Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.
Résumé : Une question de son fils et Louis XVI se retrouve des années en arrière, quand lui aussi a dû faire le deuil de son frère aîné.
Liste des dettes du discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (11/50) + Roulette Surprise 1 : Lady Oscar - Louis XVII + Louis XVI + Capricorne : Marina : écrire sur un personnage historique ou sur un personnage secondaire
La résonance
-Est-ce que la mort de mon frère est de ma faute?
Louis XVI sursaute en entendant la question de son cadet. Louis-Charles, 4 ans, désormais héritier de la couronne de France, l'observe avec ses grands yeux hérités de sa mère. Son frère, Louis-Joseph, vient de mourir des suites de sa phtisie dorsale, mettant ainsi fin à ses horribles souffrances. C'est la seule consolation que ses parents en tirent : leur bébé ne souffre plus. Cela ne panse pas leurs coeurs brisés mais cela leur permet d'atténuer ce trou béant dans leurs âmes. L'homme s'agenouille devant son petit garçon.
-Pourquoi cela serait-il de votre faute, mon petit?
L'enfant regarde ses pieds, n'ose pas soutenir le regard paternel.
-Parce que je n'ai pas prié Dieu assez fort.
Louis s'étonne d'entendre résonner en lui les bris d'un organe qu'il pensait détruit au moment même où son fils lui offrait son dernier soupir.
-Tante Elisabeth dit que Dieu répond aux prières si on le prie beaucoup, sincèrement et très fort.
Il reconnaît bien là le talent de sa soeur pour expliquer aisément aux plus jeunes. Mais comment expliquer à un prince de cet âge les nuances? Ces fameuses nuances que les adultes eux-mêmes ont déjà tant de mal à reconnaître ou à percevoir...
-J'ai prié Dieu. Tous les soirs avant de dormir. Très fort, en serrant les mains! Je lui ai toujours demandé "Mon Dieu, merci de soigner mon frère Joseph car c'est un gentil grand frère!". Mais Joseph est mort. Je n'ai pas prié Dieu assez fort. Alors, si mon frère est mort, c'est de ma faute, non?
Aussitôt, son père l'enlace.
-Ce n'est pas de votre faute! Cela ne l'est pas, ne l'a jamais été et ne le sera jamais!
Son émotion l'emporte. Il a le sentiment de se revoir enfant, lors de la mort de son frère aîné : le même nom, la même maladie... Et le même sentiment de culpabilité. Lui, ses parents n'ont jamais caché leur préférence et un temps, il a cru qu'ils auraient préféré qu'il parte plutôt que leur précieux premier fils. Parfois, il le pense encore. Sauf qu'il ne laissera pas "Chou d'amour" le penser, même pour une seule seconde.
-Dieu n'a pas exaucé vos prières car il pensait que votre frère serait mieux à ses côtés. L'ardeur de vos prières n'a en rien changé le destin.
-Alors, est-ce que prier est inutile?
Le souverain sèche les larmes naissantes dans les yeux de son prince.
-Prier est utile. C'est une conversation avec notre Père à tous. La foi est tout. Sans elle, nous sommes perdus. Vos prières ont dit à Dieu combien votre frère était une bonne personne. Nul doute que s'il est au Paradis en ce moment même, sans douleur, c'est en partie grâce à vous. Et savoir que vous avez prié pour lui a dû lui faire grand plaisir. Je sais que cela me fait plaisir, cela fera plaisir à votre mère. Mais Charles, mon cher enfant, vous n'êtes pas responsable de ce qui est arrivé. Je vous le jure.
De loin, Marie-Antoinette n'ose pas intervenir: comment parfaire ce qui est déjà parfait? Louis a tout dit. Mais il faudra veilleur sur leur fils. Et sur leur fille, la pauvre chérie, qui elle aussi doit souffrir. Aucun de leurs enfants encore vivants ne doit être oublié.
FIN