Hello! En lisant un ouvrage consacré au histoire étranges, je suis tombée sur cette histoire, histoire dont je n'avais jamais entendu parler, bien qu'elle semble être très connue. Je m'appuie sur ce livre pour construire cet "article". C'est partit pour une petite visite!
Le fantôme de Marie Antoinette...
Les faits se passent en 1901, et deux Anglaises vont vivre une aventure pour le moins étrange. Elles ont pour noms Charlotte Anne Elisabeth Moberly ( dite Annie), et Eleanor Frances Jourdain. Charlotte est agée de 55 ans et dirige un collège de jeunes filles à Oxford, Eleanor a 37 ans, elle a créé aussi une école pour jeune filles à Watford. Cette dernière réside actuellement à Paris, dans un appartement dans lequel elle accueille des étudiantes en cours d'études.
Son amie Annie est venu au mois d’Août lui rendre visite pendant trois semaines durant lesquelles elles ont prévu de visiter les principaux monuments de la capitale. Le guide « Baedeker » en mains, elles ont visité la tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, le Panthéon et la Conciergerie. C'est le 10 Août 1901 très exactement qu'elles décident de se rendre à Versailles afin de visiter le château, les jardins, les dépendances, et de contempler les splendeurs passées où vécurent les derniers rois de France. Toutes deux ne vouent pas un intérêt particulier à l'histoire de France, histoire à laquelle elles ne connaissent pas grand chose.
La visite du château de Versailles les a plutot ennuyées, c'est à 16h00, lorsqu'elles en sortent, qu'elles décident de poursuivre leur promenade en direction du Petit Trianon, pour profiter du beau temps. C'est à ce moment là que le continuum de l'espace temps semble avoir eu quelques ratés, peut être à cause d'une tempête électrique qui s'est propagée sur l'Europe, et qu'a enregistré le Bureau des longitudes ce 10 Août. Toujours est-il que quelques jours plus tard, lorsqu'elles échangèrent leurs impressions à propos de cette promenade, elles tombèrent d'accord sur le fait qu'elles ont vécu une bien étrange aventure, comme si elles avaient changé d'époque, transportées brusquement une centaine d'années en arrière...
Annie et Eléanor en ont tellement été persuadées qu'elles ont mené une enquete approfondie sur ce qu'elles ont vu, ou ont cru voir. Elles ont accumulé des témoignages, une foule de documentation, sont revenues plusieurs fois à Versailles, et ont finalement publié un livre narrant leur histoire « An Adventure » sous le nom de Miss Morison et Miss Lamont. L'ouvrage a connu de multiples rééditions, et l'affaire des « Fantomes de Trianon » a depuis beaucoup fait couler d'encre, opposant les passionnés de mystère, qui voient là une preuve incontestable de rétrocogniton ou de voyage dans le temps, aux sceptiques mettant en cause la bonne foi des demoiselles. Jean Cocteaux a écrit à ce sujet : « Si dans l'avenir les avions atteignent la vitesse de la lumière, il leur faudra traverser son « mur », et peut être passeront-ils dans un règne dont une porte s'est ouverte pour Miss Moberly et Miss Jourdain. Leur « aventure », est sans doute la plus considérable de toutes les époques, et il est dommage que la science répugne à ces phénomènes exceptionnels, car sinon elle en éclairerait considérablement sa lanterne »*.
Mais reprenons leur aventure en détails.
Les deux demoiselles viennent de visiter le château. Leur méconnaissance de l'histoire ne leur a pas permit d'apprécier les lieux à leur juste valeur. Vers 16h, après être sorties du château, elles décident de se rendre aux Petit Trianon dont elles savent, par de lointaines lectures, qu'il s'agissait d'une sorte de ferme modèle, ou la Reine Marie Antoinette aimait à se retirer. (Sans blagues?!)
Le guide qu'elles possèdent comporte une carte détaillée du château et ses jardins, Annie et Eleanor lui font donc confiance pour s'orienter. Elles parviennent ainsi au Grand Trianon, après avoir accompli un long détour par les escaliers en partant des fontaines et en suivant l'allée centrale jusqu'au grand bassin. De là où elles se trouvent, une grande allée conduit vers l'entrée principale du Petit Trianon... Si elles avaient emprunté cette allée, peut être que cette aventure ne serait jamais arrivée...
