Lady Oscar - André Forum site Lady Oscar - La Rose de Versailles - Versailles no Bara - Berusaiyu no Bara - The Rose of Versailles - ベルサイユのばら |
|
| |
Auteur | Message |
---|
Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Ven 6 Juin 2014 - 23:57 | |
| Journal très intime de Josh Lyman
Je t'ai vue aujourd'hui Donna...et désormais je sais que tout est fini. Tu voulais revenir, nous aider dans cette campagne, mais dès que tu as commencé à parler les souvenirs sont revenus en moi: je t'ai vue m'abandonnant sans un mot, sans un pardon, pour te mettre au service de Russell que tu savais que je détestais! Je t'ai revue inventant des slogans pour rabaisser le Député, j'ai revu le mépris dont tu m'abreuvais au début de cette primaire, quand on me disait mort politiquement!.. Et je me suis souvenu que malgré tout ça tu me manquais tous les jours... J'ai des torts dans cette histoire, ça je le sais, mais j'ai gagné!.. Et je ne peux pas me permettre d'engager une protégée de Russell quaund nous avons neuf points de retard dans les sondages, quand il faut que je m'occuppe de créer une bonne ambiance entre Santos et Léo, surtout pas toi!.. J'ai mesuré aujourd'hui à quel point tu m'avais fait mal. Tu penses que j'ai refusé ton aide par vengeance mesquine du vainqueur? ("Il y avait de ça quand-même, non?") C'est possible et c'est ce que je dois faire croire à tout le monde ici, moi y compris, mais la vérité, que je ne perçois que trop nettement maintenant que je suis seul, dans l'obscurité de cette chambre d'hôtel, c'est que tu m'as déchiré le coeur, Donna. Je t'ai tout donné! Sans moi jamais tu n'aurais été dans le métier! je t'ai sauvé je ne sais combien de fois! et tu t'es battue contre moi!.. Et brillamment avec ça... C'est fini Donna. Jamais plus je n'écrirai dans ce carnet. J'y aurai au moins appris que je n'ai définitivement pas le droit d'aimer...
Donna hocha tristement la tête. Elle se souvenait parfaitement de cet entretient, des mots qu'il lui avait craché, de la colère à laquelle il s'était laissé aller... Mais elle se souvenait aussi de la douleur de son regard, de son "Tu me manques tous les jours Donna..." qui lui avait échappé. Elle s'était alors sentie humiliée comme jamais mais elle n'avait pas renoncé!.. Car au fond elle savait bien que cette leçon n'avait pas été fondamentalement injuste, ni imméritée... "Tu ne m'as jamais fait aussi mal que ce jour-là, Josh. Et je n'ai jamais pu t'en en vouloir..." *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Lun 9 Juin 2014 - 1:09 | |
| Journal très intime de Donna Moss
Je vais revenir, Josh! J'ai reçu un coup de fil de Lou et dans deux heures je débarque dans le staff de campagne et je vais, comptes-y, donner tout ce que j'ai dans les tripes et dans la tête!.. Je me doute bien que ton accueil ne sera pas des plus chaleureux mais je suis prête à te répondre, à te crier dessus si nécessaire, mais je ne lâcherai pas. J'y suis arrivée! ("Oui, tu y es arrivée..." commenta Josh, encore rêveur) Depuis le début je cherchais l'ouverture, j'ai regardé le débat télévisé avec un bonheur dont je n'aurais jamais pu me douter. Mais j'ai senti que la campagne s'embourbait et quand Lou a lancé cette annonce j'ai immédiatement foncé dans vos Q.G. en taisant mon passé. Et j'y suis arrivée! Je reviens en politique, en soutient enfin du candidat que je veux au plus profond de moi comme successeur de Bartlet, et je te reviens... Je sais comment tu fonctionnes et je veux croire que dans ces moments-là tu auras besoin de moi. Je te montrerai que tu peux de nouveau me faire confiance, tu sauras que mon expérience avec Will n'aura pas été inutile, et si nous devons perdre nous perdrons ensemble. Professionnellement nos destinées, que tu le veuilles ou non, sont de nouveau liées. Et une autre lumière s'est rallumée en moi... Je prie pour qu'elle ne soit pas la promesse d'une nouvelle désillusion...
Josh sourit en repensant à ce retour qui l'avait pris de court, à cette colère qui l'avait envahi en la voyant de nouveau dans ce Q.G., mais il se connaissait trop pour ne pas savoir qu'on ne nie jamais mieux les faits qui nous crèvent les yeux, et que ce retour avait été pour lui un don du ciel...
Journal très intime de Josh Lyman
J'avais promis de ne plus réécrire dans ce carnet mais tu es revenue comme la marée et de nouveau je me sens envahi par cet horrible cocktail de colère et de joie, d'agacement et d'espoir... J'ai tenté de te faire mal, de te recracher tout ce que je te reprochais, mais peut-être y ai-je mis un peu trop de violence pour paraître crédible à quiconque me connait bien, comme toi par-exemple... ("En-effet mon lapin... sourit Donna) Avec le calme relatif de la soirée je dois bien admettre que la seule chose dont j'ai envie maintenant c'est de hurler de joie et de te serrer dans mes bras... Tu ne t'es pas démontée face à moi, tu m'as défié et levé la voix: comme tu as changé Donna... Et comme j'aime ça! Jamais je ne l'admettrai devant toi mais aujourd'hui j'ai été fier de toi comme je ne l'avais jamais été. Comme c'est étrange... Ce matin je ne croyais plus en nos chances de victoire malgré le changement draconien de l'équipe de campagne que nous avons imposé, Lou et moi, et ce soir j'ai l'impression que nous sommes enfin sur la bonne ligne, que nous allons marcher aussi loin que possible, car tu es avec moi désormais. Ca fait plus d'un an que je ne m'étais pas senti aussi bien, aussi optimiste, aussi confiant malgré notre retard dans les sondages... Tu es revenue! Juste au moment où j'avais le plus besoin de toi et où je désespérais de jamais te revoir. Serais-tu une fée, Donna?..
Donna rigola à ces derniers mots. Elle était encore fière de son retour, surtout de la façon dont ils avaient retrouvé aussi rapidement leur complicité d'antan tout en n'étant pas aussi collés l'un à l'autre, ce qui leur avait permis de se voir plus totalement... Josh avait raison, se dit-elle, le ciel leur avait paru dégagé d'un coup. Malgré l'affaire de haute-trahison dont était accusé Toby dans le même temps (ce qui avait conduit C.J. à engager Will qui avait ainsi pu montrer ses talents innés de chargé de presse). Malgré le retard dans les sondages. Malgré certains stratèges Démocrates qui avaient essayé de pousser Santos à se débarrasser de son Josh...
Journal très intime de Donna Moss
Les chiens seront toujours sur tes talons, Josh! Mais Léo a enfin rappelé au Député ce qu'il te devait et leur a rabattu le caquet: tu es sauvé... Non! décidément en matière de politique politicienne je suis trop limitée. Mais en te voyant tout seul, doutant de toi, j'ai essayé de te réconforter et je te connais assez pour savoir que j'y suis pas trop mal arrivée. C'est peut-être ça mon truc... En tout cas travailler avec toi est toujours aussi enivrant...et tu sais que tu pourras toujours compter sur moi si tu as un coup de moins bien. On va y arriver Josh, il faut y croire!..
Journal très intime de Josh Lyman
Je t'observe, Donna. Je t'entend... Tu as une façon spéciale de parler aux gens, qui les rend meilleurs, plus confiants, plus modestes _parfois_ me concernant, (Donna éclata de rire mais se remit rapidement à la lecture) moins bornés dans leurs certitudes, plus ouverts. Qu'as-tu dit à la femme du Député pour qu'elle devienne d'un coup moins agressive, aussi encline à supporter les désagréments personnels engendrés par la campagne? En tout cas tu nous a soulagé d'un grand poids... Maintenant il faut nous y remettre, essayer d'y croire jusqu'au bout! La campagne est loin d'être terminée, Léo a massacré Sullivan dans le duel des seconds couteaux: nous sommes toujours en course!.. Et je compte sur toi plus que tu ne peux l'imaginer pour éviter de commettre LA faute qui nous condamnerait pour de bon...
