Lady Oscar - André
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 Deux textes

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Scrrubi
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Scrrubi

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MessageSujet: Deux textes   Deux textes EmptyLun 24 Déc 2018 - 14:23

Le titre est très inspiré, je sais  Smile 
J'ai retrouvé deux textes de premières, l'un devoir maison, l'autre en devoir surveillé, et je me suis dit que ce serait peut-être intéressant de les partager ici. Au pire on a qu'a dire que c'est ma participation  au concours de Noël (bah, quoi? on a bien dit sujet libre, non ?  lol Razz). A la relecture, il y a pleins de petites choses que je pourrais reprendre, formuler d'une autre manière, ou même carrément supprimer, mais au final j'ai préféré ne rien retoucher et les livrer "authentiques". 

Sur ce, bonne lecture  Wink

Et si vous avez envie d'en discuter , c'est ici

Texte 1 (DM)
Je pose le contexte : à partir du livre Eldorado de Laurent Gaudé, il fallait imaginé la lettre que Salvatore Piracci aurai pu adresser à son ex-femme, dont il est à présent séparé depuis des années, avant son départ pour l'Afrique. Pour préciser le contour du personnage, c'est un homme d'une quarantaine d'année, solitaire, lassé par son métier de Commandant, c'est à dire entre autre d'aller repêcher les migrants aux larges des côtes italiennes pour les remettre au mains des autorités, au point qu'il décide d'entreprendre une sorte de voyage initiatique clandestin de l'Europe vers l'Afrique 
 

Le 26 Juin 2006
 
"Cetta
 
En recevant cette lettre, je ne sais ce que tu as ressenti. Peut-être t’es-tu inquiétée, en présageant une mauvaise nouvelle, peut-être as-tu été agacée par cette réminiscence du passé, qui vient de surgir sans crier gare et brise quatre années d’un silence partagé. Ou peut-être qu’au contraire un pincement nostalgique t’a étreint le cœur en reconnaissant mon écriture. Quoiqu’il en soit, j’ose espérer qu’il reste en ta mémoire suffisamment de souvenir de notre passé commun pour tu ne lise pas ces mots avec indifférence. Mais je tergiverse au lieu d’aller à l’essentiel. Me connaissant, je pourrais écrire des pages et des pages sans aborder le sujet principal, alors même que, sans celui-là, je n’aurais jamais eu la force de renouer contact- aussi insignifiant qu’il soit- avec toi. Autant cesser dès maintenant les détours : je pars.                                                                                            


Voilà, c’est dit. Je pars. J’abandonne l’Italie pour l’Afrique. Je laisse derrière moi ma vie de Commandant, en sachant que je ne me retournerais pas, en sachant que, devant moi, c’est un monde inconnu qui s’ouvre, un monde que je vais parcourir seul. Au moment où j’écris ces mots, je suis toujours à Lampedusa. Quand tu les liras, toi, peut-être que mon corps aura déjà été avalé par l’écume, rejoignant auprès des centaines, des milliers d’autres carcasse de migrants, les abysses de la Mer méditerranée. 

Je te vois déjà lever le sourcil et esquisser une moue perplexe. Ah, cette mimique, combien de fois l’ai-je vu se peindre sur ton visage, tantôt ironique, tantôt inquiète ? Te rappelles-tu de cet artiste de rue, un jour, à Rome, qui t’avait croqué au fusain ? Il avait si bien pu retranscrire cette expression si unique ! Mais je m’égare encore. Avant de t’expliquer le pourquoi de ce départ, laisses-moi d’abord t’assurer que ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête, ni une folie passagère bien vite oubliée. Non, au contraire, je pense, je suis même persuadé que c’est le seul véritable bon choix que j’ai réalisé depuis des années. Il faut que tu comprennes que…ma vie vient enfin de sortir de ce cercle de lassitude qui me maintenait prisonnier jour après jour. A vrai dire, mes poumons semblent respirer un air nouveau, plus vif, plus pur, plus léger. L’avenir, qui, il y a six mois encore, m’apparaissait désespérément vide et incolore, se pare, depuis hier, d’incertitudes, qui, loin de m’effrayer, m’attirent. Je suis comme un papillon de nuit inexorablement attiré par l’insolente lueur d’une flamme, prêt à tout pour en capter la chaleur, au risque de m’y brûler les ailes.                                                                                           
    
 Tu veux sans doute connaitre les causes de ce revirement soudain. Et, bien tout à commencer il y a deux ans…quoique, non, c’est encore bien plus ancien que l’accident du « vittoria », ce grand navire en perdition quelque part au large de l’Italie qui portait en son sein l’odeur rance de l’humanité abandonné à elle-même. Ce désir fou de départ, il prend ses racines au fond d’un regard. Un seul regard, unique, envoutant, immense et assoiffé, reflété par des milliers et des milliers de pupilles noires. Combien de fois les aient-je croisé, ces yeux, brillants de fièvre, agrandis par la souffrance et la faim, billes claires dont l’éclat inexpugnable redonnait un peu de vie à ces visages décharnées ! Toi, tu n’as jamais vu les migrants autre part qu’à la télé. Mais aucun écran, aucune caméra au monde ne sait capter mieux que l’œil humain le fond de l’œil d’un autre être humain.                                                      


