Marie Curie et ses filles : lettres, aux éditions Pygmalion



Cette édition rassemble plus de deux cents lettres échangées entre Marie Curie et ses deux filles, Irène et Eve. Elles ont été écrites entre 1905 et la mort de Marie Curie en 1934. Près d’un millier de lettres ont été conservées. Hélène Langevin, fille d’Irène Joliot-Curie et petite-fille de Marie Curie, et Monique Bordry, ancienne directrice du musée Curie, ont sélectionné celles qui sont éditées dans cet ouvrage.

Elles mettent en lumière un aspect de Marie Curie plutôt méconnu. Celle-ci n’était pas seulement une grande chercheuse et la seule femme à avoir jamais reçu deux prix Nobel, mais aussi une mère. Elle avait deux filles, Irène et Eve, qui avaient respectivement neuf et deux ans quand Pierre Curie est mort dans un accident. Les sujets abordés concernent des questions touchant la recherche, le laboratoire, les rencontres avec des scientifiques de renom, les activités internationales de Marie Curie. Mais ces lettres abordent aussi la vie quotidienne, les petits tracas, les vacances, des impressions de voyage.
Elles témoignent surtout des liens d’affection étroits qui existaient entre ces trois femmes.

J’ai beaucoup aimé découvrir un aspect différent de cette grande dame qu’est Marie Curie. Elle devient soudain plus accessible, très humaine. Et j’ai trouvé touchant l’amour, tant maternel que filial, qui se dégage de ces pages.

On a effectivement tendance à oublier que les grands savants étaient aussi des personnes humaines, avec leurs doutes et leurs joies ordinaires...

Rimbaud mercantile? En apparence oui... Mais je pense plutôt à une fuite loin des chimères qui l'ont déçu: car honnêtement il s'est pour le moins mal débrouillé dans son entreprise...

Si Saint-Just avait ressuscité le 18 brumaire... je m'avance peut-être mais je pense qu'il aurait été fier que Bonaparte ait mis fin au régime du Directoire! Mais que ça aurait été bien une alliance Saint-Just/Napoléon: la République eut été idéologiquement et militairement invincible!..

Sudena a écrit:

Rimbaud mercantile? En apparence oui... Mais je pense plutôt à une fuite loin des chimères qui l'ont déçu: car honnêtement il s'est pour le moins mal débrouillé dans son entreprise...

Il était peut-être resté trop poète pour devenir bon marchand.

Sudena a écrit:

Si Saint-Just avait ressuscité le 18 brumaire... je m'avance peut-être mais je pense qu'il aurait été fier que Bonaparte ait mis fin au régime du Directoire! Mais que ça aurait été bien une alliance Saint-Just/Napoléon: la République eut été idéologiquement et militairement invincible!..

Fin du Directoire mais pas celle de la République, au contraire : nous sommes d'accord !

dans une foire aux livres anciens, j'ai acheté le tome II de St Just et la force des choses de Albert Ollivier... pas le tome I parce que je ne l'ai pas trouvé

il est superbe :mmlkjh: avec une couverture en cuir bordeaux et doré à le feuille d'or :mmlkjh: :mmlkjh: :mmlkjh:
et à l'intérieur, il y a des gravures et des reproductions de lettres, de gazettes :mmlkjh: :mmlkjh: ...
si j'avais le temps, je le prendrai en photo pour vous le montrer :mmlkjh: ! ( ocmplètement gaga de son livre, la pauv' fille !!)

bref, je n'ai pas encore eu le temps de commencer à le lire ( j'ai déjà pas le temps de terminer les Correspondances de MA !!) et donc je demande l'avis de l'expert : c'est grave, Sudena, si je n'ai pas le tome I pour comprendre le tome II ? ( il commence quand-même en 1793 donc j'ai loupé pas mal d'années de la vie du bonhomme... :silent: )

Je vais t'avouer que je N'AI PAS réussi à dégoter ce livre!..

Par-rapport à ce que je sais de la vie de Saint-Just, commencer l'histoire en 1793 prive d'une bonne partie de la connaissance de ce personnage, en particulier de l'enfance solitaire et libertine, de l'enfermement sur lettre de cachet à cause de sa mère (!), d'Organt et du premier discours à la Convention...
Mais c'st indiscutablement pendant la Terreur qui'il a connu son (ses) plus grand(s) rôle(s): tu peux donc le connaître sur cette période et te forger un avis je pense... mais il ne faut jamais oublier que toute biographie est subjective (c'est général: je peux donc en parler sans crainte) et que ce personnage a une dimension mythique qui est peut-être en chacun de nous...

J'espère avoir répondu du mieux que je pouvais à ta question: encore une fois c'est une biographie que je connais de réputation mais que je n'ai jamais trouvée...

oh, et moi qui viens te narguer avec ce livre que j'ai trouvé par hasard alors que tu le cherches sans succès, je suis navrée excuse-moi.

merci de ta réponse, en tout cas . Je vais faire avec les infos que j'ai déjà de lui ( lues dans le Dictionnaire historique de la révolution française par Albert Sobul, ils ont un paragraphe assez long sur St just), je vais comparer !

