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Ocealyne La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2777 Date d'inscription : 26/01/2009
| Sujet: Sans jamais oublier Dim 24 Jan 2010 - 0:06 | |
| Coucou tout le monde
Je n'abandonne pas ma fic LO ^^ Mai je vous propose juste une chose un projet hors LO qui me tient a coeur et que j'ai commencer a realiser en cours.
Une histoire rattachee a rien de particulier a part une envie d'ecrire, de se confier au papier.
J'espere que cette histoire vous plaira. Il s'agit d'un melange de vecu et de fictif .
Bonne lecture ^^<<<Commentaire de la fic : Commentaire sur la fic:ici *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Dim 24 Jan 2010 - 0:15 | |
| Prologue: Rêves Nocturnes
Il était la. Tout prés de moi. Ses yeux magnifiques me fixaient, rieurs mais protecteurs. La brise chaude de cette journée d’été agitait ses cheveux, leur donnant ce petit reflet doré que j’aimais tant. Le soleil brillait, brûlant et rassurant. Pourtant, je ne ressentais pas le poids de la chaleur que l’on peut habituellement ressentir dans ce cas la. Seul le vent tiède sur mon visage parvenait à m’atteindre réellement. Une partie de mon esprit était parfaitement conscient du fait que cet instant ne pouvait être réel, que ce n’était qu’un rêve. Mais je refusais cette éventualité. Même si je savais que la souffrance me rattraperait dés que j’ouvrirais les yeux, je les fermais plus fort comme pour retenir ces illusions autant que j’en étais capable. Comme pour garder cette chaleur qui gonflait mes veines de ce bonheur si présent et si enivrant.
Les secondes passaient, étiolant peu à peu mes songes. Au bout d’une dizaine de minutes, quand mes illusions étaient devenues trop floues, je me décidais à ouvrir doucement les yeux. La lueur de la lune éclairait encore la large pièce. Il faisait donc encore nuit. La faible lumière des chiffres du réveil indiquait quatre heures et demie du matin. Encore une nuit blanche à rajouter à mon tableau.
Les quelques lambeaux de rêves et d’illusion m’avaient délaissée, creusant plus profondément le trou béant de mon cœur. Je me sentais comme absente, déchirée. Comme si mon esprit m’avait désertée, ne laissant derrière lui que mon corps lourd et inutile.
Enfermée dans mon mutisme, je me rendis dans la cuisine puis me saisis d’un bol ainsi que du paquet de céréales. Une première étant donné que manger en me levant était bien loin de mes habitudes. Encore moins à cette heure matinale, mais au moins, rien ne pouvait m’arriver puisque tout le monde dormait encore. Mâchonnant mes céréales une à une je repensais à tout ça. A tout ce que j’avais du traverser jusqu'à maintenant. A toute cette vie.
Au fond, ma vie était bien comme toutes les autres. Je n’étais qu’une marionnette entre des mains qui n’étaient pas toujours bien intentionnées et je devais vivre avec. La vie n’offre jamais de cadeaux. Si parfois elle le fait, elle les reprend toujours tôt ou tard. Ainsi j’avais apprit à ne plus m’attacher à rien ni personne. Je devais juste compter sur moi-même, continuer à vivre mais surtout rester seule. Ainsi, je devrais pouvoir vivre sans blesser personne et sans en souffrir. A croire que la vie m’attendait au tournant pour me prouver que je me trompais, que quoi que je fasse, elle serait seule à décider et à tirer les ficelles de mon existence.
C’est ainsi qu’elle me le fit rencontrer. Lui. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2777 Date d'inscription : 26/01/2009
| Sujet: Re: Sans jamais oublier Dim 24 Jan 2010 - 21:01 | |
| Chapitre 1 : Garder les souvenirs
Il faisait encore chaud pour la saison. L’été touchait à sa fin et le mois de septembre était déjà bien avancé. Encore une de ces journées interminables où je devais rester à la maison. Evidemment. Nous étions samedi et, à l’inverse des jeunes de mon âge, je ne sortais pratiquement jamais. J’en avais la possibilité pourtant, mais pour aller où ? Pour voir qui ? Je ne fréquentais personne avec qui j’aurais pu passer du temps. J’étais seule désormais. J’avais fixé mes objectifs et je m’y tenais. C’était donc un samedi après midi comme tous les autres. Même ma destination me paraissait normale et habituelle. Une fois de plus, je retrouvais le service des urgences de l’hôpital. J’imaginais déjà la ritournelle du médecin. _« Que t’est il arrivé cette fois ci Lovely ? Fenêtre ? Porte ? Escalier ? ».
Je me répétais son monologue dans ma tête tout en passant la porte familière. Les bruits habituels de l’endroit m’envahirent. Ce n’était que pleurs d’enfants, grimaces de douleur, paroles de soutien. Je traversai la pièce afin d’atteindre le bureau d’accueil derrière lequel une grosse dame d’environ quarante ans m’avisa avec un grand sourire maternel.
- Lovely !! Encore ? Décidément tu ne tiens pas sur tes pieds ma petite.
Je lui expliquais mon cas. Enfin, la version officielle que je comptais servir à toute personne qui me le demanderait, à savoir « j’étais tombée dans l’escalier, me cassant le poignet au passage. » Ce n’était pas si faux après tout. Je modifiais seulement la cause réelle de l’incident. Excuse bien simpliste mais réaliste quand on me connaissait. Serrant mon bras blessé contre ma poitrine, je me retournais et partit m’asseoir comme a mon habitude pour attendre mon tour. Je sombrais aussitôt dans mes pensées jusqu'à l’arrivée de la personne qui avait l’habitude de s’occuper de moi. Mon poignet était bel et bien cassé à nouveau. Je serais quitte pour un plâtre encore une fois.
Sortant dans le couloir, je n’avais pas prit garde de vérifier auparavant si le passage était libre. Une personne me heurta donc de plein fouet, m’entrainant avec elle dans sa chute. Ouvrant les yeux, je le reconnus immédiatement. C’était lui. Ce garçon que j’avais vu maintes fois ces derniers jours. Je le dévisageais longuement, un flot de questions envahissant mon esprit chamboulé. Qui étais t il ? Pourquoi était il si pressé ? Toujours si pressé ? Il me détaillait lui aussi avec insistance. Comme s’il cherchait des réponses. Ses yeux magnifiques brillaient d’une lueur pleine de curiosité.
Les minutes passèrent sans qu’aucun de nous ne bouge ni ne parle. Seuls nos yeux parlaient, interrogeant l’autre avec une insistance à peine dissimulée. Nous étions trop fascinés l’un par l’autre. Même la douleur de mon poignet me paraissait moindre. Je pouvais lire dans son regard qu’il était tout autant surpris que moi. Je ne bougeais plus, assise par terre, tenant mon poignet blessé et plâtré contre ma poitrine dans un geste instinctif.
Nous aurions pu rester ainsi par terre encore longtemps si une voix qui me sembla bien lointaine n’était pas venue couper cette magie silencieuse.
- Tony, dépêche, on t’attend !!
Un regard suffit pour me confirmer que c’était bien lui que l’on appelait. Ainsi je connaissais désormais son prénom. Ou était-ce un surnom ? « Tony » Un ensemble de lettres liées comme pour jouer une mélodie au rythme si proche de celui de mon cœur. Un prénom qui, je le savais, reviendrait souvent bercer mon esprit.
Il se releva d’un bond puis me proposa son aide. Je m’empressais d’accepter, maladroite comme à mon habitude. Une vive douleur parcouru mon bras jusqu'à mon épaule. Inconsciemment, j’avais relâché mon poignet qui avait heurté le sol par la suite. J’eus beau serrer les dents afin de taire la souffrance, une grimace de douleur m’échappa.
- Tu ne t’es vraiment pas ratée. murmura-t-il en m’aidant à me relever. Ca va ?
- Très bien. répondis-je. Je suis juste trop maladroite pour être lâchée dans la nature sans me blesser toutes les trente secondes.
- Tony ! Magne un peu ou je viens te chercher !!
La voix devenait plus agressive, pleine de sous entendus. Avec un air de regret, il se tourna vers moi avant de reprendre la parole :
- Je dois y aller. J’espère vraiment avoir l’occasion de te revoir.
- Traines dans le coin des urgences assez souvent, plaisantais-je, tu me retrouveras très facilement comme ça.
Il me regarda avec un amusement feint comme s’il avait essayé de rire d’une plaisanterie qui n’avait rien de drôle. Au fond, il avait raison, ça n’avait vraiment rien d’amusant. C’était tout simplement pathétique. Je le regardais s’éloigner, me posant toujours autant de questions. A mi-chemin, il se retourna pour me faire un signe de la main auquel je répondis maladroitement de ma main valide.
Ne désirant aucunement trainer dans l’hôpital plus longtemps, je me dirigeai vers le grand hall d’accueil, réglais les formalités et rentrais aussitôt. Non que je fusse pressée de rentrer. Au contraire, je trouvais toujours une excuse pour ralentir ce moment et affronter ce qui m’attendrait au retour le plus tard possible. Mais aujourd’hui, c’était différent. J’avais trop de choses en tête. Je ne désirais qu’une seule chose à cet instant : m’enfermer dans ma chambre, me réfugier dans mon monde, replonger dans mes souvenirs.
Je fus bien vite rendue à la maison. La route n’était pas bien longue à pied. A peine quinze bonnes minutes. En passant la porte, je fus bien sur accueillie par les remontrances de ma mère comme je m’y attendais.
- Te voila enfin toi. Encore à trainer comme d’habitude. Tu n’as vraiment rien d’autre à faire.
Sans prononcer un seul son, je me rendis dans ma chambre, laissant les critiques sans fin se perdre derrière moi. Je connaissais ce refrain par cœur. J’aurais pu le réciter en même temps qu’elle prononçait les mots comme un eternel écho. Au lieu de ça, je me laissais tomber sur le lit. Saisissant mes écouteurs et mon lecteur, je lançais un CD, m’allongeais et me laissais entrainer par la musique, vagabondant dans mes souvenirs comme pour retrouver les bonheurs du passé.
Je finis par m’endormir d’un sommeil paisible avec toujours le même rêve. Celui qui me faisait croire qu’il ne m’avait pas abandonnée. Lui l’ami de tous les instants. Celui avec qui j’avais grandit. Cela avait beau faire 4 ans maintenant, je n’acceptais toujours pas la situation et je crois que je ne l’accepterais jamais. Pendant ces 4 années, il avait toujours été la, du moins c’est l’illusion que je me donnais. Je voulais croire en sa présence permanente. J’en avais besoin pour continuer et pour supporter ma vie, tout simplement pour survivre. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mer 3 Fév 2010 - 0:49 | |
| Chapitre 2 - La nouvelle
Le dimanche avait passé bien vite. Comme ces jours tranquilles où l’on ne fait rien de particulier mais qui passe toujours à une vitesse irréelle. Je m’étais pourtant levée tôt comme à mon habitude les week end. La majorité de mes devoirs de la semaine à venir étaient déjà bien avancés. Résultat d’une vie sociale bien vide. J’avais donc décidé de les terminer en prenant tout mon temps afin que ma mère n’ait pas la nouvelle idée de passer de ses nerfs sur moi.
