Le cheikh : journal de campagne de Didier lestrade

En 2002, après plus de vingt ans d'activisme sida, Didier Lestrade, journaliste homosexuel et séropositif, choisit de quitter la capitale pour s'installer à la campagne, dans une maison où, depuis quatre ans, il accueille ses amis qui lui racontent la vie à Paris. Sur les traces du "Walden" d'Henry David Thoreau, il y observe la nature, les êtres humains et l'homosexualité moderne. Dans ce "journal de campagne" (au double sens, bucolique et guerrier, du terme), il prend à témoin la société pour dénoncer ce qui abîme la confiance entre les hommes, ce consumérisme et cette agressivité cyniques qui affectent les relations humaines et qui, finalement, détruisent estime de soi et santé. Entre poésie et polémique, sérénité et colère, contemplation et contestation, l'auteur (le cheikh, comme l'appelle un ami, c'est-à-dire celui vers qui l'on se tourne pour recueillir des conseils) tente de donner des pistes morales et amoureuses sur la maturité permettant d'affronter l'évolution d'une génération qu'il estime manquer singulièrement de sagesse.

Chose promise...

Donc un petit commentaire sur Alice au pays des merveilles. Je m'attendais à quelque chose d'assez enfantin et je trouve le texte assez troublant en fin de compte. C'est une sorte de plongée dans un monde où la subjectivité domine, une sorte de plongée dans un monde où tous les possibles sont ouverts. Il peut se passer n'importe quoi à n'importe quel moment.
On y trouve des jeux de mots (pour en apprécier vraiment la saveur, il faudrait le texte dans sa langue originale), des mises en pages originales (le texte met par exemple en forme ce que voit Alice dans la mise en page, sans recourir à une banale image. Des jeux aussi avec ce que l'on faisait apprendre aux enfants à l'époque, donc un pied de nez qui indique la délivrance de certaines contraintes sociales pour plonger en plein imaginaire.
Un texte intéressant à lire et à connaître.


Sinon, dans un autre registre, j'ai lu Anges et Démons de Dan Brown (et vi, je l'ai enfin récupéré xD). Disons que ce n'est pas désagréable à lire mais il faudrait que l'auteur se renouvelle un peu parce que s'il continue comme ça, bientôt, il va se plagier lui-même

Quand tu parles de mises en page originales, tu entends quelque chose comme La Colombe poignardée et le jet d'eau d'Apollinaire, dont les vers dessinent une colombe et un jet d'eau ?

Je n'avais jamais entendu parler de cet aspect de l'oeuvre. Pour tout dire, je ne sais même pas qui est Lewis Caroll et s'il a écrit autre chose. Tout cela me donne envie de lire Alice tout en regrettant comme toi de ne pouvoir le faire dans la langue originale.

Ah oui les Calligrammes d'Appolinaire ( le protrait qui dessine un visage avec un chapeau), toujours trouvé ça sympa!

Bon, je prends mon courage à 2 mains,; et dans ma série de lecture " les grands classiques que j'ai toujours réussi à éviter", je vais me colleter à L'Astrée d'Honoré d'Urfé ... on verra bien, j'avais un prof de fac qui adorait, un autre qui détestait, apparement c'est tout ou rien!

Maïlys a écrit:

Quand tu parles de mises en page originales, tu entends quelque chose comme La Colombe poignardée et le jet d'eau d'Apollinaire, dont les vers dessinent une colombe et un jet d'eau ?

Je n'avais jamais entendu parler de cet aspect de l'oeuvre. Pour tout dire, je ne sais même pas qui est Lewis Caroll et s'il a écrit autre chose. Tout cela me donne envie de lire Alice tout en regrettant comme toi de ne pouvoir le faire dans la langue originale.

Oui, c'est ça. En même temps, ne t'attend pas à en trouver souvent...
Contente que mon com' t'ait donné envie de le lire : ça vaut le coup


Purple Velvet : L'Astrée, je n'ai jamais lu, mais l'an dernier j'ai vu un opéra moderne qui en était fortement inspirée et ça m'avait beaucoup plu.Mais je me souviens qu'à l'entracte, des gens trouvaient ça très casse-pieds. Donc comme tu le dis, soit on aime, soit on n'aime pas^^ Tu nous diras ce qu'il en est pour toi.


En ce qui me concerne, je suis en train de relire 1984.

Que veut dire "faire l'amour" ? par Gérard Pommier, chez Flammarion.