J'ai la chance d'avoir le livre d'Albert Ollivier. Ayant quelques éléments biographiques sur Saint-Just et une bonne connaissance de l'époque, tu comprendras, bien sûr. Mais il est tout de même dommage de ne pas lire la première moitié. Comme de juste, la biographie fait un tout. Ne pourrais-tu te procurer la première partie en bibliothèque ? Je sais que cet ouvrage existe dans le catalogue de celle de Versailles et je pense qu'il devrait aussi figurer au catalogue du réseau des bibliothèques municipales de Paris.

Faust, de Goethe, aux éditions Diane de Selliers



Je ne présente pas l’histoire si connue, mythe issu du conte médiéval allemand, pure tragédie de la connaissance universelle et de la jouissance totale.

Faust a été écrit en 1788 par Goethe, l’un des plus grands écrivains allemands. Germanophone, j’ai eu la chance de le lire dans le texte.
En 1823, Delacroix, alors âgé de vingt-huit ans, crée dix-huit lithographies pour accompagner l’œuvre du poète.
En 1828, Gérard de Nerval, à seulement dix-neuf ans, en réalise la plus magnifique traduction, dont Goethe a dit : « Dans cette traduction française, tout reprend fraîcheur, nouveauté et esprit. »

Outre les admirables lithographies (dont l’histoire est racontée par d’Arlette Sérullaz, directrice honoraire du musée Eugène Delacroix), soixante dessins, croquis, esquisses, aquarelles et premiers états avec des dessins en marge, sont placés en regard du texte. Toutes les œuvres de Delacroix sur le thème faustien, dispersées en Europe et aux Etats-Unis, ont été réunies dans ce livre.
Et, pour aller plus loin, Michel Butor, captivé depuis toujours par le mythe de Faust, offre une ouverture sur la deuxième partie de l’œuvre de Goethe, écrite près de quarante-cinq ans après la première version.

Un ensemble de chefs-d’œuvre pour un pur régal.

Une histoire de la séduction politique de Christian Delporte, aux éditions Flammarion



Les politiques, hommes et femmes, ont toujours cherché à plaire. Paraître, et bien paraître, fut le moyen essentiel pour asseoir et fortifier leur pouvoir. C’est cette assertion que dissèque Christian Delporte, professeur d’histoire contemporaine à l’université Versailles Saint-Quentin, spécialiste de l’histoire des médias et de la communication politique.

« Je n’ai qu’une passion, qu’une maîtresse, la France. Je couche avec elle. », disait Napoléon. En fait, c’est un peu plus complexe que cela car ce n’est pas l’Etat mais bien chaque individu le composant qu’il faut séduire, phénomène s’accentuant au fur et à mesure du développement des moyens médiatiques.

Delporte analyse comment, dans les temps anciens, souverains et autocrates cherchaient à plaire, par des moyens parfois fort différents : Pompée organise de grandioses jeux du cirque, tandis que César, son rival, habite dans un quartier simple et vit assez frugalement, ce qui contribue, de manière plus subtile, à sa popularité.

De siècle en siècle, l’auteur montre le lien entre la beauté, la force de la libido et le pouvoir politique. Il est parfois quasi inversé, en particulier chez les rois de droit divin. Louis XIV était laid, le visage marqué de petite vérole, chauve à vingt ans et, dès l’âge de quarante-huit ans, atteint de goutte, il ne peut plus marcher. C’est le pouvoir qui lui confère en partie sa séduction. Mais il possédait beaucoup de charme, malgré son physique ingrat, une grande courtoisie et une autorité naturelle doublée d’une grande intelligence et d’un esprit s’intéressant à tout.

L’avènement du suffrage universel et surtout la société des médias et du spectacle ont poussé devant tous les micros et caméras de la planète ceux qui prétendent nous gouverner. Christian Delporte détaille les trucs et les ruses des charmeurs, beaux parleurs et dictateurs hypnotisant les foules. Des foules obéissant sans le savoir aux lois établies par Gustave Le Bon au début du vingtième siècle : plus sensibles aux émotions qu’aux discours rationnels, fournissant un lien idéal pour la propagation d’affects simples, vivas, huées, cris d’amour ou de haine…

Il analyse particulièrement le mythe de John Fitzgerald Kennedy. Kennedy est un prince, « net, beau, brillant, riche (…), ne forçant personne, mais entraînant tout le monde derrière lui. ». C’est William Gavin qui parle, bien placé pour jauger celui qui le poussa dans les cordes au cours d’un débat historique. Le plus important est l’organisation de la légende autour de lui, ce que les Américains nomment storytelling. JFK est constamment filmé en famille, dans le décor ensoleillé et idyllique de la Nouvelle-Angleterre, ou s’exerçant à tous les sports. Admirables fabrications pour un président déjà très malade (il était atteint de la maladie d’Addison, insuffisance surrénale mortelle à l’époque, qui s’est manifestée dès l’âge de 25 ans) et multipliant les infidélités.

Il décortique aussi la machine à rêves de Silvio Berlusconi. On a plutôt envie de rire aujourd’hui. Mais c’est en construisant une fantasmagorie dorée que celui-ci parvient au pouvoir en 1994. Il proclame son amour de l’Italie et se fabrique une fausse biographie qui ressemble aux romans-photos que ses compatriotes aiment tant.

La séduction marche dans les deux sens. « Le pouvoir rend beau. » affirme Delporte et la séduction peut résulter du rôle et de sa symbolique.