La journée s’était ainsi enchainée, calme et ennuyeuse, laissant place à un lundi matin sombre et venteux. Je devais partir tôt pour me rendre au lycée et il faisait toujours nuit lorsque je mettais le nez dehors. J’arrivais à mon arrêt de bus quelques minutes avant l’arrivée de ce dernier. Comme à mon habitude, je m’engouffrais à l’intérieur afin de retrouver ma place habituelle au milieu contre la fenêtre. Gardant la capuche de mon gilet de laine sur ma tête, je posais mon front contre la vitre fraiche et me laissait bercer par la musique de mon baladeur.
Une heure de trajet à patienter alors autant la passer confortablement. Je repensais à nouveau à mon meilleur ami, Romain. Lui qui ne reviendrait jamais. Puis je superposais inconsciemment son souvenir à un autre visage, tout aussi rieur et protecteur. Il me semblait bizarre de penser à ce Tony dans un moment pareil. J’avais l’impression de trahir Romain. Mais il m’avait abandonnée et il fallait bien que je continue ma route. Comme si j’en étais réellement capable. Bien évidemment que non. Et pourtant, j’avais bel et bien ressentit cette chaleur quand il m’avait aidée à me relever à l’hôpital, cette sensation de protection quand ses yeux s’étaient plongés dans les miens. Mon cœur s’était réveillé un court instant. Il avait battu tellement fort que je m’étais attendue à ce qu’il s’échappe de ma cage thoracique pour bondir au premier signal.
Je secouais la tète pour dissiper ces idées saugrenues. L’amour, ce n’était pas pour moi. Je n’étais plus capable d’aimer maintenant. Je n’étais plus qu’un corps vide. Un corps vide ne peux plus rien éprouver ou si peu. Il se contente de suivre les événements, de traverser la vie sans s’arrêter aux étapes de la vie.
Ressasser mes pensées avait permis au temps de passer plus vite. Je voyais déjà se profiler à l’horizon les bâtiments familiers du lycée. Une nouvelle semaine commençait.
Après être descendue du bus, je parcourus rapidement le chemin qui me séparait des bâtiments modernes blanc cassé du lycée. Je ne connaissais pour ainsi dire personne. J’étais arrivée avec une semaine de retard en temps que nouvelle. J’avais bien vite rattrapé les cours et m’étais fondue dans la masse. Un mois de cours était passé et la situation était toujours la même. Contrairement aux autres, je savourais cette solitude. « Ne comptes que sur toi-même Lovely. La vie ne t’offrira jamais rien sur un plateau. Si tu veux quelque chose, bats toi pour l’obtenir mais ne comptes pas sur les autres pour t’aider. » Mon père me répétais souvent cette phrase avant de mourir. Avant. Quand tout était si différent.
Même inconsciemment, j’avais toujours obéis à cette règle silencieuse. Je restais seule et ça me plaisait. Je suivais la ritournelle des cours avec une attention pas toujours authentique mais je m’appliquais pour ne rien laisser paraitre. J’essayais de suivre suffisamment pour obtenir de bonnes notes. Les études ne m’intéressaient pas plus que cela. Pas cette voie que j’avais été obligée de prendre en tout cas.
J’allais m’installer rapidement à ma place habituelle après avoir pris mes affaires dans mon casier. Je n’avais pas encore remarqué la présence de cette nouvelle élève. Elle restait prés de la porte. Attendant l’arrivée de notre professeur. La tête penchée sur mes feuilles sur lesquelles je gribouillais, je ne lui prêtais aucune attention. Je ne changeais d’ailleurs aucunement ma position lorsque le professeur entreprit de la présenter à la classe. Ce qu’il fit rapidement avant de la diriger vers l’unique place libre, à cote de moi.
Levant la tête, je la détaillais. Elle se nommait Lena. Elle était grande et mince. De longs cheveux châtains clairs encadrant son visage et mettant en valeur ses yeux verts. Hésitante, elle s’installa rapidement tout en sortant ses affaires. Ce fut elle qui engagea la conversation. Elle me rappela son prénom, me demanda le mien et me parla de banalités auxquelles je ne prêtais qu’une légère attention. Bien qu’elle du se rendre compte que je n’étais pas une fille très bavarde, elle continua à discuter jusqu'à la fin du cours.
La journée continua, comme toutes les autres à la différence que la nouvelle me suivait partout. Je n’étais pas très aimable et accueillante pourtant et d’autres mauvaises langues auraient été ravies de la prendre sous leurs ailes au moindre de ses gestes. Elle mangea avec moi à la cantine, et s’assit à ma table tous le reste des cours. Cette Lena avait l’air de m’avoir choisie comme amie. Soit, elle allait vite déchanter et me laisser tomber. Comme toujours. Ce ne serait qu’une question de jours.
Le trajet du retour fut semblable à celui du matin à la différence qu’une pluie diluvienne s’était mise à tomber. L’esprit évadé dans la musique, je regardais les gouttes d’eau tomber contre la vitre. Elles coulaient, se rejoignaient en de minces filets d’eau puis s’écoulaient doucement, silencieuses. Un phénomène naturel auquel personne ne prêtait attention. Pour moi à cet instant, il avait un tout autre sens. Il me ramenait à la vie, aux autres, à ma solitude.
Mais les derniers événements s’enchainaient trop vite à mon gout. Tout d’abord ce garçon, Tony qui d’après ses paroles souhaitait me revoir. Pourquoi, je n’en savais rien mais il le voulait et j’avouerais facilement qu’il en était de même pour moi. Puis il y avait cette nouvelle élève, Lena. Elle semblait elle aussi vouloir devenir amie avec moi. Ou étais ce seulement le simple fruit de mon imagination ?
Tout devenait si contradictoire en moi. Je ne savais plus quoi penser. Devais-je changer ma vie et accepter ce nouveau chemin qui s’ouvrait à moi ? Accepter de le revoir quitte à me perdre encore ? Ou devais-je continuer à me renfermer sur moi-même ? Les paroles de mon père revinrent, me répétant que je devais compter uniquement sur moi-même si je voulais éviter de souffrir à nouveau.
Qui devais-je alors croire ? *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Jeu 11 Fév 2010 - 3:34 | |
| Chapitre 3 - Du temps à tuer
Le temps avait passé. Mon poignet était presque guérit, mes bleus avaient jaunis avant de disparaitre totalement. Apres de nombreux heurts, j’étais devenue amie avec la nouvelle Lena. Dés notre rencontre, elle ne m’avait pas lâchée d’une semelle, du moins autant qu’elle le pouvait. Je devais lui reconnaitre cela, elle était tenace. Autant, voir même plus, que moi.
Mais les premiers jours n’avaient pas été simples, loin de la. Je m’étais montrée insupportable et injuste envers elle. Je pensais qu’ainsi, elle comprendrait et se tournerait vers d’autres personnes, qu’elle chercherait d’autres amies. Peine perdue, elle s’accrochait à moi bien que j’estimais n’avoir rien de bien intéressant. Mais nous avions commencé à développer une réelle complicité.
Je n’avais pas revu ce garçon, Tony. Il faut dire, je n’avais pas eu à me rendre aux urgences depuis. Du moins pour l’instant. Il ne fallait jamais parler trop vite ici. Les choses étaient étonnamment bien calmes. Etrangement devrais-je dire. Le temps suivait donc sa course folle.
Exceptionnellement, ce jour la, nous avions terminé les cours plus tôt. Notre professeur de spécialité étant absent, notre après midi se trouvait donc libérée. Je voyais les autres personnes de la classe savourer la nouvelle en établissant des projets pour les heures à venir. Même Lena me raconta qu’elle comptait passer un peut de temps avec son petit frère de 6 ans. Nous étions mercredi donc il n’avait pas d’école.
- Et toi Lovely ? Comment vas tu passer ton après midi ? me demanda-t-elle, souriante.
- Je ne sais pas trop. Peut être m’avancer pour la dissertation d’anglais. Au moins comme ça, elle sera faite et je serais tranquille.
- Viens à la maison sinon. Je suis certaine que ma mère sera vraiment contente de te connaître enfin.
Elle avait du me faire cette proposition en toute innocence. Lena était toujours sincère dans ses paroles. Du moins, c’était comme ça que je ressentais les choses. Elle était simple, déterminée, enjouée et généreuse. Vraiment l’amie idéale et j’étais bien heureuse de la connaitre. J’aurais aimé accepter son invitation. Cette main tendue vers un moment d’échappatoire. M’amuser au moins une fois comme les autres de mon âge. En un mot, être comme eux, me fondre dans la masse, être normale. Mais je devais refuser bien que ce ne fut pas de gaieté de cœur.
- Merci Lena mais je ne pas accepter. Mais peut être une autre fois. On se programmera ça.
- D’accord. Passe une bonne après midi alors.
- Merci. Toi aussi. A demain. ajoutais-je avant de quitter la salle et de me diriger vers la sortie du lycée.
Elle avait été déçue bien qu’elle essaya de le cacher. J’en étais vraiment désolée mais c’était vrai. Je ne pouvais pas accepter. Pas maintenant. Pas si tôt. Non, je ne pouvais vraiment pas accepter sa proposition.
Le trajet de retour servit mes réflexions comme à mon habitude. Il faisait beau pour la saison. Le soleil était haut dans le ciel bleu. En revanche, le vent était bien frais et les températures basses. Je rentrais donc en début d’après midi vers 13h30. Passant le portail, je m’attendais à l’accueil que me ferait encore ma mère. Voulant pousser la porte d’entrée, je réalisais que cette dernière était verrouillée. Ma mère avait du sortir retrouver ses amies ou je ne sais quelle autre invention. Heureusement, j’avais toujours un double des clés au cas où. Je savais toujours où aller dans ces cas la mais tout de même. J’avais donc, me semblait-il, la maison pour moi seule pour un bon moment.
J’allais pouvoir me faire de quoi manger vu que je n’avais toujours pas déjeuné. Non que me mère m’en aurait empêché si elle s’était trouvée la mais je préférais éviter toute confrontation avec elle. Je me serais donc rendue à ma chambre comme si de rien était jusqu'au repas du soir. Une fois entrée, je me préparais donc de quoi manger rapidement puis rangeais tout le désordre que j’avais put causer. Après cela, je montais vite dans ma chambre.
Je mangeais rapidement avant déposer mon assiette sur un coin de mon bureau. J’aurais bien le temps de la descendre, de la laver et de la ranger avant le retour de ma mère. Je me laissais tomber de tout mon long sur le lit, réfléchissant à ce que je pourrais faire de ce moment de calme et de solitude. Je me décidais à me mettre à mon anglais comme je l’avais si bien dis à Lena. M’installant pour une fois a plat ventre sur mon lit, je m’équipais des documents nécessaires et m’apprêtais à les lire. Il me fallu plusieurs lectures pour comprendre à peu prés le sens du texte. D’habitude, j’étais plus vive et je comprenais rapidement. Je n’étais pas professionnelle mais je me débrouillais bien en langues vivantes. Mais la, mon esprit vagabondait et refusait de se concentrer sur ce texte d’anglais. Soit. Il était à rendre pour la semaine suivante. J’aurais bien assez le temps de le faire d’ici la.
La question était maintenant, qu’allais-je faire ? Je ne pouvais visiblement pas me consacrer à mes devoirs ni sur aucune activité demandant de la concentration. De plus, le soleil de l’extérieur me narguait et m’appelais à d’autres horizons. Me levant pour me saisir de l’assiette sale, j’entrepris de descendre afin de la laver et de la ranger rapidement. Une idée venait de germer dans ma tête. Il me faudrait juste vérifier quelques détails essentiels à la réussite de mon petit projet. Après avoir accompli ma tâche, je remontais donc rapidement afin d’être sure de mes chances de pouvoir y parvenir.