Mais ce n'est pas le cas. Miss Eleanor remarque, sur le bord du chemin, un portail qui donne sur un sentier creusé profondément au niveau du sol. Comme elles se trouvent en face de se sentier, et que le portail, habituellement fermé est ouvert, Eleanor pense qu'il s'agit d'un raccourcit. Pourquoi ne pas l'emprunter ?! Elle se dirige donc vers ce sentier, suivie par Annie qui pense naturellement que son amie connaît le chemin. Elles papotent gaiement ensemble, portant une attention distraite à ce qui les entoure.
Un peu plus loin, elles rejoignent quelques bâtiments déserts, mais n'osent pas y rentrer. A partir d'ici, le sentier qu'elles suivaient se divise en trois. .. Elle hésitent, quel chemin prendre ? Toutes deux aperçoivent alors deux hommes en train de discuter un peu plus loin sur le sentier du milieu. Elles se dirigent vers eux afin de demander leur chemin. Ce sont sans doutes des jardiniers, car une brouette se trouve à côté et l'un deux tient une sorte de bêche. Pourtant, ils sont vêtus d'une étrange façon, avec de longues veste couleur vert-de-gris et de petits tricornes. L'un est plus âgés, l'autre pourrait être sont fils. Leur allure et leur comportement ne cadrent pas avec leur fonction supposée : ils affichent une attitude très digne, un peu hautaine, et parlent sur un ton grave et compassé.
Eleanor les interromps pour demander la direction du Petit Trianon. Ils lui répondent sur un ton indifférent et désinvolte qu'il suffit de continuer tout droit. Comme elles ne sont pas sure d'avoir compris la réponse, car la manière de parler est étrange, comme surgie de très loin, elles réitèrent la question. Et ils répondent de la même façon, exactement de la même façon, avec les mêmes gestes, comme la scène d'un film que l'on visionne une seconde fois.
Eleanor remarque aussi une maisonnette ancienne, sur la droite, à laquelle on accède par un escalier de pierre. Sur le seuil de cette maison, se tient une femme portant un foulard blanc enfoncé dans son corsage. Elle tend une cruche à une fillette d'environ treize ans, coiffée d'un bonnet blanc. Leurs habits sont étranges, désuets, ainsi que leur posture : le geste de la femme est comme immobilisé dans le temps, tandis que la fillette tends les bras, les mains ouvertes... Comme une pose pour quelque tableau... Eleanor détourne le regard, mal à l'aise et poursuit son chemin. Annie, quand à elle n'a remarqué ni la maison, ni la femme, ni la fillette... bien qu'elle se trouvait juste à côté de son amie. Elle aurait du logiquement observer la même chose...
Mais sans le savoir, elles viennent de basculer dans un univers parallèle où toutes les règles sont faussées.
Alors qu'elles viennent de quitter les deux « jardiniers », toutes deux ressentent un sentiment de profond malaise, une déprime leur tombant dessus. Elles ne sont pas fatiguées, et poursuivent leur conversation comme si de rien n'était, luttant contre cet étrange abattement.
Elles parviennent dans un bois au font duquel se dessine la silhouette d'un kiosque de jardin rond, semblable à un kiosque à musique, qu'elles prennent tout d'abord pour le Temple de L'Amour. Mais là encore elles sont saisies de ce sentiment de tristesse, d'étrangeté, comme si ce qu'elles voyaient n'était pas la réalité, mais une image figée dans le temps, une sorte de tapisserie...
Sur les marches du kiosque, un homme est assis. Il porte une une grande cape noire (André déguisé en masque noir?!) et un chapeau mou à larges bords. A leur approche, l'homme dévoile son visage. Les deux femmes sursautent, leur malaise s’accroît... Les traits de l'hommes sont d'une laideur repoussante, marqués de la petite vérole ( et non, c'était pas André!). Il se dégage se son expression une méchanceté palpable, bien que ses yeux demeurent dans le vague. L'homme ne semble pas avoir remarqué la présence des deux amies.
C'est alors qu'elles entendent une voix masculine les héler « Mesdames ! Mesdames!). Se retournant, elles voient un jeune homme surgir et courir à leur rencontre. Il est grand, beau, avec des yeux sombres et des cheveux noirs bouclés qui dépassent d'un large sombrero. Sa cape noir est rejetée en arrière, mais ne bouge pas, comme si elle était figée. Le visage du jeune homme est rouge, à cause de la chaleur, mais il a l'air sympathique. Il s'adresse à elles avec un curieux accent :
-Il ne faut pas ( il prononce fout) passer par là... Par ici, par ici, cherchez la maison...
