Lady Oscar - André
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Lady Oscar - André

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 Fic 5 : L'amour interdit de Marina

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Nicole
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Fic 5 : L'amour interdit de Marina Empty
MessageSujet: Fic 5 : L'amour interdit de Marina   Fic 5 : L'amour interdit de Marina EmptyMar 12 Fév 2019 - 9:01

Concours Saint-Valentin 2019
L'amour interdit

de Marina

Versailles, le 14 Février,

«Foutu bordel de merde mais dans quoi me suis-je encore embarquée?» Songea-t-elle avec colère. «Pourquoi diable est-ce que je ne peux jamais rien lui refuser lorsqu'elle me fait ses petits yeux tristes de chaton abandonné? J'ai comme qui dirais l'impression que cette fois je vais vraiment en prendre pour mon grade! Non mais me demander ça, à moi? À moi qui ai plus de mille fois prouvé ma valeur au combat; elle ose me rabaisser à ce... Foutredieu elle est là.»

- Votre majesté, s'inclina-t-elle respectueusement sans jamais laisser paraître son trouble.
- Oscar allons cessez immédiatement de faire toutes ces courbettes j'en ai assez! Je vous l'ai dis ce soir j'ai vraiment envie de m'amuser alors c'est Marie.
- Comme il vous plaira votre majesté.
- Oscar, fit la reine en fronçant les sourcils.
- Entendu, altesse?
- OSCAR!
- Mais je n'y arrive pas!
- Et bien forcez-vous je ne veux plus entendre les mots reine, majesté ou altesse ou que sais-je encore je ne veux plus entendre un seul titre ce soir me suis-je bien fait comprendre!?!

Les quatre personnes dans la pièce furent surprises d'autant de hargne dans sa voix, mais ils firent tous un signe affirmatif de la tête. Marie-Antoinette avait trouvé une nouvelle façon de se divertir cette année pour la Saint-Valentin, car à chaque année c'était du pareil au même; le roi lui offrait une serrure en forme de cœur, les courtisans la couvraient de fleurs et de cadeaux vides, puis il y avait le traditionnel bal; c'était toujours la même monotonie qui régnait.

Cette année-là, elle avait appris l'existence d'un tout nouveau jeu auquel on jouait dans certaines soirées privées et la reine avait eu envie de l'essayer elle aussi. Cependant, bien entendu, son statut de reine l'empêchait même d'y penser. Mais c'était sans compter sur son esprit machiavélique quand venait le temps de s'amuser en secret.

Quelques jours plus tôt, elle avait mandaté ce pauvre André de lui trouver un petit endroit un peu en retrait du château où ils pourraient jouer confortablement; elle avait donné des consignes bien précises. André avait dégoté une petite cabane dans un des boisée, cabane qui avait sans doute jadis servit de remise. Il en avait fait un ménage sommaire, avait réparé quelques planche ici et là puis il y avait apporté les meubles et objets demandés, même s'il ne comprenait rien des demandes de la reine. Elle lui avait même demandé une robe de soubrette, qu'elle pourrait revêtir afin de passer inaperçu le soir venu pour quitter le palais. Et elle l'avait tenu au secret, jusqu'à ce qu'elle expose son plan d'évasion du bal à son colonel le matin même.

- Majes... Marie, se reprit Oscar qui était demeurée debout près de la porte avec André, je sais que je me répète, mais je vous en conjure tout ceci est réellement une mauvaise idée.
- Mais c'est pour ça que cest amusant Oscar! Fit la reine avec un sourire en coin.
- Allons Oscar vous n'allez pas vous défiler!
- Je ne vous permet pas Girodelle!
- À moins que vous n'ayez beaucoup de secrets à nous cacher.
- Girodelle!

L’interpellé éclata de rire alors que les yeux d'Oscar lançaient des couteaux.

- Oscar, sincèrement je crois comme vous que c'est une très mauvaise idée, mais vous connaissez l'entêtement de ma rei... Marie, de Marie, alors vous devriez venir vous asseoir afin qu'on en termine au plus vite.

Oscar fixa le compte de Fersen, qui la regardait d'un regard désolé. Ils en avaient tous deux parlé toute la journée, mais ils n'avaient pas réussi à faire entendre raison à sa majesté. Oscar avait, sans s'en rendre compte, serré les poings de chaque côté de son corps. «Ça ne sent pas bon tout ça non, vraiment pas bon. Que va-t-elle inventé une fois commencé? Jusqu'où ira-t-elle? Et Girodelle, ce putain de libertin de Girodelle, lui il semble bien s'amuser de la situation! Ça en fera au moins un qui s'amuse. Mais qu'est-ce que je dis là morbleu j'en ai assez de me faire embarquer dans ces combines foireuses!»

- Oscar vous avez fini de faire la tête qu'on commence à jouer? Demanda Marie-Antoinette.

André, qui était toujours près d'elle et dont le sang bouillait malgré lui de la situation plus qu'improbable qui se déroulait sous ses yeux, posa une main réconfortante dans le dos de son amie.

- Tu devrais y aller Oscar, tu sais que tu ne gagneras pas ce combat.

Oscar tourna la tête de dépit vers lui et plongea son regard dans le siens. Comme elle aurait aimé qu'il puisse la sauver de cette situation, et de son côté André aurait bien aimé pouvoir le faire, surtout en voyant le supplice dans ses yeux. Il ne savait pas exactement de quoi elle avait peur seulement, il savait qu'elle détestait devoir se livrer et qu'elle ne savait pas mentir alors... Elle n'aurait d'autre choix que de coopérer.

- Je t'en pris, fit-elle en posant une main sur sa poitrine sans réellement s'en rendre compte, assure-toi que personne ne vienne ici.
- Rassure-toi, j'ai déjà pris des dispositions, tout ira bien, fit-il frissonnant très légèrement malgré lui sous le contact de sa main.
- Alors vous venez Oscar ou déclarez-vous forfait sans même avoir joué? Lui lança Girodelle.

Piquée au vif, la femme colonel se retourna vivement, des flammes dans les yeux et les rejoignis à la table.

- Très bien commençons qu'on en finisse au plus vite, fit-elle.
- Allons Oscar détendez-vous un peu, fit la reine. Le but est de s'amuser, pas que cela ne finisse au plus vite.
- Je ne vois vraiment pas en quoi cela pourrait être amusant je suis vraiment désolée votre, enfin Marie mais vraiment je ne comprends pas votre idée.
- C'est pourtant simple Oscar, et écoutez moi bien messieurs parce que je ne le répéterai pas; ce jeu va nous permettre, pendant un moment, de n'être que nous; pas de titre, pas de fonction, pas de convenance... Que quatre amis qui vont s'amuser ensemble sans barrière, sans jugement, en toute liberté.
- Ce que je préfère c'est la partie sur la liberté; AIE!
- Girodelle!

Oscar venait de lui écraser le pied de sa botte. Marie-Antoinette éclata de rire en l'entendant et se tapa dans les mains.

- Vous voyez, ça c'est la bonne attitude alors soyez plus comme Girodelle et amusez-vous librement. Des questions avant de commencer?
- Oui quand pourra-t-on arrêter?
- Oscar!
- Désolée c'était plus fort que moi.
- Alors allons-y je commence c'est ma prérogative de la soirée.

Et c'est sur ces mots que la reine s'empara de la bouteille au centre de la table. André n'avait d'yeux que pour Oscar, son Oscar, prise dans les filets de la belle, mais exigeante autrichienne. Mais avant de se faire remettre à sa place, il sortit afin d'accomplir la mission ''royale'' qu'on lui avait confié; s'assurer que personne n'approcherait de ce lieu reculé et empêcher qui que se soit d'entrer si par malheur on s'en approchait.