Donna réfléchit quelques instants: les dates ne lui revenaient pas précisément en mémoire mais en rassemblant ses souvenirs elle pouvait dire que ces mots avaient été écrits moins d'une semaine avant LA chose. Moins d'une semaine avant LEUR... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Mar 10 Juin 2014 - 2:40 | |
| Journal très intime de Josh Lyman
CA s'est produit... Et dans le fief de Vinick! Lui qui avait toujours âprement défendu le nucléaire, qui avait même pesé pour la construction de cette centrale, se retrouve piégé par ses prises de position! ENFIN! Le peuple américain a vu, dans le fief du candidat Républicain, les dangers d'une telle industrie, et il sait bien que si la faille de San-Andreas avait fait des siennes ça ne serait pas deux techniciens mais des centaines de milliers de citoyens qu'on pleurerait ce soir!.. Quelle journée avons-nous vécu! Il fallait se taire, ne pas faire la moindre allusion aux responsabilité de Vinick dans la construction de cette centrale, laisser les journalistes faire leur boulot d'investigation...en priant pour qu'ils le fassent avant que Vinick et Bartlet se rendent sur place (chose normale au demeurant [l'écrire permet de l'admettre intellectuellement]: Bartlet est notre Président, Vinick gouverneur de Californie...): le soutient du Président aurait absous Vinick de toute faute, de toute souillure... J'étais comme fou à ne rien faire! Et j'aurais commis une énorme erreur si tu n'avais pas été là, Donna... Tu as su me calmer, ne jamais me quitter des yeux, me dire patiemment ce que je savais pertinemment mais que je n'aurais pas pu m'empêcher de gâcher par mon impatience, mon impulsivité, tous ces défauts que j'ai toujours eu et dont tu as toujours su me protéger... Donna, sans toi je serais un inutile, un parasite dans les plus belles machines: tu es ma pierre de touche, la seule bouée qui me permet de ne pas me noyer... Depuis que tu es revenue je me sens enfin heureux: c'est la première fois de ma vie que mon stress et mon cynisme sont des handicaps et non des refuges à cette tristesse que d'ordinaire je traine toujours en moi... Je t'ai pardonnée Donna, en fait dès le soir où tu es revenue, où tu M'ES revenue... Je vais dormir quelques heures car je n'ai rien de mieux à faire, car je ne peux qu'espérer que les sondages de cette nuit confirmeront que cette campagne est relancée, que nous avons désormais une réelle chance de l'emporter. A tout à l'heure Donna!..
Donna sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine. Ses mains étaient prises de tremblements incontrôlables. Elle ne pouvait pas parler, elle ne pouvait même pas organiser une pensée. Elle dut se lever, aller chercher la bouteille de whisky et boire deux verres cul sec pour pouvoir de nouveau simplement respirer normalement... Elle savait ce que la suite allait lui narrer... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Mer 11 Juin 2014 - 2:22 | |
| Journal très intime de Donna Moss
J'ai tout juste le temps avant de repartir pour la journée... Le sondage nous avait certes été plus que favorable, tu venais de te réveiller, peut-être que ça ne signifie rien pour toi mais... Josh c'est toi qui a pris l'initiative! C'est toi qui m'a embrassée!.. J'ai senti ton goût, je me suis abandonnée, je n'ai pas voulu te lâcher avant l'arrivée des autres. Tu avais un regard ("C'est la première fois que je te voyais vraiment...")... Josh, est-ce que je dois y croire? Je te connais mieux que n'importe qui mais ton cœur demeure une contrée inconnue pour moi, dans laquelle je n'ai jamais voulu _ou osé_ aller. Je dois y croire, Josh? Je dois y croire??.
"Tu m'aimais tant que ça?.." murmura Josh, bouleversé tant par les mots qu'il lisait que par le tremblement de la plume de sa bien-aimée. Il s'abandonna au souvenir de ce premier baiser...et sourit en repensant à la réaction d'adolescents que tous les deux avaient eu face à cette surprise qui lui avait semblé tomber du ciel...
Journal très intime de Josh Lyman
Je ne sais pas ce qui m'arrive Donna. Il y a une demi-heure je t'ai embrassée et je ne sais pas ce qui me perturbe le plus: le souvenir de ton gout? Le bonheur que j'ai éprouvé en prenant tes lèvres? La profondeur de tes prunelles quand tu y es revenue? Ou le fait que ça m'ait semblé si naturel?.. Et toi Donna? Comment ça a été pour toi? ("Ca a été..." commença Donna mais sa gorge était trop nouée pour qu'elle puise continuer) Je ne sais pas ce qui nous arrive Donna... Est-il possible que nous nous soyons tourné autour depuis toutes ces années sans jamais oser nous parler de cœur à cœur?.. Quand je t'ai regardée, Donna, j'ai éprouvé quelque-chose que je n'avais encore jamais éprouvé: l'envie profonde, viscérale, que le temps s'arrête, de rester toujours face à toi, simplement à te regarder sourire. Est-ce possible que je me rende compte seulement aujourd'hui que depuis toutes ces années j'aie toujours été amoureux de toi sans m'en rendre compte?.. Et toi Donna? Je sais que tu avais jadis le béguin pour moi mais...tu l'as encore? Aujourd'hui, en plus de mon devoir de réagir à ces sondages fabuleux qui nous donnent pour la première fois gagnants à quinze jours du grand rush final je devrai absolument essayer de répondre à ces deux questions. J'ai peur, Donna. Peur de moi. Peur de toi. Et je ne vais pas me dévoiler si vite à toi, d'autant moins que nous bossons ensemble, seulement...si ce que je ressens est vrai je vois mal comment je pourrai te le cacher...
"Au moins, toi, tu savais que tu avais peur..." sourit Donna en repensant à cette journée si particulière... Elle s'était attendue au fait que Josh ait eu peur, mais elle ne s'était pas rendue compte que sa peur à elle était tout aussi réelle...et qu'elle était beaucoup moins armée face à son effet "à retardement"... Néanmoins ces jours si épuisant précédant l'élection avaient pour elle ressemblé davantage à une voie céleste qu'à autre chose... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Jeu 12 Juin 2014 - 0:46 | |
| Journal très intime de Donna Moss
Je sais maintenant, Josh... Tout aujourd'hui je t'ai observé: je t'ai vu me dévorer des yeux, avoir des crises de joie disproportionnées, sauter au cou de tous les membres de l'équipe...sauf de moi... J'ai eu peur, Josh, et je m'étais même résignée quand j'ai voulu en parler à C.J. ("Josh tu n'es qu'un triple idiot..." maugréa Josh) Mais elle m'a, à sa façon, poussée à ne pas abandonner: elle était enthousiaste comme une gamine, et j'ai recommencé à rêver. Et ce soir, après cette merveilleuse journée qui me fait de plus en plus penser que nous avons une chance très réelle de gagner cette présidentielle, j'ai tenté ma chance: je t'ai laissé en évidence la clef de ma chambre. J'ai vu ton regard planté dans le mien, ton sourire timide et _j'en jurerais_ ébloui... ("Le MIEN??! Tu ne confonds pas avec un miroir, Donna?..") Ces idiots ne t'ont pas laissé le temps de te décider mais le sourire que tu m'as lance ne trompait pas: TU ES AMOUREUX DE MOI, JOSH!.. C'est un bonheur que j'aie ce journal pour m'épancher: je peux y écrire cette vérité en étant sûre que ni toi ni personne ne saura que je suis en train de pleurer. ("Donna..." murmura Josh en carressant doucement le papier) Je vais agir, Josh: je ne t'attendrai pas sagement. Je te parlerai, je te montrerai les couples que cette campagne a formés dans l'équipe: je t'aime Josh, et personne ne pourra s'opposer à un "nous deux". Pas même toi. Pas même moi...
