Lady Oscar - André
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 La descente (-16)

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Eugénie Bourbon
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Eugénie Bourbon

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MessageSujet: La descente (-16)   La descente (-16) EmptyLun 24 Jan 2011 - 11:29

CHAPITRE 1


10.01.2004

Cher journal,
____Aujourd’hui, j’ai rencontré un garçon génial. Du haut de mes treize ans, il me parait inaccessible. Ce bellâtre asiatique dont les yeux gris brillent d’un éclat malicieux tandis que ses cheveux blonds, parsemés de mèches noires donnent une luminosité infantile à son visage si parfait.
Il est beau, il est drôle, il est intelligent. Je craque.

21.01.2004

Cher journal,
____Aujourd’hui, je l’ai revu. Il s’appelle Steeve. Je n’aime pas son prénom, c’est moche, mais tant pis. Mes espérances à son sujet ont été confirmées. C’est un garçon gentil. Trop peut-être. Moi qui ne suis qu’une enfant comparé à ses dix neuf ans, je me sens petite, invisible presque.
C’est dommage, je l’aimais bien.


23.01.2004

Cher journal,
____Il est venu me chercher à la sortie du collège aujourd’hui. J’aime cette petite attention.
Je l’aime.


12.02.2004

Cher journal,
____J’ai l’impression que cela fait longtemps que je n’ai pas écris et pourtant… Il s’en est passé des choses durant cette vingtaine de jours. Il m’aime. Il me l’a dit. Nous sommes ensemble. Mais la différence d’âge étant peut-être trop significative, je n’en parlerais pas à mes parents. Nous filons cependant le parfait bonheur. Je l’aime, toujours plus. Je ne sais pas si j’écrirai souvent à l’avenir, je risque d’être trop occupée !

15.05.2004

Cher journal,
____Le rêve que je vivais jusqu’à maintenant est sur le point de prendre fin. Il déménage. Il s’en va, loin. Dans le Sud Ouest d’après ce qu’il m’a dit.

Je suis triste. Je veux qu’il reste.

21.05.2004

Cher journal,
____Il m’a donné un dernier rendez-vous avant son départ. Je suis contente que nous nous retrouvions ensemble, j’ai l’impression que cela se fait de plus en plus rare ces derniers temps. Le déménagement a l’air de l’inquiéter. Il est bizarre ces temps-ci. Mais ce n’est pas grave ! Je suis certaine que cette après midi sera inoubliable !



[ Six ans plus tard ]

Enfin les cours terminés, c’est fini. Le repos m’attend et malgré que je ne sois pas vraiment un modèle d’élève studieux, je fais ce que je peux pour aller à tous les cours. C’est dur et je n’aime pas ça, mais il faut que j’y arrive. Si ce n’est pas pour moi, alors ce sera pour mes parents. Car oui, à défaut d’avoir le goût pour ce que je fais, je ne me motive plus que par eux, et bien que je les haïssais il y a de cela encore deux ans, je ne peux pas les renier. Ce sont les derniers piliers qui me soutiennent et m’empêchent de laisser vaquer ma folie ainsi bridée.

Dans le tramway qui me ramène chez moi, j’écoute de la musique, du rob zombie piste Dragula pour se remettre en forme, pour se réveiller. Ma voisine n’a pas l’air d’apprécier. Tant pis pour elle, si elle ne me dit pas de baisser, je ne le ferais pas. Après tout, elle est moche et elle pue, je l’emmerde. Serais-je impolie ? Non, hypocrite. Je réserve ma rage et mes insultes derrière le dos des gens et ne présente de moi que le visage radieux d’une jeune fille épanouie. Après tout, c’est ce que tout le monde veut… Après tout, c’est la nécessité pour ne pas se faire prendre pour un marginal dans cette société bourrée de stéréotypes à la con.

Adieu style gothique, adieu style punk, adieu style rock, adieu… Adieu à tous les styles vestimentaires que j’aurais aimé avoir, que j’aurai aimé pouvoir exhiber juste pour le plaisir. La normalité est devenue mon masque. Cela aide à se faire des amis dit-on. Je n’en ai pas l’impression.

Mais soit. Dans une brusque secousse, le Tram s’arrête, me faisant vaciller sur mes hauts talons noirs. Je suis certes à l’aise dessus mais je n’ai jamais dit que mon équilibre était pour autant au top. On s’en fou, passons. J’appuie sur ce fichu bouton qui fonctionne une fois sur deux pour ouvrir les portes et sort. Après avoir fais un bref « coucou » de la main à mon boulanger – un homme pas vraiment beau mais au charme et à la gentillesse indéniable, puis continue mon trajet. Le parc pour enfant est vide, comme d’habitude. Le ciel gris ne veut pas pleurer mais ne veut pas s’éclaircir et filtre les rayons du soleil à un point tel que seule une lumière variant bleuâtre ne transperce les nuages, donnant au paysage ambiant un air inquiétant.