Une fine neige tombait des cieux, recouvrant le tapis déjà blanc du sol etun vent léger, mais tout de même froid s'était levé. Heureusement qu'il s'était habillé chaudement. Il fit quelques rondes autour de son périmètre et de ses petits pièges puis il se posta près de la porte. Il pouvait entendre de façon étouffée ce qu'il se passait dans la pièce, et il n'était vraiment pas sûre d'aimer cela.

Sa majesté avait donc tournée la bouteille une première fois.

- Ha! Girodelle Action ou Vérité?
- Vérité, fit l'intéressé un sourire fendu jusqu'aux oreilles.
- Hum!!! Haaaa! Quel attribut physique vous plaît le plus chez Oscar?
- Plait-il? S'écria la belle colonel.
- Allons Oscar c'est le jeu.
- Mais vous n'y pensez pas! Nous n'allons pas passer la soirée à répondre à des questions sur nous quatre?
- Et bien plus encore allons je vous ai dis d'arrêter d'être aussi rabat-joie et aussi coincée tiens!
- Pardon?
- Vous avez bien entendu Oscar, coincée! Mais si vous avez d'autres questions attendez votre tour de bouteille! Fit la reine en éclatant de rire.

Oscar commençait déjà à bouillir de colère. Elle fixa son regard rageur sur Girodelle: «Et bordel de merde si jamais tu oses me parler de mes fesses ou de toute autre partie de mon anatomie qui ne te regarde pas je te jure que je te tranche la gorge dans ton sommeil le frisé!»

Pendant que notre amie entretenait de si jolies pensées, la reine souriait à Girodelle.

- Alors? S'impatienta-t-elle.
- Ce que j'aime le plus? Son magnifique regard océan lorsque déterminée, il me lance des couteaux; un peu comme en ce moment tenez, fit-il dans un éclat de rire.
- Girodelle je vais vous tuer!
- Allons Oscar, tenta de la calmer Fersen, ce n'est qu'un jeu après tout.

La jeune femme le regarda puis elle baissa les yeux, non sans quelques pensées dont les noms d'oiseaux prononcés pourraient heurter la sensibilité des plus jeunes, nous les passerons donc sous silence. Girodelle prit la bouteille et la tourna; un immense sourire fendit son visage lorsqu'elle s'arrêta et sa victime croisa les bras.

- Oscar, oscar, oscar! Action ou Vérité?
- Action.
- Vous êtes sûr, ça peut s'avérer risqué.
- Procédez dont Girodelle.
- Attention Girodelle ne la traumatisez pas dès le début du jeu, fit Marie-Antoinette en riant.
- Vous allez faire le tour de la table en sautant à cloche pied.
- Pardon? Vous êtes sérieux?
- Si, je vais commencé par un défi facile.

Vaincue par le regard amusée, mais pas moins directif de la reine, elle se leva et s'exécuta, sous les applaudissements de Marie-Antoinette et de Girodelle. Fersen, pour sa part, esquissa malgré lui un petit sourire en coin, mais il lui fit un regard désolé lorsqu'elle s'assit. «Mais qui a inventé un jeu aussi stupide! Si jamais je l'attrape je le tue c'est clair!» pensa Oscar en se saisissant de la bouteille. Elle la tourna et celle-ci termina sa ronde sur Marie-Antoinette.

- Action ou vérité? Fit Oscar sans enthousiasme.
- Action!

«Et merde maintenant je dois trouver une connerie pas trop de mauvais goût à lui faire faire, parce que si c'est trop simple elle va me dire que je ne me force pas et si je vais trop loin... Par tous les Saints c'est la reine de France quand même! Vraiment ma pauvre Oscar tu t’ai embarqué dans le pire piège du siècle!»

- Bien hum... Vous allez, hum, tenir la main de votre voisin de gauche pendant cinq minutes, fit Oscar en désespoir de cause.
- Oscar vous pourriez vous forcer un peu! Fit Girodelle.
- Écoutez Girodelle on ne nous apprends pas à trouver des gages à l'école des officiers; si vous vous avez le temps d'en apprendre dans des salons privés...
- Je ne vous permet pas de supposez de telles choses!
- Allons allons ne vous disputez pas, fit la reine. C'est déjà un début.

Elle prit la main de Fersen en disant cela, un petit sourire en coin. Le suédois pour sa part, ne savait plus trop où se mettre. Marie-Antoinette tourna la bouteille à son tour.

- Mon cher Fersen, action ou vérité?
- Vérité... fit-il en soupirant.
- Allons un peu de cœur mon cher. Donc, mon cher Fersen, selon-vous qui est la plus belle femme de Versailles?
- Et bien, hum, vous.
- Classique, fit Girodelle.
- Chacun a droit à ses opinions... fit le comte de Fersen.

Et il tourna la bouteille, alors que la reine lui lançait des œillades pas trop subtiles. Girodelle et la reine semblaient s'amuser grandement, mais Fersen et Oscar commençaient déjà à avoir hâte que tout cela prenne fin. La reine venait à nouveau de tourner la bouteille et celle-ci c'était arrêté sur Oscar. « Oh non pas encore. Mais quand ce jeu débile doit-il finir?»

- Alors Oscar? Fit Marie.
- Action.
- Ça devient lassant Oscar vous ne prenez jamais vérité.
- Vous savez bien qu'elle préfère agir plutôt que de parler.
- Girodelle! S'indigna Oscar.
- Bon très bien dans ce cas Oscar vous allez échanger de vêtements avec moi, fit la reine, un sourire espiègle en coin.
- Plait-il?
- Nous allons échanger nos vêtements.
- Vous n'y pensez pas!
- Si... Allez venez derrière le paravent.
- On jurerait que vous aviez tout prévu pour me coincer.
- Oh Oscar loin de moi cette idée allons.

Girodelle n'avait pas pu s'empêcher de littéralement éclater de rire alors qu'Oscar se levait en le fusillant du regard. Elle suivit de mauvais gré la reine. Celle-ci riait aux éclats en voyant Oscar d'abord mal à l'aise d'enlever son uniforme, puis d'essayer de passer la robe de soubrette. Oscar pestait contre la souplesse du tissu et ses jambes qu'elle sentait nue. Elle se regarda.

«Bon Dieu de merde j'ai l'air complètement ridicule! Honte à moi si père me voyait; je me vois bien lui dire: regardez père où m'a conduite l'école des officiers, je me retrouve en robe de soubrette pour servir la reine êtes-vous fier de moi? Non mais quand même c'est le comble; le colonel habillé en soubrette et sa majesté en colonel. Seigneur Dieu et maintenant je dois rejoindre Girodelle et Fersen; je vais en entendre parler pendant des jours. Par tous les saint heureusement qu'André ne me voit pas ainsi vêtu!»

Elle regarda la reine passer son uniforme avec beaucoup plus d'aisance et songea que ce n'était peut-être pas la première fois que celle-ci se déguisait ainsi. Elle se dit qu'il lui faudrait peut-être être plus à l’affût des activités de sa majesté; il ne fallait pas qu'elle se mette en danger. Elle observa Marie-Antoinette qui ajustait la veste sur elle, un sourire aux lèvres.