Josh sourit en repensant à cette dernière quinzaine de campagne, le soutient de ces vedettes aussi généreuses que déterminées à faire entendre leurs combats à vrai dire très philanthropes comme Ben Afflek et surtout John Bon Jovi, véritable ange de patience et de gentillesse avec les enfants du Député. Il se souvint avoir attendu ce tête à tête avec sa bien-aimée sereinement, sans le forcer, certain qu'il allait arriver au bon moment... Il pensa en souriant que c'était la première fois que son coeur avait eu une intuition aussi solide...qui ne l'avait pas trompé... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Mer 18 Juin 2014 - 0:07 | |
| Journal très intime de Donna Moss
Je me suis octroyé quelques minutes de repos sans toi pendant que tu attends les résultats du Texas et du reste du Midwest... Comme prévu nous avons perdu la Floride et nous n'avons pas fait le plein en Nouvelle Angleterre, mais les résultats du nord et en particulier de l'Illinois et de la Pennsylvanie permettent de penser que la victoire est proche!.. Mais tout peut changer d'un instant à l'autre et peut-être avons-nous trop misé sur les états à forte population latino-américaine... Si nous perdons le Nouveau Mexique et l'Arizona c'en est quasiment fait de nous... Mais je ne peux pas m'empêcher d'être heureuse, Josh, car ce matin, et il y a quelques heures encore, nous avons fait l'amour... (Josh ferma les yeux quelques instants pour tenter de ressaisir la plénitude de ce moment...) Hier soir nous sommes restés les derniers debout, tu as pu voir les couples tellement divers qui s'étaient naturellement formés dans l'équipe ("Ca pour sûr!.." rigola Josh en songeant que cette campagne avait fait naître au sein du cercle très fermé des intimes de Santos plusieurs couples dont un d'un écart d'âge de presque quinze ans...et un autre homosexuel [et elles avaient l'air de beaucoup rigoler...]) et je t'ai aiguillé sur nous... Je savais que tu n'avais pas eu d'aventures et quand tu m'as regardée dans les yeux j'ai vu à la fois cet espoir, cette peur, ce tact et ce désir que depuis trois semaines je ressens et qui m'a toujours fait rêver... Mais hier soir j'ai voulu que tout ça devienne vrai: je devais montrer de la force et ne pas _ne plus!_ te cacher mes propres sentiments. Je crois que je t'ai souri, j'ai anticipé tes doutes et j'ai attendu. Ton regard avait l'intensité de la flamme qui t'anime dans tout ce que tu fais ("Le tien aussi ma grande..." murmura Josh dont le sourire éclairait tout le visage) et j'ai compris que nous allions le faire... Cette nuit a été la plus belle de toute ma vie... ("De la mienne aussi...") Mais ces sangsues ne m'ont pas laissé le temps d'aller nous chercher du café ce matin ("Ces "sangsues"?!" s'esclaffa Josh) et ont squatté ta chambre: c'est un miracle qu'ils n'y aient pas retrouvé mes collants... Le jour décisif pour nous et pour le pays avait commencé! Mais à midi je n'ai plus tenu: tu voulais te reposer et moi j'avais plus envie de toi que jamais. Sexuellement nous faisons de plus en plus de prouesses Josh, tu ne trouves pas? Et en plein jour s'il te plait... Je ne sais pas si les autres sont au courant pour nous deux... A vrai dire j'y penserai demain ou après demain mais pas maintenant. Je t'aime Josh! Et nous allons gagner! Je vais redescendre maintenant pour guetter avec toi le résultat du Texas...
Josh sentit son cœur battre douloureusement dans sa poitrine... IL avait appris à ce moment-là les résultats du Texas mais Donna n'était pas avec lui. Il savait que moins de deux minutes après que son amour ait écrit ces lignes elle avait reçu un appel humide d'Annabeth... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just
Dernière édition par Sudena le Ven 9 Oct 2015 - 4:01, édité 1 fois |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Ven 4 Juil 2014 - 18:10 | |
| Journal très intime de Josh Lyman
Il ne reste plus qu'un Etat à attribuer, qui va décider de toute cette élection... Je suis seul dans ma chambre, tu es partie rejoindre les autres et je te rejoindrai très bientôt. J'avais besoin d'être seul. La nouvelle m'est tombée dessus par surprise, avant même que les résultats du Texas soient arrivés. En voyant ton visage j'avais compris que quelque-chose se passait, mais j'étais à mille lieues de m'imaginer CA!.. Quand nous sommes arrivés dans cette clinique je ne pouvais pas penser à autre-chose qu'à une issue heureuse. ("Moi non-plus..." murmura Donna) Et quand Annabeth m'a dit que c'était fini mon esprit est parti ailleurs pendant quelques secondes. La dernière chose dont je me souviens de ces cinq minutes c'est qu'elle a foncé sur moi en pleurant et que je l'ai machinalement prise dans mes bras. Après c'est le trou noir... J'ai commencé à me réveiller peu à peu, j'ai appris qu'on avait gagné le Texas, puis qu'on avait perdu la Californie pour quatre-vingt mille voix près, mais j'étais dans un état second. Je me suis raccroché à toi comme jamais Donna: tu ne m'as pas lâché d'une semelle, tu es toujours restée là, je sentais ton regard posé sur moi: tu me permettais de laisser échapper un peu ma douleur et ainsi de rester lucide pour les affaires politiques. En te regardant dans les yeux j'ai vu le même voile de larmes qui recouvrait les miens. Mais c'est toi qui a été la plus forte. Il y a une demi-heure, quand nous nous sommes isolés et que la politique s'est temporairement éloignée l'évidence m'est apparue en pleine face, aussi terrible qu'irrémédiable: Léo était mort! Et c'est toi qui m'a permis de me vider: toi qui m'as serré contre toi, toi qui m'a bercé, toi sur qui j'ai pleuré tout ce que je pouvais pleurer... Comment peux-tu être aussi forte Donna?.. ("Parce que je t'aime...") Je vais aller respirer deux minutes dans le couloir et j'irai tous vous rejoindre: 266 grands électeurs pour Vinick, 267 pour Santos: les cinq du Nevada détermineront le vainqueur! Mais pas question de pinailler ou de contester le résultat: pas nous, pas maintenant!.. Ce ne serait pas digne de Léo! Ce ne serait pas digne de nous principes! Ce ne serait pas digne de moi, ni de toi... Je t'aime Donna. Dans cette élection je me suis aliéné Toby, j'ai perdu Léo, je vais peut-être perdre la Maison Blanche, mais j'ai gagné le bonheur de t'aimer et d'être aimé par toi. Et cela plus jamais je ne veux le gâcher... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just
Dernière édition par Sudena le Ven 9 Oct 2015 - 4:02, édité 1 fois |
| | | TIGRESSE Soldat Alain
Age : 48 Nombre de messages : 3854 Date d'inscription : 20/07/2012
| | | | TIGRESSE Soldat Alain
Age : 48 Nombre de messages : 3854 Date d'inscription : 20/07/2012
| | | | TIGRESSE Soldat Alain
Age : 48 Nombre de messages : 3854 Date d'inscription : 20/07/2012
| | | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Ven 11 Juil 2014 - 23:57 | |
| Journal très intime de Donna Moss
Quelle journée, Josh! Par quels tourments sommes-nous passés, combien de larmes avons-nous dû ravaler, pour nous retrouver maintenant ici, toi prenant ta douche, moi en train d'écrire, je pense aussi brûlants de désir l'un que l'autre... J'ai réussi à être forte tout aujourd'hui: je savais que tu allais craquer et qu'il faudrait que je sois là, alors j'ai ravalé ma propre peine, je ne voulais pas te laisser, je ne voulais pas te quitter... ("Je suis désolé de t'avoir imposé ça Donna: après la mort de Léo je ne me suis plus senti tout à fait dans la réalité pendant plusieurs heures...") C'était normal: tu aimais Léo comme un père, et tu devais remotiver toute l'équipe qui attendait que tu dises comment faire avec cette nouvelle, et comment analyser les résultats qui arrivaient. Je t'ai laissé juste quelques minutes après que tu te sois enfin vidé ("Tu m'as une nouvelle fois sauvé..."), mais quand tu es revenu dans cette salle je me suis placée derrière toi. Car quel qu'ait été le résultat je voulais absolument que tu me voies en premier, que je soies toujours associée au moment le plus important de ta vie... Et ON A GAGNE!!! (les mots avaient été écrits avec tant de force que le papier en était un peu froissé ce qui fit sourire tendrement Josh) Tous ces mois d'efforts, de travail permanent, tous ces moments où nous nous sommes perdus, puis haïs, puis retrouvés, puis aimés, en passant par nos périuodes de doutes, de pessimisme, puis d'espoir, puis d'exaltation, puis de surmenage, pour enfin arriver à ce jour où nous avons enfin fait l'amour, puis appris la mort de (le coeur de Josh battit anormalement fort en voyant ces mots raturés et cette phrase incomplète...) puis su que nous allont revenir travailler à la Maison Blanche, avec cette fois-ci un Parlement à majorité Démocrate!.. J'ignore de quoi l'avenir sera fait pour nous, je veux y croire et je suis tellement heureuse en cette minute que j'ai envie que cette nuit ne finisse jamais: je serais prête à tout recommencer pour arriver à ça... Josh: j'ai peur!..
