Lady Oscar - André
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Lady Oscar - André

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 Fics de Sudena

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MessageSujet: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyDim 2 Jan 2011 - 23:31

Je sais que cette fic est plus un délire qu'autre-chose mais j'ai tellement aimé ces personnages qu'un soir j'ai décidé de les faire se rencontrer quelque part dans l'au-dela...

"Tu es beau et courageux. Tu as de grands idéaux, on te suit au combat. Tu as des amis fidèles. Mais la seule fin pour eux est de mourir pour toi. Enfant: tu ne sais pas le vrai sens du mot "vie". Tu n'as jamais eu faim, tu n'as jamais eu froid. Moi j'ai tout enduré. J'ai tout vécu aussi: j'ai payé à la vie le prix qu'elle demandait: tout mon corps, tous mes pleurs. Toi tu avais de l'argent: tu refaisais le monde en buvant du café, voulant naïvement changer la société...
-En quoi ais-je mal fait?..
-Tu n'as jamais aimé.
-Et que faisais-tu toi?
-Mère mais pas mariée: voilà ce que j'étais. Pour ça la société m'a jetée dans la rue. Alors j'ai tout vendu: mes cheveux et mes dents, et mon honneur de femme... Je survivais sans feu, je pleurais tous les soirs. Et pourtant Enjolras, j'avais envie de vivre... Je vivais pour ma fille et je lui ai tout donné. Je ne l'ai pas revue, jamais... Et je suis morte ainsi.
-"Pour ça la société m'a jetée dans la rue"... Ta fille a oublié jusqu'à ton existance car tu ne pouvais pas l'avoir auprès de toi... Tes malheurs sont le fait de cette société: peux-tu me reprocher de vouloir la changer? Trouves-tu indécent d'avoir eu de l'argent, des idées et du temps pour avec mes amis afuter des fusils? Je me battais pour toi et pour tous tes semblables qui crevaient tous les jours de faim, de soif, de froid. Je voulais que la vie puisse être un peu plus juste. Et j'ai eu comme toi la mort en récompense. Fantine, on se ressemble: tu as donné tes larmes et j'ai donné mon sang...
-Tu es un pur.
-Tu es un ange."
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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyLun 3 Jan 2011 - 6:06

Allez: j'ai envie de commencer un essai _assez court_ sur l'intérieur d'un esprit particulier...

"Allez, c'est reparti..." Il entendait au loin les bruits de pas qu'il connaissait par coeur mais qui cette fois-ci n'allaient pas le réveiller. Le soleil était déja haut malgré l'heure matinale et c'était son contact sur son visage qui l'avait tiré des bras de Morphée. Souriant ironiquement il attendit que les soldats viennent cogner à sa porte, "rien que pour le plaisir!" pensa-t-il, car il n'y avait rien à faire dans les journées: ni tâches ni plaisirs: la vie se cantonnait entre quatre murs de pierre renfermant à peine le mobilier nécessaire pour s'asseoir, manger, chier, et dormir... Oh, certes, il avait pu se procurer de quoi écrire, mais ces notes minuscules s'entassaient sur le peu de papier qu'on lui donnait comme la fiente sur les toits d'en face de sa cellule, qu'il pouvait observer à loisir par la fenêtre grillagée. Quelle bêtise, d'ailleurs, que cette fenêtre! Ils s'imaginaient quoi? Qu'on pouvait s'évader en sautant de cette hauteur? Et quand bien même cela eut été, qu'on pouvait échapper à tous ces soldats suisses qui observaient continuellement le quartier, prêts à tirer sur le premier mendiant en cas d'alerte? Non, décidément! L'évasion était impossible... En entendant les pas s'éloigner dans le couloir, il ressentit un énorme creux en lui. Non qu'il éprouvât la moindre once de sympathie pour ces hommes qui marchaient au pas et dont il imaginait sans peine la tête droite et humble, hautement persuadés que ce poste dégradant allait leur permettre d'atteindre prochainement le grade minable qu'ils prenaient pour la réussite de toute une vie, les imbéciles! Mais parce qu'à part eux, il n'y avait rien à attendre d'humain de l'autre côté de la porte, c'est à dire du côté où les pas pouvaient aller s'ils en avaient été libres _mais ils n'étaient pas libres!_: la prison, et il avait eu des années pour y réfléchir, ce n'était pas des murs, des barreaux, des soldats. Non... ces barreaux, ces murs et ces soldats n'étaient qu'une façade: la prison, c'était en réalité cet amoncellement de couloirs et de corridors dans lesquels un chien même se serait perdu...
"Et pourquoi suis-je ici, moi?!!" se demanda-t-il pour la dix millième fois. On ne pouvait pas s'enfuir d'ici, il le savait bien! Mais on ne savait même pas pourquoi on y était entré! Ou plutôt si... Oui... Il ne le savait que trop bien même... Il éclata alors d'un horrible rire sans joie, où l'amertume et la haine percaient qui auraient données des frissons même à cet imbécile de gouverneur _il en était certain_. Ce qu'il ne parvenait pas à comprendre, c'était pourquoi de telles choses existaient encore!? Oh! il savait bien qu'on n'en finirait pas avec la religion _c'était encore trop tôt_ mais il avait espéré néanmoins que certaines pratiques absurdes n'en avaient plus pour longtemps dans ce siècle instruit et insolent, qu'il avait voulu pousser jusqu'au boût. Le principal obstacle à la liberté, c'était la curetaille avec son cortège d'hypocrisies, ça il en était bien certain! Il ne servait plus à rien de vénérer un rêve quand on avait désormais les armes pour se gouverner soi-même!.. Mais ces idiots ne voulaient rien entendre. Surtoût pas les nobles. "Et je suis noble..." pensa-t-il en essayant de contenir la vague de désespoir qui l'envahissait. Mais c'était normal: comment faire comprendre à des hommes trempés dans des certitudes aussi confortable qu'ils ne valaient pas plus _et souvent même moins_ que ces mendiants qu'ils écartaient d'un coup de fouet chaque fois qu'ils avaient l'audace de boire à moins de deux mètres de leur souverain passage l'eau croupie, empestant la pisse et la boue, qui se trouvait dans la flaque à côté de leur taudis. Des scènes de soif, il avait eu le loisir d'en contempler dans sa Provence natale... Que peut-on faire face à de telles horreurs? Donner sa bourse? Et pourquoi? A quoi cela servirait-il en fin de compte? A accorder trois jours de vie à un homme aux dépends de milliers d'autres? Non! Cela jamais! A aucun prix il ne voulait soulager sa conscience avec ce subterfuge hypocrite! C'était la société dans son ensemble qu'il fallait changer! Et pour cela, il fallait aller contre toutes, absoluent toutes, ses conventions morales. Or la morale, en ces temps, était dictée par la seule Eglise. C'était elle l'ennemie qu'il voulait abattre. Et d'abord chez lui! Et c'est de chez lui qu'était venue la trahison... "Misérable salope!" hurla-t-il à a simple pensée de sa mère. Cette saloperie de mère qui n'avait pas cessé de le harceler, de tenter de fourer son énorme nez dans ses affaires. Mais en dépit de ses provocations et de ses outrances, il n'avait jamais enfreint stricto-sensu la loi et elle n'était jamais parvenue à le coincer.
Alors elle avait eu recours à l'ultime stratégie! L'ultime coup en douce: solliciter d'un homme prétendant détenir son pouvoir de Dieu _il fut secoué d'un fou-rire incontrôlable à cette simple idée_ un ordre d'emprisonnement sans aucune raison. Et voilà comment il avait vu débarquer chez lui des soldats qui lui avaient brandi sous ses yeux la lettre de cachet et l'embarquer dans cette immense poudrière _qu'on appelait encore "prison"_ en plein coeur de Paris où depuis il n'avait cessé d'attendre que le peuple se réveille, mais en vain...
Et pourtant... Depuis quelques semaines, il avait pu observer de la fenêtre de sa cellule des mouvements de troupe, des pauvres gens qui marchaient la tête un peu plus haute, et il avait entendu comme une rumeur qui provenait du côté du palais du duc d'Orléans. Il n'entendait plus rien. Il n'entendait plus rien? Pourtant, c'était étrange, il lui semblait deviner une rumeur au loin... Il tendit l'oreille. Non... les soldats n'étaient pas en train de se saoûler, pas de bon matin en plein été! Et ce n'étaient pas non-plus ses sept compagnons d'infortune qui pouvaient produire cette rumeur, comme un orage encore lointain mais qui semblait s'approcher: il ne les avait jamais ni vus ni entendus: il savait seulement qu'ils étaient là en ayant surpris une conversation de soldats indisciplinés qui chuchottaient en faisant leur ronde. La rumeur grandissait... Elle venait du dehors! D'un bond, il fut à la fenêtre de se cellule et le spectacle qu'il y vit le fit chavirer de bonheur: là, dans la rue, se trouvait une véritable troupe de pauvres gens, certains armés de fourches ou de piques, qui hurlaient dans une merveilleuse désorganisation "Mort aux profiteurs! Aux Invalides!" Il n'hésita pas longtemps: cette foule avait besoin d'un coup de pouce pour tout emporter sur son passage: il hurla donc: "Venez vite! On égorge les prisonniers!" La foule le regarda, stupéfaite, puis se dirigea vers les Invalides: elle n'était pas armée pour attaquer une telle forteresse et il le savait.
Quelques heures plus tard on l'informa qu'on le transférait à une autre prison en province. Il sourit mais ne dit pas un mot. "Trop tard mes grands: l'Histoire est en marche!.." pensa-t-il.