Car oui, j’habite dans un lieu vide. Un lieu tranquille mais qui parfois semble mort. Ces jeux pour enfants me font mal au cœur à chaque fois que je passe devant. Parfois, la nuit, lorsque le sommeil ne m’attend pas, que Morphée m’oublie, je viens m’assoir ici, sur le banc qui fait face au toboggan et je penche la tête en arrière pour ne plus penser à rien. Ca fait du bien, de se vider la tête lorsque celle-ci est pleine de conneries. Autant dire que la mienne refait son capital rapidement.

Me voilà chez moi. Je me dois de saluer ce voisin que je ne connais pas. Un homme noir, charmant avec une femme et trois enfants, qui n’oublient jamais de me souhaiter la bonne année, le sourire aux lèvres ou un joyeux noël. Il est sympa. Je me dirige vers ma porte et tente de chercher mes clefs. Ce n’est pas une mince affaire lorsqu’on a les poches trouées. Mes clefs se perdent dans la doublure de mon long manteau noir et je dois plonger la moitié de mon bras dedans pour dénier les récupérer.

« Putain d’manteau à la con ! » M’exclamai-je, frustrée de devoir faire ce même rituel à chaque fois.

J’entre. La maison n’est pas vraiment chaude. Le thermostat affiche un petit 18°C tandis que je balance mon manteau et monte à l’étage, prenant soin de ne pas me péter la gueule encore une fois. Ce s’rait con, demain j’ai un devoir à rendre…

Ma chambre, c’est comme ma tête, dedans, c’est le chaos et y a pleins d’bêtes. Je pousse alors mes affaires du pied histoire d’accéder à mon lit puis pose négligemment mon sac par terre pour y prendre mon ordinateur portable et le mettre sur mon espace à dodo. Je l’allume mais ne relie pas mes cours. Après tout, je m’en fou bien à l’heure actuelle. Je stresserai ce soir, en allant me coucher ou avant les partiels. Soit. C’est ainsi que je procède, ça ne m’a pas toujours réussis, tant pis.

Sur mon ordinateur, première chose à faire : Allumer toutes les pages des forums sur lesquels je suis. Et contrairement à ce que vous pensez, je n’en ai pas tant que ça. Deux forums divertissements, un forum d’écriture et quatre forums rôle play. Ces derniers m’ont valut de dénier ma personnalité. A force de se fondre dans un personnage, je pense que l’on ne sait plus très bien qui l’on est. J’ai passé tellement de temps à être quelqu’un d’autre que je n’ai pas eus le temps de me créer ma propre personnalité. Je calque donc mes actions, réactions et émotions sur ce que j’ai déjà joué, comme un comédien en somme. De toute manière, la vie elle-même n’est-elle pas une comédie ?

Enfin, le forum qui m’intéresse, est un forum dont je ne citerai pas le nom. Après tout, tout le monde s’en fou. Sauf peut-être les administrateurs auxquels ça aurait fait un peu de publicité. Pas d’chance, j’en ferais pas. Sur ce forum, on peut faire à peu près ce qu’on veut, mais ce que j’y fais le mieux, c’est rassembler des gens. Oui, j’aime ça. On les rassemble autour d’une idée totalement débile, se fait quelques adeptes et organisent une rencontre. Cool n’est-ce pas ? Ca me permet de passer le temps. Et la magnifique pensée du jour que j’ai enfin déballée m’avait traversée l’esprit la veille, peu avant de dormir :

Le triangle des Bermudes, c’est la chatte de la terre.


Exactement. Pourquoi donc ? Pour les néophytes qui ne le sauraient pas, on désigne le sexe féminin par un triangle. Et comme je parlais de musique la veille – triangle ou flûte on m’avait donné le choix, j’ai vite fais le rapprochement. J’ai un fonctionnement étrange me direz-vous ? Surement. Tout comme je donne plus facilement mon numéro de téléphone que mon prénom. Bref. Cinq personnes avaient commencées à répondre à cet appel en deux heures. Ce soir, je retournerai y faire un tour. Pour le moment, j’avais des affaires à régler…

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MessageSujet: Re: La descente (-16)   La descente (-16) EmptyMar 25 Jan 2011 - 18:32

CHAPITRE 2



Je me rendais donc sur une de mes applications favorites – et pourtant, pas celle sur laquelle je vais le plus souvent, MSN. Ah ! Quelle belle invention que ce truc. Ca oblige les gens à se parler régulièrement, à afficher des photos de profil obscène et à créer des musiques totalement débiles. Je ne peux alors m’empêcher de citer et fredonner la première qui me vient en tête :

« T.E.X.T.O génération texto ! Nous on s’aime et on s’le dit sur MSN ! »