Aujourd’hui, je peux le dire : vingt ans de travail, des milliers de visages, un seul regard ! Ce regard, c’est celui de ceux qui attendent. Qui espèrent. Qui vivent, Cetta, qui vivent vraiment, avec toute l’intensité de leur être, avec cette volonté d’affamé, ce besoin impérieux d’atteindre leur terre promise, quel qu’elle soit. Moi, vois-tu, j’avais arrêté de vivre. Et je pense que tu le sais déjà, parce qu’au fond, c’est ça ce que tu me reprochais les dernière années de notre mariage. « Tu es devenu vide, Salvatore », m’avait-tu dit un soir, te rappelles-tu ? « Je ne peux plus le supporter… » Avais-tu rajouté ensuite. J’étais resté silencieux, l’air de ne pas avoir entendu, mais…il faut que je te l’avoue, Cetta, en réalité, ce soir-là, je savais que tu avais raison. Je ne vivais pas, je me contentais d’exister. Sans but, à effectuer chaque jour un travail qui me laissait un goût amère dans la gorge. Être Commandant, ce n’est pas juste sauver des vies en mer. C’est aussi voir la misère des rescapés et leur dire que toutes leurs souffrances ont été inutiles. Que le rêve est fini. Et tout cela en sachant que, même au creux des prunelles les plus ternes, la flamme de l’espoir va se rallumer d’ici quelques jours, quelques mois, quelques années, et que tout va encore recommencer. Alors à quoi bon ? A quoi bon vouloir étouffer le seul feu qui mérite de brûler haut et fort ?                                                               
Est-ce que tu comprends maintenant pourquoi je pars ? Je ne veux plus être celui qui assombrit le regard des migrants. Non, au contraire. Je veux que ce regard plein de foi, de promesses, d’expectative, je veux que ce regard soit le mien. Je veux devenir ce migrant en quête de ce paradis terrestre qui vaut toute les peines et toutes les pertes. C’est décidé. Demain je voguerais vers la Lybie. Je n’aurais plus de patrie, plus d’ami, plus d’identité propre. Je serais un inconnu parmi tant d’autre inconnu.
Et c’est pourquoi, la lettre que tu lis, c’est une lettre d’adieu. Le mot est dit. Ma main me semble bien lourde à présent, mais il me faut continuer. S’il te plait, pardonne-moi cet acte égoïste. Je me fais l’impression d’un lâche, qui vient vider son cœur sur le seuil de ta maison et s’éclipse tout de suite après, en interdisant par sa fuite tout dialogue. Et pourtant, oh combien aimerai-je t’entendre me raconter ta vie. Me dire si tu es heureuse, si tu as rencontré quelqu’un, fondé une famille, acheté une maison avec une cheminé comme tu l’as toujours souhaité. Si je pouvais, j’irai te voir, sans me faire remarquer, sans rien dire, sans rien faire, juste pour t’observer vivre de loin. Toi, tu as toujours su comment faire pour vivre, parce qu’il te suffit de sentir le parfum d’une fleur et de contempler le ciel pour être heureuse. Ton eldorado à toi, c’était le monde entier, la ville comme la nature, le bureau comme la maison, et c’est pour ça que je t’aimais. Que je t’aime encore.                       

Je ne regrette pas de t’envoyer cette lettre. Pour que je puisse devenir un nouvel homme, il faut que je dise adieu à Salvatore Piracci. Et je ne peux pas sans te le dire à toi.


Adieu                                                                                                               S. Piracci 










Texte 2 (DS) 
C'est tout simplement le sujet "devoir invention" du bac 2010 Métropole dont je copie-colle la consigne : Vous avez séjournée (j'en appelle les gens sur ce forum calés en conjuguaison : pourquoi ce "e" final ?) en Bétique. Déçu, vous décidez de partir. Ecrivez le discours d’adieu que vous prononcez devant les habitants. 