- Ho Oscar je n'aurais jamais pensé que votre uniforme me siérait autant! Fit-elle.
- Vous avez une belle prestance en effet.
- Et vous êtes magnifique en robe vous savez.
- Arrêtez de vous moquer de moi j'ai l'air complètement ridicule.
- Mais non arrêtez un peu; un jour vous devriez venir à un bal à la cour pour vous amuser et nous devrions vous faire faire une robe par ma couturière.
- Quoi!?! Vous plaisantez j'espère!
- Aucunement! Oui une prochaine fois nous ferons ça, fit-elle en tapant dans les mains.
- Ce ne sera pas nécessaire.
- Oh je crois que si. Maintenant trêve de bavardage allons jouer.

Oscar soupira; déjà elle entrevoyait le supplice prochain qu'elle devrait subir selon les caprices de la reine. Certes si tous connaissaient sa nature, ils l'acceptaient probablement plus qu'elle même. Elle regarda la reine qui retournait de l'autre côté de la pièce. Elle entendit Girodelle plaisanter avec sa majesté.

- Oh mon colonel vous n'avez jamais eu aussi fier allure.
- Girodelle allons, répondit Fersen.
- Quoi c'est vrai, regardez-moi dans les yeux Fersen et osez me dire que l'uniforme ne lui sied pas.
- Ce n'est pas ce que j'ai dis.
- Allez Fersen dites-moi comment vous me trouvez alors, trancha la reine dans un sourire.
- Vous... hésita-t-il.
- Allez Fersen nous avons déjà promis que tout ce qui se dit ou se passe ici ce soir resterait ici à jamais.
- Et bien, vous êtes magnifique. En robe ou en pantalon vous êtes magnifique et cet uniforme vous donne beaucoup de prestance.
- Oh Fersen, fit-elle en riant.

La reine se dirigea vers sa place, fixant le paravent. De l'autre côté, Oscar était quelque peu figée; elle se devait de les affronter. S'ils n'avaient pas osés rire de la reine, elle savait qu'il en serait autrement pour elle, surtout dans une robe de soubrette.

- Oscar sortez maintenant! Fit la reine.
- Mais j'ai l'air complètement ridicule.
- Je vous assure que non. Sortez c'est un ordre.
- Vous avez dit qu'il n'y avait pas de statut!
- Peut-être, mais c'est la règle du jeu alors ne me décevez pas.
- Allez Oscar faites-nous l'honneur de vous voir pour la première fois dans une robe.
- Girodelle je vous retiens!
- Quoi? C'est une chance que l'on a que rarement; jamais finalement.
- Suffit Girodelle!
- Oscar sortez de là maintenant! Fit la reine directive.

«La vache je n'ai vraiment pas le choix. Mais qu'est-ce qu'il me faudra faire encore pour lui faire plaisir? Je veux bien croire qu'il est de mon devoir de la servir, mais là c'est quand même un comble. Et je ne vois pas comment je pourrais me sortir de ce mauvais pas. Bon allez Oscar tu n'as pas le choix; heureusement que le ridicule ne tue pas. Mais si Girodelle continue de se moquer il n'est pas exclue que lui passe au fils de mon épée.»

Vaincue, la jeune femme sortie lentement de derrière le paravent, la tête basse. Elle sentait le regard des trois autres sur elle et cela la mettait bien plus mal à l'aise que lorsqu'elle s'était retrouvée au bal pour une danse avec Fersen.

- Voyez comme elle est jolie, fit la reine.
- Je dois admettre Oscar que la robe vous sied fort bien, fit Girodelle.
- C'est ça moquez-vous.
- Mais je vous imagine mal demain matin dans cette tenue pour la revue de nos soldats, fit-il en éclatant de rire.
- Girodelle!
- Bon bon il suffit, intervint Fersen, ce n'est qu'un jeu et vous êtes magnifique Oscar ne pouvons-nous pas continuer?

Oscar roula les yeux, elle n'aimait pas trop se faire qualifier de magnifique. Elle revint à table et s'assit pour que cette soirée vienne enfin à se terminer. Les tours s'enchaînèrent, avec plusieurs questions plutôt cocasses, par exemple:«Girodelle quel est votre secret pour toujours obtenir d'aussi belles boucles? Personne n'arrive à m'en faire d'aussi belles.»; question de Marie-Antoinette bien sûre. Ou encore de Girodelle à Fersen: «Comment faites-vous pour qu'elles vous tombent toutes dans les bras?»

Mais toujours Oscar choisissait action, elle ne voulait pas répondre, sous aucun prétexte, car elle ne savait pas où pourrait les emmener ce jeu stupide. Elle avait assez d'avoir l'air complètement idiote dans cette robe elle n'en rajouterait certainement pas une couche avec des questions. C'est ainsi qu'elle se retrouva à imiter un chien en traversant la pièce, à boire un verre d'eau sans les mains, à rouler sur elle-même... Par contre elle dû avouer qu'elle avait bien rit intérieurement en regardant Girodelle faire une déclaration d'amour à un Fersen terriblement mal à l'aise, à embrasser passionnément sa main ou encore à faire le tour de la pièce en sautillant et répétant:«Je ne serai jamais aussi doué que le colonel de Jarjayes.» Bien entendu celle-là était d'Oscar.

Fersen pour sa part eu la chance d'être épargner par la bouteille et il ne choisissait que de répondre à des vérités. Le pauvre bougre craignait toujours de porter préjudice à la reine.

Il y avait bien plus de deux heures que durait ce jeu, Oscar commençait à avoir plus que les nerfs à vif; elle ne voulait qu'une chose; non trois en faite: remettre son uniforme, partir de là et aller se soûler à mort pour oublier cette torture. Mais, ce que le colonel veut ne vaut pas cher à côté de ce que la reine veut. La bouteille s'arrêta de nouveau sur elle et elle rêva encore plus d'une bouteille pleine.

- Action.
- Très bien Oscar vous voulez jouer à ça alors jouons! fit la reine.
- En fait je ne veux plus jouer.
- Votre gage sera de répondre à cinq questions.
- Quoi? Mais c'est injuste.
- Il n'y a pas de règlement qui l'interdise, à tout le moins pas à ce que je sache.
- Allons Oscar vous n'avez rien dit de la soirée alors que nous avons tous partager des secrets, fit Girodelle.
- Je refuse.
- C'est tout de même votre gage. Alors question un avez-vous déjà, avant ce soir porté une robe?
- Je ne veux pas répondre à des questions je vous l'ai dis sans quoi j'aurais choisi vérité.
- Et moi je vous dis que je contourne cela parce que vous ne le choisissez jamais. Répondez.
- Allez Oscar moi aussi je suis curieux de savoir si cette robe de soubrette est vraiment la première que vous portez.
- Girodelle ceci ne vous regarde en rien.
- Mais qu'avez-vous dont à cacher c'est seulement drôle! Fit la reine.
- Et bien moi je ne trouve rien de drôle.
- Répondez Oscar, et le jeu prendra fin, essaya la reine.
- Vraiment?
- Je vous le promets ce sera le dernier tour alors avez-vous déjà porté une robe?
- Oui une fois vous êtes contente?!?

La reine se tapa dans les mains en riant et Girodelle s'appuya sur la table, toute ouïe. Fersen de son côté, fronça les sourcils, car il commençait à penser à cette inconnue qui lui avait tellement rappelée Oscar.

- Oh j'aurais tellement aimé vous voir dans cette robe vous deviez être magnifique.
- Moi aussi j'aurais aimé vous voir, mais il faut croire que je ne suis jamais là lorsque c'est intéressant, fit Girodelle.
- Pouvez-vous poursuivre qu'on en finisse, soupira Oscar.
- D'accord alors quand avez-vous porté cette robe je suis sincèrement curieuse.
- * Soupir * Lors d'un bal à Versailles.
- Quoi? Mais je ne vous ai jamais vu pourquoi avoir fait ça sans me le dire? Fit la reine déçue.

