Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.
Résumé : La culpabilité saisit Jeanne à la gorge. A-t-elle vraiment besoin d’être présentée à Versailles ? A-t-elle vraiment besoin de monter encore plus haut ?
Liste des dettes du discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (45/50) + Capricorne : Jeanne de la Motte-Valois (Toutes adaptations) + 22 juillet - Jeanne de la Motte
L’apprêté de la culpabilité
-Tenez, Jeanne.
L’adolescente observe d’un air incrédule le paquet que vient de lui remettre la Marquise de Bougainvilliers. Elle n’était pourtant pas au courant d’un rendez-vous chez la modiste, chez le cordonnier ou le parfumeur.
-Madame. Dit-elle de son ton poli et étudié. Je vous en remercie mais… en quel honneur ?
La noble lui sourit avec une douceur presque maternelle.
-Eh bien, n’est-ce pas votre anniversaire aujourd’hui ?
Oui.
Oui, en effet, elles sont le 22 juillet.
C’est son anniversaire.
L’esprit de la jeune fille vogue vers son passé miséreux et réalise que malgré tout, sa mère et Rosalie lui manquent malgré son choix, alors même qu’elle pensait les avoir enterrées dans un coin de son cœur. Ce jour-là, sa sœur se réveillait toute excitée, lui embrassait les joues, lui répétait trois fois « joyeux anniversaire » comme pour lui porter chance. Sa mère l’enlaçait, émue, lui disait qu’elle l’aimait et essayait toujours de rendre la chose festive. Quand elles avaient un peu d’argent, elle faisait un gâteau modeste. Quand les temps étaient durs, elle essayait de trouver quelque chose qu’elle aimerait. Ce n’étaient pas des cadeaux que l’on garde près de soi. On les garde en soi. Et aujourd’hui, leur manque se fait sentir d’autant plus que c’est la première année sans elles.
-Oh ma pauvre enfant, mais vous pleurez !
Aussitôt, la dame l’enlace.
-Pardonnez-moi, chère petite ! Je ne voulais pas raviver de mauvais souvenirs !
La pauvre, si elle savait les mensonges dont elle l’avait nourrie…
-Je suis juste… Juste touchée, si touchée… Que vous ayez pensé à moi en ce jour.
-Allons, c’est bien normal ! Vous êtes aux yeux de la noblesse ma nièce mais en mon cœur, vous êtes presque ma fille. Il est normal que je vous gâte !
La culpabilité saisit Jeanne à la gorge.
Cette femme est si gentille, si bonne alors qu’elle la connaît à peine et la majorité du peu qu’elle sait sont des affabulations.
A-t-elle vraiment besoin d’être présentée à Versailles ?
A-t-elle vraiment besoin de monter encore plus haut ?
Après tout, elle est désormais loin de la faim, du froid, elle vit une vie aisée, digne de son rang.
A-t-elle besoin de briguer les plus hautes sphères quand elle est autant aimée ?
L’avenir le lui dira.
Aujourd’hui, elle veut juste profiter de cette affection comme l’adolescente qu’elle reste.
FIN