Note de l'auteur: Cet écrit date de 2011! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.


 

Il y avait des centaines de raisons pour justifier l'amour inconditionnel d'André Grandier pour le pommes. 


Il était d'origine normande. Le jardin de sa maison était entourée de pommiers, qui embaumaient l'air quand venait la saison. Son goût fruité et sucré, sa chair croquante, sa peau lisse... L'enfant adorait ce fruit qui calmait sa faim, étanchait sa soif, apaisait sa gourmandise. La magie continuait jusque dans les jupes de sa mère, qui travaillait dans une cidrerie. Quand il arriva à Jarjayes, près de Versailles, loin de sa Normandie natale, devenu orphelin, André crut la pomme sortie de sa vie. La gentillesse des Jarjayes permit le contraire. Tartes, jus, il y eut droit. Tout comme il eut droit à une instruction.


Quand il apprit le rôle de la pomme dans la chute de l'homme selon la Bible, il ne voulut pas y croire. Jusqu'à ce qu'il tombe amoureux d'Oscar. Jusqu'à ce que, pour lui faire plaisir, elle l'emmène en Normandie. Il avait réalisé ses sentiments pour elle quand elle lui offrit une pomme, qu'il l'eut dans ses mains et qu'il la croqua. Son sourire l'avait ébloui.


Enfant, André avait trouvé Adam très bête d'avoir accepter de goûter à la pomme pour Ève, malgré l'interdiction et son origine. Adolescent, il le comprenait. Car l'Amour vous change. Il était Adam, elle était Ève. C'est pour cela qu'il mit sa vie à ses pieds. Peu lui importait la chute.


Pomme, fruit de la tentation, fruit du défendu et de la connaissance. 


Lui, nouvelle victime divine.


Il le savait. Mais il refusait de se morfondre. Il continuerait à manger des pommes et à croquer la vie à pleine dent. Car la pommes, connue pour la satiété qu'elle apporte grâce à sa pectine, rassérénait le jeune homme.


Et la plus belle restait encore à cueillir.