Lady Oscar - André
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 A l'ombre d'une vie [Harry Potter]

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Silène
Bouton de rose
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Silène

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MessageSujet: A l'ombre d'une vie [Harry Potter]   A l'ombre d'une vie [Harry Potter] EmptyDim 7 Avr 2013 - 13:31

Cette fic a été écrite avant la sortie du tome 7, d'où certaines incohérences avec l'histoire que l'on connait à présent.




L’Ombre, traîtresse amante du Jour, avait envahis le bureau du Professeur Minerva Mac Gonagall. Entrant à pleins flots par la fenêtre qui ne reflétait plus que la lumière pale des étoiles, elle s’était glissée dans chaque recoin, patinant le lustre des meubles, assombrissant le velours rouge des fauteuils. Seul l’âtre où dansaient des flammes éternellement joyeuses lui résistait encore. Un elfe de maison, Dobby peut être, avait eu la prévoyance d’apporter un peu de chaleur dans la pièce trop silencieuse. Toute la végétation alentours clamait la présence de l’été, mais l’hiver s’était emparé de Poudlard.

Nul cri dans les couloirs ne venait faire écho aux crissements des chaînes du Baron Sanglant. Les pas s’étaient tus sur les dalles de marbres centenaires, et nombres tableaux s’étaient vidés de leur propriétaire. Même Peeves se tenait tranquille, retranché sur le toit d’ardoise de la tour des Gryffondors.
Tous les élèves étaient à présents partis, sans certitude de retour. Ils avaient quittés les lieux dans un silence sinistre, les yeux rougis de larmes et de sanglots dans la voix. Quelques professeurs restaient encore, comme Hagrid ou encore Firenze, mais les autres avaient eux aussi faits leurs bagages. Il ne pouvait en être autrement, l’école ne rouvrirait peut être pas à l’automne.

Et puis il y avait elle.
Assise derrière son bureau, ou plutôt ce qui avait été son bureau, seulement éclairée par la lumière incertaine des flammes mourantes, elle n’avait plus rien de la femme sévère mais juste qui avait impressionné des générations de premières années. Directrice de Gryffondor, Professeur de Métamorphose, Minerva Mac Gonagall s’était vu rajouter depuis la veille un autre titre à ceux qu’elle possédait déjà : Directrice de Poudlard.
Mais, en voyant la femme affaissée sur son fauteuil, il était évident que le poids de cette nouvelle fonction était trop lourd à porter. Les épaules s’étaient affaissées, les mains nerveuses semblaient désoeuvrées, le regard à l’acuité d’aigle s’était perdu derrière les petites lunettes rectangulaires.

Le fil d’une histoire de près de cinquante ans venait de se rompre, la laissant vide de tout, enveloppe dépouillée de son message. Il avait prit toute la place dans son cœur, dans sa vie, sans même qu’elle ne s’en soit rendue compte. Parce qu’il était toujours la, présence rassurante et légère. Parce qu’elle avait toujours pu se raccrocher à son sourire, à sa bienveillance, à la foi sans faille qu’il avait en l’humanité. Il l’avait remplie, avait donné un sens à son existence. Comment apprendre à voler de ses propres ailes, à soixante ans passés ?

Dans les ombres du bureau, Minerva voyait s’esquisser la trame de son existence. Fille d’une vieille famille écossaise de sangs mêlés, l’adolescente n’avait pas été surprise du hibou l’invitant à se rendre à Poudlard. Elle avait quitté sans regret le château hanté de fantômes autant que de courants d’air de son enfance et avait prit le Poudlard express avec pour tout balluchon une veille valise à carreaux et sa curiosité.
Le Choixpeau avait hésité entre Serdaigle et Gryffondor, avant de l’envoyer dans la maison du lion. Souvent elle s’était demandée si sa destinée aurait été différente en entrant dans la maison du savoir. Mais elle ne regrettait rien.