Fichue télé allumée, tu m’fais passer pour un con à me faire écouter cette musique. Surement que certains aiment. A chacun ses goûts de merde. Bref. MSN donc. Oui, j’ai beaucoup d’adresses et sans vous mentir, je ne me sers que de deux sur six. Je vais donc sur mon adresse secondaire. J’avais un rendez-vous avec un certain monsieur mais ce dernier m’ayant vexé dix jours plus tôt, je ne lui avais plus donné signe de vie. Il était temps d’avoir des explications sur le comportement inqualifiable qu’il avait eut. En fait, je venais juste chercher les embrouilles, mais ça, c’est la raison officieuse. Je le vois en ligne… Enfin « occupé ». Je me dis que pour une fois, il a eut la présence d’esprit de signaler sa présence après mes multiples remarques sur son statut « hors ligne » permanent. Est-ce que je lui manquais ? Un sourire de vainqueur s’afficha sur mes lèvres et je commençais à le harceler. Il était intéressant ce petit. La traque était drôle, très drôle et difficile, ce qui ne faisait qu’augmenter l’intérêt que je pouvais, bien malgré moi, lui apporter. Conclure n’était pas mon but. Jouer en revanche… Les sentiments et les comportements humains sont ma tasse de thé. J’adore les étudier, les analyser et pour cela… Je dois tester, expérimenter… Ce monsieur était donc mon énième cobaye car mon fond de commerce est « l’amour » sur lequel je prépare d’ailleurs un petit bouquin fortuit qui pourrait être utile à plus d’un et plus d’une personne. Si j’avais su, j’aurais fait fac de psycho. Mais mon destin était tracé. Revenons à notre mouton… Enfin, à notre Antoine.

C’est comme ça qu’il s’appelait, je ne savais pas grand-chose sur lui à part qu’il avait le mauvais goût de jouer à World of Warcraft, qu’il aimait se bourrer la gueule et qu’il était très contradictoire. C’est ainsi qu’il m’a donc sortit des « excuses » foireuses quant à son comportement.

« Non mais en fait, tu n’as pas saisis ! La phrase elle voulait dire que je tenais à toi »

C’est clair que lorsqu’on nous dit « Mon temps est plus précieux que le tiens », c’est vachement démonstratif. La bonne blague. Je me ris donc de ses excuses et de ses interrogations pour finir par lui poser la colle qui lui fermer son claper.

« Qu’attends-tu de moi ? »

Je le laissais cogiter et retournais donc sur mon adresse principale. J’étais fière. Très fière. Et alla crier ma victoire par écrit sur la fenêtre de conversation de mon meilleur ami – et surement le seul. Il me félicita avec nuancement. Il n’aime pas que je me rapproche des gens. Je rigole. Il est drôle.

Mais passons tout cela et revenons à notre forum principal. Mon appel a eut un succès mitigé. Une dizaine de personnes ont aimées ma phrase, cinq aimeraient que l’on se voit. Ce serait cool. Quel est l’intérêt de se voir juste pour ça ? En fait tout ceci n’était qu’une excuse. Les gens avaient besoin de ça pour se rassurer, pour se dire qu’il n’y avait et aurait aucun rendez-vous « galants » - difficile d’employer ce mot de nos jours. Qu’elles sont naïves ces gonzesses. Vous pensez vraiment que ces messieurs vont faire deux heures de route juste pour parler ? Ah… Enfin. Nous convenions donc d’un point de rendez-vous. Ce serait à la pyramide du Louvre – à Paris pour les ignares. Quel côté ? Pas précisé. Comment nous reconnaitrions nous ? Là était la drôlerie de la chose. J’avais en effet bien précisé qu’il leur faudrait deviner où j’étais et qui j’étais.

Petit détail que j’avais oublié de mentionné, je n’ai jamais précisé que j’étais une damoiselle. Parce que oui, un forum permet de cacher son identité, de rester masquer, voilé. Je me réfugiais donc toujours derrière cette image masculine, dernier rempart qui me restait avec mon animosité et mon agressivité lorsque les choses m’échappaient.

Je ne suis pas sympa.

Non je suis une petite conne qui aime se prendre de haut, non pas au sérieux, mais pour exagérer le ridicule de la chose, une petite prétentieuse qui a du mal à parler avec les gens malgré les faux semblants, une hypocrite qui aimerait un peu d’honnêteté tout en continuant à mentir, une… Personne à qui je ne confierai même pas mon rat. Tout ça pour vous dire que me croiser, ce n’est généralement pas agréable, sauf si vous faites parti de ce cercle très réduit des « acceptés ». Bon courage donc. Bien que la plupart des gens s’en foutent.

Mais ce que je savais pas alors… C’est que le jour du rassemblement serait un jour… Que j’aurais mieux préféré éviter. Malheureusement, le Destin se rie bien de nous et nous joue des tours dont on se passerait bien. J’suis sure que ça le fait rire.

Connard.

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MessageSujet: Re: La descente (-16)   La descente (-16) EmptyMer 26 Jan 2011 - 18:02

Chapitre 3


Je préparai le fameux jour de la rencontre dans un sentiment mêlant l’impatience et la curiosité de savoir si les gens me trouveront. Il n’y a jamais foule à cette époque de l’année. Nous sommes en Novembre 2010 et la place est vide le dimanche matin, notamment à cause du froid. Pauvres petits parisiens, un séjour dans le Nord ne vous ferait pas de mal.

