Note de l'auteur: Cet écrit date de 2012! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.

 

Un verre. Puis deux. Puis trois. Oh et zut! Buvons au goulot, nous sommes en privé. Ça fait du bien par où ça passe. 

Une chaleur envahit son corps délassé et la grise. Elle compense celle qu'elle a perdu, celle à laquelle elle a renoncé. Elle ferme les yeux et pense au passé. Certes, sa mère, Rosalie et elle avaient faim. Parfois le froid rendait leurs doigts violacés. Mais la maison respirait la chaleur humaine, l'amour, et cela réchauffait leurs coeurs. 

Puis Jeanne ouvrit les yeux. 

Elle contempla ce qu'elle avait. Une demeure, un mari-esclave, des bijoux, des robes, de l'argent. Elle vivait enfin comme elle le devait! Elle, descendante des rois de France! Elle n'avait plus besoin de cette chaleur de trottoir illusoire! Le feu brûlait dans l'âtre, la passion la consumait, l'alcool chauffait sa gorge, ses vêtements conservaient une température ambiante et vu l'érection visible de Nicolas, la chaleur allait atteindre un niveau encore plus haut. La chaleur imaginée par les pauvres et leurs sensibleries la dégoutaient à présent. La pauvresse Lamorlière qu'elle était jadis était morte, la noble de La Motte l'avait remplacée. 


Et Jeanne, au final, ne regrettait jamais rien.