Dès les premiers jours elle s’était sentie chez elle dans l’antique bâtisse, à l’aise dans tous ses cours. Ses professeurs ne tarissaient pas d’éloge sur elle, mais l’avis d’un seul l’intéressait. Elle n’était pourtant pas vraiment attirée par l’art de la métamorphose mais le jeune enseignant- dont c’était la première année à Poudlard- avait un don étrange. On oubliait bien vite sa chevelure broussailleuse auburn pour s’ancrer à son regard. Au clair de ces yeux bleus se lisait toute la bonté du monde. Il abordait chaque cours comme un jeu, ses iris prenaient parfois les reflets amusés de l’enfance avant de retrouver la sagesse hors du temps qui lui faisait perdre tout âge.
L’étudiante s’était mise à travailler sans relâche cette matière pour qu’il la remarque et que se pose plus souvent sur elle la bienveillance de cet homme. Et il l’avait remarquée, bien évidemment, avant même qu’elle n’en éprouve le désir. Sans qu’elle ne le sache il l’avait aidée, lui donnant sans le laisser paraître tous les conseils qui l’aideraient à se construire, à tendre vers le meilleur.

Les années avaient passées pour Minerva, transformant l’enfant en adolescente, la sorcière en animagus, la jeune fille timide en préfète en chef efficace. Jouant avec les difficultés comme d’autres avec des cartes, rien ne semblait lui résister. Elle était sur tous les fronts, élève brillante, poursuiveuse talentueuse, on lui prédisait le plus beau des avenirs. Auror, membre du ministère, toutes les portes s’ouvraient à elle.Des rumeurs coururent même à la fin de sa septième année qu’elle avait été approchée par la célèbre équipe nationale Anglaise, The English Gobstones.
D’autres rumeurs, plus persistantes encore, lui prêtèrent une liaison – pourtant formellement interdite par le règlement – avec le professeur de Métamorphoses. En effet les deux jeunes gens se promenaient souvent ensemble, dans le parc, discutant durant des heures avant de partir dans de grands éclats de rire.

A ce souvenir, Minerva eu un sourire sans joie. Albus avait été un merveilleux professeur, et un ami plus merveilleux encore. Jamais elle n’avait expliqué sa décision de brader tous ses rêves de gloire pour venir enseigner à Poudlard. Ce choix avait été une évidence, pour elle, après avoir senti comme l’air du monde était froid, lorsque la lumière bleutée du regard d’Albus ne réchauffait pas sa nuque.

Il ne lui avait jamais posé de question quant à sa décision, et avait seulement demandé au Directeur de l’époque, Adonis Cherweood, de troquer sa chaire de professeur de Métamorphose contre celle de Défense contre les forces du mal. Elle s’était glissé à sa suite, dans son bureau, dans sa salle de cour, et ne l’avait plus jamais quitté durant les 40 années que durèrent son poste d’enseignante.

De flamboyante, elle s’était peu à peu confondue avec les murs de Poudlard. Son charisme n’avait pas terni, lui, lui conférant l’aura particulière qui jamais ne la quittait. Une parcelle de la bienveillance de Dumbeldore s’était logée au fond de son regard, lui assurant l’affection de ses étudiants. Jamais elle n’avait regretté son choix.
D’autres qu’elle seraient devenus l’Eminence Grise du grand homme qu’était appelé à devenir Albus Dumbeldore. Dès la fin de ses études elle avait su que des deux c’était lui qui serait un jour sous les feux des projecteurs, que si elle s’éloignait de lui elle ne connaîtrait que la gloire éphémère des étoiles filantes. Renonçant à entrer dans la lumière elle s’était glissé près de lui, à deux pas derrière.
Appui, confidente et réconfort, elle avait offert son épaule à chaque coup dur, à chaque défaite. Elle seule savait réellement comment s’était déroulé le combat contre Grindelwald, ce qu’y avait sacrifié Albus. De même son cœur était il le coffre inviolable ou s’étaient posées les larmes du sorcier le jour ou il avait comprit toute l’étendue de l’horreur répandue par Voldemort.