«Aïe tu commences à t'enliser ma pauvre Oscar fait attention à ce que tu dis. Seigneur Dieu je vous en prie je ferai tout ce que vous voudrez mais faites que ce supplice prenne fin!»

- Je ne voulais pas être reconnue.
- Mais ça ne réponds que partiellement à ma question, cela ne me dis pas pourquoi vous avez fait ça.
- * Nouveau soupir* Pour une seule danse avec un homme pour qui j'ai cru avoir des sentiments, mais c'était une erreur.
- Ho! Une erreur? fit Girodelle en se frottant les mains.

À cet instant, Fersen compris qu'il avait vu juste. Cette belle inconnue n'était nul autre qu'Oscar, mais pourquoi? Il se devait de comprendre seulement, pas ici, pas devant sa reine. Il se promis de lui en reparler lorsqu'ils seraient seuls. Les yeux d'Oscar s'ouvrirent grands et se figèrent de surprise. «Oh non, oh non qu'ai-je fais? Je me suis vraiment mis dans la mouise! Pourquoi est-ce que j'ai dis ça?»

- Ho là là si j'avais cru, fit la reine. Alors Oscar vous êtes amoureuse.
- Je n'ai pas dis cela, s'objecta-t-elle.
- Vous avez dit que vous avez cru avoir des sentiments; dites-moi, êtes-vous amoureuse?
- Je, non je...
- Oscar ne me mentez pas, vous savez très bien que vous ne savez pas mentir.
- Je, oui! Oui je crois aimer un homme vous êtes contente! Fit-elle en regardant ailleurs d'une voix moins sûre.
- Ho oui il était temps que votre cœur de femme accepte de battre sous cet uniforme rigide.
- Pourquoi qu'est-ce que ça peu bien changer?
- Mais beaucoup de chose Oscar! Vous êtes amoureuse, c'est tellement amusant, et romantique; mon colonel est amoureux!
- Ça va n'en faites pas un plat par pitié.
- Entendu entendu, mais comme dernière question je veux savoir, qui est l'heureux élu?

Oscar se redressa sur sa chaise. «Non pas ça, pas ça! Je ne peux pas, je ne peux pas le leur dire non! Comment faire pour m'en sortir? Comment ai-je fais pour en arriver là?»

- Non ne me demandez pas ça.
- Si, il me reste une question Oscar je peux vous demander ce que je veux.
- Je vous en pris majesté.
- Marie combien de fois vais-je devoir vous le dire!?!
- Ne me demandez pas cela, fit-elle en se levant vivement, sa chaise tombant à la renverse derrière elle.

Sans s'en rendre compte, elle avait commencé à reculer vers la porte. Les deux hommes préférèrent ne pas parler. Fersen avait déjà cru comprendre, et Girodelle, au final, en voyant pour la première fois le regard aussi troublé d'Oscar, n'osa rire de la situation. Cependant, la reine, toute à ses futilités de femmes, ne voyait pas le drame, seulement le jeu.

- Allons je pourrais peut-être vous aider à conquérir son cœur Oscar.
- Non surtout pas!
- Pourquoi refuser mon aide? Vous me blessez Oscar.
- Vous ne pouvez pas m'aider, personne ne le peux.
- Mais pourquoi? Allez-vous finir par répondre à ma question?
- Non, je vous en pris ne m'obligez pas à répondre.
- Mais pourquoi tant de mystère à la fin?
- Parce que je préfère garder cela pour moi.
- Vous savez que le jour où vous vous déclarerez cela se saura de toute façon.
- Cela n'arrivera jamais.
- Ne soyez pas pessimiste Oscar.
- Je suis seulement réaliste. Ma nature et position ne me le permets pas.
- Allons futilité que tout cela, tout le monde sait que vous êtes une femme, et votre position n'y change rien.
- Par pitié, je vous en conjure arrêtez de me torturer. Ne m'obligez pas à répondre et à en dire plus.
- Mais vous devez répondre à ma question.
- Non, je vous en supplie.
- Dans ce cas vous allez me dire pourquoi vous refusez de répondre et en conséquence de votre refus de terminer l'action au complet, vous devrez partir d'ici avec cette robe, je vous renverrez votre uniforme demain, fit-elle sournoise croyant la faire flancher.
- D'accord, fit Oscar vaincue.
- Pourquoi refuser de dire pour qui bas votre cœur? Demanda la reine en désespoir de cause, surprise que son fier colonel accepte de rentrer ainsi vêtue.
- Parce que je ne le peux pas, fit-elle en baissant la tête.
- Pourquoi?
- Parce que c'est impossible.
- Rien n'est impossible.
- Si! Vous savez comme moi que certains amours sont interdits, murmura-t-elle des larmes dans les yeux malgré elle.

Cette fois la reine cessa de rire et un froid glacial tomba sur la pièce. Oscar jetait malgré elle des œillades vers la porte, ne demandant qu'à sortir de là et que finisse son cauchemar, Girodelle la fixait n'osant croire ce qu'il entendait; il n'aurait pas cru que sa supérieur soit amoureuse et qui plus est aussi éprise d'amour. Fersen fixait la reine alors que celle-ci avait reçu la remarque en plein cœur.

- Je... Je ne vois pas pourquoi votre amour pourrait être interdit, fit-elle.
- Je vous en pris ne me faites pas parler plus. Mon statut me l'interdit.
- Mais...
- Je vous en pris.
- Ma reine je crois qu'Oscar a assez répondu, coupa Fersen, qui savait que Marie-Antoinette pouvait se faire insistante.
- Et je crois que le jeu est terminé, ajouta Girodelle.
- Majesté, murmura Oscar, une certaine panique dans les yeux.
- Oui, vous avez raison. Je suis désolée Oscar je n'aurais pas dû, vous pouvez partir je suis parfaitement en sécurité avec Fersen et Girodelle.
- Merci, murmura la jeune femme.

Sans même prendre le temps d'aller chercher sa cape, elle ouvrit la porte et s'enfuit en courant, malgré les cris des autres pour qu'elle revienne la chercher. En courant sous la neige qui avait commencé à tomber plus tôt dans la soirée, elle failli percuter André qui était tout près, mais elle le dépassa en courant.

- Oscar? Oscar!

Sans même réfléchir il la suivit. Il avait entendu une bonne partie des conversations et des jeux de son côté de la porte. Malgré les questions qu'il avait en tête, il la poursuivit en criant son nom, mais elle ne se retourna pas. Oscar courait malgré le froid qui frappait ses jambes sous sa robe légère.

«Maudit soit cette robe! Maudit soit ce jeu stupide! Maudit soit celui qui en a donné l'idée à la reine! Mais foutredieu depuis quand coures-tu aussi vite André je t'en pris va-t-en!»

Elle tenta d'accélérer sa course car son ami c'était dangereusement rapproché, mais elle se prit un pied dans sa robe et s'étala sur la neige. Elle lança un cri de colère en abattant son poing à terre.

- Morbleu!

André arriva derrière elle à ce moment là, s'agenouillant aussi prévenant qu'à son habitude, mais prudent vu ce qu'il avait entendu. La reine l'avait presque forcé à révéler son amour pour Fersen, il ne savait pas trop exactement quel effet cela aurait sur elle, mais il douta qu'il en aurait pour ses frais. Mais qu'importait, il s'était juré de taire sa douleur et sa jalousie pour veiller à son bonheur. Il posa une main sur son épaule, mais elle se dégagea.