Josh éclata de rire en lisant la dernière phrase: "Ca, j'ai cru m'en rendre compte dans les semaines qui ont suivi..." Mais son hilarité laissa rapidement place à l'émotion: Donna n'avait pas réussi à écrire que Léo était mort, comme _il s'en rendit soudain compte_ elle n'avait pas pu le dire à voix haute... Il se souvint de sa conversation avec Santos dans les couloirs juste avant les résultats, comment ce-dernier avait su trouver les mots pour le rassurer quant à la suite des événements, quels qu'aient alors pu être les résultats. Il se souvint du visage rayonnant de sa Donna quand la victoire avait été annoncée, comment ils étaient tombés dans les bras l'un de l'autre avec pendant quelques secondes cette impression que le monde n'existait plus autour d'eux... Il se souvint enfin, et celà lui fit retrouver son hilarité teintée d'un certain orgueil tendrement ironique, de l'attitude de sa bien aimée après quelques semaines de vie (à peu près) commune: una attitude d'adolescente immature et apeurée qui l'avait complètement décontenancé... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Ven 18 Juil 2014 - 1:21 | |
| Journal très intime de Donna Moss
Devant toi je me donne le beau rôle et j'essaie de t'impressionner mais au fond de moi je suis totalement perdue et absolument incappable de raisonner normalement... Je pense d'ailleurs que tu l'as constaté. ("Ca pour le constater!.." s'exclama Josh, plié de rire) J'ai envie que ça continue, j'ai besoin que ça continue, mais entre le travail qui va reprendre dans très peu de temps et les futures échéances électorales où nous allons forcément être de nouveau très impliqués j'avais peur que la situation... Non! J'avais peur tout court!.. Nous vivons depuis trois semaines un tel bonheur (que ce soit dans nos sentiments que dans nos exploits sexuels [la nuit dernière...j'ai encore des frissons quand j'y repense...]) (Josh hocha la tête d'un air entendu) que quand tu m'as proposé d'aller plus loin que la chambre d'hôtel j'ai été prise d'une panique que je n'arrive pas à expliquer. J'ai essayé de croire, et de te faire croire, que tu allais trop vite ou pas assez et que j'avais besoin de clarté sur ta position vis à vis de nous deux, je ne peux pas me cacher devant ce carnet: je suis tout simplement incapable et d'attendre et d'avancer, et pour vaincre ma peur je t'ai obligé à "prendre la main". Je t'ai laissé un mois: c'est le maximum que je puisse tenir... Je sais: je croyais que tu étais handicappé gravement au niveau des sentiments...et je suis obligée de constater que je te concurrence largement dans ce domaine... (Josh se mettait le poing dans la bouche pour ne pas hurler de rire) Mais j'ai si peur, Josh!.. Je sais que c'est idiot mais j'ai peur, j'ai peur, j'ai peur...
Josh tenait le carnet de sa bien-aimée comme un bébé. Il avait toujours le sourire aux lèvres et luttait contre le fou-rire, mais l'attitude de sa Donna s'éclairait d'un coup pour lui: cet ultimatum qu'il avait tout d'abord pris pour une épreuve à lui lancée, l'incompréhension qui en avait résulté... Tout cela devenait à la lecture de ce passage une preuve d'amour supplémentaire d'autant plus touchante qu'elle avait la fragilité de l'adolescence... Il se souvint de ce dîner à la Maison Blanche (l'un des derniers de l'administration Bartlet) et de l'attitude de C.J. envers Danny qui l'avait, à lui aussi, totalement décontenancé... Il se promit d'appeler son vieil ami le lendemain pour lui faire part de sa "découverte"...
Journal très intime de Josh Lyman
Les billets sont réservés, le député m'a donné mon congé et ne m'en a pas voulu pour mon attitude démeusurée et à vrai dire totalement tyrannique et inexcusable envers l'équipe, ("Surmenage quand tu nous tient..." chantonna Donna qui, elle, savait bien comment Josh manifestait une overdose de stress) j'attends de te faire la surprise mais je pense bien qu'elle te plaira et qu'ainsi j'aurai réussi à te prouver que je t'aime et que je veux continuer ce voyage avec toi... ("Tu voulais me... Donna, tu n'es qu'une pauvre cruche!") Tu m'avais donné un mois, ça n'a finalement mis que deux jours. Et cela est dû à un homme merveilleux, un homme que j'ai réussi à faire revenir travailler à la Maison Blanche où sera pour moi le bras droit que j'ai toujours vainement essayé d'être pour Léo, ("Quand le bras droit est plus intelligent, le corps le rejette..." murmura Donna, maudissant le fait qu'il ne soit pas là pour l'entendre) un homme qui s'était sacrifié pour ses idéaux, un homme qui faisait, avec Toby, Léo et C.J., partie de la Dream Team du premier mandat de Jed Bartlet, un homme qui hier m'a passé le savon que je méritais et qui m'a convaincu de me reposer quinze jours (et ça, personne d'autre que lui n'aurait réussi), mon meilleur ami depuis toujours que j'aiderai à devenir Président dans huit ou douze ans: Sam Seaborn! (Donna rigola devant cette dithyrambe qui lui rappelait à quel point Sam leur avait manqué pendant toutes ces années...) Il m'a apaisé le coeur et la conscience comme il a toujours su me comprendre, mais il ne sait pas pour nous deux, et je n'ai pas eu envie de lui en parler, pas avant que nous revenions... Quinze jours au soleil, à ne penser qu'à nous, à oublier cette folie qui finalement, comme l'a dit Sam, nous habite de travailler à faire de la politique, et ainsi à tenter de rendre plus heureux des millions d'êtres humains. Réussirons-nous, nous, à être enfin heureux? Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je me plais à vouloir le croire...
Le carnet de Josh s'arrêtait à ces mots, bien que plusieurs pages fussent encore blanches.
Journal très intime de Donna Moss
Je ne sais pas d'où t'es venue cette idée, Josh, ("De Sam.") mais j'ai l'impression de nager déjà dans le bonheur! Il ne t'a fallu que deux jours pour prendre cette initiative que j'appelais tellement et que j'aurais été incappable de prendre. Quinze jours au soleil, rien que nous deux, loin de la politique, où tu ne seras qu'à moi, où je ne serai qu'à toi. Il me semble voir déjà le bleu de la mer, les petits parasols dans nos veres à cocktails, mais j'ai aussi hâte d'être dans cet avion et deprofiter de la pénombre et de nos touts premiers instants de vraie intimité, débarrassée de cette horrible peur que je trainais depuis notre première nuit et qui s'est évanouie au moment où tu m'as montré ces billets...