Tout d’abord, combien d’argent me restait-il. Apparemment, suffisamment. Au moins une bonne chose. Le pire était mon matériel. Depuis le temps que je ne m’en étais pas servie. Mais la chance semblait vouloir me sourire aujourd’hui. Ils étaient encore dans un bon état. En tout cas, bien suffisant. Et le principal, ils m’allaient encore.
J’allais pouvoir m’échapper, me souvenir, rêver. Me laisser aller tout simplement. Repenser a cette enfance qui nous avait été volée.
Emportant tout ce dont j’aurais besoin, je me précipitais vers la porte puis la verrouillais à nouveau derrière moi. Ma mère ne se douterait même pas de mon passage. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2777 Date d'inscription : 26/01/2009
| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mar 16 Fév 2010 - 4:00 | |
| Chapitre 4 - Anthony ?
La patinoire n’était pas si loin et l’édifice se dressa bien vite devant moi. Je me faufilais à l’intérieur, payais mon entrée puis me rendis au vestiaire. Rien n’avait changé depuis la dernière fois que j’étais venue. La même atmosphère familière, les mêmes affiches jaunies sur les murs, mêmes les bancs aux couleurs délavées par les années. Rien n’avait changé. Bizarrement, il n’y avait personne malgré l’heure avancée de l’après midi.
J’enfilais rapidement mes patins, rangeais ma veste et mon sac dans un casier que je verrouillais puis je filais sur la glace. Tant qu’a avoir l’espace pour moi seule, autant en profiter. Il fallait l’avouer, c’était bien rare. Ordinairement, l’endroit était rempli et il était dur de se faire une place. Savourant cette solitude, je m’élançais sur la glace. Bien que je n’aie pas patiné depuis quelques mois, les gestes me revinrent naturellement.
J’accélérais doucement le rythme. Grisée par ma vitesse, je fermais les yeux quelques secondes. J’avais l’impression de m’évader, l’impression d’être si légère que je pourrais m’envoler si je me laissais porter. Une illusion qui me permettait d’oublier. La patinoire était mon échappatoire quand je pouvais m’y rendre. Je m’y sentais enfin moi-même. Entière et vivante.
Toute à mes pensées et sure que j’étais d’être seule, je n’avais pas remarqué la porte s’ouvrir puis se refermer doucement, sans bruit. Je continuais mon rêve éveillé, ma danse solitaire. Je n’avais toujours pas rouvert les yeux. Je me croyais seule et je connaissais cette patinoire comme ma poche. Je n’avais donc pas vu le garçon qui venait de poser pied hésitant sur l’étendue de glace. Et bien sur, je le percutais de plein fouet en voulant ressortir quelques instants.
Je tombais alors sur la glace bien qu’un bras tenta de me rattraper au vol. Lorsque l’inconnu parla, je n’eus nul besoin de le regarder pour reconnaitre sa voix. C’était lui. Tony, le garçon de l’hôpital.
- Eh bien, a croire que nous sommes fais pour nous rencontrer. Commença t-il en m’aidant à me relever.
- Ou plutôt nous percuter. Plaisantais-je
- Surement oui, tu as raison. Je suis désolé, je ne t’avais pas vue arriver.
- Non, ne t’excuse pas. C’est de ma faute, je ne regardais pas devant moi. Pour être honnête, je ne regardais rien. Je patinais les yeux fermés. Avouais je, honteuse.
- C’est vrai que c’est rare que cette patinoire soit vide _ répondit il en souriant _ Il faut en profiter.
- Oui, c’est bien vrai murmurais je en guise de réponse.
Il comprenait donc mes agissements. Une personne ordinaire n’aurait pas manqué de m’injurier encore et encore. Elle m’aurait d’ailleurs laissée à terre. Mais lui n’était pas comme ca. Lui était unique. Chaque rencontre me le prouvait. Chaque détail me le hurlait. Lui était différent. Pourtant je ne le connaissais pas. Mais tout en lui me poussais à en savoir davantage. Je ne parvenais pas à mettre le nom sur ce doux sentiment qui m’emportait dés que je le voyais ou que je pensais à lui.
- Tu es sure que ça va ? On n’a pas fais semblant de se percuter. Tu devrais peut être t’asseoir et te reposer un peu.
- Ca va ne t’inquiète pas _ répondis je _ je suis bien plus solide que j’en ai l’air crois moi.
- Je veux bien te croire. Depuis le temps que l’on se croise et que l’on se rentre dedans. Mais je ne me suis toujours pas présenté. Je m’appelle Anthony.
Anthony. « Tony » étais donc un surnom, un diminutif. Bizarrement, j’aimais ce prénom encore plus. Bien plus. Il m’apportait une sensation de sécurité tout comme le surnom « Tony » me l’avait déjà apportée. Mais surtout, il comblait ce vide en mon cœur. Etrange pensée qu’un simple prénom puisse autant vous réchauffer le cœur. Surtout quand ce cœur est s’est retrouvé brisé, piétiné, incapable d’éprouver le moindre sentiment.
- Et moi, c’est Lovely _ répondis je, gênée.
- Et bien enchanté Lovely _ répliqua t-il en me tendant la main pour visiblement serrer la mienne.
Un sourire pour toute réponse, je tendis la main à mon tour puis la déposa sur la sienne. Au lieu de la serrer comme je m’y attendais, il se contenta de la garder dans la sienne, refermant sa paume autour. Sa peau était douce et tiède, refroidie par la fraicheur de la glace. J’aurais voulu que cet instant perdure, que cette illusion hante mes songes jusqu’à la fin.
Pourtant, une part de moi refusait ce bonheur et cet espoir. Cette part bien trop grande et puissante de moi avait l’impression de trahir mon ancien ami. Malgré les quatre dernières années, la blessure était trop fraiche et trop vive pour pouvoir cicatriser. La peine et la souffrance étaient encore bien trop présentes et pesantes. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2777 Date d'inscription : 26/01/2009
| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mer 17 Fév 2010 - 3:51 | |
| Chapitre 5 - Premiers instants
Je n’avais pas du tout envie de repartir. Je désirais plus que tout rester la face à lui, ma main dans la sienne. Les souffrances me paraissaient moindres comme si elles avaient fondues telles de la neige sous un soleil d’été. Même cette blessure en mon cœur, ce trou béant paraissait se refermer peu à peu. Seul lui à cet instant comptait.
- A quoi penses-tu Lovely ? _ me demanda t-il, visiblement inquiet de mon manque de réaction.
- A rien d’important _ le rassurais-je tant bien que mal avant de retirer ma main à contrecœur.
- Très bien _ répondit il d’un ton neutre.
J’essayais d’analyser sa réaction, en vain. Il ne semblait rien ressentir. Ou il le dissimulait à la perfection. Je ne sus quoi repartir pour relancer la conversation. Au fond, le voulais-je vraiment ?
- On patine ? Sauf si tu préfères rester seule bien sur. _ proposa-t-il, souriant.
Je savais au fond de moi que j’aurais du refuser et partir. Je savais bien que je souffrirais une fois seule, livrée à me souvenirs, livrée au passé. Je me surpris néanmoins à accepter. Comment résister à un tel sourire mais surtout à un tel regard ?
- Pourquoi pas ? Si tu n’as pas peur de t’encombrer d’une maladroite comme moi qui tombe tous les 2 mètres.
- La peur n’évite pas le danger tu sais. Et si tu tombes, je serais la pour te rattraper ne t’inquiète pas. Je ne laisserais pas cette méchante glace t’attaquer.
- Tu ne sais pas à quoi tu t’engages alors. Au cas où tu ne le saurais pas, je suis une miss catastrophe ambulante.
- J’ai eu un bref aperçu. Mais je suis sur que cette fois tout se passera bien. Fais-moi confiance.
Tout en prononçant ces mots, il m’avait tendu la main. Hésitante, je finis par accepter. J’aurais bien le temps de regretter mon geste plus tard. Quitte à souffrir, autant profiter le plus possible de ce moment d’évasion.
Il m’entraina alors dans un rythme lent à mon goût mais je ne relevais pas. J’étais bien trop heureuse d’être à ses cotés et de partager ne serais que quelques minutes de son existence. Je calquais alors mon allure sur la sienne, patinant avec aisance.
Il ma proposa alors d’accélérer, devinant sans nul doute que notre allure actuelle me déplaisait. J’acquiesçais sans hésitation, me laissant emporter comme dans un tourbillon sans fin. Je me croyais dans un rêve. Un de ceux dont on ne souhaite jamais se réveiller. Un de ceux où l’on aimerait arrêter le temps pour qu’il dure toujours.
Je ne devrais pas pourtant accepter les choses aussi facilement et aussi rapidement. Une véritable lutte intérieure bouillonnait en moi. Une lutte à laquelle il n’y aurait aucun gagnant et dont le prix à payer était bien élevé. Trop élevé même.
Secouant la tête afin de chasser ces idées noires, je fermais les yeux et me concentrais sur le moment présent, savourant cette soudaine proximité et cette complicité naissante avec celui qui, je le savais déjà, allait occuper une place importante dans mon existence quelque soit l’issue de cette journée.
- Je comprends pourquoi tu prétends être une miss catastrophe ambulante Lovely. C’est certain que si tu fermes les yeux pour patiner, tu risques de tomber au prochain virage.
- Ne t’inquiète pas pour moi _ rétorquais je faussement vexée en ouvrant les yeux _ Je tiens parfaitement sur mes pieds. Sans oublier le fait que tu me guide. Comment veux tu qu’il m’arrive quelque chose ?
C’était vrai. Je me sentais vraiment en sécurité avec lui bien qu’il me seulement par la main. Un sentiment que je n’avais pas ressentis depuis bien longtemps. Mais je me leurrais moi-même. Cela allait bien au delà de la simple sensation de sécurité. C’était bien plus fort. J’étais littéralement tombée amoureuse.
Grisée par cette découverte et par l’allure que nous avions atteinte, je lâchais la main d’Anthony puis me laissais glisser, fermant de nouveau les yeux.
Je ne m’attendais vraiment à ce qui allait se produire par la suite. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mar 23 Fév 2010 - 4:22 | |
| Chapitre 6 - Sa presence
Anthony m’avait laissée faire, lâchant ma main, brisant tout contact entre nous. Une sensation de froid me saisit alors comme si l’on avait plongé mon corps dans de l’eau glacée.
Ignorant cette impression, je continuais dans mon élan, glissant droit devant moi sur la longue étendue de glace. Pendant quelques secondes, je me sentis revivre comme si j’avais enfin trouvé un sens à ma vie. Mais le passé rattrape toujours, implacable. Furtivement, doucement, il m’avait frappée de plein fouet comme pour me remettre à ma place, comme pour m’interdire ce bonheur tout neuf.
J’avais commencé à amorcer la courbe douce du virage ovale lorsque j’entendis sa voix. Ou plutôt, lorsque j’avais cru l’entendre. Je m’arrêtais alors brusquement, tendant l’oreille, me concentrant.
« Lovely arrête … » répéta la voix familière sur un ton suppliant bien que ses paroles ne furent qu’un chuchotement étouffé.
