Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.
Résumé : Alors qu'elle arrive à Vienne, Marie-Thérèse Charlotte pense avec émotion au fait que sa mère aussi avait fait ce chemin jadis pour arriver à Versailles.
Note de l'auteur : Cet OS a été écrit lors de l'atelier d'écriture du Discord « La Fabrique à Plumes » du 19/11/2021 sur le thème des mots aléatoires. 30 minutes. N°3 : Distance
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu + Quatre aspects de... Milo (Shadow and Bones) : Jesper : écrire une amitié entre deux personnes de différentes espèces ou sur quelqu'un qui pense avec nostalgie à un autre
A la croisée des souvenirs
A la croisée des souvenirs
Alors que la berline se rapproche peu à peu de Vienne, comblant la distance entre le début et la fin du voyage, Marie-Thérèse sent une vague d'émotion la submerger au point qu'une dame de compagnie demande à ce qu'on s'arrête.
- La princesse fait un malaise ! Crie-t-elle dans son français aux accents germaniques
L'Orpheline du Temple la rassure d'un signe de la main même si on ouvre la portière et qu'on la fait descendre pour qu'elle puisse respirer un peu d'air pur. L'adolescente observe les bois, les arbres et pense avec mélancolie que sa mère a vu les mêmes paysages en venant en France. Elle se l'imagine, plus jeune qu'elle encore, son éternel sourire aux lèvres, sa bonne humeur égayant ses suivantes lors de ce périple, ses yeux bleus s'émerveillant de la beauté de la campagne autrichienne. Elle arrive à entendre ses rires, sa joie, sans savoir qu'elle filait droit vers une existence tragique, une martyre pour les royalistes qui l'avaient pourtant tant dénigrée de son vivant à Versailles. Elle entraperçoit le spectre de l'enfant qu'avait été Marie-Antoinette, son enthousiasme à l'idée de devenir la future reine de France sans se douter un seul instant des horreurs qu'elle allait vivre, que la lame du couperet impitoyable de la guillotine tomberait sur sa nuque délicate et fine.
Et aujourd'hui, c'est elle, sa fille, qui quitte son pays natal pour un autre, apatride de mère en fille après le cauchemar de la Révolution Française, dans une cour, une famille maternelle qui a guerroyé contre la France mais qui n'a pas semblé très prompte pour essayer de sauver leur ancienne archiduchesse, son époux, ses enfants, sa belle-soeur...
L'impératrice Marie-Thérèse avait conseillé à sa dernière fille de rester bonne allemande.
Sa petite-fille se promet d'appliquer ce conseil : elle, elle restera bonne française.
Elle pardonne aux français.
Parce que c'est ce que ses parents, c'est ce que son père, auraient voulu et à travers elle vivent leurs mémoires. Elle est née fille de France, elle mourra fille de France.
L'Autriche n'est donc qu'une étape avant de revenir sur la terre qui l'a vue naître.
FIN