Note de l'auteur: Cet écrit date de 2013! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.
Deuil
- Le colonel Oscar François de Jarjayes est tombée sous les balles de la Bastille, Votre Majesté.
Une fois seule dans ses appartements, la reine Marie-Antoinette s'autorisa quelques larmes, la voix du messager résonnant encore dans son esprit. Oscar, la brave, la courageuse, la dévouée Oscar était morte. L'un de ses premiers appuis lors de son arrivée en France. L'une de ses premières amies françaises, fauchée dans la fleur de l'âge, précédée par son compagnon de toujours, André Grandier.
- Oh, Oscar ! Pourquoi ?! Pourquoi vous ?! Hurla-t-elle de désespoir dans ce petit cabinet de vingt mètres carrés caché derrière la rambarde qui séparait son lit de la chambre royale de Versailles.
Pourquoi était la question qui hantait l'esprit de la souveraine. Pourquoi Oscar, noble et royaliste, avait-elle lutté aux côtés de ces renégats boueux et puants ? Elle, un parangon de loyauté, avait rejoint les rebelles dans leur « Révolution ». Le bouclier de la noblesse avait donné son épée à la populace excitée et assoiffée de sang bleu. Les gardes françaises réprimaient les troubles. Oscar les avait encouragés, pour une raison qui échappait totalement à la première dame du royaume.
Oui, Marie-Antoinette, malgré cela, pleurait Oscar.
Elle ne pleurait pas ce Judas de la classe nobiliaire.
Elle pleurait une amie sincère et désintéressée, entière, franche et généreuse.
A ce moment-là, les actes d'Oscar ne comptaient plus. La reine pleurait un être, un esprit, une âme qui avait veillé avec dévotion sur l'ingénue débarquée de Vienne qu'elle était. Son chagrin était réel. La mort d'Oscar la dévastait. Elle décida de s'inspirer d'elle, cette femme admirable, de sa force et de son courage. Ainsi, une part d'Oscar vivrait toujours en elle. Face à la Révolution montante, elle en aurait bien besoin.
FIN