Il n’y avait pourtant personne à part Anthony et moi dans la patinoire. Le silence régnait de nouveau à présent. Mais j’avais bien entendu et surtout bien reconnu cette voix. Je n’avais nul doute. C’était celle de Romain. Romain, mon ami perdu il y avait de cela quatre ans. Lui avec qui j’avais grandi et tout découvert. Lui qui m’avait abandonnée ce jour la. Mais il était la, je le sentais.
Sa présence m’enveloppait, m’entourait. Plus rien n’existait autour de moi. Le trou béant de mon cœur semblait s’être refermé. Je savais pourtant au plus profond de moi que ce n’était qu’une illusion, que la souffrance reviendrait doublement dès que j’aurais repris pied dans la réalité. Cela m’était pourtant bien égal à cet instant. Quitte à souffrir, autant profiter pleinement de ce bonheur éphémère. Je m’accrochais donc à cette illusion telle une naufragée s’agrippant désespérément à une bouée de sauvetage.
Deux mains se posèrent sur mes épaules, me sortant de ma torpeur. Une autre voix, plus grave, se superposa à celle de mon ami perdu.
- Lovely ? Ca va ? Lovely ?? _ murmura Anthony à mon oreille en me secouant légèrement.
Je ne pu prononcer un seul mot. La présence de Romain s’était totalement évaporée comme si l’intervention d’Anthony l’avait fait fuir. Je me sentie totalement vide tout à coup. Froide, abandonnée. Sans même que je ne m’en rende compte, des larmes roulèrent sur mes joues. Le passé m’avait rattrapée et j’étais lamentablement tombée dans son piège.
Pendant quelques secondes, j’avais entendu sa voix. Cette douce mélodie chérie entre toutes où se mêlaient rire, insouciance et inquiétude. Pendant quelques secondes, tout était redevenu comme avant, comme si rien ne s’était passé. Mais ça n’avait été qu’une illusion.
- Lovely ! Que se passe-t-il ? Répond moi !!
Sa voix était emprunte d’inquiétude. Pas cette inquiétude amicale qu’il aurait du avoir en temps que nouvel ami mais cette inquiétude pure et grande. Cette peur de la perte. Celle que je connaissais que trop bien, l’ayant ressentie bien trop de fois.
Rassemblant mes forces, je parvins à articuler quelques mots.
- Je vais bien Anthony .Ne t’inquiète pas pour moi.
- Mais _ commença-t-il, hésitant _ que s’est-il passé ? Tu patinais devant moi et d’un coup, tu t’es arrêtée. Tu es devenue pale comme si tu avais vu un mort. Et tu ne bougeais plus. Tu m’as vraiment fais peur tu sais.
- Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas te faire peur. Je t’avais prévenu que je n’étais pas le genre de fille à fréquenter.
Je me retournais alors, osant enfin lui faire face. Mes larmes continuaient à couler sans que je ne parvienne à les arrêter. Je me sentais totalement perdue et il du le sentir lui aussi.
Lentement, il essuya mes larmes de ses doigts puis posa doucement sa main sur ma joue.
- Lovely, on ne se connait pas encore très bien tout les deux. Mais ce que je sais, c’est que je tiens énormément à toi. Ne me demandes pas pourquoi, je serais incapable de te l’expliquer. C’est comme ça. Et la je devine bien que ca ne va pas. J’aimerais tellement faire quelque chose. Tu ne peux pas savoir à quel point ca me blesse de te voir dans cet état.
Il avait prononcé ces mots avec une sincérité authentique. Les sentiments qu’il ne pouvait démontrer par des mots, je les lisais clairement dans son regard. Je l’avais vraiment chamboulé et je m’en voulais. Je posais alors à mon tour ma main sur la sienne, le regard emplit de gratitude. Je ne comprenais pas vraiment encore les raisons pour lesquelles il tenait à moi à ce point.
Une chose était sure néanmoins, rien ne serait plus comme avant. Une nouvelle page venait de se tourner dont les conséquences risquaient fort d’être irréversibles. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Sam 27 Fév 2010 - 22:33 | |
| Chapitre 7 - Réapprendre à vivre
La soirée s’était écoulée sans incident pour une fois. J’étais parvenue à rentrer avant la tombée de la nuit et surtout avant l’arrivée de ma mère. Je terminais de préparer mon sac de cours pour le lendemain. Je n’avais pas même eut le temps de m’avancer dans mes devoirs. Peu m’importait. Il ne s’agissait que de ceux de la semaine suivante. Rien qui ne méritât mon attention immédiate.
Je m’accordais ensuite une bonne douche, laissant l’eau bouillante glisser sur ma peau. Ordinairement, je préférais les douches froides voir glacées. Mais les récents événements m’avaient mises à bout. J’avais besoin de me détendre bien plus que d’habitude.
J’enfilais rapidement mon vieux pyjama puis me faufilais rapidement sous la couette. En temps normal, je ne me couchais pas aussi tôt non plus. A croire que je n’étais pas du tout dans mon état normal ce soir. Mais le temps me paraissait trop long et je ne savais vraiment pas quoi faire pour m’occuper suffisamment l’esprit. J’étais même incapable de faire mes devoirs. Les minutes s’écoulaient avec une lenteur exaspérante. Dormir m’aiderait à récupérer de mes émotions fortes mais surtout ferait passer la nuit plus vite.
Je sombrais aussitôt dans un sommeil agité où deux visages s’entremêlaient, menant une lutte sans merci. Ils étaient si similaires mais en même temps si différents. Dans leurs yeux brillaient une lueur protectrice que je n’avais encore jamais vue. Je ne comprenais pas encore le sens de ces expressions ni de ce rêve. Je n’allais pas tarder à le découvrir.
Comme tous les matins de cours, mon réveil me tira du sommeil. Je m’étirais, me préparais rapidement puis filais au lycée pendant que la maison dormait encore. Je ne pris même pas la peine de prendre mon petit déjeuner. De toute manière, je n’avais pas faim. Le trajet en bus fut semblable à tous les autres. Une nouvelle journée promettant d’être intéressante commençait.
Au lycée, Jena m’accueilli à bras ouvert. Elle ne semblait pas m’en vouloir pour l’après midi de la veille.
- Alors Lovely, comment s’est passé ton après midi hier ?
- Bien. Très bien même _ répondis je tout sourire, les joues que je devinais rougir sous l’afflux sanguin. Lena sembla le remarquer puisqu’elle attaqua aussitôt.
- Toi, tu me caches quelque chose. Pas la peine de nier, tes yeux et ton sourire parlent pour toi.
- Rien je t’assure. _ tentais je vainement de me défendre.
- Comme si j’allais te croire la ma vielle _ répliqua-t-elle avec ironie.
Elle comptait bien ne pas en rester la. Elle allait me tirer les vers du nez. J’allais être bonne pour un interrogatoire à la sauce Lena.
La sonnerie annonçant notre premier cours coupa notre conversation. Nous nous rendîmes donc en maths d’un pas inhabituellement enjoué. Lena ne cessait de me fixer, cherchant le meilleur moyen d’obtenir ce qu’elle voulait. Elle fut silencieuse un bon moment. Quand le professeur nous laissa faire les exercices qu’il avait soigneusement notés au tableau, Lena reprit la conversation, la voix emplie d’une curiosité évidente.
- Aller Lovely. Dis moi ce que tu as fais hier. Et ne me fais pas croire que tu es restée tout ton après midi à étudier. Je ne te croirais pas.
- Et si tu travaillais ? Tu ne, crois pas que ce serait mieux ? _ répliquais je d’un ton plus sec que je ne l’aurais voulu.
- Ne joues pas à l’élève modèle et sérieuse avec moi Lovely. Tu sais que tu peux me faire confiance non ?
- Oui je te fais confiance Lena. Ce n’est pas le problème.
Et c’était vrai. Pour la première fois depuis quatre ans, je parvenais à faire réellement confiance à quelqu’un. Mes réactions étaient encore hésitantes et instinctives. J’étais trop méfiante mais cela ne changerais pas en un jour même si Lena avait cette petite chose en plus qui faisait que j’acceptais de lui faire confiance. Elle était devenue ma meilleure amie même si elle était ma seule amie.
Prenant une longue inspiration, je croisais son regard curieux et reprit la parole.
- Tu as raison, je n’ai pas passé mon après midi à étudier. Quand je suis rentrée ma mère était sortie alors j’en ai profité pour prendre la poudre d’escampette.
- Je m’en doutais. Aller raconte.
Je lui racontais mon envie de patiner, la patinoire vide, ma rencontre mouvementée avec Anthony. Je ne lui parlai pas des voix. Inutile qu’elle me prenne pour plus folle qu’elle ne le pensait déjà. Elle m’écouta sans me couper une seule fois. Mais elle m’inonda de question par la suite comme je m’y attendais.
L’heure passa ainsi, mélange d’exercices et de discutions de cœur. Grace à Lena j’allais peut être enfin parvenir à y voir plus clair.
Et qui sait peut parvenir à enfin me retrouver moi-même. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mer 3 Mar 2010 - 2:00 | |
| Chapitre 8 - Une rencontre inattendue
Maintenant que Lena était au courant, je me sentais bien plus légère. Ma vie était pourtant loin d être parfaite pour des raisons que j’évoquerais peut être.
Ordinairement, je passais toutes mes pauses récréatives de la même manière. J’allais jusqu'à mon casier, je rangeais ou prenait mes affaires puis je me rendais devant la salle de mon prochain cours afin d’attendre le début de celui-ci. Par habitude, je me dirigeais vers la salle d’anglais mais Lena me retint par le bras.
- Pas si vite toi. On a quinze minutes de pause pour nous. Tu ne vas quand même faire ton cirque habituel en allant te planter devant le labo d’anglais ?
- Pourquoi pas ? Au moins je suis sure de ne pas arriver en retard, moi. _ répliquais je en insistant sur le dernier mot.
- Aller viens _ reprit-elle en me tirant vers l’extérieur sans ménagement. _ Un peu de soleil te fera le plus grand bien.
- Ca va. Tu as gagné pour cette fois Lena. Je n’ai pas du tout envie de me battre contre toi aujourd’hui. _ cédais-je en me laissant tirer au dehors par une Lena joyeuse et pleine de vie.
- Dis plutôt que je suis la meilleure. Tu ne peux pas me dire « non ».
Levant les yeux au ciel, je la laissais m’entrainer dans la grande cours. Elle avait raison. Le soleil avait de nouveau percé les nuages et inondait le lycée de ses quelques rayons.
Quelques étudiants profitaient eux aussi de ce doux moment de liberté, flânant librement entre deux cours.
Nous allâmes nous installer sur l’herbe dans le parc du lycée. C’est vrai qu’il faisait beau pour la saison. Il s’agissait des derniers beaux jours de septembre.
- Lovely ! Je ne pensais pas te croiser un jour ici. _ s’exclama une voix sur un ton surpris.
Tournant la tête, je vers la voix qui me semblait familière, je me demandais qui avait bien pu m’appeler ainsi.
- Anthony. _ murmurais je dans un souffle.
Dés que je le vis, mon cœur manqua un battement. Sur le moment, je ne compris pas cette réaction instinctive. Durant tout le temps qu’il se rapprochait, nous ne nous lâchâmes pas du regard et je me rendis compte que j’avais cessé de respirer comme si j’avais oublié cette fonction vitale.