- Ça va Oscar?
- Ça va très bien! Fit-elle d'une voix toujours colérique.
- Tu es sûre?
- Bien entendu; seigneur André je suis juste tombée à cause de cette foutue robe! Maudites soit les robes, je hais les robes, qu'elles aillent toutes au diable les robes!

Malgré sa bonne volonté elle n'avait pas pu jouer la comédie, elle était encore trop sous le choc des révélations qu'elle avait faites pour se ressaisir. Si au moins elle n'était pas tombée elle aurait pu le semer et il ne l'aurait pas vu ainsi.

De son côté André voyait bien que rien n'allait vraiment. Pourquoi diable tellement de haine envers les robes? Il se demanda si elle ne faisait pas plutôt un parallèle avec ce côté femme qu'elle avait dû dévoiler. Les larmes qu'il voyait encore dans ses yeux, sa carapace sur le point d'éclater; oui c'était plus cela en réalité. Il su immédiatement qu'il ne devait pas s'aventurer sur ce chemin s'il ne voulait pas qu'elle craque ou qu'elle ne s'enfuit en colère. Il remarqua son corps tremblant de froid dans sa robe maintenant mouillée par la neige, robe qui, malgré lui il le remarqua, était devenue plus moulante une fois mouillée.

Oscar n'osait plus bouger, en fait elle ne savait plus trop quoi faire. «Vas-tu cesser de me regarder ainsi André? Je t'en pris arrête je ne le supporterai pas plus longtemps.» Elle fut surprise lorsque sa main glissa sur la sienne et que ses doigts s'entrecroisèrent avec les siens. Figée, assise sur la neige, elle le laissa faire.

- Rentrons Oscar, tu trembles de froid.

En effet, lorsqu'il en parla, elle remarqua qu'elle tremblait et que le froid semblait s'être insinué dans tout son corps, jusque dans ses os. André se leva et la tira lentement vers lui pour qu'elle se relève, ce qu'elle fit. Elle le regarda défaire sa cape et la lui mettre sur les épaules. Il s'approcha lentement et releva le capuchon sur sa tête, recouvrant ses cheveux.

- Ainsi personne ne te reconnaîtra, je vais te faire entrer par les passages secrets des domestiques, fit-il.
- Non ramène-moi à Jarjayes!
- Il fait beaucoup trop froid et tu es déjà frigorifiée, je t'assure que personne ne te verra.

Tremblante, elle savait qu'il avait raison, mais en même temps elle ne voulait pas. Cependant, sa volonté s'était effritée dans son combat contre la reine, alors elle acquiesça de la tête. André lui sourit et osa passer un bras autour de ses épaules, frottant son bras tremblant de froid comme le reste de son corps.

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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MessageSujet: Re: Fic 5 : L'amour interdit de Marina   Fic 5 : L'amour interdit de Marina EmptyMar 12 Fév 2019 - 9:02

* * *


Dans la petite cabane, la scène avait semblé se figer, jusqu'à ce que Girodelle ne se lève pour aller fermer la porte.


- Bien, la soirée est terminée je crois.
- Oui, oui c'est terminée, fit la reine. C'était plutôt amusant non? Fit-elle insouciante.
- Oui ma reine, seulement je crois que vous y êtes allée un peu fort avec Oscar, fit Fersen.
- Mais que me chantez-vous là? Enfin elle s'est livrée un peu, peut-être cela l'aidera-t-il à comprendre qu'elle est une femme comme les autres sous son uniforme.
- Mais elle n'est pas comme les autres, répondit Girodelle.
- Si justement messieurs, tout le monde semble l'oublier, mais Oscar de Jarjayes est d’abord et avant tout une femme et je me refuse qu'elle ne connaisse jamais l'amour parce que vous les hommes lui faites oublier que son cœur a aussi le droit d'aimer! Ne venez pas me faire la leçon.
- Entendu, fit Girodelle vaincue. Maintenant votre majesté je crois qu'il est temps de rentrer au château.
- Allez-y je rentrerai plus tard avec Fersen.
- Mais, majesté...
- C'est un ordre lieutenant je suis parfaitement en sécurité avec monsieur de Fersen!
- Mais ma reine ce n'est pas convenable.
- J'ai dis, et j'exige!


La reine les défia du regard de la contredire encore. Girodelle s'inclina finalement, comprenant que cette mise en scène n'avait finalement qu'un seul but au final, et qu'il devrait taire ce secret à jamais. Il les quitta sans rien ajouter, se demandant s'il aurait encore le temps de se trouver une charmante compagne pour terminer la soirée; après tout qui souhaitait passé la Saint-Valentin tout seul?. Fersen regarda la reine, qui lui souriait innocemment. Dieu qu'elle était belle même dans le rigide uniforme de colonel d'Oscar, et il jura qu'elle le faisait exprès lorsqu'elle retira la veste rouge lentement.


- Ouf c'est étouffant cette veste, fit-elle.
- Ma reine, vous n'êtes pas raisonnable, fit Fersen en avalant de travers.
- Et qui vous dit que j'ai envie d'être raisonnable? J'ai été raisonnable toute ma vie et où cela m'a-t-il mené? Nul part.
- À être reine de France.
- Reine et malheureuse oui. Fersen, laissez-moi n'être que Marie encore un peu, je vous en pris.
- Ma reine!


La souveraine s'était dangereusement approchée de lui bien qu'il ai reculé, mais son dos s'était bien vite retrouvé acculé au mur. Elle n'avait stoppé ses pas qu'à quelques centimètres de son corps, posant ses mains sur le mur, ses bras le prenant au piège. Elle le fixait de ses doux yeux bleus, dans lesquels brillaient une lueur bien loin d'être innocente. Elle rapprocha un de ses bras de lui et posa une main sur sa joue.


- Marie, je vous en pris. Ce soir c'est Marie je n'accepterai rien d'autre.
- Je ne, vous ne...
- Je ne rien Fersen, rien. Ne me dites pas que vous ne brûlez pas du même désir.


Elle descendit sa main sur son torse pour arriver sur son ventre.


- Que vous ne ressentez pas ce feu ardent là, au creux de votre ventre.


Fersen déglutit péniblement.


- Seigneur Dieu, par pitié je ne suis qu'un homme.
- Et je ne suis qu'une femme.
- Vous êtes reine.
- Pas ce soir Fersen, ce soir nous sommes un homme, et une femme.


Se disant, elle posa ses lèvres sur les siennes, mettant le suédois au supplice. Il ne put se résoudre à ne pas répondre à ses lèvres douces qui se faisaient dévorantes, qui semblaient en vouloir plus. Il se sentit sans défense alors qu'elle lui enlevait sa veste, puis sa chemise, glissant ses mains sur son torse dans des gestes sûrs, amoureux, passionnés. Il l'aimait, c'était tellement viscéral. Marie-Antoinette, tout en continuant ses baisers, le fit reculer pour le guider au fond de la pièce où avait été emmené un lit sommaire par André, juste ce qu'il fallait pour qu'elle vive, pour la première fois, la Saint-Valentin qu'elle avait toujours rêvé de vivre.


Fersen s'avoua vaincu en tombant sur le lit à la renverse alors que sa reine montait sur lui, s'asseyant sans la moindre pudeur sur son désir dévoilé. Elle défit la chemise qui la recouvrait lascivement, le regardant dans les yeux, très consciente de ce qu'elle faisait puis elle s'étendit sur lui, frottant sa poitrine contre son torse. Elle posa une main sur sa joue.


- J'ai peut-être déjà connu la chair, mais je n'ai jamais connu l'amour... Je vous en pris Fersen, faites-moi l'amour, faites d'une reine une femme.