Malgré le titre aguicheur (que je suppose imposé par l'éditeur), ce livre est plus que sérieux.
Gérard Pommier est psychanaliste, lacanien plus précisément. Pour lui, il n'y a pas d'amour sans paroles. Les amants réussissent ou ratent leur étreinte selon une parole qui vient de loin. Trouvant son acmé dans l'amour courtois du XIIème siècle, l'acte d'aimer est tributaire de celui de courtiser, donc bavard.
Il n'y a pas d'amour sans ce langage qui unit masculin et féminin. Même s'il est surtout employé au masculin, de fait, du Xème au XVIIème siècle, le mot est féminisé. Un double genre que l'auteur relie à la thèse freudienne de la bisexualité. "L'amour s'adresse à la femme et il porte donc le genre de son objet féminin... mais c'est un homme qui aime cette femme idéalisée. Il est le sujet d'un amour actif qui de ce fait finit par se dire au masculin."

Mais il n'y a pas d'amour sans fantasmes. De cette double origine bigenre s'ensuit une bisexualité psychique que contredit en apparence la monosexualité organique. Tout être humain doit, en partie sous la pression sociale, divorcer de sa partie féminine ou masculine, qui ne cessera pourtant de le hanter.

Pour Pommier, le désir est, par définition, anticipation d'un plaisir que l'on n'a pas. Il correspond donc à un fantasme puisqu'il met en scène une satisfaction hallucinatoire. Le désir qui existait dans le fantasme rate forcément son objet puisque ce qui est désiré est dans l'imaginaire alors que ce qu'on offre est dans le réel. A la lettre, aucun désir n'est jamais exaucé.

On ne "fait" pas l'amour proprement dit, il arrive à peu près à se faire en nous, si les amant(e)s sont en synchronie de fantasmes dans l'acte.

Un livre dense, un peu difficile à lire si l'on n'est pas familier avec les notions psychanalytiques. Certains passages m'ont un peu passé par dessus la tête, mais il m'a fait réfléchir et je le relirai un jour. Cette envie de relecture est pour moi est un critère de qualité.

Ce que tu en rapporte est très intéressant en effet. Je ne te dis pas que je le lirai : pour l'instant, j'ai envie de lire autre chose. Je m'explique : le côté analytique me fait penser au style (je parle plus de style que de contenu parce qu'il y a une grande différence entre la psychanalyse et la sociologie) de ce que je lis quand je travaille...

la religieuse de diderot

Ah celui-là je ne l'ai jamais lu... Je l'avais commencé pendant l'été de ma première à ma terminale et j'avais trouvé ça vraiment trèèès soporifique, de sorte que le livre était venu à bout de ma volonté^^
Si je le lisais maintenant, j'aurais sans doute une autre façon de voir.
Et toi Marina, que penses-tu de ce livre ?

je l'ai adoré!
Cela ironise beaucoup le monde respecté des couvents.

Marina Grandier-Jarjayes a écrit:

la religieuse de diderot

je l'ai mais pas encore lu... je ne me souviens pas pourquoi je l'avais acheté d'ailleurs... parce que moi et la religion... l'ironie dont j'avais déjà entendu parlé peut-être!

Je viens de commencer Chéri de Colette :sszazq:

Je lis "Nana" mais là j'ai fait un achat, les 4 volumes de twilight - fascination - tentation - hésitation - révélation - de stephenie meyer.
Ma réconciliation avec "les bloques d'écritures".

Marina Grandier-Jarjayes a écrit:

la religieuse de diderot

C'est un petit bijou ce livre ! Je l'ai lu quand j'étais au lycée et il m'avait beaucoup marquée à l'époque.

Pour le moment rien.....Je rentre de vacances et je n'ai pas eu le temps de lire !

en ce moment je lis Eragon

J'en suis au tome 2 de Chéri. Je suis littéralement amoureuse de cette histoire et du style de Colette :sszazq:
Je commenterais plus avant quand j'aurais fini ma lecture, parce que vraiment j'adooore ! :mmlkjh:

Chose promise...

Voici ce que j'avais écrit sur le film : "Histoire très émouvante (deux personnes qui ne peuvent puis ne savent pas s'aimer à cause de leur différence d'âge, pour une fois, c'est la femme qui est la plus âgée). De très beaux personnages, une palette de sentiments délectable et réaliste, une interprétation subtile, une atmosphère ''Belle Epoque'' bien rendue. Bref, j'ai adoré !

J'aime beaucoup le personnage de Chéri, une sorte d'être mal grandi, éternel enfant, splénétique, amoureux, capricieux, symbôle d'une jeunesse qui finit par lui échapper à lui aussi. Comme j'ai été très touchée par le personnage de Léa, cette femme qui n'a jamais donné son coeur avant, à la fois égoïste (elle garde Chéri pour elle, veut le reprendre), généreuse (elle le laisse partir en feignant l'indifférence, puis lorsqu'il revient elle est sincère et lucide). Leur souffrance respective m'a beaucoup touchée, notamment la scène où Léa crie ''Chéri'', seule, dans son lit. Les mots sont faibles par rapport à ce que j'ai ressenti.
Vraiment, j'aime, j'aime, j'aime !!!"