Le carnet de Donna s'arrêtait à ces mots et, tandis que l'aube commençait à pointer à l'horizon, Josh et Donna avaient tous les deux les yeux dans le vide: leurs esprits se rejoignaient à un même endroit, dans cet avion qui les amenait aux Bahamas, au moment du décollage, là où, faisant fi de tout, ils avaient échangé leur plus doux, leur plus long et leur plus merveilleux baiser... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Lun 21 Juil 2014 - 23:23 | |
| Le soleil commençait à-peine à poindre sur Washington quand Josh fut tiré de sa rêverie par un pas dans le tout proche. N'ayant pas le temps de filer en douce et de regagner son bureau il resta immobile après avoir rapidement planqué le journal de Donna dans sa poche. Sam rentra aussitôt après et resta quelques secondes debout, en proie à une profonde réflexion. Il enleva ses lunettes, se frotta le front, se retourna..et fit un bond en arrière en apercevant Josh, immobile dans un coin, qui le regardait fixement, manifestement très mal à l'aise... Ce silence dura quelques interminables secondes, puis Josh bredouilla:
"La peine de mort coûte cher et les statistiques prouvent qu'au moins cinq pour cent des exécutés ont été innocentés par la suite, sans parler des cas où l'erreur judiciaire, quoique non-prouvée, était extrêmement probable. Nous sommes le seul pays occidental à appliquer la peine capitale pour des mineurs, les juges sont élus et donc portés à une sévérité exemplaire pour assurer leur réélection en faisant totalement fi de la séparation des pouvoirs qui devient ainsi purement théorique, en particulier dans les Etats du sud, les seuls qui ont encore appliqué la peine de mort au cours des vingt cinq dernières années... -Sans compter _enchaina Sam qui gardait néanmoins le regard exorbité_ que les statistiques montrent un écart très anormal de condamnés à mort dans les minorités, en particulier noire. La peine de mort n'a aucune portée dissuasive, elle est condamnée sans appel par l'Eglise, elle était considérée abominable dès les premiers états hébreux qui avaient inventé une jurisprudence la rendant totalement impossible dans les faits. De plus elle est amorale en soi: quand on énonce le principe que la vie est sacrée il ne doit souffrir aucune exception, fut-elle pour les actes sacrilèges!.. -Attention Sam _Josh s'était levé_: toi et moi sommes convaincu de l'abomination qu'est la peine de mort: la question est de savoir comment l'abolir... -Carter avait essayé. -Mais il s'était fait massacrer... -Nous ne sommes plus aux temps de la Guerre Froide: nous avons évolué quand-même!.. -Le problème est surtout de préparer l'opinion publique. -Nous avons avec nous l'ensemble du Parlement: profitons-en!.. -Les Etats veulent absolument garder leur indépendance... -Mais si la peine de mort est abolie au niveau fédéral de nombreux états suivront l'exemple. -Encore faut-il que nous gagnions dans trois ans... -On gagnera: l'économie progresse, nous frôlons la plein emploi en particulier dans les Etats clefs, Bartlet fait des prouesses diplomatiques qui nous permettent d'envisager la fin de la guerre au Proche Orient d'ici un an: jamais Président n'a été aussi populaire après un an de mandat...et nous ne relâcherons pas la pression... -Je partage assez ton optimisme pour la Nouvelle Angleterre, les côtes est et ouest et les Etats du nord, mais le Midwest est viscéralement attaché à la peine de mort: presque 70% des gens sont pour là-bas..." Sam réfléchi quelques secondes. "Nous avons gagné le Texas, le Nevada et le Nouveau Mexique. Grâce au vote latino certes mais nous avons gagné!.."
Le visage de Josh s'éclaira.
"Et... _interpella Sam_ -Je t'expliquerai ce que je faisais ici plus tard. -Non, je parlais de l'opinion publique. -Ca ce sera une affaire complexe, mais les positions des Eglises sur la question nous aiderons, sans compter l'impact que peut avoir la Première Dame... Allons déjeuner. -Sincèrement Josh, _Josh se retourna_ tu as passé combien de temps cette nuit à travailler la question? -Et toi? -Je n'ai dormi que deux heures..._les deux s'échangèrent un rire_ Mais tu ne m'as pas répondu... _Josh regardait dans le vague_ Tu n'as pas fermé l'œil de la nuit, n'Est-ce pas? -No,... -Et tu as pris combien de... -Tu veux savoir sincèrement combien de temps je me suis penché sur la question? _interrompit Josh_ -Combien? -Pas une seconde..."
Les deux amis se regardaient dans les yeux. L'intensité du regard de Josh fascinait Sam qui préféré renoncer à la question qui lui venait à l'esprit... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Mar 22 Juil 2014 - 5:34 | |
| "Passer en force??!" Dans la pièce de vie de la Résidence le Président regardait Josh et Sam d'un air dubitatif. "Oui monsieur le Président: _répondit Josh_ nous pensons que c'est la meilleure solution dans ces trois Etats -Et le Tennessee? la Georgie? la Floride? l'Oklahoma? l'Arkansas? -On ne peut pas imposer notre volonté à tous les Etats du sud, monsieur: mais si nous abolissons la peine de mort au niveau fédéral ça créera un vent de scandale et de renouveau sur tout le pays qui nous permettra d'aborder les questions de fond. Et comme les crimes n'augmenteront pas (comme les statistiques l'ont toujours prouvé) l'idée fera doucement son chemin: il faudra juste se tenir prêts pour la premier gros crime qui déchainera forcément les passions..." Matt Santos hocha la tête. Même dans l'intimité de cette pièce il émanait de lui une aura quasi-magique qui ne permettait à personne de se tromper sur son statut. A ses côtés Sam et Josh complétaient l'équipe de rêve que Josh avait reconstruit de son mieux, mais l'amitié qu'ils se vouaient rendait la machine encore mieux "huilée" que sous Bartlet. La Première Dame et Donna complétaient la petite assemblée: un peu en retrait elles ne perdaient pas pour autant une miette de la conversation...
"Et pour l'opinion publique? -Il faudra prendre des exemples dans chaque partie de la population... -Surtout rechercher des familles de victimes d'erreurs judiciaires, _interrompit Donna_ principalement des épouses ou des fils ou filles, et la Première Dame devrait, dans toutes les réunions et réceptions où elle doit se rendre, rappeler un de ces cas... -Les partisans de la peine de mort jouent sur la fibre sentimentale des gens. _renchérit Sam_ Répliquons-leur sur ce terrain: que l'horreur de la peine de mort surpasse, ou du moins contrebalance, celle des crimes eux-mêmes. -Et que personne ne se sente à l'abri d'une erreur judiciaire. _acheva la Première Dame_ -Soûlons-les de coups: _enchaina Josh_ et mettons le paquet sur les anciens combattants, les agriculteurs et les minorités: que pour tout le monde le terme "peine de mort" soit associé aux visages et aux noms de ces malheureuses... _il hésita_ -Victimes du système d'une nation qu'ils ont tant contribué à faire vivre et à défendre." conclut Sam
Le Président sourit et tous se prirent à l'imiter: la peine de mort n'allait certainement pas disparaitre du jour au lendemain mais ils sentaient que dans cette pièce elle venait insidieusement de prendre le premier coup qui ébranlerait ses fondations jusqu'à ce qu'elle s'écroule comme un château de cartes. Certes il allait falloir user d'arguments aussi indécents que celui de l'argent, accepter des concessions parfois mesquines, mais pour eux le jeu en valait la peine. La peine de mort ne se justifiait par aucune raison objective: ni économique, ni dissuasive, ni juste, sanguinaire, sa seule justification était la loi du talion et la passion que les crimes sordides engendrait...
Pendant tout cet entretient Josh et Donna s'étaient soigneusement évité du regard. Ils avaient passé leur journée de travail dans leurs bureaux respectifs et en cette fin d'après-midi ils tenaient toujours, serré dans leurs vêtements, le journal intime de l'autre, journal qu'ils avaient lu sans y penser...pour se rendre compte au matin de la gravité de leur acte et de ce que ça risquait de représenter pour eux. Aucun n'avait eu néanmoins l'idée que l'autre ait pu faire exactement la même chose... Mais en retournant vers la Maison Blanche leurs regards se croisèrent un bref instant et ils furent soudain paralysés, incapables de faire un pas, de dire un mot. Ils eurent juste le réflexe de se mettre à l'écart pour ne pas se faire surprendre par Sam ou le Président qui les suivaient à quelques mètres.