Suivant le conseil, elles empruntent un petit pont empruntant un cours d'eau. De l'autre côté se dresse le hameau du Petit Trianon, elles ne l’aperçoivent qu'après avoir franchit une barrière d'arbres, des orangers apparemment. Elles se trouvent face à une maison de pierre carrés prolongée d'une terrasse, agrémentés de hautes fenêtres donnant sur un jardin anglais. Annie est la seule a voir une femme assise sur la terrasse, occupée à dessiner. Elle est coiffée d'un chapeau de paille blanc, d'où s'échappent en cascade des cheveux blonds. Elle porte une robe d'été légère, drapée sur les épaules à la manière d'un fichu, avec un liseré vert ou or, et une jupe courte. La dame est jeune encore, les empreints d'une certaine joliesse, mais lorqu'elle lève les yeux à l'approche des deux femmes, Annie perçoit une expression antipathique dans son regard, et gênée, elle détourne le regard.
Les deux femmes continuent leur chemin un moment, et atteignent un second bâtiment qu'elles pensent enfin être le petit Trianon. Une porte s'ouvre soudain, et un jeune homme ressemblant à un laquais leur explique qu'elles doivent entrer dans la maison par la cours d'honneur.
Elles pénètrent enfin dans le hall d'entré du Petit Trianon, où se déroule une joyeuse noce à la française. Elles se mêlent à eux, et le poids qu'elles ont ressentit depuis qu'elles ont pris ce chemin s'envole, elles comprennent qu'elles sont revenues à la réalité.
Elles sortent, et retournent en voiture à l’Hôtel des Réservoirs, à Versailles, ou elles prennent le thé avant de repartir pour Paris en train.
Ce n'est qu'une semaine plus tard que les deux amies confronteront leur impression, et s'apercevront que leurs souvenirs ne coïncident pas tout à fait. Quelques semaines plus tard, après être rentrées en Angleterre, elles décident de rédiger de leur côtés leurs récits en détails.
L'année suivante, le 2 Janvier 2902, miss Jourdain revient seule à Versailles pour revoir le Petit Trianon. El traversant le pont conduisant au hameau, elle ressent la même impression que l'année précédente de traverser une ligne de démarcation, et de se retrouver prisonnière d'un cercle enchanté. Elle voit fugitivement deux hommes, portant des tuniques et des pèlerines à capuchon pointu, l'une rouge, l'autre bleue, en train de disposer des fagots dans une brouette. Mais le temps de cligner des yeux, la vision disparaît.
Miss Jourdain visite le hameau puis s'égare dans un bois où elle a le sentiment d'être entourée d'une foule invisible. Elle perçoit nettement le bruissement de vêtements de soie, ainsi qu'une musique provenant d'un orchestre de chambre, jouant sur un diapason plus bas que celui actuel, comme il était d'usage au XVIIIeme siècle. Eleanor revient à la réalité, et se renseigne, à Versailles, on lui confirme qu'aucun concert n'a été joué ce jours là. Elle a noté douze mesure de la mélodie, qu'elle fait lire à un expert musical qui lui répond, sans avoir connaissance de son aventure, que cette écriture musicale est caractéristique des années 1780. Il suggère même le nom d'un compositeur de l'époque, Sacchini.
Deux ans plus tard, les deux amies reviennent ensemble à Versailles, mais ne reconnaissent rien, bien qu'elles aient pris le même chemin : ni le bois, ni le kiosque, ni la maison de pierre...
Elles continuent leur enquête tout de même, notamment auprès d'historiens spécialisés dans l'époque de la révolution française, pour savoir si leurs visions ont un sens. Ainsi donc, elles s’aperçoivent que la date du 10 août a une importance capitale, c'est le 10 août 1792 que Marie Antoinette et sa famille furent arrêtés et jetés en prison, ce qui marqua la fin de la monarchie en France. Trois ans plus tôt alors que la révolution venait d'éclater, Marie Antoinette se trouvait au Petit Trianon, en compagnie de ses proches. En consultant le journal de Mme Eloffe, modiste de la Reine, Miss Jourdain et Moberly apprennent qu'entre le mois de Juillet et le mois de Septembre 1989, Marie Antoinette a porté une robe blanche à jupe courte dont le corsage était vert. Elles ont l'occasion de comtempler le portrait de Mme Wertmüller : Miss Moberly reconnaît instantanément la femme qu'elle a vu en train de dessiner. Dans ce portrait, Marie Antoinette n'est guerre flattée, et affiche une expression proche de celle qu'a percu Miss Moberly. De plus, la secrétaire de la Reine, Mme Campan, souligne dans ses mémoires que ce portrait était le seul qui soit réèlement ressemblant.