C’est toujours chez moi que j’allais me doucher. Il était tôt. Mon train était à 8h40 pour arriver à 9h44. Sachant qu’on s’était donné rendez-vous pour 10h30, je serais en avance. Je ne devais donc pas faire de bruit, il était six heures trente du matin, ma colocataire et son fils dormait. Misons sur la prudence histoire de ne pas avoir à subir au retour ses petites remarques – jamais agressives, mais remarques tout de même, sur le boucan que j’aurais pu faire. Ce n’était pas facile d’ailleurs. Entre la douche, le sèche-cheveux, le micro-onde et les escaliers qui craquent, je ne pouvais pas ne pas faire de bruit. Mais soit, elle ne m’en voudra pas pour cela, de toute manière, je n’y peux rien.

Et en effet, je passe du temps à me préparer. On a beau dire « ce qui compte, c’est d’être beau à l’intérieur », arrêtez d’être hypocrite, si vous voyez quelqu’un de totalement déformé dans la rue, vous n’irez pas l’approcher. C’est un peu comme la peste, on la fuie. Mes mots sont-ils durs ? Je dirais plutôt qu’ils sont justes. Enfin, nous voilà à l’heure presque attendue, je prépare dans mon sac le stricte nécessaire : Mon téléphone portable, mon portefeuille, ma brosse – que je finis par ne jamais utiliser parce que se coiffer en publique, ça fait pintade, des pansements, ma carte jeune SNCF, un couteau et une bombe lacrymogène. Ne rigolez pas, ça peut sauver la vie ce truc. Avec le temps, on apprend à être prudent. Du reste, on voit son innocence partir à sa jeunesse. Pour certain, elle vous file entre les doigts plus vite que vous ne l’auriez crut, comme cela avait été mon cas.

Au dehors, il ne fait ni tout à fait jour ni tout à fait nuit. Le soleil tarde à pousser la noirceur précédente, un peu comme un fardeau trop lourd à porter. Quant à moi, je marchais tranquillement, avec toujours ces écouteurs sur les oreilles, en écoutant des génériques de Hack://Liminality. J’aime ces audios bien que je n’ai jamais prêté attention ni au manga ni à l’anime. A vrai dire, il me repousse un peu. L’histoire n’est pas si passionnante que cela. On pardonnera cependant l’auteur d’avoir écrit un manga si désuet d’intérêt car il aura eut le bon goût de faire appel à Yuki Kajiura pour ses OST (Original SoundTrack).
Le Tramway va mettre six minutes à arriver. Je n’aime pas ça. Je suis seule sur le banc, tout est fermé, les réverbères viennent de s’éteindre et à côté de moi, un jeune homme, grand, pas vraiment très beau ni à l’air bien sympathique. Son regard vitreux ne me quitte pas, je fais mine de ne pas l’avoir remarqué en parcourant mon téléphone portable. C’est dingue comme ça peut être utile ces technologies, autant pour ignorer que pour snober. Je m’en sers souvent à cet effet. Que voulez-vous ? C’est dans ma nature. Mais voilà enfin le transport en commun qui arrive. A son bord, une chauffeuse à l’air un peu hébété, qui semble avoir été sortit trop promptement de son sommeil, la pauvre.
Je vais vous passer les détails inutiles du trajet, venons-en à la gare. Après avoir prit le billet que j’avais préacheté sur internet pour gagner du temps, je me rendais devant le panneau d’affichage. Ici, il paraissait grand, mais à la gare de Lyon, il aurait parut ridicule. Cette ville, ou la grandeur de la petitesse. J’étais cependant ravie, pile dans les temps, le train ne tarda pas à arriver, ce qui m’évitait d’attendre trop longtemps dans le froid. Pourtant, pour une fois, j’étais habillé chaudement ; Un slim noir surmonté de bottes assorties qui montaient presque jusqu’aux genoux, un décolleté à faire s’insurger un saint, le tout, caché derrière un imper mi-long noir, celui qui a les poches trouées. Oui, aujourd’hui je suis sobre. Tout de noir vêtu en ces temps gris, j’espère passer inaperçu et piéger la plupart des « participant(e)s ».

Le train mis donc une heure quatre pour arriver à destination. Et comme je suis prévoyante, j’avais prit l’itinéraire des métros à prendre pour me rendre jusqu’au Louvre. J’étais déjà venue ici… En février dernier. C’était un bien sympathique mais stressant jour. Je ne l’aime plus. C’est donc pleine de confiance en moi, mes pas rythmés par les battements de la musique que je me rendais au point de rendez-vous. Je m’asseyais ainsi nonchalamment sur une petite avancée en pierre (ou béton, je n’ai pas vraiment fais attention). Un pied sur ce qui me servait d’assise et un autre par terre, j’arborai un air qui ne donnait pas vraiment envie de s’approcher, qui disait un peu « Tu m’touche j’te bouffe ».

Comme prévu, il n’y avait donc pas beaucoup de monde. Loin de là d’ailleurs, peut-être une soixantaine de personnes tout au plus. Je vis alors parmi les présents que certains semblaient chercher quelque chose. Si j’avais bien compté, il y avait un groupe de deux et trois personnes seules. Nous verrons bien qui me trouvera, qui devinera que c’est moi. Je m’amuse mais tente tout de même de cacher mon sourire narquois en me plongeant dans mon téléphone, regardant du coin de l’œil les gens passer. Le groupe de deux passa devant moi, il s’agissait d’un couple. La jeune femme était jolie mais sans plus, à l’image de son conjoint.

