Note de l'auteur: Cet écrit date de 2013! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.
La Fin
Il était environ midi quand ses yeux bleus se posèrent sur la lame biseautée de la guillotine, cette même lame qui avait tranché la tête de son mari neuf mois plus tôt. La foule était amassée, silencieuse et respectueuse, malgré cet homme, sans doute payé, qui la haranguait pour qu'elle ne soit plus qu'insultes et cruauté. Elle aurait de toute façon pu encaisser cela.
- J'étais une reine et vous m'avez pris ma couronne. J'étais une épouse et vous m'avez pris mon mari. J'étais une mère et vous m'avez pris mon enfant. Seul mon sang demeure. Prenez-le, mais ne me faites pas souffrir trop longtemps. Pensa-t-elle
D'un pas léger, elle avança vers la grande estrade de bois. Vingt ans plus tôt, elle avait visité Paris, son cher Paris si vivant, si aimant! En ce 16 octobre 1793, ce cher Paris était devenu glacial et funeste.
- Aie! Entendit-elle
Elle venait de marcher sur le pied de son bourreau.
- Pardonnez-moi, Monsieur. Je ne l'ai pas fait exprès.
Il ne répondit pas, elle n'ajouta pas une parole de plus. Elle n'avait plus rien à dire, plus de larmes à verser, plus rien.
Elle se laissa placer sur la planche de bois, se laissa sangler, se laissa positionner sous la lame tranchante. Sous peu, cela serait fini. Sous peu, la France n'aurait plus sa reine.
Le mécanisme s'enclencha et il n'y eut plus rien.
Il était alors midi et quart.
FIN