Je n’aurais pas du réagir ainsi, je le savais. Apres tout, qui était-il pour moi ? Je ne le connaissais pas plus que cela. Mais je me leurrais. Je savais bien au plus profond de moi que ça allait bien plus loin et que nous nous étions déjà engagés sur un chemin de non retour.
Nous aurions pu rester longtemps ainsi si Lena n’était pas intervenue.
- Et en plus tu perds ta langue Lovely. _ rigola-t-elle avant de se présenter au nouveau venu. _ Salut. Moi c’est Lena.
- Anthony. _ répondit-il simplement en la saluant à son tour.
Il n’avait cependant à peine tourné la tête pour s’adresser à Lena. Pour ma part, je n’avais pas même sourcillé. Lena du le comprendre car elle amorça un retrait afin de nous laisser seuls. Je lui devais une fière chandelle.
- Bon je pars devant Lovely. On se retrouve en anglais. Je te garde ta place habituelle.
- Merci Lena. _ répondis-je avant de la voir s’éloigner à grands pas vers le bâtiment des langues
Je me retrouvais donc seule face à Anthony. A coup sur il ne manquerait pas de poser des questions sur mon attitude étrange de la veille. De plus, la situation méritait d’être éclaircie.
Même si je me refusais d’espérer, je voulais vraiment que les choses soient bien claires entre nous. Quitte a souffrir, je voulais en être sure. Nous ne pouvions rester dans cet équilibre instable.
Il s’assit prés de moi à la place précédemment occupée par Lena. Hésitant et maladroit, touchant et magnifique, il commença à engager la conversation. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mer 10 Mar 2010 - 11:46 | |
| Chapitre 9 - Dilemme
Il s’assit prés de moi à la place précédemment occupée par Lena. Hésitant et maladroit, touchant et magnifique, il commença à engager la conversation.
- Je ne m’attendais pas à te trouver ici. Je pensais qu’il fallait seulement faire le tour des urgences.
- Ou des patinoires. _ ajoutai-je en prenant un air innocent.
- C’est une alternative envisageable en effet. Une chance plutôt qu’il n’y avait personne. D’habitude, c’est toujours plein.
- Oui. C’est vrai.
- Tu étudies ici ? C’est la première fois que je te rencontre ici je crois.
- Oui. Mais d’habitude je ne sors pas dans la cour. Lena a insisté pour sortir aujourd’hui.
- Elle a eu une très bonne idée. Pas besoin de te rechercher dans les urgences maintenant. _ répliqua-t-il souriant.
Qu’une personne s’intéresse autant à moi me troublait, me gênait. J’avais l’habitude d’être ignorée ou critiquée. A croire que cette année allait être celle de tous les changements. D’abord Lena puis maintenant Anthony. Peut être devrais-je saisir ma chance cette fois ci.
- Apparemment _ répondit je enfin, mal à l’aise. Tout dépend de quel point de vue on se place.
- Ah. Je te dérange sûrement. Dans ce cas, je te prie de m’excuser. Je vais te laisser. _ répondit-il en se relevant.
Il avait l’air triste maintenant. Son sourire avait disparu et ses yeux avaient perdu leur lumière. Je l’avais blessé. Tout comme je blessais les personnes qui m’étaient chères.
- Anthony ! Attend !! _ criais-je afin de le retenir bien qu’il n’avait pas vraiment avancé.
Il se retourna, me dévisagea avec curiosité. Je décelais une lueur d’espoir dans ses yeux. Je ne me reconnaissais pas. Jamais je n’aurais réagi ainsi en temps normal. Je ne m’attachais pas au autres. Je n’étais pas dépendante d’eux. A croire vraiment que tout changeait.
- Je suis vraiment désolée. Je me suis mal exprimée. Tu ne me déranges absolument pas au contraire. Je suis très heureuse de te revoir. C’est juste que….
- C’est juste que … ? – répéta-t-il, curieux.
- C’est juste que je n’ai pas l’habitude… - commençais-je, hésitante, tandis qu’il continuait à me dévisager. _ Je suis toujours seule alors la, forcement … D’abord Lena puis maintenant toi. Ca me perd comme si quelque chose m’échappait totalement sans que je ne puisse comprendre ce qui m’arrive. C’est assez bizarre à comprendre. Mais tu ne me déranges pas du tout. Il faut juste que je m’habitue à être plus entourée c’est tout. Je suis la seule fautive dans l’histoire.
Il revint sur ses pas, se rassit à mes cotes puis souleva doucement mon menton. Nos yeux se croisèrent et comme à chaque fois, je me noyais dans leur intensité.
- Tu n’as pas à te sentir coupable pour ça Lovely. C’est plutôt à moi de m’excuser. Je t’ai prêté des pensées qui n’étaient pas tiennes. J’ai cru que je te gênais et que la distance que tu maintenais entre nous était due a de l’indifférence ou de la répugnance. Mais je me suis trompé. Toute cette méfiance et cette distance sont seulement résultat de tes expériences passées. Je comprends mieux les choses même si nous avons encore beaucoup à découvrir l’un de l’autre.
Durant tout le temps qu’il parla, je demeurais immobile. Je m’étais perdu dans ses paroles et dans ses yeux sans espoir de retour. Le temps n’importait plus. Le lycée n’existait plus. Je ne voyais plus rien à part lui. J’avais envie de croire à ces simples mots prononcés qui avaient su toucher mon cœur brisé comme s’il s’était enfin réveillé à la vie.
Sans même que je ne puisse la retenir, une larme coula sur ma joue. Seule témoin de ma lutte intérieur entre mon cœur et mon esprit. Bonheur offert que je devais refuser bien qu’il m’en coûtait énormément.
La sonnerie interrompit mes pensées et nous fîmes revenir sur terre.
- On se recroisera sûrement plus souvent maintenant._ commença Anthony, hésitant en essuyant ma joue du bout des doigts.
- Sûrement oui. J’essaierais de revenir ici.
- Très bien. Ce sera notre endroit de rencontre alors.
- Oui _ reprit je avant de me relever et de partir vers ma salle avant d’être en retard. Je le saluais encore de la main jusqu’a ce que je rentre dans le bâtiment.
Il avait retrouvé sa joie de vivre. Il était souriant et sincère. Je ne pus m’empêcher de sourire, pensant déjà avec hâte au moment où je pourrais le revoir. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mar 16 Mar 2010 - 1:46 | |
| Chapitre 10 - Plans entre filles
Bien entendu, j’arrivais en retard en cours. Lena m’avait gardé ma place et je me précipitais vers celle-ci en essayant de garder mon équilibre. Je n‘avais apparemment rien raté. Je n’avais que cinq minutes de retard de toute manière. Pas assez pour avoir des choses à rattraper.
Lena me regardait avec un regard qui en disait beaucoup. Raison pour laquelle elle avait choisie notre table au fond de la classe. Elle comptait bien me faire parler j’en étais certaine. Mais elle ne s’était visiblement pas attendue à cet imprévu. J’étais sauvée pour le moment. Du moins jusqu’au repas de midi.
La matinée passa, nous rapprochant inexorablement de midi. Je ne serais pas sauvée in extremis cette fois ci. Bien qu’au fond, je n’avais rien à cacher. Mais me confier à Lena était bien différent de me confier à Anthony. Bizarrement, j’avais bien plus de facilité avec Anthony. Le sentiment de sécurité et de confiance que je ressentais à ses cotés me rappelais étrangement Romain. C’était comme si il n’était jamais parti. Comme si il était toujours la, prés de moi. Comme si rien n’avait changé, rien n’était arrivé.
Lena attendit que nous soyons assises à notre table dans la cantine pour dévier la conversation vers la direction qui l’intéressait réellement.
- Tu n’y couperas pas cette fois Lovely. Tu me connais maintenant, je suis une grande curieuse.
- Curieuse peut-être mais grande, ça reste à voir. _ répliquais sur un ton amusé tout en espérant qu’elle ne se vexe pas.
- Très drôle Lovely, très drôle. Tu n’es pas si grande non plus. Mais ce n’est pas ce qui m’intéresse. Raconte moi plutôt ce qu’il s’est passé avec Anthony ce matin.
Je lui racontais brièvement la rencontre du matin omettant volontairement certains détails que je voulais garder pour moi. Ce n’était pourtant pas mauvaise foi de ma part. Je voulais seulement garder pour moi certaines parts de rêve.
Le repas se poursuivi ainsi puis le premier cours de l’après midi s’enchaina. L’heure me semblait interminable. Bien plus que d’ordinaire. Pourtant, mon esprit vagabondait. Les paroles d’Anthony me hantaient, se répétant en boucle dans ma tête comme une douce mélodie.
Je griffonnais sur mon cahier, inconsciente des voix autour de moi. Je ne répondais pas même aux quelques phrases de Lena. Je l’entendais pourtant bien que sa voix me semblait bien lointaine. J’étais partie bien trop loin dans mon monde intérieur.
Alors que j’allais changer de feuille, Lena me glissa un petit bout de papier sous le nez.
« Dis Lovely, tu m’écoutes ? On finit plus tôt. Tu rentres directement ? »
Retournant le morceau de papier, j’écrivis à mon tour.
« Je pense oui. Que veux tu que je fasse d’autre ? On finit à quelle heure du coup ? »
Lena lut rapidement ma réponse avant de répliquer à voix basse.
- A quinze heures au lieu de dix-sept. Valable non ? Vu qu’il fait beau encore, on aurait pu se promener un peu non ?
- Je ne sais pas Lena. Je devrais plutôt rentrer directement.
- Arrête tes bêtises Lovely. Comment veux tu que tes parents sachent que tu auras terminé plus tôt ? Le lycée ne prévient jamais et ne surveille rien tu les sais. Au pire, tu n’auras qu’à dire que tu étais restée étudier au C.D.I.
- Tu as raison. _ acquiesçai-je _ Pourquoi n’aurais je pas le droit de profiter un peu du soleil pendant que l’on en a encore.
- Au moins une heure de détente au soleil Lovely. Ca va être super !! On va passer un bon moment tu verras.
- Je n’en doute pas. Mais la, je crois qu’on devrait travailler une peu. Je crois qu’on est espionnées.
En effet, notre professeur nous fixait avec un air de reproche. Lena baissa directement la tête sur ses feuilles, rouge. Je ne pus m’empêcher de sourire avant de retourner moi aussi à mes exercices.
La fin des cours passa lentement, les minutes semblèrent durer des heures. Quand la sonnerie libératrice sonna enfin, nous nous hâtâmes de ranger nos affaires et de sortir.
Notre moment de liberté entre filles pouvait enfin commencer. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Lun 22 Mar 2010 - 4:51 | |
| Chapitre 11 - S'évader
Nous passâmes un bon moment. Nous n’avions pas fait grand-chose véritablement. Lena m’avait entraînée dans quelques magasins. Bien que je n’aimais pas cela, je ne soulevais pas et la laissait prendre la tête du programme.
Malgré tout, je ne rentrais pas trop tard. Le trajet en bus était long et je voulais m’avancer dans mes devoirs. Ainsi, je pourrais me consacrer à mes projets. Nous nous séparâmes ensuite, heureuses de notre petit moment de liberté.
Lorsque je rentrais à la maison, tout était calme. Ma mère devait encore s’être endormie sur le canapé devant la télévision. Traversant l’entrée jusqu’au salon, je vis que j’avais visé juste. Etalée de tout son long et la bouche à demie ouverte, elle dormait. Les images de la télévision montraient un mauvais feuilleton de l’après midi. Je connaissais le refrain. C’était donc à moi de me charger de préparer le repas et de m’occuper de toutes les autres tâches de la maison qu’elle n’avait pas faites en plus des miennes. Tant pis pour mes devoirs et mes projets. Ce n’était pas encore cette semaine que j’allais pouvoir les réaliser.