"Josh... -Donna... -Josh je... J'ai fait... -Donna: _Josh se lança_ en rangeant notre appartement j'ai ramassé un carnet noir que j'ai pris pour le mien. Car il faut que tu saches que... Enfin moi aussi j'ai... Pendant huit ans... Mais hier soir j'ai commencé à le lire, persuadé que c'était le mien...et je n'ai pas pu décrocher... Donna je sais que... Mais je te jure que je n l'aurais pas fait si... Et puis j'ai quand-même pris plusieurs heures pour tout bien mettre en ordre, ça doit compter!.." Donna écoutait, fascinée, le bredouillage pathétique de son amour. En même temps que lui avait l'impression de sombrer dans un trou noir, elle sentait comme une vague chaude la porter vers un paradis étrange. Elle n'avait plus qu'à l'y amener: "Moi aussi." Josh ouvrit de grands yeux, sentant la vie revenir en lui. Les deux avaient tout à la fois envie de rire, de s'embrasser, de s'expliquer, de s'écouter. Le fait que l'autre ait lu leur carnet répondait au désir inconscient qu'ils trainaient depuis plusieurs heures. Ils savaient qu'ils devaient se parler en tête à tête et ils n'avaient pas envie d'attendre une minute de plus.
"Sam, tu peux nous prêter ton bureau s'il te plait? -Oui, bien sûr." répondit Sam, débonnaire
Josh et Donna y entrèrent comme des somnambules et refermèrent la porte derrière eux. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Mer 30 Juil 2014 - 4:12 | |
| "Alors tu..." Josh tentait d'ouvrir la conversation mais sans savoir que dire: ils se tenaient là, serrant sur leurs poitrines le petit carnet noir qui avait été pendant tant d'années le refuge ultime de leurs cœurs, se regardant fixement dans les yeux et incapables de faire un geste. Voyant que Donna était dans une fixité quasi-paralytique, Josh tenta de parler sur un ton ironique: "Tu te rends compte que nous avons acheté nos carnets exactement en même temps, et probablement dans la même papèterie? _Donna rigola_ -Oui j'y ai pensé... _elle redevint sérieuse_ Après l'élection de Bartlet, tu ne t'es jamais rendu compte de ce que... Je... -Ressentais pour moi? _Donna approuva_ Je n'ai pas trop voulu y penser pour être honnête: je savais que je tenais à toi et que tu m'étais très attachée mais j'imagine que notre rapport hiérarchique m'a mis un peu des œillères devant les yeux... Et puis tu ne m'a jamais montré que... -Je voulais rester auprès de toi et je me faisais à l'idée qu'avec le temps peut-être... Mais à force de jouer le jeu et de rester dans cette routine de provocation c'est vrai que je ne t'ai donné aucune chance de me voir différemment... -Tu étais aussi?.. -Je rêvais de toi tous les soirs. Et quand tu as reçu cette balle dans la poitrine je me suis dit que..." Elle le regardais dans les yeux, se demandant si elle devait lui poser LA question... Josh comprit son silence: "Je me souviens encore aujourd'hui de cette fusillade. D'ailleurs tu sais que Sam y a sauvé la vie de C.J.? _Donna sourit devant le ton et le regard ironiques: Josh avait le don de dédramatiser ses terreurs en quelques mots..._ J'ai entendu du bruit, je me suis précipité, et puis cette espèce de coup de poing dans la poitrine et après..._Donna dévorait son amour des yeux; Josh détourna la tête, se passa rapidement la main sur le visage et fit quelques pas, mais il ne semblait pas au bout de ses nerfs: il avait plutôt l'air de réfléchir aux mots qu'il allait employer_ C'est étrange en fait: c'est un peu un tourbillon de formes et de couleurs, de plus en plus flous, et puis le visage de Toby. La seule chose qui me reste vraiment de précis ce sont les sirènes... _il la regarda quelques secondes_ D'ailleurs c'est ce qui m'est resté le plus longtemps: quand j'ai perdu les pédales à noël ça a d'abord été à cause des musiques... -Que tu associais aux sirènes, je l'ai lu dans ton carnet... Et aujourd'hui, tu... -Je peux y repenser sans le revivre, oui; et je sais à qui je le dois... -Non Josh: je n'ai rien fait du tout. Je t'ai peut-être aidé à voir le chemin mais c'est toi, et toi seul, qui l'as parcouru: je n'y étais pour rien..." Les deux sourirent et restèrent cois quelques secondes.
"Pffff... Ca fait du bien de parler quand-même, non? -A quoi tu pensais? -Quand? -Quand nous étions assis sur ce banc, après que tu lui ais confié mon journal intime, au tout début de la commission parlementaire? -C'est toi qui me demande ça?? -J'étais trop anéantie pour penser à ce moment-là: c'est comme si je venais de me faire violer, Josh: je me sentais souillée, désarmée, sale, mais je me raccrochais à l'idée que tu étais omniscient: j'avais remis toute ma vie entre tes mains Josh et... -Et à propos de vie, Donna: un an auparavant je me souviens avoir écrit un paragraphe sur la carte que... -Josh, non, pas maintenant! -Mais enfin pourquoi tu ne veux pas?.. Alors que tu viens de me parler de... -Josh s'il te plait: on en parlera mais pas maintenant... _la voix de Donna se nouait de plus en plus_ -Mais dis-moi juste pourquoi... _Donna leva vers Josh des yeux prêts à déborder_ -Parce que j'ai envie de tenir le plus longtemps possible cette conversation sans pleurer. _Josh hocha doucement la tête_ A quoi tu pensais ce jour-là, sur ce banc?.." *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Sam 6 Sep 2014 - 0:15 | |
| "J'essayais de ne pas penser, de me concentrer sur les problèmes de l'Etat... En fait j'essayais de ne pas te regarder: je voulais donner l'image de quelqu'un d'inébranlable, mais ça me faisais quelque-chose de te sentir à-côté de moi, totalement seule. Tu as écrit que tu t'étais sentie violée? _Donna confirma d'un signe de tête_ Eh bien c'est un peu comme ça que je te voyais: je ne voulais pas te parler ni te toucher par peur que tu exploses...Tu as su ce que c'était n'est-ce pas? Quand tu m'as envoyé le gamin pour m'éviter une nouvelle humiliation publique? C'est un jeu qui nous a assez plu pendant toutes ces années... -Ca nous permettait de rire et de veillier l'un sur l'autre sans en avoir l'air.... Combien de fois m'as-tu rabrouée et t'es-tu moqué de moi méchemment?.. -Tu te prettait volontiers au jeu, avoue... _Donna sourit_ -C'est vrai. Car je savais que j'avais le meilleur des professeurs. _Josh sursauta_ -C'est bien la première fois que tu me dis ça! -Parce que c'est la première fois que je regarde objectivement en arrière...et que je mesure...ce que j'ai...enfin ce que je t'ai..." Donna sentait sa respiration devenir plus saccadée: elle avait envie de tout lui dire mais elle redoutait qu'il ne devienne sarcastique, ou pire: blessant. Josh l'interrompit à temps:
"Donna, je sais que j'ai merdé." Il avait dit cette phrase dans un soufle, aussi vite que possible, mais Donna, en levant les yeux, remarqua son regard paniqué. Josh ne souriait pas: elle n'avait pas devant elle l'animal politique à la recherche du bon mot qui ne rate jamais une occasion de rappeler les hontes passées, mais un homme vulnérable, qui n'oublie jamais ses propres fautes quand il ne les amplifie pas, dont l'intelligence ne cesse de se mêler et de se heurter à un coeur gros comme ça: l'homme qu'elle avait tout de suite instinctivement perçu sous la carapace et dont elle était tombée éperdument amoureuse... Elle le regarda intensément pour le pousser à continuer: "Quand tu as été victime de cet attentat j'ai cru... _il détourna rapidement le regard_ J'ai cru que le monde allait s'écrouler. Oui je sais: c'est un peu grandiloquent mais c'est la vérité. Quand tu es revenue j'ai voulu te faire reprendre un rythme de travail normal car je ne pouvais pas, je ne pouvais pas!, te poser des questions sur ce qui s'était passé. Mais j'y pensais tous les jours, je t'entendais éclater en sanglots, j'avais vu ton regard juste avant qu'on t'endorme dans cet hôpital. Et je me suis juré de ne jamais permetttre que ça recommence!.. _il se calma et la regarda dans les yeux_ Je sais que j'ai tout merdé dans cette affaire: j'avais eu peur de te perdre à un point tel que... Mais pourquoi Russell, Donna? Qu'est-ce qui t'a pris de travailler pour cet homme? C'était uniquement contre moi? _Donna baissa les yeux_ -Oui. J'ai voulu inverser les rôles habituels et j'ai tout fait pour t'éliminer du jeu politique. J'ai tout merdé moi-aussi... Mais ne crois pas que je t'aies cru indifférent après l'attentat, au-contraire: ja savais qu'en me replongeant dans un rythme de travail "normal" tu faisais ce que tu pouvais, à ton niveau, _ils s'échangèrent un sourire_ pour m'aider à surmonter cette épreuve... -Donna! _interrompit Josh_ Est-ce que...tu veux...enfin ça fait quelques années maintenant...mais je voudrais savoir ce que tu...mais seulement si tu t'en sens la force et si tu veux...enfin je t'aime et je..." Josh sentait qu'il se perdait et que plus il essayait de traduire sa pensée plus il disait n'importe quoi.... Mais elle réussit à sourire, bien que ses yeux reflétassent encore une terreur insiscible. "L'attentat? -Oui..." Donna baissa les yeux et Josh eut un instant l'idée qu'il était allé trop loin.. Mais elle se redressa rapidement et dans le même mouvement elle le prit voluptueusement par les cheveux et l'embrassa sur la bouche. Il répondit à ce baiser surprise qui ne dura que quelques secondes: sitôt ses terreurs apaisées elle le regarda dans les yeux et se mit à parler... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Dim 7 Sep 2014 - 1:05 | |
| "Comme tu le sais j'étais a ce moment-là en plein flirt et comme nous allions de toutes façons bientôt partir l'ambiance était plutôt excellente dans cette voiture. Fitz-Wallace en-particulier était très détendu: il souriait, il avait une tenue relax, c'était la première fois que je le voyais ainsi et puis... -Et puis? _Josh avait parlé doucement pour ne pas la brusquer, Donna baissa la tête_ -Et puis je me suis sentie d'un coup projetée en l'air, j'ai cru entendre un gros bruit mais ça je ne m'en souviens pas bien, en-revanche j'ai senti une intense douleur un peu partout dans mon corps, mais principalement sur le côté droit et au visage. J'ai eu le temps d'avoir peur, mais pas assez, tu comprends?, juste le début, enfin... -Oui je comprends. Ensuite je me souviens du trou noir: j'ai sombré dans je ne sais trop quoi et puis je me suis retrouvée sur un brancard dans un hôpital." Le silence se fit. "C'était tellement horrible cette sensation que tout s'arrête d'un coup, et puis ça n'a pas été instantané: ça a duré un cinquième de seconde. Je me suis vue partir, je me suis vue mourir, j'ai eu le temps de me le dire mais pas de l'accepter, _le débit de Donna était de plus en plus rapide_ et quand j'ai fait cette rechute c'était comme si toute la peur que j'avais accumulée sans avoir eu le temps de l'éprouver vraiment revenait d'un coup. J'avais besoin de toi: je te cherchais partout car tu étais la preuve que je vivais et si jamais tu n'avais pas été là je crois que... -Donna, j'ai été là. _Donna interrompit sa descente aux enfers et le regarda dans les yeux; Josh sourit gravement_ Je n'aurais pas supporté ni accepté de ne pas l'être..." Donna sourit. Ses yeux étaient embués mais elle se sentait enfin libérée de ce poids... Les deux se prirent mutuellement les mains.
"Toutes ces années à nous désirer... Comment j'ai pu me débrouiller pour ne pas me rendre compte de ce que j'éprouvais?!. -C'est simple: tu ne voulais pas que notre vie privée se mêle à notre vie professionnelle, et le fait que tu acceptes de me considérer comme une amie était déjà beaucoup pour toi. En fait tu es trop intelligent et tu ne laisses pas assez ton coeur parler... -Oui mais quand-même: en lisant ton journal je me souvenais bien de ce que tu évoquais: tu ne m'as pas laissé sans indices quand-même! Et je me suis aveuglé tout seul. Pourquoi? -Je t'ai laissé moins d'indices que tu crois... Je te connais si bien Josh: nombre de fois je me suis cachée derrière l'ironie pour dissimuler les mots que je n'arrivais pas à taire... -Je crois que je t'aimais depuis des années. Mais je n'osais pas me l'avouer à moi-même, pourquoi? _Donna sourit_ -Parce que tu m'aimais. Et parc qu'au niveau sentimental tu es la personne la plus nulle que je connaisses. _Josh sourit ironiquement à son tour_ -La plus nulle que tu connaisses? J'en connais une qui me fait concurrence ici... _les deux se mirent à rire_ Et je crois qu'aucun de nous ne vaut C.J. dans ce domaine. -Pourquoi? -Oh parce qu'après que tu m'aies fait ta sortie sur le délai d'un mois (maintenant je sais pourquoi ma grande) _Donna eut la moue de ceux qui se sont fait prendre en flagrant délit mais elle n'arrêta pas de rire_ j'ai eu une petite conversation avec Danny, et il m'a raconté ce qu'elle lui faisait subir... _ils avaient de plus en plus de mal à parler tant le fou-rire les envahissait_ D'ailleurs _Josh redevint sérieux_ je me suis promis de l'appeler: n'oublie pas de m'y faire penser..."
