Lady Oscar - André
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 The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!!

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Loufiction
Comtesse de Polignac
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Loufiction

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The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!! Empty
MessageSujet: The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!!   The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!! EmptyMar 31 Aoû 2021 - 21:47

Prétendre qu’ils s’étaient pris l’engueulade du siècle était à peine exagéré lorsqu’enfin ils atteignirent les hautes murailles du château de Léodagan au petit matin.

« J’ai été obligé de refiler votre piaule mon ptit gars, démerdez-vous, » râla ce dernier après avoir observé sa fille des pieds à la tête afin de s’assurer qu’elle n’avait subi aucune blessure et qu’elle était saine et sauve. Il se recula finalement pour les laisser passer et prit le chemin de sa propre chambre dans laquelle Dame Séli attendait son rapport de pied ferme. Ça allait camphrer au ptit dej, c’était couru d’avance, mais au moins ils pourraient enfin s’endormir avec l’assurance que leur fille était en sécurité au sein des murs du château de Carmélide.

Arthur haussa les épaules, en ce qui le concernait, il n’était pas à une nuit à la belle étoile près, même s’il fallait avouer que le climat du coin était quelque peu frisquet et qu’il était encore bien trop habitué au climat méditerranéen.

« Il y a toujours la mienne vous savez, » dit doucement Guenièvre. « Ma chambre, » jugea-t-elle bon d’ajouter lorsqu’il ne réagit pas. Après quelques secondes, elle prit possession de sa main pour le guider à travers les nombreux couloirs du château : qui ne dit mot consent, s’en était fini de passer sa vie à attendre qu’il réagisse et accepte ses propositions.

Malgré l’agrandissement flagrant que le domaine avait subi, elle le connaissait toujours suffisamment pour retrouver sa propre chambre, sûrement son père n’y avait pas touché ?

Chemin faisant, Arthur remarqua la déférence dont faisait preuve les différents gardes ou serviteurs qu’ils purent croiser. Ah ça, ça les changeait des emmerdeurs de Kaamelott, aucun respect, y’avait ptet des leçons à tirer. Encore que, Léodagan les avait sûrement menacés des pires représailles s’ils ne faisaient pas la courbette à chaque tournant de couloir. Après, en tant que Roi de Bretagne déchu, il s’en tamponnait le coquillard, mais il était heureux de constater que Guenièvre en bénéficiait, c’était amplement mérité.

« Ah, nous y voilà, » dit enfin Guenièvre en ouvrant une lourde porte de chêne, risquant un œil à l’intérieur afin de s’assurer que la chambre était belle et bien libre.  « Vous voyez ? je vous l’avais dit qu’on serait tranquilles ici. »

Les premières lueurs du soleil commençaient à poindre et éclairaient légèrement la pièce grâce aux quelques fines fenêtres. Curieux, Arthur observa la chambre de jeune fille de la femme qui avait partagé sa vie durant de si longues années et qu’il avait l’impression de découvrir depuis quelques heures. Un lit avec de lourdes couvertures et fourrures occupait le centre de la pièce, quelques tapis par terre, les hivers étaient rudes par ici. A droite, un meuble recouvert de parchemins et de rubans.

Guenièvre quant à elle, ôta son lourd manteau et se dirigea vers la cheminée dans laquelle un feu brûlait, visiblement on avait anticipé qu’elle dormirait ici. D’un geste décidé, elle y jeta le manteau, le regardant brûler avec satisfaction. « Je ne veux plus jamais porter ce genre de vêtement, » déclara-t-elle simplement lorsqu’elle remarqua qu’il semblait s’étonner de son geste.

Elle s’évertua ensuite à ôter la multitude de perles que Nessa avait glissées dans sa chevelure le matin même. C’était certes joli, mais diablement encombrant et elle pesta doucement lorsqu’elle réalisa qu’elle n’y arriverait pas seule. Au moins la ridicule couronne de cheveux qui trônait sur sa tête se défaisait plus facilement. Jamais elle n’aurait imaginé devoir sortir coiffée ainsi, mais vu la situation, il n’était évidemment pas question de prendre le temps de se recoiffer.

Quant aux perles, c’était peine perdue ce soir, il y en avait bien trop, et vu l’heure qu’il était, il était hors de question de déranger sa suivante qui méritait largement son repos. Haussant les épaules, elle se dit que « tant pis », elle irait dormir avec et elles perdraient du temps le lendemain à les chercher dans le lit.

