Disclaimer : Lady Oscar est l'oeuvre de Riyoko Ikeda.
Résumé : Ce n'est pas le premier anniversaire qu'elle passe loin de sa fille. Mais c'est le premier qui la marque à ce point.
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (49/50) + 13 mai - Marie-Thérèse d'Autriche
Un anniversaire sans toi
C’est la première fois qu’Antonia n’est pas là en ce jour si spécial. D’ordinaire, les 13 mai, anniversaire qu’elle partage avec sa fille Marie-Christine, Antonia se lève encore plus tôt, file dans les jardins, cueille les fleurs les plus belles qu’elle trouve, sous le regard bienveillant des jardiniers qui ont prévu un carré exprès pour elle. Puis, elle se faufile dans les couloirs, se précipite dans sa chambre pour être la première à l’embrasser, à lui déposer son cadeau et surtout à lui souhaiter, de tout son petit cœur, tous ses vœux pour cette nouvelle bougie soufflée.
L’an dernier, elle n’y a pas pensé : Antonia était sur la route vers la France, et la jeune fille avait exécuté son rituel annuel avec un peu d’avance.
Mais aujourd’hui, le manque de sa fille, elle le sent. Il la frappe en plein visage et elle réalise combien le palais est calme sans elle, sans ses facéties qui ont le don de la rendre chèvre, malices qu’elle adore pourtant secrètement car ils lui rendent une partie de sa légèreté, chose qu’elle a perdu le jour où son mari est mort.
Bien sûr, elle sait qu’elle aura une lettre, une missive qui sera accueillie avec bonheur, mais ce n’est pas tout à fait la même chose encore…
-Majesté, un colis venant de Versailles !
L’impératrice lève les yeux de ses documents officiels, ne cachant absolument pas sa surprise. Antonia lui envoie-t-elle un cadeau ? Oh, par Dieu, pourvu que ce ne soit rien de trop onéreux ou extravagant ! Il serait malavisé de se faire mal voir de la cour française pour si peu !
La souveraine ouvre précautionneusement le paquet et y découvre avec stupeur une superbe serrure, sertie de sa clé. L’objet est décoré par l’aigle impérial mais aussi par une rose, le symbole de son enfant. Dans l’écrin, un mot :
« Ma bien chère Maman,
Je vous souhaite un très heureux anniversaire ! Même loin de vous par la distance, mon cœur reste à vos côtés en ce jour si merveilleux.
Mon mari, Louis, ayant appris la date de votre anniversaire, a voulu se joindre à moi pour vous faire part de ses vœux et, ensemble, nous avons conçu ce présent !
Comme vous le savez, mon époux est féru de serrurerie.
Donc, vous avez un morceau de la France, mais avec les symboles de ma bien-aimée Autriche.
Bon anniversaire, ma tendre Maman, et n’oubliez jamais que je vous aime. »
Marie-Thérèse ne se rend compte qu’elle pleure uniquement quand une larme tombe sur le papier et fait dégorger un peu l’encre noire. Elle sèche vite ses yeux. Elle qui avait le vague à l’âme !
C’était oublier combien sa fille pouvait se montrer inventive !
La serrure trône désormais dans son bureau, protégée par une vitrine.
Fin