Tout ceci est un peu atterrant. L’art de gouverner se résumerait-il à de beaux yeux ou une voix prenante ? Eh non, c’est tout de même loin d’être aussi simple, en particulier dans la durée. Le livre approfondit avec intelligence. Le vrai charme se moque du forcing de la séduction et les Français l’ont bien compris. Leur homme politique préféré est toujours Simone Weil.


J’ai trouvé cet ouvrage intéressant, parfois drôle, voire cocasse, parfois un peu effrayant, surtout lorsqu’on se rapproche de notre époque. Personne, moi la première, n’a envie de voir son voter influencé par des raisons aussi superficielles. Le démontage de la construction de l’image des politiques est effarant, pire que ce dont je me doutais.
En tout cas, ce livre fait réfléchir. Je me suis bien juré, pour les prochaines présidentielles, de lire au maximum (Foin des images trop souvent fallacieuses !) les discours de nos chers candidats pour en décortiquer davantage la "substantifique moelle".
Si "substantifique moelle" il y a !

Les coups de cœur de Zalzal (partie 1)

Bon, je butine continuellement d'un livre à l'autre (ce qui veut dire que je lis 4-5 livres à la fois; tout dépend de mon humeur du jour).

Voici néanmoins une liste de livres que j'affectionne plus particulièrement (dans le désordre):

- Hygiène de l'assassin d'Amélie Nothomb --> j'aime beaucoup l'humour noir de cette écrivaine, le vocabulaire qu'elle emploie et SURTOUT le sens de la répartie dont use son personnage principal dans ce roman. Se lit d'une traite (tout comme son livre L'Attentat).

- Les chroniques du plateau Mont-Royal de Michel Tremblay --> Michel Tremblay a été un des premiers écrivains au Québec à écrire en joual (l'équivalent de l'argot en France), ce qui dans les années 60-70, s'est révélé être une véritable hérésie dans le monde littéraire. De nos jours, il est un des rares écrivains d'ici à pouvoir vivre de sa plume. La série des "Chroniques" relate l'histoire (je dirais plutôt les déboires) d'une famille montréalaise dans les années 60 (à l'époque, le quartier du plateau Mont-Royal était un quartier ouvrier, donc très pauvre). Tremblay, par ses mots, vous transporte dans le Montréal de l'époque, vous fait rire à en pleurer (et là, je suis sérieuse quand je dis ça !), vous émeut à en avoir cette boule dans la gorge...Bref, génial ! Bon, évidemment, il faut comprendre le joual (langage coloré et agrémenté de sacres, jurons religieux, etc. mais qui colle parfaitement à une famille évoluant dans un milieu populaire).

- Le parfum de Patrick Süskind --> je crois que ce livre se passe de présentation. Mais si vous ne l'avez pas lu, courez l'emprunter...euh non, l'acheter (car vous allez le relire encore et encore). C'est donc l'histoire de Jean-Baptiste Grenouille, pauvre hère dont la laideur fut la cause de son rejet dès sa naissance. En effet, sa mère, en l'apercevant, s'en débarrassa sous l'étal d'un poissonnier. Bien qu'immonde (et quelque peu niais), Grenouille possède un don (ou une tare dans son cas...): il est extrêmement sensible aux odeurs. Il voudra ainsi créer LE parfum. Les composantes nécessaires à la fabrication de ce parfum inoubliable sont quelque peu inusitées cependant, car Jean-Baptise n'hésite pas à tuer pour s'emparer d'une fragrance qui l'ensorcèle. Livre à découvrir

- Pour celles qui ont des enfants (à partir de 9 ans): L'Odyssée miraculeuse d'Édouard Toulaine de Kate DiCamillo. Édouard est un lapin de porcelaine vaniteux qui n'aime personne, même pas la petite fille à qui il appartient. Mais un bon jour, alors qu'il est à bord d'un bateau de croisière avec la famille Toulaine, deux garnements s'en emparent et le jettent à l'eau. Débutera alors la très longue odyssée de ce lapin. Chaque année, je lis ce livre à mes élèves; chaque fois, je redécouvre cette magnifique épopée. Un trésor de la littérature pour enfants (mes élèves, garçons et filles confondus, adorent ce livre et me demandent toujours de le relire en fin d'année).

- Les contes macabres d'Edgar Allan Poe, illustré par Benjamin Lacombe. Ce livre est autant un régal de littérature qu'un régal pour l'œil de par les illustrations de Lacombe. En voici un exemple afin que vous puissiez juger par vous-mêmes:





Je termine aujourd'hui ici...Je me suis emportée encore une fois (moi et les livres, que voulez-vous !!!). Je vous posterai la suite de mes coups de cœur une autre fois.

Ah, Le Parfum !
J'adore ce livre, que je relis aussi régulièrement. L'histoire est envoûtante et, une fois n'est pas coutûme, la traduction en français superbe.

Tu me donnes envie de relire Edgard Allan Poe, Zalzal. Les illustrations que tu nous as postées me rappelle un peu Les Noces funèbres.

En ce moment, je suis en train de lire une série d'ouvrages intéressants mais pas drôles-drôles . Notre société n'est pas toujours bien reluisante. Je vous en parlerai à l'occasion.

Le parfum, le film est récemment repassé chez nous avec Dustin Hoffman, entre autre; très bon .
Amélie Nothomb, petite belge bourrée de talent mais un peu morbide à mon goût.

