Oscar s’éveilla , se leva et alla ouvrir ses rideaux .Le soleil était au rendez vous . En baissant son regard elle vit André s’occuper des chevaux dans la fontaine de la cour. Elle guetta son regard et lui fit un signe de la main .André représentait beaucoup pour elle ; c’était son ami d’enfance , son frère de cœur , son compagnon d’arme , son soutien éternelle contre les aléas de la vie et depuis quelque temps , elle se l’était enfin avoué , l’homme qu’elle aimait depuis toujours . Elle, la travesti , le fier colonel avait laissé son cœur de femme s’ouvrir comme une rose au contact de cet homme; mais jamais elle ne lui aurais avoué cela . Sa fierté ne le permettait pas ;mais était ce sa fierté ou son orgueil mal placé ?En se taisant ne risquait elle pas de passer à côté de sa vie et peut être de son bonheur ? Elle était arrivée à un tournant de sa vie ou elle se posait des tas de questions existentiel . Son père l’avait enfermé dans un rôle qui , elle le ressentait aujourd’hui , n’était pas le sien .Pourtant elle aimait commander ces hommes ; Elle aimait sentir ce pouvoir qu’elle avait sur eux . Dans cette époque où la femme est plus spectatrice qu’actrice de sa vie ,Oscar se félicitait d’avoir ce rôle de commandeur . Mais parfois , lorsque sa solitude lui pesait , les doutes apparaissaient insidieusement comme si le silence désapprouvait sa vie .
Le manque d’activité la faisait trop réfléchir .Elle secoua sa jolie tête blonde afin de chasser ses pensées et elle rejoignit André dans la cour.

Elle l’interpella :
« Hé André »
-Bonjour mon beau colonel
-Arrête André ; tu sais que je déteste quand tu m’appelle comme cela
-Pardonne moi ,Oscar , je n’ai pas résisté .
-laissons cela ,André , dis moi que dirais tu d’aller galoper ce matin
-Pourquoi pas . Laisses moi juste finir de m’occuper du cheval de ton père et je nous prépare les nôtres
-entendu ; on dit dans vingt minutes : cela me permettra de prendre mon petit déjeuner

Elle se retourna et alla vers la cuisine où elle trouva grand-mère ;elle la gratifia d’un baiser sonore sur la joue .Grand-mère , peu habituée à ces démonstrations d’affection de la part de celle qu’elle avait élevée ,en était surprise .Pourtant elle ne dit rien ,et se contenta de servir Oscar .


Vingt minutes plus tard Oscar rejoignit André devant la grande demeure .Les chevaux étaient prêt et André l’attendait .

« Où veux tu que nous allions , Oscar ? »
-je pensais que nous pourrions nous rendre à l’étang , qu’en dis tu , André ?J’ai emmené les fleurets :nous pourrions faire un peu d’exercice ?
-Oscar , tu ne changeras donc jamais ,toujours en train de courir par monts et par vaux;tu ne peux donc pas rester tranquille cinq minutes ,même les jours de congés ?
-Non je ne peux pas ; si je m’arrête mon esprit ne me laisse plus tranquille .
-Que veux tu dire ?
-Rien , laisse tomber .
-Oscar , tu te plaît à me dire que je suis ton ami ,et pourtant tu refuses de me parler des choses qui te troublent , pourquoi ?
-Ne cherches pas à comprendre , c’est comme ça , c’est tout .
-Arrêtes de te renfermer sur toi , tu sais très bien que tu peux tout me confier .

Oscar ne lui répondit et partit sans l’attendre .

Ce jour là , André et Oscar passèrent leur matinée entre rire , galopade et duel au fleuret comme autrefois .




FIN




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