Miss Jourdain et Miss Moberly ont-elles vraiment rencontré le fantome de Marie Antoinette ? Nul ne le sait mais plusieurs témoignages sont venus accréditer cette thèse. Avant 1901, une légende circulait au sujet du fantôme de Marie Antoinette, qui apparaissait de temps en temps au Petit Trianon.
En 1958, le peintre Alsacien Kuder était en train de faire des croquis à l'intérieur de la Bergerie du petit Trianon, en vue d'un livre sur Versailles, signé par La Varende qu'il se proposait d'illustrer. La gardienne chef, qui avait enfermé par mégarde le peintre, l'entendit soudainement hurler et frapper de grand coups dans la porte. A sa délivrance, elle trouva un Kuder pale comme la mort, qui lui dit en haletant :
-J'ai vu le fantome de Marie-Antoinette, sans tête, descendre l'escalier ! J'ai même entendu le claquement de ses talons !
Cette vision du peintre fit l'objet d'un procès verbal enregistré dans les archives du château de Versailles.
Cette aventure est considérée par de nombreux commentateur comme un cas exemplaire de « retrocognition » et de « voyage dans le temps ». L'affaire a déchaîné les passions depuis un siècle. Le récit des deux Anglaises ne s'est jamais démentit, et le succès du récit « An Adventure » à depuis connu de nombreux tirages.
Ce qui rend ce témoignage exceptionnel ne réside pas dans les péripéties de leur promenade, mais plus dans l’authenticité des détails qu'elles ont fournies. Car ceux ci, passés à la loupe se sont révélés juste historiquement, alors que toutes deux ne connaissaient pas grand chose à l'Histoire de France.
Ce témoignage fut décrié dans un premier temps, car l'histoire ne « collait » pas avec la réalité de 1989, en ce qui concerne les plans de Trianon, ainsi que les costumes portés par les protagonistes.
Des analyses ultérieures ont nuancé ce point de vue.
Par rapport à l'expression de Marie Antoinette, son visage antipathique et marqué semble situer la scène au 10 août 1989, le moment où la Révolution vient d'éclater, - l'expression maussade de la Reine , qui ne pouvait s'inquiéter que de son sort et celui de sa famille- .
Les autres éléments de l'histoire ne semblent pas se situer à la même date, mais plutôt vers la fin du règne de Louis XV, en 1774. Comme si ces deux périodes séparées de quinze ans s'étaient chevauchées lors de la visite des deux Anglaises : 1774 et 1989.
Nous allons revenir point par point sur ces épisodes, afin d'illutrer cette théorie qui a été développée par un auteur membre de la Society for Psychical Research, Guy W. Lambert.
L'allée parallèle qu'emprunte les deux Anglaises pour se rendre au Petit Trianon existait bien au XVIII ele siècle. On y pénétrait par la porte des Jardiniers. C'est d'ailleurs dans cette allée qu'elles rencontrent les deux hommes habillés en vert de gris. Ce détail fera douter de la véracité de leur récit... Mais il s'est avéré que sous Louis XVI, les serviteurs et domestiques extérieurs portaient la livrée du roi, rouge , blanc et bleu, et non une livrée vert de gris. En revanche, les serviteurs de Louis XV portaient une livrée de couleur verte. On peut donc dire que les promeneuses ont rencontré deux jardiniers de Louis XV. Guy Lamber a même cru identifier ces deux jardiniers. Pour lui, il ne s'agirait pas de simples jardiniers, mais de Claude Richard, qui conçlut le jardin botanique du Petit Trianon, et de son fils, Antoine. La bêche tenue par l'un deux serait en fait un bâton de cérémonie. Antoine Richard est en effet représenté dans cette attitude, coiffé d'un tricorne, sur une gravure de Jeu de Bague sur laquelle figurent la reine Marie-Antoinette et sa belle sœur, la princesse Élisabeth. Cette identification est troublante, car en 1928, deux autres anglaises firent une rencontre similaire.
Le petit kiosque décrit par Miss Moberly et Miss Jourdain n'éxistait pas en 1789, ce qui a accrédité dans un premier temps la version des deux anglaises. Mais les recherches de Guy Lambert révélèrent que ce fameux kiosque avait été dessiné sur les plans du Petit Trianon réalisés par Antoine Richard en 1774, année de transition entre le règne Louis XV, mort en 1774, et celui de Louis XVI .