« Venez par-là, » dit soudain une voix dans son dos. Arthur venait de voir qu’elle semblait bien ennuyée. Docile, elle s’approcha de lui et le laissa la tourner afin d’avoir un meilleur accès à sa chevelure et ainsi se concentrer sur les perles. Une fois libre de tout ornement, elle les tressa rapidement et les noua avec l’un des rubans de son adolescence. Elle se contorsionna ensuite pour tenter de délacer sa robe et soupira à nouveau. Amusé, Arthur s’approcha pour lui prêter main forte « Il va vraiment falloir trouver une boniche rapidement. » commenta-t-il une fois qu’elle put l’enlever et se retrouver dans la longue tunique de lin dans laquelle elle semblait compter dormir.

Elle se dirigea alors vers le lit et en ouvrit les couvertures, se retournant soudain, « vous ne comptez pas dormir ? » l’interrogea-t-elle.

« Vu l’heure qu’il est, je ne suis pas sûr que ça en vaille le coup finalement, » dit-il en faisant un signe de tête vers la lumière qui arrivait de plus en plus nettement à travers les fenêtres.

Elle réprima un soupir, c’était typique de sa part, l’évitement sous couvert du devoir. Mais après ce qu’ils venaient de vivre, cela l’agaça profondément, elle haussa les épaules, « comme ça vous chante, moi, je dors ! » Et sans plus de cérémonie, elle se glissa dans le lit et disparut sous les couvertures, s’installant du côté gauche, les habitudes avaient la dent dure.

Etonné qu’elle n’insiste pas jusqu’à le faire céder comme elle l’avait si souvent fait, il resta planté comme un glandu au milieu de la chambre sans savoir quoi faire. Vu les lueurs provenant de l’extérieur, il n’aurait droit qu’à à peine une voire deux heures de sommeil avant qu’on ne vienne tambouriner à la porte pour le réclamer. Après tout, c’était mieux que rien. Il envoya alors valdinguer manteau, tunique, et bottes et se glissa à ses côtés. Il n’y avait que les cons qui ne changeaient pas d’avis, et sur ce point en particulier, il ne serait pas ce con.

C’était bizarre de se retrouver à nouveau dans un vrai lit, encore plus à ses côtés, après si longtemps. Mais il était si fatigué que ce fut sa dernière pensée cohérente avant de sombrer dans le sommeil.

Et ce fut effectivement un tambourinement à la porte qui le réveilla en sursaut, se demandant pendant quelques secondes où il était avant de voir Guenièvre à ses côtés qui elle aussi était tirée du sommeil. Bon sang ça avait intérêt à être important.

« Quoi ? » dit-il en ouvrant la porte pour tomber sur son beau-père.

« Il me semblait bien que j’allais vous retrouver là, » commenta-t-il devant l’évidence.

« J’ai le droit de dormir avec ma femme non ? » répliqua-t-il, le manque de sommeil ne lui donnant pas du tout envie de donner dans la diplomatie.

« Mouais, y’a encore quelques jours vous n’en aviez rien à foutre de votre femme non ? » Léodagan se faisait mordant.

« Pas plus que vous, je vous signale, » pipa la voix encore lourde de sommeil de Guenièvre.

Tiens c’était nouveau ça, elle le défendait devant son père. Père qui devint rouge d’indignation. « On a essayé plusieurs fois de vous libérer je vous signale, et après il vous a planqué on ne sait où ! »

« Bon c’est pour quoi ? » coupa Arthur souhaitant éviter la crise familiale.

« C’est pour causer du beau temps … à votre avis ? » répliqua Léodagan, bougon.

« Les burgondes sont prêts ? » proposa Arthur.

« Allez hop, on a des tourelles à inspecter ! » râla le roi de Carmélide avant de les laisser en plan.

« Vous n’avez pas assez dormi, » dit-elle juste, avant de retourner s’assoir sur le lit, déjà en train de défaire sa lourde tresse. »

« Vous non plus je vous signale, mais l’avantage que vous avez, c’est que vous pouvez retourner pioncer, moi je dois me coltiner les burgondes, votre père, et ma troupe de débiles. »

« Je viens avec vous, » dit-elle en se dirigeant vers un recoin de sa chambre, « il doit bien y avoir une vieille robe qui traine quelque part. »

« Non, vous, vous en profitez pour vous reposer et je gère les cons, » dit-il, le regrettant dans l’instant quand il la vit froncer les sourcils.