Où allait-il? Il l'ignorait et peu lui importait: il savait que cela ne serait plus long, qu'il srait bientôt libéré.

Oui: en quittant la Bastille en ce soir du 13 juillet 1789, Donatien Alphonse François, marquis de Sade, jouissait d'une joie qu'aucune putain n'avait jamais réussi à faire naître à ce point...
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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMar 4 Jan 2011 - 1:56

Excusez-moi, mais j'ai une furieuse envie d'écrire ces derniers temps... Je vous présente ici un extrait _un très court extrait_ d'une pièce sur le 9 thermidor dont je viens d'achever le manuscrit...



(Matin; antichambre du Comité de Salut Public; sur le mur face au public, au centre, est accrochée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793; Saint-Just est sur scène, dos au public, regardant fixement le tableau; un temps)

Saint-Just (se retournant, aux gendarmes hors-scène): C'est pourtant nous qui avons fait tout ça!.. (il se retourne vers le tableau) "Le bonheur est une idée nouvelle en Europe" ais-je dit il y a à peine quelques mois. Et elle est manifestement une idée encore trop neuve pour la France... Combien d'armées se sont levées contre elle?.. Combien d'hommes pourtant vertueux n'y ont pas cru?.. Est-ce toi, Révolution, qui après avoir bu le sang de tes ennemis exige maintenant celui de tes amis? Reconnais-tu les tiens au sang souillant leurs mains? Ou sont-ce tes ennemis qui te tuent lentement?.. (un temps) Je t'ai tout donné, Révolution! En toi je voyais la lumière qui guide les hommes vers le bonheur. Je voyais des générations nouvelles éduquées à défendre la liberté, voire à en gagner encore d'autres auxquelles nous n'aurions pas pensé... Je voyais une société où la naissance ne signifiait rien et où le bien-être de tous prévalait sur les ambitions de chacun... Je voyais un monde où les femmes étaient libres et adorées: égales aux hommes tant dans leurs actes que dans leurs paroles... C'est comme ça que je te voyais, Révolution. Et maintenant que je vais mourir je me dis que tu n'as jamais été autant en danger qu'aujourd'hui; et je ne peux même pas lever le doigt pour te défendre!.. Mais qu'a-t-il donc pris à Billaud et à Collot??! Ils sont pourtant tout autant que moi attachés à la République!.. (un petit temps) Fouché... C'est Fouché qui a réussi à les entrainer là-dedans comme il va réussir à faire main basse sur le club des Jacobins... (un temps; s'emportant) Et qu'est ce qu'il me reste maintenant, Révolution?! Je vais être exécuté non-pas comme un homme mais comme un hors-la-loi! Ils ont jeté Couthon dans l'escalier: est-ce digne de toi?!! Et Maximilien qui se fait tirer dessus, et Augustin qui se jette par la fenêtre: pourquoi leur réserver une telle agonie?! Pourquoi n'as-tu pas accepté leur mort? Ta veuve a-t-elle tant besoin du sang des Robespierre?! Et pourquoi m'as-tu pris Philippe?! Son sang était-il trop pur pour être mélangé au mien? Sa tête était-elle trop belle pour s'unir à la mienne?.. (il pleure; un petit temps; il se reprend et regarde fixement le tableau) C'est ça Révolution... C'est cette Déclaration qui te maintiendra en vie dans les heurs les plus sombres... Car tu auras certainement des protecteurs qui te protègeront mieux que nous ne t'avons protégée, et des amants qui sauront t'aimer mieux que nous ne t'avons aimée; mais tes ennemis pourront toujours vaincre tes protecteurs et souiller tes amants. En-revanche ils ne pourront rien devant la toute-puissance de tes principes qui guideront les peuples à-travers les générations... (un petit temps) Et en cela, Révolution, nos vies auront servi à quelque-chose...
(noir)

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMer 5 Jan 2011 - 3:29

Voici un autre essai. Mais cette fois-ci je vais tenter de la faire en trois parties...




"Voilà qui devrait être bon. Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour moi Bertrand. Merci du fond du coeur...
-Sire: l'honneur de ma vie a été de vous servir. Et je continuerai à vous servir fidèlement..." répondit le Grand Maréchal
L'Empereur sourit. Bertrand! Il l'avait toujours eu à ses côtés. Depuis l'Italie. Et il avait toujours montré un courage et une loyauté sans égale. Pourtant il en avait connu des champs de bataille... Saint-Jean d'Acre, Marengo: toutes ces batailles fondatrices où il avait puisé son pouvoir, il les avait faites. Il avait connu les gloires immenses d'Austerlitz, Iéna, Friedland et Wagram; et il n'avait pas flanché devant la difficulté à Eylau, Essling, Borodino, ou lors du passage de la Bérézina. Il sourit au souvenir de ces victoires: qu'elles paraissaient loin maintenant... Combien de ses amis elles avaient emporté... Il avait dû sacrifier Kléber en Egypte ("Le pauvre! pensa-t-il, Se faire assassiner lâchement loin du champ de bataille: il n'y a pas pire mort pour un général..."); il avait perdu Desaix, son meilleur, à Marengo; Lannes était tombé à Essling après l'avoir conjuré d'arrêter les guerres... Mais il avait toujours pu compter sur Bertrand: il n'avait jamais été grisé par la victoire; et il n'avait jamais trahi dans la défaite, contrairement à d'autres... L'Empereur serra les poings ("Tiens! pensa Bertrand, Il peut donc encore se mettre en colère..."): ah qu'est ce qu'il avait été trahi aussitôt que le sort des armes s'était inversé! Bernadotte d'abord, qui avait réussi à monter sur le trône de Suède et qui s'était empressé de le combattre, les Saxons qui l'avait laissé dans une situation désespérée _à un contre dix_ à Leipzig ("Et c'est Poniatowski qui en a payé les conséquences!.." rumina-t-il en repensant à la mort tragique du polonais, noyé dans l'Ebre alors qu'il tentait de rejoindre le gros de l'armée après la destruction des ponts), Murat ensuite qui avait refusé de lui venir en aide lors de la Campagne de France, et puis le temps des défections massives: Ney, Marmont, Mac Donald: tous! Il ne lui était plus resté que Soult, Grouchy, Cambronne et Davout! Bertrand aussi... Le compagnon de la première heure... Quel déchirement ç'avait été que de lui dire "adieu" _à lui plus encore qu'aux autres_ à Fontainebleau... Mais il avait finalement autorisé qu'il l'accompagne à Elbe.
Lors de la traversée tragique, il n'avait jamais flanché: pereil à un roc, il lui avait donné la force de ne pas sombrer dans la folie face à la haine des provençeaux: ces misérables lâches qui ne l'avaient jamais servi correctement, qu'il avait épargnés le plus possible, et qui lui jetaient leur haine à la figure... Toujours digne et militaire, Bertrand n'avait jamais baissé la garde à Elbe et sa présence droite et forte lui avait beaucoup servi à surmonter le choc horrible de la mort de Joséphine...
Et puis était venu le temps de la revanche! Le débarquement à Golfe Juan! La montée vers Paris en passant par Digne et Grenoble... Il avait pardonné à Ney _trop inconstant et lâche face aux hommes pour être insincère dans son repentir_ et avait réussi, sans tirer un seul coup de feu, à chasser un roi et à reprendre son trône d'Empereur de la République française! Il n'avait pas pardonné à Murat _une erreur, il devait le reconnaître, mais c'était facile de juger maintenant, surtoût un homme qui vous devait tout et qui vous avait trahi à la première occasion!_, et il avait dû faire face à ces parlements acariatres... Que n'avait-il osé suivre son coeur! Et oser le gouvernement jacobin que le peuple réclamait?!. Une fois de plus il avait remis son destin au sort du champ de bataille; et il avait été obligé de laisser son meilleur élément à Paris pour déjouer les trahisons de Fouché et des parlements. Ah! que se serait-il passé avec Davout à ses côtés?.. Lui, le duc d'Auerstaedt, le prince d'Echmul (titres dérisoires mais qui rappelaient son rôle prépondérant dans ces grandes victoires ["Iéna n'aurait jamais été Iéna si Davout d'avait pas vaincu à lui tout seul Brunswick et Louise de Prusse à Auerstaedt" songea l'Empereur])...
Pour la cent millième fois, l'Empereur ressassa la campagne de 1815 et les erreurs qui y avaient été commises. Ney qui néglige de s'assurer convenablement la position des Quatre Bras; lui-même qui n'ose pas poursuivre les prussiens en déroute après Ligny; Eugène qui attaque inconsidérément le château de Hougoumont qui n'était dans son plan qu'une simple manoeuvre de diversion; avoir attendu deux heures de trop pour faire débuter la bataille; Grouchy qui ne marche pas au canon ("Desaix avait sauvé une situation bien pire avec ce seul réflexe à Marengo" pensa-t-il amèrement); le mouvement de panique générale après la retraite, alors stratégique, de la garde impériale...
Et voilà où il en était maintenant! Six ans plus tard... Il n'avait pas accueilli sans sourire l'annonce de la mort de Fouché: à force de trahir sans calcul, on finit par perdre son corps autant que son âme...
Mais l'Empereur n'en avait plus pour longtemps: il le savait et s'y préparait...
"Longwood est devenu un désert depuis deux ans..." murmura la silouhète noire, dans le coin le plus sombre da la pièce...



