5/ La nuit pour apparaître
« Elle ressentait sa sensibilité comme si elle venait de dépasser le brouillard qui l'auréolait. Elle ressentit cette brisure au fond de lui, cette fragilité et cette douleur qu'il terrait dans son silence. »
Une très jolie manière, poétique et tendre, de parler de la découverte d’Oscar à propos de Victor. Il est un homme pétri de sentiments, peut-être d’autant plus violents qu’ils sont le plus souvent contenus derrière une façade froide et rigide.
« Vous ne voulez pas savoir Oscar... Vous ne le voulez pas ! Croyez-moi... »
Comme il connaît bien ! Il est si vrai qu’Oscar, pourtant lucide sur bien des choses, préfère de beaucoup se leurrer et s’aveugler sur les sentiments de ses proches. Sans doute pour éviter d’avoir à se poser trop de questions sur les siens.
Pourtant la profonde émotion de Victor ne lui échappe pas et rejaillit sur elle. Il est si rare qu’elle fasse un mouvement vers quelqu’un.
« dévorant l'être qui se donnait ainsi à la nuit. Le pas lent, léger, aérien comme s'il n'appartenait plus à un humain. »
Ces images sont très belles, Krapagnou, mais je ne les aime pas beaucoup s’appliquant à Girodelle. Reliées au poignard posé sur son bureau, elles évoquent trop la mort. Et je serais tout à fait marrie de voir Victor Clément mourir : je l’aime bien, moi, le courtois lieutenant d’Oscar !
Et Oscar se pose enfin des questions sur la vérité de l’homme qu’elle côtoie depuis des années. Va-t-elle sincèrement chercher à le découvrir ? Et que va-t-il en résulter ?
6/ L'espoir pour oublier
« Ses pas aux rythmes de ces battements lents, le temps suspendu à ces lèvres closes et ces yeux pour seul témoin, elle venait à lui »
Tu as de vrais élans poétiques dans cette fiction, qui lui confèrent une dimension tout à fait particulière à laquelle je suis très sensible.
Une belle scène, tendre et passionnée à la fois...
Mais Oscar est-elle bien consciente de ce qu’elle fait. Girodelle est visiblement (pourquoi ?) désespéré. Il attend beaucoup, de plus en plus, d’elle et de cette étreinte. Oscar est-elle capable de lui donner ce dont il a besoin ?
« Jamais, elle n'aurait pensé que son lieutenant pouvait être si animal sous ses airs de garçon impeccable. »
J’aime que, même dans les scènes les plus fortes, tu ne perdes jamais totalement le sens de l’humour. Comme si, au fond d’eux-mêmes, tes personnages ne se prenaient jamais vraiment au sérieux. C’est ta petite touche personnelle et je la trouve savoureuse.
« Elle prit peur de ses propres émotions qu'elle ressentait par un effet de miroir. »
C’est ce que je redoutais. Oscar ne me semblait pas capable de gérer une telle intensité d’émotion, et pas capable, non plus, de l’accepter simplement et de s’y laisser aller.
Et la solitude de Girodelle va n'en devenir que plus terrible.
*** Lady Oscar Lady Oscar ***