Disclaimer :  Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.

Résumé : Oscar est fâchée, Louis-Joseph le voit très bien.

Note de l'auteur :  Cet écrit a été réalisé dans le cadre du défi hebdomadaire n°212 de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions ». Les règles étaient :  Votre personnage A est malade ou s'est cassé la jambe. Un personnage B vient s'occuper de lui... jusqu'à ce qu'il découvre que A mentait sur son état. 

Liste des dettes du discord « Défis Galactiques » :   50 nuances de personnages historiques (37/50)  + Lion : Cuberdon - Ecrire sur un enfant ou écrire une scène où la couleur mauve a une importance + Quatre aspects de… Jojo Rabbit : ¼ : Jojo : Écrire sur un enfant ou sur Matthias (SoC)


Oscar est fâchée, Louis-Joseph le voit très bien. Certes, elle n'est pas en colère mais il constate son irritation et il sait qu'il a mal agi : ce n'est pas beau de mentir. Surtout quand on joue sur son état que tout le monde sait léthal mais que personne n'ose lui dire, comme si avoir 7 ans empêchait de comprendre les grandes étapes de la Vie et notamment la finale : la Mort. Il y a environ deux semaines, son état s'est dégradé au point qu'il a pu garder le lit, incapable de se lever. Un serviteur l'aidait à se laver, à s'habiller, à aller aux cabinets d'aisance. Et bien sûr, tout le monde s'est organisé pour lui éviter l'ennui:

Ses parents venaient le voir le matin pour l'embrasser, passaient plusieurs fois dans la journée, dînaient avec lui ou, si c'était impossible, ils lui souhaitaient une bonne nuit.

Son frère et sa soeur venaient après leurs leçons pour jouer, prendre le goûter.

Mais aucune autre visite n'égayait plus le petit prince que celles d'Oscar, commandant de la compagnie B des Gardes Françaises situées à Paris.

Oscar qui avait sans doute mal au coeur pour lui mais qui ne le prenait pas en pitié, pas devant lui en tout cas. Elle venait immanquablement vers cinq heures, de son propre chef, sans que la reine n'ait eu à lui demander cette faveur. Elle lui racontait les péripéties de ses hommes, les anecdotes des casernes, elle narrait si bien qu'il avait le sentiment de faire partie de la garnison.

Sauf qu'au bout d'une semaine, cela allait mieux.

Il a continué de prétendre ne pas se sentir mieux pour que son amie revienne le voir. Sa présence lui plaît et une journée sans Oscar est une journée bien morne.

Aujourd'hui, le pot aux roses est découvert : il est debout, le teint trop frais pour que ce soit du matin même.

Le dauphin baisse les yeux, honteux.

-Je vous demande pardon, Oscar. C'est vrai, j'ai dit que je n'allais pas mieux alors que ma santé s'est améliorée.
-Je ne suis pas fâchée.
-Déçue, alors.
-Juste surprise. Pourquoi avoir joué la comédie, Monseigneur?

Il ose lever les yeux avant de fixer à nouveau ses chaussons.

-Parce que vos visites me font plaisir. J'aime entendre vos aventures. J'avais peur que vous ne veniez plus si j'allais mieux. Mais là, vous ne viendrez plus parce que je vous ai menti et c'est impardonnable. On ne ment pas à l'un de ses futurs sujets et on ment encore moins à son amie.

La soldate s'agenouille et enlace précautionneusement l'enfant, ce qui ne manque pas de donner un hoquet de stupeurs à certaines dames de compagnie de la reine. Quelle familiarité! Si contraire à Oscar!

-Je vous pardonne, Monseigneur. Bien sincèrement. En vérité, je ne suis même pas en colère. C'est un si petit crime que je ne peux que l'éluder.
-C'est vrai?
-C'est la vérité vraie.
-Continuerez-vous à venir?
-Je vous le promets. J'aime nos rendez-vous, ils m'amusent aussi. Et si un jour je ne pouvais l'honorer, je vous ferai prévenir afin que vous sachiez que je ne romps pas mon serment, juste que je suis embêtée et ne peux me déplacer.

Louis-Joseph a un sourire éclatant.

-Bien, et si je vous racontais ce qui est arrivé pendant l'entraînement cet après-midi?
-Oh oui, Oscar! Racontez-moi tout!