A suivre

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyJeu 6 Jan 2011 - 5:18

L'Empereur regarda pensivement par la fenêtre. D'ici le système de surveillance auquel on avait donné le nom de "Fort Lowe" était totalement caché par la véritable forêt d'eucalyptus qu'il avait fait pousser au milieu de l'année 1818 et qui avait achevé de cacher Longwood aux anglais au début de l'année suivante. Depuis cette date l'ancienne grange à bestiaux était véritablement devenue une île dans l'île: un véritable bastion français élevé au nez et à la barbe des anglais, comme un ultime pied de nez lancé par Napoléon à ses ennemis...
Ils avaient violé le droit d'asile qu'il leur avait réclamé: eh bien, ils s'en repentiraient!..

Napoléon sourit. Qu'est ce qu'il leur en avait fait voir depuis six ans!..
D'abord la Cour Impériale: Bertrand avait été nommé Grand Maréchal du Palais et interdisait à ses geôliers de le visiter sans sa permission. Et même lorsqu'il consentait à les laisser pénétrer dans Longwood, ils falaient qu'ils soit autorisés à le voir par le fidèle Ali qui gardait sa porte jour et nuit: aussi les visites étaient-elles extrèmement rares et minutées. Seul le docteur O'Meara avait été autorisé à le voir très régulièrement jusqu'à ce qu'il fut renvoyé par Hudson Lowe _sans que Napoléon n'ait protesté_ en 1818.
Ensuite sa manie de refuser tout courier ou ordre qui n'ait été adressé à Napoléon 1er, et non au "général Bonaparte" comme les anglais tenaient à l'appeler.
Après le départ des Balcombe (ses seuls amis anglais sur cette île) fin 1818, il avait fini par refuser toute visite anglaise et il avait petit à petit renvoyé la moitié du personnel. C'était une joie intense pour lui que de savoir les jours de pluie les anglais tentant de le repérer sans jamais y arriver. Au fond cela arrangeait Hudson Lowe de savoir la "bête" en cage... et cela arrangeait Napoléon qu'il crut ça...

De l'avis de tous il ne s'était jamais remis de la mort de son espion et ami d'enfance Cipriani début 1818, peu avant le renvoi d'O'Meara. Il n'avait d'ailleurs pas oublié le fidèle docteur dans son testament et lui avait légué une somme de cent mille francs.

"Sire, j'ai une question à vous poser... dit Bertrand, Pourquoi avez-vous fait échouer le débarquement à Sandy Bay il y a trois ans?
-Parce que je n'avais aucune envie de servir de monnaie d'échange à des corsaires décidés à m'enlever.
-Arrêtez sire: nous savons vous et moi que c'est vous-même qui aviez prévu ce débarquement et les anglais ne sont pas aveugles à ce point: pour preuve cette visite que vous a rendu le gouverneur le lendemain...
-Et sur quoi fondes-tu ta déduction? demanda Napoléon avec un léger sourire
-Simplement sur le fait qu'ils étaient à l'île de l'Ascention en même temps que Gourgaud, qui venait, lui, de Sainte-Hélène, et avec qui vous aviez arrangé tout un plan selon lequel il serait devenu un espion au service des anglais; comme si lui avait pu! Lui qui vous aimait et vous vénérait comme un dieu...
-Cet imbécile... murmura l'Empereur, C'était la seule façon de me débarasser de lui sans lui faire trop de peine ni éveiller ses soupçons...
-Sire, croyez-vous que tout cela passera inaperçu?
-J'y compte bien Bertrand. Et je compte pour cela sur toi et Montholon.
-Et toi? interpela la siouhète sombre, Es-tu sûr de pouvoir résister jusqu'au boût?
-Je suis mort il y a déja cinq ans mio amigo: dès que mon Mémorial a quitté cette île...
-Vous en êtes bien sûr, sire? demanda Bertrand
-Oui. répondit Napoléon dans un souffle, Quand Hudson Lowe ouvrira enfin les yeux il sera trop tard: j'aurai déja remporté mon ultime victoire..."



A suivre

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyVen 7 Jan 2011 - 5:19

Bertrand fit quelques pas et se retourna vers l'Empreur. Il souriait.
"Cette bataille aura finalement duré combien de temps pour vous?"
Napoléon réfléchit quelques secondes.
"Je pense qu'elle a commencé début 1817... Après que Las Cases soit parti avec le Mémorial, j'ai fini par préférer les abeilles à l'aigle sur mes étendards..."
La silouhète sombre sourit.
"Eh dire que j'avais imaginé guerroyer pendant presque trois an..."
Napoléon et Bertrand sourirent.
"Encore merci Bertrand d'avoir tenu aussi longtemps, dont la moitié sans même savoir pourquoi...
-Sire: je vous connais trop pour ne pas savoir que vous ne faites jamais rien sans calculer exactement les moindres conséquences de vos actes.
-Et c'est à force de trop calculer que j'ai perdu en 1815.
-Mais ici tout se joue à huis-clos: nous trois, Ali et Montholon...
-Et tu ne penses pas que tout cela finira par se savoir? demanda la silouhète sombre
-L'Histoire est un mensonge que personne ne conteste... répondit Napoléon, Mes ennemis ont bien réussi à faire croire que Joséphine était morte d'un refroidissement...
-Parce que ce n'est pas vrai? s'étonna Bertrand
-Si bien sûr... pour les naïfs! s'énerva l'Empereur, Un refoidissement qui s'étend en dents de scie sur dix neuf jours et qui présente tous les sugnes d'un empoisonnement à l'arsenic!
-Dont tu auras été victime... dit en souriant la silouhète sombre
-Oh... Ils retiendront la thése de l'ulcère à l'estomac; qui se tient après tout n'est-ce pas?"
La silouhète sombre répondit par un sourire.


