Lady Oscar - André
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 La dernière danse [fic sur le livre "Merrick" d'Anne Rice]

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Silène
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Silène

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La dernière danse [fic sur le livre "Merrick" d'Anne Rice] Empty
MessageSujet: La dernière danse [fic sur le livre "Merrick" d'Anne Rice]   La dernière danse [fic sur le livre "Merrick" d'Anne Rice] EmptyDim 7 Avr 2013 - 15:40

WARNING :
Encore une plongée dans mes disques durs. Encore des choses que je remonte Twisted Evil
Cette fic est basée donc sur le livre Merrick, et se placerait à la toute fin. J'ai imaginé un passage qui n'est pas narré dans le livre, mais qui traite d'une des révélations des tous derniers chapitre. Si vous souhaitez le lire un jour arrêtez vous donc là Very Happy

Sinon je fais un trés léger résumé des livres.
Louis, tout comme Lestat, sont des vampires. Dans l'univers d'Anne Rice il y a donc d'un côté les vampires, et de l'autre les sorciers, avec la famille Mayfair. Ces deux "clans" ne se rencontrent pas, du moins pas avant Merrick.
Merrick, elle, est donc une Mayfair, une sorcière, mais de la branche noire de la famille. Elle a été élevée (je passe les détails) au sein du Talamasca, une congrégation secrète, séculaire, qui a pour vocation d'épier les vampires et les sorcières. Son don principal est de converser avec les morts. C'est une femme très intelligente, avec de fortes tendances autodestructrices, qui se noie dans l'alcool comme Louis se noie dans sa mélancolie.
Elle va être amenée à rencontrer Louis, le vampire, détruit par la mort de son "enfant", de son "amante", l'enfant vampire Claudia (oui oui, du film "entretien avec un vampire"). Et tout de suite, entre Louis et Merrick, il se passe quelque chose, ils sont comme hypnotisés l'un par l'autre.
Cette fic explicite LE moment charnière entre eux.



Tourbillon écarlate en perpétuel mouvement, les volants en superposition du jupon de gitane venaient bouillonner devant ses yeux. Elle avait trop bu ce soir la, encore une fois, mais Louis n'en avait pas comprit la raison. Il avait écouté son rire, ses mots à la joie trompeuse et n'avait pas prêté suffisamment attention à l'impression rêveuse de son regard alors qu'elle portait le verre de vodka à ses lèvres.
Claudia. Lestat. David. Claudia. Sorcière des mots elle l'avait fait parler de lui, des siens, des projets qu'il allait entreprendre, à présent qu'il avait les réponses aux questions qui l'avaient hanté deux siècles durant. Ses répliques avaient du éveiller de bien sombres démons en elle, puisque le verre n'avait bientôt plus suffit et que c'est au goulot qu'elle avait enflammé sa gorge.

Elle ne se retenait pas, n'avait que faire des convenances réprimant l'ivresse. Personne ne la regardait, puisqu'elle avait loué une suite ou passer leur dernière nuit avant que le Talamasca ne la reprenne en ses filets. Y aurait il eu des attentions braquées sur elle que cela n'y eu rien changé. Elle attendait d'être emportée par la griserie de l'alcool pour accéder à la clairvoyance. Et sans doute eut elle une illumination puisque, sans le consulter, elle se releva du lit qui les accueillait.

"Tu as bien juré de ne plus accorder à personne le don Obscure, Louis"
C'était une affirmation plus qu'une demande, elle n'avait plus besoin de lire dans l'esprit de son amant pour en connaître tous les méandres. Aussi n'attendit elle pas un hypothétique acquiescement pour poursuivre "Et tu as cru aux paroles de Claudia, tu veux accéder aux désirs de son fantôme"

Les iris vertes restèrent limpides, reflétant le sourire triste de leur propriétaire. Alors explosa la rage de Merrick Mayfair. Jamais Louis ne devait oublier l'image qu'elle lui renvoya alors. Seulement éclairée par les lueurs mourantes du feu qui s'éteignait dans l'âtre, elle irradiait de puissance, de savoir. Le sang qui colorait ses joues charriait le pouvoir de ses ancêtres vaudous, des ces connaissances immémoriales que l'on croyait perdues.
"Je t'en empêcherai"

Malgré l'ivresse, ces mots avaient eu la clarté coupante de la sobriété. Ils ne ressemblaient en rien aux délires d'une alcoolique, mais avaient au contraire les résonances terribles d'une promesse.
Pour la vingtième fois de la soirée, peut être, elle ingurgita une grande lampée de Vodka. Son regard ne quitta pas celui de Louis, et elle lui interdit de la même manière de ciller, quand son corps commença à se mouvoir. Diaboliquement souples, les lentes ondulations de ses hanches avaient quelque chose d'hypnotique.