« Donc en gros on revient comme avant ? Vous gérez seul, et moi je reste derrière à rien faire et à attendre que vous ayez l’envie et du temps à me consacrer ? »

Elle avait dit ça très calmement, mais son regard était ferme, c’était une nouveauté intéressante.

« Reposez-vous ce matin et venez cet après-midi ? » proposa-t-il finalement pensant que c’était un compromis acceptable. Le regard de sa reine s’adoucit, elle semblait accepter ce compromis.

« Seulement si vous consentez à vous reposer un peu pendant midi, » dit-elle simplement avant de laisser tomber sa recherche de robe. »

« Je reviendrai vous chercher au moment du repas, » répondit-il simplement, préférant éviter une promesse qu’il ne pourrait probablement pas tenir.

« Attendez ! » lui dit-elle avec hâte, se retournant vivement vers lui comme prise d’une inspiration subite. Il stoppa son mouvement et la regarda, l’engageant à continuer.

« Il serait judicieux de ne pas ébruiter le fait que vous ayez passé la nuit ici, » dit-elle finalement après quelques secondes de réflexion.

Il la regarda en fronçant les sourcils. « Et pourquoi donc ? »

« Je vous rappelle que légalement, je suis toujours l’épouse du Seigneur Karadoc, je vous avoue que jusqu’à ce matin, ça m’était totalement sorti de la tête. » expliqua-t-elle l’air pincé, elle n’appréciait pas ce genre de rappel.

« Mais enfin pas du tout, on l’a annulée cette connerie ! » répondit-il, ne comprenant pas où elle voulait en venir.

« Oui, vous l’aviez annulée, mais je vous signale que durant votre absence, votre … charmante épouse, s’est empressée d’annuler l’annulation. » expliqua Guenièvre.

La moutarde monta au nez d’Arthur. « On va remettre les choses en ordre rapidos, il est hors de question que vous restiez l’épouse de Karadoc, point final. Les burgondes attendront, il me faut un jurisconsulte immédiatement. »

« Sinon … » traina Guenièvre.

« Sinon ? » lui demanda-t-il cherchant où elle voulait en venir. Il fut récompensé par un petit sourire lui disant qu’elle appréciait le fait qu’il l’écoute et prenne son avis en compte.

« Il existe une loi encore plus ridicule que celle de l’échange d’épouses. » commença-t-elle.

« Ridicule à quel point ? » soupira Arthur, décidemment le royaume de Logres était plein de surprises, souvent mauvaise.

« Une loi qui stipule que huit années sans que les épousés ne se voient annulent un mariage. » lui dit-elle.

« Donc ça annulerait les deux mariages finalement parce que Karadoc si je ne me trompe pas, il n’est pas resté longtemps avec elle, lui et Perceval se sont vite tirés dans leurs souterrains non ? C’est peut-être intéressant de le débarrasser de cette sorcière, » réfléchit Arthur à voix haute.

« Précisément. » dit simplement Guenièvre. Arthur sourit, il reconnaissait bien là le grand cœur de sa femme. Parce que quoiqu’elle en dise, elle restait sa femme et il allait faire ce qu’il fallait pour que ça soit légal et connu de tous.

« Mais dans la bagarre, on annule également le nôtre de mariage et je n’y tiens pas particulièrement voyez-vous, » répondit Arthur et la regardant droit dans les yeux. Il fut satisfait de la voir rougir.

« Remarquez bien qu’on peut faire d’une pierre deux coups, libérer Karadoc, et reprendre tout à zéro proprement de notre côté. » dit-il finalement, sans jamais la quitter des yeux, voyant les émotions passer dans son regard, le soulagement de se débarrasser de son union avec Karadoc et de délivrer ce dernier de l’emprise de Mevanwi, la compréhension de son intention la concernant, la joie contenue tant elle ne semblait pas y croire.

« Reprendre à zéro ? » demanda-t-elle finalement.

Oui, il aurait dû se douter qu’il faudrait dire plus clairement les choses, non pas qu’elle ne comprenait pas, il ne ferait plus jamais injure à son intelligence, mais plutôt qu’elle avait du mal à y croire. Et vu le traitement qu’il lui avait servi durant leur mariage, qui pourrait l’en blâmer ?

