elle entendit de nouveau crier. Elle tendit l’oreille. Au bout de la quatrième fois, elle reconnut son prénom. Seulement, elle ne pouvait plus bouger, transie de froid. Elle se sentait si faible. Mais il fallait qu’elle crie pour qu’on vienne la trouver.
- ICI !!! JE SUIS ICI !!
Terry entendit une réponse sans en comprendre les mots. Il mena son cheval vers la direction d’où il entendit la voix.
- CANDY !
- ICI !! JE SUIS ICI !!!
Quand il arriva à l’endroit, il la vit, repliée sur elle-même sous des rochers. Elle ne semblait pas aller bien. Il descendit rapidement du cheval et se dirigea vers elle.
- Candy, dit-il en la touchant.
Elle fut surprise de le voir mais n’y fit pas trop attention, elle ne se sentait pas bien. Il était là, l’avait retrouvée et allait la sauver.
- Candy, viens.
Il vit qu’elle était trempée, et qu’elle tremblait. Il la prit dans ses bras et la porta sur le cheval. Il lui mit une couverture sur les épaules et monta derrière elle. Quand elle reposa sa tête sur son torse, il sentit son front chaud. Il fallait absolument qu’il trouve un abri en attendant que l’orage passe.
°°°°°
Ils arrivèrent à une petite cabane de chasse et il descendit. Il prit Candy dans ses bras qui se laissa aller faiblement. Il la déposa dans la cabane. Il alla rapidement ramasser du bois et fit un feu. Il regarda Candy. Elle l’inquiétait beaucoup. Ses lèvres étaient bleues. Elle tremblait beaucoup. Il ne pouvait pas la laisser ainsi, elle risquait de ne pas survivre. Il entreprit de la sécher. Il la déshabilla, et la sécha. Il lui mit des vêtements secs et la coucha dans les couvertures. Il lui donna de l’eau à boire.
Ses nerfs étaient à bout. Il ne devait pas la laisser mourir. Il fallait qu’il la sauve. Si elle mourrait, il mourrait aussi.
- Terry… murmura Candy, inconsciente… Terry…
Elle délirait. Terry s’allongea près d’elle et la prit dans ses bras. Elle sembla se calmer.
Candy rêvait. Terry était là, pour elle. Il l’avait prise avec lui. Elle avait besoin de lui, de sa force, de sa chaleur. Elle sentit ses bras réconfortants et sa tête se mit sur sa poitrine. Elle se sentait à sa place. Elle était bien ainsi. Elle pouvait mourir. Elle était dans ses bras. Et rien d’autre n’avait d’importance. Tout était oublié. Elle se laissa aller contre lui, profitant de ses derniers moments.
Elle revoyait les moments passés avec lui : sa rencontre sur le bateau, leurs chamailleries à Londres, les vacances à Edimbourg, son premier baiser, ses retrouvailles, sa première fois, son amour, sa passion…

A suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyJeu 8 Juil 2010 - 17:00