Je vous dirais que les livres sont encore mieux. On se fait littéralement happé par le style de Colette, qui, dans une fantaisie nonchalante, nous entraîne dans le monde de Léa et de Chéri, le monde qu'ils se sont construit pour eux, entre eux. On se sent transporté dans une sorte de bulle faite de légèreté et de cynisme badin. C'est aérien et (faussement) cruel par jeu. Quand on interrompt sa lecture, il faut un temps pour reprendre contact avec la réalité tellement on a l'impression d'être entré dans leur monde.
Il y a une chose que le livre met en évidence et que le film gomme : la relation Léa/Chéri a un côté symboliquement incestueux : Léa considère Chéri comme son "nourrisson mauvais".
ça c'est pour le tome 1.

Sur le tome 2, on se retrouve après la guerre, plusieurs années après le mariage de Chéri,l'intrigue se focalise essentiellement sur ce personnage dont la vie s'est arrêté avec Léa, SA Léa, Léa telle qu'il l'a connue, aimée, idéalisée. Sans cette Léa, il ne trouve plus sa place dans le monde, il la cherche même derrière la vieille femme qu'elle est devenue. Le texte est encore magnifique, le style est à tomber. Je ne vous en dit pas trop pour ne pas vous spoiler l'histoire. En bref, je suis littéralement amoureuse de ce livre. :sszazq:
Je crois que je vais le lire encore plusieurs fois.


Sinon, je viens de terminer La fille sans visage de Patricia Macdonald. C'est un bon polar qui fait passer un bon moment.

Arlène, ton résumé est très intéressant et donne envie de lire le livre.

Je viens de commencer un livre de Yu Dafu, Rivière d'automne. L'ouvrage se compose de trois nouvelles publiées en 1932. Je ne peux pas vous dire grand chose pour le moment car je viens de débuter ma lecture.

Merci ... c'est Chéri qui m'a inspirée

Pour ton commentaire sur le livre que tu viens de commencer, on attendra que tu aies fini

Je vais essayer de le lire rapidment car j'ai une pile d'une dizaine de livres qui m'attend ! Entre ceux que vous me donnez ene de lire, ceux que j'achète et ceux que l'on me prête je commence à être un peu submergée !

Yu Dafu m'a l'air d'être un écrivain intéressant. Sa réputation le précède il faut dire. Ca m'a l'air d'être assez sulfureux, srtout quand on replace les ouvrages dans le contexte de l'époque.

On t'attend avec patience, tkt

En ce moment, je suis dans les enquêtes : Deux petites filles en bleu de Mary Higgins Clark.
Pour passer un bon moment sans se prendre la tête

métaphysique des tubes et biographie de la faim d'amelie nothomb

Marina Grandier-Jarjayes a écrit:

métaphysique des tubes et biographie de la faim d'amelie nothomb

J'ai détesté ce bouquin ! Bon je n'aime aucun des ouvrages qu'elle a écrit en fait.

Alors j'ai terminé la première nouvelle de Yu Dafu, une femme sans volonté. Il m'en retse deux à lire.
Alors le style de l'auteur est plaisant et ce lit facilement. Cependant, de nombreuses références à des classiques chinois ou à des rites et pans de la vie traditionnelles chinois rendent la compréhension un petit peu ardue parfois mais heureusement les notes de bas de page sont là pour nous aider. Après la lecture de la première nouvelle on comprend mieux pourquoi cet auteur a une réputation scandaleuse voire sulfureuse. Il fat dire qu'il aborde le thème de plaisirs saphiques et de leur apprentissage.
Bien que ce soit intéressant j'avoue avoir un peu de mal avec cet auteur. Cette nouvelle ne fera pas partie de mes lectures préférées et ne me donne pas envie de lire le reste de son oeuvre. Je vais tout de même essayer de lire les deux autres nouvelles qui peut-être me plairont plus.

Ce que tu dis m'intrigue. Je ne sais pas si je lirais le livre, mais ça m'intrigue : quand on me parle de quelque chose que je ne connais pas du tout, forcément, j'ai toujours envie d'en savoir plus. Le problème c'est que je ne peux pas tout faire^^

En tout cas, merci pour ce commentaire et tiens-nous au courant : arriveras-tu à lire les autres nouvelles ou est-ce que tu en auras assez ?

fini l'astrée ( enfin, l'édition non intégrale, vu qu'à la base il y a quoi... 5000 pages?)
pas mal, je craignais pire, mais en fait c'est assez marrant.

attaqué les Nourritures terrestre de Gide ( j'adore le style)

puis une petite session de SF après ça, il y a 1984, 20000 lieues sous les mers et la planete des singes qui m'attendent.
Ca devrait me tenir facilement jusqu'à Juillet tout ça!

