La variole. Le roi a la variole. Et à son âge, on ne se remet pas de ça. Louis-Auguste, duc de Berry et dauphin de France, sent que l'heure où on l'appellera Louis XVI approche. Il en entend les talons résonner dans la Galerie des Glaces, les cris dans les divers escaliers. Bien entendu, il espère. Il espère la guérison de son grand-père. L'image de son propre père sur son lit de mort, crachant du sang, disant ses derniers mots à Louis XV, le hante encore. Il se souvient ensuite de son étreinte, de sa main qui tremble, de ses efforts constants pour ne pas l'abandonner dans son deuil. Il repense aux parties de chasses, aux nuits passées ensemble à regarder les étoiles, aux serrures qu'il a forgées pour lui qu'il a toujours reçues avec le plus grand plaisir. Il se souvient de tous ces petits actes formant une promesse solennelle :


Tu es peut-être le futur roi de France.


Mais tu es avant tout mon petit-fils et je préserverai ta jeunesse pour que tu puisses en profiter avant de ceindre la couronne.


- Je ne peux pas être roi... Pas maintenant... Pas tout de suite... Je ne suis pas prêt... Je ne suis pas digne... Je vais tout échouer... Mon Dieu, pitié, sauvez mon grand-père !


Pris dans ses pensées, il sursaute quand il sent les mains de Marie-Antoinette prendre ses phalanges.


- Allons, courage mon ami. Lui dit-elle avec douceur. Prions ensemble pour le rétablissement du roi.