« Tu crois qu’il est vraiment venu ? » Demanda alors d’un air inquiet la donzelle tandis que son homme lui répondait un bref « On verra ».

Je riais intérieurement, les laissait filer. Je devais applaudir leur courage et leur audace d’avoir osé se prêter à ce jeu de cache-cache. J’attendais encore un peu. J’avais bien précisé qu’ils n’auraient que quinze minutes pour me trouver, sans quoi je filerai sans rien leur dire. Ils avaient été d’accord avec ce principe. Je pouvais donc espionner l’heure très régulièrement étant donné que j’étais principalement l’œil fixé sur mon cher ami Sam (sung).

« 10h44… » Chuchotai-je à moi-même d’une voix quasiment inaudible.

Je me levais donc, prit mes affaires comme si de rien n’était et commençait à partir dans une direction qui m’était familière : Le quartier japonais. Ou Chinois. En fait, on s’en fou c’est du pareil au même. C’est alors qu’une main se posa sur mon épaule pour me stopper.

« VU ! » Se mit à dire joyeusement une voix rauque. Je me retournais. Il s’agissait d’un jeune homme d’une vingtaine d’année. Pas vraiment beau, pas vraiment moche mais avec un charisme certain. Ses épaules larges ne donnaient pas vraiment envie de se battre avec surtout que le reste du corps paraissait tout aussi carré malgré ses vêtements plutôt « cool » si j’ose m’exprimer ainsi. Il arbore alors un visage légèrement arrondis, très symétrique, dont les cheveux bruns laissés en bataille font ressortir des yeux verts foncés. Je soulève un sourcil d’étonnement. « Voyce, c’est ça ? J’étais sur que tu nous préparais une surprise du genre ! » Commença t-il à rire, enlevant son bras de mon épaule après que je lui ai fait remarquer d’un regard.
« Bravo, tu es le premier – et le seul, à m’avoir trouvé ! Je ne peux que te féliciter. » Je ne sais pas pourquoi, mais à ce moment précis, mon ton sonnait l’ironie malgré toute la sympathie de mon interlocuteur. Ce dernier ne se laissa d’ailleurs pas démonter par cet air peu avenant.
« Tu as d’autres surprises auxquelles on doit s’attendre ou bien c’est la seule ? » Se mit-il a rire.

Il m’énerve, mais il faut que je sois sympathique. Sociabilité, sociabilité.

« Ca sera la seule pour le moment, je ponctuais ma phrase d’un clin d’œil, mais comment as-tu fais pour deviner ? » La question me brûlait les lèvres. C’est vrai quoi ? C’était pas vraiment imaginable… enfin, je pense pas.
« Je ne sais pas… L’intuition masculine certainement ! » Ce joyeux lurons avait l’air de bonne humeur. C’était un peu contagieux car je dois avouer qu’une certaine bonne humeur commençait à me gagner. Fichue empathie ? Aucune idée.

Nous commençâmes à nous éloigner pour nous rendre à un Starbucks Coffee lorsqu’on nous interrompait « A… Att… Attendez ! ». Un autre jeune homme apparemment essoufflé. Il avait l’air d’avoir bien courut, tant et tant que ses joues en étaient rosies. Il tenta de reprendre son souffle se penchant en avant, les mains sur les cuisses. Je le regardais d’un air hautain – je dois l’avouer, avant qu’il ne se relève.

« Salut… Voyce ! J’suis pas… Pas trop en retard ? » S’exprima t-il, s’adressant à l’autre type qui ne put se retenir d’éclater de rire. Notre jeune freluquet, les cheveux noirs mi-long dont les yeux ébènes perlaient un visage légèrement mât ne semblait pas vraiment comprendre. « Il est pas venu ? » Ses phrases étaient ponctuées par des hoquets d’essoufflement.
« En fait tu t’gourres de personne » Indiqua son interlocuteur, me montrant d’un geste de la tête.
« Ah… Ok… Bien joué… ! » Tenta t-il d’articuler.

Nous avons attendu qu’il cesse de souffler comme un bœuf puis partîmes tous trois vers le café… Enfin !

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MessageSujet: Re: La descente (-16)   La descente (-16) EmptyJeu 27 Jan 2011 - 17:17

CHAPITRE 4


Arrivée dans le Starbuck, j’étais ravie de voir que, pour une fois, la file d’attente n’était pas trop longue. Je crois bien que par ce froid de canard, j’aurais pu massacrer n’importe qui du moment que je pouvais commander aussi rapidement que je pourrais m’installer. Et en temps que gentlemen, l’un de mes compère me paya mon Moka. C’est fou comme c’est bon ce truc. Depuis que mon ancien compagnon m’en avait fait goûter, je ne pouvais résister à l’envie d’aller m’en prendre à chaque fois que je remontais à la capitale. Bref, après être monté à l’étage, nous nous installions sur les banquettes près des fenêtres. Je m’installais sur celle qui était contre le mur tandis que mes deux interlocuteurs se plaçaient l’un à côté de l’autre en face de moi.