CHAPITRE 18



Candy et Terry dormaient dans les bras l’un de l’autre. Terry avait fini par s’assoupir après avoir prié pour la survie de celle qu’il aimait par-dessus tout. Candy bougea dans son sommeil. Elle ouvrit les yeux au bout de plusieurs heures, entendit la pluie qui continuait de tomber. Elle sentait la chaleur d’un corps contre le sien. Elle le reconnaissait. Il lui avait sauvé la vie. Il était là près d’elle. Elle était dans ses bras. Elle leva la tête et le regarda. Elle l’aimait tant et pourtant le destin les empêchait de vivre leur amour.
Terry sentit que la tête de Candy ne reposait plus sur sa poitrine. Il tourna son visage et la vit qui le regardait. Il ne dit mot de crainte de gâcher ce moment inespéré.
Candy se pencha vers lui et effleura ses lèvres mais Terry n’osa lui répondre. Elle le regarda à nouveau.
- Terry, j’ai besoin de toi, dit-elle doucement
- Que veux-tu que je fasse pour toi ? demanda-t-il, la voix rauque
- Serre-moi dans tes bras.
Il la serra dans ses bras. Elle allait mieux et elle recherchait sa présence. Il se sentait le plus heureux des hommes. Il ne gâcherait pas ce moment par des instincts incontrôlables. Elle lui en avait déjà suffisamment fait comprendre le regret. Et il ne voulait pas la perdre de nouveau.
Il caressa ses cheveux. Elle se détendit. Elle attendait. Il ne fit rien.
- Terry, pardonne-moi.
- Ce n’est rien. Reposes-toi.
Elle s’endormit, confiante.
°°°°°
Les premières lueurs du jour réveillèrent Candy. Terry était déjà levé et préparait leur départ. Il vit qu’elle se réveillait.
- Comment vas-tu ? Tu te sens mieux ?
- Oui. Merci, Terry. Sans toi, je…
- Nous devons partir dès que tu seras prête. Ils doivent s’inquiéter pour toi.
Elle avait dressé une barrière et Terry la respectait. A quel prix ? Mais dans son for intérieur, Candy en souffrait. Elle aurait voulu qu’il soit comme avant. Cette nuit avait été pour elle comme un rêve.
Elle se leva et se prépara. Terry restait au cas où elle aurait connu un moment de faiblesse.
- Je suis prête.
- Alors, allons-y.
Il couvrit ses épaules de sa cape et sortirent. Il la mit sur son cheval qu’il avait préparé pendant qu’elle dormait encore et s’installa derrière elle.
Il la conduisit à la demeure des André.
- Candy ! Que tu nous as fait peur ! s’écria Annie en la prenant dans ses bras.
- Où étais-tu ? demanda Archibald. Nous t’avons cherché partout.
- Je l’ai trouvée dans la forêt sous un faible abri. Je l’ai emmené dans une cabane non loin de là car le temps ne nous permettait pas de rentrer. Il faudrait qu’elle voie un médecin car elle a pris froid. Elle est encore faible. Je viendrais prendre de ses nouvelles.
- Merci Terry.
Et il partit. Daniel n’avait rien perdu de la scène. Ainsi ce Grandchester était là aussi ! Il fallait qu’il fasse quelque chose pour éviter que cet individu puisse reconquérir Candy sinon son plan était fichu.
°°°°°
Les jours qui suivirent permirent à Candy de se rétablir. Terry prenait de ses nouvelles par le biais d’Archibald. Mais Candy ne le revit pas. Il respectait sa promesse. Il ne l’avait rompu que pour la sauver.
Elle devait bien s’avouer qu’il lui manquait. Il s’était conduit en parfait gentleman comme toujours. Il s’était montré doux et tendre comme il l’avait toujours été avec elle.
Terry repensait à cette nuit. Il avait eu beaucoup de difficultés à s’endormir, inquiet par l’état de Candy et aussi par les émotions qui l’emplissaient de la sentir dans ses bras. Il avait dû combattre ses démons pour rester maître de la situation. Au matin, il avait dû lutter pour ne pas la prendre dans ses bras et ne plus la lâcher.
Il prenait de ses nouvelles mais sans la voir directement. S’il la revoyait, il en souffrirait et se souvenait de sa promesse envers elle. Il lui avait fait suffisamment de mal comme ça. Richard et Eleonore lui demandaient également des nouvelles de Candy après qu’il leur eut raconté leur périple. Richard attendait, songeur, la suite de toute cette histoire.
°°°°°
Un soir, Richard rejoignit Eleonore dans le salon. Il remarqua son air soucieux.
- Quelque chose te chagrine, Eleonore ? demanda-t-il d’une voix douce
- Oh, pour te dire oui. Je m’inquiète pour Terry.
- A quel propos ?
- Ne l’aurais-tu pas remarqué ?
- Qu’aurais-je dû remarquer ?
- Richard. Tu as quand même remarqué qu’il était malheureux, non ?
- Oui, je l’ai remarqué. Bien sûr. Oublies-tu que je l’ai élevé ?
- En l’envoyer en pension ? Effectivement.
- Je vois que tu m’en veux toujours.
- La question n’est pas là. Terry est amoureux de Candy mais ils se déchirent l’un l’autre par les épreuves qu’ils traversent.
- Je suis au courant de cela. Pour tout t’avouer, je ne voudrais pas qu’il fasse la même erreur que moi. Il me ressemble bien plus qu’il ne veut le reconnaître. A croire que je suis un monstre à ses yeux. Il est mon fils et je ne souhaite que son bonheur. J’ai fait une erreur en te quittant, Eleonore.
- Serais-tu souffrant ? C’est bien la première fois que tu reconnais ton erreur !
- Oui, il m’a fallu du temps. J’étais prisonnier de ma condition. Terrence est différent en cela. Il se moque de son statut. Malheureusement, la vie en a décidé pour lui. Je les ai observé tous les deux. Ils me rappellent notre histoire.
- Tu deviens sentimental ?
- Pourquoi es-tu si amère, Eleonore ?
- Pourquoi ? Mais, enfin, Richard, aurais-tu oublié que tu m’as quitté en me prenant mon fils ?
- C’est le mien également. De plus, ta carrière ne t’aurait pas permis de l’élever comme je l’ai fait. J’ai fait ce que je pensais le mieux pour lui.
- En le séparant de sa mère ? En lui disant de ne jamais parler de moi ? Effectivement, l’éducation que tu lui as donné ne souffre aucune critique.
- Je suis prêt à réparer mes fautes. D’ailleurs, ma principale préoccupation est le bonheur de Terrence. J’ai bien l’intention de l’aider. Si tu le désires autant que moi, nous pouvons œuvrer ensemble à cette fin.
- Une fois encore, tu cherches à diriger sa vie…
- Je ne te savais pas de mauvaise foi, Eleonore. Ne peux-tu pas mettre tes griefs envers moi de côté le temps que nous essayons de régler ses problèmes ?
- Quelle est donc ton idée qui va tout résoudre ?
- D’abord, faisons une trêve, Eleonore. Ce sera plus facile.
- C’est d’accord. Je t’écoute.
°°°°°
Les réflexions d’Eliza ne firent que décupler à partir de ce moment. Quand elle apprit que Terry avait sauvé Candy, son sang n’avait fait qu’un tour et sa jalousie maladive avait repris le dessus. De plus, elle n’avait toujours pas abandonné l’idée de se faire épouser par Terry. Il finirait bien par succomber, non ? Il était toujours aussi séduisant, sinon plus, toujours célibataire et était un beau parti d’autant qu’il semblait qu’il s’était rapproché de son père. Elle n’allait pas laissé cette petite intrigante venue de nulle part lui prendre tous les beaux partis sous son nez ! D’ailleurs, elle était sûre que Tristan n’était pas de Franck et que celui-ci s’était fait avoir par Candy. Il ressemblait trop à Terry. Mais il lui fallait des preuves. Dès qu’elle serait en mesure de le prouver, la tante Elroy s’occuperait du reste et l’oncle William verrait mieux le vrai visage de Candy. Car il était clair que celui-ci s’était fait avoir également.
Elle ne comprenait pas pourquoi tous les hommes tombaient sous son charme, y compris son frère Daniel qui la regardait toujours avec des yeux ébahis. Elle ne pouvait le supporter ! Elle allait faire en sorte que son vrai visage soit reconnu par tous ces hommes. Mais cela risquait d’être plus difficile qu’il n’y paraissait. L’oncle William risquait de revenir à l’improviste dès que ses affaires seraient conclues et Archibald veillait au grain. Elle ne voyait pas Terry mais elle était sûre qu’il était prêt à venir au moindre problème. Il fallait absolument qu’elle trouve une idée pour la compromettre définitivement. Le problème est qu’elle ne pouvait plus vraiment compter sur Daniel. A moins qu’elle ne le fasse indirectement. Un sourire narquois redressa ses lèvres. Elle avait des éléments mais comment s’en servir intelligemment ?? Elle devait observer plus attentivement et elle trouverait la faille idéale. Mais la patience n’était pas le point fort d’Eliza, cela risquait d’être dur.
°°°°°
Depuis son aventure avec l’orage, Candy avait réduit ses promenades. En conséquence, elle subissait plus qu’elle ne l’aurait voulu les paroles acides d’Eliza qui ne manquait pas une occasion de lancer une de ses phrases assassines. Elle avait appris à rester calme face à ces attaques mais cela n’était pas toujours facile. La meilleure défense face aux stupides n’est il pas l’indifférence ? Et cela fonctionnait car Eliza enrageait plus encore.
L’autre problème fut Daniel. Il devint quasiment son ombre. Elle ne pouvait faire un pas sans qu’elle le trouve sur ses talons. Ce fut l’une des raisons pour lesquelles elle réduisit ses promenades. Rien que de savoir qu’elle serait seule avec lui la rendait malade.
- Bonjour, Candy, tu es ravissante ce matin, lui dit-il.
- Merci, Daniel.
- Je peux t’accompagner ?
- Pourquoi me poses-tu la question alors que tu me suis quand même ? Daniel, je voudrais être seule. Peux-tu le comprendre ?
- Je ne vais pas t’embêter, Candy. Seulement je ne voudrais pas qu’il t’arrive quelque chose. Tu m’as fait tellement peur la dernière fois.
- Je m’en suis sortie, comme tu peux le voir.
- Oui mais pas seule ! Donc j’insiste, ma présence peut t’épargner certains désagréments.
- Tu plaisantes, j’espère ?!
- Bien sûr que non. Je suis prêt à te secourir à n’importe quel prix, Candy. Tu n’as toujours pas compris que je t’aime toujours et que rien n’a changé pour moi ? J’attendrais que tu sois prête et que tu te rendes compte de l’importance que tu as pour moi.
Candy était choquée ! Ainsi donc, il n’avait toujours pas abandonné son idée grotesque ! Il ne comprenait pas qu’elle ne supportait pas sa présence et qu’elle ne l’épouserait jamais ?
- Ecoute, Daniel, je suis flattée mais sincèrement, pour moi non plus, rien n’a changé. Je ne t’aime toujours pas et cela ne risque pas d’arriver. Alors, abandonne cette idée. De plus, j’ai besoin d’être seule et je n’ai pas besoin que tu me suives comme un petit chien. Je sais que tu as toujours tenu ce rôle avec brio quand tu suivais ta sœur mais je préfère m’en passer. Je ne veux pas de ta présence auprès de moi. Suis-je claire ?
- Ah je vois ! Tu vas retrouver ce Grandchester ? Alors, il baise mieux que Gibson ? Je vois que tu as trouvé le moyen de soigner ton veuvage récent.
- Je ne te permets pas ! De quel droit oses-tu me dire de telles horreurs ??! s’écria Candy en colère
- De telles horreurs ?! Tu en as de bonnes ! Il est si horrible que ça ? dit-il en riant. Apparemment, il ne te satisfait pas comme tu le mérites. Mais je suis prêt à assumer ce rôle, tu verras tu ne perds rien au change.
- Tu me dégoûtes !
Candy s’avança et le gifla avant de partir. Daniel se toucha la joue.
- Tu verras, ma chère Candy, tu y viendras. Un jour, tu seras à moi et rien qu’à moi, je te le promets.
°°°°°
Eliza commença son plan. Il fallait qu’elle soit discrète pour recueillir ses preuves. Les mots ne suffiraient pas surtout face à l’oncle William et à la tante Elroy. Il lui fallait des preuves solides. Elle décida donc de se rendre à Londres pour connaître certains détails. Tous furent étonnés qu’elle parte.
- Eliza, c’est vraiment dommage que tu nous quittes déjà ! ironisa Archibald
- Ne t’inquiète pas, mon cher cousin, j’ai juste besoin de m’éloigner de votre présence et le seul moyen est de faire les magasins. Donc ne te fais aucune illusion, je reviens ensuite.
- Tu excelles dans l’art de nous décevoir, Eliza ! répliqua-t-il. Mais surtout prends ton temps, ne te presse pas pour nous, nous nous en remettrons bien assez tôt.
Elle sortit, vexée. Mais, s’ils savaient ! Ils risquaient de ne pas s’en remettre, oui ! Rien que pour cela, elle partit plus légère.
Daniel ne comprenait pas le départ d’Eliza, mais il s’en moquait. Au moins, pendant ce temps, cela lui permettrait de reconquérir Candy plus facilement. Il était clair que la présence de sa sœur n’aidait pas dans le bon sens. Il profiterait de l’absence de sa sœur pour se rapprocher de Candy.
La nouvelle du départ temporaire d’Eliza soulagea grandement Candy. Depuis que celle-ci était là, l’atmosphère était différente et tout le monde se méfiait d’elle. Elle était si sournoise qu’un mauvais tour était toujours à prévoir sans savoir exactement quand cela arriverait.
°°°°°
Pendant ce temps-là, Eliza se renseignait de la manière la plus appropriée pour prouver la paternité de l’enfant de Candy. Elle alla donc se renseigner auprès de médecins et au tribunal. Quand elle obtint enfin les éléments qu’elle devait recueillir, elle fit quelques achats pour ne pas éveiller les soupçons et aussi pour son propre plaisir. Elle devait être resplendissante pour séduire Terry.
°°°°°
Daniel continuait de poursuivre Candy de ses assiduités. A tel point, que parfois, Candy redoutait de sortir de sa chambre. Archibald avait bien tenté de lui faire comprendre d’arrêter de harceler Candy mais Daniel semblait obnubilé par elle et ne démordait pas. Il voulait profiter au maximum de l’absence d’Eliza pour asseoir sa position.
Il fut particulièrement déçu d’apprendre le retour de celle-ci, attitude partagée par tous les membres de la maison, y compris les domestiques qu’Eliza malmenait.
Il était clair que le petit voyage d’Eliza lui avait fait du bien. Sa mine le prouvait.
- Alors, Eliza, ton séjour a été plus court que l’on ne le pensait. Tu n’étais pas obligée de tout précipiter pour revenir, je t’assure, lui dit Archibald. Ta présence n’est absolument pas nécessaire.
- Vraiment ?! Je doute que tante Elroy soit contente d’entendre cela ! Mais j’ai le droit tout comme toi, et certainement plus que d’autres, d’être ici. Elle appartient à la famille et j’y suis chez moi au même titre que toi.
- Je vois que tu n’as rien perdu de ton acidité !
- En tout cas, cela m’a permis de renouveler ma garde-robe, c’est déjà ça ! Ce n’est pas parce que nous sommes loin de Londres qu’il nous faut oublier la mode. Nous avons un rang à tenir et cela doit se voir à tous les niveaux. Je ne parle pas pour toi, Annie, tu es toujours élégante. Tu as été adoptée juste à temps pour que tu apprennes les notions les plus importantes, mais ce n’est pas le cas de tout le monde, malheureusement. Et cela risque de nous porter préjudice.
- Que tu critiques ma garde-robe, Eliza m’importe peu. Si cela te permets de te sentir mieux à l’extérieur, tant mieux pour toi car à l’intérieur, c’est un véritable désastre, permets-moi de te le dire ! ajouta Candy. Je n’ai pas besoin d’une robe dernier cri pour me sentir bien.
- Et pourtant, cela nous permettrait de ne pas avoir de toi. Déjà que tu te promènes comme une vulgaire paysanne ! Tes manières n’ont pas vraiment changé même si tu fais des efforts quand tu dois les faire. Tu ne penses qu’à toi, Candy. Mais tu appartiens à une famille et tu dois lui faire honneur. Le comprends-tu ? Non, je ne le pense pas. Déjà que tout le monde sait que tu es adoptée, tu devrais faire un effort pour montrer que tu fais honneur à la famille.
- Tu penses ce que tu veux, Eliza. Je vis à ma façon et Albert m’accepte ainsi. Je vais vous laisser terminer cette conversation hautement… philosophique car vous comprendrez que mes connaissances en ce domaine sont pauvres à côté des vôtres.
Et elle sortit dignement. Annie souriait dans son assiette. Archibald et Daniel ne comprenaient pas l’attitude d’Eliza et surtout la conversation. Pourquoi attachait-elle soudainement de l’importance à la tenue de Candy ??
°°°°°
Eliza dut faire preuve de beaucoup de patience pour recueillir les preuves. Elle put finalement au bout de quelques jours, obtenir des mèches de cheveux de Tristan et dut fait preuve d’ingéniosité pour obtenir un peu de sa salive, ce qui était moins évident. Tristan se méfiait d’elle. Elle s’en voulut de ne pas l’avoir fait quand il était bébé, cela aurait été plus facile.
Ensuite, vint le moment où elle devait faire la même chose avec Terry. Et là, elle dut se triturer l’esprit pour trouver une solution. Elle décida donc de s’inviter chez son père.
Quand le duc de Grandchester reçut Eliza, il fut étonné de voir qu’elle voulait voir Terry. Celui-ci dut la recevoir mais il semblait évident qu’il n’en éprouvait aucun plaisir, au contraire. Il lui parlait très froidement alors qu’elle minaudait en face de lui. Le duc ne put se retenir plus longtemps et préféra les laisser seuls.
- Alors, Terry, ne voudrais-tu manger un peu du gâteau que j’ai fait spécialement pour toi ?
- Je n’ai pas faim, Eliza.
- Je vois. Tu refuses mon geste pour me faire pardonner, dit-elle en faisant la moue. Je suis consciente du mal que j’ai fait. Mais j’ai changé et je voudrais me faire pardonnée. Regarde, si tu veux je vais en manger et tu peux voir qu’il n’est pas empoisonné si c’est ce qui te fait hésiter.
Et elle mangea quelques bouchées de son gâteau. Terry dut se contraindre à en avaler également.
- C’est toi qui l’as fait, alors ? J’ignorais que ce genre d’activité te plaisait ! plaisanta Terry, amusé d’imaginer Eliza en faisant cela.
- Bien sûr. Tu sais, nous les jeunes filles du monde, nous nous devons d’être capables de satisfaire un homme comme il se doit et la pâtisserie en fait partie.
- Oh je vois. Mais je te préviens tout de suite, Eliza, je n’ai aucunement l’intention de me marier. Tes efforts sont inutiles en ce sens.
- Je suis au courant. Je suis simplement venue pour te montrer que j’ai changé et je t’offre la possibilité de faire la paix. Sinon je ne peux pas aller de l’avant.
Terry restait dubitatif. Il se méfiait d’elle comme de la peste. Il se souvenait très bien de l’épisode au cours duquel elle leur avait joué un tour et qui avait causé leur séparation. Mais il était un gentleman et il devait essayer d’être aimable même si cela lui coûtait.
A la fin de sa visite, Eliza se leva et fit tomber sa serviette. Terry se baissa pour lui ramasser pendant qu’elle subtilisait sa cuillère. Pendant qu’il se relevait, satisfait de la voir partir enfin, elle s’accrocha avec son bracelet à ses cheveux.
- Oh excuse-moi, Terry, je suis vraiment maladroite.
- Qu’est-ce que tu fais ? s’énerva-t-il.
Et elle détacha son poignet de ses cheveux. Quelques mèches y étaient encore accrochées.
- Vraiment, je suis confuse, Terry.
- Bon, d’accord, ca ira. Je te souhaite un bon retour.
- Au revoir, Terry ; J’espère te revoir bientôt, dit-elle avec un sourire.
Elle partit enfin. Terry soupira de soulagement. Cela avait été un moment pénible pour lui. Il ne pouvait pas la supporter. Décidément, son retour en Ecosse était fait de réconciliations. Mais celle d’Eliza, il aurait aimé s’en passer.
Eliza jubilait durant son retour. Elle avait tout. Elle espérait ne pas se tromper sinon tout n’aurait servi à rien.
A présent tout était une question de temps et de patience.

A suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 26 Juil 2010 - 12:51

CHAPITRE 19


Albert revint de Londres et fut déçu de voir les jumeaux Legrand. Il espérait que leur présence n’avait pas trop perturbée Candy.
- Oh Albert, comme je suis heureuse de te revoir, s’écria Candy en se jetant dans ses bras.
- Bonjour Candy, tu m’as manqué toi aussi.
Après les embrassades avec les autres, Archibald mit Albert au courant de tous les évènements qui avaient eu lieu durant son absence. Il eut un choc en apprenant l’épisode l’orage.
- Mais pourquoi ne pas m’avoir averti ?
- Terry l’a retrouvée et l’a ramenée ici dès que le temps lui a permit. Les Grandchester ont pris régulièrement de ses nouvelles jusqu’à qu’elle aille mieux.
- Terry vient la voir ? s’étonna Albert
- Non, pas personnellement. La dernière fois que nous l’avons vu c’était pour la ramener.
- Je vois.
Albert resta pensif durant plusieurs minutes après le départ d’Archibald. Candy s’était-elle réconciliée avec Terry ? Y avait-il eu quelque chose entre eux ?
Quand il descendit pour le repas, il donna des cadeaux aux enfants réjouis. Il détailla Candy. Elle semblait mieux, beaucoup mieux. Mais la question le taraudait. Terry y était-il pour quelque chose ? Il nota l’atmosphère plus tendue depuis que les Legrand étaient là. Il remarqua que Daniel ne quittait pas Candy du regard et guettait le moindre de ses gestes. Mais ce qui l’inquiétait était l’attitude d’Eliza qui semblait très sûre d’elle. Que mijotait-elle ?
Après le repas, Albert discuta un peu avec Candy sur la terrasse.
- Alors, Candy, il parait qu’il t’est arrivé une aventure ?
- Oh oui. Archie t’en a parlé ? Heureusement que Terry est venu, sinon je crains que je n’y sois restée.
- Que s’est-il passé ?
- Je me suis assoupie et il était trop tard pour rentrer, l’orage était déjà là. Le comble est que je me suis perdue dans la forêt et je me suis abritée sous des rochers mais j’ai attrapé froid. Au bout d’un temps qui m’a paru interminable, j’ai entendu Terry qui me cherchait, alerté par Archie. Il m’a trouvé et m’a emmené dans une cabane que je serais incapable de retrouver, d’ailleurs. Nous avons dû attendre que l’orage passe pour pouvoir rentrer. Terry m’a soigné durant ce temps. Et au matin, il m’a ramenée ici. J’ai attrapé une belle pneumonie, soit dit en passant, ajouta-t-elle en riant. Mais tout va bien. Je tiens à te rassurer, je ne m’éloigne plus autant.
- Tu lui dois la vie. Je l’en remercierai. Vous avez fait la paix, alors ?
- Oui, en quelque sorte. Mais il respecte la promesse qu’il m’a faite : il ne recherche pas à me voir.
- Tu sembles déçue, nota-t-il
- Non, je sais qu’il est un gentleman et qu’il tient sa parole. Je ne lui en vaux pas. D’ailleurs, si cela peut te rassurer, il n’a pas profité de l’occasion.
- J’ai confiance en lui, je ne m’inquiète pas. Par contre, Daniel…
- Oh lui, il me suit partout. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je ne m’éloigne pas trop, j’aurais trop peur de me retrouver coincée avec lui.
- J’imagine oui. Je garde un œil sur lui. En tout cas, je suis content que tu ailles mieux.
- Oui, je me suis reprise, Albert. Je me sens mieux et j’ai compris que la vie continue malgré tout. Beaucoup de personnes comptent sur moi.
- Tant mieux. Je suis heureux de te l’entendre dire.
°°°°°
Plusieurs jours plus tard, Eliza reçut la confirmation de la paternité de Tristan. Elle ne tenait plus en place. Il fallait qu’il trouve le moment opportun pour l’annoncer. Et Candy serait définitivement bannie de la famille.
La famille André décida qu’il était temps de retourner à Lakewood. L’automne était bien avancé et Candy allait mieux. Les préparatifs de départ commencèrent.
Pour leur départ, ils décidèrent d’organiser une réception. Candy dut se préparer à revoir Terry. Etait-il encore là ? Il fallait qu’elle soit préparée à le revoir même s’il ne venait pas.
Albert lui avait ramené une robe de soirée vert émeraude qui allait faire d’elle le point de mire de tous les regards, masculins ou féminins. Ses cheveux furent relevés en un chignon. Elle descendit au bras d’Albert. Terry la vit arriver et son cœur cogna dans sa poitrine. Il ne pouvait détacher ses yeux d’elle. Oui, il lui avait promis de ne plus la revoir mais quand il reçut l’invitation, il la prit comme prétexte pour la revoir même s’il ne devait pas lui parler. Il se contenterait de la regarder et de la graver dans sa mémoire à tout jamais.
Le duc de Grandchester remarqua les regards des deux jeunes gens et leur gêne. Il comprit également l’attachement de son fils pour Candy. Pour les rares fois où il l’avait rencontrée, il était tombé sous son charme. Il aurait tenté sa chance s’il a eu l’âge de son fils. Peut-être que cette soirée pourrait amener des surprises agréables, après tout.
Albert aussi étudiait les deux jeunes gens et avait remarqué leurs regards. Pourquoi ne laissaient-ils pas leurs cœurs parler ? Pourquoi tant d’épreuves dans l’amour ? Peut-être que cette soirée amènerait de bonnes surprises, après tout. Son regard rencontra également souvent celui d’Eleonore Baker.
Daniel n’avait d’yeux que pour Candy. Il fallait absolument qu’il danse avec elle.
Eliza regardait Candy d’un air méchant mais son sourire laissait présager une vengeance prochaine. Une surprise était en préparation. Ne manquait que l’occasion de la provoquer.
Après avoir salué les invités, Albert invita Candy à danser.
- Tu es la plus belle, et je suis fier que tu sois ma fille. Je vais devoir te protéger contre d’éventuelles tentatives de séduction de la part des hommes ici présents, dit-il en riant
- Je peux me défendre seule, Albert mais je serais flattée que tu prennes ton rôle de père au sérieux
- Ne l’ai-je jamais pris au sérieux ? dit-il avec un air faussement blessé
- Tu as toujours été là pour moi. Jamais je n’aurais un autre père que toi.
Par la suite, Candy dut danser avec de nombreux cavaliers dont Archibald. Soudain, Daniel vint l’inviter.
- Je te remercie, Daniel, mais je ne veux pas danser.
- Tu danses avec tout le monde mais tu refuses de m’accorder cette danse. Penses-tu que je vais t’embrasser de force devant tout le monde ? Candy, j’ai changé mais tu ne me crois pas.
- Peut-être mais je ne peux oublier tout ce que tu m’as fait, avec Eliza.
- Je te demande pardon, Candy, sincèrement. Comment puis-je faire pour que tu me pardonnes ? Nous étions si jeunes et je suivais aveuglément Eliza. Il m’a fallu du temps pour comprendre mes erreurs. S’il te plait, Candy, peux-tu au moins m’accorder cette danse ? dit-il tout penaud.
Candy ne pouvait oublier les mauvais moments qu’elle avait vécu à cause d’eux mais il semblait si sincère. Elle regarda dans la direction d’Albert qui lui sourit.
- D’accord, Daniel, je veux bien danser avec toi mais ne penses pas que je te pardonne pour autant.
- Merci, Candy.
Il lui offrit son bras et l’emmena danser. Il était le plus heureux des hommes. Il avait toujours eu tout ce qu’il voulait et seule Candy lui résistait ce qui la rendait encore plus désirable à ses yeux.
La danse fut finie mais il ne voulait pas la lâcher.
- Daniel, nous avons dansé, maintenant, cela suffit.
- Encore une, Candy, laisse-moi savourer ce moment. Je n’ai que cela. Tu offres des sourires et d’autres choses encore aux autres et moi, je n’ai que la danse et en plus, je suis sûr que tu attends impatiemment qu’elle s’arrête alors que pour moi elle semble si courte.
- Daniel, nous avions convenu une danse pour toutes les danses, tenta-t-elle de dire.
Mais il la tenait fermement.
- Lâches-moi, Daniel, tu me fais mal, dit-elle en tentant de se libérer.
- Maintenant que tu es là, je te garde, dit-il en resserrant son étreinte. Je ne pense pas que tu veuilles faire un esclandre ici ?
- Daniel, lâches-moi !
- Tant que tu ne te seras pas rendue compte à quel point je tiens à toi, je ne te lâcherai pas.
- Cela n’arrivera jamais ! Jamais je ne t’aimerai ! Tu perds ton temps. Lâches-moi tout de suite !
Terry voyait très bien que Candy avait un problème avec Daniel. Il l’avait vu partir danser avec lui. En la voyant danser avec tous ces hommes, son cœur était au supplice. Mais quand il vit Daniel l’emmener danser, ce fut un coup de poignard. Il semblait que Candy désirait arrêter de danser avec Daniel mais la manière dont celui-ci la tenait, un peu trop proche de lui d’ailleurs, et la réaction de Candy, il décida d’intervenir au risque des conséquences. Il ne supportait pas que Daniel la touche.
Daniel la serrait très fort et elle ne pouvait se libérer sans faire un esclandre. Albert était en grande discussion. Que pouvait-elle faire ? Soudain, une voix intervint derrière elle. Une voix qu’elle aurait reconnue n’importe où.
- Tu m’avais promis cette danse Candy, si mes souvenirs sont bons, dit Terry qui ne lâchait pas des yeux Daniel.
- Grandchester, tu attendras, elle danse avec moi.
- Je… tenta Candy
- Je crois qu’elle n’est pas d’accord pour le moment. Candy ?
- Oui, je… Daniel, j’ai promis à Terry cette danse et la nôtre est terminée depuis tout à l’heure.
Les personnes commençaient à les regarder.
- Daniel, il serait plus judicieux de la laisser si tu ne veux pas ternir ton image de marque. En ce qui me concerne, cela ne me dérange pas.
- On verra ça plus tard, Grandchester, dit-il en relâchant son étreinte sur Candy. Je n’ai pas fini, Candy.
Et il les laissa. Terry la prit dans ses bras pour danser, essayant de calmer le tumulte de son cœur.
Candy sentait sa main posée sur son dos qui l’électrisait et sentait l’onde de chaleur envahir son corps. Il ne la regardait pas. Il était si froid avec elle maintenant.
- Merci, Terry. Une fois encore, tu viens à mon secours.
Il baissa son regard bleu sur elle, en tentant de rester impassible.
- Je n’aime pas le style de cet homme. Il se prétend de grande famille alors qu’il se conduit comme un chien. Il mérite une punition.
- Tu lui en as déjà donné plusieurs, se souvint-elle
- Pas assez, me semble-t-il.
Et il reporta son regard là où le pouvait. Il devait lutter pour ne pas se noyer dans les eaux émeraudes de sa cavalière.