Ne sachant que dire, sentant ses dernières forces l'abandonner, Fersen la retourna sur le lit et l'embrassa, des larmes aux coins des yeux.


* * *


André avait guidé Oscar dans les dédales de couloirs secrets du château, évitant ainsi tous les courtisans ou membres du personnel qui auraient pu s'y trouver. Il s'assura que personne ne les voient entrer dans les quartiers du colonel, attenant à son bureau. La pièce était sombre, presque noire lorsqu'ils y pénétrèrent. 


- Je vais faire du feu, fit simplement André en retirant son bras d'autour d'elle.


Il la laissa près du lit au fond de la pièce. Oscar sentit sa chaleur s'évaporer, comme si le froid de l'hiver la reprenait de l'intérieur lorsqu'il retira son bras. Elle le regarda s'agenouiller devant le feu. «Mais pourquoi faut-il toujours que tu joues à ça avec moi André? Pourquoi est-ce si dur?» pensa-t-elle dans un soupir. Elle se rendit à son armoire et y prit des vêtements avant de se retirer derrière son paravent.


Elle retira la robe et eu bien envie de la lancer dans le feu qu'allumait André, mais elle la lança finalement dans un coin de la pièce. Complètement tremblante de froid, elle passa rapidement une chemise de nuit et un pantalon civil sans plus de cérémonie, puis elle alla chercher une couverture dans l'armoire et la passa sur ses épaules, la refermant sur elle. «Vraiment bravo Oscar la belle idée de partir en courant dans la neige avec une foutue robe, sans cape. Me voilà bien avancé maintenant j'ai l'impression d'être un glaçon. Quel ridicule vraiment!» 


Serrant la couverture sur elle, elle s'avança près du foyer tout près d'André qui venait de retirer le tisonnier du feu. 


- Voilà, ça devrait rapidement réchauffer la pièce, fit-il.
- Merci.
- Cette soirée a été rude n'est-ce pas?


Elle ne répondit pas, mais il ne s'attendait pas à une réponse non plus. Il la regarda du coin de l’œil fixer les flammes comme elle le faisait souvent pour réfléchir, se refusant de le regarder pour cacher son trouble, mais il remarqua son corps tremblant.


- Tu devrais te rapprocher du feu Oscar pour mieux te réchauffer.


Elle le regarda alors qu'il lui tendait la main pour qu'elle s'assoit près du foyer. «Seigneur André faut-il vraiment que tu le fasses exprès?» songea-t-elle. Mais devant son regard insistant, elle fini par accepter sa main et s'asseoir en tailleur, la couverture autour d'elle.


- Tu es complètement gelée ma parole! S'exclama André en sentant sa main froide dans la sienne.


Il ne put s'empêcher de la garder dans la sienne et de la frictionner doucement pour la réchauffer. Oscar le laissa faire, tout en fixant les flammes pour ne pas le regarder. «Je ne peux pas, je ne peux pas. Arrête de jouer à ça André.» Mais elle n'arrivait pas à le lui dire clairement. Elle frissonnait encore malgré la chaleur du feu qu'elle sentait sur elle.


- Dieu du ciel je crois que je ne t'ai encore jamais vu avoir aussi froid, tu veux attraper ton coup de mort ou quoi? Fit André pour la faire réagir.


Elle ne répondit pas, tremblant en silence, serrant la couverture. André se recula et se glissa derrière elle, ses jambes de chaque côté. Il posa ses mains sur ses épaules et frictionna par dessus la couverture, puis son dos et à nouveau ses bras. Oscar fut surprise, mais le laissa faire; cette chaleur était si douce. «Dieu tout puissant mais qu'est-ce qui m'arrive? Je ne peux pas, je ne peux pas! Reprends-toi Oscar foutredieu! Mais c'est si doux. Cette chaleur qui chasse la froidure de mon cœur; pourquoi est-ce si dure? Mais vas-tu abandonner espèce d'entêtée?» Vaincue, elle se laissa tomber vers l'arrière, s'appuyant contre le torse d'André, sa tête au creux de son épaule. André figea, surpris.


- Oscar?
- Je t'en pris ne dis rien, fit-elle d'une voix lasse.


André ne sut pas comment réagir, mais sentant encore son corps trembler contre le siens il recommença à passer ses mains sur ses bras pour la réchauffer. Il respecta son silence, et comme elle le lui avait demandé, il ne dit rien. Il continua juste d'essayer de la réchauffer. Oscar ferma les yeux un moment, savourant cette douce chaleur nouvelle qui envahissait son ventre, se répandant dans tout son cœur et son corps. «Seigneur je n'en peux plus aidez-moi je ne peux pas. Fichue soirée j'en ai marre! Pourquoi a-t-il fallu que je me retrouve à jouer à ce jeu stupide aussi? C'est de la torture, ça n'arrivera jamais, ça ne doit jamais arriver. Mais c'est si bon, si apaisant.» 


Perdue dans ses pensées, elle ne sentie pas ses larmes rouler sur son visage, mais André lui, attentif au moindre de ses mouvements, l'avait vu. Il pressa ses bras entre ses mains.


- Cette soirée a vraiment été dure n'est-ce pas? Osa-t-il demander.
- Je... Pourquoi dis-tu ça?
- Oscar, entre mes petites rondes j'entendais tout tu sais.
- Tout?
- Oui.
- Alors tu as entendu les questions de la reine?
- Oui.


Sur la défensive, presqu'appeurée, Oscar voulu se lever, mais plus rapide, André la retint contre lui en refermant ses bras autour d'elle.


- Laisse-moi!
- Pas cette fois. Tu sais tu as le droit d'avoir de la peine.
- Je n'ai pas de peine!
- Mais Oscar tu pleurs.
- C'est faux!


Mais posant une main sur son visage elle avisa que c'était vrai. Elle était troublée, et ses bras serrés autour d'elle ne l'aidaient en rien. « Seigneur qu'as-tu entendu André? Bordel je ne veux pas que tout s'arrête. Comme je voudrais que cela soit possible. Que soit maudit ce jeu! Que soit maudit la Saint-Valentin!» Mais elle sentit son étreinte se faire plus pressante; à quoi bon résister encore? Ses larmes devinrent torrents et un sanglot déchira sa gorge. Dans un mouvement instinctif, elle se retourna et appuya son visage contre le torse de son ami, serrant sa chemise. 


André la vit bien combattre ses ressentis, mais lorsque sa digue se brisa il fut surpris de la cueillir contre lui ainsi. Comment pourrait-il ne pas réagir? Il referma ses bras fermement sur elle, collant sa joue sur le dessus de sa tête, caressant son dos. Il la sentait toujours trembler contre lui, pourtant elle aurait dû être réchauffée après tout ce temps.


- Oui tu as le droit de pleurer, je sais que cela a dû être éprouvant pour toi toutes ces questions après cette drôle de soirée.
- Humiliant tu veux dire.
- Non, il n'y a aucune honte dans ce que tu as révélé.
- Si, la robe, le bal, ce n'est pas digne du colonel.
- Mais cela la reine l'a dit, elle pense comme moi; il était temps que le cœur de la femme s'éveille sous cet uniforme ce n'est pas une honte.
- Je ne suis pas une femme je suis un homme... Un homme.
- Un homme magnifique en robe dans ce cas, fit-il pour essayer de détendre l'atmosphère.


Elle le repoussa en se dégageant de ses bras, colérique alors que lui riait un peu.


