Note de l'auteur: Cet écrit date de 2011! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.
Lady Marie-Thérèse Bourbon
1799Marie-Thérèse, unique survivante des enfants de France, revient vers sa terre natale pour épouser son cousin, Louis, Duc d'Angoulême, comme le souhaitait feue sa mère.
- Mieux vaut être fille de roi dans son pays plutôt que reine à l'étranger. Avait elle dit
Elle quitte son exil autrichien et retrouve sa chère France. Dans la berline qui la mène aux Tuileries, la jeune princesse se confie à son oncle, Louis XVIII.
- Ma mère, malgré sa réputation de tête à vent, avait une passion pour la période d'Henri VIII. Quand je lui avais demandé si elle regrettait mon sexe, elle me compara à Elisabeth, la deuxième fille du roi, qui avait vite balayé les déceptions par sa beauté, son intelligence et sa dignité? Elle avait conquis les coeurs.
- Votre mère avait tout à fait raison, ma chère nièce.
- Elle avait comparé Louis-Joseph à Edouard, fils d'Henri. Jeune, beau, talentueux, intelligent... et mort de maladie. La même, même si mon frère succomba à une dérive de celle-ci. La tuberculose. Le fils tant désiré, tant chéri, tant aimé est parti en premier.
- Mais vous, ma nièce, êtes notre Elisabeth française. Vous êtes l'enfant chérie du peuple, qui illumine le pays après la période sombre qu'il a connu. Comme Elisabeth après la mort de sa soeur, Marie la sanglante.
Le roi embrasse sa nièce.
1851 Marie-Thérèse, âgée, malade, repense à cette anecdote.
- Hélas! Je suis plus Marie qu'Elisabeth. Je suis née déception, néanmoins rassurante sur la stérilité présumée de ma mère. Comme elle, j'ai du affronter mon frère Louis-Charles, qui, je le crains, a été comme Louis-Joseph: un Edouard, manipulé par son « protecteur ». Ma mère s'est vue retirer son titre. J'ai perdu également le mien, puis on me l'a rendu. On me voit comme la légataire de ma mère. Mon mariage s'est avéré stérile, j'ai perdu l'amour de mes peuples, qui sera sans doute heureux à ma mort. Je suis la Marie Tudor française. Car ce que j'ai vécu, elle l'a vécu. Car comme elle, je ne suis pas née pour être heureuse. Ma mère a été une Catherine d'Aragon: mariée très jeune, à un prince étranger, accusée pendant un moment de la non-venue d'un fils, puis déchue, morte abandonnée et désargentée. Comment une Catherine aurait pu donner naissance à une Elisabeth? Comme Marie, je suis le symbole d'un temps révolu, je suis déphasée. Non... Je n'étais pas née pour le Bonheur. Comme l'avait dit Marie un jour, lucide sur son avenir.
FIN