« Alors… Si nous commencions par le commencement… Comment vous appelez-vous ? » Demandais-je calmement tout en sirotant mon Moka.
« Moi c’est Shawn et toi ? » Dit-il en me retournant la question tandis que le second, le moins imposant, répondait à son tour « Seth, pour te servir… Enfin pas trop quand même ! » Tout de nuance !

Je leur répondis alors d’un qui ne se voulait pas agressif mais ferme qu’ils devraient se contenter de « Voyce ». C’était un pseudo, certes, mais ça me correspondait assez bien. Pourquoi ? Je n’en sais à vrai dire rien. La sonorité, la façon dont on le prononce me plaisait. Il ne fallait qu’un souffle pour que le mot s’échappe et qu’une brise de vent pour emporter les lettres. A la fois doux et tenace, il restait facilement dans les esprits. Et malgré sa provenance, à savoir « voix » en français traduit en anglais « voice » puis légèrement modifié, qui indiquait que je pouvais être une gonzesse, je trouvais qu’il donnait assez bien à douter quand à mon identité sexuelle sur les forums. Mais je vais vous épargner tous ces détails puérils. Notre discussion dura quelques temps et… Pour tout vous avouer, nous n’avons fait qu’évoquer le « sujet » de notre rencontre qu’une seule fois ! Cela pouvait sembler être un comble mais c’était un peu le but : Trouver une excuse pour se rencontre. Mais je me répète. Revenons-en aux faits.

Trois Moka plus tard, nous nous levions enfin pour sortir. Le temps avait filé aussi vite que ces six dernières années. Notre discussion avait été plutôt diversifiée et j’avais apprécié la compagnie de ces deux jeunes hommes qui, malgré tout, étaient un divertissement suffisamment varié et drôle pour que j’affectionne un tant soit peu leur personnalité. Car ils étaient à la fois extrêmement différents mais, étrangement très similaires chacun à leur manière… Un comique qui n’en était pas vraiment un et un philosophe qui n’en était pas vraiment un non plus. En même temps, avec la phrase que j’ai utilisée comme excuse de rencontre, je ne sais pas à quoi j’aurais bien pu m’attendre, si ce n’est à un pédophile. Fort heureusement pour moi, j’étais majeur, dans tous les cas, je ne l’aurais pas intéressé.

Au dehors, la température avait plutôt bien baissée malgré que nous n’étions qu’en début d’après midi. C’est dans ces moments où j’apprécie d’être originaire du Nord, ma résistance au froid étant ainsi plus élevée que la plupart de ces parisiens prétentieux qui jonchaient les rues. A côté de moi, mes camarades se plaignaient d’être congelés. Pauvre d’eux, si j’avais été quelqu’un de plus affable, je pense que je les aurais plains. Mais en l’occurrence, ils pouvaient aller se brosser. Je me moquais alors ouvertement d’eux. Le plus jeune, celui dont les origines m’avaient été confirmées – un amérindien donc, tremblait comme une feuille morte – à en faire pâlir un vibromasseur, et si ce dernier n’avait pas un minimum de maintient je pense qu’il se serait volontiers laissé aller à quelques claquages de dents. L’autre, malgré ses plaintes, semblait mieux résister. Il faut dire qu’il était plus corpulent et plus grand. J’avais vu, il y a quelques années de cela, un reportage sur la chaine six expliquant que plus on était grand moins on avait froid. Je ne sais plus pourquoi d’ailleurs. Mais bon.

« Faudrait essayer de se revoir un jour » lança soudainement Seth à notre intention tandis que je finissais d’attacher cet imper à la ceinture bien trop longue. Je n’eus ainsi pas le temps de répondre que notre Shawn répliqua d’un ton plus qu’enjoué.
« On ne peut plus d’accord avec Seth ! On s’est bien amusé je trouve ! » Décidément, il me frustrait avec son enthousiasme mal placé. Il en fallait peu aux parisiens pour être content d’une rencontre… Enfin, comme dirait ma mère « nous n’avons pas les mêmes valeurs ».

Je me contentais alors d’acquiescer d’un geste de la tête tandis que mes deux interlocuteurs essayaient de me dégriser un peu. S’avançant vers moi, ils enroulèrent chacun un bras autour de mon cou.

« Allez fais pas cette tête Voyce ! On sait bien qu’tu nous aime ! » S’exclaffa Shawn avant de se mettre à rire, bientôt accompagné de Seth qui se permis de me secouer les cheveux avec sa main libre. Heureusement que je n’étais pas pointilleuse en ce qui concerne les apparences sans quoi j’aurais hurlé à l’idée qu’il me décoiffe aussi outrageusement. C’est qu’ils se permettaient beaucoup trop d’choses, je trouve. Je mis alors mes bras sur les leurs, toujours posés autour de mon cou, appuya, me baissa et recula, ce qui eut pour effet de les déstabiliser et de les faire se cogner. Je me mit alors à rire… Mais rire de ce rire si moqueur que je peux avoir dans ces moments là. Les deux jeunes hommes – fichtre que j’avais de la chance d’être accompagnée par de tels éphèbes, dommage que je n’étais plus attirée par personne, se retournèrent vers moi un regard complice.