« Je n’ai jamais vraiment été un homme habile avec les mots, mais enfin, je sais pas moi, je pensais avoir été clair sur mes intentions dans la tour non ? » demanda-t-il gentiment, il n’était pas question de la brusquer et encore moins de la braquer.

« Bah pas tant que ça figurez-vous, quelques mots n’auraient pas été de trop. » répondit-elle finalement, franche et directe, comme toujours.

« Mais enfin qu’est-ce que vous pouviez imaginer d’autre ? » il avait un pincement au cœur, c’était de sa faute si elle ne pouvait pas être sûre de ses sentiments, évidemment après avoir passé tant d’années à ses côtés à se faire dénigrer, tromper, moquer et humilier. Quel sombre connard il avait pu être. Et ce fut fort probablement sa conclusion à elle aussi car elle sembla s’agacer.

« Oh, je ne sais pas moi, peut-être qu’à force de vous prendre des coups vous avez perdu la tête ? A force d’être assoiffé et affamé vous avez confondu avec quelqu’un d’autre ? Ou peut-être que vous avez eu pitié ? Peut-être que c’était juste une fois comme ça pour vous excuser et rien de plus ? » débita-t-elle, effectivement au bord de la colère.

Alors, fidèle à ce qu’il venait de dire, il agit plutôt que de parler et s’avança vers elle, l’attira presque brutalement à lui et l’embrassa avec toute la passion dont il était capable. Cela n’avait rien à voir avec leur baiser de la tour, celui-là il l’avait voulu tendre et doux, car c’était très probablement son premier baiser. Celui-ci, il tenait presque de la prise de pouvoir, il la voulait, à lui, rien qu’à lui, et il le lui faisait comprendre.

A bout de souffle, il se recula enfin, « j’ai été plus clair là ? » demanda-t-il finalement.

« Il me semble bien, » dit-elle tout bas, encore chamboulée par ce baiser, mais souriante.

« Il vous semble ? Non mais … » il stoppa lorsqu’il vit son sourire radieux, elle se moquait de lui. Mais il restait une petite lueur de doute au fond de ses yeux qu’il décida d’éradiquer, après toutes les années de merde qu’il lui avait fait vivre, elle ne méritait pas moins.

« Pour être plus clair, je vous laisse le choix, soit on annule l’annulation et tout redevient comme avant, soit, on annule tout, tout court et dans ce cas-là, je compte bien vous courtiser comme il faut, aller demander votre main à votre père, vous épouser en portant ma couronne et vous porter au-dessus du seuil de notre chambre le soir de notre mariage. »

« Vous vous en souvenez ? » dit-elle, touchée qu’il ait pu conserver un tel souvenir en mémoire.

Il hocha la tête, ravi de voir qu’il avait fait mouche. « Alors, vous choisissez quoi ? »

« Je pense qu’il serait gentil de libérer votre ami Karadoc de tout lien avec, » elle inspira profondément, cherchant visiblement à éviter une injure, « cette personne ».

Arthur sourit, il se doutait que cela serait son choix.

« Par contre, il faudrait voir à faire vite une fois l’annulation faite, » le prévint-elle soudain.

« Et pourquoi ça ? » demanda-t-il, curieux.

« Je vous rappelle que je suis à moitié picte par ma mère, et les princesses pictes, ça reste pas bien longtemps sur le marché des célibataires avec leurs conneries de mariage par enlèvement. Je vous rappelle que c’est comme ça que ma mère s’est retrouvée reine de Carmélide. » s’amusa-t-elle à lui dire.

Il s’inquiéta d’un coup, il n’avait pas envisagé ça mais finalement, peut-être que l’annonce de l’annulation de son mariage allait apporter une flopée de prétendants en Carmélide ?

« Et ces histoires d’enlèvement, ça accélère les choses à quel point au juste ? » demanda-t-il innocemment.

« Une nuit et c’est considéré comme acquis, » répondit Guenièvre, « la jeune princesse est supposée avoir sa vertu prise par l’homme qui l’a enl…. » elle s’arrêta, ce qui avait commencé sur le ton de la plaisanterie stoppa net et releva la tête vers lui, inquiète. « Est-ce que c’est ce que l’on pense de moi ? Que Lancelot a ruiné ma réputation ? » s’alarma-t-elle soudain. Elle avait passé des années dans cette tour, à sa merci même si malgré sa folie, il n’avait jamais tenté la moindre chose à son encontre.