Zalzal à écrit:

Citation :

Le parfum de Patrick Süskind --> je crois que ce livre se passe de présentation. Mais si vous ne l'avez pas lu, courez l'emprunter...euh non, l'acheter (car vous allez le relire encore et encore). C'est donc l'histoire de Jean-Baptiste Grenouille, pauvre hère dont la laideur fut la cause de son rejet dès sa naissance. En effet, sa mère, en l'apercevant, s'en débarrassa sous l'étal d'un poissonnier. Bien qu'immonde (et quelque peu niais), Grenouille possède un don (ou une tare dans son cas...): il est extrêmement sensible aux odeurs. Il voudra ainsi créer LE parfum. Les composantes nécessaires à la fabrication de ce parfum inoubliable sont quelque peu inusitées cependant, car Jean-Baptise n'hésite pas à tuer pour s'emparer d'une fragrance qui l'ensorcèle. Livre à découvrir

Maïlys à écrit:

Citation :

Ah, Le Parfum !
J'adore ce livre, que je relis aussi régulièrement. L'histoire est envoûtante et, une fois n'est pas coutûme, la traduction en français superbe.

Pardonnez moi les filles mais j ai détesté ce livre et c est un euphémisme que j emploie. Je ne saurai vous dire pr qu elle raison exacte, je ne le sais moi meme, mais ce livre m a laissé une drole d impression je ne saurai la définir. le style l écriture la trame, le perso de grenouille, la façon dont il procède.... je ne sais mais ce livre m a laissé un arrière gout au point que rien que le titre lui meme me dresse les poils sur les bras.
Je n ai jamais éprouvé pareil sentiment pr un ouvrage . Etrange mais j épprouve une réelle révulsion pr ce livre alors vous pensez bien que le relire ..... j ai bien tenté me disant que ma deuxième impression en serait changé mais impossible je l ai rangé bien au font de ma biblio histoire de ne pas tomber dessus.

Zalzal à écrit:

Citation :

Les contes macabres d'Edgar Allan Poe, illustré par Benjamin Lacombe. Ce livre est autant un régal de littérature qu'un régal pour l'œil de par les illustrations de Lacombe. En voici un exemple afin que vous puissiez juger par vous-mêmes:

Là je suis de tout coeur avec toi, je ne me souviens pas si je l ai lu ( oui ma période Edgar Poe remonte à qq années) mais je m y replongerai volontier. d ailleurs je conseil les "histoire extraordinaire"

Ah, je vois que Le parfum ne laisse personne indifférent ! C'est en effet une histoire assez spéciale. Alors, j'imagine qu'on adore ou qu'on déteste (pauvre Amber: ce livre semble t'avoir littéralement écœurée. Mais il est vrai que le personnage un peu niais de Grenouille fait réagir et que les moyens qu'il emploie sont somme toute assez monstrueux). N'empêche que j'adore ce livre, car Süskind y propose une histoire fort originale. J'aime les personnages qui détonnent et pour cela, Jean-Baptiste Grenouille remporte la palme !

Voici d'autres de mes coups de

- Au bonheur des ogres de Daniel Pennac --> premier de la série mettant en scène la famille Malaussène, ce roman est génial ! On y raconte la vie de Benjamin Malaussène, aîné de la très nombreuse famille Malaussène. Benjamin est, disons-le, très malchanceux. C'est sans doute pourquoi il est bouc émissaire de métier. Car, voyez-vous, le magasin qui l'emploie l'a engagé pour cela: bouc émissaire, ou si vous préférez, celui qui doit subir les foudres des clients mécontents au service à la clientèle. Mais le bouc sera également émissaire lorsqu'une série de bombes explosera à divers endroits dans le magasin. Quel coupable parfait ce Benjamin ! Roman drôle avec un soupçon d'intrigue.

- La plus que vive de Christian Bobin --> texte très émouvant et très bien écrit. L'auteur a perdu sa femme, Ghislaine. C'est donc les pensées, les sentiments, bref, le deuil de cet homme en peine qui nous est confié ici avec beaucoup d'émotions.

Petit extrait pour vous montrer toute la beauté de ce livre:

Citation :

Je me promène avec Clémence au parc de la verrerie. Il y a une cabine téléphonique installée pas loin des jeux. Parfois, le mercredi, quand je voyais qu'elle et moi allions rentrer à la maison plus tard que prévu, je t'appelais de cette cabine, je t'expliquais que nous ne serions pas là à l'heure convenue [...]. Clémence, une semaine après ta mort, me montre cette cabine dans le parc. "Et si on l'appelait", me dit-elle. Je la fais entrer dans la cage de verre, je l'installe sur le rebord métallique qui sert pour les annuaires et je la regarde décrocher l'appareil, appuyer sur toutes les touches du cadran, et pendant plusieurs minutes, se taire, écouter, n'intervenant que pour dire "oui, oui". À la fin, je lui demande: "Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?" Elle me répond: "Elle demande si tout va bien et si on est encore tous ensemble.Je lui ai dit que oui et que je continuais à faire des bêtises avec le gros bêta." [...] Il y a mille façons de parler aux morts. Il fallait la folie d'une petite de quatre ans et demi pour comprendre que nous avions peut-être moins à leur parler qu'à les entendre, et qu'ils n'avaient qu'une seule chose à nous dire: vivez encore, toujours, vivez de plus en plus, surtout ne vous faites pas de mal et ne perdez pas le rire.