Il la fuyait. Une fois encore, il avait rompu sa promesse pour l’aider, uniquement. Son cœur en souffrit.
- Je pensais que tu étais reparti à New York
- Non, bientôt, dit-il toujours sans la regarder.
- Je ne te voyais plus et je ne pensais pas que tu serais là ce soir.
Il la regarda profondément, les yeux tristes.
- Je n’ai fait que tenir ma promesse, Candy. C’est le moins que je puisse faire.
- Oh.
- Je ne pouvais pas faire autrement que de venir. Personne n’aurait compris.
- Oui, c’est juste. Mais je ne t’empêche pas de vivre. Tu as le droit d’aller où bon te semble.
Elle aimait plonger dans son regard. Elle se sentait si bien dans ses bras. Elle se sentait en sécurité. Une lueur étrange alluma son regard.
- J’ai arrêté de vivre quand je t’ai perdue, Candy. Alors, à quoi bon aller quelque part ? Je ne vis que si tu es là. En as-tu douté ? Je te respecte plus que tout au monde, Candy et je sais que je t’ai fait souffrir plus que je ne l’aurais voulu. Je ne parviens pas à me pardonner moi-même de la souffrance que je t’ai fait. Si, pour être heureuse, tu as besoin que je m’efface alors je le fais. Je t’ai promis de ne pas chercher à te revoir pour ton bien et je tiens ma promesse même si elle me coûte plus que tu ne peux l’imaginer. Mais, aies pitié de mon âme, ne joues pas avec moi.
- Terry, je… Je ne cherche pas à te faire mal. Je ne sais pas quoi dire, dit-elle les yeux brillants
- Alors, ne dis rien. Si tu veux bien, laisses-moi finir cette danse avec toi. Je vole ainsi des minutes au bonheur d’être avec toi, mais ne m’en veux pas.
C’est ainsi qu’ils dansèrent, chacun souhaitant intérieurement que cette musique ne s’arrête jamais. Malheureusement, leur souhait ne fut point entendu. La danse terminée, Terry se pencha vers elle et déposa un baiser sur sa main sans la quitter des yeux. Mais leurs regards disaient bien plus que ne le voulait le destin.
- Au revoir, Candy et merci pour ce souvenir agréable.
- Terry, je… C’est moi qui te remercie.
Et ils se quittèrent. Ils ne dansèrent plus ensemble de la soirée. Albert et Richard de Grandchester avaient regardé ces minutes avec sérieux et tristesse. La magie n’avait pas opéré comme ils l’avaient espéré tous deux. Quelque chose les empêchait de se retrouver mais ils ignoraient comment le résoudre.
°°°°°
- Quelle merveilleuse soirée, Albert, dit Eleonore
- Merci. Vous êtes splendide comme d’habitude, lui répondit-il avec un sourire.
- Vous êtes un flatteur. Je vous remercie pour le compliment. Ils forment un merveilleux couple, n’est-ce pas ? ajouta-t-elle en regardant son fils.
- Oui. Peut-être que la soirée va nous réserver une surprise finalement.
- Auriez-vous organisé quelque chose ? demanda-t-elle avec une lueur dans les yeux.
- Malheureusement non mais peut-être que le destin pourra jouer son rôle correctement. Je l’espère en tout cas. Il semble qu’ils aient enterré la hache de guerre. Il s’agit déjà d’une étape. Les brusquer risquerait de tout annuler.
- Oui, vous avez raison. Vos paroles sont toujours pleines de sagesse mais j’ai le sentiment que vous êtes quelque peu marginal. Non ?
- Qu’est-ce qui vous fait penser ceci ? demanda-t-il amusé
- La manière dont vous vous occupé de Candy. J’ai pu remarquer que certaines grandes familles dirigeaient leur descendance d’une certaine manière. Alors que vous, vous semblez différent. Ne serait-ce déjà par le fait que vous ayez adopté Candy alors que vous n’êtes pas marié.
- C’est une longue histoire, c’est vrai. Pour tout vous dire, je ne me sentais pas vraiment prêt à prendre les rênes de la famille. J’étais jeune et un peu indépendant. J’aimais la nature, la liberté. D’ailleurs, je les aime toujours autant mais j’ai du faire mon choix et prendre mes responsabilités. Ne serait-ce que pour Candy.
- Vous êtes différent des autres.
- Dois-je prendre cela comme un compliment ? interrogea-t-il, malicieux
- C’en est un, oui.
Le duc de Grandchester regardait de loin Eleonore discuter avec William André. Il ressentait les pincements de la jalousie en voyant leurs sourires. Mais il avait décidé de rester maître de lui pour ne pas perdre toutes ses chances. Cependant, il se promit de ne pas oublier la relation de grande entente entre Eleonore, qui lui avait ravi son cœur des années auparavant, et William André, qu’il appréciait beaucoup.
°°°°°
La danse avec Terry avait bouleversée Candy. Ses paroles lui revenaient en tête. Il était si tendre avec elle. Oui, il l’aimait mais il était trop tard maintenant, trop de choses avaient compliqué leurs vies et le passé pesait encore sur Candy. Néanmoins, elle continua à danser. Quelque chose avait changé en elle depuis la danse avec Terry. Une fois encore, elle remarqua que l’un d’eux avait pris une décision qui les ferait souffrir, qui les faisait souffrir.
Terry sentait encore le parfum de ses cheveux. Il avait dû se faire violence pour ne pas y plonger, se noyer dans la masse blonde de ses boucles. Il l’avait peut-être tenue un peu plus près que ne le voulait la bienséance mais il s’en moquait. Il avait dansé avec elle, l’avait tenu contre lui quelques misérables minutes de son existence et c’était le principal. D’ailleurs, il sourit intérieurement en pensant aller remercier Daniel, sans lui, il n’aurait pas eu cette chance.
Eliza avait également regardé la scène avec grand intérêt. Il semblait clair que le couple cachait quelque chose et elle avait la clé, satisfaite d’elle-même. Après tout, c’était peut-être le moment idéal. Oncle William était là, le duc de Grandchester, et bon nombre de personnalités qui ne demandaient qu’à colporter une telle rumeur pour achever la réputation de Candy.
°°°°°
Eliza vint à Candy qui se tint sur ses gardes.
- Alors, qu’est-ce qu’une petite trainée comme toi peut bien chercher ici ? Une autre victime ?
- De quoi parles-tu, Eliza ?
- Comment oses-tu parler, ainsi ? s’emporta Archibald. Je te prierai de t’excuser auprès de Candy. On connait tes manières mais là, tu vas trop loin.
- M’excuser ? Moi ? non, mais je rêve ! Cette fille d’écurie trompe son monde depuis toujours et moi seule y voit clair dans son jeu et tu voudrais que je m’excuse ??!! Elle t’a fait succomber aussi, Archibald ? Tu devrais faire attention qui tu fréquentes ! Bien sûr, c’est toi que cela regarde mais pour la pauvre Annie !
- Eliza ! Tu vas retirer tout de suite tes insanités ! Tu vas t’excuser tout de suite et devant tout le monde !
Le reste de l’assemblée fut alertée par le haussement de ton. Ce qui plut à Eliza. Albert se retourna et décida d’aller régler le problème.
- Excuse-toi tout de suite, Eliza ou je ne réponds plus de moi ! rugit Archibald
- Archie, ce n’est pas la peine, tout le monde connait sa mauvaise langue. Ce n’est rien, dit Candy, qui voulait éviter tout esclandre.
- Tu vois ! Elle sait bien qu’elle n’a pas besoin que je m’excuse puisque je dis la vérité ! ajouta Eliza, rayonnante.
- Pour la dernière fois, Eliza !
- Je n’ai pas à m’excuser devant cette intrigante ! Elle vous manipule depuis des années ! Ce n’est qu’une trainée !
Albert arriva à ce moment précis.
- Eliza ! Excuse-toi et sors d’ici ! Je n’accepterais pas que tu insultes Candy de cette façon ! Tu m’insultes en même temps !
- Oncle William ! Je ne dis que la vérité ! Et j’ai des preuves ! dit-elle avec un regard triomphant.
- Allons discuter ailleurs, tu mérites une correction, dit Albert
- Non, tenez ! Lisez ! Votre protégée s’est jouée de vous ! Elle s’est fait engrossée par Terrence Grandchester et s’est fait épouser par Franck Gibson qui n’y a vu que du feu !
En entendant tout cela, Candy crut que le sol s’ouvrait sous ses pieds. Elle blêmit et fut prise de vertiges mais tint à rester jusqu’au bout. C’était forcément un cauchemar ! Cela ne pouvait pas être autre chose. Elle regarda Albert qui lisait le papier qu’Eliza lui avait donné. Elle était sûre qu’il n’y avait aucune lettre, aucun papier sur lequel Tristan était reconnu comme fils de Terry.
- Vous voyez ? Ce sont les tests de paternité et ils correspondent. Tristan n’est pas le fils de Franck Gibson mais le fils de Terrence Grandchester ! Maintenant que Franck est mort, elle est redevenue la maîtresse de Terrence !
Terry alerté par tout ce tapage arriva et comprit toute l’histoire. Personne n’était au courant à part Franck, Candy et lui. Sauf qu’il l’avait appris officieusement. Mais il se devait d’intervenir.
- ELIZA ! rugit-il, je fais te faire regretter ta méchanceté !
Pour Candy, cela fut de trop. Terry avait tout entendu ! Tout le monde la regardait différemment, outré des révélations.
- Candy, oses dire que ce n’est pas vrai. Le mensonge a assez duré ! Nous avons les preuves de ta trahison !
Albert la regardait, mais elle lui avait tout avoué et elle savait qu’il lui pardonnait mais savoir que Terry le savait !
- Je… Oh mon Dieu… Je te déteste !
- Bien sûr, je comprends maintenant que ton manège est dévoilé ! ricana-t-elle
- Eliza ! Dehors ! ordonna Albert. Dehors !
Eliza fut surprise de sa réaction. Elle avait prévu autre chose bien sûr.
- Oncle William ! Cette fille a sali notre famille en s’adonnant sans pudeur à des hommes ! Qui sait si elle n’a pas trompé ce pauvre Franck pendant son mariage ! Cela ne m’étonnerait pas !
Et là, Candy s’enfuit en courant. Elle sortit de la maison, les sanglots la secouant. Elle fuyait sans but, sans destination. Elle aurait voulu disparaître de la surface de la Terre.
Pendant ce temps-là, à la réception, les éclats continuaient.
- Eliza ! Dehors ! Sors de ma vue ! ordonna Albert, hors de lui.
Il n’eut pas le temps de finir que Terry attrapa Eliza et la gifla.
- Quand auras-tu fini de lui gâcher la vie ? Tu lui as martyrisé quand elle était petite chez toi, ensuite au collège tu la harcelais, et aujourd’hui, c’est autre chose. Si tu étais un homme je ne ferai de toi qu’une bouchée ! Regardes-toi ! Tu es un être abject et je plains tes parents d’avoir enfanté un monstre tel que toi ! Tu ne mérites même pas qu’on sache que tu existes ! Si jamais, tu lui fais encore mal, je ne te préviendrais pas, je te le promets !
Il la lâcha et sortit à la recherche de Candy. Où était-elle partie ? Et le soir qui tombait !! Décidément, il n’avait pas de chance.