"Mais enfin, pour les autres détails... interrompit Bertrand, La somme colossale léguée à O'Meara, la conclusion du débarquement à Sandy Bay, le départ de tous les fidèles en 1818, le refus depuis de recevoir aucun anglais...
-Lassitude, dignité, orgueil... Les raisons ne vont pas leur manquer, crois-moi... Et je fais confiance à Montholon pour sa capacité à mentir, et à toi et à Ali pour ne jamais me trahir..."

Bertrand fit les cent pas quelques instants, puis:
"Et Gourgaud? Il ne se doutera de rien, lui?..
-Si. Et Lowe aussi. Mais Gourgaud se taira par fidélité, et Lowe par le réflexe du vaincu berné et honteux..."


Napoléon se leva et fit les cent pas tout en réfléchissant... Il avait acheté le silence d'O'Meara, il avait réussi à tromper totalement Hudson Lowe sur ses intentions, il s'était débarassé habilement de tous les témoins gênants, leurs fonctions totalement opposées avaient empêchées durant tout son séjour qu'ils fussent vus ensemble. Et si jamais la France réclamait son corps un jour et qu'il fallut exumer et ouvrir le cercueil, tous les témoins seraient unanimes pour dire que la mort lui avait simplement rendu les traits d'Austerlitz. Seule la concordance des dates éveillerait peut-être un jour les soupçons...


Il se pencha vers le lit _Bertrand s'approcha et se mit au garde à vous_ et prit la main de la silouhète sombre:
"Mon ami, dit-il, jamais je ne pourrai assez te remercier..."
La silouhète sombre sourit faiblement.
"Vis Napoléon. Vis, comme la simple abeille que tu seras enfin lorsque je rendrai mon dernier souffle... C'est pour ça que je me suis battu tous les jours depuis je suis sur cette île..."

Napoléon sourit, essayant de contenir son émotion, puis il se leva et sortit sans bruit de la chambre, Bertrand sur ses talons.
Lorsqu'Ali referma la porte, Napoléon se retourna et dit au Garand Maréchal:
"Ainsi va la vie des héros de l'ombre... Ils ne connaissent aucun champ de bataille, ils ne feront jamais rien qui marquera l'Histoire, et pourtant ils sont là: intrépides, fidèles, poursuivant leur but ultime quitte à se sacrifier et à sacrifier tout souvenir d'eux sur cette terre... Jamais _entendez-vous Bertrand?_ nous ne devrons effacer de nos mémoires le plus grand héros de la bataille de Saint-Hélène _notre dernière à tous les deux (Napoléon mit la main sur l'épaule du Grand Maréchal)_, mon ami de toujours depuis la Corse: Cipriani."

Dans la chambre impériale, au même moment, Cipriani passa la main sur son estomac: la bataille lui avait coûté la vie mais _il le savait_ elle avait été gagnée: l'homme à qui il s'était dévoué corps et âme, duquel il avait été durant des années le meilleur espion, et pour lequel il avait avancé de trois ans la date officielle de sa mort, allait s'embarquer en toute tranquilité sur un navire anglais et quitter cette île-prison pour commencer à vivre; enfin!..






Nota: les informations ici données sont basées sur des faits réels: si les déductions viennent de moi, les faits cités ne sont pas inventés.
Cipriani a disparu du registre des décès où figurait son nom. Quand on la rouvrit en 1840, sa tombe était vide. On n'a jamais retrouvé son corps.

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMar 11 Jan 2011 - 4:05

Les quatre poèmes suivants ont été écrits il y a deux ans au cours d'une soirée entre amis, à divers degrés d'ébriété siffle (le premier et le dernier ne doivent pas sortir d'ici svp...):

Bifurquant à la svastika
En direction de nos joies pures
Laminant Thanatos le fourbe
Les désespors et les regrets
Encore tu éclaires en nous
Nos lueurs que seule tu décèles.
Infini diamant de nos vies
N'enferme pas tes beaux rayons,
Alimente nos nuits d'argent...






Toi le dernier surréaliste
Au corps qui rêve en s'écroulant
Et dont la voix de tourment pur
Porte nos rêves au firmament;
Le grand Arthur avait-il droit
De t'ôter de notre affection?
Tes chants auront-ils le pouvoir
D'éterniser ta vie en nous?
Donne tes rêves indiscibles
Et permets qu'en nous tous survivent
Tes vingt sept ans d'éternité...






Dans l'enchevêtrement des corps et des cheveux
Indécis mouvements que reflèten nos yeux
Mais quand les goémonds nous entrainent au fond
Ils seront les derniers de nos pensées perdues

Et quand dans les sillons, les vagues et le feu
Seuls avec nos tourments nous demanderons eux
Ils ne trahiront pas, tombeaux de nos soupirs
Les dernières pensées que nous leur confieront:
Fidèles confidents de nos derniers désirs
Qui jamais ne devront d'oreille morte ouïr
Les larmes et les soupirs de la disparition...






Balayant nos soupirs d'un rire
Eclairant la vie d'un sourire
Limant les barreaux des prisons
La nymphe que l'on voit en toi
Eclabousse nos vies de joie.
Nantie du sceptre des aurores
Incline vers nous les couleurs;
Nirvana des plus beaux soleils
Accepte de nous tou reflet...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyJeu 3 Fév 2011 - 17:23

Un autre petit extrait de ma pièce sur la 9 thermidor: la scène finale de l'acte IV (en espérant qu'elle vous plaira Rolling Eyes ):

(Bureau de Fleuriot-Lescot; Maximilien, Augustin, Saint-Just, Philippe, Couthon et Fleuriot-Lescot sont sur scène. Saint-Just est à la fenêtre, l'air inquiet)

Saint-Just (se retournant): Les patriotes commencent à partir mes amis: il faut nous presser, c'est urgent!

(un temps)
Couthon: Maxime, crois-nous: signe cet ordre...
Maximilien: Vous ne voulez vraiment pas vous en charger vous-mêmes citoyens?
Couthon: Certainement pas!
(un temps; Philippe entraine Saint-Just à l'écart)
Philippe: C'est donc ici que tout s'achève, n'est-ce pas?
Saint-Just: On n'a pas encore perdu!
Philippe: Tu crois vraiment ce que tu dis?
(un petit temps)
Saint-Just: Je m'y efforce en tout cas...
(ils rient amèrement; un temps)
Saint-Just: Quelle que soit la fin de cette histoire Philippe, sache... (il s'interromp)
Philippe: Oui?
Saint-Just: Sache que mourir avec toi sera pour moi un grand honneur...et un immense réconfort.
Philippe: Pour moi aussi. Mais nous n'aurons jamais un telmoment sur cette terre...
Saint-Just: De quel moment parles-tu?
Philippe: De la charette. De nos mains liées derrière le dos s'étreignant pour la dernière fois; de nos épaules unies dans un dernier combat pour supporter sans faiblir les insultes des bourgeois qui ne manqueront pas de semer notre chemin; et de nos têtes enfin s'embrassant à-jamais dans le panier sanglant: ils ne nous laisseront jamais cet ultime bonheur...
(un temps)
Saint-Just (hésitant): Dans ce cas...
(Philippe l'interromp d'un geste)
Philippe: Dans ce cas profitons de maintenant pour nous dire "adieu". C'est ce que tu voulais dire, non?
Saint-Just: A peu près oui. Mais tu sais mieux parler que moi...
Philippe: Crois-tu?..
(ils s'étreignent longuement; des bruits parviennent du dehors)
Fleuriot-Lescot: Que sont ces bruits?
(il sort)
Saint-Just: Ils arrivent...
(les bruits se rapprochent; on entend des coups de feu)
Augustin: Des gendarmes envoyés par la Convention! Maxime, vite!
(Maximilien regarde autour de lui, paniqué)
Maximilien: Oui...
(il trempe sa plume dans l'encre et commence à signer; des gendarmes déboulent)
un gendarme: Nous les tenons!
(bousculade; certains gendarmes crient "mort au tyran"; Maximilien, Augustin et Philippe tirent leur pistolet; Couthon est enlevé de son fauteuil roulant par deux gendarmes et emmené à l'extérieur, tête la première; Saint-Just se laisse arrêter, impassible; le gendarme Merda tire à boût portant sur la joue de Maximilien qui s'effondre; Augustin est désarmé par derrière, il se débat et se libère; Philippe tient à distance les gendarmes en se mettant dos au mur et en pointant son pistolet sur eux)
Augustin: Misérables lâches! Vous ne m'aurez pas vivant!
(il se défenestre)
Philippe: Assassins! Je vais vous montrer comment sait mourir un patriote!
(il retourne son pistolet contre sa tempe [le silence se fait] et tire; noir et fin de l'acte IV)