Elle avait aussi été la compagne des bons jours, des soirs d’hivers passés une tasse de thé à la main, tout près de la cheminée. Elle avait fêté avec lui ses plus grandes victoires, avait assisté à ses joies les plus simples. Jamais les livres d’Histoire ne reporteraient que le grand Albus Dumbledore ne ratait jamais l’éclosion des œufs du nid de Mésange qui se trouvait au coin de la fenêtre de sa chambre, et qu’il avait même annulé une rencontre avec le Ministre de la magie pour assister à cet évènement annuel. Elle, elle savait.

Cette fois le sourire de la femme à la chevelure veinée de gris perdit un peu de sa tristesse poignante. Des larmes jouèrent dans les yeux verts, embuant les iris sombres.

Jamais elle n’oublierait l’homme sous le directeur, l’Humain sous le détenteur de l’ordre de Merlin. Qu’ils gardent leurs commémorations officielles, leurs larmes de pacotilles et leurs grands discours.
Elle, elle était riche de l’avoir aimé. Elle avait pour trésor la joie enfantine contenue dans ses farces innocentes, dans ses gamineries, dans sa gourmandise de douceurs. Elle avait enfin les colères qu’il lui inspirait par son entêtement, parfois, et la tendresse de leurs silences.

Le masque se craquelait, à présent, sous le poids de souvenirs. Mac Gonagall avait tenu tout ce temps, impassible. Elle avait gardé la tête assez froide pour renvoyer les élèves dans leurs dortoirs et questionner Harry Potter quand elle l’avait découvert, pantin sans vie, démantibulé, au pied de la tour d’où il était tombé. Elle était restée impassible sous les questions de l’administration, avait organisé les funérailles et reçu en plein visage la tristesse de ceux qui l’avaient réellement aimé. Elle avait trouvé les mots pour apaiser, pour consoler.

Personne ne pouvait trouver les mots, pour elle. Tout au long de sa vie, il avait été son Evidence.
Un hoquet lui échappa et la directrice de Poudlard s’écroula, en larmes, sur le bureau qu’il lui avait cédé 40 ans auparavant.

Aucun fantôme n’aurait osé traverser la porte du professeur de Métamorphose, violer ce sanctuaire à l’heure de sa douleur. Fumseck lui-même, dont elle était la nouvelle maîtresse, attendait quatre étages plus haut, dans son nouveau bureau. Une brume éthéré se forma néanmoins derrière le fauteuil ou s’était effondré le corps secoué de sanglots. Oui, elle était immatérielle, cette main qui se dessina peu à peu : elle n’en effleura pas moins la chevelure sombre, terminant sa caresse sur la nuque découverte.

*tu reste mon Evidence, Min*

Les mots ne furent pas prononcés, mais imprégnèrent chaque centimètre de la pièce. Puis la brume se dissout, laissant la femme seule dans le bureau. Dans l’âtre, les dernières braises se mourraient lentement, mais il n’y avait plus besoin de chaleur pour le cœur de Minerva. Un espoir venu de nulle part, semblait il, avait empli chaque parcelle de son être.
Il n’était plus la, à ses côtés, mais elle savait qu’il était la, en elle. La Sorcière, les joues baignées de larmes, releva la tête. Tout restait à faire, à construire, pour que Dumbledore ne soit pas mort en vain. Elle combattrait la terreur. Elle se battrait pour son école. Elle rouvrirait Poudlard.

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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une vie [Harry Potter]   A l'ombre d'une vie [Harry Potter] EmptyDim 7 Avr 2013 - 17:52

très bien écrit on ressent toute la peine de Mc Gonagal,toute l'admiration qu'elle porte à Dumbledore,toute l'affection envers cet homme brillant pour tous mais si malheureux entièrement;chargé d'honneurs et si plein de remords vis à vis d'une personne aimée.J'aime aussi "la voix" qui lui redonne force,et courage,qui sais qu'elle y arrivera,qu'elle sera forte pour 2.
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TIGRESSE
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MessageSujet: Re: A l'ombre d'une vie [Harry Potter]   A l'ombre d'une vie [Harry Potter] EmptyMar 9 Avr 2013 - 17:36

que dire d'autre à part que tout est dit dans le commentaire d'Agnès.

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