A suivre...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 2 Aoû 2010 - 19:34

CHAPITRE 20


Terry devait rechercher Candy qui s’était enfuie. Elle était bouleversée. Il fallait qu’il la retrouve avant qu’il ne lui arrive quelque chose.
Il vit un mouvement derrière lui. Il regarda mieux, alla dans la direction mais ne vit rien d’autre.
- CANDY ! CANDY ! cria-t-il
N’obtenant aucune réponse, il se mit à sa recherche. Il entendit Albert crier :
- CANDY ! TERRY !
Terry hésita mais revint sur ses pas à l’encontre d’Albert.
- Terry ! As-tu vu Tristan ?
- Comment ?! Non. Je n’ai vu personne… Si, maintenant. Oui, oh mon Dieu, c’était cela. Dépêchons-nous. Il ne doit pas être loin.
- TRISTAN ! CANDY !
- Il est passé par là, je crois. J’ai cru voir quelque chose mais j’ignorais que…
- Il était descendu à cause du bruit et a tout entendu, expliqua Albert.
- Mon Dieu ! Je vais l’étrangler cette sale petite peste !
- Ecoute, Terry, cette histoire…
- J’étais au courant pour Tristan.
Et devant l’air étonné d’Albert, il s’expliqua pendant qu’ils avançaient, scrutant tout au passage.
- Je l’ai appris par accident. J’ai rencontré Franck Gibson et il m’a accusé d’avoir abandonné Candy avec mon enfant. Je l’ignorais. Et ensuite, j’ai fait mes recherches mais bien sûr, je n’ai pas eu autant de preuves que ta chère nièce Eliza ! Mais Candy ignorait que j’étais au courant.
- Je te remercie de ton silence, pour elle.
- Albert, tu sais à quel point je l’aime et que je ferai tout pour qu’elle soit heureuse, même sans moi. Pour le moment, cherchons-les. On va se séparer, ca ira mieux.
- D’accord.
Ils se partagèrent la zone à fouiller.
°°°°°
Candy était essoufflée, à bout nerveusement. Elle pleurait et ses sanglots ressemblaient à des cris d’animal blessé. Pourquoi la vie était-elle si injuste ? Où pouvait-elle aller pour éviter qu’ils ne la retrouvent ? Elle ne pourrait plus retourner là-bas. Eliza avait raison. Elle avait tout découvert et tout compris. Elle avait enfin réussi à détruire sa vie.
Elle tomba à terre, son corps tremblant de pleurs et laissa libre cours à son désespoir. Capucin la rejoignit et se frotta contre elle pour la consoler à sa manière.
- Oh c’est toi… Capucin… Oh si tu savais… Quel gâchis !... Quelle horreur… Pourquoi… Oh Capucin…
Et elle continua à pleurer toutes les larmes que son corps encore donné. Elle finit par s’endormir.
Capucin était contre elle et se sentait triste aussi. Sa maîtresse avait un énorme chagrin et il tentait de la consoler comme il le pouvait. Quand elle s’endormit enfin, calmée. Il resta près d’elle. Il fut le seul à entendre du bruit qui approchait. Il leva son petit museau, regarda Candy et fila vers l’endroit d’où provenait le bruit.
- CANDY ! TRISTAN ! cria Terry
Soudain, il entendit Capucin qui tentait de se faire entendre. Il le vit venir vers lui, anxieux.
- C’est toi, Capucin. Où est Candy ? dit-il en s’approchant.
Capucin avait confiance en lui, il le connaissait bien. Il le conduisit à Candy toujours endormie, épuisée. Terry s’approcha rapidement, craignant le pire. Il se pencha sur elle. Son cœur cogna si fort dans sa poitrine.
- Candy ! Candy !
Mais elle ne bougeait pas. Il la retourna doucement, vit les traces de larmes et son cœur se serra.
- Candy ! S’il te plait, réponds-moi ! supplia-t-il en cherchant son pouls. Reste avec moi ! Ne pars pas ! J’ai besoin de toi ! Tâche de son !
Elle bougea et il fut heureux. Il la prit dans ses bras et une larme de joie coula sur sa joue.
- Merci, mon Dieu. Ma Tâche de son, mon amour, réponds-moi ! Reste avec moi !
- Terry…
- Oui, c’est moi, dit-il en l’écartant un peu de lui.
Elle le regardait tristement.
- C’est fini, dit-il. Je suis là. N’aies pas peur, Candy.
- Terry, je suis désolée…
Et il crut qu’elle allait pleurer de nouveau mais elle n’avait plus de larmes, plus de force pour pleurer.
- Ce n’est rien, Candy. J’étais au courant. Ce n’est rien. Mais, il faut rentrer.
Comment lui dire pour Tristan ? Albert l’avait-il retrouvé ?
- Oh Terry, si tu savais…
- Candy, on doit rentrer. Tout le monde est inquiet.
- Non, je ne veux plus retourner là-bas. Terry, ils ne voudront plus de moi…
- Si, Candy.
Il la regarda dans les yeux, très sérieux.
- Candy, Tristan a tout entendu et nous le recherchons aussi.
- Oh Mon Dieu ! Mon bébé ! cria-t-elle épouvantée
- Viens, il faut rentrer. Je vais le rechercher.
- Moi aussi.
- Non, tu es trop faible. La soirée a été trop dure pour toi
- Non, c’est mon fils ! Tout est de ma faute !
- Nous parlerons plus tard. Il fait nuit et il faut qu’on le retrouve. As-tu une idée où il pourrait être ?
- Je ne… Je ne sais pas… Il est si jeune…
- Je sais. Allez viens.
Et ils partirent à la recherche de Tristan. Mais ils durent abandonner au bout de quelques heures. La nuit ne permettait pas d’aller plus loin.
°°°°°
- Eléonore, où vas-tu ? demanda le duc de Grandchester, en voyant l’actrice se diriger vers la porte.
- Candy est bouleversée et je voudrais apporter mon aide si possible, dit-elle en se retournant vers lui.
Il vit dans son regard et son attitude qu’elle était préoccupée. Son cœur se serra davantage.
- Ils sont tous à sa recherche. De plus, la nuit est tombée. Et, je ne vois pas de quelle manière tu pourrais les aider, ma chère.
- Je ne peux pas les laisser ainsi.
- Les ? Ou le ? ajouta-t-il jaloux
- Je ne comprends pas. Que veux-tu dire ? Oh et puis, nous en discuterons une autre fois. Je n’ai pas le temps de jouer aux devinettes, Richard.
Et elle partit, laissant Richard, pensif et mécontent. Cela allait trop loin entre William et Eleonore. Il comprenait qu’elle s’inquiétait pour Candy, bien sûr. Lui également. Il avait proposé ses domestiques pour la recherche mais il ne pouvait rien faire d’autre pour le moment. Eleonore le savait. Il sentait qu’elle avait pris ce prétexte pour être plus près de William. Et là, il devait faire quelque chose, sinon il la perdrait à jamais. Il l’aimait encore mais il lui manquait du temps pour qu’Eleonore lui fasse de nouveau confiance. Il le savait.
°°°°°
Candy refusait d’abandonner. Ils arrivèrent chez les André. Annie les attendait, inquiète. Quand elle vit Candy, elle se jeta dans ses bras, soulagée.
- Oh Candy, tu n’as rien !
- Où est Tristan ?
- On ne l’a pas encore retrouvé ! je suis désolée. Archie est parti avec William le rechercher. Georges également. On le retrouvera Candy, ne t’en fais pas.
Les 3 hommes arrivèrent mais seuls. Et Candy se remit à pleurer. Terry la tint dans ses bras, ne sachant que faire. Il était aussi inquiet qu’elle mais il devait se montrer fort pour qu’elle tienne.
- Candy, dit Albert. On le retrouvera, ne t’inquiète pas. Tu le connais, il doit avoir trouvé un endroit où se cacher. Peut-être est-il dans le jardin mais nous n’y voyons rien. Nous allons nous reposer jusqu’aux premières lueurs et repartiront à sa recherche. Nous serons plus efficaces. De plus, Richard nous envoie des hommes pour nous aider. Nos domestiques viendront aussi.
- Oh Albert, tout est de ma faute. Je suis désolée, dit-elle en sanglotant, mais elle ne pouvait le regarder.
Il s’approcha d’elle.
- Candy, personne n’est coupable. Nous en avons déjà discuté le jour où tu me l’as avoué. Te souviens-tu ?
- Oui, je m’en souviens mais Eliza…
- Eliza est partie. Je l’ai renvoyée en Amérique et je vais m’occuper de son cas dès que nous aurons retrouvé Tristan. Maintenant, tu devrais aller te reposer si tu veux participer aux recherches.
Ils montèrent se reposer 2 heures bien qu’ils éprouvèrent des difficultés.
°°°°°
Au petit matin, les recherches reprirent. Candy accompagnait Terry. Ils avançaient à cheval en appelant régulièrement. Parfois, ils descendaient de cheval pour vérifier. Mais, ils ne parlaient pas. Ils atteignirent la falaise car Terry voulait absolument éliminer cette hypothèse tout de suite. Il priait intérieurement pour que l’enfant ne soit pas tombé et se soit fracassé sur les rochers.
- Pourquoi serait-il venu ici ? demanda Candy
- Je ne sais pas. Je préfère éliminer toutes les hypothèses. Ecoute, Candy, je ne veux pas t’alarmer mais il faisait noir, il venait d’apprendre des révélations qui n’ont pas eu le même impact sur lui et j’espère simplement qu’il ne soit pas venu jusqu’ici. Mais je préfère vérifier.
- D’accord. Tout est de ma faute. Je ne me le pardonnerais jamais.
- Si tu es coupable, tu l’es moins que moi. J’aurais dû revenir vers toi après cette première fois. Tu m’as offert ton amour et j’étais tellement blessé que mon orgueil m’a empêché d’aller vers toi. Au lieu de cela, je t’ai fait souffrir. Si j’avais agi intelligemment, rien de tout cela ne serait arrivé. Nous nous serions mariés et nous ne serions pas ici à le rechercher. Tu n’as rien à te reprocher.
- Je suis désolée, Terry. J’aurais préféré que tu l’apprennes différemment.
- Candy, dit-il doucement, je sais que Tristan est mon fils depuis longtemps. J’étais à Philadelphie et j’ai rencontré Franck. Il m’a accusé de t’avoir abandonnée avec ton enfant. Je l’ignorais et j’ai compris ma bêtise. Je t’ai mise dans une situation compromettante et je t’ai laissé épouser un autre homme que moi. Si tu savais à quel point je m’en veux. J’ai souffert les dieux de l’Enfer. Quand j’ai vu Tristan, j’ai compris pour quelle raison, Franck était sûr que j’étais le père naturel, il me ressemble et je ne peux le nier. Eliza a juste amené la preuve. Mais, je t’assure que si je la croise à nouveau je l’étrangle de mes mains.
- Ainsi, Franck savait…
- Tu ne lui avais pas dit ?
- Non, je n’ai jamais cité ton prénom.
- Albert peut-être ?
- Non, j’ai mis Albert au courant il y a peu de temps mais il s’en doutait ainsi que ton père. Comme toi, ils ont vu Tristan et ont fait le rapprochement.