« Ah ouais… Tu veux jouer à ça… ? » Commença Shawn pendant qu’ils se relevaient. « Tu vas voir… » D’un bond, ils s’élancèrent vers moi.

Je maintenais alors fermement mon sac à bandoulière d’une main et me mit à courir, poursuivit par mes deux camarades. J’étais plus légère qu’eux, avait des jambes plus longues, je ne pouvais pas me faire rattraper… Enfin, ça c’était si mon endurance me le permettait. Certes sur un cent voir deux cent mètres, je pouvais me montrer rapide, mais mes poumons me rappelaient vite à l’ordre. N’ayant pas vraiment besoin de forcer, je ralentis donc et me laissait attraper par mes bourreaux. L’un m’attrapa par la taille, se penchant en arrière pour me soulever pendant que l’autre voulait attraper mes jambes. Ils ricanaient comme des porcs ces débiles. Mais je dois avouer que cet instant de petit jeu ne m’étais pas vraiment désagréable.

Malheureusement… Il ne fût pas de longue durée… Je stoppais de me débattre lorsqu’une énorme voiture noire s’arrêtait sur le trottoir d’en face. Voyant que je m’arrêtais et que je ne portais à présent l’attention que sur cette voiture, Shawn me reposa.

« Voyce ? » Murmura l’un d’eux.

Je ne sais si mon regard était si expressif pour que le ton du murmure se fasse inquiet. J’observais. Mon corps tout entier me disait de fuir mais mon cerveau, à présent troublé par cette voiture qui ne m’était pas inconnue, n’arrivait pas à donner les ordres nécessaires pour que je bouge. Je restais donc fixée ainsi et malgré les appels de mes camarades qui se faisaient de plus en plus insistants, je ne répondais pas. A vrai dire, je ne les entendais que très peu tant mon attention était focalisée ailleurs…

La portière s’ouvrit alors, le laissant apparaitre. Lui. Il sortait calmement, une main sur la portière. Son regard se posait sur moi, le sourire aux lèvres.

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Eugénie Bourbon
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MessageSujet: Re: La descente (-16)   La descente (-16) EmptyVen 28 Jan 2011 - 14:28

CHAPITRE 5


Ce sourire, je le connaissais bien et contrairement à ce qu’il signifiait pour moi, il semblait bienveillant. Mes compères suivaient alors mon regard, me demandant si je le connaissais. J’apportais comme toute réponse un hochement affirmatif de la tête. L’homme qui se trouvait à côté de la voiture était vêtu d’un costard noir sur lequel se trouvait un badge indiquant « Dr. Edenstein Thelonious ». Comment pouvais-je le voir alors qu’il était à moitié caché par la portière ? Tout simplement parce que ce badge, je le connaissais, je l’avais vu tant et tant de fois. Mon cerveau permis alors un unique mouvement à mon corps, un recule d’un pas, ce qui me fit rentrer dans Shawn qui se tenait derrière moi. Les deux jeunes hommes ne savaient pas vraiment comment réagir. A mon avis, ils devaient hésiter entre me laisser en tête à tête avec le nouvel arrivant ou nous faire partir d’ici.

L’homme en costume noir, Thelonious donc, s’approcha à pas assurés vers moi. Avant de s’arrêter à un mètre du trottoir sur lequel je me trouvais.

« Tu n’as pas été facile à retrouver ! Nous nous sommes inquiété tu sais ! » S’exclama t-il d’un ton absolument courtois et chaleureux. Sous l’effet de cette intonation, Seth et Shawn semblaient plus détendus. Pas moi.
« Et moi je me suis inquiété que vous me retrouviez. » M’exprimai-je pleine de dégoût et de rancœur.
« Voyons… Il ne sert à rien de prendre ces faux airs avec moi, et tu le sais bien… » Sa tête chancelait de gauche à droite comme pour discréditer mes paroles. « La Maison ne te manque pas ? »
« Vous êtes venus me chercher ? » Répliquais-je. Mon corps était à présent en alerte, mon cerveau s’était dégourdi un peu et je restais sur le qui-vive.
« C’est exact. Mais nous ne souhaitons pas employer la force, tu sais à quel point cette méthode nous est difficile à utiliser… » Thelonious semblait sincère. Mais je n’étais pas dupe. Mon rire sarcastique en disait long.
« Qui êtes vous ? » Demanda Seth dans un élan de courage. Courage ? Oui car il faut l’avouer, Thelonious imposait un charisme qui ferait frémir presque n’importe qui. Et depuis qu’il était arrivé, une atmosphère pesante s’appuyait sur nos. Et plus j’observais les alentours, plus je me disais que l’absence de parisiens et touristes sur les trottoirs était étrange.

Il tournait alors son regard vers mon camarade. Je le suivais de mes yeux vairons, ma méfiance était accrue.

