Dans ce texte, je vais essayer de retranscrire ce que d'après moi, des gens comme Oscar André Alain ou Bernard ont bien pu penser de la transformation violente de la révolution.








La révolution aurait dû être salvatrice, elle le fut sans doute au début mais ensuite elle devint cannibale , dictatoriale et versatile.

La différence d'opinion était condamnée comme la différence sociale en son temps.
La peur d'être considérée comme traître à la nation est si grande qu'on se rallie à toute décision sans appel de quelques poignées de dirigeants extrémistes ; c'est le règne de la délation , de la Terreur et toute offense à la nation est punie de mort par lynchage par des forcenés qui s'octroie le droit d'accusateur, juge et bourreau.
Les héros de la veille deviennent des traîtres le lendemain, c'est la psychose totale.
La France devait en passer par là, c'était un passage obligé.

La France se libérant d'un monde ancien réalisait à quel point il était ardu d'en bâtir un nouveau.

La fureur,la haine aveuglant les extrémistes ivres de leurs nouveaux pouvoirs plongeaient un peu plus la France dans l'horreur; la révolution se nourrissait de sang, et quand elle en fut abreuvée, des années passèrent; comme s'il avait fallu en passer par là pour
toucher le fond de l'horreur, et remonter vers l'espoir d'un avenir meilleur(utopique!).

Les années noires s'éloignaient peu à peu après la chute de l'extrémisme brutal(le 10 thermidor an II = chute de Robespierre le 28 juillet 1794).

suite de considérations politiques



Alain avait eu raison de dire qu'Oscar avait eu de la chance de n'avoir pas vu ce qu'était devenue la révolution.

Seulement une heure après sa mort, le carnage commença par le massacre du gouverneur De Launay et de ses gardes, et il ne s'arrêta plus ...

Oscar et André qui avaient donné leurs vies pour la liberté, eux qui s'étaient battus pour un avenir meilleur, pour l'égalité entre les hommes...
Oscar déchirée entre son amitié pour la reine et son devoir moral envers la nation, en désepoir de cause après avoir tenté une dernière fois de convaincre la reine, de lui ouvrir les yeux sur la réalité et la détresse du peuple ; celui-là même qui finirait parl'engloutir dans une colère trop longtemps refoulée.

La reine n'entendait pas , n'acceptait pas qu'on discute ainsi le pouvoir absolu du roi, mais ces considérations d'un autre âge n'arrêteraient plus la populace déçue de voir ses espoirs de réforme bafoués.

Mal conseillée et enfermée dans un carcan isolé de la réalité du commun ds mortels.
La reine pensait que si elle était heureuse , le peuple devait l'être aussi; généreuse envers des favoris sans scrupules qui utilisait sa naiveté et son manque d'expérience politique à leurs profits.

Intrigants bénéficiant de faveurs royales tout en la salissant de pamphlets injurieux; telle était la gratitude de ces gens responsables de son impopularité(et du gouffre financier des caisses).

La mort dans l'âme ,Oscar se résolu à prendre parti pour les insurgés car elle était consciente que le peuple souffrait sous le joug de pratiques féodales et qu'il fallait que ça change.

Mais les grands idéaux se ternirent vite pour laisser place à la haine; la révolution s'enlisa dans la terreur pendant 5 ans.

L'ambition démesurée de certains élus et le sadisme des bas-fonds de l'âme humaine se réveilla au détriment de la juste cause du bon peuple mais aussi de la reine.
Les agitateurs, héros éphémères, justifiaient leur barbarie, et dérives sanglantes au nom de la Révolution.
La fin de l'absolutisme, des privilèges et des droits féodaux n'y changea rien, la machine était lancée.

Oscar s'éteignit en ignorant cela heureusement.

Les massacres de septembre 1792, l'une des pages les plus sanglantes de notre révolution.

On s'en prit à des innocents, à des gens incapables de se défendre , on les persécuta, on les massacra dans tout Paris ;
et les autorités dépassées par cette rage meurtrière s'en lava les mains.

Pour nous les idéalistes de la première heure, qui avons vu tombés nos frères, prêts à nous battre et à mourir pour nos idées;
ce fut le coup de grâce.

Mais où était donc passé ce fol espoir, cete immense fierté de faire partie d'un mouvement sacré,
porté par tout un peuple qui ne demandait qu'à briser ses chaînes ?
Qu'était devenu cet élan fraternel et revendicateur de droits
légitimes ? Ce fut la curée.

L'assemblée sensée nous représenter se morcela en plusieurs factions se menant une guerre fratricide,
uniquement destinée à assoir leur position et non plus à revendiquer des valeurs citoyennes.

Non , ce n'était pas pour cela que tant d'hommes et tant de femmes s'étaient sacrifiés.
Les intérêts purement personnels prévalaient sur le bien-être de tout un peuple.
Les élus plus préoccupés par l'éclat de leur joute verbale que par l'échec désastreux des assignats, sensés faire remonter l'économie du pays.
S'ils avaient mis autant d'ardeur à renflouer les caisses de l'état qu'à redorer leur blason...

Rien n'est simple dans l'histoire, mais alors pendant la Révolution!..

Une chose est sûre: c'est de là que datent les notions de gauche et de droite; mais la Révolution ne peut pas être prise comme un tout unitaire, et arrêter la période "sanglante" à thermidor est une grossière erreur, fort répandue hélas... Que dirais-tu Liberta si on reprenait tout depuis le début (je pense que tu as raison d'accorder une importance extrème aux massacres de septembre, mais il faut aussi en connaitre les tenants et les aboutissants), en tachant de savoir qui étaient ces gens, ces idéaux, ces institutions (pourquoi les Etats Généraux par exemple)?.. Je serai je le concède partisan mais je tenterai d'être le plus honnête possible et de ne cacher rien, et si tu as des questions précises je tenterai d'y répondre sans passion, avec ce que je sais et ce que je pense...

J'en ai appris bcp sur ce forum depuis mon inscription sur la révolution; sur des idées reçues, des révélations, des erreurs et des interprétations plus ou moins subjectives sur des évènements importants.
Un peu comme les ouvrages sur ce sujet, il y a des différences notables d'un auteur à l'autre, influencés par leur interprétation personnelle des faits ; c'est frustrant parfois de se dire " mais qui dit vrai ? commen cela s'est-il réellement passé ? Comment en être sûr ?

J'ai lu qq part qu'en réalité la majorité des Parisiens s'étaient cloîtrés chez eux à l'heure de la "reddition" de la Bastille (encore une idée reçue apparemment); en effet, il n'y eut pas tant de personnes que cela au pied de la prison finalement (toujours à prendre avec des pincettes) et le massacre qui s'en suivit ne fut le résultat que de forcénés et non de la population.( comme la plupart des massacres du reste)

Je vais réfléchir à d'autres incohérences et si jamais j'ai un doute sur l'une ou l'autre chose, je sais que tu sauras me donner ta vision des choses en toute impartialité.
Merci de ton aide, ah au fait moi aussi je t'aime !
Peace and love à tous.

Tiens: tu parles de massacres, eh bien sais-tu combien étaient les massacreurs de septembre?.. Deux cent tout au plus. On a accusé Marat de les avoir provoqués: faux! Il les a au-contraire condamnés sans ambages! Le seul responsable objectif est celui qui les a couverts et leur a assuré l'impunité totale (car on les connaissait): le ministre de la justice de l'époque: à savoir... Danton.