Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda, cet écrit est un écrit de fan, je ne gagne rien, sinon des reviews et les reviews ne permettent pas d'acheter des spaghettis.
Résumé : Le lendemain de son retour de la fuite à Varennes, Marie-Antoinette observe sa longue chevelure désormais de porcelaine.
Note de l'auteur : Cet OS m'est venu alors que je montais ma nouvelle AMV sur LO et que j'ai inséré le clip avec les morceaux de miroir brisé dans lesquels on aperçoit la réaction de Marie-Antoinette alors qu'elle constate que ses cheveux ont blanchi. (Episode 40).
Liste des dettes du Discord «Défis Galactiques » : Quatre aspect de... Membres du serveur - Felicia : écrire sur Clint ou sur quelqu'un aux cheveux blancs
Les marques du temps
Le lendemain de leur retour de cette horrible fuite à Varennes, Marie-Antoinette est seule dans sa chambre à observer son reflet dans le miroir qui lui fait face. Non, décidément, elle ne s'y fait pas mais elle ne peut rien y faire :
En une nuit, ses cheveux blonds sont devenus blancs.
L'or a fondu pour laisser place à un canevas vierge, l'été a quitté sa toison pour laisser la neige l'envahir. C'est un funeste signe qu'elle lit dans chaque follicule qui entre dans son champ de vision. Varennes a signé leur arrêt de mort, la fin de l'espoir, le trépas d'une ère millénaire. Il est donc terriblement logique qu'elle en porte les stigmates sur elle. Le monde avance, il prend une direction qu'elle déteste, qu'elle combat. Il va vers une prétendue modernité et elle, elle vit dans le passé. Cet ivoire à la place du soleil, ce n'est qu'un symbole de plus : elle est une vieille femme qui s'oppose à un ordre nouveau. Alors qu'elle n'a que trente-six ans. Et dire que vingt ans plus tôt, c'était elle qui affrontait le passéisme étouffant de Versailles, l'étiquette d'un temps au parfum capiteux. Oh, comme la roue avait bien tourné !
La porte s'ouvre et alors que les pas se rapprochent d'elle, que la vision de son mari apparaît doucement dans la glace, la tristesse naît sur les traits de celle qui avait été un jour adorée du peuple de France.
- Voyez, mon ami. Dit-elle doucement. Vous êtes désormais l'époux d'une ancêtre.
Louis s'assoit à ses côtés.
- Ne dites pas de sottises. Lui sourit-il. Vous n'êtes pas plus âgée aujourd'hui qu'hier.
- Ma beauté s'est envolée, Louis. Emportant avec elle ma jeunesse et mes illusions.
Le roi prend délicatement entre ses doigts une mèche qui tombe sur les épaules de son épouse. Il semble en admirer la couleur.
- Vous n'en êtes que plus splendide à mes yeux. Le blond vous donnait la gaieté et la fraîcheur. Le blanc vous offre désormais la maturité, la sagesse. La femme que vous étiez il y a quelques jours est toujours là, bien en vous. Quand je vous vois ainsi, je me rends compte que je suis l'homme le plus chanceux : le temps a beau user de ses talents pour imprimer une marque de son passage, il n'a aucune prise sur vous. Sur votre élégance. Sur votre charisme. Et oui, je le dis, sur votre beauté. Votre corps change peut-être mais votre âme, elle, reste la même.
- Vous êtes un ange, mon époux. Je ne vous mérite pas.
- Au contraire, c'est moi qui suis indigne de vous. Mais cela ne m'empêche pas de vous aimer de tout mon cœur, envers et contre tout.
Il veut lui prendre la main mais elle l'écarte pour capturer ses lèvres. L'horreur des derniers jours s'efface quelque peu. Le complexe de la reine face à sa nouvelle couleur de cheveux, lui, a totalement disparu et ne reviendra jamais plus.
FIN