- Je suppose qu’il a fait son enquête personnellement. Je ne vois pas d’autre solution. Nous y sommes.
Terry descendit de sa monture et s’approcha de la falaise. Candy le suivit et frémit à l’idée que son fils ait pu chuter à cet endroit.
- Oh mon Dieu !
- Je ne vois aucune trace. S’il était venu ici, je pense que nous aurions trouvé des traces ici, sur le sol.
Ils vérifièrent tous les recoins et repartirent rassurés temporairement. Mais ils cherchèrent longtemps sans trouver trace du jeune garçon. Ils rentrèrent à la maison des André pour faire le point.
°°°°°
Eleonore entra dans le bureau de William. Celui-ci se retourna et s’avança vers elle rapidement. Il lui prit les mains.
- Albert, dites-moi de bonnes nouvelles.
- Malheureusement, ma chère amie, nous recherchons toujours Tristan. Mais ne vous inquiétez pas, toutes les personnes à mon service ainsi que ceux de Richard, sans oublier des personnes du village, nous aident. Ce n’est qu’une question de temps. Je comprends votre anxiété et je la partage.
- C’est mon petit-fils, Albert. Je pense surtout à vous qui l’avez vu grandir, côtoyer. Cela doit être encore plus difficile. Moi, c’est uniquement mon côté maternel qui souffre. Comment allez-vous ?
- Pour le moment, je dois vous avouer que ma seule préoccupation est de retrouver Tristan sain et sauf. Mais ce qui m’inquiète ensuite c’est sa réaction. Comme vous pouvez vous en douter, il n’était pas au courant. Et sans l’intervention de ma satanée nièce, tout serait différent. D’ailleurs, j’ai pris des dispositions pour qu’Eliza rejoigne, et cela, dès son retour en Amérique, nos propriétés au Mexique.
La porte s’ouvrit soudainement. Georges entra sans plus de cérémonie.
- Excusez-moi mais nous avons besoin de vous, William.
- Veuillez m’excusez, Eleonore. Je vous tiens au courant. Soyez-en certaine.
- Merci, Albert. J’ai confiance en vous, répondit-elle avec des larmes dans les yeux.
Et les deux hommes sortirent précipitamment. Eleonore se serra les mains d’anxiété.
°°°°°
Archibald s’avança vers eux avant même qu’ils n’atteignent l’entrée.
- Vite, nous l’avons trouvé ! s’écria-t-il en les tirant avec lui.
- Comment va-t-il ? demanda Candy, le cœur battant la chamade
- Il est monté dans un arbre et il refuse de descendre.
- Oh mon Dieu !
Ils filèrent tous les trois à l’endroit où Albert les attendait, tout en tentant de raisonner Tristan.
- Ah vous voilà ! Candy, Tristan est en haut mais il refuse de descendre.
- Je vais y aller. Tristan, c’est moi, maman, j’arrive, dit-elle en commençant à monter
- NON ! Je ne veux pas te voir ! Tu n’es plus ma maman ! cria-t-il. Si tu montes, je saute !
Candy stoppa net, effrayée par la fermeté dans la voix de son fils. Devait-elle prendre le risque ?
- Mais, Tristan, ne reste pas là-haut, je t’en prie. Pardonnes-moi ! Descends et nous parlerons !
- Non, je ne te crois plus ! Je ne veux pas te parler !
Candy redescendit, blessée dans son cœur mais le comprenant parfaitement. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle regarda Albert et Terry, désarmée.
- Je vais lui parler, dit Terry en s’avançant pour escalader l’arbre.
- Il est têtu, Terry. Il n’acceptera pas. S’il te plait, répondit Candy
- Ne t’en fais pas, je vais le ramener.
Et il monta.
- Qui êtes-vous ? Je ne veux pas vous voir.
- Tu n’es pas obligé de me regarder, Tristan. Je vais monter avec toi car je te comprends.
- Non, vous voulez me faire descendre !
- Non, tu descendras si tu le désires.
Quand il arriva à sa hauteur, il s’installa précautionneusement.
- Je ne vous connais pas.
- Moi si.
- Vous pouvez redescendre, je reste là, dit l’enfant boudeur
- Je suis bien ici. Pas toi ?
Tristan ne répondit pas.
- Ecoute, je comprends ta réaction. J’ai connu à peu près la même chose que toi. La femme qui était mariée à mon père n’était pas ma mère. La différence est qu’elle ne m’aimait pas. Toi, tu as eu la chance que ton père t’aime et t’élève. Moi, je n’ai pas connu cela.
- Et qu’est-ce que tu as fait ?
- J’avais mal et je pensais que personne ne pouvait m’aimer. J’ai longtemps cru que ma mère m’avait abandonné mais je me trompais. Je l’ai retrouvée et nous nous entendons très bien.
- Pourquoi tu me dis ça ? dit l’enfant méfiant
- Pour te faire comprendre que même si Franck n’était pas ton vrai père, il t’aimait quand même. Je comprends très bien que cela a été un choc pour toi d’apprendre la vérité surtout de cette manière. Mais la personne qui a fait ça, a toujours voulu du mal à ta maman. Il ne faut pas faire attention à ce qu’elle a dit. Mais je voudrais que tu écoutes ton cœur.
- Tu connais ma maman ?
- Oui, très bien. Je la connais depuis très longtemps. Elle t’aime beaucoup. Elle ne voulait pas te faire souffrir, j’en suis sûr. Elle voulait te rendre heureux.
- Alors pourquoi elle n’est pas restée avec mon vrai papa ?
Terry ne se laissa pas démonter.
- Parce que ton papa ne le savait pas. Tu sais, les sentiments sont parfois difficiles à comprendre et à contrôler.
- Tu connais mon vrai papa ?
- Oui. Et je sais qu’il t’aime beaucoup. Il sait que tu es son fils depuis un bon moment déjà mais il a vu que tu étais heureux avec Franck. Sinon, il t’aurait gardé avec lui. Mais il ne faut pas en vouloir à ta maman, elle pensait bien faire. Je pense qu’elle ne pensait pas qu’il l’aimait autant.
- Peut-être qu’il ne l’aime pas et que tu ne le sais pas.
- Détrompes-toi. Il l’aime plus que lui-même et plus que sa propre vie. Je peux te l’assurer.
Tristan le regarda étrangement. Il réfléchissait.
- Comment tu sais tout ça ?
- Parce que je suis ton papa, Tristan. Je suis Terry.
- Et tu crois que parce que tu es mon papa, je vais descendre avec toi ?
- Tu n’es pas obligé. Je ne peux pas t’obliger. Mais je ne descendrais pas sans toi. Et en bas, ils sont très inquiets, surtout ta maman.
- J’aime ma maman, tu sais.
- Oui, je le sais. Et tu montes aux arbres comme elle, dit-il en souriant.
- Je ne peux pas descendre.
- Et pourquoi cela ?
- Je ne… hésita Tristan
- Si tu as besoin d’aide, demande-le-moi et je le ferais. Tu peux avoir confiance en moi, Tristan.
- Je n’y arrive pas, dit-il en baissant les yeux.
Terry comprit le problème.
- Mais si je t’aide, tu veux bien descendre avec moi ?
Tristan leva ses yeux bleus vers lui, le sondant, tentant de savoir s’il pouvait lui faire confiance.
- Tu peux t’accrocher à moi et nous descendrons ensemble, proposa Terry.
- A une condition !
- Bien sûr, laquelle ?
- Que tu restes avec moi.
Le cœur de Terry s’accéléra et fut heureux de cette proposition. Il ne pouvait rêver mieux.
- D’accord, c’est entendu. Alors, on y va ?
- Oui.
Et Tristan s’agrippa à Terry et ils descendirent au grand soulagement de Candy et d’Albert. Ils n’avaient pu entendre leur discussion mais peu importait, le principal était que Terry avait réussi à descendre Tristan.
°°°°°
Ils rentrèrent à la maison mais Tristan restait avec Terry. Candy ressentait des sentiments contradictoires : d’une part, elle savait qu’un lien se tissait entre eux, et d’autre part, elle craignait de perdre son fils face aux révélations d’Eliza.
Terry le mit coucher. Cela sembla une éternité pour les autres. Il resta un bon moment avec le petit garçon. Les esprits s’interrogeaient. Quand enfin, Terry descendit, Candy s’avança vers lui, le regard anxieux.
- Comment va-t-il ?
- Il va bien. Ne t’en fais pas. Nous avons discuté un petit moment. Il en avait besoin. C’est difficile pour lui.
Il baissa la tête avant d’ajouter :
- Tu sais, je le comprends plus ou moins. C’est à cet âge-là à peu près que mon père m’a séparé de ma mère. Je comprends ce qu’il peut ressentir. Mais, il ne t’en veut pas. Il veut comprendre.
- Que lui as-tu dit ?
- La vérité. Je lui ai dit à quel point je t’aimais et cela, depuis le jour de notre rencontre. Je lui expliqué les raisons qui nous ont séparé. Il en avait besoin. Et je lui ai dit qu’il avait de la chance d’avoir eu Franck pour l’élever même s’il n’était pas son vrai père. Et que son père biologique l’aimait depuis qu’il savait qu’il était son fils et que rien ne pourrait l’en empêcher.
Il ajouta :
- Candy, je l’aime aussi parce que c’est ton fils. J’aime aussi le deuxième. Je t’aime à tel point que tout ce qui vient de toi est sacré à mes yeux. Tu n’as toujours pas compris ou doutes-tu de moi ?
Candy luttait avec elle-même, avec son cœur et avec sa raison.
- Si je l’ai fait c’est pour toi et pour lui. En aucun cas, je ne voudrais m’intercaler dans vos relations. Je sais que tu es une mère accomplie. La preuve en est qu’il est sain et lui-même. Il reconnait les valeurs importantes pour lui et celles qu’on lui a inculquées. Je suis fier que tu sois sa mère. Je n’en aurais pas voulu d’autre que toi, même si cela s’est fait de manière non conformiste. Je ne reviendrais pas dessus mais tu sais à quel point je déplore ce qui s’est passé ensuite. Le principal pour le moment est que Tristan soit sain et sauf. Il va bien. Cependant, il se pose des questions et c’est normal.
- Je te remercie de ce que tu fais pour lui et pour nous, Terry. Jamais je ne pourrais te remercier à ce point, ajouta Candy, les yeux remplis de larmes de joie.
- C’est normal, il est mon fils également. Même s’il ne l’était pas, Candy, je t’aurais aidé, et tu le sais, dit-il en la regardant profondément.
Ils se regardèrent, leurs sentiments luttant pour leur survie. Terry fit un geste vers elle, comme pour lui caresser le visage mais s’arrêta en cours de chemin et son bras retomba. Il ne voulait pas la brusquer. Il ne doutait pas de ses sentiments mais elle lui en voulait sans doute encore. Il voulait lui donner le temps nécessaire pour qu’elle revienne d’elle-même vers lui. Il attendrait le temps qu’il faudra même si pour cela il devait souffrir encore. Mais il ne laissait plus rien les séparer.