- Je ne te donne pas le droit de te moquer! Fit-elle des couteaux dans les yeux.
- D'accord je suis désolé, mais je le pense, la reine également et je crois que même Girodelle le pense. Et certainement Fersen.
- Ne le mêle pas à ça! Fit-elle toujours sèchement.
- Je suis désolé, je sais que cela a dû te faire mal d'avouer que tu avais des sentiments pour lui même si tu ne l'as pas nommé en sachant que cet amour était impossible, fit-il d'une voix plus sérieuse, et aussi plus douloureuse malgré lui.
- Quoi?
- Oscar tu sais bien que je connais ton amour pour lui.
- Mais... N'as-tu dont rien compris André? Fit-elle des larmes encore aux coins des yeux.
- Compris quoi? Je le savais déjà.
- Non je l'ai dis ce soir j'ai cru avoir des sentiments, mais je me suis trompée, fit-elle plus bas.
- Quoi? Fit-il confus. Mais dans ce cas pour qui as-tu des sentiments?
- Tu n'as vraiment rien compris?
- Compris quoi?


Oscar ne put répondre, les mots lui restant en travers de la gorge. «Mais bordel est-ce que ça se peut être aussi stupide? Je croyais avoir été clair! Quoi que je n'ai jamais été douée avec les mots, je suis meilleure dans l'action. Quoi faire? Ah et puis au diable le reste j'en ai marre! Parle moins Oscar et agit plus!»


Elle agrippa sa chemise à deux mains et l'attira vivement vers elle, posant ses lèvres sur les siennes, d'un mouvement vif, presque désespéré qu'il comprenne enfin ce qu'elle ne pouvait traduire en mots. Surpris, André écarquilla les yeux et la regarda se reculer vivement comme si le contact de leurs lèvres l'avait brûlé.


- Pardonne-moi André je n'aurais pas dû!
- Tais-toi, murmura-t-il posant une main tremblante sur sa joue et se rapprochant d'elle.


Ce fut lui cette fois qui posa ses lèvres sur les siennes, mais dans un baiser plus tendre. Oscar passa instinctivement ses bras autour de son cou et glissa une main derrière sa tête, s'abandonnant à ce baiser, doux, tendre, envoûtant. «Seigneur si j'avais su je n'aurais pas attendu aussi longtemps!» Suivant ses instincts, suivant son amour enfoui depuis peut-être trop longtemps, elle en voulait plus. Ses lèvres se firent plus pressantes, plus gourmandes alors qu'elle se rapprochait encore de lui.


Le cœur battant la chamade, André passa ses bras autour de son corps, posant ses mains dans son dos, la rapprochant encore de lui. La couverture dont elle était recouverte avait glissée sur le sol, aussi put-il sentir la légèreté du tissu de sa chemise de nuit, moins épaisse que celui d'une chemise normale. Il fut surpris de pouvoir deviner sa peau sous ses mains. Lorsqu'essouflé de la passion de leur baiser ils se séparèrent, Oscar appuya son front contre le siens, le serrant toujours de ses bras autour de son cou, jouant dans ses cheveux de sa main. André lui glissait ses doigts dans son dos, ne réalisant pas encore se qu'il venait de se passer.


- Je n'ai jamais vraiment été douée avec les mots, murmura Oscar.
- Mais tes gestes bien que parfois déroutant sont très claires, murmura-t-il en riant.
- Si tu savais depuis combien de temps je t'aime sans avoir le courage de te le dire.
- Si tu savais depuis combien de temps je t'aime sans pouvoir te le dire.
- Dans ce cas je crois que nous avons assez perdu de temps.
- Que veux-tu dire?
- Tu sais très bien ce que je veux dire, fit-elle en reculant sa tête pour le regarder dans les yeux.


Elle ne lui laissa même pas le temps de répondre et fondit à nouveau sur ses lèvres pour poursuivre ce baiser enflammé qu'ils avaient laissé en plan. André avait l'impression de vivre un rêve éveillé, mais les frissons de son corps alors qu'Oscar accentuait la fougue de son baiser étaient beaucoup trop réel. Il la sentit défaire son étreinte autour de son cou; ses mains glissèrent sur ses épaules puis dans son dos.


Oscar était envahit par des pensées et des sentiments qu'elle n'avait jamais ressentit, mais une chose était claire; elle avait un urgent besoin de sentir André contre elle, de sentir la chaleur de son corps contre le siens. Il n'y avait rien de rationnel dans ce qu'elle ressentait, et pour une des premières fois de sa vie elle se laissait guider par son instinct totalement. Elle glissa ses mains sous sa chemise et caressa son dos du bout des doigts, mais ce n'était pas assez; alors elle se recula et le regarder dans les yeux en défaisant les boutons de sa chemise.


Surpris d'autant d'assurance venant de celle qu'il avait toujours aimé, André posa ses lèvres dans son cou alors qu'elle lui enlevait sa chemise; il fut encouragé lorsqu'il l'entendit pousser un soupire d'aise et qu'elle pencha la tête du côté opposé, lui offrant sa gorge. La chemise glissa sur le sol et il sentit le bout de ses doigts sur son torse, provoquant une chaire de poule qu'il n'avait jamais ressentit. Il dégagea l'épaule d'Oscar du haut de sa chemise de nuit et descendit ses baisers dessus. Lui aussi avait un urgent besoin de la sentir contre lui. Il glissa une main sous sa chemise de nuit et caressa son ventre toujours en embrassant son épaule.


Oscar soupira à plusieurs reprises, sentant se former une boule de chaleur au creux de son bas ventre; jamais elle n'avait ressentis pareille sensation. C'était doux, c'était chaud, c'était bon, mais c'était surtout trop lent par rapport à l'urgence qu'elle ressentait. Inconsciemment, connaissant André, elle savait qu'il n'oserait pas la brusquer, mais elle n'avait aucune envie d'attendre; ils avaient déjà assez attendu; elle voulait le sentir contre sa peau, c'était vital! Elle cessa momentanément ses caresses et agrippa le bas de sa chemise de nuit qu'elle enleva dans un mouvement souple, découvrant toute la splendeur du haut de son corps de femme sous le reflet des flammes. 


André fut saisi de surprise en la voyant ainsi dénuder ce trésor qu'elle n'avait jamais révélé aussi facilement devant lui, comme si cela avait toujours été naturel. Pour la première fois il sentit vraiment qu'elle ressentait la même urgence que lui. Alors qu'elle prenait ses épaules dans ses mains, les caressant doucement, il ne put s'empêcher de la contempler dans toute sa splendeur. Sa poitrine parfaite offerte juste devant lui, sa taille fine, tout était magnifique chez elle. Tiraillé de désir plus que jamais, il se leva.


Oscar regarda André se lever et s'écarter d'elle, surprise; avait-elle fauté? Mais elle n’eut pas le temps de le questionner car il s'était penchépour la prendre dans ses bras. Elle passa les siens autour de son cou, collant son corps contre le siens sans connaître la force du frisson qui parcouru le corps d'André lorsque ses seins s'appuyèrent sur son torse. Amoureusement, il la déposa sur le lit au fond de la pièce avant de s'étendre au dessus d'elle sans appuyer son corps, mais Oscar l'entendait autrement. Elle lui fit un magnifique sourire avant de capturer ses lèvres dans un fulgurant baiser tout en glissant ses mains dans son dos pour le ramener contre elle. Elle sentit son corps frémir une fois de plus.


Comprenant que tout était bien réel, qu'elle ne se défilerait pas, André glissa de nouveau ses lèvres dans son cou puis il se suréleva légèrement pour glisser sa main sur son ventre quelque peu avant de laisser sa main remonter plus haut. Du bout des doigts il fit le tour de son sein gauche provoquant un nouveau soupire d'aise de sa part, puis il taquina le droit avant de le prendre entièrement dans sa main, doucement, tendrement. Oscar n'aurait jamais cru que cette partie de son corps puisse être source d'aussi douce sensation. Elle laissa glisser ses mains sur son dos, puis elle se risqua sur ses fesses, sentant son désir continuer d'augmenter au creux de ses reins, et quand André glissa son doigt de manière plus soutenu sur son mamelon dressé elle ne put retenir un léger gémissement.


