Un petit essai sur un sujet différent, même si je n'ai jamais vécu dans une grande maison, le fait de revenir dans la maison dans laquelle je suis "née" et où j'ai grandi. Il date de 1989.
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Les produits du terroir
J'avais fui cette maison...
Notre maison... Ma maison...
C'était il y a très longtemps.
Rien n'a changé pour moi malgré le temps.
Je revois le jardin, les fleurs
Que je regardais pendant des heures.
La salle à manger et le salon où tous se réunissaient le soir
Et qu'aujourd'hui, je ne puis les revoir.
Mais je préfèrais de loin la cuisine grandiose
Dans laquelle se trouvait la reine de ces lieux : Rose.
Je l'aimais beaucoup
Car elle était différente de nous.
Ce paradis était le mien.
Aujourd'hui il n'est plus rien.
Le jardin, la maison, la cuisine, tout est vide
Et la propriété porte ses rides.
Je sens trembler mes mains
Qu'il est long le chemin
Qui me sépare d'elle.
Je voudrais avoir des ailes.
La route est devenue un long ruban.
Le mot-clef est : Quand ?
Quand s'arrêtera-t-elle ?
Quand arriverais-je près d'elle ?
Quand pourrais-je la revoir ?
Sentir sa présence le soir ?
Tous l'ont quitté commemoi.
Voudra-t-elle encore de moi ?
Je voudras sentir encore comme par le passé
Cette odeur de cuisine dont je m'énivrais.
Enfin, je m'approche.
Rien n'a changé, même la cloche.
Je tremble d'motion devant le grand portail.
Je l'ouvre et le décor se déploie en éventail.
Malgré notre absence, tout reste naturel.
Le jardin, les fleurs forment ce monde irréel.
Des souvenirs affleurent à chaque regard.
Chacun atteint mon regard.
Tout est sauvage et vivant.
Je fais un retour dans le temps.
C'est encore plus beau que dans mes souvenirs.
C'est la récompense pour y revenir.
Je pénètre dans cette pièce si chère à mes yeux
Puisque tant de joies et d'émotions partagées les rendent plus précieux.
Tout est resté à la même place.
Je reviens sur mes traces.
C'est une pièce si simple, si vivante
Que je sens (et sentirais toujours) une âme errante.