La plus que vive, Christian Bobin, éd. Folio, p.48-49.

Maman est morte ce matin.

Ce n'était pas vraiment ce matin.
Papa a dit que c'était pendant la nuit.
Mais moi, je dormais pendant la nuit ; alors ça change rien.

Pour moi, elle est morte ce matin.

Voici les premières lignes d'un album pour enfants intitulé La croûte, de Charlotte MOUNDLIC et Olivier TALLEC, chez Flammarion.

Une histoire magnifique d'un gamin qui perd sa mère le même jour qu'il se blesse au genou.
Il va devoir apprendre à cicatriser, de son genou et de la perte de sa mère.
Le parallèle est génial, la pédagogie, remarquable.

J'ai pleuré comme jamais en lisant cet album.
C'est vraiment un coup de coeur ! ( il se lit en 10 minutes à tout casser. Si vous passez un jour par une bibliothèque, prenez 10 minutes pour le lire au rayon jeunesse, cet ouvrage est sublime !).

les Blancs-Manteaux de Jean-François Parot, autrement dit la première enquête de Le Floch^^ Je préfère la version écrite aux adaptations TV.

Personnellement, j'aime beaucoup les enquêtes de Nicolas Le Floch.
Tu verras que les intrigues des téléfilms s'éloignent de plus en plus des livres de Jean-François Parot. L'acteur n'est pas mal dans le rôle (je ne me souviens plus de son nom). J'aime aussi beaucoup le comédien qui interprète Bourdeau. Mais je trouve dommage que l'on ait sacrifié le personnage d'Aimée et je n'ai pas vraiment goûté la dernière aventure.
Il paraît d'ailleurs qu'il y en a d'autres en préparation. Savoir si elles se rapprocheront davantage des livres ?

Comme je n'ai pas lu toutes les enquêtes de Le Floch, je ne peux pas me prononcer de façon précise. Je peux juste parler de façon plus générale. Autant je rentre facilement dans l'intrigue écrite, autant je n'accorche pas à la version tv. Je pense que c'est à cause du visuel. Je m'explique. Je crois que la version tv veut trop coller à ce qui se faisait à l'époque en terme de costumes, de décors ect... Et pour moi, ça crée une barrière qui m'empêche d'entrer dans l'histoire. Si je compare à "Maison Close" que Canal a diffusé à la rentrée 2010, on avait des éléments qui mettaient en scène l'époque, mais pas de façon trop lourde. En gros, on avait allégé les costumes, les décors ect... et ça permettait de mieux rentrer dans l'histoire. On n'avait pas le sentiment d'avoir affaire à quelque chose de "poussiéreux". Je crois que bien rendre à l'écran une intrigue qui se situe dans le passé relève d'une alchimie : ni trop de passé, ni trop peu.
A l'heure actuelle, c'est ce que j'ai tendance à penser. On verra ce que j'en pense en découvrant plus avant les versions écrites des enquêtes de Le Floch

Les nouvelles enquêtes du Juge Ti de Frédéric Lenormand

Je connaissais bien le Juge Ti pour avoir lu et relu toutes ses enquêtes par Robert van Gulick.

Le Juge Ti est un personnage historique réel. Il a vécu en Chine sous la dynastie des Tang, au VIIe siècle de notre ère. Son extraordinaire capacité de déduction le rendit célèbre de son vivant, si bien qu'il entra dans les annales judiciaires chinoises.
Van Gulick s’est inspiré de cette figure pour écrire une série de romans policiers historiques « à la chinoise ».



Mais j’ignorais jusqu’à peu que l’écrivain français Frédéric Lenormand s’était lancé dans une suite, comprenant pour l’heure dix-sept volumes réunis sous l’appellation « Les nouvelles enquêtes du Juge Ti ».



Le début de lecture fut un peu déroutant. Je ne retrouvais pas les fidèles lieutenants du juge, ou si différents que je ne les reconnaissais pas. J’avais même du mal à reconnaître le juge en personne, dont le caractère a bien changé.
Si les intrigues sont bien menées et palpitantes, le côté historique, les mille détails sur la vie quotidienne dans l’Empire du Milieu sont nettement moins présents.

Mais, au fil des pages, je me suis laissé prendre par l’humour corrosif de Frédéric Lenormand qui n’épargne personne, pas même son héros de papier. Les démêlés du juge avec ses femmes sont désopilants, ses opinions sur ses collègues et supérieurs irrévérencieuses, ses remarques sur moines et nonnes bouddhistes, taoïstes ou autres, méchamment ironiques, et la manière dont il se fait rouler par les pensionnaires d’une « maison de fleurs » (traduisez : bordel) est un régal.

Je termine la quatrième enquête et j’ai bien l’intention de poursuivre cette lecture sans prétention et très divertissante.

Je ne connaissais pas non plus cette "reprise" avant de te lire. Je note

Je continue ma lecture des Nouvelles enquêtes du Juge Ti de Frédéric Lenormand
J’en suis au volume six, Mort d’un cuisinier chinois , et je reviens sur ce que j’avais écrit à propos des détails sur la vie quotidienne chinoise.



Ce tome fourmille de renseignements sur la Cité interdite : son organisation ; son architecture ; son système hiérarchique ; son unité de surveillance ; la pratique de l’hygiène, très en avance par rapport au monde occidental (je vous rappelle que nous sommes au septième siècle, l’époque du fameux Dagobert et des rois fainéants en France) ; le raffinement de sa cuisine, des vêtements, des objets, de la décoration.