« NON ! » la réponse tomba immédiatement, forte et implacable. « Non pas du tout, les gens que j’ai rencontrés savent à quel point vous êtes forte et loyale, et à quel point il est, certes fou, mais foncièrement respectueux de votre vertu. »

« Bon, habillez-vous fissa pendant que je convoque le gratin, on a des annonces et des rappels de loi à faire et puis j’ai votre père à prévenir. » dit-il enfin pour changer de sujet.

« Prévenir de quoi ? » lui demanda-t-elle.

« Que je lui enlève sa fille ce soir et qu’on rentre tranquillos demain matin mari et femme ! » répondit-il dans un sourire avant d’effleurer sa main d’un baiser et de sortir en trombe de la chambre.

Elle courut derrière lui pour lui crier dans le couloir « vous savez que normalement vous n’êtes pas franchement censé le prévenir hein ! » mais il était déjà loin, de lui, elle n’entendait plus que le pas décidé qui s’éloignait, et le rire, en réponse à sa remarque.

Conformément à sa promesse, elle le retrouva quelques heures plus tard tandis qu’elle venait de se réveiller d’un sommeil réparateur dont il n’avait pas eu le loisir de bénéficier. Elle s’empressa de le diriger vers le lit, il avait vraiment besoin de dormir, elle voyait bien qu’il luttait contre le sommeil, ses yeux arrivaient à peine à rester ouverts.

« On discutera après au moins une heure de repos, » répondit-elle, intraitable.

« Je croyais que je ne devais pas rester dans votre chambre ? » s’amusa-t-il en la regardant avant de se glisser sous les fourrures qui couvraient le lit.

« Je vous ai juste demandé de ne pas l’ébruiter, mais si personne ne vous a vu entrer … et puis, bon, vu le programme de ce soir, on n’est pas vraiment à une demi-journée près non ? »

Elle brûlait de curiosité concernant les annonces qu’il avait faites à la réunion qu’il avait convoquée le matin même, mais elle se tut, en le voyant fermer les yeux et succomber enfin au sommeil qu’elle lui souhaitait réparateur. Elle se leva et se dirigea vers les parchemins qui recouvrait le meuble qui lui servait à la fois de table de travail et de coiffeuse avant son mariage. Non pas qu’elle avait eu beaucoup de travail à vrai dire, son éducation avait été spartiate, on n’enseignait pas grand-chose aux femmes en Carmélide.

La plupart des parchemins étaient recouverts de son écriture maladroite lorsqu’elle avait recopié l’arbre généalogique des Pendragon avant son mariage. On lui avait fourni et elle n’avait eu le droit que de le regarder quelques instants alors pour s’assurer de l’apprendre comme on l’attendait d’une princesse, future reine de Bretagne, elle s’était empressée de le recopier. Mon Dieu qu’elle était naïve, elle soupira devant ces souvenirs d’un autre temps.

« Qu’est-ce que vous regardez ? » demanda Arthur qui était dans son dos, avait-elle perdu la notion du temps ?

« De vieux gribouillis d’une autre vie, » répondit-elle cherchant à cacher ce qu’elle considérait comme une preuve éclatante de la naïveté avec laquelle elle s’était jetée dans leur mariage arrangé.

Mais Arthur fut plus rapide qu’elle, il avait vu son nom sur les parchemins qu’elle avait dans ses mains et les lui arracha des mains, amusé et curieux. Guenièvre ferma les yeux, attendant la moquerie qui ne tarderait pas.

« C’est ça la préparation que vous avez eue au mariage ? » demanda-t-il finalement, sans la moindre trace d’amusement dans la voix. Elle ne savait que lui répondre, il semblait fâché mais la raison de son courroux lui échappait.

« Vous croyez pas qu’ils auraient pu vous apprendre autre chose vos parents ? » grogna-t-il en continuant d’examiner les parchemins. Il pâlit soudain.

« C’est qui Ayden ? »

Ce fut au tour du visage de Guenièvre de devenir exsangue. Comment pouvait-il connaitre ce nom ? Elle lui chipa les parchemins des mains et les examina, devenant rouge écarlate au fur et à mesure de sa lecture. Elle avait complètement oublié ce message.

