Lady Oscar - André
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 Fic 3 : La vérité à fleur de peau de liberta

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Nicole
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MessageSujet: Fic 3 : La vérité à fleur de peau de liberta   Fic 3 : La vérité à fleur de peau de liberta EmptyMar 12 Fév 2019 - 8:56

Concours St Valentin 2019 : jeu action, vérité


La vérité à fleur de peau
de liberta


En ce 14 février 1789, Oscar et 6 de ses hommes rentrèrent de province après une mission d’escorte rondement menée.

Vers 17h, ils arrivèrent à quelques lieues de Paris ; le jour commençait doucement à descendre tout comme les températures accompagnées de flocons de neige.
Oscar décida donc de faire halte dans une petite auberge providentielle émergeant de la brume campagnarde et au doux nom de « Chez Valentin ».

Elle ne savait dire pourquoi elle se sentait attirée par cette guinguette.

L’endroit ne payait pas de mine mais c’était propre et le cuisinier se disait réputé pour ses terrines et sa poularde.

« Et bien pourquoi pas, notre mission étant terminée, on ne nous attend pas avant demain, donc Messieurs, réjouissez-vous, nous passerons la nuit ici. Rassurez-vous, je vous offre le gîte et le couvert. »

Des cris de joie et des sifflements s’ensuivirent.

« Ne me faites pas regretter ma décision Messieurs, alors tenez-vous avec le respect dû à votre uniforme. »

Alain, qui faisait partie du groupe avec André, Lassalle, Jérôme, Julien et ledit Cassemuraille, se félicita intérieurement de cette occasion on ne peut plus opportune de confirmer ses soupçons.

*Voilà qui risque d’être intéressant, il va falloir user d’astuce et de diplomatie mais j’ai déjà ma petite idée…*

La soirée se déroulait dans une ambiance plutôt conviviale et le maître des lieux, fort bienveillant, offrit aux soldats une bouteille d’eau-de-vie, de sa réserve personnelle d’après ses dires, pour les réconforter d’être loin de leurs dulcinées en ce jour symbolique. Ils burent à la santé de St Valentin, martyr de l’amour, qui fut exécuté pour avoir favorisé l’amour et le mariage interdit aux soldats censés passer leurs vies au combat.

C’est la nièce de l’aubergiste, Mathilde, une belle jeune femme aux cheveux blond vénitien et au décolleté généreux qui leur apporta le remontant. Ella plaisanta et discuta avec la joyeuse tablée une bonne partie de la soirée.

Mais son attention ou plutôt -ses attentions- étaient clairement destinées au plus courtois et charmant d’entre eux (à votre avis qui ?)

Elle lui remplissait son verre d’un regard langoureux tout en l’effleurant lascivement et laissant vagabonder sa main sur l’épaule du soldat, tantôt ébouriffant ses cheveux, tantôt tâtant ses pectoraux…

Cela n’échappa pas à Alain qui (bizarrement) se délectait sous cape du malaise de son ami et de la nervosité soudaine de son chef.

*Ils sont à point ! Merci Mathilde pour ton coup de pouce inespéré* (il ne croyait pas si bien dire !).

Quand soudain, la jeune femme fit mine de trébucher pour se retrouver sur les jambes robustes d’André qui en parfait gentilhomme la rattrapa par la taille ; elle ne se fit pas prier pour agrémenter ses remerciements d’un baiser volé puis s’éclipsa.

On crut entendre au milieu des rires et des plaisanteries graveleuses, quelqu’un qui manqua de s’étouffer de rage avec son verre de vin (devinez qui ?)

André n’était certes pas de nature pudibonde d’habitude mais la présence d’Oscar à ses côtés le mettait dans un embarras clairement perceptible aux yeux de son acolyte de chambrée étrangement ravi par la tournure des évènements.

« Euh, Os… hum Colonel, tout va bien ? vous n’avez pas mangé grand-chose… »

« Tout va parfaitement bien Grandier ! J’ai simplement perdu l’appétit. »

Alain décida que c’était le moment de mettre le coup de grâce et d’abréger leurs souffrances.

« Bon les gars, ça vous dit une petite partie d’action-vérité ?

« Super, on va bien se marrer !! - amène une bouteille vide -»

« Colonel, vous vous joignez à nous ? »

« Je vous remercie mais non, il est temps pour moi de me retirer dans ma chambre, je suis sûr que je ne vous manquerai pas. Je compte sur vous pour faire régner un semblant d’ordre, sergent ».

« Bien sûr, colonel. Mais alors juste un dernier verre en notre compagnie, profitons de cette soirée avant de reprendre notre chemin de croix. »

« Bien, un dernier verre alors »

Alain lui versa une lampée et le jeu commença.