Les lèvres d'André délaissèrent finalement son cou en descendant vers la poitrine et lorsque sa langue se glissa sur la pointe de son mamelon, elle fut prise d'un énorme frisson de plaisir et serra ses fesses dans ses mains en soupirant. Le rapprochant d'elle, elle put sentir contre son bassin le désir qu'il éprouvait, ce qui la surpris mais attisa encore plus son propre désir. Elle était bien, elle voulait que cela continu, mais surtout elle en voulait plus, et tout de suite. Le colonel n'avait jamais été quelqu'un de bien patient et elle ne l'était pas plus à cet instant. Alors qu'André continuait son manège, elle glissa ses mains à la lisière de ses pantalons pour revenir sur le devant et entrepris de tout lui enlever. André s'était soulevé quelque peu pour l'aider bien qu'il fut surpris de son geste. Il décida de faire de même avec elle et elle ne se fit pas prier.


Alors qu'il se remontait doucement sur le lit, il vit qu'elle le détaillait avec attention, ses yeux surtout fixé sur son sexe dressé pratiquement déjà au supplice, se mordant la lèvre inférieure.


- Oscar si tu...
- Tais-toi, fit-elle en s’asseyant pour le prendre par les épaules et l'étendre sur elle, ce qu'il fit sans s'appuyer.


Elle passa ses mains dans son dos l'attira pour l'embrasser de nouveau; toutes ses émotions, toute cette chaleur dans son corps; elle demandait plus, encore plus, toujours plus. Elle ignorait que le désir pouvait être si gourmand, si tenace. Et André le compris bien lorsqu'elle frotta sa poitrine sur son torse. Il laissa finalement ses doigts courir sur son ventre puis s'aventurer vers ce sanctuaire tant convoité pour en effleurer la surface du bout des doigts, provoquant quelques gémissements de la part d'Oscar au travers de ses baisers. Encouragé, il entreprit de caresser plus amoureusement son intimité, provoquant des réactions jusque là insoupçonnées chez Oscar. Elle lâcha malgré elle ses lèvres en poussant un gémissement plus fort que les autres et André en profita pour capturer son sein entre ses lèvres. Il continua son manège un moment sur une Oscar devenue littéralement sans défense.


La jeune femme le laissa jouer avec elle ainsi un moment, découvrant toutes ses nouvelles sensations, vaincue sous ses doigts. Seulement après un temps ce fut insoutenable; elle devait l'avoir plus près, en elle. Elle devait se faire sienne c'était sa vie qui en dépendait. Elle glissa une main sous son menton et lui fit relever la tête pour le regarder droit dans les yeux puis elle arqua le bassin, frôlant son intimité sur son sexe déjà gorgé de sang. André s'approcha d'elle.


- Tu es sûre? Murmura-t-il.
- Je t'aime André... répondit-elle en posant ses lèvres sur les siennes.


Il répondit à son baiser avec la même fougue, mais il lui fit ralentir le rythme pour qu'il devienne plus tendre, plus caressant avant de réaliser le rêve de sa vie. Lorsqu'il pénétra son sanctuaire, il sentit une petite résistance et son corps sous lui se crisper lorsqu'il la déflora, mais il s'y attendait et elle aussi. Malgré lui il ne put retenir un léger gémissement, sentant toute sa chaleur autour de sa virilité. Il détacha ses lèvres des siennes pour la regarder dans les yeux et son sourire lui réchauffa le cœur.


- Je t'aime, fit-il dans un souffle.
- Aime-moi André...


Alors il l'aima, oh oui il l'aima. Lorsque la douleur de la première fois fut passée, Oscar s'abandonna de bon gré aux mains d'André et à son amour, gémissant comme jamais sous ce plaisir jamais éprouvé et insoupçonné. Et elle aussi l'aima, dans la naïveté de ses gestes tendres, dans ses soupirs et partageant la joie de le faire gémir à son tour. Et lorsque très tard dans la nuit ils atteignirent leur paroxysme à l'unisson, dans des cris puissants, leur corps imbriqués ne formant plus qu'un, cet amour se fit tendresse dans le secret de cette nuit de Saint-valentin. 


Enfin, ils s'appartenaient enfin pleinement. Il se réalisa en cette nuit d'amour unique l'ultime triomphe de deux amours interdits par les lois des hommes, par les barrières de la société; l'amour interdit de deux cœurs battant à l'unisson enfin réunis.


Dans une petite cabane, pour une nuit une reine devint une femme, rien qu'une femme; sans titre, sans devoir, sans nom. Seulement une femme aux creux des bras du seul homme que son cœur ai put aimer, profitant de cette chaleur bienfaisante une dernière fois avant de retourner subtilement vers sa prison doré. Le noble amant la serrant contre son cœur, n'aurait jamais cru succomber et la faire sienne une fois, rien qu'une fois, mais il profitait encore de chaque instant des secrets de cette nuit d'amour.


Dans une chambre austère de militaire, pour une nuit un soldat devint une femme, rien qu'une femme sans devoir, sans le poids de sa ligné, sans les charges de son uniforme. Seulement une femme au cœur débordant d'amour pour son ami d'enfance, une femme brisant les barrières sociales et se fichant ultimement des lois des hommes, une femme libérée. À ses côtés, le noble amant roturier collé à son dos, caressant ses cheveux, la serrant contre son corps, une larme de bonheur au coin des yeux en revivant en mémoire son rêve, le rêve de sa vie qui était devenu réalité. D'aussi loin qu'il se souvenait il l'aimait, mais jamais il n'aurait cru la faire sienne, alors il profitait des secrets de cette nuit d'amour.


Seulement, la vie reprenait toujours ses droits après un temps; chassez le naturel et il reviens au galop. André glissait ses doigts sur le bras d'Oscar, posant ici et là ses lèvres sur son épaule.


- Et maintenant Oscar? Murmura-t-il.
- Quoi maintenant?
- Qu'en sera-t-il de nous?
- Pourquoi cette question stupide, ai-je l'habitude de poser des gestes irréfléchis et impulsifs? D'accord ne répond pas mauvais exemple mais, je t'aime André, c'est tout ce qui compte je me fiche de ce que sera demain.
- Dans ce cas, fit-il un sourire malicieux aux lèvres, demain soir je pourrais te rejoindre ici... Ou dans tes appartements à Jarjayes.
- Ce ne serait pas une si mauvaise idée, fit-elle dans un sourire mutin.
- On pourrait prendre une bonne bouteille.
- Pourquoi pas.
- Et lorsque nous l'aurons vidé nous pourrions y jouer cela t'a plutôt bien réussi!
- Va au diable! Fit-elle en le poussant quelque peu.


André éclata de rire; c'était une ère nouvelle qui se levait pour lui, mais aussi pour le colonel. Elle fini par éclater de rire également.


- Tu vas le regretter! Fit-elle en le poussant sur le dos avant de monter sur lui.
- Je suis près à subir tous les châtiments du monde si c'est pour jouer à la bouteille avec toi, fit-il en riant!


Elle lui balança une claque amicale sur l'épaule et le fit finalement taire en posant ses lèvres sur les siennes, sa pénitence plutôt claire. Finalement cette nuit n'était peut-être pas encore terminée.


FIN

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