Je m’activais donc à la cuisine après avoir été déposer mes affaires dans ma chambre. Je ne m’étais pas trompée. Dés que ma mère se réveilla, elle s’attendait effectivement à ce que tout ait été fait y compris le repas.
La soirée fut classique mais bien calme comparée à d’autres. Cela faisait longtemps que l’orage n’avait pas éclaté. J’aurais du savoir sinon me douter que cela ne présageait rien de bon pour les jours à venir. Je me réveillais tôt le lendemain matin. Bien avant le réveil d’ailleurs. Je préférais largement cette avance et en profitais comme il se devait. Au moins, à cette heure matinale, je ne risquais pas de croiser ma mère. Je me préparais rapidement, pris mon petit déjeuner puis filais dehors pour prendre mon bus.
J’arrivais au lycée en avance. J’en profitais comme à mon habitude pour faire le peu de devoir pour lesquels j’avais mes affaires. Je fus interrompue une vingtaine de minutes plus tard par une Lena souriante et de bonne humeur.
- Encore dans tes bouquins toi. Tu ne changeras jamais. _ plaisanta-t-elle en me saluant.
- Je m’avance Lena. Je veux en faire le maximum pour avoir ma fin d’après midi de libre le plus possible.
- Qu’est ce que tu nous cache encore ? _ demanda-t-elle, curieuse.
- Rien de particulier. Je compte juste rendre visite à ma grand-mère cet après midi après les cours c’est tout.
- Bonne idée. Ca va te faire du bien. Autant profiter pendant que nous le pouvons. Les absences des professeurs ne dureront pas une éternité.
- Oui. Ca fait longtemps que je n’ai pas pu aller la voir.
- Tu as bien raison. Tu as beaucoup avancé la ?
- Oui. Je n’aurais plus qu’à terminer l’exercice de maths. Ca peut attendre ce soir.
- Comment fais tu pour être autant en avance à chaque fois ? Et surtout pour travailler autant ?
- Le résultat d’une vie sociale vide et de longs moments de solitude Lena. C’est comme ça.
- Il n’y en a pas deux comme toi. _ commença-t-elle avant d’être coupée par la sonnerie._ Bon il faut aller en cours miss sérieuse.
Je rassemblais mes affaires et me relevais avant de la suivre. La matinée passa et midi arriva. Je mangeais tout de même avec Lena avant de la raccompagner chez elle puisqu’elle n’habitait vraiment pas loin du lycée et encore moins de ma grand-mère.
Je n’avais pas prévenue cette dernière de ma visite. Mais je la connaissais bien. Elle aimait les surprises et elle était presque toujours seule. Ma mère ne lui parlait plus et mon grand père était mort depuis quelques années. Elle ne voyait donc plus grand monde et aimait beaucoup qu’on lui rende visite aussi courte puisse-t-elle être.
Lorsqu’elle me vit arriver, elle me serra dans ses bras et m’accueillit chaleureusement. Accueil auquel je n’étais guère habituée à la maison.
Elle me fit rentrer et nous discutâmes un bon moment de choses et d’autres autour d’un chocolat et de quelques petits gâteaux. De la famille, des cours, de mes amis.
- Mais dis-moi ma petite Lovey. Ce n’est pas uniquement pour me voir que tu es venue ici en début d’après midi n’est ce pas ?
- Tu as de ces idées mamie. Je suis venue te voir évidemment.
- Tu peux tromper ta mère autant que tu veux mais pas moi. Chaque fois que tu viens ici, je te retrouve toujours au même endroit.
- Je ne peux pas m’en empêcher mamie. Mais je viens aussi pour te voir. Tu veux bien que j’y aille un peu ?
- Je le sais bien ma petite. Toi et ton frère êtes les seuls qui viennent encore me voir dans cette famille. Vas-y donc Lovely. Tu sais bien que je te taquine et combien j’aime à te voir y aller. C’est comme si tu faisais revivre ton grand père et ton père quelques instants.
- Merci beaucoup mamie. _ répondis-je en me levant de table.
Je l’embrassais doucement sur la joue avant de me précipiter dans les escaliers de bois. J’allais retrouver un passé empli de doux souvenirs.
A la fois si heureux mais tellement tristes également. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Marina Lieutenant de Girodelle
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| | | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mar 30 Mar 2010 - 1:17 | |
| Chapitre 12 - Souviens toi mamie
Rien n’avait changé dans la grande pièce. L’odeur de bois se mêlait toujours à celle du vieux tabac froid. Les fragrances étaient bien moins fortes que dans mes souvenirs mais elles étaient toujours présentes. Je fermais les yeux, respirant le parfum familier. Je m’attendais presque à retrouver mon grand-père assis dans son vieux fauteuil rien qu’en ouvrant les yeux. Bien évidemment, il n’y avait personne. Mais je n’étais pas venue pour cela.
Me retournant, je me dirigeais vers le coin opposé de la pièce où trônais le piano de mon père. Mon grand père en avait également eu un je m’en souvenais. Mais se trouvait-il à présent ? C’était plus un mystère pour moi et il était inutile de raviver les vielles blessures du passé.
Mon père, tout comme mon grand père, adorait cet instrument. Tout deux en jouait lorsque j’étais petite et mon père m’avait appris l’essentiel de ce que je savais avant que la mort n’en décide autrement. Maintenant, il m’arrivait de venir jouer même si cela restait beaucoup moins qu’avant.
Ma grand-mère avait souhaité conserver cette pièce dans le même état que lorsque mon grand-père était encore en vie. Elle ne savait pas jouer et ne s’y était même jamais intéresser. J’étais désormais la seule de la famille à faire vivre ce piano.
Posant mon sac, je m’installais sur le petit tabouret usé par les années. J’effleurais quelques touches du bout des doigts. Des notes timides s’élevèrent dans le silence. La sonorité était toujours la même. Je laissais mes doigts vagabonder sur les touches jusqu’à ce que les notes forment une mélodie claire.
Inconsciemment, je rejouais le dernier morceau que mon père m’avait apprit. Je le connaissais par cœur tant je l’avais joué. Mes doigts voletaient, légers sur les touches. Mon esprit vagabondait, revenant dans des souvenirs lointains. Certains étaient heureux et d’autres beaucoup moins. Je revoyais ces moments, suite d’images emmêlées les unes aux autres.
Je sombrais dans cet abime d’illusions.
Je revoyais mon grand père tout d’abord. Assis comme à son habitude dans son fauteuil. Vêtu comme dans mes souvenirs de son ensemble de daim sombre. Puis mon père se tenant debout derrière moi, fier, une main sur mon épaule tandis que je continuais à jouer. Je pouvais sentir la chaleur de ce contact paternel. Sans crier gare, une larme roula sur ma joue. Je ne tentais rien pour l’arrêter. Je ne voulais pas m’arracher à ce songe envoutant. Pas encore.
Ma grand mère arriva aux coté de mon grand père. Elle était bien plus jeune, plus heureuse et souriante. On aurait pu se croire dans une de ces peintures d’un artiste d’un siècle oublié. Même Romain était la, assis à mes cotés sur le tabouret. Quand nos regards se croisèrent, il m’adressa un grand sourire.
J’aurais pu rester longtemps ainsi, inconsciente de tout excepté de cette illusion trop réelle. Mais peu à peu, les images se modifièrent pour former un présent incertain. L’atmosphère s’en retrouva changée. Elle me sembla plus lourde, plus pesante. Doucement, ma mélodie glissait vers un air plus lent, empreint d’une mélancolie et d’une tristesse palpable.
Je restais longtemps à jouer ainsi. Les heures défilaient sans que je ne m’en rende compte. Ce fut seulement lorsque ma grand mère vint me retrouver que je commençais à songer à partir. J’allais me lever et rassembler mes affaires mais elle me retint.
- Tu n’as pas perdu la main ma petite Lovely. Entendre ce piano m’a tellement manqué.
- Merci mamie. Je suis désolée d’être restée aussi longtemps. Je devrais partir maintenant _ répondis-je en me levant.
- Tu peux rester autant que tu veux Lovely. Tu le sais bien. Comme tu sais aussi que je n’ai plus vraiment de visites maintenant.
- Je le sais bien mais tu connais maman. Va savoir ce qu’il va encore m’arriver si je traine trop pour rentrer.
- Joue-moi au moins un dernier morceau avant de partir. J’aime tellement t’entendre jouer.
J’acquiesçais, me rasseyant sur le petit tabouret afin de reprendre un air. Me revint tant bien que mal le premier et seul que mon grand père m’avait apprit. Air qui était également le préféré de ma grand mère.
La dernière note résonna dans le silence. Rejouer cet air après tant de temps réveilla de nombreux souvenirs. Malgré tout, je ravalais mes larmes. Inutile que ma grand mère se rende compte de ma tristesse. Elle s’en sentirait immédiatement coupable. La situation était déjà assez difficile pour elle. Pas la peine de rajouter davantage à sa culpabilité.
Je partis directement ensuite. Bien sur, elle ne me laissa pas partir avant de s’être assurée que j’allais bien. Même si j’essayais de paraitre le plus calme possible, je suis certaine qu’elle n’en fut pas dupe. Mais elle n’en toucha mot. Comme quand j’étais petite, elle me donna nombre de gâteaux et bonbons en tout genre. Je lui promis de repasser très bientôt avant de l’embrasser sur la joue.
Une fois à l’extérieur, je laissais mes larmes couler, les laissant emmener avec elles les dernières ombres de mes souvenirs. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2777 Date d'inscription : 26/01/2009
| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mar 11 Mai 2010 - 1:45 | |
| Chapitre 13 - Un instant pour nous
Je n’étais pas revenue souvent chez ma grand-mère depuis cela. J’y allais bien de temps en temps pour passer un moment avec elle malgré les remontrances de ma mère. Avec mon frère, ma grand-mère était pour ainsi dire ma seule vraie famille. Ayant perdu mon père enfant, il ne me restait plus qu’une mère absente. Mon frère était bien plus âgé que moi et avait, bien sur, déménagé des qu’il avait pu le faire. Il était loin désormais et je n’avais pas encore de voiture ni de permis pour me permettre d’aller le voir. Ma grand-mère était donc mon seul lien proche.
Coté cours, nous avions formé un bon groupe avec Lena et Tony. Nous étions devenus des amis inséparables bien que ce que je ressentais pour Tony dépassait la simple amitié au fur et a mesure que les jours passaient. Mon cœur semblait se réveiller à son contact comme s’il avait voulu sortir de ma poitrine pour prouver à toute la terre qu’il avait guéri grâce a lui. Cette situation amusait Lena. D’après elle, ce sentiment était réciproque mais aucun de nous n’osait l’avouer.
Je ne comptais pourtant pas sur les essais de Lena pour nous rapprocher. Elle nous laissait parfois seuls prétextant un rendez vous, un devoir à terminer, qu’elle devait rentrer plus tôt a cause de sa mère qui avait besoin d’aide. Non que je ne la croyais pas mais les coïncidences devenaient trop nombreuses pour être toutes vraies. Nous ne cherchions donc plus à distinguer le vrai du faux. Ce n’était pas méchant. Elle agissait ainsi pour nous.