Après quelques vérités bien libidineuses et un « cassemuraille » obligé de justifier son sobriquet en explosant de vulgaires noix à l’aide de son front, vint enfin le tour d’André.

Connaissant son ami Alain, il redoutait une question insidieuse qui aurait pu le mettre en difficulté devant Oscar, celle-ci étant déjà à prendre avec des pincettes ce soir pour d’obscures raisons qui, il n’osait trop s’avancer, étaient en réalité on ne peut plus claires, il préféra choisir :

« Action »

Sous l’œil faussement désintéressé de son supérieur, Alain se frotta les mains.

« Si tu crois t’en sortir avec une jolie pirouette cette fois-ci mon gars, tu rêves ! alors voici ton action et pas question de discuter, Un Garde Française ne fuit pas ; n’est-ce pas colonel ? »

Oscar n’eut d’autre choix que d’acquiescer d’un mouvement de la tête.

*Bon sang, ça sent mauvais pour moi, satané Alain ; que me réserve-t-il cette canaille ? *

« André, nous avons tous constaté que ton charme n’a pas laissé indifférente la jolie Mathilde, n’est-ce-pas colonel ? »

« … »

« Bon sang, Alain, où veux-tu en venir ? »

« Il est bien nerveux, hein les gars ? »

Envolée de rires et de persiflages.

« Bien, alors ton action, c’est de nous emballer la petite Mathilde ; m’est avis qu’elle n’opposera pas trop de résistance ah ah »

« Quoi ?? Mais tu es complètement fou ! »

« Ne sois pas si coincé, on ne te demande pas de la demander en mariage non plus, montre-nous comment on courtiiiise à la façon André Grandier. Tu ne peux pas te dérober, même le colonel est d’accord »

Oscar pâlit sous l’affirmation puis se redressa subitement sous le regard atterré d’André.

« Et bien soldat, montrez-nous donc de quoi vous êtes capable ! »

Alain jubilait intérieurement mais se promit de se faire pardonner plus tard ; oui plus tard …

André suffoqua son indignation.

« Et bien soit, puisque c’est mon gage, je ferai ce qu’il faut pour ne pas vous décevoir colonel ! »

Cette lueur de défi dans leurs yeux ressemblait à une bataille qu’aucun des deux ne voulait perdre.
André se dirigea donc vers la jeune fille qui semblait l’attendre au coin du comptoir.
Ils entamèrent une plaisante conversation sous l’œil acerbe d’Oscar qui se resservit elle-même une autre mesure d’alcool.

La demoiselle riait de bon cœur et son langage corporel ne laissait planer aucun mystère sur ses intentions. Jusqu’à ce qu’elle se colle à lui, se rapprochant dangereusement de son visage pour lui caresser délicatement sa cicatrice. Il resta un moment interdit par ce geste avant de lui prendre la main et d’y poser un chaste baiser.

Dans le fond de la salle, un cœur explosait en mille morceaux sous la lueur intense d’une illumination foudroyante.

« Quelle… Quelle impudeur !  Ça suffit !  Pas de ça devant moi soldat Grandier !
Je vous prierais de garder un comportement décent et de réprimer vos… vos pulsions en ma présence ; est-ce clair ? »

André ne répondit pas, son regard était le reflet d’un fauve blessé prêt à bondir sur sa proie.

*Non, non Oscar ; pas ça, tu ne peux décemment pas me reprocher quelque chose d’aussi futile, tu ne peux décider de commander le reste de ma vie au gré de tes humeurs. Que cherches-tu à faire ce soir, me mettre en défaut pour ensuite m’humilier, non, ce n’est pas toi ça. Je n’ai aucune envie d’être déférent avec toi en cet instant, cette fois-ci, je ne plierai pas face à tes contradictions*.

Il resta impassible défiant cette injuste colère par un mutisme insolent.

Un silence pesant s’était installé, Alain scrutant leurs réactions avec un regard mi amusé
mi circonspect.

« Je … Je crois que j’ai un peu abusé de ce tord-boyaux. Il est évident qu’il est temps pour moi de me retirer.
Bonsoir, Messieurs ; je compte sur vous pour être frais et dispos demain matin dès 7 heures. »

« Bonsoir colonel, ne vous faites pas de bile »

Elle se ravisa et discrètement, chuchota à André de la rejoindre plus tard dans sa chambre pour éclaircir cette divergence.

« Je pense en effet que c’est nécessaire mon colonel » répondit-il froidement.

Après son départ, il lança un regard assassin à Alain qui s’approcha les mains dans les poches.

