Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.
Résumé : Le pendentif offert par Oscar lui porterait chance, Rosalie en était convaincue.
Note de l'auteur : Cet écrit répond au défi d'écriture n°172 de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions ». Les conditions étaient : Cent mots minimum, votre personnage a un porte-bonheur qu'une personne chère lui a donné. Quel est ce porte-bonheur ? Racontez son histoire (ex : le moment du don, le moment où le perso a décrété que ce serait LE porte bonheur, un moment où il l'a utilisé...)
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu (29/50) + Défi de Sarah et Voirloup n°338 : mettre un bijou (bracelet, bijou, collier) au centre de l’histoire (demande en mariage ou perte de bijou par exemple)
Le porte-bonheur
Assise dans le carrosse qui l’éloignait peu à peu du château des Jarjayes pour rejoindre la demeure des Polignac, Rosalie serrait entre ses doigts longs et fins le pendentif qu’Oscar venait de lui offrir, avec la certitude qu’elle venait de quitter le jardin d’Eden pour s’enfoncer dans les tréfonds des feux de l’Enfer. Pourtant, elle ne regrettait pas son geste : elle le faisait pour Oscar justement, pour la protéger de cet être affreux qui était sa mère de sang, lui éviter les conséquences d’un mensonge honteux qui prendrait sans doute corps car la noble est la favorite de la reine… D’ailleurs, la colonelle était assez fine et semblait avoir compris les raisons de son départ aussi précipité que soudain. L’âme de la jeune fille était aussi rongée par la lettre révélant à sa protectrice où était cachée Jeanne…
Seigneur, qu’était-elle devenue ?!
Voilà qu’elle trempait dans les intrigues, qu’elle mentait à la face de celle qui l’avait toujours soutenue même si celle-ci avait déchiffré la vérité dans ses yeux, et qu’elle vendait sa propre sœur…
Laquelle mettait également sa chère amie en danger.
Et elle savait qu’Oscar ferait tout pour ne pas lui faire du mal, que si mal était causé, cela serait par des conséquences fâcheuses et en dehors de la portée de la soldate.
Tout ce qui lui restait de ses plus beaux jours, c’étaient ses souvenirs…
Et ce bijou.
Cette charmante aquamarine enfermée dans un ovale d’or, au bord fin, à la chaîne légère. Il était étonnant qu’une telle chose appartienne jadis à l’héritière Jarjayes.
Etaient-ce les battements de son propre cœur ? Les tressaillements de l’angoisse ? Rosalie n’en savait rien. Mais elle pouvait le jurer, il lui semblait que le collier pulsait doucement dans ses paumes, l’emplissant à la fois d’une douce chaleur, d’un peu de paix mais aussi d’un peu de courage.
Tout irait bien.
Elle devait y croire.
N’avait-elle pas survécu et joui de chance jusqu’à ce jour ?
Surtout, elle n’était pas seule, ne le serait jamais, un seul cri de détresse de sa part et Oscar, André, le château entier se précipiteraient à son secours. Elle était en tout sauf en nom la septième fille dans l’adelphie née du Général de Jarjayes. Dès qu’elle sentirait sa résolution vaciller, la tristesse l’envahir, un simple coup d’œil à ce talisman et elle serait rassérénée.
-Qu’est-ce donc, Rosalie ? Demande Madame de Polignac
-Oh, cela ? C’est un cadeau d’adieu du Colonel Oscar. Un porte-bonheur pour ma vie à venir.
-Voilà qui est touchant. J’ignorais le colonel si sentimental.
-Me donnerez-vous la permission de le porter ?
Elle s’étonnait de son audace naissante.
-Ma foi, il est simple mais pas de mauvaise facture. Tu ne me feras point honte. Porte-le, si cela te fait plaisir.
-Merci, Ma… Merci, Mère.
Oui, ce pendentif lui porterait chance, et à défaut, il lui redonnerait courage.
Le cadeau d’adieu d’Oscar, l’invisible, le plus précieux, cette leçon qu’elle lui a enseignée depuis des années, c’est bel et bien l’espoir.
FIN