Le système judiciaire en vigueur dans cette "ville dans la ville" fait par contre froid dans le dos. Un cuisinier a été empoisonné. Il ne s’agit même pas d’un cuisinier de la cuisine numéro un, celle destinée au Fils du Ciel, mais de la cuisine numéro quatre qui alimente les gardes, les employés, etc. Cette mort est considérée comme un crime de lèse-majesté. Cela ne se fait pas de mourir près de l’empereur (ni même d’être malade d’ailleurs, c’est un motif de renvoi). Conséquence, tous ses collègues de la cuisine numéro quatre sont censés être exécutés par le supplice de la mort lente (et les bourreaux du Dragon avaient la réputation d’être très doués dans leur domaine et d’être capables de maintenir en vie un supplicié plusieurs jours !). Heureusement pour eux, le Grand Chambellan du palais fait appel au Juge Ti qui a deux-trois jours pour résoudre l’affaire et les sauver. Bon mouvement ? Même pas : cet éminent fonctionnaire craignait du désordre avec la disparition brutale de toute une cuisine !

La lecture est toujours aussi savoureuse avec l’apparition de Dame mère, la mère du juge, une maîtresse femme devant laquelle il file doux et redevient un petit garçon. Madame première, Dame Lin, première épouse du Juge Ti (il en a trois), se distingue en jouant elle aussi les fins limiers.
Quant à Tao Gan (l’un des fidèles assistants du juge), que Ti fait embaucher dans la fameuse cuisine numéro quatre pour cuisiner les marmitons et qui, est-il besoin de le dire ?, n’a jamais rien fait cuire de sa vie, il se distingue en prenant le contre-pied de toutes les traditions en la matière et en inventant une cuisine originale, le raté ! Tout le monde s’extasie devant son "crabe entier cramé dans sa carapace" et son "raté de bœuf au chou roussi" !

Avant d’aller dormir de S. J. Watson.



S. J. Watson a écrit Avant d’aller dormir après quinze années passées à travailler pour le système de santé publique du Royaume-Uni. Ce premier roman, dont Ridley Scott a acheté les droits d’adaptation cinématographiques, traite de la mémoire dans un récit machiavélique.

A la suite d’un accident survenu une vingtaine d’années plus tôt, la narratrice, Christine, est aujourd’hui affectée d’un cas très rare d’amnésie. Chaque matin, elle se réveille en croyant être une jeune femme célibataire ayant la vie devant elle, avant de réaliser qu’elle se réveille dans un corps qu’elle ne reconnaît pas, aux côtés d’un homme qui prétend être son mari, dans une maison inconnu et de découvrir qu’elle a en fait quarante-sept ans et qu’elle est mariée depuis vingt ans.
Pour l’aider à se souvenir, son nouveau médecin, Ed Nash, lui conseille de tenir un journal intime afin qu’elle puisse se rappeler ce qui lui arrive au quotidien et ainsi reconstituer peu à peu son existence. Ceci de préférence à l’insu de son mari.
Mais comment Christine pourrait-elle se reconstruire lorsque ses notes, ce que dit son mari et son entourage et ses rares éclairs de mémoire se contredisent ? Quand elle commence à constater de curieuses incohérences, Christine est loin de se douter dans quel engrenage elle va basculer. Qui ment, l’époux ? le neuropsychiatre ? les deux ? et pourquoi ? Très vite elle va devoir remettre en question ses rares certitudes afin de faire la vérité sur son passé… et sur son présent.

L’intrigue, pourtant des plus classiques, met d’emblée mal à l’aise. La lecture de ce journal intime, chronique répétitive, lancinante et confuse, est palpitante et terrible.
S. J. Watson, d’un bout à l’autre des quatre cents pages de son roman, compose en virtuose avec les bonnes vieilles règles du thriller psychologique : huis clos étouffant et malsain ; diabolique précision des nombreuses fausses pistes ; multiplication des mensonges jusqu’à faire douter de tout, de tous, tout le temps ; rythme haletant et obsessions hypnotiques ; suspense insidieux et engrenage fatal.

Comme l’écrit le critique Philippe Blanchet : « Il faut lire Avant d’aller dormir avec une seule certitude : que la nuit va être longue. Blanche. Et ô combien cauchemardesque. »

A éviter de prendre avant de dormir justement, si je comprends bien : sinon, c'est la nuit blanche assurée à lire pour démêler avec l'héroïne l'écheveau de son passé et de son présent ^^

Je sais, jeux de mots pourri... je file me cacher

je viens de terminer La Nostalgie de l'ange d'Alice Sebold

par dépit je commence a lire Le Prince de Machiavel mais je pense que dés que j'ai fini je vais me mettre a une bouquin de Simone Bertiere sur Marie Leswinska et Mme de Pompadour

