Disclaimer :  Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.

Résumé :  Ce n’est pas le premier anniversaire qu’il passe loin de Versailles. Mais c’est le premier sans son père.

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu + 27 mars - Louis-Charles de France


Ce n’est pas le premier anniversaire qu’il passe loin de Versailles. Mais c’est le premier sans son père. Enfermé dans cette Tour du Temple dans un Paris qui décapite désormais à tour de bras les nobles grâce à leur guillotine, son Chou d’Amour fête ses huit printemps. Et en se levant ce matin-là, il pleure. Il pleure parce que son papa, qui lui manque énormément en temps normal, lui manque encore plus en ce jour si particulier. Il repense aux autres 27 mars, à toutes les fois où il l’a pris sur ses genoux, où il l’a embrassé en lui souhaitant, d’une voix d’où transpirait tout son amour, tous ses vœux pour cette nouvelle bougie soufflée. 
 
Louis a été décapité le 21 janvier dernier. 
 
Marie-Antoinette veut se lever de sa chaise, aller consoler son petit garçon mais sa fille est plus rapide qu’elle. Elle s’est précipitée vers son cadet, s’est agenouillée devant lui en lui prenant les mains, elle sèche ses larmes. 
 
-Il ne faut pas pleurer, Charles ! Père est là, c’est juste qu’on ne le voit pas ! Il est à la droite de Dieu et aujourd’hui, notre Seigneur le laisse t’apercevoir. 
-Vraiment ? Hoquète le tout jeune Louis XVII 
 
Marie-Thérèse sourit. 
 
-Bien sûr ! Ferme les yeux et tend les oreilles ! 
 
L’enfant obéit. 
 
-Concentre-toi. Lui intime la princesse. Si tu te concentres bien, tu n’entendras peut-être pas sa voix mais tu sentiras peut-être sa présence. 
 
Elisabeth, leur tante, ne peut réprimer un sanglot alors que sa belle-sœur l’enlace dans un réflexe tendre. Pourtant, Louis-Charles s’apaise.  
 
-Je crois que je le sens… 
-Tu vois ! Père est là, d’une manière ou d’une autre. Tu ne pensais tout de même pas qu’il manquerait ton anniversaire, même mort ?  
 
Le frère et la sœur partagent un léger rire. Un de leurs geôliers a dû les entendre et s’émouvoir car il offre au petit garçon une petite figurine de soldat afin qu’il puisse jouer. Et quand on leur monte leur repas, un effort supplémentaire a été fait. L’ancienne reine leur en est reconnaissante. Elle ne sait que trop bien combien elle est haïe, et une bonne partie de cette détestation, elle l’a sans doute méritée. Mais cet acte de gentillesse malgré cette inimité la touche et en tant que mère, elle ne peut que les remercier sincèrement. Elle sait qu’on lui répondrait que ce n’est pas de la faute du « gamin » s’il est né d’une chienne autrichienne. En attendant, l’anniversaire de son Chou d’Amour est un peu moins pesant pour lui et c’est tout ce qui compte.