*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyJeu 24 Mar 2011 - 14:33

Un autre extrait de ma pièce si ça ne vous ennuie pas trop... la scène centrale de cette journée terrible:




Convention Nationale: une tribune se desse assez en avant de la scène divisé en deux étages: celui du président (Tallien) est muni d'une sonette; des députés parfois descendent de la scène en partant de part et d'autre de la tribune mais se dirieant principalement vers cour; Maximilien, Augustin, Saint-Just et Couthon sont assis à cour, dos au public, ainsi que Philippe lequel est un peu en retrait, parmi d'autres députés; un petit temps; Saint-Just se lève.
Saint-Just: Citoyen président je demande la parole.


Un temps; Tallien est manifestement paniqué; Saint-Just attend, impassible.
Tallien: Monte à la tribune citoyen.


Saint-Just s'exécute; pendant qu'il monte à la tribune Collot, Billaud et Carnot entrent en trombe et restent deboût devant la tribune; pendant leur entrée Saint-Just n'esquisse pas un mouvement et, arrivé, il se retourne vers la salle.

Saint-Just: Je ne suis d'aucune faction: je les combattrai toutes. Elles ne s'éteindront jamais que par les institutions qui produisent les garanties, qui poseront la forme de l'autorité et devront plonger sans retour l'orgueil humain sous le joug de la liberté publique. Le cours des choses a voulu que cette tribune aux harangues fût peut-être la roche tarpéienne pour celui qui viendrait vous dire que des membres du gouvernement ont quitté la voûte de la sagesse. J'ai cru que la vérité vous était due, offerte avec prudence, et qu'on ne pouvait rompre avec pudeur l'engagement pris avec sa conscience de tout oser pour le salut de la patrie. Quel langage vais-je vous parler? Comment vous peindre des erreurs dont vous n'avez aucune idée et comment rendre sensible le mal qu'un mot décèle, qu'un mot corrige? Vos Comités de Sûreté Générale et de Salut Public m'avaient chargé de vous faire un rapport sur les causes de la commotion sensible qu'avait éprouvée l'opinion publique dans ces derniers temps. La confiance des deux Comités m'honorait; mais quelqu'un cette nuit a flétri mon coeur, et je ne veux parler qu'à vous. J'en appelle à vous de l'obligation que quelques uns semblaient m'imposer de m'exprimer contre ma pensée...

Tallien (interrompant): Et moi citoyen j'en appelle à l'obligation que tu as d'exprimer la vérité! (Saint-Just se retourne vers lui) Et la vérité est qu'il n'y a qu'une seule cause aux malheurs publics: Robespierre!

Mouvements parmi les députés; Maximilien se lève brusquement.

Maximilien: Citoyen président je demande la parole!

Tallien: Refusé!

Saint-Just descend calmement de la tribune et reste deboût au centre de la scène, en silence.

Maximilien: Tu as formulé à mon encontre une accusation doublée d'une insulte: j'en réponds que (Tallien agite sa sonnette ce qui rend inaudible la suite) je n'ai jamais cessé de prôner la vertu...

Collot: Quand on se vante (Tallien arrête de sonner) d'avoir le courage de la vertu il faut aussi avoir celui de la vérité!

Couthon: Et de quelle vérité parles-tu?!

Billaud: d'avoir imposé un régime dictatorial!

Maximilien: Mensonges! Je n'ai aucun pouvoir autre que...

Tallien sonne.

Billaud: D'avoir ordonné le massacre systématisé de centaines de milliers de nos compatriotes!

Maximilien: Comment oses-tu, toi! parler de...

Tallien sonne.

Billaud: Et enfin de n'être rien moins qu'un tyran!

Carnot: Mort au tyran!

des députés: Mort au tyran!

Maximilien: Je demande la parole!!

Tallien sonne.

un député (prenant Maximilien par les épaules et le retournant vers le public): Regarde ces sièges vides, loup sanguinaire! Tu les as tous envoyés sur la bascule à Charlot!

Augustin: Si la mort de ces traîtres _mort que vous avez TOUS approuvée_ est un crime, alors je suis aussi coupable que mon frère!

Collot (à Maximilien): Robespierre avoue: tu n'as réclamé la tête de Capet que pour mieux te couronner toi!..

Maximilien: Une telle bassesse Collot...

Tallien sonne.

Billaud: Et tu conserves comme une relique une mèche de cheveux de l'autrichienne!..

Maximilien: Billaud tu...

Collot (interrompant): Qu'en penses-tu Saint-Just?

Silence soudain; Saint-Just regarde Collot fixement pendant un temps avec mépris. Collot détourne le regard et baisse la tête.

Maximilien: Citoyen encore une fois je demande la parole!..

Tallien sonne; le brouaha reprend. Seul Saint-Just demeure impassible.

un député: A combien d'honnêtes citoyens as-tu refusé cette tribune Robespierre?!

un député: C'est le sang de Danton qui t'étouffe!

Maximilien (se retournant): Lâches! Pourquoi ne l'avez-vous pas défendu?..

Silence très gêné pendant un tout petit temps, puis le brouaha reprend.

Couthon (hors de lui): Lâches! Misérables lâches!

Maximilien: Au nom de la vertu, je vous...

Tallien sonne.

Carnot: Mort au tyran! Vive Brutus!

des députés: Mort au tyran!

Maximilien: Une dernière fois me donneras-tu la parole, président d'assassins?!

Billaud: Citoyens: en la personne de son président Robespierre a insulté l'ensemble de cette Convention! Je demande son arrestation immédiate et sa mise en accusation, à lui ainsi qu'à son frère Augustin, son homme de main Couthon et des infâmes complices: la député Saint-Just et le général Hanriot!..

Tallien: Je mets la proposition de citoyen Biaaud-Varenne aux voix.

Un temps; Maximilien, Augustin et Couthon se groupent autour de Saint-Just qui n'esquisse pas un geste; Billaud, Collot et Carnot lèvent la main mais les députés hésitent beaucoup, se regardant entre eux; Tallien lève la main; les députés font de même à la large majorité.

Tallien: Proposition acceptée!

Cris de joie des députés et visible soulagement de Billaud, Collot, Carnot et Tallien.

Couthon (à part): Abominables lâches!..

Philippe (se levant): Un instant! (il rejoint Saint-Just, Maximilien, Augustin et Couthon) Mon honneur de citoyen ne me permet pas de soutenir ce décret infâme: je demande à être mis pareillement en accusation!

Lui et Saint-Just se regardent dans les yeux; noir.

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyDim 1 Mai 2011 - 22:09

Les trois dernières scènes de ma pièce... Sincèrement (très sincèrement svp...), qu'en pensez-vous (je me tourne vers vous car je n'ai pour l'instant aucun retour de mes amis [trop occuppés] et parce que, quoi que j'écrive, je sais que ma mère adore et que mon père déteste siffle ...)?.;







Conciergerie; Maximilien, Augustin, Couthon, Saint-Just et Fleuriot-Lescot sont sur scène; Maximilien est toujours bandé et respire très difficilement; Couthon et Augustin sont assis, complètement groggys, pâles comme des cadavres; tous ont les mains liées derrière le dos et portent la chemise blanche des condamnés à mort qui laisse nu le cou et découvre largement une épaule; celle de Maximilien est rougie du sang coulant de sa joue; un petit temps.

Fleuriot-Lescot (plus à Saint-Just qu'aux autres): Hanriot a été condamné à mort lui aussi: il fera partie de la cohorte des patriotes exemplaires qui nous accompagnera. Lui et plus d'une vingtaine d'autres...