« Vous deviez vous enfuir la veille du mariage ? » insista-t-il la faisant soupirer. « Je dois m’attendre à une fuite ce soir ? », dit-il sèchement.

Levant les yeux vers lui, elle ne trouva qu’un visage fermé, il lui était impossible de lire ses émotions, elle naviguerait donc à vue.

« Notre mariage était arrangé, je veux bien être une fille gentille et obéir à mes parents mais j’ai mes limites. » commença-t-elle avant d’aller s’assoir sur le lit, elle ne savait pas si elle arriverait à tenir debout.

« Il vous a proposé de partir avant le mariage et pourtant vous étiez bien là, que s’est-il passé ? » il était curieux maintenant. C’était tout un pan de l’histoire de Guenièvre qu’il n’aurait jamais soupçonné et c’était sacrément intéressant, même s’il avait conscience de la mettre mal à l’aise.

« Il était amoureux de moi et voulait me courtiser mais n’avait pas l’autorisation de mon père. » elle stoppa, puisant dans ses souvenirs.

« Pourquoi donc ? »

« Pas assez futur roi de Bretagne je suppose, » éluda-t-elle. Elle avait complètement oublié cette blessure du passé.

« Et vous ? Vous l’aimiez ? » poussa-t-il, la réponse risquait de ne pas lui plaire mais il avait besoin de savoir.

« C’est ce que je pensais, il a toujours été là pour moi, c’était mon frère de lait. »

« Il n’est pas venu vous enlever la veille du mariage ? » demanda-t-il, la sentant blessée.

« Pire que ça à vrai dire … c’est moi qui n’y suis pas allée et qui lui ai probablement brisé le cœur. » répondit-elle à son grand étonnement.

Il mourait d’envie de savoir pourquoi : avait-elle fait passer son devoir de princesse de Carmélide avant ses sentiments pour ce jeune homme ? Est-ce que ses parents en avaient eu vent et qu’ils l’avaient enfermée ? Avait-elle raté le rendez-vous à cause d’un imprévu ? Sentant que son explication ne lui suffisait pas, Guenièvre continua.

« Parce qu'il se trouve que trois jours avant le mariage, je vous ai rencontré. » répondit-elle simplement en le regardant droit dans les yeux avant de détourner son regard. Avait-elle seulement besoin d’en dire plus ?

Il en eut le souffle coupé, déjà à cette époque, ne l’ayant rencontré qu’une seule et rapide fois, c’était lui qu’elle avait choisi. Elle n’osait plus le regarder et il n’aimait pas ça du tout, il refusait désormais qu’elle se sente gênée et encore moins idiote à ses côtés.

« Faites votre baluchon, on décare, » dit-il en relevant sa tête pour qu’il puisse la regarder.

« Quoi ? » répondit-elle complètement incrédule. « Mais et vos réunions de cet après-midi ? »

« Ceci est un enlèvement, et il me semble bien avoir compris deux choses, chère princesse picte de Carmélide, premièrement qu’un enlèvement, ça ne nécessite pas de carton d’invitation et deuxièmement que je risque fortement de ne pas être le seul sur le coup. Donc on décare, maintenant, je vous enlève et sans préavis. » dit-il de façon décidée. Il ne savait pas du tout où ils iraient, ils auraient potentiellement les troupes de Carmélide aux basques, et il ne fallait pas oublier que Lancelot trainait probablement dans le coin avec sa fixette sur Guenièvre.

« Votre père ne nous en voudra pas si l’on ponctionne de quoi grailler dans ses cuisines ? » lui demanda-t-il tandis qu’ils parcouraient les couloirs du château, riant comme deux adolescents. Qu’il essaye de venir la lui enlever le Ayden tiens, il verrait de quel bois il se chauffe. Elle était sa femme, à lui, et il allait faire ce qu'il fallait pour que ça se sache et que ça soit officiel point final. Le premier qui oserait trouver à y redire se prendrait l'avoine du siècle.
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MessageSujet: Re: The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!!   The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!! EmptyVen 3 Sep 2021 - 10:41

Que t'écrire que je ne t'ai déjà écrit? J'adore!

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MessageSujet: Re: The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!!   The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!! EmptySam 4 Sep 2021 - 18:39

Merci Smile Smile
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MessageSujet: Re: The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!!   The Picte Effect [Kaamelott] => attention spoiler sur le film!!! Empty

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