Note de l'auteur: Cet écrit date de 2013! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.





Jeanne fixait le ciel depuis sa chambre. Elle était à quelques heures de tuer la marquise. 


Son premier meurtre.


Elle hésitait.


Elle avait déjà eu beaucoup de chance que la noble la crût, qu'elle la recueillît. Elle avait toujours été bonne et patiente avec elle. Cela en valait-il la peine ?


- Tu n'as pas eu autant de remords pour quitter Maman et Rosalie.


Du remords ? Le loup a-t-il des remords lorsqu'il tue pour pouvoir manger ? Jeanne était partie pour assurer sa survie. Sa survie physique. La survie de la fierté de son sang. Mais tuer la marquise, était-ce nécessaire à sa survie ? Avec un peu de patience, peut-être que la bonne femme serait admise à Versailles. Ou alors, une de ses amies l'emmènerait avec elle à la Cour. Après tout, elle avait été reconnue, nourrie, logée, éduquée, habillée, choyée même...


- Tu es arrivée jusqu'ici de par ton audace. Ressaisis-toi. On dirait Rosalie ! La vertu est source de malheur. Dans cette guerre que tu mènes pour être reconnue par les plus grands, la marquise n'est qu'un dommage collatéral. Elle est l'agneau sacrifié sur l'autel de ton ascension.

Jeanne sourit.


Elle s'en tiendrait au plan. La marquise devait mourir. Elle serait tel un Christ sur sa croix et Jeanne célébrerait sa gloire, la rendrait éternelle. Elle ne manquerait jamais de chanter ses louanges posthumes. Au final, elle lui rendrait au centuple ses bienfaits.


- L'incendie de ce soir sera un feu de joie.