Mai 1770. L’union entre la France et l’Autriche allait être scellée par le mariage de Louis Auguste et Marie Antoinette. Du côté des Jarjayes, l’ambiance était à son comble. Le Général n’avait jamais paru aussi jeune. Son enfant, élevé comme un homme, allait sans doute devenir le protecteur de la jeune dauphine. Certes il lui fallait vaincre le jeune Girodelle mais il n’avait aucun doute sur la victoire d’Oscar. Il avait déjà commandé au meilleur tailleur du royaume de faire l’uniforme blanc pour l’entrée en service de la jeune fille. D’ailleurs, père et fille en discutaient dans la chambre d’Oscar.
Soudain on entendit des éclats de voix et brusquement le Général poussa Oscar dans l’escalier et la pauvre adolescente se cogna violemment la tête contre une marche de l’escalier de marbre. Une petite minute passa avant que tout le monde ne réalise ceci : du sang coulait sur cet escalier immaculé juste peu auparavant.

- Mon Dieu qu’ai-je fait ?!
[size=48]-OSCAR ! [/size]hurla avec effroi André.

Il se précipita auprès de la blessée, la souleva et donna des ordres afin que tout se passe au mieux. Grand-mère alla quérir le docteur Lassonne au plus vite. André, en attendant, tentait de stopper l’hémorragie et à chaque fois qu’il voyait un peu plus de liquide pourpre salir la blonde chevelure d’Oscar, son cœur se serrait. Rainier, à part serrer la main de son enfant en pleurant, ne pouvait rien faire.
Le docteur arrivant, on mena la pauvre petite à sa chambre où il banda la tête de l’adolescente.

- Elle ne risque rien, il n’y aura pas de séquelles. Heureusement que André a agit vite sinon elle aurait eu un destin plus funeste. D’ailleurs, mon bon André, dites-moi comment elle s’est fait ça ?

Grand-mère le regardait, inquiète.

- Nous venions de laver les sols et Oscar a glissé. Mentit le jeune homme.
-Bien je vois. Du repos et du calme pour cette enfant.

Le docteur sortit, suivi par le Général pour prévenir le Roi de l’état de son fils. Le duel fut repoussé. Plus tard, il convoqua André dans son bureau.

- André, merci. Sans toi Oscar était perdue. Je te suis si reconnaissant. Cependant pourquoi avoir menti ?
-Oscar vous aime Monsieur et elle n’aurait pas voulu que vous soyez puni. Je suis sûre qu’elle vous a déjà pardonné.
-Chère enfant, si charitable, dire que j’ai failli la tuer ! André, promets-moi une chose, protège Oscar, protège la de tout mais surtout protège la de moi si ma folie un jour me reprend !
- Et si jamais il fallait pour cela vous tuer ?
-Alors fais-le et ensuite Oscar sera sous ton aile. Protège la André promets le moi !
-Oui Monsieur.

Le lendemain, Oscar se réveillait sans aucun problème et plus tard elle battit Girodelle.
Ce fut le début de son travail dans les gardes royales. Elle avait quatorze ans, accompagnée de son fidèle André.