Ce jour la, quelques mois avaient passés, laissant place a un début janvier glacial. Nous étions samedi. Depuis que je connaissais Lena et Tony, je sortais beaucoup plus malgré les réticences de ma mère. J’avais bien le droit à ma liberté. Ce samedi la, nous avions prévu d’aller au cinéma. Un film d’horreur à réveiller les morts qu’il ne fallait pas rater selon les dires de Tony passait. Chose rare quand il s’agissait de cinéma, Lena avait prévenu au dernier moment qu’elle ne pourrait pas venir parce qu’elle devait aider sa mère. Elle devait surement vouloir éviter le film. Lena n’était pas très friande de ce genre de film et les évitaient des qu’elle le pouvait. Il ne restait donc plus que Tony et moi. Nous décidâmes donc de suivre le conseil de Lena : d’y aller tout de même sans elle.
Tony avait dit vrai. Ce film était vraiment horrible. Une histoire comme je les aimais.
Lorsque nous sortîmes du cinéma, la neige tombait. Elle avait du commencer à tomber pendant le film. Les routes, les voitures garées et les bâtiments commençaient à blanchir petit à petit comme s’ils étaient recouverts de coton. L’air s’était rafraichi et notre respiration laissait de fines trainées blanches s’évaporer. J’avais de plus en plus froid malgré mon gros pull de laine et mon manteau. Mes dents claquaient et j’espérais que Tony ne s’en rendrait pas compte. Lui ne semblait pas souffrir du froid. La neige se déposait en petits flocons sur ses cheveux en bataille. Certains fondaient instantanément et formaient de légères gouttelettes aux pointes.
Aucun de nous ne prononça un seul mot ni n’esquissa un seul geste. Nous restions plantés la devant le cinéma au milieu de la neige qui tombait de plus en plus. Mes cheveux étaient déjà trempés et je ne pu retenir un frisson. Bien qu’il fut à peine perceptible, Anthony le remarqua et reprit la parole.
- On devrait se dépêcher de se mettre à l’abri avant d’être changés en glaçons.
- Oui tu as raison. Cette neige est glaciale.
- C’est une particularité de la neige Lovely _ répliqua-t-il en rigolant _ Entre autre, elle est froide.
J’aimais quand il souriait de cette manière. Tant de souvenirs revenaient à ma mémoire. Il me rappelait tant Romain. Le même rire, le même sourire mais surtout le même regard protecteur lorsque ses yeux se posaient sur moi comme en cet instant. Même lorsqu’il parlait, parfois sa voix se superposait à celle de Romain. Peut être était ce mon imagination qui me jouait des tours.
Toujours était-il que je ne pouvais m’empêcher de les comparer…
- Lovely ? Tu rêves ?
Perdue dans mes réflexions, j’avais totalement oublié sa présence. Penaude, je répondis.
- Excuse-moi, je réfléchissais. tu disais ?
- Encore dans la lune comme toujours. Je te disais que en attendant que cette neige tombe, on pourrait peut être aller prendre un café ou autre chose si tu veux. Quelque chose qui nous réchauffera.
- Oui c’est une bonne idée. Oublie juste le café pour moi. Tu sais bien que je déteste ça. Je me demande encore comment tu fais pour en boire autant.
- L’habitude Lovely. Il n’y a rien d’autre à la maison. _ commença –t-il en commençant à se diriger vers le café situé en face du cinéma.
Ce n’était pas la première fois que je venais dans cet endroit. C’était devenu notre coin lorsqu’il faisait trop froid dehors. Mais c’était bien la première fois que j’y entrais seule avec lui.
Bien la première fois que nous passions autant de temps ensemble sans Lena. *** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mer 7 Juil 2010 - 1:57 | |
| Chapitre 14 - Ouvrir son coeur
Aucun de nous n’osait dire mot. Lui devant son café, moi devant mon chocolat chaud. L’air était tendu et n’améliorait en rien la situation. Pourtant, je n’avais pas vraiment envie de partir. Je me sentais bien. J’étais enfin en paix avec moi-même. Je me sentais en sécurité la où personne ne pourrait me faire souffrir à nouveau. Non. Je ne voulais vraiment pas que ce moment se termine. Je savais exactement ce qui m’attendait quand je rentrerais. Je me retrouverais seule avec mes souvenirs. J’avais l’habitude de cette solitude dangereuse. Pourtant, j’avais de plus en plus de mal à la supporter. Je guérissais. J’oubliais. Une part de moi refusait cet oubli et me qualifiais de traitresse. Mais l’autre part désirait plus que tout cette guérison.
Ce blocage et cette tension entre nous ne provenaient pas seulement de ces hésitations. Cela allait bien plus loin. Des que j’étais prés de lui, out me semblait possible et tellement simple. Comme quand Romain était la. C’était surement ce qu’un de mes cotés voulait me dire. Que même si je choisissais d’oublier, je n’y parviendrais pas vraiment. Jamais je ne pourrais oublier. Chaque fois que je voyais Anthony, même inconsciemment, c’était Romain que je distinguais également. Ils étaient si différents mais tellement semblables. C’était dans une réaction, une manière de parler, de bouger. Mais surtout, dans ce regard si protecteur…
- Encore et toujours dans la lune miss Lovely. On va finir par t’offrir un petit nuage.
- Excuse-moi, je pensais. Encore._ répondis-je penaude. Cela faisait la seconde fois de la journée qu’il me surprenait à rêvasser. Il allait penser que je m’ennuyais avec lui. Ce qui n’était pas le cas.
- Et à quoi pensais-tu ?
- A rien de bien intéressant.
- Je suis certain que ça l’est. Aller, raconte moi. Tu sais bien que je ne répéterais rien. Pas même à Lena. Ce que tu diras restera entre toi et moi.
Lorsqu’il prenait ce regard, je ne pouvais aucunement résister. Comme si je pouvais tout lui dire, comme si je ne craignais rien à ouvrir mon cœur.
- Ce n’est vraiment pas intéressant je t’assure. Je pensais juste à quelqu’un.
- Je ne te force pas Lovely. Je suis juste curieux de savoir ce qui préoccupes autant ton esprit.
- Tu vas plutôt me prendre pour une folle.
- Tu me connais bien mal la _ répliqua-t-il visiblement vexé _ Pourquoi veux tu que je me moque de toi ? Ces pensées ont l’air de te faire souffrir. Comment veux-tu que je me moque de toi alors que tu souffres ?
Je l’avais vraiment déçu et vexé. Encore une fois. A croire que je le cherchais vraiment. Mais je ne pouvais pas lui raconter tout ce que j’avais sur le cœur. Pas maintenant ni même jamais.
- Je ne souffre pas _ mentis-je en m’efforçant en vain de garder un visage serein.
- C’est pour ça que tu commence à pleurer à moitié ?
Il avait raison. J’avais mal. Ce combat entre ce nouveau présent et mon passé douloureux me déchirait. Je ne savais plus où me diriger ni qui croire. Si je devais faire confiance en cet avenir ou rester cloitrée dans mes souvenirs. Cette bataille et cette souffrance étaient apparemment bien plus visibles que je ne le pensais.
- Tu as raison _ répondis-je en m’essuyant rapidement les yeux. _ Ca ne va pas très bien. Mais c’est comme ça. Nous avons tous notre souffrance et nos épreuves. Nous ne sommes que de simples humains après tout.
Il ne répondit pas tout de suite, semblant soigneusement choisir ses mots. Il semblait soudainement tendu.
- Possible. _ commença-t-il. _ Mais ce n’est pas pour cela que tu dois taire toute cette souffrance. Cela ne servirait à rien à part te faire encore plus de mal. Je te le répète, tu peux tout me confier. Je t’écouterais toujours avec attention. Je ne peux pas t’expliquer mais je tiens vraiment à toi Lovely.
Une nouvelle larme que je ne pus retenir roula sur ma joue. Les émotions se bouleversaient en moi sans que je ne puisse rien contrôler. Au fond de moi, je sentais que je pouvais et voulais lui parler.
J’étais vaincue.
Je me décidais alors, m’apprêtant à lui avouer les points essentiels.
*** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Jeu 9 Sep 2010 - 1:57 | |
| Chapitre 15 - S'enfuir
Il ne prononça aucun mot, attendant que je prenne la parole. J’inspirais profondément avant de commencer, hésitante.
- En fait, je pensais à un ami. Mon meilleur ami, mon frère en quelque sorte. Nous avons grandis ensembles et n’avons pour ainsi dire jamais été séparés. Il est mort il va y avoir quatre ans maintenant. Je n’ai jamais réussi à oublier. J’ai toujours cette impression qu’il est la, tout prés de moi, a chaque instant.
Mes larmes se mirent à couler pour de bon sans que je ne puisse les arrêter. Anthony n’avait pas bougé d’un pouce. Immobile, il m’écoutait.
- Depuis, je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Depuis, je ne vivais plus. Ma vie n’était qu’un ciel noir sans aucune étoile. Je traversais les jours de la même manière, ne prêtant attention à rien ni personne. Puis tu es arrivé. Tu as bouleversé mon monde. Tu as illuminé mon ciel. Tu m’as redonné l’espoir. Je reprenais gout à la vie. Ma solitude, ma mélancolie, ma tristesse, … Toutes ces émotions n’avaient plus lieu d’être. Je me suis alors accrochée à toi comme un naufragé s’accroche à la bouée qui lui sauvera la vie. Je n’aurais jamais du me laisser aveugler ainsi. J’ai joué avec le feu et j’en paie maintenant les conséquences.
Une lueur d’étonnement passa dans ses yeux comme s’il ne comprenait pas ce point de vue. Tout était tellement flou pour moi également. J’essayais d’expliquer de mon mieux ce que je ressentais. Ces longs monologues n’étaient absolument pas mon fort.
- Plus le temps passe, plus je vois vos similitudes _ continuais je._ Comme ce jour à la patinoire. Tu as du te demander ce qui m’a prit tout à coup. Je me sentais tellement bien à ce moment la. Puis j’ai senti sa présence. J’ai entendu sa voix. Ce timbre protecteur que je retrouve lorsque tu me parles. Mais plus que tout, ce regard protecteur que tu poses sur moi. Le même qu’il abordait avant de … Tous ces petits détails …
L’émotion était trop forte. Je ne pouvais plus continuer. Quelques minutes passèrent. J’avais pourtant l’impression que le temps s’était arrêté. Anthony ne bougeait toujours pas, semblable à une statue. Il en avait le charme, l’élégance, la froideur et la dureté. A ce moment en tout cas. Ne sachant que faire ou que dire, je me figeais également. Imitation bien pale. Il attendit encore un moment avant de rompre le silence d’une voix froide et dure.
- On y va.
Je ne su si je devais prendre cette phrase comme une affirmation ou une question. Son ton me dirigea néanmoins vers la première solution. Je me levais vivement, manquant de faire tomber ma chaise dans mon élan. Nous payâmes rapidement puis je lui emboitai le pas en silence jusqu'à la sortie.
Cette tension me déplaisait fortement. Je ne savais que dire pour améliorer la situation. Je n’aurais pas du me confier ainsi, je le savais. J’avais de nouveau tout perdu. Tout. Prenant peu à peu conscience de cette réalité, les larmes roulèrent à nouveau sur mes joues sans que je ne tente rien pour les arrêter. Si j’avais réellement tout perdu, à quoi bon ? Que me restait-il ? Laissant Anthony derrière moi, je m’étais enfuie, courant à travers la neige qui tombait toujours.