Ils prirent le temps de se calmer, puis ils se regardèrent dans les yeux: ils savaient de quoi il leur fallait parler à présent, et cela leur faisait à la fois battre le coeur à tout rompre et les terrifiait plus que n'importe quel attentat... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Lun 16 Fév 2015 - 2:05 | |
| "Est-ce que, en intégrant tes fonctions, tu t'es vue proposer...quelque-chose...par les services secrets?.." Donna hocha négativement la tête. Son regard en disait assez pour que Josh sache qu'il devait continuer à parler. "Toujours pas... _il ne savait pas très bien quoi dire_ Moi non-plus... Enfin si _corrigea-t-il en se forçant à rire_ mais je ne l'ai pas sur moi... Ni nulle-part d'ailleurs, parce que si jamais... Enfin tu vois le Président je veux bien mais moi je ne serais pas... Dans ces circonstances... Mais ce n'est pas juste une question... Enfin... -Tu as de nouveau refusé la carte V.I.P. en cas d'attaque nucléaire, n'est-ce pas?.." Donna avait parlé dans un souffle: c'était tout ce qu'elle se sentait capable de faire pour arrêter le bégaiement paniqué de son amour. Mais au fond d'elle, ce qu'il lui disait et la façon dont il le disait lui faisait de nouveau fondre le cœur comme le soleil fait fondre la glace. Josh se calma d'un coup et la regarda dans les yeux, sans chercher cette fois-ci à rire. "Oui Donna, je l'ai refusée. -Et ça t'a pris combien de temps cette fois?.. _demanda Donna, presque sans cordes vocales_ -A peu près sept secondes. _répondit-il après un temps_ Je ne l'ai pas laissé finir..." Donna sourit, son corps secoué de tremblements dont elle-même ignorait s'ils étaient des reflux de fou-rire, des battements de son cœur, de respiration effrénée ou de sanglots. Josh poursuivit: il avait déjà passé cette épreuve huit ans avant et se sentait libéré, prêt enfin à en affronter le souvenir... "Je n'ai pas voulu revivre cette épreuve. Quand ça m'est arrivé la première fois j'ai cru... J'ai cru que quelque-chose 'empêcherait à-jamais de me regarder dans un miroir, et aujourd'hui encore plus je... Donna ma vie n'a jamais valu plus que la tienne, et si je te l'ai parfois laissé penser c'est juste que...j'étais trop stupide pour m'avouer ma vérité! Donna sans toi je... Oh mon dieu qu'est-ce qui m'arrive d'être fleur-bleue comme ça?! _il la regarda avec l'intensité du volcan, le souffle court_ Je ne pourrai pas vivre sans toi Donna. Je sais _il s'efforça, d'une ultime bravade, à rire_ ça a l'air sorti des romans de gare à l'eau de rose dont je n'ai jamais réussi à lire plus de trois pages, mais cette fois c'est... -Je sais que c'est vrai, Josh." Il s'interrompit. Le corps de Donna était de plus en plus secoué mais depuis plusieurs minutes ses yeux étaient fixes, grands ouverts vers son amour, sans un seul cillement. "Quand j'ai lu ton carnet _elle se mit soudain à pleurer, sans interrompre ses paroles, presque sans en avoir conscience elle-même..._ j'ai vu ce que cette épreuve avait été pour toi. Mais surtout j'ai compris ce que je représentais pour toi dès ces années-là. Tous ces espoirs que je n'osais pas m'avouer, tous ces rêves que je m'imaginais des fantasmes, tout était vrai, tout! Et tu es encore plus merveilleux que je n'imaginais jusqu'à... _Josh regardait son amour, retourné par ses mots, hypnotisé par ses larmes_ Josh la politique est ce qui nous fait vivre, avancer, nous lever tous les jours, mais sans toi jamais je ne pourrai..." Elle ne put en dire davantage: elle laissa échapper un long hurlement et sauta au cou de Josh qui la serra contre lui sans un mot, trop ému pour parler, et même pour penser. Il eut juste le temps de se dire que Donna pleurait pour deux qu'un pas précipité se fit entendre de l'autre côté de la porte et que Sam entra en trombe, l'air paniqué... *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | TIGRESSE Soldat Alain
Age : 48 Nombre de messages : 3854 Date d'inscription : 20/07/2012
| Sujet: Re: Huit ans... Lun 16 Fév 2015 - 19:19 | |
| un moment emouvant trouble par Sam.Decidement n'ont pas de chance.
es deux n'ont pas de chance. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tigresse:D |
| | | Sudena La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2779 Date d'inscription : 31/12/2010
| Sujet: Re: Huit ans... Lun 17 Aoû 2015 - 1:00 | |
| Il fallut quelques secondes à Sam pour comprendre ce qu'il voyait mais, devant le regard fixe de Josh, il se réveilla et ferma la porte en vitesse. Josh et Donna se séparèrent, Donna s'essuya les yeux et Josh retrouva enfin l'usage de la parole: "Mais qu'est-ce qui te prend?! -Excusez-moi, je... _bredouilla Sam_ J'ai entendu un hurlement et... -Et tu t'es imaginé quoi? _dit Josh qui sentait la colère monter_ -J'ai pas réfléchi! _se défendit Sam_ J'ai entendu hurler et j'ai paniqué. Tu aurais fait quoi à ma place?" Josh sourit: il n'arrivait jamais à en vouloir à Sam très longtemps... Il se tourna ensuite vers Donna: "Ca va? -Mieux. _répondit-elle_ On pourra continuer cette conversation chez nous..." ajouta-t-elle avec un sourire coquin Il lui rendit son sourire en détaillant son visage: Donna ne pleurait plus et ses yeux, quoique rouges, étaient de nouveau pétillants. Sam sourit en les voyant mais ne put contenir un soupir d'amertume que Josh entendit. Il l'interrogea du regard. "C'est beau de vous voir comme ça, ensemble. _dit Sam_ Ca me change de mon quotidien... -Qu'est-ce que tu racontes? Tu es marié que je sache... _mais Sam secoua la tête_ Non??? _Josh était éberlué_ -Je ne le suis plus. _Sam souriait tristement_ J'aurais dû te le dire mais je ne voulais pas te perturber ou te faire perdre ton temps alors que tu n'y peux rien et que tu n'y es strictement pour rien... -Qu'Est-ce que tu veux dire par "perturber"? _intervint Donna_ Sam, on est tes amis: on est sensés être là pour toi! -Tu bosses pour moi, Sam, _dit Josh en fronçant les sourcils_ mais tu es mon meilleur ami et ça passe avant le reste... -C'est vrai? _demanda Sam dubitatif, cachant sa tristesse par son sourire_ -Bien sûr que c'est vrai! _s'exclama Donna_ -Dans ce cas vous savez à quel point ce boulot est prenant, à quel point il affecte nos sens et notre humeur. Je ne me plains pas: j'adore ça. Mais je pense qu'elle n'a pas supporté mes absences répétées, mon manque d'attention...ou le fait que je m'enflamme pour des choses comme nos résultats dans le domaine de l'éducation ou le discours sur l'état de l'Union. -Sam, ces choses-là font partie de toi... -C'est ce que je lui ai dit. On s'est échangé des propos peu amènes si tu veux savoir: je pense qu'en fait elle ne connaissait pas cette partie de ma personnalité et qu'elle me voyait comme un juriste séduisant, passionné et idéaliste. Je ne pouvais pas lui offrir ce qu'elle me demandait ni ne voulais changer ma personnalité pour elle. _il y eut un silence_ Ca fait six mois que nous sommes séparés, quinze jours que le divorce a été prononcé." Donna alla vers son ami et le pris dans ses bras sans rien dire. Josh s'avança lui aussi et lui mit virilement la main sur l'épaule. "Tu trouveras celle qu'il te faut, Sam. La femme qui sera aussi folle que toi et qui t'aimera pour ce que tu es et qui saura à la fois te comprendre et te recaler quand il le faut. _les trois s'échangèrent un éclat de rire_ Peut-être qu'elle est ici, derrière la porte, et qu'elle n'attend qu'un signe de toi...à moins que ce soit l'inverse..." A ce moment la porte s'ouvrit et Ainsley entra, les yeux rivés sur un papier officiel. "Sam, il y a un problème avec la Constitution: plusieurs membres éminents du Parti Républicain, dont moi, avons reçu des lettres de plus en plus nombreuses de fous qui, au nom du deuxième amendement, exigent un accès beaucoup plus libre à des substances comme la nytroglycérine voire même le plutonium. Le problème c'est que plusieurs membres de mon parti envisagent sérieusement d'en faire un cheval de bataille pour les prochaines élections, alors si tu veux mon avis nous..." Ainsley leva enfin les yeux de son papier et s'interrompit en apercevant la scène, les yeux ronds. Josh et Donna se préparèrent à sortir et Josh murmura à l'oreille de son ami: "Même une Républicaine..." Ils sortirent. "Josh, n'oublie pas d'appeler Danny, et passe le bonjour à C.J..." Josh ferma la porte derrière lui. Sam et Ainsley se regardèrent longuement dans les yeux. Sam sourit timidement, Ainsley le lui rendit pendant un quart de seconde, essayant de trouver quelque-chose d'intelligent ou de profond à dire... Sam rompit le silence: "Tu disais? -Quoi? Euh... Joyeuse saint Valentin et euh... -Il y a un problème avec le deuxième amendement? -Oh, euh... Rien d'important: on n'a qu'à en discuter ce soir... Oh mais non: tu as certainement prévu des choses avec... -Je suis divorcé. _Sam se sentait apaisé: jamais il n'avait aimé Josh plus qu'en cet instant_ -Oh... Désolée. -Pas de quoi. _il y eut un petit temps_ Ce soit vingt heures? _Ainsley le regarda si intensément qu'il se sentit presque mal à l'aise_ -Dans mon bureau..."
FIN *** Lady Oscar Lady Oscar ***Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées." Louis Antoine Saint-Just |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Huit ans... | |
| |
| | | |
Sujets similaires | |
|
Page 2 sur 2 | Aller à la page : 1, 2 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|