Donc l'Astrée t'a plu. Il faudra que je pense à le lire un jour...

Oui, avec ce que tu nous annonces, tu devrais être occupée un moment lol

Pour ma part, comme j'ai adoooré Chéri (mais non vous n'en avez pas assez que je vous rebatte les oreilles de ce livre, du tout ), je vais me faire une petite cure de Colette avec Le Pur et l'Impur, et Les Vrilles de la Vigne.

Je me tête pour ce qui est de lire les autres nouvelles....Peut-être que oui....Peut-être que non. D'un autre côté, je ne peux pas juger un écrivain sur un seul ouvrage. Je vous tiens au courant comme on dit

Hier, j'ai dévoré le bracelet de grenats d'Alexandre Kouprine. J'ai tout simplement adoré cette longue nouvelle. Le texte est très bien écrit et le récit vous intrigue tout en vous passionant.
L'intrigue est assez simple Véra fête son anniversaire (ou sa fête) dans sa maison de campagne. Elle reçoit le soir quelques amis pour partager un bon moment mais au milieu de la soirée elle rçoit un cadeau. Celui-ci est envoyé par un admirateur secret qui semble la poursuivre de ses assiduités depuis plusieurs années. Je n'en dis pas plus sinon je dévoile le reste de l'intrigue et ça serait dommage !
Cette nouvelle m'a enchantée et j'ai bien envie de lire d'autres écrits de cet auteur russe. Son style regorge de toute la sensibilité de l'âme russe, sa mélancolie, sa force....J'ai eu aussi une petite pensée pour nos héros de Lady Oscar (si vous lisez cette nouvelle vous comprendrez pourquoi.)

Arlène, j'ai hâte de lire les prochains résumés de lecture que tu nous feras. Je ne connais pas Colette, ce sera un moyen comme un autre pour commencer à entre dans son univers.

mercure amélie nothomb

Profites en Loou, comme c'est l'année de la Russie, beaucoup de romans, nouvelles essais.. russes sont mis en avant dans les librairies. L'occasion ou jamais de faire quelques découvertes.

J'ai fini Le Pur et l'Impur de Colette. Alors qu'en dire ? Je ne sais pas si le commentaire que je vais vous en faire serait considéré comme très orthodoxe par les puristes, mais c'est ce que j'ai ressenti et pensé en lisant^^

En lisant ce livre, j'ai eu le sentiment que Colette me prenait pas la main pour m'emmener dans un dédale de ruelles où l'on croisait ça et là tel ou tel personnage incarnant tel ou tel plaisir. Elle propose une place de spectateur et ébauche beaucoup plus de questions qu'elle ne donne de réponses. Au lecteur de continuer. Pour ma part, j'ai beaucoup aimé ce vagabondage dans les méandres de l'âme humaine, conduite par une plume toujours aussi envoûtante et tenue par une femme à l'âme antique.
Décidément, j'aime beaucoup Colette .
Je vais m'attaquer aux Vrilles de la Vignes maintenant.


*****
Edit pour ceux qui trouveraient que ce que j'ai écris ci-dessus est un peu obscur.

"Le Pur et l'Impur" est un livre qui ne suit pas une intrigue classique. Colette y croque différents personnages qui incarnent chacun un ''plaisir défendu'' : l'opium, l'alcool, un séducteur invétéré, des lesbiennes, des homosexuels ect...
J'ai eu l'impression de passer de l'un à l'autre, d'en faire un peu la connaissance, puis pouf ils disparaissent. On a été un temps spectateur de leur existence et de leur intimité.
Au final, ce qui ressort de son propos est une certaine pureté de ce que l'on appelle ''plaisirs impurs'' sans clore totalement la question et donc ça laisse le lecteur méditer.
C'est extrêmement bien écrit et très fin psychologiquement.

Le Code Pénal ! Hahahahaha xp

Remède à recommander aux insomniaques ?

Je crois que oui, rien que d'y penser je sens que je m'endo...

Arlène a écrit:

Remède à recommander aux insomniaques ?

Je crois que oui, rien que d'y penser je sens que je m'endo...

Exactement !
Quand tu lis les premiers articles, tu comprends quelque chose et tu te dis que tu peux lire ça vite, mais après, tu te rends compte que t'en as encore quelques centaines à voir... Et par conséquent, ça te donne envie de pioncer !
C'est ma petite histoire que je lis avant de m'endormir ! xd
Dans la même collection : le Code du Travail, le Code Pénal...^^

Vive les éditions Dalloz qui sont les meilleures amies des insomniaques !

Tout à fait !
Y a rien de mieux que Dalloz quand tu n'as rien à faire de ta nuit xp