Saint-Just: Aujourd'hui...

Fleuriot-Lescot: Comment?

Saint-Just: Aujourd'hui seulement citoyen: ils seront des centaines _peut-être des milliers_ d'autres qui mourront dans les jours et les décades à-venir simplement pour avoir cru aux mêmes idées que nous...

Maximilien: Saint-Just... (Saint-Just se retourne) Pardonne-moi de t'avoir entrainé avec moi dans ma défaite... Tu aurais pu _et bien plus légitimement que Billaud ou que Carnot par exemple_ te désolidariser de moi depuis longtemps déja...

Saint-Just: J'ai fait mon choix Maxime. Ca a été difficile mais j'ai fait celui-là: et je ne le regrette pas.

Maximilien sourit; un temps; Saint-Just va près d'Augustin.

Saint-Just: Tu tiendras le coup Augustin?..

Augustin (semblant se réveiller): Hein?.. (il lève les yeux) C'est toi Saint-Just? (un petit temps) Que veux-tu savoir?

Saint-Just: Rien. Repose-toi: j'ai ma réponse.

Il se tourne vers Couthon qui lui rend son regard.

Couthon: On tiendra Louis! On sera vivants jusque sur la bascule!

Bruit de verrou; deux assistants du bourreau entrent, l'un d'eux tenant une paire de ciseaux; ils vont d'un condamné à l'autre, coupant les cheveux qui descendent sur les nuques, puis ressortent; noir.






Antichambre du Comité de Salut Public; la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1793 est accrochée sur le mur face au public; Collot, Billaud, Tallien et Carnot sont sur scène, les yeux baissés; Fouché entre; à son entrée tous lèvent les yeux.

Fouché: Le peuple ne bougera pas: ceux qui auraient voulu tenter une action n'auraient pas pu le faire avant ce soir. En-revanche aucun pauvre n'assistera à l'exécution... Les Duplay ont été arrêtés et Barras a commencé la traque des robespierristes dans tout Paris.

Tallien: La foule?

Fouché: Des bourgeois. Assez nombreuse mais très passive...

Carnot: Pas de manifestations de joie? Ou de cris de haine?

Fouché: Quelques uns, si. Mais très négligeables si on tient compte de la longueur du trajet, sans compter, je vous l'ai dit, qu'il n'y a pas un seul sans-culotte.

Carnot: Il faudra veiller à dire que l'ambiance était à la fête et que les pauvres gens dansaient de joie sous l'échaffaud.

Fouché: Certes. Mais que prévois-tu de faire dans les armées?

Carnot: Les armées auront bien assez de pain sur la planche avec les prussiens et les autrichiens qui ne vont pas tarder à repasser à l'attaque, nottemment à l'est...

Billaud: Que veux-tu dire Carnot? Que Fleurus n'était pas décisive?..

Carnot: Fleurus est une grande victoire. Mais qui n'a fait que retarder l'échéance: nous n'avons aucune paix en vue et nous sommes toujours menacés, plus ou moins gravement, sur trois fronts...

Billaud (effaré): Tu veux dire que Robespierre avait raison?! Que la victoire est aussi précaire que ce qu'il a dit à la Convention?!.

Carnot: Oui.

Un petit temps.

Billaud: Je te vomis!

Il sort d'un pas rapide; un temps.

Collot: Qu'avons-nous fait citoyens. Avez-vous simplement une idée de ce que coûtera cette journée à la France?..

Tallien: Il valait mieux que cela tombe sur eux plutôt que sur nous...

Fouché: Et puis nous pouvons dormir sur nos deux oreilles citoyens: avec moi aux manoeuvres désormais aucune conspiration n'existera plus sans que le gouvernement légal ne le sache...

Un temps; Collot regarde le Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Collot: Fouquier m'avait bien prévenu...

Il détourne le regard.

Tallien (compréhensif): Tu verras Collot: ça ira mieux quand le calme sera revenu. (confidentiel) On fera en sorte que personne d'entre nous ne soit inquiété...

Collot: Alors on revient aux privilèges? La nuit du 4 août n'a donc jamais existé?!! (un temps) Je suis un misérable!

Il sort; noir.






Place de la Révolution; fin d'après-midi ensoleillée; scène nue; quatre gendarmes déterminent un espace dans lequel se trouvent Maximilien, Augustin, Couthon, Saint-Just et Fleuriot-Lescot, les mains liées derrière le dos; Maximilien a toujours le visage bandé; durant toute la scène les assistants du bourreau n'entrent et ne sortent que d'un endroit.

Fleuriot-Lescot (confidentiel, à Saint-Just): Fouquier avait reçu des ordres, c'est sûr: sinon il n'aurait jamais agi comme il a fait...

Saint-Just: Il n'en a pas pour longtemps lui non-plus: dès qu'ils en auront fini avec nos partisans ils s'en prendront à tous ceux qui auront soutenu la Terreur. Et les plus désintéressés seront les premiers condamnés...

Deux assistants du bourreau entrent et ressortent en portant Couthon, quasiment sans connaissance; les autres, excepté Augustin, regardent l'endroit où ils sont repartis sans détourner les yeux.

Fleuriot-Lescot (à Saint-Just): Dis-moi... Sincèrement, que penses-tu de ça?..

Il désigne d'un signe de tête l'échaffaud hors-scène.

Saint-Just: Pas grand-chose. Ca devait arriver de toutes façons...

On entend le bruit du couperet qui tombe; les assistants du bourreau reviennent et emportent Augustin, inconscient.

Saint-Just: Mais si, en fait... Je ne pense même qu'à lui depuis plusieurs heures...

Fleuriot-Lescot: De qui parles-tu?

Saint-Just ne répond pas; on entend le couperet qui tombe; les assistants du bourreau reviennent et désignent Saint-Just.

Saint-Just: Philippe...

Il sort encadé par les assistants du bourreau, impassible; après un petit temps on entend le couperet tomber; les assistants du bourreau reviennent, semblent hésiter, puis désignent Maximilien; Maximilien échange un sourire avec Fleuriot-Lescot et va pour les suivre; ils essaient de l'aider à marcher mais il se débat et ils renoncent rapidement; ils sortent.

Fleuriot-Lescot (à part): Vive la France!

On entend Maximilien hurler de douleur; son bandage ensanglanté est rejeté sur scène; Fleuriot-Lescot ferme les yeux mais les rouvre très rapidement.

Fleuriot-Lescot (à part): Dire qu'on a empêché Capet de parler... Courage Maximilien!.. (on entend le couperet tomber) Vive la République!

Un petit temps.

Fleuriot-Lescot (à part, ironique): Pas d'ambiance aujourd'hui, tu ne trouves pas Charlot?.. (les assistants du bourreau reviennent le chercher; il les salue en souriant et ils sortent; du dehors) Vive la Révolution!

On entend le couperet tomber; noir final.

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMer 4 Mai 2011 - 4:49

Soit Maïlys: je vais te livrer les autres scènes du dernier acte. Sache seulement que l'alternance est le mode de fonctionnement de la pièce, en particulier au quatrième acte... La première scène de l'acte V est le monologue de Saint-Just (voir ci-dessus): voici la deuxième (la seule pour laquelle j'ai disposé d'éléments historiques satisfaisants):




Comité de Salut Public; une table sur laquelle est allongé Maximilien, le visage entouré d'un pansement grossier, souillé de sang; des gendarmes montent la garde; Couthon est assis sur une chaise, complètement groggy; Fleuriot-Lescot est deboût, les mains liées derrière le dos. Pendant toute la scène Maximilien s'essuie la joue droite avec des feuilles de papier et respire difficilement. Saint-Just entre, escorté par deux gendarmes; son regard va lentement de Maximilien à Couthon; un temps; il fait visiblement un effort pour se dominer.
Saint-Just (aux gendarmes l'escortant): Citoyens, auriez-vous la bonté d'aller me chercher trois verres d'eau s'il vous plait? il regarde Fleuriot-Lescot Ou quatre _excuse-moi_?..
Fleuriot-Lescot: Non merci, je n'ai pas soif.
un gendarme s'incline légèrement et sort; un temps
Maximilien (au gendarme le surveillant): Monsieur, pouvez-vous s'il vous plait me donner de l'encre et une plume?
le gendarme: Quoi? Ecrire? Et à qui donc?!. Vas-tu écrir à ton "Etre Suprême"?..
un petit temps
Maximilien: Dans ce cas permettez que je vous donne quelque-chose... élevant très légèrement la voix A vous tous!..
les gendarmes se tournent vers lui; Saint-Just et Fleuriot-Lescot échangent un regard
Maximilien: Je vous donne ma mémoire. Et vous la conserverez. Et elle vous sera précieuse...
il s'arrête, manifestement épuisé, et recommence à s'essuyer la joue; le gendarme qui était sorti revient, porteur de deux verres d'eau qu'il tend à Saint-Just
Saint-Just: Merci.
il les prend
Fleuriot-Lescot (à part, à Saint-Just): Tu n'en avais pas demandé trois?..
Saint-Just: Qu'importe...
il va vers Couthon et lui donne un verre que ce-dernier boit mécaniquement; puis il va vers Maximilien et le fait boire; il reprend ensuite les verres et les redonne au gendarme qui ressort; un temps; noir.