« Docteur Thelonious Edenstein. Je suis le médecin particulier de mademoiselle »
Expliqua t-il avec son sourire ravageur.
« Médecin personnel ? » Seth me regardait, je le lui rendis tout en hochant négativement de la tête.
« Oui, elle est malade et c’est pour ça que nous devons la ramener à la Maison… » Ce cher interlocuteur semblait sur de lui et feintais un ton compatissant. Je le hais. « C’est pour cela qu’il faut qu’elle vienne avec nous. Pour sa sécurité »

Vous avez déjà vu, Night and Day ? Dans ce film absolument superbe, l’acteur principal donne une recommandation très intéressante à sa partenaire. A savoir que si des agents bien habillés viennent vous parler en vous disant qu’il faut que vous les suiviez pour votre sécurité… C’est qu’ils vont vous tuer.
J’aurais aimé que cette maxime soit fausse, mais dans mon cas, je ne pouvais être certaine de rien. Ce docteur m’inquiétait, sa présence me dérangeait. Il fallait soit qu’il parte, soit que je parte… Mais comment ? Je le connaissais que trop bien pour savoir qu’une fuite entrainerait une réaction en chaine que trop malheureuse pour les alentours… Je me devais d’attendre le bon moment… Je me tournais vers mes deux partenaires, prenant un faux air décontracté.

« Allez-y, rentrez chez vous, ça va aller. »
Mon ton étrangement léger – contrairement à celui que j’avais prit pour la majeur partie du temps que j’avais passé avec eux, décontenança Shawn qui hésita à partir. Pas bête la bête comme dirait ma mère. Je les poussais à partir en les poussant des mains, leur faisant des gestes du style « houste ». Passé l’angle de la rue, je reportais mon attention sur Thelonious.
« Ravi que tu sois devenue raisonnable, numéro trois cinq sept deux. » Le sourire en l’air, l’expression de vainqueur. Il s’avança alors plus vers moi, sortant de sa poche une sorte de bracelet métallique. A quelques centimètres à présent de moi, il me prit le bras pour me le passer. « Il aurait été dommage de perdre un projet qui nous a autant couté… »

Voilà le moment. Maintenant qu’il jubilait, j’allais lui montrer que, quoiqu’il arrive, celui qui me mettra la main dessus n’est pas né. Je lui attrapais le poignet avec ma main de libre et le serra. En moi, quelque chose se déclencha… Un mécanisme. Ne pensez pas que ceci est une figure de style, car ce n’en est pas une. Sous la pression, Thelonious dû me lâcher, poussant quelques cris de douleur étouffés. Je continuais jusqu’à entendre un léger craquement qui ne laissa pas mon interlocuteur le privilège de se retenir encore. Je souriais.

« Que le jeu commence. »

L’adrénaline montait en moi. Le cri du docteur retentissait comme une alarme et immédiatement, des camions déboulèrent dans la rue, faisant crisser les pneus sous les brusques coups de freins dans les virages. S’arrêtant, une vingtaine de soldats on ne peut plus équipés et blindés s’approchèrent, pointant leur arme sur moi. Ils n’avaient pas de chance, c’était trop tard. Une fois activée, il n’y avait que deux solutions pour m’arrêter : Me laisser ou me tuer.
D’un bond rapide, je sautais sur l’un des soldats, lui attrapant son fusil d’assaut de la main gauche. Je me baissais et tournait rapidement, lui faisant perdre l’équilibre. Arrachant ainsi son arme, je commençais à tirer sur tout ce que je voyais. La précision de mon ouïe alors me permettait des tirs précis, qui faisaient mouche. Je me déplaçais de corps en corps avec une agilité accrue, celle d’un félin tandis que la force que je mettais dans mes coups ne pardonnait pas. Courant à toute vitesse, je sautais, genoux devant, sur un des derniers soldats encore debout lui cassant les clavicules et le sternum dans un boucan qui aurait fait frémir plus d’un adepte de film d’horreur tout en prenant sa tête entre mes mains. A ce moment, j’élevais mes jambes en arrières et fit balancier pour soulever l’homme tout en lui tordant la nuque en plein vol. Atterrissant, je fis quelques saltos pour atterrir sur le dernier l’assommant sous le choque et la violence de mon assaut. Celui-ci resterait vivant. J’osais espérer qu’il dirait à ses potes de ne pas s’approcher de moi.
Je me relevais une dernière fois. La fumée provoquée par les fusils et les impactes de balles sur les bâtiments se dissipa, laissant apparaitre le visage déformé par la colère de Thelonious, portable à l’oreille.

« Appelez des nettoyeurs… Tout de suite ! » Ragea t-il.

Je lui laissai voir mon sourire de vainqueur avant de m’en aller, escaladant avec souplesse l’immeuble abimé devant lequel je me trouvais. J’avais eut de la chance cette fois-ci, ils n’étaient pas nombreux. Mais une chose était certaine. Ils reviendraient, ils voudront me récupérer. Je ne sais pas encore pourquoi, et à vrai dire, je m’en moque. Ils m’ont prit quelque chose de précieux et veulent à présent m’enlever la seule qu’il me reste : Ma liberté. Et bien soit. Tentez messieurs, tentez… Mais ne vous attendez pas à ce que je me laisse faire. Car comme Cyrano de Bergerac, je lutterai et ce, même jusqu’à la mort, mais je conserverai… Mon panache.

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