Je viens de terminer pour la seconde fois la série des Honor Harrington, je ne peux donc pas éviter de vous en parler. Si vous n'êtes pas trop rebutée par la SF, c'est LA série qu'il faut lire ! Tout simplement, peut être, parce qu'Honor c'est Oscar. J'y retrouve ses forces, ses faiblesses, son courage indomptable et son refus des compromis. J'y retrouve sa fragilité sous le masque militaire, son humanité, et son amour sans faille pour ceux qui sont sous ses ordres. J'y retrouve l’impossibilité pour elle d'accepter la défaite, les coups de l'adversité qui la rende plus forte, et son charisme.
Honor n'est cependant pas Oscar. Grande, brune, les cheveux courts, elle vient au début du tome un d'être affecté à son premier commandemant hypercapable. Pour la première fois elle va être le Pacha d'un vaisseau. Mais Harrington s'est fait un ennemi puissant durant ses classes (le pourquoi du comment, vous le saurez en lisant le livre) puis plus tard, en innovant de nouvelles tactiques de combat. Elle se retrouve donc parachutée à Basilic, soit le coin de l'univers ou on relègue d'ordinaire les planches pourries de la flotte galactique. Ce faisant, et bien qu'il n'y en aille pas de sa responsabilité, elle se met son nouvel équipage à dos. Bien entendu, les ennuis n'arrivant jamais seuls, elle va bientôt devoir faire face à quelque chose que sa mère patrie, Manticore, n'avait pas prévu. La république populaire du Havre à décidé de tenter de s'annexer le système de Basilic. En inferiorité numérique flagrante, sans l'appui de son second et de son équipage, d'autres qu'Honor auraient tourné talon. Mais Harrington est d'une autre trempe ...

Comme vous l'aurez compris, j'aime profondément Honor, parce que son prénom résume à lui seul tout ce qu'elle est. Très intelligente on pourrait l'imaginer facilement prenant de haut ses subordonnés, mais ce n'est jamais le cas. Au contraire elle les porte, les pousse à devenir meilleurs, et les aime.
C'est d'ailleurs une des richesses de ce Space Opéra, la place que prennent les personnages secondaires. Alors que la série s'étend sur plus de 14 tomes (qu'on peut lire, du moins pour les premiers, séparément), pas un personnage secondaire n'est abandonné. On suit leurs évolutions, ils reviennent régulièrement, et on s'y attache aussi, forcement. Comme c'est un livre de guerre il est fatal que certains ne survivent pas, et c'est le coeur serré qu'on apprend leur fin.
L'univers lui même n'est pas figé, et je ne dévoilerai pas grand chose en disant qu'Honor n'est pas appelée à être "seulement" un commandant de croiseur rapide. En parallèle de sa carrière dans la flotte de manticore elle va se trouver une seconde patrie sur Grayson, soit la planète la plus machiste, patriarcale et bornée de l'univers. Mais quand on s'appelle Honor Harrington, il n'est aucune montagne qu'on ne puisse déplacer ...
Dans les personnages secondaires, un en particulier mériterait qu'on s'y attache. Je veux parler de Nimitz, compagnon de toujours d'Honor. Mais Nimitz n'est pas un homme, non, c'est un chat sylveste de Sphynx (planète natale d'Honor). Vous en voyez une illustration sur la jacket du livre. Ce n'est pas un animal de compagnie, et quand je dis compagnon, je pèse mes mots. Du haut de ses six pattes et neufs kilos, il veille sur sa compagne. Empathe, intelligent, il sans doute le gardien de sa santé mentale. Comme toujours avec Weber, on en apprendra bien plus sur lui et sa race au fil des livres, mais dès le départ on comprend le lien profond qui unit nos deux compères. Ils s'aiment, se respectent et se vouent une confiance infinie.

Enfin, et pour les fans d'Histoire que nous sommes c'est important, Honor aime beaucoup les batailles navales de la vieille terre. Elle s'en inspire régulièrement pour élaborer ses tactiques de combats, bien que ses croiseurs de combats contiennent bien plus d'âme (on montera à plus de 3000 par vaisseau) que les voiliers d'antan.

Hmmm, tout cela m'a l'air bien tentant. Cela fait très longtemps que je n'ai pas lu de science fiction et tu viens de me donner des idées, Silène.

Récemment j'ai lu L'Enigme de Catilina de Steven Saylor.

Roman historique, sociologique et plicier, ce livre nous met au beau milieu de la société romaine et de ses moeurs (en tout genre: rivalités, statut social, rôle d'électeur, esclaves, religion...). Le héros est l'enquêteur à la retraite Gordien, retiré de la ville, qui reçoit un beau jour une requête du consul Cicéron, à qui il est redevable. Il s'agit se surveiller étroitement en se faisant passer pour son partisan _ou du moins pour un neure bienveillant_ le sénateur Catilina. Le portrait de ce sénateur populiste, corrompu et débauché a traversé les époques, vie nottamment les écrits de Cicéron, et si Gordien finit par accepter la mission, d'étranges morts apparaissent soudain autour de lui qui lui font craindre pour sa vie et celle de sa famille. Mais parallèlement il se prend petit à petit de sympathie pour son étrange et fascinant invité: un personnage intelligent et bien plus complexe que ce qu'il croyait...


Dans une société romaine encore traumatisée par la dictature de Sylla et la révolte de Spartacus, la République montre de plus en plus sa faiblesse... Au milieu, Cicéron règne, Pompée est brandi comme une roue de secours", Crassus a l'ambition de semparer du pouvoir suprême, l'étrange César reste dans l'ombre en attendant son heure, et Catilina, soutenu par le petit peuple, tente de mettre en place des réformes révolutionnaires. La rivalité entre lui et Cicéron déteint sur toute la société, ce que l'auteur _remarquablement informé_, rend parfaitement. Au fur et à mesure, l'enquête devient presque seondaire, fascinés que nous sommes par cet homme qu'on compare aujourd'hui volontiers au diable... Qui était Catilina? La réponse proposée par ce livre, si elle n'occulte nullement les zones d'ombre du personnage, a au moins le mérite d'être complexe et passionante!..