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMer 4 Mai 2011 - 13:50

rue ensoleillée de Paris; Eléonore et Elisabeth sont sur scène. Eléonore semble hébétée et Elisabeth la tient par l'épaule

Elisabeth: Allons Eléonore: ça ne sert à rien de tourner en rond. Il faut penser à l'avenir maintenant.
Eléonore: A l'avenir? Y a-t-il un avenir quand tous ceux que nous avons aimé meurent?..
Elisabeth: Ils mourront comme ils ont toujours vécu: droits et courageux. Et ils retrouveront Philippe...
elle s'interromp et baisse les yeux
Eléonore: L'honneur...
Elisabeth: Quoi?
Eléonore (la prenant par les épaules): Il nous reste l'honneur ma chérie: constituons-nous prisonnières et partageons leur sort!..
Elisabeth: Tu as perdu la raison?
Eléonore: Elisabeth, nous n'allons pas nous terrer en attendant qu'ils viennent nous chercher! Et que pourrions-nous faire de plus beau, aujourd'hui, que de nous rendre nous-mêmes à l'échaffaud?
Elisabeth: Vivre.
un temps; Elisabeth regarde sa soeur dans les yeux
Elisabeth: C'est précisément parce qu'ils vont mourir que nous devons, nous, vivre: afin que leur mémoire ne meure pas en même temps qu'eux. C'est ce que Philippe m'a demandé et je sais que Maxime aurait dit la même chose!
Eléonore: Mais...
Elisabeth (interrompant): Eléonore, tu aimes Maxime oui ou non? un petit temps Alors crois-moi: survis-lui! un petit temps C'est l'apanage des hommes que d'avoir le courage de mourir: ayons, nous, celui de vivre! C'est peut-être moins glorieux, c'est certainement plus utile...
entrent Jacques et Gilbert
Gilbert: Tiens! Salut citoyennes!
Elisabeth: Salut citoyens! Vous m'avez l'air bien pressés...
Jacques: On l'est... Si vous voulez un conseil, soyez dans les parages ce soir...
Elisabeth: Pourquoi? Que va-t-il se passer?
Jacques: Le rétablissement de la vertu!
Eléonore: Comment??? Mais je croyais que la Convention avait...
Gilbert (interrompant): Oh la Convention "a", c'est sûr. Seulement la Convention n'est pas la rue...
Elisabeth: Que voulez-vous dire?
Jacques: Ce soir, à la tombée de la nuit, le tocsin sonnera à nouveau; et les patriotes, qui auront pu se reposer le jour, libèreront, comme hier soir, Robespierre, Saint-Just, Couthon, et tous les autres. Sauf que cette fois-ci on ne fera plus d'erreur: on ira directement à la Convention embrocher ces traitres...
Eléonore: Mais si Robespierre et Saint-Just sont décapités avant...
Gilbert (interrompant): C'est impossible.
Elisabeth: Mais pourquoi?
un petit temps; Jacques et Gilbert échangent un sourire
Jacques: Parce que pour exécuter, comme ils en ont l'intention, nos amis comme des hors-la-loi _on est bien placés pour le savoir_ il faut qu'ils soient déclarés hors-la-loi par au moins deux officiers municipaux.
Elisabeth: Et?..
Gilbert: Et il se trouve qu'ils ont déclaré hors-la-loi TOUS les officiers municipaux...
Eléonore: Ce n'est pas possible!?.
Gilbert: Si! Ils sont donc obligés de les juger légalement! Et il leur faudra quelques jours pour tout préparer...
Elisabeth: Mais s'ils décident de passer au-dessus des lois?..
Jacques: Ils n'oseront pas. D'abord parce que, là, ce serait vraiment un coup d'Etat, et ensuite parce qu'on a un atout de poids au Tribunal Révolutionnaire: le citoyen accusateur public Fouquier-Tinville...
Eléonore: Bon Dieu, c'est vrai! Mais alors...
Gilbert (interrompant): On vous l'a dit: ils sont fait comme des rats.
noir

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyJeu 5 Mai 2011 - 14:32

antichambre du Tribunal Révolutionnaire; Fouquier-Tinville est sur scène, attendant visiblement et tenant d'encombrants dossiers; un petit temps; Collot entre d'un pas rapide

Collot (à brûle-pourpoint): Alors Fouquier, que signifie cette plaisanterie?! En quoi les "dispositions actuelles de la loi" peuvent-elles t'empêcher de faire le travail que la nation t'a assigné?
Fouquier-Tinville: Comme je te l'ai déja signifié par écrit citoyen la Convention ne peut absolument pas procéder à une mise hors-la-loi sans l'aval et la signature d'au moins...
Collot (interrompant): Je sais lire. Ce que je te demande c'est depuis quand des détails de procédure t'empêchent de faire ton travail et de sauver la nation?!.
Fouquier-Tinville: "Sauver la nation"? C'est de Robespierre et Saint-Just que tu parles...
Collot: Et alors? Ton rôle est de condamner TOUS les contre-révolutionnaires, sans te soucier de leur nom.
Fouquier-Tinville: Et le sont-ils?
Collot: Pardon?
Fouquier-Tinville: Dans tout ce que vous m'avez donné je ne vois strictement aucune preuve de ce que tu affirmes...
Collot: Et depuis quand cela te préoccuppe-t-il?.. Tu as bien fait condamner Danton, Hébert, Desmoulins, Fabre, Chaumette...
Fouquier-Tinville (interrompant): Comme j'ai fait acquitter Marat, Miranda, et tous ceux qui avaient fourni une preuve de leur patriotisme républicain! J'ai même fait acquitter un ci-devant, figure-toi!, qui avait combattu fidèlement dans nos armées _un certain d'Avout si ma mémoire est bonne_!.. Et tous ceux qui ont tenu un rôle important _qu'ils aient été acquittés ou condamnés_ ont eu droit à un procès et à un jugement populaire...
Collot: Nous ne pouvons pas nous permettre ça Fouquier: le peuple est enragé et la patrie est en danger! Si nous hésitons encore quelques heures les sans-culotte nous rejoueront le même morceau qu'hier, mais en pire!..
Fouquier-Tinville: Je suis un magistrat, Collot! Pas un bourreau! Et il me semble qu tu confonds les intérêts de la patrie avec les tiens!.. Qui te dit, après tout, que Saint-Just voulait ta peau? Et qu'il ne voulait pas simplement...
Collot (interrompant): Bon ça suffit! Citoyen tu vas obéir aux ordres de la Convention dont je suis ici le représentant, autrement tu seras arrêté et condamné pour insubordination au gouvernement, ce qui est un crime de haute trahison! Est-ce clair?!!
un petit temps; Fouquier-Tinville baisse les yeux
Fouquier-Tinville: C'est clair.
Collot: Bien. Bonne journée citoyen.
il va pour sortir
Fouquier-Tinville: Collot! Collot se retourne Ce soir, fais bien attention de na pas regarder la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen: tu risquerais de t'y brûler les yeux...
noir

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptySam 22 Fév 2014 - 21:39

Je vais me lancer dans un exercice très spécial, évocations de ressentis, de fête et de Beauté que je savourais à l'âge de dix ans et qui me fient tomber amoureux d'un combat (le terme réel, que vous découvrirez, risquerait de vous décourager d'emblée): il sera en plusieurs parties...



