Marina Grandier-Jarjayes Général de Jarjayes père
Age : 31 Nombre de messages : 8190 Date d'inscription : 05/06/2008
| Sujet: Le goût du bonheur Mar 24 Mar 2020 - 19:41 | |
| Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.Résumé : Le bonheur pour Madame du Barry, le bonheur avec Louis XV, avait un goût de chocolat.Note de l'auteur : Ceci est une réponse à la foire aux prompts de Bibliothèque de Fictions, une foire mise en place pour occuper les auteurs pendant le confinement. Dans les commentaires, les gens proposaient des prompts et on pouvait piocher dedans. J'ai choisi le prompt : chocolat.Le goût du bonheur - Vous voilà bien pâle, ma mie!Madame du Barry, assise sur une causeuse, presque avachie à dire vrai, leva ses yeux vers son royal amant. Et voyant l'étendue de sa fatigue, Louis XV s'inquiéta. Elle était en effet trop blanche, les yeux cernés. Elle qui était toujours si fraîche, pleine de vie!- Je vous demande pardon, Sire. Je dois vous faire honte. Dit la comtesse avec une petite voix- Mais que dites-vous là! Rit le roi. Que se passe-t-il? Quelque chose vous mine?Il s'installa à ses côtés et lui prit doucement la main. Jeanne n'aimait peut-être pas le roi autant qu'il l'aimait, autant qu'il le méritait et une toute petite part d'elle le regrettait. Oui, Louis XV et sa couche avaient été une ambition. Une ambition qu'elle avait atteint et dont les fruits étaient désormais assez mûrs pour qu'elle puisse en jouir. Elle, la petite camériste née dans les bas-fonds, était maîtresse-en-titre du plus grand roi du monde. Et Seigneur, comme le roi l'aimait ! Au-delà de la gâter comme une impératrice byzantine, il avait un réel respect pour elle. Il l'écoutait, il vantait son intelligence, le tout sans aucune malice ou arrière pensée. Il voyait en elle une amie, une amante, jamais son égale mais jamais vue comme une moins que rien non plus. Cela, c'était une grande première dans la vie de la jeune femme, trop habituée à ce que l'on ne voit que son minois. Elle ne s'en plaignait pas, elle en avait assez usé pour parvenir à ses fins. Mais l'affection sincère du roi la troublait toujours autant, malgré les années. Elle osait même dire qu'elle était heureuse auprès du sexagénaire. Autre grande nouveauté pour elle : il ne la forçait pas à faire l'amour. Si elle se sentait mal, il se contentait alors de la laisser se reposer ou alors, si son état le lui permettait, il lui tenait compagnie et la divertissait. Aucun de ses autres amants n'avait eu autant de prévenance. Oui, Louis XV méritait d'être aimé à la folie et, tout au fond de son être, une toute petite partie d'elle-même avait honte de ne pas pouvoir lui offrir autant qu'il ne lui offrait.- J'ai fait un horrible rêve, Sire... Avoua-t-elle dans un soupir. Je... je faisais une fausse couche et vous m'abandonniez, les jambes encore en sang, après m'avoir condamnée à mort pour le décès de votre enfant.Son expression était prudente mais les yeux de l'homme pétillaient d'excitation.- Dois-je y comprendre une bonne nouvelle ?Elle baissa les yeux.- Je me suis crue enceinte, Votre Majesté... Je m'étais tue, voulant que le temps confirme mon état. Mais à l'heure actuelle, soit il l'a nié, soit il y a mis fin avant que je ne sois complètement certaine.Il lui baisa la main avec chaleur.- Oh, ma tendre Jeanne ! Pourquoi ne m'avoir rien dit ?! Vous souffrez seule, cela est bien injuste ! Je vous le jure, mon amie ! Jamais je ne vous reprocherais la perte d'un enfant ! Dieu offre la vie et la reprend à sa guise.Il appela un domestique et demanda à ce qu'on lui apporte sa chocolatière.- Votre chocolatière, Sire ? S'étonna Madame du Barry- Le chocolat n'a pas que des vertus médicinales ! Sourit-il. Je ne connais rien de mieux pour se réconforter !On lui apporta le nécessaire et alors que la jeune femme voulut se lever, le roi lui fit signe de s'asseoir.- Je vous le prépare, mon cher ange ! C'est un de mes petits plaisirs.Elle l'observa s'activer avec une tendresse certaine. Oh oui, Louis XV était terriblement attachant ! Il lui tendit une tasse fumante, qu'elle but avec précaution, laissant la chaleur du breuvage envahir chaque parcelle de son corps. Elle avait l'impression de sentir ses craintes, sa mauvaise nuit, ses pensées parasites, fondre sous le tsunami de saveurs qui coulait dans son œsophage. La voyant se détendre, le roi victorieux se servit à son tour et s'assit à ses côtés. C'était peut-être cela, le vrai bonheur, pensa-t-elle un court instant. Un compagnon aimant, le ventre plein, des petites attentions.Le bonheur devait avoir un goût cacaoté.FIN *** Lady Oscar Lady Oscar *** |
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