Note de l'auteur: Cette vignette date de juillet 2011 et était ma participation au concours de fanfictions sur le site de Lona. Oui, je déterre mes archives.



Avait-elle conscience qu'elle deviendrait une légende? 

Pouvait-elle imaginer que son personnage continuerait à passionner les foules? 

Non. Elle se présentait elle-même comme une héroïne anonyme de l'histoire de son pays. Ses sens affaiblis percevaient les canons, les cris de la foule. 

Elle sent un vent nouveau souffler. Elle ne regrette pas un seul instant sa vie, elle est fière d'avoir aidé son pays. Elle ignore les horreurs qui auront lieu après elle: la guerre, les révoltes, la fin de la monarchie, la mort de Louis XVI et celle de Marie-Antoinette, la guillotine, la Terreur... Elle se meurt, elle sent sa fin arriver. Elle ne regrette pas. Elle a vécu la vie qu'elle voulait. Elle pardonne à tous. Elle pense à André. Rosalie pleure, elle console celle qu'elle aimait appeler sa petite sœur, sa petite brise de printemps. Elle lui dit ses dernières volontés.

Enfin, la rose se fane avec beauté. Elle était royale, "Glorianna", une héroïne de tragédie antique, belle et digne jusqu'à la fin, un mythe, une légende va naître.

-Vive la France... Murmure t-elle avant de se taire à jamais.

Elle a donné son sang pour son peuple et ce pays qu'elle chérissait tant. 

Elle fut un éclair qui bouleversa bien des vies. 

Elle n'avait qu'une seule arme, son courage. 

Elle était morte le quatorze juillet dix-sept cent quatre-vingt neuf.

Aujourd'hui, en ce quatorze juillet deux mille onze, deux cent vingt-deux ans après son trépas, nous fêtons tous la prise de la Bastille. Nous sommes joyeux, nous regardons la télévision. Certains d'entre nous sont endeuillés. Nous nous souvenons du sacrifice de « Glorianna ».

 
Car quatorze juillet ne rime pas avec fête pour tous.




* Glorianna est le surnom que les contemporains donnèrent à Elizabeth I d'Angleterre, montrant ainsi sa grandeur royale et son talent dans presque tout les domaines.