Prologue

J'en entendais monts et merveilles

Mais j'espérais que la beauté

Briserait les chouchous du peuple...

En or et vert, en vert et or

Ils déferlèrent dans l'arène

Salués de feux d'artifice:

Le combat pouvait commencer

Et la magie des combattants

M'emporta dans son maelstrom:

Cinq minutes de force brute

Où quinze hommes ne firent qu'un

Et le regard désespéré

Je me pris, moi, à les aimer...

Mais soudain le feu fit briller

Les carats des hommes dorés:

L'étrange oiseau se déploya

Et donna à maître Yoda

Qui une première fois sema

Les diamants bruts de sa beauté.

Là, bel oiseau, tu agrippas

La fouine tant chérie par Dieu

Et les tiens vinrent à ton secours...

Qu'importe qu'alors tu doutas

Mon cœur jamais ne te renias:

Toi et les tiens en cet instant

Venaient d'allumer ciel et terre

Et entre les anges et les dieux

Subjugué par votre magie

Mon âme vous vint toute entière...

Onze minutes au firmament...

Tim, Stephen, George et Nobody,

Vous étiez prêts à étouffer

Zeus, Hadès et Poséidon

Et quand, Tim, tu pris ton envol

Je les ai bien cru effondrés:

Heureusement je me trompais...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyDim 23 Fév 2014 - 19:29

Joost


Tandis que les anges dorés

Semaient de l'or à volonté

Marchant sur l'eau et transperçant

Les belles roches de diamant

Tu fus je pense le premier

A bien mesurer le danger...

Protégé par le charbon brut

De tes amis ventripotents

Qui résistaient aux démons d'or

Avec l'appui des beaux serpents

Tu vis, toi, que la poudrière

Exploserait dans peu de temps

A moins de leur faire gouter

Le retour de leur boomerang...

C'est toi Joost qui me fit douter

En allumant le feu sacré:

Tu déchiras le rideau d'or

Et la tempête des puissants

Déferla sur leurs frêles ailes

Mais ils refusèrent leur sort

Et préservèrent leur trésor

Avant de reprendre leur vol

Que Dieu interrompit alors...

Joost de tous tu fus le plus grand:

Stratège des dieux de la force

Tu leur donnas cette étincelle

Qui rend les hommes immortels:

Une déferlante attendait

Et c'est toi qui la déclenchas...

Et aujourd'hui, Joost, tu te meurs.

J'ignore les épreuves affreuses

Que tu traverses en cet instant

Où je t'évoque en t'admirant...

Tu fus le seul de mes méchants

Que j'aimas et que j'admiras.

Joost je vais maintenant laisser

La partialité m'enivrer

Mais quand tout sera terminé

Sache que je t'ai adulé

Irréprochable combattant

Guérissant les dieux des tourments...





La révolte des Titans


La pluie s'était mise à tomber

La révolte se préparait

Sur les ailes des goélands

La force brute déferla

Balayant d'un élan grandiose

Le pré des rêves et le livrant

Aux bottes des divins géants.

Ils étaient partout, omniscients,

Libérant leur arme fatale

Qui remit en ordre de marche

Leurs infaillibles sarrissas.

Bel oiseau, avec tous les tiens,

Tu sus te battre et résister

Sans tenter de te dérober

Mais les dieux verts étaient partout

Et votre muraille céda:

Un sublime serpent corail

Déchira votre beau rideau...

Je vous crus vaincus pour de bon

Mais votre diamant éternel,

Adamantin indestructible,

Lança ses feux sur l'ennemi,

Et, bel oiseau, tu rattrapas

Les démons de l'eau assoiffées:

Vous étiez à nouveau sauvés...

C'est alors que vous appelâtes

Les vielles gloires de jadis

Le temps d'une ultime croisade:

Le rideau d'or se reforma:

Au grand Daniel, au génial Tim,

Le beau Jason, oiseau de proie,

S'empara d'un des dragons verts

Et son regard ne trompa pas:

Ils vous disaient leurs serviteurs

Mais la révolte des manants

Serait grandiose et sans pitié!

Dans ces yeux vous aviez puisé

La force de vous rebeller:

La mise à mort avait sonné!..

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMer 26 Fév 2014 - 2:01

Anges maudits


Le diamant reprit ses reflets

Et éclaira les verts marais:

Les titans étaient secoués

Et les anges pouvaient voler...

Nobody apporta l'objet

Dans le jardin des Hespérides

Mais Dieu pour la première fois

Sauva les siens des Grands Tourments...

Alors les aigles s'envolèrent

Balayant les grands démons verts:

Le Maître perça les marais

Et ouvrit la voûte céleste

Mais Dieu permit à son Elu

De protéger son émeraude.

C'est alors que le diamant brut

Illumina de sa beauté

Le pré des rêves envolés:

Rapide comme la lumière

Plus gracieux que cent archanges

Il marcha sur l'eau et ouvrit

La mer d'argent du paradis

Il pouvait dormir apaisé:

Le Graal était dans vos bras.

C'est en voulant le préserver

Que Dieu t'apparut, bel oiseau:

Son dessein n'était pas le tien

Et les titans au bout du temps

Inversèrent le sort des larmes:

Sur le fil la grande bataille

Allait continuer encore...

Anges déchus vous devriez

Vous enfoncer dans les marais

Où les titans surmotivés,

Protégés par Dieu, attendaient...

Votre rideau doré brûlait

Mais vous alliez ressusciter

Et devant mes yeux se ferait

L'irrésistible renaissance:

Bel oiseau ce fut grâce à toi

Que le grand phénix surnagea

Et puis le Moment arriva...




Le Miracle


C'était le moment de la peur

C'était le moment des terreurs,

Ce moment où les bruits d'Arès

Devenus par trop familiers

S'effacent devant Perséphone

Regagnant ses noires contrées

Et où elle semble nous guider...

Une éternité de combats

Où vous fûtes grands et sublimes

Et la sensation que jamais

Vous ne devriez arrêter.

La pluie coulait sur vos visages

Mais aucun de vous ne cillait;

Le pré dévasté de désirs,

De force brute et d'envolées,

Se refermait sur son secret...


Et c'est alors, mon bel oiseau,

Que tu ouvris le champ des anges:

Tu fis voler l'étrange objet

Dans la lumineuse trouée.

Mon cœur alors s'est arrêté:

Je contemplais, éberlué,

La maelstrom que tu créais

Et qui transperçait les marais:

Venu du ciel tu transperçais

Avec un trident tout doré

Neptune dans son propre palais!..

L'objet laissa place au chemin

Qui menait à l'éternité

Et je fus comme illuminé

Par la merveilleuse évidence:

Les champions de Dieu et des Justes

N'allaient jamais se relever...

Et j'aperçus ton beau regard:

Tu étais ému, bel oiseau:

Divin mais tellement humain...


Le rideau se redéploya:

Vous aviez le Graal dans vos mains

Il vous fallait le préserver

Mais l'or de vos ailes brillait

De cet éclat particulier

Annonçant que l'issue du conte

Verrait la victoire des fées...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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MessageSujet: Re: Fics de Sudena   Fics de Sudena EmptyMer 26 Fév 2014 - 2:02

Epilogue: le Triomphe


Les titans verts agonisaient

Et c'est dans un calme parfait

Que, mes amis, mes rois, mes anges,

Vous récoltâtes l'or des purs.

Une chandelle s'allumait

Que l'écrivain de la légende

Eteignit net sans se brûler

Et vous pûtes alors exulter.

Vos visages alors impassibles

S'éclairèrent de mille soleils.

Cette joie était si humaine

Qu'elle fit exploser mon cœur

Du plus beau de feux d'artifice:

Scintillant comme votre jeu

Beau comme vos divins maillots.

Et c'est pour toi, mon bel oiseau,

Que le lendemain, en secret,

Je remplis mon verre de bulles:

A tout-jamais je t'aimerais...

Puissent ces mots contribuer

A réveiller les souvenirs

De la Beauté faite rugby...

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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