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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MessageSujet: Re: Un amour condamné   Un amour condamné EmptyLun 30 Aoû 2010 - 10:31

Chapitre 21

Richard entra dans le salon et regarda longuement Eleonore assise et plongée dans ses pensées. Elle ne l’avait pas entendu. Il ne devait pas la brusquer s’il avait l’intention de la reconquérir.
- Bonjour Eleonore, dit-il pour signifier sa présence.
Elle se retourna et lui rendit un sourire timide.
- Bonjour Richard. Tu te fais rare aujourd’hui.
- Oui, des affaires à régler. Mais si j’avais su que je te manquais, j’aurais annulé mes rendez-vous, répondit-il en souriant, le regard brillant.
- Tu mènes ta vie comme tu en as envie, Richard. Comme tu l’as toujours fait. Je remarquais juste que tu étais notre hôte et que l’on te voyait très peu. Inutile de te mettre de telles idées en tête, Richard.
- J’espère au moins que tu ne t’ennuies pas ? demanda-t-il pour cacher sa déception.
- Non, rassures-toi.
- Et ?
- Tu seras heureux d’apprendre que Terry s’est rapproché de Candy et surtout de son fils. Oh, ce n’est pas vraiment comme nous l’espérions mais, je pense qu’avec du temps, leur relation peut évoluer si Terry ne se montre pas trop empressé. Tu le connais, non ?
- Oui, son caractère risque de le pénaliser.
- Il l’a déjà pénalisé. J’espère qu’il a compris et qu’il sera plus prudent à l’avenir.
- Leur relation te tient à cœur.
- C’est une question ?
- Non, une remarque.
- Oui. C’est grâce à Candy si nous avons renoué ensemble, Terry et moi. Je lui dois beaucoup. Mis à part cela, elle est très attachante.
- Oui, elle n’est pas commune, dit-il avec un sourire.
- D’autre part, j’ai vu Terry tenter de survivre après leur rupture. Et je peux te dire que de le voir ainsi, jour après jour, même s’il luttait, fait mal au cœur d’une mère.
- Qui, d’ailleurs, a connu la même chose, dit-il doucement.
- Non, Richard. C’était différent de notre histoire. TU as choisi et Tu m’as quitté. Tu as suivi la route qui t’était tracée. Dans le cas de Terry, c’est très différent. C’est son accident qui a tout bouleversé. Sans cela, rien de tout cela ne serait arrivé et nous aurions vu notre petit-fils grandir. Il s’est sacrifié pour son amour. Il en a souffert. De plus, même s’il a eu des aventures, jamais il ne s’est lié avec une autre, car son cœur n’appartenait qu’à une seule femme et il le savait. Il n’y a donc aucune comparaison.
- Tu m’en veux toujours, alors, remarqua-t-il.
- Non. Je ne t’en veux plus. Cela fait partie du passé. Nous avons suivi notre route et le destin a voulu que nous nous soyons revus.
- Par contre, tu te trompes sur un point.
- Lequel ?
- En te quittant, j’ai souffert mais je ne pouvais faire marche arrière. Et si je me suis conduit comme je l’ai fait avec Terry, ce dont je regrette bien plus que tu ne peux l’imaginer, c’est uniquement parce qu’il était une partie de toi et il m’empêchait de t’oublier. Si j’avais pu t’oublier comme tu sembles le penser, j’aurais pu accomplir mon devoir plus facilement. C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai divorcé.
- Tu sembles sincère.
- Je le suis. Je ne t’ai jamais oublié, Eleonore.
- Richard, il est inutile de ressasser tout le passé. Il est trop tard. Je suis flattée et touchée de tes mots, sois en assuré. Mais, il est inutile de remuer le couteau dans la plaie.
- Tu m’aimes donc encore ?
- Tu es le père de Terry, Richard. Bien sûr que je t’ai aimé. Je t’aime encore, mais différemment. Beaucoup de choses se sont passées depuis. Et…
Eleonore ne put finir sa phrase. Ils furent interrompus par le majordome.
- Excusez-moi, votre Grâce, mais monsieur André attend Madame.
Richard se tourna vers Eleonore.
- Merci, dites-lui que j’arrive, répondit Eleonore, en se levant. Et s’adressant à Richard : « Tu voudras bien m’excuser, Richard, on m’attend. »
- Tu le vois souvent, remarqua-t-il
- Nous nous entendons bien et j’apprécie sa compagnie.
- Comme il semble apprécier la tienne, apparemment.
- Je pense, oui, répondit-elle en le regardant étrangement. Nous discutons beaucoup.
- Je vois. Tu penses rentrer vers quelle heure ?
Et devant son regard étonné, il s’empressa d’ajouter :
- Tu es libre, Eleonore. Si je me permets de te poser cette question, c’est uniquement pour prévenir pour le repas de ce soir.
- Oh, je l’ignore. Mais, inutile de te tracasser avec cela. Je m’arrangerais.
- Je te souhaite une bonne soirée, alors, dit-il en la regardant profondément.
Un regard qui, troubla Eleonore bien plus qu’elle ne l’aurait pensé. Elle se reprit bien vite et sortit de la pièce pour rejoindre Albert qui l’attendait.
°°°°°
Eleonore vit la lueur qui s’alluma dans le regard d’Albert quand il la regarda arriver. Il la salua comme à son habitude. Durant le trajet qui les emmenait à Edimbourg, ils discutèrent comme de vieux amis. Elle aimait sa compagnie, sa présence.
En l’écoutant, elle sourit en pensant à ce bien-être qu’elle ressentait en sa présence. Elle le regardant plus attentivement. Ses cheveux blonds descendaient jusqu’à ses épaules. Son visage bien dessiné et agréable. Tout en lui, respirait la douceur, la chaleur. Il se montrait toujours respectueux, galant, réfléchi tout en gardant ce côté bohême qui lui donnait tout son charme.
Elle le compara à Richard sans s’en rendre compte. Ils étaient très différents. Cela ne faisait aucun doute, autant physiquement que moralement.
Au restaurant dans lequel il l’avait invitée, elle se laissa aller aux confidences. Et Eleonore finit par se demander, le cœur battant, si Albert ressentait les mêmes choses en sa présence. Il s’absenta pour téléphoner à la demeure des André pour les prévenir qu’il rentrerait plus tard. Durant ce temps, elle poursuivit sa réflexion. Oui, Albert appréciait sa compagnie, sinon il ne l’aurait pas invité tant de fois. Lui plaisait-elle ? car après tout, il était plus jeune qu’elle, se dit-elle, mais elle se rappela les fois où elle avait croisé son regard. Elle sourit à cette pensée. Oui, elle ne le laissait pas indifférent. Mais alors pourquoi restait-il si discret ? Peut-être parce qu’elle vivait chez Richard. Ils étaient en relation d’affaires et étaient devenus amis. Connaissant Albert, elle pensa qu’il n’osait blesser Richard.
Albert revient à leur table. Elle le regarda s’approcher. Il avait de l’allure et du charme tout en restant lui-même.
- Vous semblez soucieuse, remarqua-t-il en s’asseyant.
- Vous vous trompez, Albert. Il y a bien longtemps que je ne me suis sentie aussi bien. Vous avez le don pour me détendre.
- J’en suis ravi. Auriez-vous des problèmes ? Je ne voudrais pas me montré indiscret mais si je peux vous aider…
- Non, Albert, je vous remercie. Mais je voulais simplement vous dire à quel point j’apprécie votre compagnie ; je ne me reconnais pas moi-même tant je me sens bien.
- C’est tout à fait partagé. Et qu’en pense, Richard ?
- Albert, l’histoire entre Richard et moi est finie depuis des années. D’ailleurs, depuis que je suis chez lui, nous avons pu en discuter et mis les choses à plat, si je puis m’exprimer ainsi. On ne peut revenir en arrière.
- Pourtant, c’est ce que Terry et Candy tentent de faire à leur façon, souligna-t-il.
- C’est différent. Ils ont cru bien faire l’un pour l’autre. Entre Richard et moi, l’histoire est différente. Il n’a pas agi de la même manière et pour la même raison.
- Je sens votre déception.
- Richard était différent de l’homme qu’il est aujourd’hui. Terry lui ressemble beaucoup, même s’il le nie. J’ai aimé cet homme. Je ne vous le cache pas. Terry en est le fruit. Malheureusement, le destin en a décidé autrement.
- Je vois.
- Et vous, Albert, pourquoi êtes-vous toujours célibataire ? demanda-t-elle avec un sourire charmeur.
- Oh, rit-il, vous avez le don de retourner la conversation ! Mais comment dire ? Disons que je n’ai pas rencontré la personne idéale.
- Ne me dites pas qu’aucune femme n’a cherché à vous séduire ! Je ne vous croirais pas.
- Je ne dis pas cela.
- Vous êtes jeune, séduisant, riche, cultivé, avec beaucoup de qualités. Cela m’intrigue, je l’avoue.
- C’est ainsi que vous me voyez ? dit-il en riant
- Oui. Et c’est ainsi que les autres femmes vous voient. J’en suis sûre.
- Pour ma défense, je n’ai pas toujours été ainsi. J’ai longtemps vécu en marge de ma famille, parcourant les routes, les pays. Si des femmes m’ont croisé, je doute qu’elles voyaient en moi un « portefeuille ambulant ». J’ai fait de nombreux petits boulots, notamment dans un zoo, ce qui n’attire pas vraiment, je l’avoue. De plus, j’étais barbu, vêtu comme tout le monde et non comme un aristocrate. Même Terry s’y est fait prendre. Et depuis que j’ai accepté de tenir mon rôle au sein de la famille André, eh bien, malgré les sollicitations féminines dûes à ma place, je me suis consacré à mon rôle de patriarche mais aussi de père.
- Et cela ne vous manque pas ?
- Je n’ai jamais dit cela, Eleonore. Disons que le temps ne s’y est pas prêté.
- Oui, vous êtes très pris. Tout comme Richard, d’ailleurs.
- J’initie mon neveu Archibald aux affaires, pour me seconder un jour.
- C’est une bonne initiative. Il doit être très flatté. C’est un homme sérieux.
- Oui, avec la tête sur les épaules, comme on dit.
- Terry ne reprendra pas les affaires de son père, c’est certain. Mais, je pense que ce sera son demi-frère qui reprendra les rênes.
- Oui, sans doute. Richard ne m’en a jamais parlé. Terry vous ressemble beaucoup également. Même s’il a le caractère enflammé de son père, il a cette part de sensibilité qui vous ressemble. Je le vois assez mal aussi sérieux et aussi strict que Richard.
- Il a d’autres choses en tête, à mon avis. Surtout en ce moment. D’ailleurs, vous en savez peut-être plus que moi quant à sa relation avec Candy.
- Il vient tous les jours, oui. Mais je n’interviens pas. Ils ont besoin de se retrouver. Tristan est le maillon qui peut les rapprocher. Mais Candy a beaucoup souffert et je ne peux, par conséquent, vous dire ce que vous voudriez entendre.
- Je comprends, Albert. Mais, au moins, ils se voient. C’est déjà une bonne chose. J’ai toujours pensé qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.
- Je partage votre avis, mais c’est à eux d’agir et le destin d’intervenir.
°°°°°
Candy et Terry se voyaient chaque jour. La confiance revenait entre eux, si vraiment elle était partie. Ils avaient mis le passé derrière eux. Candy se sentait plus détendue et reprenait goût à la vie, surtout depuis que les jumeaux Legrand étaient repartis en Amérique. Tristan passait beaucoup de temps avec Terry. Ils apprenaient à se connaître. Candy sentait toujours quelque chose quand elle les voyait ensemble, un sentiment qu’elle n’arrivait pas à décrire. Terry invitait également Morgan parfois avec eux, quand ils partaient pique-niquer pour éviter de le mettre à l’écart. Et Candy l’en remerciait.
Un jour, Candy raccompagnait Terry. Les enfants étaient au lit. L’automne arrivait. Ils marchaient silencieusement.
- Candy, je vais bientôt devoir retourner à New York, dit Terry
- Déjà ?
- Cela fait plusieurs mois que je suis ici, maintenant. J’ai des obligations.
- Je comprends. Bien sûr.
- Je voudrais continuer à voir mon fils.
- Bien sûr, Terry. D’ailleurs, je pense que lui aussi.
- Mais toi ? Que désires-tu, Candy ? dit-il en se tournant vers elle.
- Ce que je désire ? Mais…
- Oui, je te le demande.
- Que je ne veux plus que vous soyez séparés.
- Et nous ?
- Nous ?
- Oui, nous.
- Mais… Terry… Je ne sais…
- Moi, je sais. Excuse-moi d’être si brutal mais je vais repartir et j’ai besoin de savoir, Candy. J’ai besoin de savoir si les sentiments que tu éprouvais pour moi sont morts ou non. Je t’aime toujours. Je n’ai jamais cessé de t’aimer. Tu es la seule femme dans mon cœur. Tu l’as toujours été. Mon cœur, ma vie n’appartiennent qu’à toi. Mais, j’ai besoin de savoir ce qu’il en est pour toi. Si tu me dis que tu n’éprouves plus rien pour moi, je m’efforcerai d’y faire face, bien que je sache que cela ne changera rien pour moi à ton égard. Je ne t’en parlerai plus. Je vous verrai Tristan et toi, et bien que mon cœur saigne à cette pensée, je respecterai ta décision. Mais Candy, ne fais pas la même erreur que moi. C’est tout ce que je te demande. Nous avons de nombreuses erreurs mais rien n’a changé. Tu le sais. Ces derniers jours que nous avons passé ensemble me rappelaient ces jours merveilleux passés ici il y a quelques années. Suis-je le seul à avoir ressenti cela ?
- Non, Terry. Je ressens la même chose.
- Et ?
- Non, mes sentiments pour toi existent toujours. Je t’ai toujours aimé et tu le sais. Seulement…
- Seulement ?
- Je ne sais pas.
Terry serra les poings dans ses poches.
- Tu as changé, Candy. Tu hésites face à tes sentiments alors qu’ils sont visibles pour tous. Avant, tes paroles fusaient. Tu t’enflammais. Et c’est ce côté qui me plait tant chez toi, entre autres choses. Je t’ouvre mon cœur, Candy car toi seule a su trouver la clé. Mon seul désir a toujours été de vivre auprès de toi, de faire de toi ma femme, de fonder une famille avec toi, de te montrer à quel point je t’aime et que j’ai besoin de toi.
- Oh Terry… dit-elle les yeux mouillés d’émotion. Tout est si compliqué.
- Non, rien n’est compliqué. Tu t’es battue toute ta vie. Pourquoi ne te bats-tu pas pour notre amour ?
- Je ne suis pas toute seule.
- Je sais. Crois-tu que Tristan ne serait pas heureux de nous voir ensemble ? J’apprécie Morgan et je suis prêt à l’élever comme mon fils. Je ne ferai aucune différence.
- Je sais. Mais il faut que je leur en parle.
- je comprends. Ce qui veut dire ?
Elle leva les yeux vers lui et plongea dans son regard. Elle y vit tant de détermination, d’amour.
- Que c’est mon rêve le plus cher. Mais est-ce le bon moment ? Après tout ce qu’il s’est passé ?
- On s’en moque ! dit-il en la prenant dans ses bras. Il n’y a que nous deux et les garçons qui comptent. On ne construit pas son bonheur sur les autres, Candy. Pense à toi. Pense à nous.
Il la senti trembler dans ses bras et il resserra son étreinte.
- Oui.
- Oui ? demanda-t-il étonné
- Oui, je le veux. Je te veux, Terrence Grandchester. Je veux être ta femme, que ce soit légal ou pas, que m’importe du moment que ma vie soit auprès de toi.
- Pas légal ? demanda-t-il, étonné et en la reculant de lui. Je veux que tu sois ma femme légalement. Je veux crier que tu es ma femme aux yeux du monde et que rien ni personne ne peut changer cela. D’ailleurs, je ne le permettrais pas.
Il s’agenouilla, lui prit la main et il vit les larmes couler doucement sur ses joues.