Lorsque la tension devint palpable dans la pièce, le rythme invisible qu'elle suivait s'emballa. Ses jupons s'envolèrent, formant une corolle mouvante autour d'elle, et ses pieds nus marquèrent une cadence de plus en plus soutenue.
Elle était devenue tornade enflammée, les lourdes boucles de sa chevelure sombre tranchant sur le rouge embrasé de la robe. Sans doute aurait elle pu passer pour une danseuse ordinaire enchaînée aux chevilles par des bracelets de métal précieux, si les accents empoisonnés de son regard, étrangement lucide, n'étaient restés posés sur Louis. Merrick semblait en transe, mais ne l'était pas.

Alors s'éveilla la sorcière d'En-dor. Quand elle commença à cracher la vodka qu'elle avait gardé dans la bouche, Louis se permit un sourire. Ainsi croyait elle pouvoir l'envoûter par de simples rites Vaudous ? Elle y était parvenu avec David mais lui était bien plus vieux … Bien plus puissant.

Tendrement amusé par les veines tentatives de sa compagne pour l'ensorceler, il n'anticipa pas son geste et fut surpris par l'écho de bris de verre. La sorcière avait profité d'un mouvement la rapprochant du lit pour casser la bouteille sur l'un des montants du baldaquin. Inquiet un instant de ses pieds nus, l'attitude de sa bien-aimée le rassura rapidement. Elle dansait toujours, évitant comme par miracle l'écueil des débris tranchants qui scintillaient sur le sol boisé.

Merrick haletait à présent, hors de souffle, et continuait à déchaîner les pouvoirs de l'antique magie. L'enfant de Louisiane, quant à lui, se contentait de rester immobile, envoûté volontaire par sa beauté sauvage de quarteronne.
Ce ne fut que lorsqu'elle ralentit enfin, lorsque les jupons incarnats vinrent recouvrir amoureusement les jambes pâles, que les sens surdéveloppés de Louis échappèrent à la fascination exercée par la sorcière. Il sentit l'odeur sucrée du sang, remarqua le visage exténué, exsangue, de sa compagne.
Alors seulement le vampire vit les bras, les poignets tailladés, dont le sang se mariait au pourpre de la robe. Elle s'était assassinée dans sa danse frénétique, profitant de son émerveillement pour se trancher les veines de gestes vifs, avec le tesson de bouteille qu'elle tenait toujours entre les mains. Puis elle avait continué à tournoyer, maintenant l'illusion jusqu'à la limite extrême de ses forces.

Elle souriait encore, la sorcière d'En-dor, et le défia une dernière fois du regard avant de s'effondrer.
Immédiatement, Louis fut à ses côtés. Il la prit délicatement dans ses bras, la sentit devenir lourde du poids de la mort, et la serra plus fort contre lui. Alors monta à lui le parfum de Merrick, s'échappant des boucles brunes, cette fragrance qui signait l'air de sa présence. Des yeux du vampire tombaient des larmes de sang.
C'est à peine s'il la sentit tressaillir lorsqu'il vint embrasser le cou gracile de ses crocs. Déjà il ne savait plus vraiment ce qu'il faisait. En lui coulait le sang de la jeune femme, ce sang qu'il avait si souvent sentit battre contre les tempes de la sorcière, dont l'arôme interdit le rendait fou. Il était ivre de l'alcool contenu dans les veines de Merrick, ivre comme il ne l'avait jamais été depuis sa mort. Mais le cœur commençait à ralentir, bien trop vite, la Camarde venant chercher son du.

La volonté de Louis fut à peine suffisante pour l'arracher à l'étreinte funèbre. Il utilisa le tesson ensanglanté pour inciser son poignet et calla le corps privé de volonté contre sa poitrine.

"Bois, diablesse. Bois et vis !"
Souffla-t-il rageusement en portant l'offrande funeste aux lèvres blêmes. Alors il eu peur : peut être était il trop tard, était elle déjà trop loin de lui pour l'entendre. Peut être n'accepterait elle pas. Et qu'allait dire David ? Il avait juré sur tout ce qu'il avait de plus sacré qu'il ne toucherait pas au sang de Merrick.
Mais la voir mourir… Non, Louis savait à présent avec une douloureuse acuité qu'il ne le supporterait pas. Il fallait qu'elle vive, même ainsi, et pour elle il faisait ce qu'il avait refusé à Lestat même. Il reniait son serment.
Des sanglots le submergeaient à présent, des pleurs de douleur, de mépris de lui-même, de panique aussi.

Il n'y croyait déjà plus, quand il sentit la bouche de sa compagne embrasser le poignet offert. Et Merrick se mit à boire, à tirer sa propre survit du corps de son amant. Louis la sentait lui arracher la dernière part d'humanité qu'il conservait encore, et il consentait avec joie à la souffrance du don.
Elle but longtemps, à longs traits, comme elle le faisait autrefois de l'alcool. Instinctivement elle s'arrêta au moment ou il allait lui refuser son poignet, conscient d'être vidé. Celle qui venait de devenir vampire resta un moment alanguie contre lui, puis elle leva la tête. Les yeux de la sorcière cherchèrent son regard et le ton de sa voix lui apprit avant même ses mots qu'il n'avait fait que suivre sa volonté tout au long de cette soirée

"Tu ne dois plus rejoindre Claudia ; Il faut que tu m'apprennes à vivre, à présent. "


FIN

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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