Pour ceux qui ont vu la série Rome, ce livre offre une sorte de large préquelle: il n'est pas question encore du premier triumvirat ni de la sale mort de Crassus, mais les personnages clefs de la fin de la République sont déjà présents et les problèmes évoqués iront progressivement en augmentant... Pour les aures, je peux assurer qu'on rentre parfaitement dans ce roman et qu'il nous tient en haleine jusqu'au boût...même si on connait d'avance la fin de l'histoire... Vraiment à lire!

Pour rester dans l'antiquité, j'ai lu dernièrement une biographie du fils d'Alexandre : une enfance sous le boisseau, confinée entre les quatre murs d'une villa, et un assassinat à la veille de ses quinze ans, quand il commençait à redresser la tête et à réclamer l'empire que les généraux de son père s'était partagé.
Une vie qui fait froid dans le dos.

Moi je commence "1658 : L'éclipse du Roi-Soleil" de Jean- Michel Riou.
Petit résumé :
Dunkerque. 1er juillet 1658. Louis XIV a 20 ans et triomphe à la guerre. Il foudroie l'armée espagnole. Mais le 8 juillet, le roi va mourir, terrassé à son tour par la fièvre qui, selon ses médecins, est transportée par les cadavres… À moins qu'on l'ait empoisonné ?
L'espion de la couronne Antoine Petitbois n'en doute pas. Accompagné d'Isaac Renaudot, le fils du grand savant, il s'engage dans une course contre la montre, ne disposant que de quelques heures pour démasquer le criminel et lui arracher la formule de l'antidote qui seul sauverait le roi.
Toute l'ingéniosité de Petitbois sera requise pour démêler les fils d'une enquête qui nous entraîne dans le lit du roi comme dans le monde sulfureux de l'alchimie et des poisons auxquels les médecins de ce Siècle n'opposent souvent que des formules latines qu'on croirait tirées des comédies brillantes et moqueuses de Molière.

Il a aussi écrit entre autre :
"Le secret de Champollion"
"L'Insoumise du roi Soleil"
"La prophétie de Golgotha"
"1630 : La vengeance de Richelieu"
"Versailles, le palais de toutes les promesses, Tome 1 : Un jour je serai Roi (1638-1664)"

Sudena a écrit:

Récemment j'ai lu L'Enigme de Catilina de Steven Saylor

Pas mal, j'en ai lu plusieurs de cette série, les premiers tomes ne m'ont pas tellement emballée, par contre ils vont en s'améliorant ( le rocher du sacrifice est assez drôle en plus, d'autant qu'il se passe à Marseille du coup, il m'a parlé plus que les autres)

Je vais essayer de me procurer ce livre Aurore: il m'a l'air bigrement intéresssant!



En attendant depuis environ un mois je me suis remis à mon roman favori, pour en saisir d'autres beautés: Les Misérables... Je sais, ça manque singulièrement de nouveauté mais ce roman est celui qui m'a le plus marqué. Je l'avais lu pour la première fois à l'âge de dix ans et ça avait été déterminant dans ma vie. Il est le plus complet que j'aie jamais lu. Victor Hugo marie tous les styles (en tout cas le plus possibles): il y a un drame, une romance, un travail de journaliste et de géographe local, une leçon d'histoire, de la guerre, de l'épique (la description de la bataille de Waterloo), de la philosophie, un thriller (la poursuite jusqu'au couvent du Petit Picpus), de l'horreur (le fontis), du social... tout y passe! Et ce n'est jamais énervant ni lassant! Le roman s'articule autour de personnages "symboliques" d'un type (les autres faisant le corps de l'intrigue autour d'eux pour mieux les valoriser), il y a:
-le saint: Jean Valjean
-l'autorité: Javert
-la fripouille: Thénardier
-la martyre: Fantine
-le gamin de Paris: Gavroche
-la Révolution: Enjolras
Nous nous promenons autour d'eux ou en eux par la forme du narrateur omniscient et nous voyons aussi le monde dans lequel ils évoluent par les yeux de l'auteur réincarné en personnage: Marius. Naissant, évoluant au gré des rebondissements ou des (grosses) parenthèses, nous sommes amenés à recroiser les peurs de notre enfance, à assister impuissants à l'agonie d'une jeune femme faite d'Amour (la majuscule est volontaire), à être témoins d'un guet-apent de la pègre, à nous insinuer par deux fois aux tréfonds d'une âme torturée, à rire des bons coups d'un gamin débrouillard, à partager l'intimité des sentiments et des premiers moments de deux jeunes amants, à crier à gorge déployée "Vive l'Empereur!", à nous retirer complètement bouleversés devant la majesté de quelques insurgés, à sentir la puanteur des égoûts, à être finalement amenés dans la lumière pleine de larmes de la mort omniprésente à la fin du roman. C'est tout simplement une tranche de vie que nous sommes amenés à partager avec ces gens...et nous nous interrogeons sur nous-mêmes et sur ce qu'on est amener à aimer ou à détester, et pourquoi...