Note de l'auteur: Cet écrit date de 2013! Je partage mes écrits retrouvés sur un autre forum LO que je n'avais pas posté ici.





Profitant de la chaleur de son bain, Oscar se détendit dans l'eau fumante.


Si sa vie était routinière, son esprit menait sa plus rude bataille : Celle de son identité, qui avait commencé dès qu'elle avait réalisé ses sentiments pour Fersen, le beau suédois.


Marie-Antoinette lui avait un jour dit, sur un ton de reproche, d'essayer de comprendre, d'avoir un cœur de femme. L'amour avait depuis étreint son cœur. Et depuis, Oscar ne cessait de se questionner. Au-delà de sa filiation et de son titre, qu'était-elle ?


La Nature l'avait fait femme.


Mais pouvait-elle être vue comme une femme aux yeux du monde ? 


Car, hormis le corps, Oscar ne répondait à aucun des codes de la féminité de sa société. Trop rude. On ne lui avait pas appris à décoder les sentiments. Et avec sa délicatesse, Oscar dans un monde de femmes, c'était lâcher un éléphant dans un magasin de porcelaine. Elle ne maîtrisait ni l'art de l'hypocrisie ni celui des politesse inhérents aux porteurs de cons. Oscar était bien trop masculine pour être acceptée comme une femme de son époque.


Oscar se sentait mieux dans un univers masculin. A cause de son éducation sans doute. Elle faisait mieux l'homme que la femme avec sa franchise, son opportunisme, sa force, son courage, sa fierté teintée d'une pointe d'arrogance. Néanmoins, Oscar n'était pas un homme. Trop fine, trop de formes même pour le plus efféminé des garçons, la voix trop aiguë, l'absence de phallus entre les cuisses.


Le Destin l'avait mise dans une situation complexe.


Choisir un sexe revenait à tronquer une partie de son être. 


Elle n'avait d'autres choix que d'accepter son statut d'hybride asexué. 


Pour la première fois, elle en maudit son père et son égoïsme.