Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.
Résumé : Oui, Rosalie pleure souvent. Le journaliste considère cela comme normal : sa femme a le coeur tendre, bon, généreux. Et dans ce monde vicié, les gens comme elle sont condamnés à verser des larmes.
Liste des dettes des « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu (11/50) + 50 drabbles (44/50) : Bernard et Rosalie + 13 janvier - Journée nationale de l'hypersensibilité + Taureau : Rosalie Lamorlière + ACTION 324 : Pleurer en silence + Quatre aspects des… clips de Cendres de Lune (Mylène Farmer) 1/4: Libertine : Écrire un texte qui se passe au XVIIIe siècle ou écrire un texte avec un personnage nu + Ecrire sur une femme (Qui est-ce)
Les larmes de Rosalie
-Tout va bien, Rosalie ?
Bernard s’approche d’elle, s’assoit à ses côtés. Son épouse pleure en silence près de la fenêtre. Leur fils, quant à lui, dort du sommeil du juste. La journée a été longue, très longue.
-Je vais bien, je ne sais même pas pourquoi je pleure… Tente-t-elle de le rassurer
Elle sèche ses larmes d’un revers de la main. Oui, Rosalie pleure souvent. Le journaliste considère cela comme normal : sa femme a le coeur tendre, bon, généreux. Et dans ce monde vicié, les gens comme elle sont condamnés à verser des larmes mais dans le même temps, leur gentillesse est nécessaire. Elle est un maillon essentiel dans la notion même de Justice.
-Que s’est-il passé ?
A-t-elle mal au coeur pour un condamné à mort ? Elle a vécu un temps parmi les nobles, sans doute a-t-elle noué des amitiés avec certains d’entre eux qui meurent ces jours-ci. A sa connaissance, elle ne pleure pas Madame du Barry, exécutée le 08 décembre dernier.
-Madame de Polignac est morte le 05 décembre dernier.
Bernard serre la main de Rosalie dans la sienne.
-On dit qu’elle est morte de chagrin à l’idée d’avoir perdu son amie, la veuve Capet. Je pense qu’elle est morte d’avoir perdu sa bourse…
C’est bien rare de l’entendre si sèche et cruelle.
-Mais la savoir morte… Ca me fait penser à ma pauvre maman… Au final, je ne l’ai jamais vengée… J’ai choisi de ne pas le faire. Je n’ai pas pu, je n’ai pas voulu, imposer la même douleur à ma pauvre Charlotte… Ma mère n’aura jamais eu Justice.
L’homme caresse la joue de sa compagne.
-Ta mère a eu Justice, Rosalie. Celle qui l’a tuée est morte loin de sa famille, ruinée, en disgrâce et toi, tu vis. Tu vis, tu as ta propre famille et tu aides à construire un monde plus juste pour les femmes comme elles.
Il lui embrasse la tempe avant de la serrer contre lui.
1793 touche bientôt à sa fin.
Peut-être emportera-t-elle avec elle les reliquats de l’injustice sociale.
FIN