« Qu’est-ce qu’il t’a pris de me faire un coup pareil ? »

« Calme-toi André ; j’ai fait ça avec de bonnes intentions »

« Tu plaisantes j’espère ? »

« Je vais t’expliquer, viens éloignons-nous un peu des oreilles indiscrètes »

C’est là qu’Alain lui avoua qu’il se doutait qu’Oscar était une femme depuis quelque temps, elle pouvait tromper son monde à Versailles, habitué aux faux-semblants, aux mensonges, non-dits et à l’obéissance aveugle. Mais aux Gardes-Françaises, on n’avait pas peur de se poser les bonnes questions.

« C’est le meilleur chef et le meilleur soldat que je connaisse, un militaire d’exception ; mais
la délicatesse de ses traits sans parler de ton comportement protecteur, tout ça m’a poussé à faire ma petite enquête et ce soir c’était le dernier signe qui prouvait que j’ai raison. »

« Il est inutile que je te mente, Alain ; ce serait ridicule mais je te le demande comme à un frère, ne trahis pas son secret. »

« Je n’en ai aucune intention, je respecte le colonel et son commandement est irréprochable, c’est tout ce qui compte. »

« Merci, et dis-moi quel est donc ce dernier signe dont tu me parles ? »

« Il y a quelque chose entre vous, quelque chose de fort. J’ai deviné tes sentiments pour elle mais j’avais des doutes sur les siens, elle dissimule tellement bien ses émotions ; et pourtant ce soir, elle s’est trahie »

« … Oscar est un être complexe, et … changeons de conversation veux-tu; il est temps que tu me paies un verre, Cupidon de mes fesses ! »

Plus tard, André décida d’abandonner ses compagnons à leurs chansons grivoises et se rendit comme prévu chez Oscar pour un tête à tête qu’il pressentait houleux.

Il était quelque peu dépenaillé, chose rare chez lui, la veste déboutonnée et la chemise entrouverte, mais il n’en avait cure, cette confrontation le rendait nerveux mais déterminé comme jamais à ne pas laisser passer l’occasion de vider son sac.

Elle lui ouvrit, elle-même débarrassée de son austère veste d’officier.

Une fois la porte refermée, elle ne put réprimer plus longtemps sa violente frustration face à la troublante froideur de son ami de toujours. Et c’est le colonel qui décocha la première attaque.

« Comment oses-tu déshonorer ainsi ton uniforme en te compromettant avec une telle inconduite ? »

André ne répondit pas, il ne la daignait même pas d’un regard, s’agitant comme un lion en cage.

« Qu’as-tu à répondre à ça ? »

« C’est plutôt moi qui devrais me sentir outragé ! J’ai toujours été irréprochable dans mon service et quant à ce stupide jeu auquel tu m’as poussé à jouer, je n’ai commis aucune inconvenance et si tu es honnête envers toi-même, tu le sais aussi bien que moi.
Que me reproches-tu réellement Oscar ? Si tu voulais te débarrasser de moi, tu avais tout pouvoir de le faire en me signifiant mon renvoi ; mais tu cherchais sans doute un prétexte pour justifier mon congé de ta vie une fois de plus. »

« Tu dis n’importe quoi, il n’est pas question de ça »

« Tu as décidé un jour de jeter aux ordures notre amitié, notre vie ensemble, notre passé ; tu as piétiné mon amour et tout ça pour te transformer en cet être froid et capricieux, et pourtant je suis encore là, je persiste à vouloir te protéger de tout et de toi-même. »

« Je ne t’ai jamais rien demandé que je sache »

« Que s’est-il passé tout à l’heure, tu ne supportes pas de ne plus être au centre de l’attention, tu n’as qu’à retourner à Versailles, tu y retrouveras Fersen qui se fera un plaisir de te divertir de ses galanteries raffinées puisque mon manque de  maintien te révulse à ce point. »

La gifle ne se fit pas attendre.

« Que vient faire Fersen dans tout ça ?  Tu mélanges tout ! »

Il la saisit par les poignets, la plaqua au mur avec le même regard que cette nuit-là.

"Mon amour pour toi est immense Oscar, tu peux ne pas l’accepter mais sache que nul autre au monde fusse-il comte, roi ou empereur ne t’aimera d’un amour aussi pur que le mien. »

*J’ai déclenché une terrible tempête en lui, jamais il ne m’avait parlé avec une telle violence, une telle intensité*

Il relâcha son étreinte.

« Pourquoi cet acharnement Oscar ? Dire que j’avais juré de ne plus poser la main sur toi.
Je vais te laisser »

« Non ! Je te défends de partir »

Les poings serrés, le dos tendu, il accusa le coup une fois de plus.