Les flocons glacés se déposaient sur mes cheveux, glissant jusqu'à mon cou. Je ne tardais pas à me retrouver trempée et gelée. Pour autant, je ne stoppais pas ma course. Je ne faisais plus attention où j’allais, laissant mes jambes me porter au hasard. Je n’étais plus capable de penser correctement. Mon esprit n’était qu’un enchevêtrement de souvenirs qui se mélangeaient. Plus rien n’était cohérent en moi.
Je ne m’arrêtais que quelques minutes plus tars, à bout de souffle. Je ne distinguais pas grand-chose entre les monticules blancs autour de moi. Il me fallu un moment avant de comprendre que mes pas m’avaient conduite droit au cimetière. Je n’étais pas venue depuis quatre ans. Je n’étais presque même jamais venue. Je refusais toujours d’admettre cette réalité.
Dans la vaste étendue de neige, je ne mis pas longtemps à retrouver sa tombe.
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| | | Ocealyne La rose de l'ombre
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| Sujet: Re: Sans jamais oublier Ven 3 Juin 2011 - 2:13 | |
| Chapitre 16 - Amitié ?
Je n’eus pas besoin de me retourner pour comprendre qu’il m’avait suivie jusqu’ici. J’aurais reconnu sa voix entre mille. Pourtant, je ne me retournais pas. Trop de questions se bousculaient dans mon esprit, trop de doutes et d’incompréhension. J’avais cette impression désagréable que tout devenait flou.
J’avais pourtant conscience que mon attitude ne tenait que d’un caprice immature mais tout semblait s’être écroulé sous mes pas en quelques secondes. J’avais fait l’erreur irréparable de laisser mon cœur espérer. Je me retrouvais maintenant de nouveau à la case départ.
- Lovely _ répéta-t-il de sa voix douce et claire. Il s’était mit à avancer doucement vers moi. Je percevais le bruit de ses pas dans la neige, son poids faisant craquer les cristaux fragiles.
Je ne répondis pas, n’esquissa pas même un geste. Je restais la, immobile et de plus en plus trempée, le regard perdu au loin. Je voulais disparaitre. Fondre comme la neige en plein soleil.
Devant mon manque de réaction, il continua son monologue. Je l’écoutais à peine. Dans mon esprit embrouillé, ses mots n’avaient plus aucun sens.
- Lovely ? Tu m’écoutes ? _ reprit-il en saisissant mon bras brutalement. _ Pourquoi t’es tu enfuie ? Lovely ?
Me retournant doucement, j’osais croiser son regard. Dans ses iris se mêlaient tristesse, incompréhension et souffrance.
- J’ai juste compris certaines choses ce soir. _ répliquais je d’une voix rauque malgré le ton ferme que j’aurais voulu lui donner.
- Et que crois-tu avoir compris ?
- Qu’est ce que cela peut il bien te faire ?
- Tu as raison. Ce ne sont pas mes affaires. Mais je vois bien que tu souffres Lovely. Et ne comptes sur moi pour te laisser la toute seule. Je tiens énormément à toi. Même si tu me considère seulement comme un simple ami. Dis-moi ce que tu as sur le cœur.
- Je me rends compte de mes erreurs _ bougonnais je, refusant de me laisser prendre une nouvelle fois au piège malgré l’envie folle que j’avais de le croire.
- Voila qui nous avance. Explique-moi.
Il avança de nouveau. Maintenant, un seul pas nous séparait. Mon cœur blessé battait à tout rompre et je fus heureuse qu’il ne puisse l’entendre.
- J’ai compris qu’espérer était une grande erreur. Mais surtout que jamais je ne pourrais changer. Je ne pourrais jamais redevenir comme avant.
J’avais prononcé ces mots à toute vitesse comme si ma vie en avait dépendue. Désormais, rien ne serait comme avant. Cette journée constituerait un pivot définitif.
- Tout ce que je comprends Lovely, c’est que tu as vécu trop de blessures difficiles dont tu n as pas encore totalement cicatrisé. Mais quoi que tu puisses me dire, ne comptes pas sur moi pour t’abandonner. Et tu sais à quel point je suis tenace.
- Oui. Une vraie tête de mule.
Je n’osais rien ajouter. Il n’y avait plus aucun mur entre nous ni plus aucun masque. J’étais vraiment perdue. Mes pensées n’avaient plus aucun sens ordonné.
- Amis ? _ reprit-il en me tendant la main.
Je devinais dans ses yeux qu’il s’agissait de quelque chose de bien plus fort que de l’amitié. Même si cette soirée ne se trouverait pas oubliée, elle pourrait servir à construire de nouvelles bases où tout serait clair.
- Amis. _ répondis-je en posant ma main sur sa paume ouverte.
Rompant l’espace entre nous, il me serra contre lui. Je restais immobile, ne sachant comment réagir. Mon cœur repartit dans sa course folle et cette fois ci, j’étais certaine qu’Anthony pouvait l’entendre. Il ne me relâcha que quelques minutes plus tard, un immense sourire aux lèvres.
Nous rentrâmes peu après. La soirée était bien avancée lorsque je passais le pas de la porte. Ma mère m’attendait, assise dans le canapé, les yeux fixés sur la télévision. Je fus tentée de filer en douce dans ma chambre mais j’abandonnais bien vite cette idée. Elle m’avait remarquée et son regard en disait long sur ce qui m’attendait. J’espérais seulement qu’elle n’avait pas repérer Anthony. Malgré mes réticences, il avait tenu à m’accompagner jusqu’à la porte.
Je restais donc ainsi, plantée à l’entrée du salon, attendant calmement et patiemment les remontrances maternelles.
*** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
| | | Ocealyne La rose de l'ombre
Age : 35 Nombre de messages : 2777 Date d'inscription : 26/01/2009
| Sujet: Re: Sans jamais oublier Mar 7 Juin 2011 - 19:52 | |
| Chapitre 17 - Je n'abandonnerais pas
Le lundi matin, je m’éveillais quelques minutes avant la sonnerie stridente de mon réveil. Je le coupais rapidement bien que l’envie de me lever n’était pas vraiment présente. Je me sentais engourdie et mon poignet me lançait. J’attendis un bon moment puis finis tout de même par me préparer.
Le trajet en bus fut pareil à tous les autres, long et monotone. J’en profitais néanmoins pour réfléchir aux événements de la veille. Aux réactions d’Anthony, à ses paroles. Je n’accordais pas plus d’importance que ça à ce qu’il s’était passé avec ma mère. J’y étais tellement habituée que cela ne me faisait ni chaud ni froid.
Lorsque j’arrivais à notre point de rencontre au lycée, Léna était en pleine discussion avec Anthony. Elle avait du lui demander de raconter la journée du samedi en détail. Me voyant arriver, elle abandonna et s’approcha pour me saluer. Derrière elle, Anthony se retourna vers moi en souriant. Sourire qui se fana bien vite dés qu’il prit conscience de mon état. Plus vive, Léna prit la parole la première.
- Lovely, qu’est ce qui t’es arrivé ? Tu t’adonnes aux cascades maintenant ?
- Non, je n’ai pas fait attention et je suis tombée. Tu me connais, je suis une vraie maladroite.
- Je ne le pensais pas à ce point quand même. La, tu as fait fort.
Anthony n’avait toujours pas prononcé un seul mot. Il fixait mon poignet de nouveau blessé. Bien qu’il n’affichait aucune émotion, je me doutais bien qu’il avait du mal a croire que mes blessures étaient le seul fruit de ma malchance. Heureusement pour l’instant, il ne voyait que mon poignet.
- C’est moins moche que ca en a l’air je t’assure. J’ai eu bien pire que ça tu peux me croire. _ répliquais-je afin de couper cours a ce sujet de conversation. L’expression d’Anthony ne me rassurait pas. Mieux valait penser à autre chose.
- Tu ne changeras jamais Lovely. On devrait y aller sinon on va être encore en retard en cours.
- Depuis quand te préoccupes tu d’être à l’heure ou non Léna ? _ demanda Anthony d’un ton léger. _ D’habitude, c’est à Lovely de tenir le rôle de la pendule.
Je ne pus m’empêcher de sourire à cette blague même si elle n’avait rien de bien amusant. Il voulait détendre l’atmosphère. La tension n’éclaterait que lorsque nous serons seuls. Il ne devait pas vouloir emmètre ses soupçons devant Léna.
- Ca ne fait pas de mal d’échanger les rôles parfois. Pas vrai Lovely ?
- C’est sur. Mais ne comptes pas sur moi pour devenir aussi bavarde que toi.
- Ca ne te ferais pas de mal de parler un peu plus. _ plaisanta Léna, taquine, avant de partir vers notre premier cours.
- Elle est trop joyeuse la à mon gout. Je ne l’ai jamais vue aussi pressée d’aller en cours. _ commençais je une fois que Lena fut partie. _ Il nous reste encore un quart d’heure.
- Va savoir ce qu’elle nous prépare. Et puisqu’il nous reste un quart d’heure, on pourrait peut être jouer franc jeu non ?
Je me débattais contre l’envie de m’échapper à toutes jambes pour rejoindre Léna. Je me doutais bien de ce qu’il allait me dire. Pourtant, je feignais l’innocence.
- Que veut tu dire par la ?
- Tu as bien compris Lovely. Tu peux berner Léna autant que tu le veux. Mais tu ne me tromperas pas. Tu n’es pas tombée ni hier ni la dernière fois que je t’ai vue à l’hôpital. J’en suis certain. Comme les bleus que j’imagine cachés sous ton pull à col roulé. Je croyais que tu détestais être autant couverte.
Je n’osais répliquer. Il m’avait prise de cours. Comment avait-il bien pu deviner tout cela ? Comment avait-il pu viser aussi juste ? Qu’il doute de la blessure de mon poignet, j’en convenais. Mais qu’il aille jusqu'à deviner la présence de mes bleus . . .
- A moins que je ne me trompe bien sur _ ajouta-il en remarquant mon manque de réaction.
- Non _ avouais-je honteuse. A quoi bon lui mentir. Et de toute manière, il n’aurait pas abandonné aussi facilement.
- Comment as-tu fait alors ?
Je ne répondis pas. Je n’allais pas recommencer la même erreur une seconde fois. Pire. Il ne devait pas savoir ce qu’il se passait. Personne ne le devait.
- Je le saurais bien un jour de toute façon. Ne compte pas sur moi pour abandonner Lovely. Je ne te lâcherais pas.
- Je ne sais pas comment je dois prendre ca.
- Comme une preuve que je tiens à toi et que tu peux me faire confiance tout simplement. On va en cours ?
- Ne fais pas de promesses que tu ne pourrais pas tenir. Allons-y, Léna va nous attendre
Pour toute réponse, il leva les yeux au ciel. J’aurais aimé savoir ce qu’il pensait à cet instant. Comprendre pourquoi il s’attachait à moi de cette manière. Réponses que je n’obtiendrais probablement jamais. Ce qui ne m’empêcherais pas d’espérer qu’un jour, je les auraient.
*** Lady Oscar Lady Oscar ***Tu es l amour pur, le sang qui coule dans mes veines, le soleil qui sèche mes larmes et éloigné mes peurs. Tu es la force qui me fait avancer et battre mon cœur. |
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