Les 5 filles du Général Jarjayes

Souvent, bien trop souvent, on a tendance à oublier qu’Oscar a cinq sœurs aînées. Et pourtant, elles aussi ont une histoire, moins rocambolesque que celle de la petite dernière de la famille, mais pourtant qui méritent d’être prise en compte. Ici débute les résumés des vies des cinq sœurs d’Oscar : Joséphine, Hortense, Adélaïde, Alphonsine et Mireille.


Joséphine de Jarjayes est née environ un an après le mariage de Rainier et Marguerite-Emilie de Jarjayes.
Une petite mignonne, aux traits délicats et à la chevelure foncée. Elle épousa à quinze ans Edouard de Prévent du Ventou, un bon parti. Ils s’appréciaient et leur bonheur semblait évident. Et pourtant !
Joséphine eut le malheur de subir une fausse couche, un enfant mort né et un enfant emporté par la maladie. La vie l’éprouva encore plus, elle perdit son mari. La naissance d’Oscar lui apporta un peu de joie mais elle avait déjà décidée de sa vie. Elle entra au Couvent où elle devint Sœur Henriette Gabrielle.
Gabrielle….Ce nom signifie Dieu est ma force. Oui, ce nom lui convenait si bien !

Hortense naquit un an après Joséphine. Une enfant vive et gaïe, espiègle. Comme sa sœur, elle se maria au Comte de la Rolancy. Son mari lui faisait si peur ! Elle eut de la chance, son mari fut compréhensif.
Elle eut trois fils : Louis, Albert et Ambroise. L’aîné était studieux mais dépravé, le cadet aimant mais frivole et le dernier économe mais blasphémateur. La naissance d’Oscar fut un coup d’éclat pour elle. Elle était fière, fière à chaque fois qu’elle réussissait. Oscar était à la fois sa sœur et la fille qu’elle rêvait d’avoir et qu’elle eut : Loulou. Vive, espiègle, gaïe et avec les qualités de ses frères. Elle s’estimait heureuse.

Adélaïde eut un destin plus funeste. Cadette d’Hortense de deux ans, elle se maria à un jeune militaire prometteur. Il mourut alors qu’elle était enceinte de leur unique enfant. Sa mort l’ébranla et elle ne vécut que pour ce petit être qui sommeillait en elle. Elle accoucha d’un petit garçon prénommé comme son père : Etienne. Ayant accompli son devoir, elle put s‘éteindre trois jours après la naissance de son fils qui fut confié à Hortense. Dieu réunit les amoureux. Adélaïde devint une étoile perdue dans le ciel.

Alphonsine eut plus de chance. Jeune, belle et courtisée, elle fut mariée à un proche de Laclos dont elle eut l’honneur d’entendre son roman épistolaire en premier. La naissance d’Oscar la laissa indifférente, elle aimait sa sœur comme toutes les autres. Appliquée et soumise comme toute bonne épouse de l’époque, elle accouchait presque tous les ans. Cinq fils, trois filles. De quoi assurer la pérennité du nom de son mari et de quoi faire des alliances familiales.

Enfin Mireille !
On aurait dit un ange rebelle. Elle avait apprit l’escrime, blaguait avec les hommes, grimpait aux arbres !
Elle était très proche d’Oscar dès sa naissance. On la maria, comme toutes les autres. Son mari était comme elle. Ils n’eurent pas d’enfants, son mari en était incapable, alors ils adoptèrent un petit roturier orphelin qu’ils aimèrent de tout leur cœur. Quand l’Amérique fut libérée des colons, avec mari et fille, elle partit pour le nouveau monde, avide de voyages, de plaines et de liberté. Elle fonda la première école de Louisiane et même après sa mort, son nom ainsi que sa tombe était honorés chaque jour.


Femmes le sexe faible ? Cela me fait bien rire. Cinq filles, cinq Jarjayes, cinq destins, cinq personnalités.
Oscar ? Un mélange de toutes ses femmes.
Cinq roses plus belles que n’importe quelle fleur.