Ce kiosque, prévu sir les plans d'Antoine Richard de 1774, était destiné a devenir un pavillon chinois dans la partie nord du jardin. Il a sans doute été construit lors de cette même année, mais a été démoli en 1775, et n'existait donc pas en 1789. Les deux anglaises étaient donc bien incapables de connaître l'existence éphémère de ce pavillon, mais cela ne les a pas empéché d'en faire une description exacte.
Plusieurs autres construction éphémères d'Antoine Richard, telles que la maisonnette située près de l'enclos des jardiniers, le rocher derrière lequel a surgi l'homme au sombrero, le pont et la barrière d'arbres qui cahait la vue du Petit Trianon, sont décrites avec précision par les deux anglaises. Ce qui est sur, ces que ces éléments, présents en 1774, ne l'étaient plus en 1901.
Quand à l'homme assis près du kiosque à l'air méchant, il s'agirait du Comte de Vaudreuil, un Créole au visage marqué de petite vérole, qui faisait partie des familiers de la Reine. Il joua le rôle d'Almaviva, dans le Barbier de Séville de Beaumarchais, joué au Trianon le 13 septembre 1784 et le 19 août 1785.
Quand au jeune homme en train de courir, il s'agirait du botaniste Antoine-Laurent de Jussieu. A moins qu'il ne fut – selon les conclusions des deux Anglaises – un messager dépêché au Trianon le 5 Octobre 1789 « pour avertir la Reine de l'approche de la populace venant de Paris ».
Miss Moberly et Jourdain fondent leur assertion sur un récit baptisé « La dernière rose », dans un livre de Julie Lavergne, Légendes de Trianon.
Une autre hypothèse fut évoquée : si les anglaises avaient réelement changé de siècle, les personnes rencontrées dans le petit Trianon auraient du aussi apercevoir les deux intruses, vêtues à la mode du XX eme siècle.
Miss Moberly insiste dans sa narration sur le fait que la « dame en train de dessiner » - Marie-Antoinette autrement dit- lui rendit un regard intrigué que l'Anglaise lui jeta. On sait que la Reine considérait le petit Trianon comme « sa maison », et n'y priait personne dans autorisation, pas même le Roi. Aussi aurait-elle dû être alarmée par la présence des ces deux visiteuses... Or, son regard exprime l'indifférence et l'antipathie, comme si elle subissait une corvée désagréable mais nécessaire. Comment expliquer cette réaction dans le cas où Marie-Antoinette a pu voir les deux Anglaises du futur ?
On l'explique ainsi : Pendant quatre mois après Mai 1789, quand la cour fut transférée à Paris, le public s'y déversa à son grès. Tant de gens vinrent voir l'endroit donc on avait tant parlé que la Reine et le Roi se rendirent à Marly cet été là pour avoir un peu de repos et de tranquillité.
Ces visites au Trianon expliquent aussi l'attitude des jardiniers : à cette époque, les employés de Trianon ont dû apprendre à traiter les étranger avec une froide politesse, mais devaient probablement être mécontents de cette obligation. Ceci justifie l'attitude des gardes à la porte des Jardiniers : ils ne firent aucunes difficultés pour indiquer la direction aux deux Anglaises, mais sur une manière inhabituelle, d'un ton machinal et détaché.
Enfin, il se peut que Marie-Antoinette n'ait pas été physiquement à Trianon cet été 1789, mais qu'elle s'y soit trouvé « en rêve », se projetant par l'esprit dans le cadre qui lui était si familier et qu'elle avait tant aimé : restée pendant années pénibles confinée à Paris, pendant deux été torrides. Au milieux des horreurs du 10 août, pendant qu'elle s'habituait à sa situation de plus en plus misérable, elle a peut être pu revoir « en souvenir » les jardins de Trianon, une image sans vie, sans profondeur, ni mouvement, une image que les deux Anglaises auraient perçu.
On sait à quel point certains lieux peuvent être « chargés », et garder le souvenir de ceux qui y vécurent, pour leur bonheur, ou leur malheur. Certaines époques perturbées peuvent aussi marquer ces lieux de leur empreinte.
Si vous vous promenez dans les jardins du petit Trianon, prenez garde aux silhouettes autour deux vous, elle vous entraînerons peut être dans un autre monde...
En espérant que ce petit article vous ait plu!
*** Lady Oscar Lady Oscar *** Sèi un país e ua flor, Que l’aperam la de l’amor...