Disclaimer :  Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.

Résumé :  Oscar connaît l'odeur du sang qui tâche les mains. Et il est hors de question de laisser Rosalie connaître cette senteur. [Women's March 2022]

Note de l'auteur: Cet écrit fait partie d'un recueil pour répondre au défi du Women's March crée par Fleur d'Epine et ayant pour but de célébrer les femmes en mars. Un jour = un prompt ! 

Jour 27 : « Il n'y a que deux espèces d'êtres humains : ceux qui ont tué et ceux qui n'ont pas tué. » - Colette 
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Arrivées à Jarjayes, Rosalie s’est endormie comme une masse, épuisée par tout ce qu’elle a éprouvé. Oscar, elle, se réjouit d’être arrivée à temps pour sauver la jeune fille d’un acte dont le poids l’aurait écrasé. Elle l’a sauvée d’un précipice dont on ne peut réchapper… 
 
Il n'y a que deux espèces d'êtres humains : ceux qui ont tué et ceux qui n'ont pas tué.  
 
La colonelle sait ce que c’est de prendre une vie. Et elle, elle y est habituée, aussi horrible que cela sonne. C’est une militaire, elle ne tue que pour se défendre, défendre son roi, sa reine. Elle est familière avec l’odeur de la poudre sur ses gants blancs, celle du fer né du sang vermeille qui s’écoule des plaies des agonisants, leurs râles, la lumière qui quitte leurs yeux alors que leurs âmes s’envolent vers le Ciel.  
 
Rosalie n’en supporterait pas les effluves. 
 
Elle au cœur si tendre, si pur, comment supporterait-elle cet affut monstrueux de ténèbres ? 
 
En tuant Madame de Polignac, elle n’aurait pas uniquement vengé sa mère adoptive. Elle aurait tué son propre sang, aurait fait connaître à sa cadette la même brûlure au fer rouge qu’est la perte maternelle. Elle aurait semé les graines d’une autre vengeance, rendant ainsi puissant et fertile le terreau de la vendetta aveugle dont on a oublié les origines… Elle se serait tuée aussi, assassinant sa lumière, son innocence.  
 
Au final, ce n’est pas tant la favorite royale que la soldate a sauvée si ce n’est sa sœur de cœur. 
 
Madame de Polignac ne mérite pas de mourir ainsi, certes. 
 
Mais Rosalie, elle, mérite mieux. 
 
Rosalie mérite le monde. 
 
Rosalie mérite la lumière. 
 
Et si elle doit se faire sa garde-folle, elle endosse cet uniforme avec fierté.