"« Chers habitants de Bétique,                                                                                                           

 Cela fait à présent une demi-année que je partage votre quotidien, que je mange à votre table et que sous votre toit je m’endors le soir. Nous avons, au cours d’un été et d’un automne, tissé des liens forts, d’amitié, de confiance et, je sais que parmi vous, nombreux sont ceux et celles qui souhaitent un mariage entre leur progéniture et moi.      
Cependant, mes amis, l’hiver vient, et je ne passerai pas parmi vous. Certains sont déjà au courant, d’autres l’ignorent encore, mais ce soir, à l’heure où le soleil plonge, une barque m’emmènera loin de vos rivages, vers un navire de commerce qui m’attend.                                                                                                                         
Amis, ne prenez pas mon départ comme une injure. Je suis arrivé un beau matin sur vos terres, les mains vides, chancelant après des mois de navigation, et vous êtes venus à moi sans méfiance, pour me combler d’attention. J’avais faim et vous m’avez nourri des trésors qu’offre la terre ; j’avais soif, et vous m’avez versé votre plus doux vin ; mon cœur était lourd, et vous avez apaisé mes craintes, mes doutes, mon désespoir, vous avez su me montrer qu’il existe encore sur terre des hommes qui savent s’aimer, se respecter, vivre ensemble.
J’ai pour vous une reconnaissance infinie, et pour votre beau pays, un émerveillement de chaque instant, car, et sans hésitation je l’affirme, de toutes les terres parcourues, aucunes n’a comme la vôtre un tel parfum de félicité.                                                                                                                                               
Alors pourquoi partir me direz-vous, pourquoi quitter cette terre promise ?                                                                                 
Avant de vous répondre, très chers habitants de Bétique, laissez-moi vous parler un peu de mon enfance. N’ayez crainte, ce sera bref : je suis né dans un royaume lointain, dont le nom n’a pas d’importance, au sein d’une grande famille unie. Je pourrais longuement vous décrire mes frères et sœurs, ma mère, ou mes oncles et tantes, mais celui dont je voudrais vous parler, c’est de mon père. Voyez-vous, mes amis, cet homme, qui était déjà vieux quand ma mère m’a mis au monde, a passé toute sa vie à travailler le bois. Mais contrairement aux menuisiers de chez vous, qui fabriquent exclusivement des chaises, des tables, des bancs et toutes sortes de mobilier indispensables, mon père, lui, concentrait toute sa technique et tout son temps à faire des instruments de musique. Des flûtes. Des luths. Des lyres. Des tambours. Des violons.     
Je sais bien que la plupart d’entre vous ne sait pas de quoi je parle parce qu’ici, ce genre de choses est rare. Quoi qu’il en soit, à force de voir mon père s’activer dans son atelier, à scier, à poncer, à trouer, à vernir ; et à force d’entendre toutes sortes de sons merveilleux qui s’échappaient de ces œuvres achevées, il m’est venu un attrait, un goût profond de ce qu’on pourrait appeler « l’art créatif ».

Oui, j’aime les tapisseries brodées, les peintures sur toiles, sur pierre, sur argile.
Oui, j’aime la brillance d’un bijou, la rondeur ciselée d’un bracelet, la délicatesse d’un pendentif.
Oui, j’aime la douceur des tissus de soie et leur légèreté.
Oui, j’aime les statues, les meubles ornementés, la dentelles de pierre, les bibelots en verre, Oui, tout ce que vous tenez pour futiles, pour ridicule même, tous ces objets- là, qui ne servent ni à manger, ni à boire, ni à se protéger du froid, tous ces objets-là me sont indispensables. Et leur absence dans ce pays m’empêche d’y demeurer.

Je sais bien ce qui vous pensez de tout cela, vous vous dites : « quelle folie ! Renoncer à la plus belle des contrées pour quelques bouts de bois taillés et des pierreries sans importance ! » ; et je ne vous demande pas de me comprendre, vous savez. Mais y faut que vous sachiez que, ce qui pour vous n’est rien d’autre que la source de conflits stériles, de souffrances liées à des désirs de luxe, pour moi, ce sont autant de preuves que l’Homme n’est pas uniquement un animal un peu plus malin que les autres, qu’il possède quelque chose en plus. Quoi ? Je ne saurais dire.
Ma seule certitude, c’est que si l’homme possède des mains, des mains pour saisir, pour écraser, pour étirer, pour tordre, des mains pour façonner ; et s’il possède un cœur qui peut s’émouvoir de la beauté des choses, des formes, des couleurs et des symboles ; alors, pour moi, c’est le signe irréfutable que l’humanité a besoin pour grandir de ce concept, un peu abstrait, qu’est l'Art.
Peut-être ai-je tort. Peut-être que c’est vous, habitants de Bétique, qui avez raison de vous satisfaire des plaisirs simples de la vie. Je suis sans doute un idiot à me créer des désirs et des envies sans fondement, à vouloir satisfaire des besoins qui ne sont pas vitaux, mais je n’y peux rien. C’est inscrit sous ma peau.      


 Alors, ne m’en voulez pas de ce départ. Je sens que je vous déçois en partant, surtout pour de telles raisons. Un jour, dans plusieurs années, peut-être reviendrai-je, et ce jour-là, mes amis, j’espère que vous m’accueillerai parmi vous comme vous l’avez déjà fait, et je prie pour retrouver le pays comme je le quitte, prospère, splendide et chaleureux. »   
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