- Candy Neige André, acceptez-vous de devenir ma femme, devant Dieu et devant les hommes jusqu’à ce que la mort nous sépare ? Mais, je peux t’assurer que même au-delà, je continuerai de t’aimer et que je ne te quitterai pas.
- Oui, répondit-elle en riant.
Il la prit dans ses bras, la souleva et l’embrassa fougueusement, à en perdre haleine.
- Si tu savais depuis quand je rêve de ce moment, dit-il enfin
- Et moi, donc ! Oh Terry, je t’aime tant !
Ils s’embrassèrent amoureusement, serrés l’un contre l’autre, comme une crainte que l’un d’eux ne s’échappe.
°°°°°
Le duc prenait son petit déjeuner en lisant son courrier. Eleonore l’accompagnait silencieusement. Ils levèrent la tête en entendant Terry entrer dans la pièce, la mine éclairée par un sourire qui ne semblait pas vouloir disparaître. Eleonore regarda Richard interrogative. Il lui répondit par un haussement d’épaules. Et ils lancèrent des coups d’œil à leur fils qui s’était attablé visiblement indifférent aux tumultes d’interrogations qu’il soulevait parmi ses parents.
- Bonjour, mère. Bonjour, père. Quelle belle journée, n’est-ce pas ? Je pense que c’est une journée propice aux promenades, dit Terry, sans cesser de sourire.
- Bonjour Terry. Euh oui, en effet, répondit Eleonore, surprise de cette bonne humeur matinale.
- Tu es bien matinal aujourd’hui, remarqua Richard.
- Oui, j’avais envie de profiter de cette superbe journée.
Ses parents se regardèrent et jetèrent un coup d’œil par la fenêtre. Il ne pleuvait pas, certes mais le soleil était loin de venir pointer son nez. C’était un jour comme tant d’autres. L’été touchait à sa fin. Ils le regardèrent plus attentivement. Terry mangeait de bon appétit, son sourire flottant toujours sur son visage.
- Tu me sembles de bonne humeur, ce matin, se hasarda Eleonore
- Hum… excellente, oui.
- Tu as bien dormi ? je ne t’ai pas entendu rentrer, répondit-elle
- Excusez-moi, mère, mais je ne sais plus à quelle heure je suis rentré, effectivement. Mais au moins, je n’ai réveillé personne, apparamment.
Richard regarda Eleonore. « Toi aussi, tu es rentrée tard, ma chère. Mais je sais à quelle heure tu es rentrée. »
- Oh, je suis rentrée un peu tard également, répondit Eleonore.
- Oh tu étais sortie ? s’intéressa Terry
- Oui, Albert m’avait invitée et nous sommes allés à Edimbourgh.
- Très bien. Donc tu as passé une bonne soirée ?
- Oui, très bonne.
- Excellent ! répondit Terry avec cœur. Albert est un homme très bien. Il est l’un de mes rares amis. Et je suis heureux que vous vous entendiez très bien ensemble.
Eleonore regarda de nouveau Richard, surprise par le nouveau Terry. Richard semblait partager ce sentiment. Néanmoins, celui-ci sentit les picotements de la jalousie chatouiller son cœur. Ils furent interrompus par Terry qui avait terminé et se levait.
- Je vous laisse. Je vous souhaite une bonne journée.
Et il s’en fut sans plus de cérémonie laissant des parents surpris et interrogatifs.
- Peux-tu as-tu une idée de ce qui le met de si bonne humeur ? demanda Richard
- Pas du tout. Je suis aussi étonnée que toi.
- Je pense que nous finirons par le savoir. Tu as passé une bonne soirée hier ?
- Oui, très bonne. D’ailleurs, je suis étonnée de te voir ce matin. En général, on ne te voit qu’en fin d’après-midi.
- Oui, c’est vrai. Mais, je me dois de passer un peu de temps avec mes invités. Vous allez bientôt repartir et comme tu le dis si bien, je vous ai à peine vu. J’en prends la responsabilité, bien entendu. C’est pourquoi, je vais essayer de me rattraper.
- Ne te crois pas obligé, Richard. Nous comprenons, Terry et moi.
- Certes, mais je remarque que d’autres personnes s’occupent de vous à ma place.
Eleonore crut sentir une pointe de jalousie dans les propos de Richard. Que voulait-il ? Que cherchait-il en faisant cela ?
- Je vais donc prendre des dispositions afin d’être plus présent. Cela fait si longtemps que nous ne nous sommes pas retrouvés en famille tous les trois.
- En famille ? s’étonna Eleonore.
- Oui. Nous sommes les parents de Terry, non ?
- Cela, il aurait fallu y penser il y a des années.
- Je vois. Tu m’en veux toujours. Je ne peux pas t’en vouloir. C’est légitime. Mais puis-je au moins tenter de réparer ? Ou de vous montrer que je regrette mon erreur ? je sais que je ne peux pas effacer ce qui s’est passé par mon choix. Nos vies en ont été touchées. Mais, tu sais, de revoir Terry, d’avoir fait la paix avec lui, compte beaucoup pour moi. Et je sais que je t’ai fait du mal. Malheureusement, je ne peux pas effacer cela, une fois encore. N’ai-je pas le droit à une chance de me faire pardonner ?
- Richard, je…
- Réfléchis, Eleonore. Tu as vu la bonne humeur de Terry tout à l’heure, tout comme moi. Il se sent bien. Et je veux lui montrer que je l’aime. C’est mon fils et je suis fier de lui.
- D’accord. On peut essayer.
Richard lui sourit pour la remercier.
°°°°°
Terry était arrivé chez Candy. Il demanda à être reçu par Albert. Celui-ci bien que content de le voir fut surpris de voir la mine souriante de Terry.
- Bonjour Albert. Je souhaitais te parler.
- Bonjour mon ami. Bien sûr. Tu m’as l’air en forme.
- Oui, plus que cela. Je vais bientôt devoir repartir à New York.
Et devant l’air étonné d’Albert, il continua.
- C’est pourquoi, je devais te parler au plus vite.
- Je t’en prie.
- Candy est là ?
- Oui, je crois.
- J’aurais préféré qu’elle soit avec nous, si cela ne te dérange pas.
- Bien sûr.
Albert fit demander Candy. Et en l’attendant, ils discutèrent de théâtre. Ils s’interrompirent à l’entrée de Candy. Albert fut étonné des mines des deux personnes devant lui. Que se passait-il ?
Terry s’approcha de Candy, lui prit la main et y déposa un baiser tout en plongeant son regard dans le sien. Candy souriait, les yeux brillants.
- Tu as changé d’avis, tâches de son ?
- Non.
- Parfait.
Et ils se tournèrent vers Albert.
- Albert, je suis venu pour te demander la main de ta fille Candy. Mon plus grand souhait est de la rendre, elle et les enfants, heureux et j’en fais ma priorité. Nous nous sommes rapprochés et retrouvés. Comme je te le disais tout à l’heure, je vais devoir repartir bientôt et je ne veux plus les perdre. Cela te semble peut-être un peu précipité mais nous ne pouvons plus attendre. Cela fait trop longtemps.
- Eh bien, pour une surprise ! Enfin, non, ce n’est pas vraiment une surprise, je l’avoue. J’ai toujours su que cela arriverait mais pas si vite. Je pense que c’est surtout l’avis de Candy qui est important. Candy ?
- Oui, Albert, je veux épouser Terry. Je veux repartir avec lui. Mais je ne veux pas, par ma conduite, te faire du tort. J’en ai fait assez.
- Rassures-toi. Le plus important c’est ton bonheur. Le reste je m’en occupe. Je suis juste pris un peu de court, dit-il en riant. Vous précipitez les choses mes enfants.
- Nous avons perdu beaucoup de temps
- Oui, je ne dis pas le contraire. Et tes parents, Terry, qu’en pensent-ils ?
- Je veux leur en faire la surprise, répondit Terry en souriant malicieusement.
- Très bien. De toute façon, vous n’êtes plus des enfants. Que puis-je faire contre l’amour ?
- Albert, tu es mon ami, l’un des rares et ton avis m’est important. De plus, tu deviens mon beau-père, je ne pouvais pas rêver mieux.
- C’est partagé. Je suis heureux pour vous. Vous avez assez souffert.
°°°°°
Quand Eleonore rentra ce soir-là, elle fut surprise de se trouver dans un salon envahi par des centaines de bouquets de roses rouges. La surprise et l’étonnement se lisaient sur son visage. Les fleurs cachaient les meubles et la pièce. Passé le moment de stupéfaction, elle en conclut que cela venait de Terry qui devait attendre Candy. Elle ne voyait pas d’autre solution. Elle sourit à cette idée romantique propre à son fils, capable de toutes les extravagances pour séduire la femme de son cœur. Elle se retourna pour sortir de la pièce. Une voix l’interrompit.
- Pourquoi pars-tu, Eleonore ? Je t’attendais.
Cette voix… Comment était-ce possible ? Elle se retourna dans la direction de la voix de Richard et put enfin le distinguer parmi les fleurs.
- Richard ?
- Oui. Je vois que tu es déçue. Je voulais juste te faire une surprise. Agréable mais je vois que je me suis trompé.
- Euh… Non… Mais, je pensais que… Enfin… Richard… Que se passe-t-il ?
- Que se passe-t-il ? Mis à part le fait que je viens te déclarer que mes sentiments sont toujours vivants à ton égard et que je suis prêt à tout, rien d’important.
Et devant le silence d’Eleonore, il poursuivit.
- Eleonore, plusieurs fois j’ai tenté de t’exprimer mes sentiments et je n’ai pas réussi. Tu peux me détester après cela et après tout ce que je t’ai fait mais je voudrais que tu m’écoutes, au moins cette fois-ci. Ce sera la dernière fois. Si tu me repousses alors, je te laisserai tranquille. Je te le promets. Mais je ne veux pas gâcher la chance qui m’est offerte.
Il s’approcha d’Eleonore, encore surprise par son attitude. Il s’approcha si près qu’elle pouvait voir dans ses yeux, l’étincelle qui allumait son regard au début de leur rencontre et qui l’avait séduite.
- Eleonore, me ferais-tu l’honneur de dîner avec moi ce soir ? Seuls…
- Mais, Richard…
- Terry est invité chez Candy. Ils vont se marier.
- Comment ? dit-elle, alors qu’un sourire de soulagement et de bonheur naissait sur ses lèvres. Ils vont se marier ? En es-tu sûr ?
- Oui, il me l’a annoncé tout à l’heure. Il plane sur un petit nuage.
- Oui, j’imagine facilement. Je suis si heureuse pour eux.
- Mon fils m’a montré la voie du bonheur et je voudrais mettre de côté mon orgueil et tout ce qui m’empêche d’être heureux, qui nous empêche d’être heureux, Eleonore, si tu le désires également. Jamais je n’ai cessé de t’aimer. Je sais que tu m’en veux encore. Tu me l’as fait comprendre à plusieurs reprises. Mais je suis prêt à tout pour te reconquérir si tu me donnes ma chance.
- Tu penses rattraper le passé, Richard ?
- Rattraper, non. Mais l’avenir, oui. Seulement si tu es d’accord. Rien ne t’engage à me donner une dernière chance, à faire un essai.
- En es-tu sûr ?
- Si tu hésites, alors c’est que tes sentiments pour moi existent toujours. Et dans ce cas, il serait trop bête de passer à côté de la chance qui nous est offerte. Sauf si, bien sûr, ton cœur est déjà pris.
- Je ne sais plus, Richard. Tout est si inattendu.
- Alors profites de la soirée que je t’offre. Je n’attends que ta réponse. Rien d’autre. Si tu me repousses, je l’accepterais. Passons une agréable soirée ensemble, tous les deux. Laisse-moi redevenir l’homme que j’étais avec toi, même si les années ont passé. Je n’attends que ta réponse.
Elle le regarda profondément. Pouvait-elle risquer de croire encore à un rêve qui avait déjà été brisé cruellement dans son cœur et qui avait meurtri son âme ?
- Je suis d’accord, Richard. Je te laisse la soirée pour me séduire et me convaincre. Mais je ne suis plus la jeune femme amoureuse que tu as connue.
- Je sais bien. Fais-moi juste confiance si tu le peux encore. Juste cette fois.
- D’accord.
Il savait au fond de lui qu’il obtenait la dernière chance de séduire la femme qui lui avait volé son cœur il y avait 25 ans. Mais il était également conscient que si Eleonore lui donnait une dernière chance, résidait dans le fait que les sentiments de la femme à son égard avaient encore une chance de se raviver.
Il lui tendit une coupe de champagne alors qu’une musique commençait à se faire entendre doucement.
°°°°°
Terry entra pour prendre son déjeuner et fut étonné des mines réjouies de ses parents.
- Bonjour, mère. Bonjour, père.
- Bonjour Terry, répondit Eleonore, souriante. As-tu bien dormi ?
- Parfaitement.
- Je te félicite pour ton bonheur. Rien ne m’aurait fait plus plaisir. Ton père me l’a annoncé hier.
- Oui, j’aurais voulu te l’annoncer moi-même mais tu étais absente. Je savais que cela te ferait plaisir. Albert fait le nécessaire pour que nous nous marrions rapidement avant notre retour en Amérique. Et je voudrais l’aider, c’est pourquoi je risque de m’absenter souvent.
- Ton bonheur passe avant tout, Terry.
- Terry, je suis heureux pour toi. Peut-être que la nouvelle que je vais t’annoncer ne te fera pas autant plaisir que la tienne mais je voudrais que tu sois le premier à le savoir. Ta mère a accepté de m’épouser.
Et devant la mine ahurie de son fils, Eleonore rit.
- Terry ? Ce n’est pas une plaisanterie de mauvais goût de ton père.
- Il n’a jamais fait de plaisanterie, mère.
- Tu es choqué ?
- Non, surpris. Mais j’en suis heureux.
Il n’en revenait pas car préoccupé, il n’avait pas prêté attention aux rapports de ses parents et n’avait pas vu le changement. Soudain, une idée germa dans son esprit.
°°°°°
Trois semaines plus tard, les invités s’étaient rassemblés sur la colline où Terry et Candy s’étaient embrassés pour la première fois. Seuls les amis les plus proches étaient présents, les mariés désirant une cérémonie plus intime.
Richard vit arriver Terry au bras de sa mère. Malgré sa robe sobre mais raffinée, Eleonore resplendissait de beauté et affichait un sourire heureux. Terry, quant à lui, portait, contrairement à son habitude, un costume blanc. Ils arrivèrent devant le pasteur. Terry prit la main de sa mère et y déposa un léger baiser avant de la confier à son père qui les attendait avec un sourire malicieux.
Arrivèrent Tristan et Morgan, portant les anneaux, suivis de Candy et d’Albert. Le cœur de Terry s’emballa à la vue de Candy. Ils allaient enfin s’unir. Candy portait une robe de forme empire, bordée de dentelle au décolleté ; ses cheveux étaient laissés libres sur ses épaules. Ses joues rosies par l’émotion faisaient briller ses yeux de bonheur et son sourire s’épanouissait sur ses lèvres. Albert la confia à Terry en lui déposant un baiser sur le front, les yeux chargés d’émotion.
Et c’est devant cette assemblée intime que les deux couples s’unir à jamais en se promettant les vœux du mariage.
°°°°°
Candy et Terry vécurent à New York avec leurs enfants. Il succéda à Robert Hattaway. Ils eurent 2 filles, Patience et Lily. Jamais plus ils ne se quittèrent.
Eleonore s’installa définitivement en Angleterre auprès de Richard. Elle fonda sa propre compagnie de théâtre.
Albert, reprit la route quelques années plus tard, en laissant les rênes à Archibald et Georges. Il s’investit dans des actions humanitaires. Il épousa Ashna, docteur indienne humanitaire. Et ils revinrent aux Etats-Unis.

FIN

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

Je suis prêt, monsieur, à subir le châtiment que vous voudrez nous infliger. Je vous demanderais seulement de commencer par moi, c\'est là ma seule requête. De grâce, je ne veux pas voir périr celle que j\'aime.
Une rose reste une rose. Que tu le veuilles ou non, tu seras à jamais celle que j\'aurai le plus chérie.
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