« A vos ordres »

* Mon Dieu mais que m’arrive-t-il, pourquoi est-ce que je te tourmente ainsi ? *

« Reste André »

« Oscar, pourquoi me tortures-tu de cette façon, que cherches-tu à prouver ?
Que je suis comme tous les hommes ?

C’est vrai, il m’arrive de me perdre dans d’autres lits pour assouvir ce besoin que j’ai de toi mais c’est toi que j’imagine caresser, c’est ta peau que j’explore, ce sont tes soupirs que j’entends.
Je ne veux pas t’effrayer Oscar, je ne te manquerai jamais plus de respect mais ce soir pour je ne sais quelle raison tu es arrivée à me pousser hors de moi.
Oscar, dis-moi exactement ce que tu attends de moi, tout ce que je désire c’est retrouver ce lien de confiance qui nous unissait »

« Alors ne résiste plus André. Embrasse-moi »

« … Pourquoi me défies-tu de la sorte, colonel ? Tu sais que je n’accepterai jamais ta compassion »

*A présent, c’est moi André qui te prends par le col et te pousse contre le mur*

« Non, Oscar ! laisse-moi partir avant que je ne commette l’irréparable »

« Pour que tu ailles rejoindre cette aguichante serveuse ? »

« Bon sang Oscar !  Et puis après tout pourquoi pas ? »

Un coup de poing dans le ventre, puis un autre et un autre ; ça c’est pour l’avoir regardée, ça pour l’avoir touchée et ça, pour croire que j’aime encore Fersen !!

« Par tous les saints ! (Surtout vous St Valentin) André, j’ai tellement honte de moi, je me suis montrée si injuste, si aveugle, si obstinée. Si jalouse…

Mais laisse-moi te dire que tu es un idiot si tu crois que je pense à Fersen.
C’est toi que j’aime, oh Seigneur, oui je t’aime tellement, passionnément, intensément. »

Des sanglots longs inondèrent son visage dissimulé au creux de l’épaule réconfortante de son amour.

« Pardon, Pardon »

« Chuut, chuut Oscar, non, ne pleure plus, je l’avais ressenti tu sais et moi aussi je te demande de me pardonner d’avoir été si dur avec toi mais peut-être fallait-il en passer par là.
J’ai comme l’impression que cet endroit nous pousse dans nos derniers retranchements, et nous oblige à regarder la vérité en face, une vérité à fleur de peau. »

Sans même réfléchir, sans hésiter, leurs lèvres se cherchent, se trouvent et la rencontre de leurs langues les plongent dans une frénésie d’émotions intenses.

La raison, la vertu, la bienséance, le devoir et la peur ; au diable tout ça.

Seuls les sens réagissent, c’est une bataille incontrôlable entre deux cœurs qui se retrouvent, entre deux corps qui se reconnaissent.

Leurs corps soudés l’un contre l’autre, leurs souffles qui se mélangent, et bientôt leurs chemises qui se meurent sur le sol.

Ses mains impudiques qui vénèrent ce corps vierge de tout sacrilège et pourtant avide de caresses et de baisers, ses doigts tourmentant la pointe durcie de seins si souvent fantasmés, une langue vorace qui parcourt des formes si longtemps dissimulées… Tout son être s’éveille sous le baptême de sa féminité. Il glissa ses doigts dans l’antre humide de son hymen et des gémissements d’un plaisir que l’on découvre étourdissant, s’échappèrent sans pudeur.

Après s’être abreuvés de leur peau, André la souleva du sol, lui enserrant les cuisses autour de ses hanches, la déposant sur une console adossée au mur ; le frottement de leurs corps exaltés les mena aux frontières de la jouissance. Ils étaient emportés dans un tourbillon de désir, de plaisir et d’instinct charnel.

Le grincement des escaliers les arrachèrent à l’intensité de ce moment ; ils se regardèrent haletants, comme sidérés par l’évidence et la puissance de cet amour.

« Mon Dieu André, c’est si fort et si merveilleusement effrayant »

« Cette passion ne demandait qu’à se libérer de ses chaînes, n’aies crainte mon amour ; je sais que ce n’est ni le moment, ni l’endroit. Nos cœurs et nos âmes s’appartiennent depuis toujours et bientôt nos corps le seront aussi. Je ne veux pas te brusquer. »

Le lendemain matin, la troupe s’ébranla après avoir chaleureusement remercié les tenanciers pour leur accueil. Valentin et Mathilde leur souhaitèrent un bon retour parmi la réalité.

Etrange.

Arrivés sur une colline, la brume matinale s’était dissipée. Oscar se retourna pour jeter un dernier regard sur la vallée en contrebas. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que l’auberge avait disparu.

*** Lady Oscar Lady Oscar ***

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